• "Merci de m'avoir donné ma chance, fit le djihadiste, intimidé. Y'a pas de quoi! dit le recruteur en barrant son nom sur le registre". Jacques Damboise in "Pensées coïncidentes"

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (DIEU EST-IL SATISFAIT

    DE LUI? SI OUI, POURQUOI?)

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    "Alors?

    Ils sont contents les cathos intégristes si je fais ça?

    - Ben, j'en sais rien, en fait..."

    (via falks2011)

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       ENVIRONNEMENT - Dans le grand auditorium du Musée d'histoire naturelle, le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) organisait un séminaire de toxicologie nucléaire environnementale et humaine. Le constat est sans appel.

       Perte de biodiversité et augmentation des maladies non transmissibles (maladies neurodégénératives, obésité, dépressions immunitaires, etc.) sont au programme des toxicologues ces dernières années. Ainsi, entre 1970 et 2010 le "Living planet index" montre une diminution moyenne de la biodiversité de 50% (concernant surtout les espèces vertébrée). De façon plus ajustée: moins 39% pour les espèces terrestres, moins 76% pour les espèces vivant en eau douce, moins 39% pour les espèces d'eau marine. Les causes? Multiples sans doute: perte d'habitat, perte des proies habituelles, variations climatiques, variation du niveau des eaux, modifications endocrines...

       Dans l'espèce humaine, des modifications de la physiologie de la reproduction sont aussi mises en évidence: la qualité du sperme a diminué de moitié en 50 ans, la cryptorchidie (non descente de testicule dans la bourse correspondante) affecte de 2 à 4% des garçons, 1 femme sur 8 risque de développer un cancer du sein dans les prochaines années. L'obésité devient le 5e facteur de mortalité dans le monde et en particulier les enfants (les premiers Etats concernés sont les USA, puis l'Italie puis le RU). Les maladies neuro-développementales connaissent une augmentation exponentielle ainsi qu'une diminution du QI sur certaines populations. Des données épidémiologiques américaines montrent une augmentation de l'incidence de ces maladies de 1/500 à 1/68 entre 1995 et 2014. Dans certains Etats américains, la moitié des enfants ont un QI inférieur à 70.

       Au RU, on observe une augmentation des cancers de tous types (rein, peau, testicule, moelle osseuse...) de plus de 100%. Le cancer des testicules a augmenté d'un facteur de 3 à 4 dans les pays scandinaves et chez les jeunes sujets...

       Aujourd'hui on sait que le placenta n'est pas une barrière efficace: dans le sang maternel et dans le sang fœtal, on trouve une quinzaine de substances chimiques dont douze perturbateurs endocriniens; parmi ceux-ci: le BPA, le triclosan, le 4-4' DDE, des phtalates, des PFOS, du Plomb, des perchlorates, nitrates, thiocyanates... (...)

       (...) Déjà en 1962, Rachel Carson, biologiste américaine, avait dans son livre Silent spring décodé la réduction drastique des oiseaux et en particulier des aigles royaux chers au cœur de ses compatriotes. Ces effets dus à la fragilisation de la coquille des œufs des oiseaux étaient en relation avec l'action oestrogénomimétique du DDT (insecticide organochloré : dichloro-diphenyl trichloéthane) et de son métabolite le DDE dans ces espèces. Il a fallu pas moins de 20 ans pour que les populations de balbuzards récupèrent leur niveau initial en même temps qu'une diminution de leur concentration en DDE. La limitation de l'utilisation du DDT aux USA a été concomitante avec la création de l'agence de protection de l'environnement au niveau national (EPA).

       Carson avait déjà prévu les répercussions de cette contamination de l'environnement sur l'espèce humaine. Les femmes contaminées in utero par le DDT ont souffert (50 ans plus tard!) de cancer du sein avec un risque d'apparition 4 fois plus élevé que la moyenne nationale.

       Entre 1964 et 1991 : RAS. Entre 1966 et 2003 pourtant la population d'oiseaux migrateurs, en particulier d'étourneaux au RU a beaucoup diminué, en lien avec l'utilisation de pesticides halogénés venant en concurrence avec les effets physiologiques des hormones thyroïdiennes, indispensables à la préparation migratoire chez ces espèces.

       C'est en 1991 qu'a été énoncée la première définition de la perturbation endocrinienne. En 1992 Bern a montré l'existence de "chemically induced alterations in sexual and fonctional development" et d'une connexion entre maladies humaines et atteinte de la biodiversité. Il a ainsi établi "the wildlife and human connection".

       En particulier il est maintenant bien reconnu que la structure et les effets de l'hormone thyroïdienne sont conservés chez tous les vertébrés avec des conséquences sur la croissance semblables (cerveau, muscles, os). Or la signalisation par les hormones thyroïdiennes est plus vulnérable que tous les autres systèmes endocrines. Le mécanisme d'action des hormones stéroïdes (de la reproduction) est conservé chez tous les vertébrés. On a même mis en évidence des récepteurs aux œstrogènes chez les mollusques. Les animaux sauvages en condition sauvage ou expérimentale peuvent donc représenter des animaux sentinelles d'un ensemble de substances à risque PE chez l'Animal comme chez l'Homme.

       En 1996 est née l'idée que l'exposition à des mélanges de substances chimiques pouvait provoquer une perturbation endocrinienne avec des conséquences sur la fertilité, la survie, le niveau d'intelligence.
       En 2001 un atelier de travail sur les PE a été monté à l'Institut Pasteur.
       En 2005 la règlementation REACH a été introduite pour les substances chimiques mais sans partie spécifique relative à la perturbation endocrinienne.
       En 2012 l'OMS a organisé un colloque "bilan accablant de l'effet des PE sur la biodiversité et la santé".
       Le 14/03/2013 le Parlement européen, inquiet pour les femmes enceintes et leurs bébés a adopté un texte afin de légiférer sur les PE. La date butoir d'application était prévue en 2015. Rien n'est encore en vue au jour d'aujourd'hui... à cause d'un lobbying de l'industrie chimique et de l'industrie des jouets!

       Dans le monde plus de 500 millions de tonnes de produits chimiques sont fabriqués par année.
       Parmi ceux-ci 150.000 sont considérées à risque PE (La Chine premier utilisateur, la France: sixième). (...)

       (...) En France, les ministères de la Recherche, de la Santé avec l'appui des grands instituts et agences (INSERM, InVS, ANSES) et des organismes de recherche (CEA, INERIS, INRA, INRS, IRSTEA, Laberca...) se mobilisent afin d'étudier de façon coordonnée les données issues des cohortes existantes dans l'Union européenne.

       Au niveau européen, 9 groupes de travail vont être mis en place, chacun s'attachant à un type de substance chimique considéré comme PE: notamment les phtalates, perfluorés, cadmium et chrome VI, dérivés de l'aniline, retardateurs de flamme organobromés et phosphorés, bisphénols A, S, F. Y figurent également les mélanges de substances ainsi que la catégorie très ouverte des substances émergentes (dont les nanoparticules). Cet EJT ("european joint program") a utilisé un certain nombre de facteurs propres à la sélection de ces groupes de substances comme : la preuve de l'exposition, le potentiel impact sur la santé, la demande sociétale, la possibilité de prendre des mesures, les actions possibles au sein du JET( prévu sur 5 ans).

       Sur les 15 pays participants, les pays-bas s'attacheront à la problématique des mélanges, les substances émergentes ont été "confiées" à la Belgique, les bisphénols à la France(M.Robert Barouki , INSERM en étant le chercheur responsable).

       Des chercheurs œuvrent également à une meilleure prévention et protection des femmes enceintes Ils alertent en effet sur l'importance des premiers mois de grossesse dans le développement du cerveau de l'enfant. Or ce développement intellectuel est sous la dépendance notamment des hormones thyroïdiennes. Il importe donc de veiller à un apport correct en iode pendant cette période et à éviter toute exposition à des inhibiteurs de l'utilisation de l'iode comme les perchlorates, les nitrates et thiocyanates. (...)

       (...) Un des problèmes actuels consiste dans le fait que les tests (malgré les diverses avancées dans ce domaine) pour déterminer un potentiel PE et la prise de décisions réglementaires ne suivent pas le rythme des connaissances scientifiques ! la Commission européenne cherche à définir des critères pour l'identification des PE.

       Or les scientifiques démontrent et dénoncent : des effets génétiques mais aussi épigénétiques, effets sur plusieurs générations ou transgénérationnels, la vulnérabilité du cerveau, la possibilité d'effets additifs de composés PE, les effets conjoints sur plusieurs systèmes endocrines, l'importance du microbiome, des relations dose-réponse non monotones, une absence de dose seuil, des effetss à faible dose..., les coûts représentés par les effets sur la biodiversité, ou sur le QI.

       Il apparaît de plus en plus clairement que les conséquences d'une exposition précoce à des PE peuvent se manifester à n'importe quel âge (puberté, âge adulte...).

       La période la plus à risque (fenêtre d'exposition) correspondant à l'exposition pendant la gestation et l'enfance. A partir des 5 millions de femmes (dont 200.000 en France) à qui les médecins avaient prescrits du DES (diethyl stilboestrol, œstrogène de synthèse censé limiter les fausses-couche), dans les années 50, on a pu observer des effets transgénérationnels jusqu'aux petits enfants !

       Aussi la gestion des substances chimiques à activité de type PE devrait se fonder sur le rapport bénéfices/risques comme pour les autres intrants synthétisés par l'Homme. Combien de temps encore nous faudra t'il attendre?

    http://www.huffingtonpost.fr/brigitte-enriquez/voici-lhistoire-peu-naturelle-des-perturbateurs-endocriniens_b_8811334.html?utm_hp_ref=france

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    Luc Desle

    « "Ce millionnaire qui devint milliardaire eut soudain conscience que le Bonheur était là, tout près, à portée". Jacques Damboise in "Pensées circonstanciées"."J'enviais ma Belle-Mère d'être toujours au top de la méchanceté". Jacques Damboise in "Pensées de mes voisins". »

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