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    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE TE LAISSE PAS DÉRIVER
    DANS LE FLEUVE DU TEMPS)

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    "Heu...
    Normalement vous êtes mort"



    ***


    En Australie, 
    une laverie mobile pour SDF

       (...) Dans les rues de Brisbane, en Australie, un camion orange circule. Ça et là, il stoppe sa course, ouvre ses portes arrière sur deux gros tambours. Et se mue en laverie automatique mobile pour SDF. « Nous avons beaucoup travaillé avec les sans-abri de Brisbane à travers des programmes organisés au lycée, se souvient Nicholas Marchesi, l’un des deux jeunes fondateurs d’Orange Sky Laundry. A l’époque, nous avions remarqué qu’il y avait une offre importante de soupes populaires, de services médicaux, mais que rien ne permettait aux gens de la rue de laver leurs vêtements et de les sécher gratuitement. »

       Et le jeune homme de poursuivre : « Beaucoup des centres d’accueil pour sans-abri n’ont pas de laverie, ou alors ce sont des services payants qui peuvent coûter entre 12 et 25 dollars australiens (8 à 17 euros) pour un lavage et un séchage. Alors pour des gens qui n’ont pas beaucoup d’argent, la priorité n’est pas de dépenser de l’argent pour laver leurs vêtements. »

       Pour faire connaître leur service, Nicholas Marchesi et son compère de lycée, Lucas Patchett, se greffent sur d’autres rendez-vous déjà fréquentés par la communauté. « Si une distribution de petits déjeuners a lieu dans un parc, nous nous installons une demi-heure avant. Les gens peuvent venir mettre leurs vêtements dans nos machines et les récupérer propres et secs, une heure plus tard, quand ils ont fini de manger », souligne Nicholas Marchesi. Car l’approche doit être prudente auprès d’une communauté souvent méfiante. « Les gent sont un peu incrédules quand ils nous voient débarquer, poursuit le cofondateur. Il faut d’abord gagner leur confiance pour qu’ils nous confient leurs affaires personnelles et nous laissent les mettre dans nos machines. Ces affaires leur sont souvent très chères. Mais après, ils nous sont reconnaissants. Depuis que nous avons commencé, nous avons lavé des quantités incroyables de vêtements. » (...)

       (...) Le service est gratuit car les dépenses sont couvertes par des partenariats noués avec des industriels : si la marque coréenne LG Electronics a fait cadeau des lave-linge, l’Australien Richard Jay Laundry, fournisseur de laveries et de pressings, s’occupe de la maintenance des machines, tandis que son compatriote Symbio offre les produits de lavage. Des dons issus de particuliers achèvent de remplir les caisses pour faire tourner la boutique. Et pour l’électricité, l’association a deux options : utiliser leur générateur en toute autonomie ou se brancher aux prises des centres d’accueil pour sans-abri tenus par des associations comme l’Armée du Salut ou la Croix-Rouge.

       Tandis que le cycle de lavage se déroule, que, dans les tambours, les vêtements, les couvertures ou les duvets tournent lentement, le dialogue souvent s’ébauche entre les jeunes gens et leurs clients. Et c’est l’objectif. Au delà de répondre au besoin basique d’hygiène, les deux compères espèrent pousser les gens sur la voie de l’intégration : « Nous ne voulons pas conforter les gens dans leur situation de sans-abri. Nous essayons de fournir un tremplin pour le changement. Avec un peu de chance, parce qu’ils auront des vêtements propres, la communauté va les respecter un peu plus et ils se respecteront mieux eux-mêmes. Et avec un peu de chance aussi, ils auront plus confiance en eux pour tenter quelque chose de nouveau, soit en participant et en s’intégrant à la communauté, soit en cherchant un boulot. Nous en sommes encore au tout début. Nous le savons, notre service ne résoudra pas le problème des sans-abri, mais c’est un petit pas vers le changement. »

       Très vite, l’unique camion de Brisbane devrait s’entourer d’autres véhicules qui circuleront aux quatre coins de la ville à toute heure de la journée. Et en 2015 ? « Nous allons étendre le service Etat par Etat, pour couvrir si possible toute l’Australie. Et pourquoi pas un jour entrer en contact avec d’autres associations, qui pourraient monter le même service dans d’autres pays du monde ? », rêve Nicholas Marchesi.


    ***
    (Manifestement Emilie n'aimait pas
    la présence du Pétomane)



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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE LUTTE PAS CONTRE LE COURANT.
    IL T’ENTRAÎNE LA OU TU DEVAIS ALLER)

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    "Si ça nous dirait d'être déguisés en bornes wifi?
    Bien sûr que non! On ne veut pas être ridicules..."
    starfleetregion9.webs.com

    Des SDF assurent le wifi 
    des voyages d'affaires à Austin, Texas

       (...) Bonne ou mauvaise publicité ? Chacun ira de son propre jugement devant cette opération (opération... comment dire? dég..., peut-être?)"homeless Hotspot". L'agence (pourrie?) BBH de New-York propose aux voyageurs d'affaires de rémunérer les SDF pour leurs services et propose même un tarif : 2 $ les 15 mn, payés par Paypal sur le compte ouvert pour chacun des sans-abri qui ont trouvé ainsi une petite rémunération (plutôt que de leur trouver un vrai boulot...)
       Douze SDF ont ainsi accepté le job ponctuel qui suscite la controverse au sein du festival, certains défenseurs des droits de l'homme parlant "d''exploitation de la pauvreté" (oh non, si peu... Les créatifs - ahaha - publicitaires ne réfléchissent pas autant). Derrière cette opération, plusieurs fournisseurs technologiques veulent aussi démontrer qu'il est possible que chacun d'entre devienne une "antenne wifi mobile". Un projet de ce type verra le jour à Hong Kong à la fin juin 2012. Les prémices du "tout connecté" cher aux années 2000 (celles de Reagan et Tatcher?).
    µµµ


    "Chpaoung! 
    - Ouch!
    - Et tes problèm', y sont où, m'aint'nant?
    - Pu là..."
    Tout s’achète, même les problèmes
    (bizarre: nous, à Tu Quoque,
    on revendrait bien les nôtres...)

       (...) Vous vous ennuyez ferme ? Offrez-vous un problème. Le site Needaproblem.com vend des tracas en tout genre. Les problèmes sont classés par niveaux de difficulté, indique la Frankfurter Allgemeine Zeitung : insignifiant (1 euro), normal (5 euros), ardu (500 euros), quasi inextricable (5 000 euros). A partir de 500 euros, les soucis sont personnalisés, note le quotidien allemand. 
       Un internaute a ainsi eu droit à un (vrai) tour en avion et à une grosse frayeur : au-dessus des Alpes, le pilote a feint un évanouissement. Le client a dû prendre le contrôle de l’appareil pendant quelques minutes. Conçu par trois Suisses – Martin Koncilja, Hansmartin Amrein et Björn Hering – et destiné au départ au public helvète, ce service attire essentiellement des clients allemands. 
       Les internautes peuvent publier leur solution dans le hall of fame, en mettant en ligne des vidéos ou des photos de leur prestation. (...)

    µµµ

    "Mon Dieu! Ces nouvelles lampes nous donnent 
    une mine affreuse, vous ne trouvez pas?"
    "Le cabinet des figures de cire" de Paul Leni

    Ampoules basse consommation: 
    merci pour le mercure!
    Maurice Leroy
    Président de la Fédération française 
    pour les sciences de la chimie

       (...) Les ampoules basse consommation ont envahi notre quotidien depuis 2010 et la date d'arrêt de mort des dernières lampes à incandescence (40 et 25 watts) est programmée au 1e septembre 2012. Ces nouvelles ampoules fluo-compactes se revendiquent comme une innovation technologique bénéfique pour tous, à tout point de vue. Plus économes en énergie, émettant moins de chaleur et fournissant une qualité de lumière proche de celle du soleil, elles auraient une durée de vie dix fois supérieure à nos vieilles ampoules énergivores. La liste des avantages supposés est longue. (...)
       (...) Dans l'ancien système, les ampoules à incandescence fonctionnaient grâce à un filament de tungstène chauffé. Dans le nouveau système, l'innovation est saisissante puisqu'elle consiste à plier et enrouler un tube fluorescent bien connu, et qui contient 50 milligrammes de mercure, pour en faire une ampoule. Ces ampoules basse consommation produisent donc de la lumière par fluorescence, générée par l'électricité envoyée dans un tube contenant des vapeurs de mercure.
       C'est pour le moins surprenant dans un contexte international où des tractations longues et fastidieuses ont enfin permis aux Nations unies (Programme des Nations unies pour l'environnement) d'aboutir au bannissement progressif (!) pour 2016 du mercure dans tous les procédés industriels comme celui de la fabrication du chlore. Dans ce but, de nombreux pays préparent un bannissement des importations-exportations du mercure et une prise de conscience se fait jour pour éviter des conséquences pour la santé de l'homme liées à l'utilisation non maîtrisée de ce métal comme l'orpaillage en Guyane et... ailleurs.
       Et, dans ce contexte, voilà que le mercure serait acceptable à hauteur de 5 milligrammes (aujourd'hui souvent 3 mg) dans les ampoules fluo-compactes. (bizarre...) (...)
    µµµ

    "Vous êtes sûr que vos fouilles archéologiques
    sont légales?"
    Les archéologues en ont plein les fouilles
     Emmanuel Riondé

       (...) Le 8 février dernier, les salariés de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) étaient en grève. Leurs revendications ? En finir avec la précarité des 20 % d’agents en CDD de cet établissement public employant 2 300 archéologues ; et augmenter l’activité de fouilles. Créé sous forme d’établissement public en 2001, l’Inrap dépend du ministère de la Culture et établit des rapports de fouilles sur des sites en voie d’aménagement qu’il tente, le cas échéant, de « préserver ». Une activité qui lui vaut une réputation d’ « empêcheur de bétonner en rond ».
       En 2003, une loi a ouvert le marché à la concurrence du privé (tiens, tiens). Et comme ce sont les aménageurs qui choisissent et payent les opérateurs, le critère du « moins-disant financier » fait désormais rage. L’Inrap avec ses salariés traités normalement et ses structures – 50 centres, 8 directions interrégionales et un siège à Paris – ne peut bien sûr pas rivaliser avec les boîtes privées bien présentes sur le marché et qui, selon le Syndicat général des personnels de l’archéologie (SGPA) CGT, pratiquent le « dumping social » (pas possible!!!). Et tant pis si l’Inrap est le seul à remplir une mission de recherche en fournissant des études détaillées suite aux travaux de fouilles. Cette plus-value scientifique est bien dérisoire… Pas pour les archéologues de l’Institut qui demandent que l’État (qui? Quoi? Qu'est-ce?) retrouve les maîtrises d’ouvrages, aujourd’hui dans les mains des aménageurs. (...)

    µµµ
    Benoît Barvin

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    «Le plus lourd fardeau, 
    c'est d'exister sans vivre.»
    (et d'être trop payé pour ça?)

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    clicketbrick.fr
    "Le Seigneur Vador prenait ses affidés pour des billes...
    Mais c'était dans le contrat moral qu'ils n'avaient
    signé, ni les uns, ni les autres"


    +++
    Sûreté nucléaire en France: 
    Les inspections de l'ASN sont-elles efficaces?
    (on pose vraiment la question?)

      (...) Interrogé par 20Minutes, Thomas Houdré, à la tête de la direction des centrales nucléaires de l’ASN, considère que l’autorité dispose «d’un panel d’outils qui lui permettent de se faire entendre». Qu’il s’agisse d’inspections programmées ou déclenchées à la suite d’un incident, l’ASN est chargée de contrôler à la fois l’organisation des sites, en prenant en compte les compétences, la formation et le recrutement du personnel, et le matériel «en fonction des enjeux de sûreté», précise Thomas Houdré.
       Les inspecteurs de l'ASN avaient ainsi constaté en 2008 des lacunes dans la façon dont le personnel du centre de traitement et de conditionnement de déchets de faibles activités (Centraco) de Marcoule était sensibilisé aux règles de sécurité. Un constat suivi d’effets? A la suite des inspections, l’ASN fait «des demandes d’amélioration, formalisées par une lettre, explique Thomas Houdré. Dans cette lettre, l’ASN donne à l’exploitant un délai de réponse et de mise en œuvre des actions préconisées. S’il tarde à répondre, on peut retourner en inspection et voir l’avancement des actions», explique Thomas Houdré.
       Si l’exploitant ne réagit toujours pas, l’ASN «a toute latitude pour prendre des mesures contraignantes, précise Thomas Houdré. Ce sont des mesures administratives via des décisions officielles, des mises en demeure devant la justice qui soumettent l’exploitant à des sanctions pénales, et enfin des suspensions temporaires ou définitives de l’activité.» C’est ce qui est arrivé en 2008 sur le site du Tricastin après un dépassement de la limite de rejet mensuelle de carbone 14 gazeux: «L’ASN avait alors suspendu le fonctionnement de l’installation Socatri», poursuit Thomas Houdré.(...)
    Lire sur:

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    "Si toi aussi tu veux devenir mineur
    et mourir écrabouillé, ou phtisique,
    et de toute façon être payé que t'chi,
    signe tout de suite
    le registre anté-mortem"
    Il est bien loin, 
    le "miracle" d'Atacama

      (...) Propulsés au rang de stars planétaires après leur médiatique sauvetage, qui a tenu en haleine, le 13 octobre 2010, des millions de téléspectateurs, que sont devenus les 33 mineurs chiliens de San José, à 800 km au nord de Santiago ? A leur sortie de la mine, après un calvaire de 69 jours coincés sous terre, sans eau ni nourriture, ils avaient été reçus comme des héros par le président de droite Sebastian Piñera. Au milieu du désert lunaire d'Atacama les attendaient leurs familles, 2 000 journalistes, et la célébrité... (...) 
       (...) Mais, près d'un an plus tard, le conte de fées s'est évanoui. La vague médiatique est retombée et la majorité des mineurs va mal. A 700 mètres sous terre, ils étaient unis, organisés, dotés d'un moral à toute épreuve. A la surface, ils sont divisés, déboussolés et déprimés.
       Sept sont toujours en congé-maladie et quinze au chômage. A Copiapo, près de la mine d'or et de cuivre de San José, qui s'est écroulée le 5 août 2010, le plus jeune, Jimmy Sanchez, 20 ans, se sent "triste, seul et angoissé". Seuls quatre d'entre eux sont redescendus dans les mines. Beaucoup, comme Ariel Ticona, Richard Villarroel ou encore Renan Avalos, n'ont pas d'emploi stable et enchaînent les petits boulots.
       "Les gens croient que nous sommes devenus millionnaires et nous regardent comme si nous étions des profiteurs et des pleurnicheurs", se lamente Osman Araya. A 31 ans, il a ouvert un petit commerce ambulant de fruits et légumes, avec le seul argent qu'il a touché : un chèque de 10 000 dollars offert à chaque mineur par un milliardaire chilien. Dans la mine, les "33" s'étaient juré que l'argent des interviews serait redistribué à parts égales entre tous. Osman affirme que "cela ne s'est jamais fait". (...)
    Lire la suite sur:

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    "Je viens de gagner le droit de participer à un loto.
    La chance que j'ai, hein?
    Je n'en reviens toujours pas.
    Merci... heu... Mon Dieu?"

    Une loterie organisée 
    pour les SDF de Rotterdam

       (...) Les SDF de Rotterdam, aux Pays-Bas, peuvent désormais trouver un lit pour la nuit s'ils gagnent un loto organisé pour départager les demandeurs. La grande ville portuaire est confrontée à un déficit d'abris disponibles depuis la fermeture d'un centre, à la fin du mois d'août. Les six autres lieux d'accueil de la ville, avec quelque 200 lits, ne suffisent pas pour répondre à la demande (et si on en construisait d'autres? Ceci dit, je dis ça, moi, mais je n'y connais rien, hein?). (...)
       (...) C'est pour cette raison qu'Havenzicht, à Kralingen, dans les faubourgs, a décidé d'organiser un jeu de hasard. C'est, selon la direction de ce centre, la manière la plus juste pour départager les candidats (ben voyons...). Chaque soir, dix à quinze demandeurs doivent être renvoyés, a expliqué un collaborateur au quotidien gratuit Métro. (...)
    Benoît Barvin

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    "Elite : 
    succédané de l'aristocratie 
    en régime démocratique."

    [Georges Elgozy] 
    Extrait de L'Esprit des mots 
    ou l'antidictionnaire

       (...) Les grandes entreprises associées aux banquiers internationaux Morgan-Rockefeller ont subventionné et facilité l’ascension du totalitarisme et de l’industrie nazis. « General Motors, Ford, General Electric, DuPont et la poignée d’entreprises américaines intimement impliquées dans le développement de l’Allemagne nazie ont été à l’exception de la Ford Motor Company contrôlées par les élites de Wall Street la firme JP Morgan, la Chase Bank et Rockefeller dans une moindre mesure, la banque Warburg Manhattan », écrit l’économiste, historien, et auteur Antony C. Sutton dans son livre, "Wall Street and the Rise of Hitler". (...)
    Le reste à lire sur le blog cité plus haut.

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    (Pour éradiquer ces saletés de SDF,
    l'industrie cinématographique 
    envoya ses meilleurs représentants)

    Ces SDF qui vivent 
    dans les égouts de Las Vegas

    Katja Schaer 

       Dans la capitale mondiale du jeu, des centaines de sans-abri vivent dans des tunnels creusés sous la ville. Tant que les touristes ne les voient pas, ils ont au moins la paix.

       (...) « Ça n'a pas d'importance », qu'il dit. Aucune importance qu'on lui tire le portrait, qu'on l'interroge, qu'on le scrute, qu'on inspecte son espace. Sauf peut-être encore, par pudeur, les bouteilles d'urine, qu'il couvre de quelques habits, en vitesse. Il marmonne qu'il a oublié de les sortir. Qu'il faut qu'il vide tout ça. Il dit qu'il est invisible. Il s'appelle Michael.

       Mais ça non plus, ça ne compte pas. Ce n'est pas son vrai nom. « Mickey, Mickey, ils me disaient toujours, c'est resté. » Il décline ; 52 ans, originaire de Géorgie, il a grandi à Las Vegas. Papa construisait des casinos. Maman servait des cocktails.

    « Ici les flics nous laissent tranquilles »
       Il est parti plusieurs fois, toujours revenu. Pour vivre, il fait la manche, trie des ordures, ramasse les pièces oubliées dans les machines à sous. Deux ans qu'il vit là, dans les canaux d'évacuation des eaux de pluie. Des tunnels à l'odeur de moisi, qui se faufilent sous Las Vegas.
       Plus de 300 kilomètres de souterrains, inconnus des touristes, invisibles pour les habitants, creusés sous les fortunes des casinos pour éviter les inondations, et qui sont les abris plus ou moins provisoires, parfois permanents, de dizaines d'oubliés.
       « Parce que ici, on ne dérange personne. Tant que les touristes nous voient pas, les flics nous laissent tranquilles. »
       Il a les cheveux blancs. Les yeux bordés de cils noirs, comme un reste de fard. Il dit qu'il s'est réveillé il y a peu, allume une cigarette. Le lit est fait, la couverture tirée. (...)

       (...) Michael a mis de l'ordre dans son habitacle construit dans les tunnels. Un matelas monté sur des containeurs de plastique, une table de chevet. Un store, des couvertures fixées au « plafond » délimitent sa « chambre à coucher ». Une chaise pliante à côté du lit. Ses affaires empilées dans un caddie, triées dans des sacs. Les mégots dans un cendrier de verre.  (...)
       Sur la couverture pendue, l'image d'une biche, comme un éclat d'enfance accidentel, décalé et presque ridicule. Un fusil est appuyé contre. La petite étagère, au-dessus du lit, est peinte. Rouge, violet, bleu. Comme si les couleurs avaient une chance contre le noir des tunnels.
       Et puis, plus loin, le portrait de Kennedy, sous verre. Il dit qu'il a hésité. Kennedy ouMarilyn Monroe. Il a pris Kennedy. « Un symbole de la vie américaine, vous comprenez. » Des décorations d'autant plus aberrantes que sa seule lumière vient d'une petite lampe de poche. (...) 

    Article à lire sur:

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    "Vous savez où j'me la carre, vot' observation?"
    pipole.net


    (Ce secrétaire d'état était un fervent supporter du Résident)


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    Douillet, secrétaire d'Etat 
    des Français qui lui sont étrangers
    Par François Krug

       (...) Dimanche 3 juillet, quatre jours après sa nomination, David Douillet atterrit à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), pour une visite de deux jours. Au programme : l'inauguration de la nouvelle ambassade, des rencontres avec les expatriés et un entretien avec le ministre des Affaires étrangères de RDC.
       La visite du secrétaire d'Etat a été organisée dans l'urgence. « Normalement, on aurait été prévenus quinze jours à l'avance », sourit un pilier de la communauté française. « On a été alertés par courriel et SMS, la veille en fin de journée, qu'il venait inaugurer l'ambassade », raconte un autre expatrié.
       Drôle d'inauguration. La « nouvelle » ambassade a en fait ouvert l'an dernier. Depuis, on promettait aux Français la venue d'Alain Juppé. Ils devront se contenter d'un secrétaire d'Etat novice. Et celui-ci inaugurera une ambassade sans ambassadeur : l'ancien a pris sa retraite, le nouveau n'est pas encore arrivé. (...)
    (...) David Douillet doit donc convaincre qu'il mérite sa place au Quai d'Orsay. Pour cela, il ne pourra hélas pas faire valoir sa carrière de député. Selon les registres de l'Assemblée nationale, en effet, l'international ne faisait pas vraiment partie de ses préoccupations. La vie des expatriés non plus.
       Membre de la commission des Affaires culturelles et de l'Education d'octobre 2009 à décembre 2010, le député (UMP) des Yvelines aurait pu y travailler non seulement sur les dossiers sportifs, mais aussi sur son futur domaine de compétence. Il s'y est surtout illustré par son absentéisme. Selon les registres, il n'a participé qu'à un tiers des séances de la commission : il en a séché 18 sur 71, et s'est fait excuser pour 23 autres.
       Le futur secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger a notamment boudé les séances concernant… l'étranger et les Français qui y vivent... (...)

    +++
    "Bonjour, Madame, c'est pour vous mettre sur écoute... 
    - Ah, très bien... Et où voulez-vous placer le combiné?
    - Dans votre chambre, cela va sans dire..."
    Justice : 
    le budget des écoutes a explosé
    Jean-Marc Leclerc

       Elles ont crû de 65% en quatre ans. Mal rémunérés, les sous-traitants privés menacent de suspendre leur service.
       (...) Le marché des écoutes ordonnées par la justice n'a jamais été aussi florissant en France: Le Figaro est en mesure de révéler que les policiers et les gendarmes ont fait réaliser 43.000 interceptions sur des téléphones mobiles et des fixes, à la requête des magistrats et des juges d'instruction, en 2010. C'est 65% de plus qu'il y a quatre ans. La justice ne se contente pas d'épier les conversations des suspects. Certaines sociétés sont à même de géolocaliser en temps réel leur cellulaire pour les suivre à la trace. 
       De quoi réussir de superbes arrestations en flagrant délit, comme celles d'un kidnappeur d'enfant, par exemple. Les écoutes sont devenues si précieuses à la manifestation de la vérité que la justice y recourt même pour les petits dossiers. Le mobile est devenu, avec Internet, le talon d'Achille du délinquant. Seulement voilà: les budgets des tribunaux n'ont pas augmenté au rythme des demandes d'interception. Et les sociétés sous-traitantes ont écrit à la plus haute hiérarchie policière, en juin dernier, pour se plaindre de retards de paiements. Une ardoise qui, selon nos informations, se chiffre déjà à 14 millions d'euros. (...)


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