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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA VIE NE REGARDE PAS
    A LA DÉPENSE)
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    "Non, Jeannie, pas la tête dans les épaules!
    Combien de fois il faudra que je te le dise?
    Jeannie, tu m'entends? "



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    Embargo russe : 3 idées 
    pour éviter le gâchis 
    de fruits et de légumes 



       Cet automne, l’Europe croule sous les pommes. L’embargo décidé par la Russie le 7 août dernier sur fond de crise ukrainienne frappe de plein fouet les vergers français. Et pour ne rien arranger, cette année, la récolte est «abondante et exceptionnelle», si l’on en croit l’Association nationale pommes poires (ANPP). Conséquence de cette surproduction, les produits sont vendus au rabais. «On propose des pommes à 3 ou 4 centimes d’euro le kilo, ça ne paie ni la taille, ni la récolte, et encore moins les frais de mise en culture», indiquait Xavier Beulin, le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), le premier syndicat agricole français, lundi sur France Inter, pour justifier la colère des agriculteurs. 

       En janvier, les producteurs laitiers seront à leur tour frappés par une dégringolade des prix, prédit La Revue laitière française. Soucieuse d’éviter une crise majeure, l’Union européenne a débloqué 165 millions d’euros, un montant jugé insuffisant par les agriculteurs. L’Europe finance le retrait de certains produits, qui peut impliquer des destructions massives. Pour l’heure, le ministère de l’Agriculture français ne communique pas sur les quantités concernées, mais Stéphane le Foll, le titulaire du portefeuille, a plusieurs fois confirmé l’usage de ce levier. Epandage de prunes, compostage de carottes, broyage de poires et méthanisation : sur le site de France Agrimer, les agriculteurs trouvent des fiches indiquant la marche à suivre pour se débarrasser des fruits de leur labeur. 

       Comme le souligne l’économiste Bruno Parmentier, auteur du livre Faim Zéro, sur son blog, « la mesure fait mauvais genre aux yeux du citoyen et démoralise le producteur ». En France, 50 000 tonnes de fruits et de légumes, traditionnellement vendues sur le marché russe pourraient être gaspillées sur une année. L’Hexagone n’est pourtant pas le plus touché des pays européens (voir la carte des coûts par pays). De la Pologne et la Belgique en passant par le Danemark, d’autres solutions ont été testées. Tour d’horizon. (...)

       (...) Quand la Russie ferme ses frontières, le Danemark sert du fromage aux plus démunis. Comme le rapporte le journal belge Le Soir, le groupe laitier Arla a déjà distribué 15 tonnes à la banque alimentaire. Cette mesure permet d’éviter que les produits qui « ne peuvent être réemballés et revendus » selon la coopérative, ne soient jetés. Elle donne un peu d’air aux associations dont les budgets européens ont été grignotés ces dernières années. Seule ombre au tableau : le goût. Le fromage épicé au bleuet ou à la roquette, très prisé du consommateur russe n’a pas toujours les faveurs des papilles danoises.

       En France, les associations de distribution d’aide alimentaire ne rencontrent pas ce problème. Pour l’heure, elles n’ont récolté que des pommes. Les Banques alimentaires s’en sont vu livrer 300 tonnes, dispatchées auprès des quelque 900 000 bénéficiaires, « ce qui revient à deux pommes par personne », relativise Maurice Lony, le président de l’association. Même type de collecte du côté des Restos du cœur qui soulignent par e-mail que d’autres produits frais – « carottes, poires, kiwis, choux-fleurs, tomates, choux blancs, concombres » – pourraient être concernés. Car les associations ne peuvent pas écouler des quantités infinies d’une même denrée. « Le problème avec les produits frais, c’est qu’il faut les distribuer avant qu’ils se gâtent, souligne Maurice Lony. C’est pourquoi il va falloir se poser la question de leur transformation ». (...)

       (...) Bon gré mal gré, les Polonais sont devenus de gros buveurs de cidre. Quelques semaines après le début de l’embargo, dans ce pays où une pomme sur deux est destinée au marché russe, l’acte est devenu « un devoir patriotique », comme le rapporte Le Monde. A tel point que, à la fin du mois d’août, les intentions d’achat de la boisson, pourtant peu prisée jusqu’alors, avaient déjà augmenté de 163%. En France, où entre 3% et 4% des pommes sont destinées au marché russe, la production massive de compote et de jus de fruit a bien été évoquée. Mais les industries de transformation ne sont pas emballées. Comme l’explique La Dépêche du Midi, leur réticence est liée à un risque de saturation du marché : la production de 2013 n’ayant pas été écoulée, les produits transformés risquent à leur tour de voir leurs prix chuter. Même problématique pour le lait. Immédiatement après l’annonce de l’embargo russe, les fabricants européens de produits laitiers ont ralenti la production de fromage, au profit du beurre et de la poudre de lait. Résultat, le cours de ces produits s’est effondré. (...)

       (...) « Mangez des pommes » ! Le leitmotiv de Jacques Chirac dans Les Guignols de l’info est une piste sérieuse de sortie de crise pour les agriculteurs. A tel point que la Belgique a lancé une campagne nationale incitant chaque citoyen à croquer une pomme et une poire par jour par solidarité avec les agriculteurs. L’appel, relayé entre autres par la presse belge, a été entendu. Sur certains marchés, des producteurs ont vu leurs ventes de poires grimper de 50%. En Pologne, la mobilisation a pris de l’ampleur grâce aux réseaux sociaux. Comme le rapporte Le Monde, journalistes et politiciens se sont photographiés pomme entre les dents et bouteille de cidre à la main pour inciter leurs concitoyens à faire de même. Sur Twitter, le hashtag #jedzjablka (#mangedespommes) s’est propagé. Un exemple à suivre pour Daniel Sauvaître, président de l’ANPP, qui déclarait en septembre à l’AFP : « J’appelle les Français à faire la même chose que les Polonais : contre l’embargo russe, croquez une pomme, faites-en des selfies et militez pour la paix commerciale. »


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    "Toi, tu t'es encore baigné dans un fleuve de lait, hein?
    Tu sais combien ça me coûte, petit sacripant?"



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    Luc Desle

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