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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'OCEAN EST MOINS VASTE
    QUE LA  SAGESSE)
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    Long Texte au long cours (2/8). 
    Blanche Baptiste

       Lucie est tombée amoureuse d'un bel Espagnol, il y a longtemps, alors que la pluie d'été vivifiait la nature...

    HAUTES DILUTIONS


       Et ce matin, cette odeur, elle la sentait encore sur son visage, sur sa bouche et ses mains. Elle hésitait à saisir les grappes mouillées de peur de perdre le goût de Tonio, son Angélito. 

       - Ma pauvre fille, tu n’es vraiment pas faite pour les travaux des champs. Tu te mets en retard, gronda sa mère. 

       - Tu sais bien que je déteste quand les vignes sont froides, humides et boueuses. 

       - Hé bien, tu n’avais qu’à rester au lit. Ca t’aurait fait de l’argent de poche en moins, voilà tout. 

       - Et le père aurait poussé sa gueulante… 

       - Tu ne lui dois plus rien. Tu es boursière. Tu as dix-huit ans. 

       Lucie s’était forcée à se lever malgré le temps. Elle savait que vers dix heures les vignes seraient déjà sèches, que le soleil brillerait nettoyé par la Tramontane. Et surtout elle savait qu’elle serait avec son bel Espagnol. Sur le coup, elle l’avait cru plus jeune, mais il avait déjà trente cinq ans. Ricardo à peine vingt et un. Ces détails, s’ils ne la touchaient guère, attirèrent cependant l’attention de la mère. 

       - Qui c’est ce nouveau ? Il a l’air de te faire des gentillesses, à t’aider à porter ton seau, à te regarder d’un drôle d’air. 

       - C’est un qui remplace Ricardo. Le père ne te l’a pas dit ? 

       - Tu sais bien qu’il n’est pas bavard, de plus en plus renfrogné. Avant de te mettre avec quelqu’un réfléchit bien et évite ces Espagnols. Ne fais pas mon erreur. Ah ça ! Il a su me séduire. Il me voulait. Pour m’envoyer des lettres de poète, bien tournées, avec des jolies phrases, caraï, il était bon ! Le problème, c’est qu’il savait à peine lire et écrire, et qu’il avait fait appel à un gars du camp pour me pondre ces mots d’amour. Ca, je l’ai découvert trop tard. Et puis, tu connais l’histoire de la lettre… 

       Lucie la laissait parler. Elle savait que cela lui faisait du bien. Elles avançaient courbées sur les souches tandis que les autres travaillaient en silence, échangeant de temps à autre quelques mots en espagnol. 

       - Ah, cette lettre ! Longue, détaillée. Tu sais, elle m’a ouvert les yeux. J’étais déjà enceinte de ton frère sinon je l’aurais quitté. Au début, j’ai eu du mal à croire les propos de cette fille, une jalouse qui cherchait à se venger, pour sûr... Puis j’ai vu la photo qu’elle avait jointe. Un petit de trois ans avec des yeux pareils à ceux de ton père. Du moins, il y avait une ressemblance certaine et de quoi douter… Elle disait qu’il s’appelait Angel Mirales, que ton père l’avait même reconnu ! Tu te rends compte ! Quel irresponsable ! Faire un gamin, le reconnaître puis l’abandonner ! 

    ***
    (A Suivre)

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    "Les voir au Zoo, Cornélius?
    Les humains sont de dangereux prédateurs,
    tu sais... Et puis, malgré le politiquement
    correct en vigueur, je dois avouer qu' ils puent..."


    A Abidjan, 
    le zoo des animaux résignés
    CARELL BOHOUI

       (...) Dans les années 1980 et au début des années 1990, le zoo d'Abidjan invitait à l'évasion. Ours noirs, bongos (gigantesques antilopes), troupeaux d'éléphants, autruches, potamochères (porcs sauvages), antilopes, hippopotames, lions, panthères, lynx, hyènes, d'immenses tortues terrestres et marines, des rhinocéros, des chimpanzés et autres singes, bref toute une panoplie d'espèces animales, dont certaines en voie de disparition, faisait le bonheur des visiteurs. Touristes, curieux, familles, amoureux, tout le monde y trouvait son compte. Le zoo d'Abidjan était un parc digne de ce nom. L'affluence était grande. Mais tout ça, c'était il y a bien longtemps ! Désormais, les singes assurent le service minimum !

       Le zoo est complètement laissé à l'abandon par les autorités. Il a payé un très lourd tribut à la crise postélectorale, pendant laquelle il fut transformé en champs de bataille par les différents belligérants. Plusieurs enclos sont désespérément vides. Si vides que certains employés du zoo les ont transformés en coin de repos. Quand ils n'y ont pas tout simplement élu domicile. Dans l'abri au sein d'un des enclos occupé autrefois par des biches, le visiteur peut apercevoir une serviette, une éponge et du linge à sécher. 

       Aujourd'hui, le zoo d'Abidjan n'abrite plus qu'un hippopotame solitaire, deux alligators, un chacal, deux hyènes, trois petits pythons, deux jeunes buffles, quelques tortues, des mangoustes, un vautour et quelques oiseaux. Comble de misère, un jeune éléphant triste et solitaire manipule de temps en temps un pneu usagé mis à sa disposition pour tuer l'ennui. Il est difficile d'imaginer qu'il n'y ait qu'un seul éléphant dans le principal zoo d'un pays dont cet animal est l'emblème national ! 

       La solitude semble être la chose la mieux partagée entre les animaux. Dans le regard de la plupart se lisent stress, tristesse et résignation. Beaucoup semblent attendre la mort et se demandent certainement à quelle sauce ils seront mangés... Cette situation est aggravée par l’empiétement de constructions privées sur le domaine du zoo et la dégradation de plusieurs infrastructures. D'une superficie de 20 hectares, le zoo s'est rétréci comme peau de chagrin pour ne plus s'étendre que sur 4 hectares. Enfin, pour le moment ! Certaines bâtisses privées déjà achevées et d'autres en construction semblent faire corps avec ce parc zoologique car seule une clôture perdue dans une infime bande de broussailles sépare les habitations de l'enclos aux éléphants. 

       Ces différents problèmes n'offrent aucun gage de sécurité, aucune commodité et aucun autre attrait particulier ni aux animaux, ni aux visiteurs, ni même aux travailleurs du zoo. En semaine, les visiteurs se comptent sur les doigts d'une seule main. Les week-ends, jours fériés ou jours de fête, sur ceux des deux mains. Dans ce climat de désolation, il reste un point positif : la passion des employés du parc. Le zoo d'Abidjan, enfin ce qu'il en reste, est assez bien entretenu. Les enclos sont régulièrement nettoyés et l'enceinte du zoo dégage une certaine propreté. Le dynamisme et la passion du personnel exerçant dans de pareilles conditions sont les signes d'une grande volonté. 

       Hélas ! La crise politique qui a progressivement entraîné le pays dans une vague de violence depuis le départ du premier président de la Côte d'Ivoire [Félix Houphouët-Boigny] pour l'au-delà a laissé bien des traces au plan économique. Et il est aussi vrai qu'en Afrique il y a un adage qui dit qu'on ne demande pas à un homme qui a faim si son chien a mangé. Mais la crise économique que vit la Côte d'Ivoire depuis plus d'une décennie ne saurait justifier à elle seule le manque de volonté politique et le peu d'intérêt accordé à ce patrimoine par les différents pouvoirs qui se sont succédé. (...)




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    "Tantor! Cheetah!"
    - Ils se sont cachés...
    - Tu crois qu'ils ont compris qu'on voulait
    les vendre à un zoo pour avoir la wifi 
    dans notre cabane?"

    Le trésor-de-tarzan-1941

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    "Chette Roche pour Falérie?
    Non, pour la Franche!
    La Franche des grands badrons
    et tu nugléaire..."

    politichiens.com


    Plouf !
    S.
    Groupe Lochu, Vannes

       (...) Il nous était annoncé que, début mai, l’État français comptait montrer ses muscles par un nouveau tir expérimental de missile nucléaire, le M51, depuis un sous-marin, au large de Penmarc’h (29).

       La France fait en effet partie des neuf États détenteurs de la bombe atomique, aux côtés des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Russie, de la Chine, de l’Inde, du Pakistan, d’Israël et de la Corée du Nord, et il est de bon ton d’assurer sa place dans la cour des grands.

       Aussi, dans la droite ligne de ses prédécesseurs, le chef actuel de l’État français confirme le développement de cette prétendue arme de dissuasion. Or le perfectionnement de tels engins de guerre ne fait qu’entretenir la course mondiale aux armements, prive les populations de milliards d’euros qui pourraient être bien plus utiles et entretient un climat mondial d’insécurité avec cette menace de destruction massive. Le programme global M51 est estimé à 31 milliards d’euros, soit l’équivalent de 18 000 postes d’infirmiers durant vingt ans.

       De son côté, la Fédération antinucléaire de Bretagne dénonce dans son communiqué : «Avec le missile M51, plus précis et donc permettant l’utilisation de bombes nucléaires de puissance réduite, le gouvernement français poursuit un objectif de banalisation des armes nucléaires et radioactives, et de leur usage. […] Toute arme nucléaire ou radioactive est dévastatrice, et entraîne de graves conséquences sanitaires à moyen et long terme. L’usage d’armes à l’uranium appauvri employées en Irak, et probablement encore très récemment au Mali, le démontre. »

       Cette nouvelle violation du Traité de non-prolifération (TNP) vient malheureusement confirmer le mépris du gouvernement français pour le droit international. En contradiction totale avec les dispositions du TNP, François Hollande a une nouvelle fois tenté le 15 février de vendre des réacteurs nucléaires à l’Inde, un des trois seuls pays au monde non signataires du traité. Le Sénat a même été saisi d’un projet de loi « relatif à la répartition des droits de propriété intellectuelle dans les accords de développement des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire ». 

       La France contribue ainsi à saboter purement et simplement le TNP, dans le seul but de vendre à l’étranger les réacteurs nucléaires d’Areva. La Fédération anti-nucléaire de Bretagne rappelle « les liens indissociables entre nucléaire civil et nucléaire militaire, la technologie du nucléaire civile étant une passerelle directe vers la fabrication d’armes nucléaires ».

       Dimanche 5 mai, le SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engins) Le Vigilant a lancé ce missile (12 mètres de haut, 56 tonnes, portée de 9 000 km, d’un coût de 120 millions d’euros… et d’une puissance de 60 fois Hiroshima !), qui devait traverser l’Atlantique. Et voilà qu’il explose en vol au bout d’une minute ! Heureusement qu’il n’était pas porteur d’une ogive nucléaire : la Bretagne n’existerait plus et nous ne serions pas là pour nous gausser !

       Cinquante-six tonnes de débris (métaux, matériaux composites divers, etc.) sont donc à chercher au large de la côte finistérienne sur une surface de 900 km2 jusqu’à une profondeur de 100 mètres. Le carburant de cette « fusée » s’est éparpillé sur l’eau. Plusieurs navires de la Marine nationale sont déjà sur les lieux. Hop encore un paquet d’euros jetés par-dessus bord et un surplus de pollution ! Les pêcheurs locaux dénoncent la « mer poubelle ».

       La Fédération antinucléaire de Bretagne (dont le groupe libertaire Lochu est membre) exprime son indignation devant le développement de telles armes : 

       « Oublié ! que le nucléaire civil et militaire, lors de ses essais dans le Sahara ou en Polynésie ou par ses rejets gazeux et solides dans l’atmosphère, la mer ou sur terre, a accumulé les mutations dans le patrimoine génétique de l’humanité;

       » Oublié ! que la France a recouru à l’énergie nucléaire civile pour obtenir la bombe : retraitement à Marcoule et enrichissement à Pierrelatte et ceci en dehors de tout contrôle démocratique ;

       » Oublié ! que l’industrie nucléaire militaire pose les mêmes problèmes de sécurité dans les transports de ses éléments, le démantèlement de ses installations ou la gestion de ses déchets (véritable cauchemar du nucléaire). »

       Les gouvernements changent, la politique reste la même. EELV n’a toujours pas quitté la Majorité. Début 2012, le candidat à la présidentielle Mélenchon répondait à un militant antinucléaire : « Vous me demandez de m’engager à suspendre la mise en service de nouveaux armements nucléaires tels que le quatrième SNLE-NG, le missile M51, le missile ASMP-A. […] Je ne peux m’engager à ne jamais utiliser d’arme nucléaire contre quelque peuple que ce soit, cet engagement serait de mon point de vue contre-productif pour la cause de la paix que je défends. » Ce fou assume d’avance de déclencher le feu nucléaire ! Au nom de la paix, bien entendu…

       L’État est bien « le plus froid des monstres froids ». Mais des individus et des groupes se fédèrent pour dire non à cette folie. La Fédération antinucléaire de Bretagne est une de ses composantes. (...)


    µµµ
    Luc Desle


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