• ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE NE DOIT PAS ÊTRE

    LE SEUL À VOIR LA BEAUTÉ DU MONDE)

    ***

    "N'écoute pas toutes les bêtises que racontent

    les gens de Tu Quoque, fiston..."

    (Source: my-nata-li)

    ***

    joiedesmots.com

    Pourquoi Julian Assange

    doit être libre

       Aux yeux des dirigeants étasuniens et des gouvernements fidèles à Washington, il est l’auteur d’un crime à grande échelle, qualifié de traître, renié par l’Australie, sa propre patrie, et réellement en danger après que les Etats-Unis ont décidé de placer cette affaire sous le signe de la "sécurité nationale", Julian Assange est pourtant l’homme qui nous a permis de connaître les crimes commis par l’administration américaine en Irak, en Afghanistan où encore en Syrie.

       Par l’intermédiaire de Wikileaks il a montré au monde entier ce que, en réalité, nous savions déjà, mais avec des preuves claires et indéniables. Le viol de la souveraineté de plusieurs pays, les projets de destitutions de gouvernements, les détentions arbitraires et illégales, les actes de tortures et les crimes : tout y est dénoncé. Au contraire de ceux qui le calomnient et le condamnent, Julian Assange est un des véritables défenseurs de la démocratie et du droit à l’information. Ce droit à l’information si cher aux dirigeants occidentaux, qui ne cessent d’insulter des dizaines de gouvernements de par le monde, mais qui en réalité ne veulent pas admettre que la grande majorité de nos grands médias sont propriétés des banques et des financiers.

       Pourtant, si les laquais habituels des Etasuniens ont renié Assange, lui refusant l’asile politique dont il a besoin, d’autres pays, courageux, n’ont pas hésité à le soutenir. Bien souvent ce sont étrangement ceux que l’administration de Washington n’apprécie pas du fait de politiques au service, non pas du capitalisme, mais des peuples. Les nations de l’Amérique du Sud, libérées de l’impérialisme se sont ainsi déclarées en faveur de Julian Assange (voir : l’UNASUR apporte son soutien à Assange). C’est le cas de la République d’Equateur, dont le président socialiste Rafael Correa a tenu dès le début à apporter le soutien de son pays à la cause d’Assange. Menacé d’arrestation imminente ce dernier a ainsi pu trouver refuge, depuis 2012, à l’ambassade d’Equateur à Londres.

       Néanmoins, Julian Assange est depuis plus de quatre ans bloqué à Londres, puisque s’il venait à sortir de l’ambassade équatorienne il risquerait d’être arrêté, officiellement pour une histoire de viol en Suède. Or il apparaît que cette accusation a été monté de toute pièce simplement pour permettre l’extradition de Assange vers les Etats-Unis et vers un procès qui aurait été perdu d’avance. Pour preuve de cette mascarade, les procureurs suédois n’ont pas souhaité donner suite à cette affaire.

       Récemment, un groupe de travail de l’ONU a déclaré que la réclusion forcée de Julian Assange est illégale. Il demande à la Suède et à l’Angleterre de garantir la liberté de Assange et de lui fournir une compensation pour ces années de confinement. A noter que ce groupe de travail avait été soutenu ouvertement par la Grande-Bretagne lors de précédente affaires, comme quand les membres de l’ONU prenaient part à la lutte pour la démocratie en Birmanie en soutenant l’opposante Aung San Suu Kyi.

       Impossible donc qu’ils qualifient cette démarche d’illégitime, mais il faut néanmoins rester prudent. Pour le moment cette déclaration ne constitue pas un acte juridique formel, et un pays capable de déclencher des guerres à travers le monde entier ne verra sans doute aucun problème à passer outre ce compte-rendu pour arrêter et juger Assange.

       Nous devons a Assange ce que nos principaux médias nous refusent : le droit à l’information. François Hollande aurait pu apparaître grand et indépendant en accordant l’asile politique à Assange comme celui-ci lui le souhaitait, mais il semble que notre président préfère répondre à d’autres demandes provenant d’autres personnes.

    http://unmilitant.blogspot.fr/2016/02/pourquoi-assange-doit-etre-libre.html

    ***

    Benoît Barvin


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  • °°°

    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU POSSÈDES TOUT

    SI TU TE POSSÈDES TOI-MÊME)

    °°°

    (L'air de rien, John tentait de savoir

    où Yoko avait caché son portefeuille)

    soundsof71:

    John Lennon & Yoko Ono, 1971, by Raeanne Rubinstein

    °°°

    (La Femme-Caméléon était parfaitement au point)

    ancheleanatrelascianolascia:

    Cavallo in E4, matto in due mosse.

    dc

    °°°

    (Parfois la douche était trop froide, parfois non)

    vintagesalt:

    Groundhog Day (1993)

    (via nationalhoney)

    °°°

    (Parfois, quand Daisy mangeait de l’ail,

    son haleine était insupportable)

    msmildred:

    Eleanor Powell and Fred Astaire photographed for “Broadway Melody Of 1940”.

    (via oldfashioned-way)

    °°°

    Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SILENCE EST

    LA MUSIQUE DE LA SAGESSE)

    %%%

     (Je me demandai si ma copine La Gorgone se lavait aussi

    souvent les cheveux que moi)

    (via goddessoftheblackcoast)

    %%%

    gagdz.com

    « Contre la pollution de l’air,

    on ne peut pas compter sur les constructeurs »

    AMÉLIE MOUGEY

       Qu’importent les fraudes de Volkswagen, les défaillances de Renault et les rapports alarmants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les ravages de la pollution de l’air. Les charges contre les constructeurs automobiles ont beau s’accumuler, ceux-ci savent encore s’attirer la clémence des décideurs. Du moins européens. Le 3 février, le Parlement de Strasbourg a certes adopté, par 323 voix contre 217, des méthodes de tests antipollution plus exigeantes. Mais dans le même temps, il a autorisé les constructeurs à doubler les seuils maximaux de pollution pour les véhicules diesel légers sortant d’usine. Lorelei Limousin, responsable des politiques climat et transport au sein du Réseau action climat (RAC), décrypte la mesure et explique pourquoi ce vote suscite la consternation des associations.

       / Terra eco : Le texte voté la semaine dernière impose des tests en condition de circulation réelle. De quoi s’agit-il ?

       - Lorelei Limousin : Avec les tests actuels menés en laboratoire, tous les véhicules respectent la norme européenne Euro 6. Du moins sur le papier. Car ces tests ne correspondent pas à la réalité. L’écart entre les émissions officielles d’oxydes d’azote mesurées en laboratoire et les émissions réelles des véhicules en circulation est croissant. Ces dernières sont en moyenne cinq fois plus importantes que les plafonds fixés par les normes. Pour certains véhicules, comme le Renault Espace testé par une université suisse pour l’ONG Deutsche Umwelthilfe, elles sont même 25 fois supérieures. Derrière ces écarts, il y a des tricheries. La mise en place de nouveaux tests vraiment contraignants était une nécessité.

       / Mais dans le même temps, le niveau de contrainte a été revu à la baisse…

       - Oui. Le Parlement s’est laissé intimider par les constructeurs qui, en contrepartie de ces tests plus exigeants, ont réclamé une « marge de tolérance ». Les services techniques et scientifiques de la Commission européenne préconisaient de leur accorder 20% par rapport aux seuils initialement fixés. Or, la marge décidée est de 110% ! Le seuil maximal est passé de 80 mg/km à 168 mg/km. La décision finale est disproportionnée et arbitraire.

       / Pourquoi leur faire une telle faveur ?

       - Pour leur laisser le temps de s’adapter. Tel est l’argument avancé. Mais il ne tient pas ! Le seuil de 80 mg/km prévu à l’origine a été voté par le Parlement en 2007 pour entrer en vigueur en 2017 : les constructeurs avaient dix ans pour se préparer. On ne peut pas dire qu’ils aient été pris de court. D’autant que, sur le plan technique, l’exercice n’a rien d’impossible. Beaucoup de voitures neuves respectent déjà cette norme et même les véhicules lourds font plus de progrès. Avec le vote du 3 février, en 2020, une voiture diesel neuve transportant une à quatre personnes émettra plus d’oxydes d’azote qu’un bus diesel récent pouvant transporter 50 personnes !

       / En matière de lutte contre la pollution de l’air, la décision des députés européens constitue-t-elle un revers important ?

       - Oui, ce vote est très décevant. Rappelons que les véhicules diesel légers sont responsables d’au moins 40% des émissions d’oxydes d’azote en Europe, de 60% en France. Or, les oxydes d’azote sont une cause avérée de maladies respiratoires et pulmonaires. Le fait que les normes prévues initialement pour ces véhicules ne soient pas respectées à la lettre aura donc un impact important sur la santé des citoyens.

       / Quelles seront les conséquences de cette décision à l’échelle des Etats ?

       - Une telle décision rend quasiment impossible aux Etats européens de respecter les plafonds réglementaires en matière de pollution de l’air fixés pour 2020. Compte tenu des niveaux d’émissions tolérés pour les véhicules qui vont sortir d’usine d’ici là, atteindre ces objectifs suppose de redoubler d’efforts pour développer des alternatives à la voiture et diminuer son utilisation en ville. Ces solutions sont aussi souhaitables pour le climat. En clair, cette décision confirme qu’on ne peut pas compter sur les constructeurs automobiles pour lutter contre la pollution de l’air.

    http://www.terraeco.net/Constructeurs-automobiles,64387.html

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (QUE TON SOURIRE, CHAQUE JOUR,

    DONNE DE L'ENTRAIN)

    £££

    "C'est cela même, Ma Cherrrie... L'air effrayée,

    tu dois avoirre...

    - Mais il y a du soleil...

    - Ne le regarde pas en face, Ma Cherrrie...

    C'est un conseil d'amie...

    - Pourquoi?"

    divineangels:

    £££

    (La lecture de ces aventures érotiques

    laissait Mélanie quelque peu sceptique)

    ljute:

    (via deroli, capnskull, capnskull)

    £££

    "Franchement, Mon Amour, qu'attends-tu de moi?

    - Que tu te rases, peut-être?"

    mykillyvalentine:

    The Return of the Vampire (1944), one of Columbia’s few noteworthy attempts to follow the Universal monster movie template. Hits just about all the right notes. And the werewolf talks.

    (via boblizarraga)

    £££

    "Samantha! Sors de ce jeu!

    IM-ME-DIA-TE-MENT... Sinon...

    - Sinon quoi?"

    (Source: anthropoceneman, via ambfox)

    £££

    Nadine Estrella


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (AVEC TES MAUVAISES PENSÉES

    TU NE FERAS JAMAIS FORTUNE)

    ***

     (La Religieuse aux portugaises ensablées)

     (via colin-vian)

    ***

     fr.pinterest.com

    Etats-Unis. Femmes, entre

    le sexe et l’alcool, il faut choisir

       Les autorités sanitaires américaines (CDC) ont publié mardi 2 février un communiqué visant à réduire le syndrome d’alcoolisation fœtale, qui a des implications sur le développement du cerveau et sur le comportement, et qui est la conséquence directe de la consommation d’alcool pendant la grossesse.

       Le site Mic reprend un extrait du communiqué :  "Environ 3,3 millions de femmes âgées de 15 à 44 ans prennent le risque d’exposer leur bébé à l’alcool parce qu’elles boivent, sont sexuellement actives et n’utilisent pas de contraceptif […]. Le rapport montre que 3 femmes sur 4 qui veulent être enceintes n’arrêtent pas de consommer de l’alcool immédiatement après avoir cessé d’utiliser un moyen de contraception".

       De quoi mettre le site Mic très en colère. “Donc, en gros, si vous êtes une femme qui a déjà eu un rapport non protégé et que vous avez un utérus qui pourrait potentiellement être habité, vous avez deux options : serrer les cuisses, ou ne boire que des jus de fruits.” Pour le site américain, la suggestion du CDC est “clairement illusoire”, “parce qu’elle ne tient pas compte de la réalité que traversent les femmes qui ont des relations sexuelles”. “En plus de placer le corps des femmes sous surveillance et de leur reprocher leurs choix, cette recommandation oublie les raisons qui font que les femmes n’utilisent pas de moyen de contraception”.  (...)

     (...) Et de rappeler que l’accès aux moyens de contraception reste difficile pour plusieurs millions d’Américaines, que des pharmacies persistent à ne pas vouloir distribuer de contraceptifs, que les rendez-vous pour la prescription de la pilule ne sont pas systématiquement remboursés et que les organismes comme le planning familial, qui distribuent gratuitement la pilule, sont la cible d’attaques. Mic conclut : 

      " Le CDC n’a pas pensé à publier un communiqué similaire pour rappeler aux hommes qui n’ont pas eu de vasectomie d’utiliser un préservatif s’ils veulent éviter le syndrome d’alcoolisation fœtale, parce que, visiblement, l’entière responsabilité de la grossesse – et les complications qui peuvent y être associées – semble incomber à la femme".

     http://www.courrierinternational.com/dessin/etats-unis-femmes-entre-le-sexe-et-lalcool-il-faut-choisir

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA MORT EST 

    UNE AMIE FIDÈLE)

    +++

    "Pierre...

    - Ciseaux...

    - Pierre...

    - Pfff... Ciseaux!"

    (Source: mastersofthe80s, via marvelsreject)

    +++

    "J'adore les femmes à poil...

    - Hihihi... Vous alors... Vous êtes drôlement rigolo"

    arteterror:

    +++

     (Miranda avait sa manière bien à elle de faire de l'auto-stop)

    theblacknurse:

    “Besides, isn’t it more exciting when you don’t have permission?” - Pulp Fiction. by Romany WG on Flickr.

    +++

     "Hé, les gars, vous avez vu comme les lectrices de

    Tu Quoque sont appétissantes?

    - Miam, miam..."

    vhs-ninja:

    Someone spiked my drink…

    (via abeautifulchaos1976)

    +++

    Nadine Estrella


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (SAGE EST LE SAGE

    QUAND IL EST VERTUEUX)

    ***

    (Les ébats sur moquette - récemment shampouinée -

    semblaient valoir ceux sur canapé)

    http://20th-century-man.tumblr.com/

    ***

    (Chauffeur Uber attendant le client près d'un lieu de culte)

    http://www.vanityfair.fr/style/mode/articles/isabella-blow-souvenir-vie-tragique/1998

    Comment Uber fait des profits

    même quand ses chauffeurs ne gagnent rien

       Avec leurs données, bien sûr. C’est ce qu’explique une longue enquête de Motherboard, adossée à une étude menée par deux chercheurs américains.

       Entre deux courses, les chauffeurs américains Uber tournent à vide. Ils appellent ça faire des « dead miles » : des kilomètres perdus sur lesquels ils ne gagnent rien. Ces « dead miles » peuvent représenter plusieurs heures dans une journée, pendant lesquelles les chauffeurs restent connectés à l’appli Uber, en attente de nouveaux clients. Pendant qu’ils roulent, ils émettent des données, qui sont collectées par Uber et traitées pour améliorer ses services.

       « Les chauffeurs de Uber continuent à générer des données utiles pour Uber, même quand ils ne font pas de courses, parce qu’ils émettent des données qui sont recueillies par la plateforme centrale, et qui permettent de déduire des patterns de trafic, et nourrissent ensuite l’offre et la demande d’analyses algorithmiques. » résument deux chercheurs qui ont mis en lumière ce phénomène.

       Ces données, explique le journaliste de Motherboard, peuvent être utilisées pour évaluer les chauffeurs ou fixer les prix des courses.

       Plusieurs chauffeurs Uber à New York commencent à s’inquiéter de cette pratique, d’autant que ces données pourraient servir, à terme, à les remplacer. En effet, le PDG de Uber ne fait pas mystère de vouloir remplacer ses chauffeurs par des voitures automatiques.

       En France, suite aux plaintes des taxis, le Conseil Constitutionnel a interdit aux véhicules Uber de rouler à vide à la recherche de passagers.

     http://rue89.nouvelobs.com/2016/02/04/comment-uber-fait-profits-meme-quand-chauffeurs-gagnent-rien-263074

    http://motherboard.vice.com/read/how-uber-profits-even-while-its-drivers-arent-earning-money

    ***

    (Malgré la réforme de l'orthographe,

    les cancres restaient des cancres)

    back-then:

    Mr Laurel & Mr Hardy

    (via cargadoor)

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'INSOLENCE EST-ELLE

    RÉELLEMENT UNE AMIE?)

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    "Tu attends quoi, gentil chien-chien?

    - Que mon Maître ouvre sa tombe et qu'il me donne ses os"

    Source: lilithsplace

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    grapho-illustrateur.com

    « Un arbre sait s’il est de la même espèce

    que son voisin ou non »

    THIBAUT SCHEPMAN

       Un grand entretien sur les arbres ? Là, maintenant ? Oui. Parce que parler des arbres avec Francis Hallé, c’est aussi s’interroger sur la nature humaine.

       Il est l’auteur d’un Eloge de la plante (Seuil, 2014) et d’unPlaidoyer pour l’arbre (Actes Sud, 2005). Il fut l’un des premiers hommes à explorer la canopée des forêts tropicales, cet écosystème aussi riche que méconnu où la cime des grands arbres rencontre les premiers rayons de soleil. Après une carrière tout entière consacrée à l’étude du végétal, le biologiste Francis Hallé est aujourd’hui, à 77 ans, l’acteur, le témoin et le vulgarisateur des énormes avancées scientifiques actuelles dans ce domaine.

       Elles nous confirment que les plantes communiquent entre elles et qu’elles adoptent des stratégies d’une grande complexité – saviez-vous que certains arbres sont « timides », qu’un seul arbre peut avoir plusieurs génomes et que le diamètre de certains végétaux varie en même temps que les marées ? La magie de ces découvertes et la poésie de Francis Hallé le confirment : il nous faut plus souvent contempler les plantes, elles nous font du bien.

       / Rue89 : Dans vos livres et dans le film Il était une forêt, vous témoignez souvent de votre immense passion pour le végétal. D’où vous vient-elle ?

       - Francis Hallé : Quand j’étais étudiant à la Sorbonne, dans les années 1950, je m’intéressais aux animaux, comme d’ailleurs 99% des étudiants de ma promotion. Je suis allé assez loin dans leur étude, jusqu’à ce que je réalise que les végétaux sont beaucoup plus intéressants que les animaux. Je me suis rendu compte un jour qu’une plante avait poussé toute seule à ma fenêtre, sans que je m’en occupe. J’ai continué ensuite à la regarder, et je l’ai vue donner des fleurs, puis des graines, puis se multiplier. Elle a fait tout ça toute seule. J’ai trouvé ça hyper astucieux et d’une grande indépendance.

       / Comment expliquez-vous qu’il y ait longtemps eu si peu de recherches et d’intérêt pour les végétaux, beaucoup moins notamment que les animaux ?

       - Parce que nous sommes des animaux ! On s’intéresse donc spontanément aux autres animaux. Mes petits enfants sont ravis quand ils voient un écureuil passer dans un arbre, mais l’arbre, lui, ne les intéresse pas du tout. C’est normal, quand nous voyons un animal, on sait où est la bouche, on sait que si on fait du bruit, il aura peur, on sait que si on le nourrit, il sera content. Pour les végétaux, on ne sait rien de tout ça. Un végétal, ça n’a ni queue ni tête. Donc peu de gens y réfléchissent.

       / Comment regardez-vous les arbres ?

       - Quand je suis dans les Tropiques, je me mets devant l’arbre et je fais un dessin. Pour enregistrer ce que je vois, j’ai besoin de dessiner. Très souvent, on me demande pourquoi je m’embête à dessiner alors qu’il existe des appareils photo formidables. Mais c’est parce que dessiner un arbre, ça dure une heure, on réfléchit pendant tout ce temps, on se pose des questions au moment où l’arbre est devant nous.

       Les arbres d’Europe, par contre, je ne les dessine pas beaucoup, mais je les regarde souvent. Ils sont très compliqués, beaucoup plus que ceux des Tropiques. Ils sont tout petits, tout « tortilleux », ils poussent gentiment, ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont. Quand mes amis des Tropiques viennent ici, ça les fait rigoler de voir ce qu’on appelle une forêt, avec des petits arbres de 10 mètres de haut.

       / Qu’est-ce qu’il nous manque pour nous émerveiller ?

       - C’est quand même difficile de s’émerveiller pour un truc qui ne fait pas de bruit et ne bouge pas. La plupart des gamins pensent que les plantes ne sont pas vivantes. Quand je leur en parle, ça donne des discussions assez houleuses. Je leur explique que la vie, c’est pas de bouger et faire du bruit ; la vie, c’est de se reproduire et d’évoluer. Les plantes font tout ça et quand on le voit, c’est passionnant.

       Après, il y a quelque chose de formidable pour le goût des plantes, ce sont les jardins botaniques. Quand j’étais gamin, ça n’aurait intéressé personne un jardin botanique, on allait au parc zoologique. Maintenant, pour le grand public, la condition des animaux dans ces jardins devient un peu limite. Les plantes ne sont pas prisonnières de ces jardins comme les animaux, elles ne le sont jamais d’ailleurs, c’est une notion qui les dépasse. En France, des jardins botaniques se créent en ce moment, et c’est une bonne nouvelle.

       / Comment expliquez-vous cet intérêt naissant pour les plantes ?

       Regardez autour de vous (d’un geste du bras, il montre la place de la Comédie de Montpellier, où nous nous trouvons, ndlr). L’artificialisation est partout, mais l’homme a besoin de nature. Ça pourrait être les animaux, mais c’est compliqué de mettre un animal là où on vit, dans les villes. Les plantes, c’est possible.

       Les plantes ont une quantité de fonctions positives vis-à-vis de nous, elles sont indispensables pour qu’on respire mais pas seulement, elles ont aussi des effets positifs pour la santé ou pour la concentration. Il y a donc un goût pour les plantes qui naît et qui, je crois, n’est pas une mode : ça ne sera pas remplacé par autre chose. Par exemple, beaucoup de gens jardinent, même ceux qui n’ont pas de jardin s’y mettent sur leur balcon ou dans la rue.

       / Vous avez souvent dit essayer en vain de donner une définition à l’arbre, y êtes-vous parvenu ?

       - Non ! C’est trop compliqué parce qu’il y a beaucoup de cas particuliers parmi les 70 000 espèces d’arbres, et que nos mots sont adaptés pour les animaux, mais pas pour les arbres. Les écoles forestières disent qu’il faut que ça fasse plus de 7 mètres de haut et que ça ait des branches. Mais il y a des tas d’arbres sans branches et en Afrique, une plante de 7 mètres, c’est une grande herbe, pas un arbre !

       Il n’y a aucune définition dans laquelle entrent tous les arbres. J’ai longtemps dit : « Si vous rentrez dans un végétal avec votre bagnole et qu’elle se casse, alors il s’agissait d’un arbre. » Mais même ce truc simpliste n’est pas vrai, on m’a montré en Afrique du Sud un arbre qui pousse sous la terre et dont seules les feuilles dépassent.

       / Vous dites qu’il y a beaucoup de cas particuliers parmi les arbres, mais vous avez aussi montré que l’architecture des arbres est très homogène.

       - Tout à fait. La forme architecturale d’un arbre n’est pas aléatoire. Il existe 24 modèles, 24 programmes de développement pour les arbres. Il y a donc beaucoup d’arbres qui n’ont aucune parenté et qui sont construits de la même façon.

       Vous voyez un sapin, avec les branches comme ça (il mime les branches parallèles d’un sapin, ndlr) ? Quand je suis dans les Tropiques, je vois des arbres qui sont construits exactement comme un sapin, les muscadiers, par exemple, alors qu’ils n’ont rien à voir. Pour l’instant, on peut simplement constater les faits, voir que ces arbres ont eu la même stratégie, et constater aussi qu’il n’y a pas un choix énorme de stratégie, il n’y en a que 24. Mais on ne peut pas expliquer pourquoi, ni comment.

       / Qu’est-ce qui reste à découvrir sur les arbres ?

       - Je suis convaincu que l’essentiel reste à découvrir. En ce moment, les découvertes incroyables se multiplient. Il y a quelques semaines, un laboratoire italien a par exemple découvert qu’un arbre fait du bruit quand il pousse. Nous ne l’entendons pas, bien sûr, mais ses voisins l’entendent. En plus, ce bruit est différent selon les espèces, un hêtre et un frêne ne font pas le même bruit. Donc l’arbre sait s’il a un voisin et il sait s’il est de la même espèce que lui ou non. Qui aurait pu imaginer un truc pareil il y a encore deux ans ?

       C’est peut-être une explication à ce qu’on appelle par anthropomorphisme la timidité des arbres, c’est-à-dire le fait que deux grands arbres de la même espèce ne croiseront jamais leurs branches, ils restent à distance l’un de l’autre.

    lezardsdelapoesie.xooit.fr


       / Peut-on aujourd’hui comprendre l’évolution des plantes, avec l’analyse du génome des plantes, par exemple ?

       Par exemple, on a été surpris de découvrir que le plantain et la gueule-de-loup, qui ne se ressemblent pas du tout, sont très proches au niveau génétique. C’est juste qu’ils ne sont pas pollinisés par les mêmes agents. Le plantain est pollinisé par le vent, donc il n’a pas besoin d’attirer les insectes. La gueule-de-loup, elle, est pollinisée par les insectes, donc elle a besoin d’être belle, avec des fleurs qui attirent les insectes.

       C’est intéressant parce que ça montre que la pollinisation n’est pas vraiment ce qui est important, ça peut même changer au cours de l’évolution, alors que nos ancêtres se sont longtemps basés là-dessus pour classer les plantes. Et puis on se rend mieux compte de l’immense complexité des plantes : on a réalisé que le génome du riz contient 50 000 gènes différents, alors que nous nous n’en avons que 26 000.

       / Vous êtes témoin à la fois de l’avancée fulgurante de ces connaissances, et de la destruction continue des forêts primaires. Quel sentiment domine chez vous, entre l’optimisme et le désespoir ?

       - Tant qu’il y aura des arbres à couper, l’homme les coupera. Pendant qu’on tournait Il était une forêt, on entendait les tronçonneuses et des vieux arbres tomber toutes les cinq minutes, c’était absolument terrifiant.

       Les derniers grands arbres vont tomber comme ça, il ne faut plus espérer les sauver. C’est le fric, c’est inévitable. Un vieil arbre, un grand arbre tropical, on peut gagner facilement 300 000 euros en le coupant. On les trouve souvent dans des pays très pauvres. Des grandes compagnies viennent, les coupent et les vendent alors qu’ils n’ont même pas eu besoin de les planter. Ils ont juste besoin pour ça de trois mecs mal payés et d’une tronçonneuse.

       / Etes-vous entendu par les hommes politiques ?

       - Absolument pas. Je n’ai aucun contact avec les politiques. A qui la faute ? Ils n’ont aucun intérêt à faire appel à moi et je ne les sollicite pas particulièrement. Ce n’est pas mon auditoire préféré.

       / Si vous ne faites pas confiance aux élus, d’où peuvent venir les solutions ?

       L’être humain est une espèce très paradoxale. Individuellement, l’humain est super intelligent, il a un cerveau génial. Mais quand vous passez au niveau collectif, on est d’une stupidité atterrante. Même devant certaines évidences, on ne change pas. L’espèce humaine est très inquiétante, surtout pour elle-même.

       En plus, au niveau zoologique, nous sommes des prédateurs, mais nous n’avons pas de prédateurs, ce n’est pas tenable parce qu’on atteint un niveau de surpopulation qui est la cause d’un très grand nombre de nos problèmes. J’admets que je suis sévère avec l’être humain. Je n’ai pas de solutions à tout ça, d’ailleurs ce n’est pas mon rôle. Je sais par contre que les plantes ont beaucoup de qualités qui peuvent nous inspirer, notamment l’autosuffisance, la discrétion et la non-violence.

       / Beaucoup de gens se tournent en ce moment vers la permaculture, qui cherche justement à s’inspirer des modes de fonctionnement des écosystèmes naturels. Ça vous intéresse ? Vous cultivez votre jardin ?

       - J’ai un grand jardin dans lequel j’ai planté tout un tas de trucs que j’ai ramené de mes différents voyages. Mais je n’ai pas de potager. Ça demande énormément de temps. J’aimerais prendre ce temps mais la vie est trop courte. Quand j’étais enfant, mes parents ont cultivé un jardin pendant l’Occupation. On a mangé ces produits pendant la guerre, on a aidé les voisins comme ça. Je pense que ça m’a beaucoup marqué aussi, le fait de semer une graine, de suivre sa croissance et à la saison d’après, de récolter : c’est absolument magnifique. Je pense que tout le monde est sensible à ça.

       La permaculture, c’est la vision australienne de ce qu’on appelle l’agroforesterie. On cherche à introduire en agriculture les qualités qu’on trouve à une forêt. Une forêt a un énorme rendement alors qu’on n’arrose rien et qu’on n’introduit aucun pesticide, le système se suffit à lui-même grâce au mélange des espèces. Ces idées-là fonctionnent très bien et effectivement, elles avancent très très vite. Beaucoup de gens et d’agriculteurs s’y intéressent, et ça me rend optimiste.

    Cet article a initialement été publié sur Rue89 le 13 janvier 2015

    £££

    Luc Desle


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE DISCIPLE SAIT-IL QUE LE

    MAÎTRE NE SAIT PAS QU'IL SAIT?)

    ***

     (Les papillons Google savaient où se positionner

    pour plaire au Politiquement correct)

     (Source: eigenbasis, via creepycrappydelirium)

    ***

     stripsjournal.canalblog.com

     

    Migrants.

    “Plutôt mourir en Irak

    que rester en Belgique”

       Un vol charter affrété tout spécialement, un défraiement de 250 euros, et “un accompagnement d’un an, à leur retour en Irak, pour trouver un emploi” : voilà la proposition qu’ont acceptée une centaine (entre 106 et 111 selon les médias) de demandeurs d’asile irakiens qui ont quitté ce 1er février l’aéroport de Bruxelles en direction de Bagdad, rapporte Het Nieuwsblad.  

       “Ces gens sont très désillusionnés, parce que l’accueil ici est très ‘basique’”, a commenté Theo Francken, le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, issu du parti nationaliste flamand N-VA, au micro de la chaîne publique VRT.   "Ils pensaient qu’ils allaient recevoir 3 000 euros net et que leurs familles pourraient les rejoindre immédiatement. Et ils se retrouvent sur un lit de camp dans une caserne. Ce n’est pas ce que les trafiquants leur ont promis.”

       D’après Fedasil, l’organe qui gère l’accueil des demandeurs d’asile, “même s’ils retournent à Bagdad, il y a un programme de soutien. On les aide à monter une entreprise, achever leurs études, couvrir les frais médicaux, de façon que leur retour soit un retour durable.” (...)

       (...) Présent à l’aéroport pour l’événement, Theo Francken l’a annoncé par ce tweet :“Primeur européenne : un vol charter plein de volontaires pour le retour. Destination : Bagdad”.  

       Certes, l’opération s’élève à plus de 100 000 euros au total, admet le secrétaire d’Etat interrogé par la chaîne flamande VTM, mais il estime l’opération rentable, puisque l’accueil d’un demandeur d’asile équivaut à 50 euros par jour.

       Egalement sur Twitter, Theo Francken s’est fait l’écho d’un reportage, réalisé parVTM, au cours duquel un migrant irakien confie : “Plutôt mourir en Irak que rester en Belgique”, où il est contraint de dormir sous tente. Un autre renchérit : “Ici il n’y a pas de droits de l’homme, pas de liberté.”  

      http://www.courrierinternational.com/article/migrants-plutot-mourir-en-irak-que-rester-en-belgique

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA JEUNESSE DU SAGE

    EST DANS SON ACTION)

    %%%

    (Quelque chose disait à Paloma que sa conversation

    n'était pas du goût de tout le monde)

    David Palumbo

    %%%

    "Heu, Chérie... Tu es sûre qu'il s'agit

    d'un exercice classique de yoga?

    - Cer-tai-ne!"

    antbaena:

    %%%

    "Non, non, je vous assure... Je n'ai rien dit à propos

    de votre odeur corporelle... vraiment rien du tout!"

    http://bazookadeathmatch.tumblr.com/post/136810680818/mrfrivolous-bee-lee

    %%%

    (La Créature s'essayait au langage des signes,

    mais ce n'était pas encore ça)

    Super Giant  - The Mysterious Space Mutant Appears (1958)

    (via monsterman)

    %%%

    Blanche Baptiste (et Jacques Damboise)


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