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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TROQUE L'ESPOIR
    POUR L'ENTHOUSIASME)

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    Long Texte au long cours (2/12). 
    Blanche Baptiste

       On pense que le père Mirales a été empoisonné. Et on accuse évidemment l'ouvrier espagnol... qui n'est autre que son fils...

    HAUTES DILUTIONS


       Et ce flou, il a été entretenu des années durant, si bien que vingt-deux ans après, Lucie n’y voit toujours pas clair. L’averse qui s’est mise à tomber l’oblige à fermer la baie vitrée. Que c’est bon ce calme de la pluie sur les carreaux. Elle n’a pas envie de peindre ce soir. Elle aimerait poursuivre sa conversation avec Tonio. Au lieu de cela, Jean va certainement l’appeler. Il sait qu’elle est libre ce week-end. Il s’accommode tant bien que mal de cette relation épisodique et, comme avec les autres, ça finira par casser. Elle n’accuse personne. Qui supporterait à long terme la présence continuelle d’Aurore ?

       Quant à elle, elle est lasse de ces soirées d’amour factice, de ces débordements physiques dont elle n’a plus que faire. Elle reconnaît qu’elle n’est pas marrante mais plus rien ne la porte à rire. Plus d’illusions, plus de passions. Un calme plat qui serait bienfaisant, s’il n’était pas que ponctuel. Si Aurore n’était plus là, définitivement… Si elle n’avait pas peur soudain de ce vide que laisserait son départ… Si elle avait la volonté enfin d’en finir. Mais elle n’a même pas le courage de laisser sonner ce téléphone sans y répondre.

       - Oui, allô… Bonsoir Jean… Non, finalement, je garde ma fille… Elle a pris mal… Oui, c’est dommage… Le mois prochain, peut-être… Je ne peux rien te promettre…

       Voilà, c’est facile de mentir. Elle sera seule pendant deux jours. Elle a oublié ce que c’était que la solitude. Pourtant, elle était restée toute seule après le départ de Tonio. Plus de quatre ans, sans sortir, sans fréquenter d’amies. On ne peut pas dire que cela lui ait plu. Non, c’est un très mauvais souvenir, un état dans lequel elle ne voudrait pas retomber. Mais cette fois, ce serait différent. Elle serait libre d’attache, de responsabilité. Est-ce possible de faire le vide à ce point, de lâcher son fardeau ?

       Elle pense que même libre, elle aurait très vite la velléité de vouloir rencontrer un homme, à nouveau. Elle n’a pas confiance en sa propre énergie. Toujours la même histoire.

       En attendant, elle va peindre la pluie, oui… cela lui fera du bien... les vendanges sous une pluie d’aquarelle bariolée. Cela fera comme un carnaval sur le papier tendu. Elle se sent bien, le pinceau à la main. Elle oublie qu’elle est seule. Et même, elle se sent accompagnée. Les feuilles de vigne ont des reflets de sulfate ce soir. Le cyanure n’est plus qu’à l’état de traces. Elle ne pense plus à son père étouffé par ce poison. Elle s’enivre d’éclaboussures de pigments dilués.
    ***
    (A Suivre)

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    (Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire 
    pour garder cette liaison secrète!)



    wehadfacesthen:
    Weeki Wachee Springs, Florida, 1950

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    "Quoi? Mon soutien-gorge est tout petit?!
    Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer cela?"


    Ms Candy Barr

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    "Si je peux vous indiquer la direction de Dieu?
    Ben..."


    Britta Bauer
    Rome
    photo by Walter E.Lautenbacher 

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    Jacques Damboise

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