• ¨¨

    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU ES AUSSI SOT QU'UN SOT,

    SI TU CROIS NE L'AVOIR

    JAMAIS ÉTÉ)

    ¨¨

    "Heu... Don collioné... Je crois que votre chien

    veut vous donner quelque chose"

    http://crashyourcrew.tumblr.com/post/135764105537

    ¨¨

    (Le concours de Miss voilée se préparait

    en loucedé)

    journaldemontreal.com

    Moyen-Orient.

    Miss Irak est de retour

    et ce n’est pas une bonne nouvelle

       “Ce que je m’apprête à dire ne va pas plaire, écrit le journaliste Faisal Al Yafai dans les colonnes du quotidien émirati The National. Mais l’élection de Miss Irak ce 19 décembre – la première depuis 1972 – est une arnaque”.

       Présenté comme un “signe d’espoir”, une “preuve de stabilité et de progrès à la fois pour le pays et pour la condition des femmes”, le concours n’a fait en réalité que dissimuler la détérioration de la situation ces quinze dernières années, explique l’éditorialiste.  

       En matière de reconnaissance de leurs droits, de leur taux d’emploi, de la protection contre les mariages précoces ou encore de congé maternité, la condition des femmes a empiré. Un recul qui fait principalement suite à l’invasion américaine de 2003, à l’instabilité qui s’est installée et au renforcement de la fracture communautaire. (...)

       (...) De façon générale, “pas besoin d’être féministe pour détester les concours de beauté”, reprend Faisal Al Yafai. Mais ce sentiment d’irritation est encore plus vif dans le cas de l’élection de Miss Irak, d’une part parce qu’il célèbre “une vision très occidentale de la beauté féminine”, de l’autre parce qu’il présente une situation à mille lieues de celle que connaissent les Irakiennes – et Irakiens – lambda. Faut-il rappeler que ce pays “est toujours déchiré par un conflit politique interne et une véritable guerre contre l’organisation Etat islamique” ?  

       Le plus triste dans cette histoire, c’est finalement que cet événement est le seul à faire parler de l’Irak en ce moment. Les difficultés quotidiennes que rencontre ce pays dans sa tentative de se reconstruire après une invasion brutale, l’occupation et une presque guerre civile ont été oubliées, éclipsées par le crépitement des flashs des photographes sur la chair exposée des Miss.” 

     http://www.courrierinternational.com/article/moyen-orient-miss-irak-est-de-retour-et-ce-nest-pas-une-bonne-nouvelle

    ¨¨

    Benoît Barvin


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'AUTRE EST UN TRÉSOR,

    ÉVITE DE LE PILLER)

    ***

    (La  Momie était très perturbée car elle

    avait la sensation d'avoir oublié quelque chose)

    annaxmalina:

    (via mkultradisciplined)

    ***

    (Tous les soirs Monsieur Martin rentrait chez lui,

    avec la sensation que la concierge l'épiait en cachette)

    madebyabvh:

    Original by Don Kenn - Stress Monster

    (via fjardyozzfjard)

    ***

    (Quelque chose me disait que le chat d'Alice

    était dans les parages)

    (Source: panzoom, via ultimatefightdad)

    ***

    (Jeune filles en fleur sautant allègrement

    au-dessus des conventions sociales)

    (Source: youtube.com, via yellowblog)

    ***

    Jacques Damboise et Nadine Estrella


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  • µµµ

    Pensées pour nous-mêmes:

    (ÉTONNE-TOI TOI-MÊME)

    µµµ

    (Mon ami le djihadiste était un drôle de poète)

    (via organiclivinglight)

    µµµ

    (Le tueur indien aux mille tampons sévissait

    plus que jamais)

    contrepoints.org

    Inde.

    L’assassinat de la plasticienne

    Hema Upadhyay bouleverse

    le milieu artistique

       L’affaire est passablement sordide et relèverait de la page fait divers si la victime n’avait été une artiste très en vue à Bombay. Hema Upadhyay et son avocat, Harish Bhambhani, ont été assassinés vendredi 11 décembre. Leurs corps ont été retrouvés le lendemain, enfermés dans des boîtes enroulées de plastique, flottant sur un égout à ciel ouvert du quartier de Kandivali. A ce stade, le “mystère” reste entier, indique The Hindu dans son édition du 18 décembre.

       Quatre hommes ont été arrêtés et ont avoué à la police être les auteurs de ce double meurtre. Ils ont raconté qu’Hema Upadhyay, 43 ans, a été tuée pour ne pas avoir payé un artisan qui avait fait un moulage en bronze de l’une de ses sculptures.

       Mais, selon le frère de la plasticienne, qui s’est confié à The Hindu, c’est l’ancien mari de celle-ci, l’artiste Chintan Upadhyay, qui est le commanditaire du meurtre. Un litige immobilier qui les oppose depuis leur divorce, survenu en 2010, pourrait avoir joué un rôle dans ce meurtre, suggère le frère d’Hema Upadhyay. (...)

       (...) Les milieux artistiques indiens sont sous le choc. “Hema Upadhyay était quelqu’un d’admirable, qui s’intéressait en permanence à son environnement”, souligne le site d’information DailyO. Connue pour son travail sur les bidonvilles, elle avait participé l’an dernier à la Biennale de Cochin et avait été exposée en France, à Beaubourg, ainsi qu’à Londres et à Rome.

       “Ses œuvres témoignaient de l’altération radicale des villes sous l’effet de la mondialisation. rappelle le site ScrollHema Upadhyay façonnait l’identité de l’Inde moderne.” “Sa vie s’est interrompue alors qu’elle était à son apogée, ses amis portent le deuil de l’indépendance d’esprit qu’elle incarnait à travers son art”, estime pour sa part The Economic Times.

    http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/inde-lassassinat-de-la-plasticienne-hema-upadhyay-bouleverse-le-milieu-artistique

    µµµ

    (Maria voulait certainement me dire quelque chose,

    mais quoi?)

    (Source: painfulblisss, via bella-in-love-deactivated201511)

    µµµ

    Benoît Barvin


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  • 000

    Pensées pour nous-mêmes:

    (DISCIPLE, FAIS EN SORTE DE

    N'ÊTRE PAS LA PÂLE

    COPIE DU MAÎTRE)

    000

    "Condamnée à six mois de services pour la communauté?

    Et que croyez-vous que j'ai fait, jusqu'à présent, hein?"

     

    (Source: olderoticart, via rmrhodes)

    000

    restonspositifs.com

    Vous voulez de la culture ?

    Vous aurez de la tapisserie !

    Maud et Yannis Youlountas

     
       Après avoir saccagé la zone humide du Testet, le président du conseil général du Tarn et la bourgeoisie locale dilapident l'argent public dans un musée d'Art religieux, désuet et cucul au détriment de la culture pour tous.

       À Sorèze, dans le sud du Tarn, les enfants et les ados s'ennuient. Pas grand-chose à faire. C'est un véritable désert en matière de culture et de loisirs. Ceci dit, un jeune, ça ne vote pas. Normal que les notables du Tarn privilégient, comme ailleurs, le troisième et le quatrième âge, qui, eux, votent régulièrement pour eux, par tradition, n'est-ce pas ma bonne dame ?

       À Sorèze, ce spectacle électoraliste atteint la caricature. Le monastère d'En Calcat a donné à la bourgeoisie de la région une de ses fiertés : un moine tapissier qui a multiplié les grandes fleurs et les petits oiseaux sur d'immenses surfaces murales dans la tradition d'Aubusson. Aucun intérêt ? Pour vous, peut-être, mais pour les bien-pensants rotariens et rentiers du secteur, c'est tout un symbole ! Un type qui s'est mis à l'écart du monde pour décorer les intérieurs cossus avec des sujets apolitiques, c'est un exemple ! Une collection de tapis géants représentant des culs de paons et des pistils turgescents aux premières chaleurs du printemps, quelle bonne idée !

       Enfants, parents, vous vouliez de la culture ? Vous aurez de la tapisserie ! Fraîchement réélu de justesse, malgré son saccage de la zone humide du Testet, le président du conseil général du Tarn est venu apporter les deniers de la collectivité au maire de Sorèze. Avec quelques subventions et le soutien d'une poignée de mécènes, dont le trust pharmaceutique Pierre Fabre, ça représente au total, accrochez-vous bien, plus de 4 millions et demi d'euros ! Oui, vous avez bien lu : tout ça pour des tapisseries vieillottes qui sentent l'encens et la naphtaline ! Et il va où, tout cet argent à 92 % public ?
     
       Dans des travaux d'aménagement d'un nouveau musée Dom-Robert, du nom du moine, à l'intérieur de l'abbaye-école de Sorèze, ce monument grandiloquent qui représente déjà un gouffre financier, la majeure partie du budget culturel de la commune et l'une des principales dépenses en la matière de la collectivité départementale. (...)

       (...) Bon, évidemment, certains diront que les parents n'ont qu'à amener les marmots se dégourdir et se cultiver au musée des Culs de paons. C'est vrai. Mais ça coûtera un peu cher pour les prolétaires le mercredi après-midi : 8 à 10 euros l'entrée ! Qu'importe, puisqu'il s'agit principalement d'un loisir pour tailleurs et cravates.

       Rien de nouveau sous le soleil. Les rapports de classe, ça continue, même dans la culture, grâce à l'alliance de notables PS et UMP, sous les applaudissements de l'extrême droite traditionaliste. Et pour les enfants alors ? Faites comme tout le monde : foncez à Auchan et allez leur acheter une tablette et des jeux vidéo. Et dites-vous qu'au moins, dans le sud du Tarn, le petit caprice du président du conseil général et de ses copains aura, au moins cette fois, été exaucé sans couper toute une forêt. Au sud du Tarn, la montagne Noire est encore là, c'est déjà ça !

    http://www.monde-libertaire.fr/france/17791-vous-voulez-de-la-culture-vous-aurez-de-la-tapisserie

    000

    "Ma Belle-Mère avait la tête des mauvais jours, celle où elle avait oublié de se maquiller". Jacques Damboise in "Pensées pensées".

    electronslibres.org

    000

    Benoît Barvin


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (AVEC DES DENTS ET DE LA PATIENCE,

    ON VIENT À BOUT DES MOUS)

    PCC Jacques Damboise in

    "Pensées de gueux"

    ***

    fr.pinterest.com

    ***

    "Dous mes foeux à zeux gui fêdent Noël!

    - Beuark!"

    houseofsushi:

    Tina Fey + Amy Poehler

    (via lightsyrup)

    ***

    Obligé de trouver un menu de Noël végétarien

    pour un convive qui ne mange pas de viande ?

    Pas de panique

     

       Vous pensiez ne pas avoir à vous creuser la tête en ressortant votre sempiternel menu pour les fêtes de fin d'année, mais une nouvelle vient juste de bouleverser complètement vos plans: cette fois, il y aura un invité végétarien autour de la table.

       Horreur, incompréhension, énervement. Vous envisagez brièvement de seulement lui servir quelques marrons, mais – en hôte respectable – vous sentez que vous allez finalement vous arracher les cheveux pour accommoder cet ayatollah des légumes ce charmant convive.

       Pas de panique. Le HuffPost a pensé à vous (et votre invité) en recensant ci-dessous trois alternatives pour un repas de fête qui conviendra à tous: cuisiner des mets traditionnellement sans viande, faire semblant de garder votre menu en utilisant des substituts, ou préparer des plats à part simples.

    L'ENTRÉE

       Il est quasiment impossible d'y échapper. Que ce soit à Noël ou au Nouvel An, vous mettez du foie gras sur la table. Et s'il y a bien quelque chose à ne pas servir à quelqu'un devenu végétarien par intérêt pour la cause animale, c'est le foie gras.

       • L'option "classique sans viande" : Vous pouvez préparer une salade de chèvre chaud améliorée avec du miel et des cerneaux de noix ou des bouchées à la reine dans lesquelles vous ne mettrez simplement pas la viande. (Ne sortez surtout pas les huîtres ou les queues de langouste, les végétariens ne mangent pas de poisson !)

       • L'option "pour faire semblant" : Si vous voulez absolument présenter quelque chose qui se rapproche du foie gras, vous avez le "faux gras". Cette terrine végétale "garantie sans gavage" ressemble à s'y méprendre à l'original, visuellement en tout cas. Niveau goût, on se rapproche davantage de la mousse de canard.

       • L'option "assiette à part" : Pour faire simple, vous pouvez servir à votre invité du hummus ou du caviar d'aubergine (oubliez la tapenade, elle contient des anchois). Au final, le principal est qu'il ait aussi quelque chose à tartiner en entrée.

    LE PLAT DE RÉSISTANCE

       Qui dit Noël, dit dinde (ou chapon) et ses marrons. C'est LE grand classique, le plat indémodable qui symbolise à lui-seul les repas de fêtes en fin d'année. Mais bon, une volaille décapitée et fourrée qui trône en milieu de table n’ouvrira pas vraiment l'appétit de votre convive végétarien.

       • L'option "classique sans viande" : Si vous préférez servir le même plat à tout le monde, vous pouvez cuisiner un risotto aux champignons et même y rajouter des truffes pour la touche festive. Vous pouvez aussi imaginer faire des soufflés aux courgettes accompagnés de mille-feuilles de pomme de terre.

       • L'option "pour faire semblant" : La dinde, dorée par une longue cuisson au four et entourée de ses marrons et petits légumes, vous la voulez. Pour faire comme si, vous pouvez tenter le "Tofurky" (mot-valise composé de "tofu" et "turkey", dinde en anglais). Célébrissime aux États-Unis et disponible depuis peu en France, cette fausse dinde fourrée préparée à partir de soja et de légumes variés est l'un des substituts de viande les plus appréciés outre-Atlantique (et satisfait apparemment aussi les carnivores).

       • L'option "assiette à part" : Vous voulez réellement votre volaille et vous n'avez pas le temps de préparer un vrai plat différent à part? Votre invité végétarien sera ravi si vous réservez simplement un peu du riz (sauvage, c'est la fête) et des marrons – qui accompagneront votre dinde – pour les faire revenir ensemble 5/10 minutes avec quelques oignons.

    LE DESSERT

       Ah, le gâteau. Voilà qui mettra tout le monde d'accord, n'est-ce pas? Et bien non. Les desserts habituels que l'on achète à Noël ou le jour de l'An cachent en effet bien leur jeu et renferment souvent de la viande. Pour peu que votre bûche pâtissière – ou glacée – soit composée d'une mousse ou d'une gelée, ne cherchez pas, elle contient à coup sûr de la gélatine de porc ou de bœuf.

       • L'option "autre classique" : Il existe plein de desserts sans mousse ou gelée et qui sont donc peu susceptibles de contenir ces gélatines animales. Macarons, éclairs, mille-feuilles, opéras, profiteroles, etc., la pâtisserie française est assez variée pour que vous ayez l'embarras du choix.

       • L'option "sans viande" : Deux possibilités pour manger de la bûche sans gélatine porcine ou bovine. La première, l'acheter mais regarder la liste des ingrédients avec soin (vous serez tranquille avec les bûches composées entièrement de crème glacée). La deuxième, la faire soi-même et choisir ainsi tout ce que l'on met dedans.

       • L'option "assiette à part" : Sauf si vous voulez vraiment servir une bûche qui contient de la viande, il n'y a pas de raison de faire assiette à part pour le dessert. Vous trouverez forcément une solution qui conviendra à tous parmi les deux options ci-dessus!

    http://www.huffingtonpost.fr/2015/12/19/menu-de-noel-vegetarien-entree-plat-dessert-sans-viande_n_8819630.html?utm_hp_ref=france

    ***

    L'équipe de "Tu Quoque"...


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  • ¤¤¤

    Pensées pour nous-mêmes:

    (L’HUMILITÉ EST LA

    PATIENCE DES HUMBLES)

    ¤¤¤

    (La Belle et la Bête finirent misérablement

    dans un petit cirque itinérant)

    (Source: misterdoor, via froghair)

    ¤¤¤

    (La nonchalance de Nadia était pénible...)

    Follow us: http://doucesensuelle.tumblr.com

    (via sir-germany)

    ¤¤¤

    (Dans cette salle d'attente, les patients

    étaient sacrément impatients)

    (Source: barbara-stanwyck, via froghair)

    ¤¤¤

    "Mon Chéri,

    il est pas trop violent ton dessin animé, au moins?

    - Pas du tout, Man'... Il est super!

    - Ouf, tu me rassures..."

    http://crashyourcrew.tumblr.com/post/135481658207

    ¤¤¤

    Blanche Baptiste


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (SI TU LAISSES LA SAGESSE

    AU VESTIAIRE, EN SORTANT

    TU NE LA RETROUVERAS JAMAIS)

    ***

     "Tu me trouves assez bronzée, Chéri?

    - Ben..."

    xjulaox:

    http://society6.com/julao

    ***

     francaisdefrance.wordpress.com

    France.

    L'espion et journaliste Roger Auque,

    ou les coulisses de la République

    Lior Zilberstein

       Au cours de l’été 1989, sur un superbe yacht rempli de jolies filles et ancré au large de la côte d’Azur, un Israélien poli mais direct s’approche du journaliste Roger Auque. “Je m’appelle Amos, je suis israélien. Nous avons un pilote, Ron Arad, détenu depuis 1986. Nous pensons que ceux qui vous ont libéré du Liban peuvent nous aider”, dit-il sans perdre de temps en formules d’usage. 

       Dans son autobiographie posthume, [Au service secret de la République, Fayard, février 2015] Roger Auque révèle que les Israéliens lui ont alors proposé un marché : s’il leur présentait Iskandar Safa, un homme d’affaires français d’origine libanaise surnommé Sandy, il pourrait interviewer Cheik Obeid, le chef spirituel d’Amal, un groupe armé basé au Liban.

       Roger Auque accepte l’offre et se rend en Israël où Amos l’attend en compagnie d’un agent du Mossad, Tony, et d’un diplomate israélien, Uri Lubrani. L’interview avec Cheik Obeid n’aura jamais eu lieu mais le journaliste ne perdra pas au change. De retour à Paris, Roger Auque remplit sa part du marché et présente Uri Lubrani à l’homme d’affaires d’origine libanaise Sandy. “Dès cette époque, j’ai noué des rapports très étroits avec Israël. Je m’y rends très souvent car j’y ai un double intérêt”, peut-on lire dans son autobiographie.

       “Je n’ai pas été qu’un journaliste, j’ai été rémunéré par les services secrets israéliens pour effectuer certaines missions, par exemple des opérations secrètes en Syrie, sous couvert de reportage. Ces missions pouvaient être très dangereuses, je risquais le pire, et même la mort, en cas d’échec. Je me suis rendu à Damas à plusieurs reprises pour établir des contacts avec les élites locales, des médecins, des chercheurs, tout ceux qui voulaient émigrer aux Etats-Unis. Chaque fois, je recevais l’équivalent d’un mois de salaire”. (...)

       (...) Roger Auque fut un journaliste réputé. Signant de son pseudonyme Pierre Boudry, il écrit depuis Bagdad une série d’articles pour le Yediot Aharonot pendant la seconde guerre du Golfe. Pendant des années, Roger Auque travaille comme correspondant en zone de guerre pour des médias internationaux. C’est ainsi qu’il est enlevé au Liban en 1987 par des hommes du Hezbollah. Sa captivité durera un an.

       “Une partie de ma vie m’a été volée par des hommes violents”, écrit-il dans son autobiographie. Son seul réconfort venait de la lecture. “Ai-je vraiment vécu l’enfer de la captivité au Liban ? Ma prison était devenue intérieure. On ne se remet jamais totalement de ce genre d’expérience”. Le journaliste écrit que sa libération fut un geste politique destiné à assurer la victoire du parti conservateur aux élections de 1988. La libération de Roger Auque est négociée par Jean-Charles Marchiani, bras droit du ministre français de l’Intérieur de l’époque Charles Pasqua, et l’homme d’affaires libanais, le fameux Sandy, que Roger Auque décrit comme l’homme-clé des discussions.

       “Je le confirme, de l’argent, beaucoup d’argent, a été remis en échange de notre libération. Ce n’est pas la France qui a payé, mais Kadhafi”, écrit Auque. Le journaliste évoque un conflit financier entre la France et l’Iran comme motif de son enlèvement. Paris aurait fini par transférer des millions d’euros à l’Iran, via le dictateur libyen, pour obtenir la libération des otages. (...)

       (...) A peine libéré, Roger Auque retourne au Moyen-Orient. “Je n’avais pas, je n’ai jamais eu un train de vie compatible avec des revenus de journaliste, fût-il parisien. C’est pourquoi j’ai choisi une deuxième vie, celle de ‘mercenaire’ pour les services secrets”.

       Le journaliste dit s’être trouvé au cœur de plusieurs tentatives de libération d’otages. Dans son autobiographie, il est notamment question d’un dîner qui s’est tenu non loin des Champs-Elysées en 1989. “Il y avait là des membres du Hezbollah, des Israéliens, Sandy et moi”, écrit-il. Au début, tout le monde discute, en mangeant. ”Après deux heures, on est passé aux choses sérieuses. Il était question du sort des otages américain et britannique, Terry Anderson et Terry Waite.

       Cette nuit-là, les Israéliens ont proposé de libérer deux terroristes libanais capturés dans le sud du Liban. Nous avons aussi parlé de Ron Arad. Aujourd’hui, je peux dire que grâce à mes efforts, j’ai participé à la libération de plusieurs otages. Nous avons échoué avec d’autres, certains sont morts. Je le regrette profondément. De même que je regrette de n’avoir pas pu aider Ron Arad, qui est certainement mort en Iran”.

       Un an après l’assassinat d’Imad Moughniyeh, haut dirigeant du Hezbollah mort en 2008, Roger Auque déclare au cours d’un entretien avec la chaîne israélienne i24 news avoir été contacté au début des années 2000 par des agents du Mossad qui recherchaient le numéro de téléphone de Moughniyeh. Le Français affirme leur avoir fait parvenir par l’intermédiaire d’un ami libanais. Imad Moughniyeh a également offert à Roger Auque un des plus gros scoops de sa carrière puisqu’il a été le seul journaliste à pouvoir l’interviewer. (...) 

       (...) Il n’est pas seulement question de secrets d’Etat dans ce livre. Auque, qui se présente lui-même comme un séducteur invétéré, a eu trois enfants de femmes différentes. L’une d’elles est la mère de Marion Maréchal-Le Pen, petite-fille du fondateur du Front national. A 22 ans, Marion Maréchal-Le Pen est devenue la plus jeune député de l’histoire de France. Si la relation entre sa mère et Roger Auque n’a duré que quelques jours, celle-ci prendra toutefois le soin de l’informer de la naissance de sa fille.

       Le dernier chapitre de sa vie, Roger Auque l’écrit en Erythrée où Nicolas Sarkozy le nomme ambassadeur [en 2009]. Le journaliste et l’ancien président se connaissent bien depuis le passage de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly où ils se croisent régulièrement lors de leur jogging matinal.

       Troquant sa veste de reporter et son gilet pare-balles pour un costume taillé sur mesure, Roger Auque s’installe à Asmara. Il affirme avoir été nommé à ce poste en partie pour négocier la libération d’un agent français des renseignements enlevé en Somalie et retenu par des militants d’Al Shebab. La mission échouera, mais Auque assure avoir obtenu la libération de plusieurs prisonniers, dont deux Israéliens.

       C’est en Erythrée que Roger Auque tombe malade. On lui découvre une tumeur au cerveau. Il se battra pendant deux ans contre la maladie, avant de comprendre que la fin est proche et de commencer à écrire ses mémoires. Où il écrit : “J’ai toujours entretenu un rapport particulier avec la mort. J’ai vécu comme si j’allais mourir demain. Le danger, la peur de disparaître à jamais sont des choses qui m’attirent, car elles permettent de mieux me comprendre.”

    ***

    Luc Desle


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (DIEU EST-IL SATISFAIT

    DE LUI? SI OUI, POURQUOI?)

    ***

    "Alors?

    Ils sont contents les cathos intégristes si je fais ça?

    - Ben, j'en sais rien, en fait..."

    (via falks2011)

    ***

       ENVIRONNEMENT - Dans le grand auditorium du Musée d'histoire naturelle, le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) organisait un séminaire de toxicologie nucléaire environnementale et humaine. Le constat est sans appel.

       Perte de biodiversité et augmentation des maladies non transmissibles (maladies neurodégénératives, obésité, dépressions immunitaires, etc.) sont au programme des toxicologues ces dernières années. Ainsi, entre 1970 et 2010 le "Living planet index" montre une diminution moyenne de la biodiversité de 50% (concernant surtout les espèces vertébrée). De façon plus ajustée: moins 39% pour les espèces terrestres, moins 76% pour les espèces vivant en eau douce, moins 39% pour les espèces d'eau marine. Les causes? Multiples sans doute: perte d'habitat, perte des proies habituelles, variations climatiques, variation du niveau des eaux, modifications endocrines...

       Dans l'espèce humaine, des modifications de la physiologie de la reproduction sont aussi mises en évidence: la qualité du sperme a diminué de moitié en 50 ans, la cryptorchidie (non descente de testicule dans la bourse correspondante) affecte de 2 à 4% des garçons, 1 femme sur 8 risque de développer un cancer du sein dans les prochaines années. L'obésité devient le 5e facteur de mortalité dans le monde et en particulier les enfants (les premiers Etats concernés sont les USA, puis l'Italie puis le RU). Les maladies neuro-développementales connaissent une augmentation exponentielle ainsi qu'une diminution du QI sur certaines populations. Des données épidémiologiques américaines montrent une augmentation de l'incidence de ces maladies de 1/500 à 1/68 entre 1995 et 2014. Dans certains Etats américains, la moitié des enfants ont un QI inférieur à 70.

       Au RU, on observe une augmentation des cancers de tous types (rein, peau, testicule, moelle osseuse...) de plus de 100%. Le cancer des testicules a augmenté d'un facteur de 3 à 4 dans les pays scandinaves et chez les jeunes sujets...

       Aujourd'hui on sait que le placenta n'est pas une barrière efficace: dans le sang maternel et dans le sang fœtal, on trouve une quinzaine de substances chimiques dont douze perturbateurs endocriniens; parmi ceux-ci: le BPA, le triclosan, le 4-4' DDE, des phtalates, des PFOS, du Plomb, des perchlorates, nitrates, thiocyanates... (...)

       (...) Déjà en 1962, Rachel Carson, biologiste américaine, avait dans son livre Silent spring décodé la réduction drastique des oiseaux et en particulier des aigles royaux chers au cœur de ses compatriotes. Ces effets dus à la fragilisation de la coquille des œufs des oiseaux étaient en relation avec l'action oestrogénomimétique du DDT (insecticide organochloré : dichloro-diphenyl trichloéthane) et de son métabolite le DDE dans ces espèces. Il a fallu pas moins de 20 ans pour que les populations de balbuzards récupèrent leur niveau initial en même temps qu'une diminution de leur concentration en DDE. La limitation de l'utilisation du DDT aux USA a été concomitante avec la création de l'agence de protection de l'environnement au niveau national (EPA).

       Carson avait déjà prévu les répercussions de cette contamination de l'environnement sur l'espèce humaine. Les femmes contaminées in utero par le DDT ont souffert (50 ans plus tard!) de cancer du sein avec un risque d'apparition 4 fois plus élevé que la moyenne nationale.

       Entre 1964 et 1991 : RAS. Entre 1966 et 2003 pourtant la population d'oiseaux migrateurs, en particulier d'étourneaux au RU a beaucoup diminué, en lien avec l'utilisation de pesticides halogénés venant en concurrence avec les effets physiologiques des hormones thyroïdiennes, indispensables à la préparation migratoire chez ces espèces.

       C'est en 1991 qu'a été énoncée la première définition de la perturbation endocrinienne. En 1992 Bern a montré l'existence de "chemically induced alterations in sexual and fonctional development" et d'une connexion entre maladies humaines et atteinte de la biodiversité. Il a ainsi établi "the wildlife and human connection".

       En particulier il est maintenant bien reconnu que la structure et les effets de l'hormone thyroïdienne sont conservés chez tous les vertébrés avec des conséquences sur la croissance semblables (cerveau, muscles, os). Or la signalisation par les hormones thyroïdiennes est plus vulnérable que tous les autres systèmes endocrines. Le mécanisme d'action des hormones stéroïdes (de la reproduction) est conservé chez tous les vertébrés. On a même mis en évidence des récepteurs aux œstrogènes chez les mollusques. Les animaux sauvages en condition sauvage ou expérimentale peuvent donc représenter des animaux sentinelles d'un ensemble de substances à risque PE chez l'Animal comme chez l'Homme.

       En 1996 est née l'idée que l'exposition à des mélanges de substances chimiques pouvait provoquer une perturbation endocrinienne avec des conséquences sur la fertilité, la survie, le niveau d'intelligence.
       En 2001 un atelier de travail sur les PE a été monté à l'Institut Pasteur.
       En 2005 la règlementation REACH a été introduite pour les substances chimiques mais sans partie spécifique relative à la perturbation endocrinienne.
       En 2012 l'OMS a organisé un colloque "bilan accablant de l'effet des PE sur la biodiversité et la santé".
       Le 14/03/2013 le Parlement européen, inquiet pour les femmes enceintes et leurs bébés a adopté un texte afin de légiférer sur les PE. La date butoir d'application était prévue en 2015. Rien n'est encore en vue au jour d'aujourd'hui... à cause d'un lobbying de l'industrie chimique et de l'industrie des jouets!

       Dans le monde plus de 500 millions de tonnes de produits chimiques sont fabriqués par année.
       Parmi ceux-ci 150.000 sont considérées à risque PE (La Chine premier utilisateur, la France: sixième). (...)

       (...) En France, les ministères de la Recherche, de la Santé avec l'appui des grands instituts et agences (INSERM, InVS, ANSES) et des organismes de recherche (CEA, INERIS, INRA, INRS, IRSTEA, Laberca...) se mobilisent afin d'étudier de façon coordonnée les données issues des cohortes existantes dans l'Union européenne.

       Au niveau européen, 9 groupes de travail vont être mis en place, chacun s'attachant à un type de substance chimique considéré comme PE: notamment les phtalates, perfluorés, cadmium et chrome VI, dérivés de l'aniline, retardateurs de flamme organobromés et phosphorés, bisphénols A, S, F. Y figurent également les mélanges de substances ainsi que la catégorie très ouverte des substances émergentes (dont les nanoparticules). Cet EJT ("european joint program") a utilisé un certain nombre de facteurs propres à la sélection de ces groupes de substances comme : la preuve de l'exposition, le potentiel impact sur la santé, la demande sociétale, la possibilité de prendre des mesures, les actions possibles au sein du JET( prévu sur 5 ans).

       Sur les 15 pays participants, les pays-bas s'attacheront à la problématique des mélanges, les substances émergentes ont été "confiées" à la Belgique, les bisphénols à la France(M.Robert Barouki , INSERM en étant le chercheur responsable).

       Des chercheurs œuvrent également à une meilleure prévention et protection des femmes enceintes Ils alertent en effet sur l'importance des premiers mois de grossesse dans le développement du cerveau de l'enfant. Or ce développement intellectuel est sous la dépendance notamment des hormones thyroïdiennes. Il importe donc de veiller à un apport correct en iode pendant cette période et à éviter toute exposition à des inhibiteurs de l'utilisation de l'iode comme les perchlorates, les nitrates et thiocyanates. (...)

       (...) Un des problèmes actuels consiste dans le fait que les tests (malgré les diverses avancées dans ce domaine) pour déterminer un potentiel PE et la prise de décisions réglementaires ne suivent pas le rythme des connaissances scientifiques ! la Commission européenne cherche à définir des critères pour l'identification des PE.

       Or les scientifiques démontrent et dénoncent : des effets génétiques mais aussi épigénétiques, effets sur plusieurs générations ou transgénérationnels, la vulnérabilité du cerveau, la possibilité d'effets additifs de composés PE, les effets conjoints sur plusieurs systèmes endocrines, l'importance du microbiome, des relations dose-réponse non monotones, une absence de dose seuil, des effetss à faible dose..., les coûts représentés par les effets sur la biodiversité, ou sur le QI.

       Il apparaît de plus en plus clairement que les conséquences d'une exposition précoce à des PE peuvent se manifester à n'importe quel âge (puberté, âge adulte...).

       La période la plus à risque (fenêtre d'exposition) correspondant à l'exposition pendant la gestation et l'enfance. A partir des 5 millions de femmes (dont 200.000 en France) à qui les médecins avaient prescrits du DES (diethyl stilboestrol, œstrogène de synthèse censé limiter les fausses-couche), dans les années 50, on a pu observer des effets transgénérationnels jusqu'aux petits enfants !

       Aussi la gestion des substances chimiques à activité de type PE devrait se fonder sur le rapport bénéfices/risques comme pour les autres intrants synthétisés par l'Homme. Combien de temps encore nous faudra t'il attendre?

    http://www.huffingtonpost.fr/brigitte-enriquez/voici-lhistoire-peu-naturelle-des-perturbateurs-endocriniens_b_8811334.html?utm_hp_ref=france

    ***

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA VIE VAUT LA PEINE

    D’ÊTRE TÊTUE)

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    (Tancée par la photographe, Mama'Ba fait la tête)

    dailyactress:

    Lea Delaria photographed by Sophy Holland

    ¤¤¤

    "M'sieur l'Professeur...

    J'ai quèqu'chose à vous dire...

    - Mmmhhh... Ça attendra bien

    jusqu'à l'année prochaine, non?"

    (via pulpdesire)

    ¤¤¤

    (Lydia M avait de grandes, de très grandes jambes...)

    portu6

    from the same session as “on TV” By: Matusciac Alex

    (via iambound2win)

    ¤¤¤

    (La rougéole à points jaunes atteignit

    son point culminant au Red Disease)

    psychedelicway:

    1967 Psychedelic Show (via lesbianhorse)

    ¤¤¤

    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU N'ES NI LE CENTRE

    NI LE NOMBRIL DU MONDE)

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     "Tu me plais bien, petite...

    - De grâce, laissez-moi... Vous êtes trop chatouilleuse...

    - Plus pour très longtemps, baby"

    "Retrouvant la civilisation, il s'emplit les poumons de bon goudron frais". Jacques Damboise in "Pensées circonstanciées".

     (Source: m0rbid-things, via vicious-seamonkey)

    %%%

    (La proposition de modernisation de la vie

    politique était accueillie de manière diverse

    par les députés et les sénateurs)

     (Source: mastersofthe80s, via samuraifuckingfrog)

    8 propositions pour

    moderniser la vie politique

       Avant toute chose il convient d’évoquer le mode de fonctionnement de l’exécutif en France. Un modèle – unique dans les grandes démocraties – que l’on peut qualifier d’« hybride » car ni complètement de type présidentiel comme aux Etats-Unis, ni résolument de type parlementaire primo-ministériel comme en Allemagne, en Espagne, en Italie ou au Royaume-Uni. Dans la presque totalité des pays européens, le Président (ou le monarque) ne dispose d’aucun pouvoir exécutif : il est un simple garant des institutions, en charge, conformément à la volonté populaire, de nommer le Premier ministre issu de la majorité sortie des urnes lors des législatives, et de veiller au respect de la Constitution dans l’exercice du pouvoir par le Premier ministre et son gouvernement.

       Comparé au fonctionnement politique des autres nations, notre modèle semble pour le moins « baroque ». Et de fait il l’est, au point d’avoir occasionné à différentes reprises au cours de la Ve République de vives tensions entre les deux têtes de l’exécutif, directement dépendantes de l’interprétation de l’article 20 de la Constitution. Que dit cet article ? « Le gouvernement détermine et conduit la politique de la France ». Encore faut-il savoir qui incarne la tête de ce « gouvernement ». Est-ce le chef de l’État, en tant que Président du Conseil des ministres ? Ou bien le Premier ministre ? Sur ce point-là, pourtant crucial, les constitutionnalistes varient dans l’interprétation. Et c’est ainsi que l’on ne sort pas de l’ambiguïté, le curseur de l’autorité allant de l’Élysée à Matignon, et de Matignon à l’Élysée, selon les circonstances ou les personnalités en poste dans l’un et l’autre palais de la République.

       Il semble évident que la toute première réforme à introduire pour moderniser nos institutions serait d’éradiquer définitivement cette dualité pénalisante qui, au-delà des querelles, ne va pas sans opacifier les processus de décision, parfois de manière très inopportune. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : les Français, dans leur grande majorité, seraient vent debout contre la mise en place d’un système à l’allemande ou à la britannique qui les priverait de l’élection au suffrage universel du chef suprême de l’exécutif. Exit donc la possibilité d’un Premier ministre façon Cameron ou Merkel. Dès lors, la modernisation des institutions doit être recentrée sur d’autres objectifs, principalement axés sur la représentation nationale et le renforcement des droits citoyens du peuple.(...)

       (...) En tout premier lieu, il importe de redonner de la crédibilité à notre représentation nationale, actuellement accaparée par les partis dits « de pouvoir », et de surcroît sclérosée par les chantages à l’investiture qu’exercent les appareils pour faire taire leurs oppositions internes. À ces défauts s’ajoutent la montée de l’abstention et les conséquences du système uninominal majoritaire qui, en cumulant leurs effets, engendrent cette insupportable réalité : 50 % des Français ne sont pas représentés à l’Assemblée Nationale !

       Dans une nation où l’on brandit volontiers le label de « Pays des Droits de l’Homme et du Citoyen », il s’agit là d’un grave et choquant déni de démocratie. Malgré les discours, aucun grand leader n’entend pourtant remédier à cet état de fait. Et pour cause : le système en place interdit de facto l’émergence au niveau national des nouvelles forces politiques qui aspirent à donner un souffle nouveau à la vie politique : soit elles se rangent derrière la bannière des partis puissants, moyennant quelques aumônes en termes de postes d’élus, soit elles sont condamnées à rester dans un rôle de figurantes, incapables d’empêcher les partis dominants de continuer à se « partager le gâteau ». C’est pourquoi il faut impérativement redéfinir le système de représentation. Deux options sont possibles : le retour à la proportionnelle intégrale, ou l’introduction d’une dose significative de proportionnelle.

       Dans le cas de la proportionnelle intégrale, les adversaires évoquent le risque de voir ressurgir des assemblées ingouvernables comme ce fut le cas sous la IVe République. Cet argument est pourtant démenti par les pratiques de la plupart de nos voisins chez qui ce mode de scrutin a, dans une vision plus moderne de l’action politique, induit l’émergence de coalitions de gouvernement basées sur des compromis. Autre grief des opposants, la déconnection des députés de leur terroir d’origine : des « députés hors sol », ironisent les adversaires de la proportionnelle intégrale. Certes ! Mais le rôle des députés consiste à élaborer et à voter des lois nationales, pas des textes à portée locale. Une réalité bien souvent perdue de vue par ces conservateurs.

       Les Français n’en sont pas moins attachés à l’élection de leur député. C’est pourquoi la solution la plus raisonnable consiste très probablement à mettre en place un mix des deux systèmes.

       D’où la 1ère proposition : introduction de 50 % de députés élus au scrutin proportionnel. Ce qui implique un élargissement des circonscriptions pour compenser la cession de la moitié des sièges aux députés élus sur les listes proportionnelles.

       A cet égard, et tant qu’à reconstruire la carte électorale en ne gardant qu’un à deux députés par département selon les cas, pourquoi ne pas en profiter pour réduire de manière significative le nombre des représentants du peuple à l’Assemblée Nationale ? 577 est un nombre à l’évidence beaucoup trop élevé, et la majeure partie des démocraties fonctionnent parfaitement avec des effectifs nettement plus réduits en proportion de leur population.

       2e proposition : réduction du nombre des députés à environ 300. (...)

       Encore faudrait-il dans l’avenir que ces députés, de même que l’ensemble des élus de la nation, à tous les niveaux de la vie publique, se montrent exemplaires dans l’exercice de leurs fonctions électives s’ils veulent recouvrer le respect du peuple français. Il s’agit là d’un impératif de moralité devenu, à juste titre, une urgente nécessité aux yeux de nos compatriotes.

       Conséquence de ce constat, la 3e proposition : rendre inéligibles à vie les élus condamnés dans le cadre de leur fonction à l’un des délits suivants : abus de biens sociaux, corruption active ou passive, faux et usage de faux en écritures publiques, prise illégale d’intérêt, trafic d’influence.

       Écarter ces « brebis galeuses » qui déshonorent leur mandat n’est toutefois pas suffisant pour redonner confiance aux Français dans le personnel politique. Les élus étant très souvent considérés – non sans raisons – comme des carriéristes bien décidés, souvent grâce à des soutiens de réseaux ou à des mesures clientélistes, à s’enraciner durablement dans des fonctions cumulatives, il faut aller plus loin.

       D’où la 4e proposition : limiter à deux le nombre des mandats dans une même fonction élective. Dans le même temps, sans doute faudrait-il également renforcer la loi sur le non-cumul de janvier 2014 en limitant pour les élus français leur participation à de multiples instances dans les structures intercommunales, mais cette question ne peut être facilement tranchée. 

       Reste que nul, parmi les électeurs, ne peut être assuré qu’un élu local en charge d’un exécutif respectera les engagements qu’il a pris en campagne pour assurer son élection. À la décharge des élus, il est vrai qu’ils peuvent, au cours de leur mandat, être confrontés, notamment sur le plan socio-économique, à des contraintes imprévues de nature à modifier sensiblement la ligne de gestion initialement envisagée. Encore conviendrait-il que ces élus s’en expliquent de manière claire et continue, ce qui est très rarement le cas actuellement.

       La 5e proposition va dans le sens de cette nécessaire transparence : convoquer chaque année un Jury citoyen dans chaque collectivité locale, à charge pour ce jury – composé d’électeurs tirés au sort – de confronter les responsables de l’exécutif concerné à leurs engagements ; les réponses des élus sont ensuite consignées dans un procès-verbal diffusé au niveau pertinent dans la presse locale ou régionale afin d’être porté à la connaissance du plus grand nombre des électeurs de ladite collectivité. D’aucuns vont plus loin encore en évoquant la création d’un « référendum révocatoire ». Pourquoi pas ? Cette piste pourrait être envisagée ultérieurement si les Jurys citoyens ne suffisent pas à maintenir les élus dans les rails de leurs engagements.(...)

       (...) Cela nous amène à parler plus largement de référendum. En 2008, Nicolas Sarkozy a fait voter par le Congrès un texte autorisant la mise en œuvre d’un « Référendum d’Initiative Partagée » présenté comme une grande avancée pour les Français. Il n’en est rien : entre l’implication des députés dans le processus et le nombre exorbitant de signatures de citoyens nécessaires, les modalités de ce RIP le rendent quasiment impossible à mettre en œuvre, son champ d’action étant de surcroît beaucoup trop limité.

     

    "Changer les données politiques? Et pourquoi pas

    faire des frites à l'eau, tant que vous y êtes?"

    http://zeroing.tumblr.com/

       C’est donc vers le modèle suisse qu’il convient de regarder si l’on veut redonner au peuple une voix confisquée par les élus.

       Et cela au moyen de la 6e proposition  : créer un Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) mis à la disposition des Français pour s’exprimer sur les sujets de leur choix dès lors qu’ils s’estiment dépossédés par leurs représentants d’une décision qui leur appartient. À l’exception de quelques thèmes régaliens à définir, tous les sujets pourraient donner lieu à un RIC. Comme dans la plupart des pays qui pratiquent cet exercice de démocratie directe, le déclenchement du RIC pourrait se faire dès lors qu’une proposition de référendum a recueilli les signatures de 5 % des électeurs inscrits sur les listes électorales au niveau concerné (contre 10 % dans le RIP).

       Un recueil de signatures citoyennes est également devenu une nécessité pour parrainer les candidats à l’élection présidentielle, en lieu et place des signatures de grands électeurs sujettes à des chantages partisans et à des manœuvres d’appareil, sources de récurrentes polémiques.

       C’est l’objet de la 7e proposition : autoriser à se présenter à l’élection présidentielle tout citoyen ayant recueilli sur son nom 500 000 signatures de Français inscrits sur les listes électorales.

       Enfin, l’abstention – à tous les niveaux et en toutes circonstances – doit être combattue, non par l’anathème ou la disqualification morale, mais en donnant aux électeurs mécontents de l’offre politique une possibilité d’exprimer ce rejet de manière démocratique dans les urnes.

       D’où cette mesure, réclamée à juste titre par un nombre croissant de nos compatriotes, qui fait l’objet de la 8e proposition : reconnaître le vote blanc dans les suffrages exprimés afin de permettre aux électeurs qui le souhaitent de manifester leur opposition aux candidats en présence et de peser le cas échéant sur les résultats, ce qui n’est pas le cas actuellement.

       D’autres questions pourraient être abordées, et sans doute le seront-elles tôt ou tard. Parmi elles, l’éventuelle suppression du peu utile Conseil Économique, Social et Environnemental(CESE), ainsi que l’avenir du Sénat. Très contesté, celui-ci pourrait, comme le CESE, être appelé à disparaître. À moins que, sur le modèle allemand, il ne devienne – avec un effectif allégé – une chambre des Régions comme l’est le Bundesrat relativement aux Länder.

       Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : les institutions françaises doivent impérativement être réformées pour aller dans le sens des légitimes attentes de nos concitoyens, soit dans le cadre d’une Ve République rénovée, soit dans celui d’une VIe République. D’ores et déjà, François Hollande a la possibilité de faire un pas dans la bonne direction en soumettant à référendum quelques points faisant consensus dans l’opinion. Le fera-t-il ? Sans doute pas, car sur de nombreux points la classe politique devrait accepter de voir ses prérogatives réduites. Le statu quo devrait donc l’emporter. Mais il ne faudra pas que les caciques des partis dominants s’étonnent si, dès 2017, la marée populiste continue de monter, portée par le mécontentement, voire la colère, de tous les laissés pour compte de l’action politique. 

    %%%

    Luc Desle


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