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Par tomdrake le 25 Novembre 2010 à 09:01+++Aujourd'hui, nous renouons avec la musique, nostalgie oblige."Summertime" d'Ella Fitzgerald et Louis Armstrong est un passage obligé quand le blues tranquille, quotidien, vient nous embrumer. Chanson qui est un croisement parfait entre le chant lancinant des esclaves dans les champs de coton et la mélancolie brésilienne des années soixante.+++SummertimeSummertime, and the livin' is easyFish are jumpin' and the cotton is highOh, your daddy's rich and your ma is good-lookin'So hush little baby, Don't you cryOne of these mornings you're gonna rise up singingAnd you'll spread your wings and you'll take to the skyBut 'til that morning, there ain't nothin' can harm youWith Daddy and Mammy standin' bySummertime, and the livin' is easyFish are jumpin' and the cotton is highOh, your daddy's rich and your ma is good-lookin'So hush little baby, Don't you cryOne of these mornings you're gonna rise up singingAnd you'll spread your wings and you'll take to the skyBut 'til that morning, there ain't nothin can harm youWith Daddy and Mammy standin' byTraduction:Summertime (feat. Louis Armstrong) (C'est L'été)(Ella Fitzgerald)C'est l'été et la vie est facileLes poissons bondissent et le coton est hautOh ton papa est riche et ta maman est belleAlors chut, petit bébé, ne pleure pas(Louis Armstrong)Un de ces joursTu te lèveras en chantantPuis tu déploieras tes ailesEt tu te réfugieras dans le cielMais d'ici làIl n'est rien qui puisse te faire du malAvec papa et maman à tes côtés(Ella Fitzgerald et Louis Armstrong) (1)C'est l'été et la vie est facileLes poissons bondissent et le coton est hautOh ton papa est riche et ta maman est belleAlors chut, petit bébé, ne pleure pas(1) Ella Fitzgerald reprend comme au début, mais Louis Armstrongreprend plus ou moins en écho ses parolesRéalisée par : touille+++MILES DAVISOn ne peut pas ne pas commencer par le grand Miles avec ses solos de trompette-vampire qui, dans une litanie de sons plaintifs décrivent à merveille le temps qui coule, goutte à goutte, nous rendant exsangue de nos rêves.+++NINA SIMONEAh ce "museau" de Nina! Cette présence! Cette voix comme harassée dans un corps de matrone... Cette force sans cesse abîmée et sans cesse refondue, refondée pour arpenter le monde des sons, dans une voix qui se brise sans cesse. Frissons garantis à l'écoute et notre regard dans le vague de souvenirs à la fois douloureux et tendres.+++CITYOFSUN88Pas simplement une voix, tranquille, mais un frais minois, l'apparition d'une jeunesse qui perpétue les Grands Classiques, qui leur rend hommage, qui est le lien entre ces générations de pauvres humains abandonnant peu à peu les oripeaux de la Gloire, de l'Argent fou - et Roi -, du Plaisir même. La saturation des sons semble même "soufflée" par ces "Anciens" qui se penchent avec tendresse sur cette révérence fragile.
"Quelque chose" d'impalpable que l'on se doit d'écouter en respirant à peine, dans ce temps si bref qui se nomme la "Grâce".+++
Jacques Damboise
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Par tomdrake le 8 Avril 2010 à 09:17L'actrice anglaise Jean Simmons, l’Ophélie de l’ »Hamlet » de Laurence Olivier, qui fut la partenaire de Marlon Brando, Gregory Peck, Paul Newman ou Kirk Douglas, s’est éteinte en Californie à l’âge de 80 ans, a-t-on appris samedi 23 janvier 2010. Jean Simmons, qui souffrait d’un cancer du poumon, est morte vendredi à son domicile de Santa Monica, a annoncé son agent Judy Page au « Los Angeles Times ». Après quelques films mineurs en Grande-Bretagne, l’actrice londonienne avait été choisie par David Lean pour « De Grandes Espérances » puis remarquée dans le « Hamlet » de Laurence Olivier en 1948 qui lui avait valu une nomination aux Oscars pour le meilleur second rôle féminin.Jean Simmons avait gagné Hollywood dans les années 50, accompagnée de celui qui devait devenir son époux, l’acteur Stewart Granger. Elle avait tourné avec les plus grands noms du cinéma, comme Otto Preminger pour « Un si doux visage », Joseph Mankiewicz, pour « Guys and Dolls » (en français « Blanches colombes et vilains messieurs ») dans lequel elle chantait avec Marlon Brando ou Stanley Kubrick pour « Spartacus ». Elle devait être citée une nouvelle fois aux Academy Awards, cette fois pour l’Oscar de la meilleure actrice, pour « The Happy Ending » de Richard Brooks, avec qui elle fut mariée, en 1969.Après les années 70, elle s’était ensuite largement consacrée à la télévision, et avait remporté un Emmy Award pour son rôle dans la série télévisée « Les Oiseaux se cachent pour mourir » dans les années 80.
Jean Simmons
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Une beauté exceptionnelle, une grâce timide, pulpeuse pourtant, un regard de religieuse à la limite de rompre ses voeux... Jean Simmons a joué dans des films où son côté gracile fait merveille. Elle sait être la douce et courageuse compagne de Spartacus (1960) - heureux homme -, comme celle de Marcellus, le tribun militaire romain qui gagne "la Tunique" du Christ après sa crucifiction, et qui désormais sera rongé par le remords ("The Robe" 1953). Dans "Un si doux visage" ("Angel Face" 1952) son frais minois dissimule une âme bien noire. Mais le spectateur, comme le héros de l'histoire, est prêt à tout pour se damner, pourvu que la jolie Diane jette un regard sur lui. Dans "La reine vierge" ("Young Bess" 1953), voici Jean Simmons incarnant la jeune Elisabeth, fille de Henri VIII qui perdra sa naïveté charmante pour se métamorphoser en cette souveraine de fer que l'Histoire a retenu. Devenue la soeur Sharon Falconer dans "Elmer Gantry le charlatan", ("Elmer Gantry" 1960) Jean irradie un charme émouvant qui ne peut hélas empêcher son compagnon de retomber dans ses travers les plus vicieux.
A chaque fois ou presque, tout au moins pendant une quinzaine d'années, les réalisateurs utiliseront le frais minois de Jean Simmons pour en jouer de manière un rien perverse. En dépit d'une beauté classique qui aurait pu la desservir, la jeune femme sait avoir un jeu subtil qui nous la rend proche et profondément humaine. L'actrice, en prenant de l'âge, perdra son ingénuité tout en restant d'une étonnante économie de moyen, aussi bien dans la comédie que dans la semi-tragédie. Même si elle sera plus rarement en tête d'affiche.
L'image que je conserve d'elle, c'est celle du film suivant:Dans "Le narcisse noir", sa présence est de l'ordre du miracle. Ce film raconte l'histoire d'une mission de la congrégation des Sœurs de Marie qui s’installe à Mopu au Népal, dans l’ancien harem qu’un seigneur local veut transformer en dispensaire. Cinq nonnes d’un couvent de Calcutta sont ainsi envoyées au confins du pays afin de soigner et d’éduquer les enfants de la région. Dean (David Farrar), un agent anglais, est chargé de les aider à constituer le dispensaire et l’école. Rapidement, la jeune sœur Clodagh (Deborah Kerr), en charge de la mission, s’oppose à Dean dont le franc-parler la choque. Au sein de la communauté, la solitude pèse de plus en plus sur les cœurs et les tensions s’exacerbent, comme l’avait pronostiqué Dean.Jean Simmons joue une des soeurs, dont la beauté est confondante. Qu'on en juge avec la photo ci-dessous:1944 : Give Us the Moon de Val Guest : Heidi (petit rôle)
Cinéma
1944 : Mr. Emmanuel de Harold French : Sally Cooper
1945 : Kiss the Bride Goodbye de Paul L. Stein : Molly Dodd
1945 : Meet Sexton Blake de John Harlow : Eva Watkins
1945 : Le Chemin des étoiles (The Way to the Stars) d'Anthony Asquith : chanteuse
1945 : César et Cléopâtre (Caesar and Cleopatra) de Gabriel Pascal : Harpiste
1946 : Les G
1944 : Sports Day de Francis Searle (petit rôle)randes Espérances (Great Expectations) de David Lean : Estella, jeune
1947 : Les Monts brûlés (Hungry Hill) de Brian Desmond Hurst : Lady Broderick
1947 : Le Narcisse noir (Black Narcissus) de Michael Powell et Emeric Pressburger : Kanchi
1947 : Uncle Silas de Charles Frank : Caroline Ruthyn
1947 : The Woman in the Hall de Jack Lee : Joy Blake
1948 : Hamlet de Laurence Olivier : Ophelia, la fille de Polonius
1949 : Le Lagon bleu de Frank Launder : Emmeline Foster
1949 : Adam et Evelyne (Adam and Évelyne) de Harold French : Evelyne Wallace
1950 : Si Paris l'avait su (So Long at the Fair) d'Antony Darnborough et Terence Fisher : Vicky Barton
1950 : Trio de Ken Annakin et Harold French : Evie Bishop (in segment Sanitorium)
1950 : La Cage d'or (Cage of Gold) de Basil Dearden : Judith
1951 : La Fille aux papillons (The Clouded Yellow) de Ralph Thomas : Sophie Malraux
1952 : Un si doux visage (Angel Face) d'Otto Preminger : Diane Tremayne Jessup
1952 : Androclès et le lion (Androcles and the Lion) de Chester Erskine : Lavinia
1953 : La Reine vierge (Young Bess) de George Sidney : la jeune Bess (Queen Elizabeth I)
1953 : Retour à l'amour (Affair with a Stranger) de Roy Rowland : Carolyn Parker
1953 : La Tunique (The Robe) d'Henry Koster : Diana
1953 : The Actress de George Cukor : Ruth Gordon Jones (later known as Ruth Gordon)
1954 : She Couldn't Say No de Lloyd Bacon : Corby Lane
1954 : Les Gladiateurs (Demetrius and the Gladiators) de Delmer Daves : Diana (apparition)
1954 : L'Égyptien (The Egyptian) de Michael Curtiz : Merit
1954 : Une balle vous attend (A Bullet Is Waiting) de John Farrow : Cally Canham
1954 : Désirée d'Henry Koster : Desiree Clary
1955 : Des pas dans le brouillard (Footsteps in the Fog) d'Arthur Lubin : Lily Watkins
1955 : Blanches colombes et vilains messieurs (Guys and Dolls) de Joseph L. Mankiewicz : Sergent Sarah Brown
1956 : L'Impudique (Hilda Crane) de Philip Dunne : Hilda Crane
1957 : Cette nuit ou jamais (This Could Be the Night) de Robert Wise : Anne Leeds
1957 : Femmes coupables (Until They Sail) de Robert Wise : Barbara Leslie Forbes
1958 : Les Grands espaces (The Big Country) de William Wyler : Julie Maragon
1958 : Retour avant la nuit (Home Before Dark) de Mervyn LeRoy : Charlotte Bronn
1959 : Cette terre qui est mienne (This Earth Is Mine) d'Henry King : Elizabeth Rambeau
1960 : Elmer Gantry, le charlatan (Elmer Gantry) de Richard Brooks : Sister Sharon Falconer née Katie Jones
1960 : Spartacus de Stanley Kubrick : Varinia
1960 : Ailleurs l'herbe est plus verte (The Grass Is Greener) de Stanley Donen : Hattie Durant
1963 : All the Way Home d'Alex Segal : Mary Follet
1965 : Life at the Top de Ted Kotcheff : Susan Lampton
1966 : Mister Buddwing de Delbert Mann : The Blonde / Grace #3
1967 : Soldier in Love de George Schaefer (TV) : Sarah Churchill
1967 : Divorce American Style de Bud Yorkin : Nancy Downes
1967 : Violence à Jericho (Rough Night in Jericho) d'Arnold Laven : Molly Lang
1969 : The Happy Ending de Richard Brooks : Mary Wilson
1971 : Say Hello to Yesterday d'Alvin Rakoff : Une femme
1975 : Mr. Sycamore de Pancho Kohner : Estelle Benbow
1978 : Dominique de Michael Anderson : Dominique Ballard
1988 : Yellow Pages de James Kenelm Clarke : Maxine de la Hunt
1988 : The Dawning de Robert Knights : Tante Mary
1995 : Le Patchwork de la vie (How to Make an American Quilt) de Jocelyn Moorhouse : Em R
2001 : Final Fantasy : les Créatures de l'esprit (Final Fantasy: The Spirits Within) de Hironobu Sakaguchi : Council Member #2 (voix)
2004 : Le Château ambulant (Hauru no ugoku shiro) de Hayao Miyazaki : Grandma Sophie (voix)
2005 : Le Ruban de Moebius (Thru the Moebius Strip) de Glenn Chaika : Shepway (voix)
2008 : Shadows in the Sun de David Rocksavage : HannahQuelques liens pour en savoir plus:- (http://www.hollywoodcultmovies.com/html/jean_simmons.html)
- (http://www.comelook.net/page276.html)
- (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Simmons)
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Par tomdrake le 6 Avril 2010 à 09:22
Astrud Gilberto (2) - Canto De Ossanha
Baden Powell e Vinicius de MoraesO homem que diz "dou" não dáPorque quem dá mesmo não dizO homem que diz "vou" não vaiPorque quando foi já não quisO homem que diz "sou" não éPorque quem é mesmo é "não sou"O homem que diz "tô" não táPorque ninguém tá quando querCoitado do homem que caiNo canto de Ossanha, traidorCoitado do homem que vaiAtrás de mandinga de amorVai, vai, vai, vai, não vouVai, vai, vai, vai, não vouVai, vai, vai, vai, não vouVai, vai, vai, vai, não vouQue eu não sou ninguém de irEm conversa de esquecerA tristeza de um amor que passouNão, eu só vou se for pra verUma estrela aparecerNa manhã de um novo amorAmigo sinhô, saraváXangô me mandou lhe dizerSe é canto de Ossanha, não váQue muito vai se arrependerPergunte pro seu OrixáO amor só é bom se doerPergunte pro seu OrixáO amor só é bom se doerPergunte pro seu OrixáO amor só é bom se doerPergunte pro seu OrixáO amor só é bom se doerVai, vai, vai, vai, amarVai, vai, vai, sofrerVai, vai, vai, vai, chorarVai, vai, vai, dizerQue eu não sou ninguém de irEm conversa de esquecerA tristeza de um amor que passouNão, eu só vou se for pra verUma estrela aparecerNa manhã de um novo amorAstrud, une paire d'années plus tard. Plus de choucroute, coiffure classique de la cinquantenaire, avec couleur un peu mémère, quand même, (désolé, Bibi, je n'aurais pas dû, c'est vrai, mais quand même, cette "couleur"!!)... mais toujours un maintien timide et élégant à la fois, une voix qui est juste, à la limite de se rompre, qualité inhérente aux chanteuses et chanteurs de Bossa Nova, une voix agréable cependant et un public sage, comme dans les années soixante.
Un petit bol de nostalgie, donc, pas désagréable... Je dédie cette petite madeleine à Bibi (http://www.pensezbibi.com/) qui a pris la défense d'Astrud avec la sagacité et l'humour qu'on lui connaît.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus , voici un lien sur un blog qui parle, et bien, de la Samba, de la Bossa Nova et autres musiques destinées à rendre le monde moins cruel.
Et un autre blog qui évoque Vinicius de Moraes et où vous trouverez, outre sa biographie, d'autres ressources afin d'en savoir encore plus sur ce compositeur à la fois atypique et indémodable.
http://faire-ecrire-votre-biographie.blogspot.com/2009/05/36-biographie-de-vinicius-de-moraes.htmlBenoît Barvin
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Par tomdrake le 29 Mars 2010 à 08:43Astrud Gilberto (1) et Stan Getz: "The girl from Ipanema"Vinícius de Moraes et Tom Jobim, 1958
Olha que coisamais linda,
mais cheia de graça,
É ela menina,
que vem que passa,
Num doce balanço,
caminho do mar.
Moça do corpo dourado,
do sol de Ipanema,
O seu balançadoé
mais que um poema
É a coisa mais linda
que eu já vi passar.
Ah, por que estou tão sozinho ?
Ah, por que tudo é tão triste ?
Ah, a beleza que existe
A beleza que não é só minha,
Que também passa sozinha.
Ah, se ela soubesse
Que quando ela passa,
O mundo sorrindo
Se enche de graça
E fica mais lindo
Por causa do amor.Look at this thing,
most lovely,
most graceful,
It's her, the girl
that comes, that passes,
with a sweet swinging,
walking to the sea. Girl of the golden body,
from the sun of Ipanema,
Your swaying,
is more than a poem,
It's a thing more beautiful,
than I have ever seen pass by.
Ah, why am I so alone ?
Ah, why is everthing so sad ?
The beauty that exists,
The beauty that is not mine alone,
that also passes by on its own.
Ah, if she only knew
that when she passes,
the world smiles
fills itself with grace,
and remains more beautiful
because of love.(traduction du brésilien )Regarde quelle chose plus belleEt pleine de grâceQue cette filleQui va et vient,Dans un doux balancement, au bord de la mer.Demoiselle au corps doréPar le soleil d'ipanemaSon déhanchement est plus qu'un poèmeC'est la chose la plus belle que j'ai vue passer.Ah, pourquoi suis-je si seul,Ah, pourquoi tout est si triste,Ah, la beauté qui existe,La beauté qui n'est pas seulement mienneQui aussi passe seuleAh, si elle savaitQue quand elle passeLe monde souriant se remplit de grâceEt s'embellitA cause de l'amour qu'elle inspire.(illustration: Wladyslaw Theodor Benda. Daydream)***Le texte définitif de la chanson a été inspiré par une jeune fille de 19 ans, Heloisa Eneida Menezes Pais Pinto — plus connue sous le nom de Helô Pinheiro — qui vivait à Ipanema, quartier chic de Rio de Janeiro. Elle passait chaque jour pour aller à la plage, devant le bar Veloso (aujourd'hui nommé « Garota de Ipanema ») dont Tom et Vinícius étaient des habitués. Dans le livre Revelação: a verdadeira Garota de Ipanema Vinícius de Moraes la décrit comme :« le paradigme de la Carioca à l'état brut : une fille bronzée, entre la fleur et la sirène, pleine de lumière et de grâce mais avec un fond de tristesse, aussi portait-elle en elle, sur le chemin de la mer, le sentiment de ce qui passe, d'une beauté qui n'est pas seulement nôtre — c'est un don de la vie que son bel et mélancolique flux et reflux permanent. » (Wikipédia)
Cette chanson est, à l'évidence, d'une beauté triste et fragile. Elle résonne en moi avec nostalgie, car elle m'a réconciliée avec les goûts de mon père - qui adorait le jazz - et qui s'est mis à aimer , comme moi, ce mélange entre la samba et le jazz cool.
Il y a dans "Girl from Ipanema", un mélange de tristesse et d'espoir. Tristesse car, à l'époque, même si le Brésil n'est plus sous le boisseau d'une dictature militaire des plus rudes, (celle de Vargas), chacun sait que la transition démocratique sera de courte durée. En effet, une nouveau régime dictatorial va voir le jour de 1964 à 1985...
Mais l'espoir sourd de chaque note de cette musique, car les Brésiliens, un des peuples les plus métissé au monde, ont la vie chevillée au corps. L'âme portugaise, frottée aux rythmes sensuels africains et saupoudrée d'une influence jazzy, a donné ce nouveau style dans lequel la scansion se fait à la fois caressante et brutale. Les phrases versifiées sont longues, lénifiantes, - parfois un rien "cucul la praline", puis brutalement elles s'interrompent, donnant au chanteur - et surtout à la chanteuse - cette étrange impression de perdre pied. D'attendre un miracle.
Astrud Gilberto est la parfaite représentante de cette musique, à la fois "sérieuse comme le plaisir" et gaie comme quelqu'un qui offre son dernier souffle, au nom de l'amour. Remarquez l'espèce de choucroute qu'elle porte, qui se marie admirablement avec la jupe pâle et le corsage sombre, le tout en parfaite harmonie avec le visage aux traits réguliers mais auréolé d'aucun sourire.
Quant à Stan Getz, (1927/1991) il suffit qu'il souffle dans son saxo pour qu'immédiatement le temps soit suspendu. Du grand art, vraiment...Plus de renseignements et d'ambiance sur le site ci-dessous:Blanche Baptiste.
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