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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAITRE EST-IL L'EXEMPLE
    DE L'EXEMPLE?)

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    "Hips... La terre... hips... est basse...
    De plus en plus basse... hips...
    Why?"


    Bart van Leeuwen

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    (Lobbyiste travaillant un coeur de cible
    particulièrement rétif)



    Contre-lobbying :
    remettre le citoyen au coeur de la démocratie

    Benjamin Sourice
    Auteur, blogueur, agitateur

       (...)« Le lobbying, c’est l’argent, l’alcool et les femmes », proclame un dicton américain, réduisant ainsi les stratégies d’influence des décideurs à une caricature digne d’une série hollywoodienne. Un stéréotype viril qui pourrait prêter à sourire, s’il n’était pas tant implanté dans l’imaginaire collectif et ne servait pas à faire diversion sur les méthodes modernes de lobbying.

       Dans mon premier ouvrage « Plaidoyer pour un contre-lobbying citoyen » (ECLM, 20 février 2014), je me suis attaché en tant qu’auteur à saisir la modernité du lobbying à partir d’expériences, d’entretiens avec des professionnels, des élus et des associatifs, mais aussi de nombreuses enquêtes journalistiques.

       Il s’agit d’établir une cartographie précise des stratégies de lobbying, autant les méthodes les plus légales que les aspects les plus critiquables lorsque l’exercice tourne à la manipulation ou à la tromperie. Polymorphe, alternant entre opacité maîtrisée et transparence calculée, souvent critiqué pour sa volonté permanente de s'autodéfinir, amalgamant sans distinction tous les intérêts, toutes les valeurs, le lobbying se fait aujourd’hui insaisissable pour mieux échapper à une régulation trop contraignante.

       S’il ne s’agit pas d’interdire le lobbying, ce qui reviendrait à le repousser dans ces marges opaques du pouvoir qu’il affectionne, il faut au contraire le mettre en lumière et lui imposer la plus stricte transparence afin d’en contrôler tous les aspects et d’en sanctionner les dérives.(...)

       (...) Comme le sous-entendait ce dicton américain, le lobbying serait apparenté à une forme de corruption, pourtant une distinction s’impose : « Si le lobbying vise à orienter, la corruption tend à diriger. » Lorsque le souhait d’influencer le pouvoir cède la place à la volonté de le contrôler, le lobbying se transforme alors en stratégie de capture de la décision publique au profit d’intérêts privés.

       Cet excès de pouvoir est caractérisé lorsque, dans la poursuite de ses intérêts particuliers, une entité régulée – une entreprise ou un groupement industriel (lobby) – se trouve en situation de dicter ses règles à l’entité régulatrice, qu’il s’agisse d’une agence d’expertise ou de régulation d’un marché, plus largement de toute structure de gouvernance nationale et internationale responsable de la production de normes.

       Au long de l’ouvrage, nous analysons ainsi les stratégies de capture de la science menant à une influence excessive des lobbies pharmaceutique ou agrochimique sur des organismes comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en particulier lors de l’épisode de Grippe A, ou encore l’étude des conflits d’intérêts au sein de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), sur les politiques d’évaluation des pesticides et des perturbateurs endocriniens.

       La situation française est également scrutée à l’aune d’affaire comme le sang contaminé ou le Mediator, afin de comprendre la faillite des multiples agences sanitaires françaises. (...) 

       (...) Exemples à l’appui, nous démontrons que le financement d’études biaisées, l’infiltration des administrations et les conflits d’intérêts, ou encore la rémunération de « conseils » à des personnalités publiques ainsi que la multiplication des « portes tournantes » entre administration et industrie sont autant de comportements caractérisant cette capture du pouvoir mise en place par certains secteurs industriels.

       De trop nombreux scandales attestent que la corruption a su se moderniser pour maintenir son emprise sur le pouvoir à travers de nouveaux canaux jouant des marges de la loi. Celle-ci ne se réduit plus à quelques enveloppes maladroitement glissées sous une table ; au contraire, elle vise désormais à offrir, en échange d’un service rendu, des opportunités économiques tout à fait légales.

       Le livre pose ainsi la question de l’indépendance discutable de certains experts et « leaders d’opinion » auxquels les groupes de pression ont recours pour imposer leurs intérêts tout en leur donnant le lustre de la science. Nous étudions ainsi la place croissante laissée à ces experts dans l’orientation de politiques relatives aux choix technologiques, comme par exemple les OGM ou les nanotechnologies. (...)

       (...) Pour répondre à ce risque de dépossession citoyenne sur les enjeux sociétaux relatifs aux nouvelles technologies, nous appelons donc à un « contre-lobbying » entendu comme le moyen de construire un véritable contre-pouvoir citoyen garant des règles du jeu démocratique et de la prévalence de l’intérêt général.

       Selon Jacques Testart, « père scientifique » du premier bébé éprouvette, et auteur de la préface du livre : « La transparence, partout évoquée, mais partout mise à mal, est nécessaire pour créer des contre-pouvoirs car on ne se bat pas efficacement si tout est caché, mais elle devrait aller beaucoup plus loin : faire la différence entre le lobbying qui défend des intérêts financiers et le plaidoyer qui défend des idées ; rendre obligatoire l’inscription du premier sur un registre dûment vérifié, commun à l’Assemblée nationale et au Sénat ; exiger des traces explicites de toute intervention auprès des élus ou de leurs conseillers, au sein du Parlement et au-dehors ; connaître les sommes en jeu et la nature précise des intérêts défendus, etc. »

       Mettre en place les conditions d’un contre-lobbying revient donc à recentrer la décision publique sur l’intérêt général et à rappeler les fondements éthiques qui doivent prévaloir dans la vie politique.

       Ce plaidoyer pour un contre-lobbying citoyen se fait ainsi l’écho de ces nombreux acteurs de terrain et associations qui développent des alternatives concrètes, se faisant tantôt lanceurs d’alerte ou citoyens profanes, mais aussi inventeurs d’outils citoyens inscrit dans le mouvement de l’open data.

    "Plaidoyer pour un contre-lobbying citoyen"
    Editions Charles Léopold Mayer, 244 pages, février 2014- ISBN 978-2-84377-179-8


    ***
    (Le courageux anonyme qui dénonça l'identité du
    Soldat Inconnu fut obligé de fuir)


    (Source: anyskin)

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    Benoît Barvin

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    (Le bisou du singe, nouveauté de ce parfumeur,
    fit un flop retentissant)


    Le délire autour des phéromones 
    a-t-il un quelconque fondement?
    Ne croyez pas ce qu'on vous raconte 
    sur les phéromones et l'attirance sexuelle.

       (...) Il y a près de cinquante ans de cela, Richard Michaels, psychiatre anglais et spécialiste des primates, affirmait avoir trouvé des substances chimiques présentes dans le vagin de singes femelles qui attiraient les mâles de la même espèce. Lui et ses collègues donnèrent à cette substance le nom de «copuline», (comme dans «copulation»). Quelques temps plus tard, Michaels produisait, sous licence, une copuline –mélange d’acides vaginaux aliphatiques issus des sécrétions de singes (gloub)– qui est aujourd’hui la base des parfums et savons féminins censés contenir les «phéromones» attirant des individus du sexe opposé.
       Pourtant, même Michaels avait compris que la question de l’odeur ne jouait probablement qu’un rôle mineur dans le choix des partenaires. Dans une autre étude, dont les résultats furent publiés dans le Journal of Endocrinology en 1982, il avait mis ensemble une douzaine de mâles singes avec quatre femelles. Certaines des femelles avaient subi un frottis de copuline dans le vagin; d’autres avaient reçu un placebo.
       Les chercheurs comptabilisèrent les rapports, sachant que toutes les femelles avaient subi une ovariectomie afin que les effets des hormones naturelles ne puissent troubler le résultat de l’étude et avaient reçu des oestrogènes, dont on pensait qu’ils amélioraient les performances de la copuline. Les mâles s’avérèrent majoritairement peu attirés par la copuline. Ils étaient, le plus souvent davantage attirés par la présence d’une femelle dominante que par l’odeur seule (et il faut une longue étude pour que les scientifiques comprennent ce phénomène...?). (La femelle alpha avait ainsi tendance à empêcher littéralement les autres mâles d’accéder aux trois autres femelles.)
       Les rares études effectuées sur des humains ont consisté à déterminer si des volontaires masculins porteurs de masques chirurgicaux enduits de copuline de laboratoire étaient davantage excités par des photos de femmes que ceux portant des masques placebo. Ils ne l’étaient pas. (...)

    °°°
    (Ces mauvais consommateurs venaient d'être mis à l'amende)
    «60 Millions de consommateurs» 
    émoi, émoi, émoi...
    (Ah cette subtilité made by Libération!)

    ENQUÊTE Presse . Face à la baisse des ventes, l’Etat, qui contrôle le mensuel, veut ouvrir le capital au privé, au risque d’une perte d’indépendance.(Non, tu crois?)
    CATHERINE MAUSSION

       Certains, à la rédaction, soupçonnent les enquêtes de 60 Millions sur le thème de la vie chère et de l’emballement des étiquettes de hérisser leur employeur, à savoir l’Etat. Comme lors de ce coup de sang du mensuel, en février 2008, dénonçant les 32% de hausse des prix du camembert ou les 45% sur les spaghettis, lui valant l’honneur des 20 heures… mais qui avait obligé Matignon à convoquer en urgence trois de ses ministres pour en appeler à des opérations «coup-de-poing». Et voilà que ce mois-ci, 60 Millions remet le couvert ! Il a mesuré que le pouvoir d’achat régresse (- 0,6% entre juin 2010 et juin 2011), alors que l’Insee dit l’inverse… D’ailleurs, dans son analyse des faiblesses de 60 Millions, MBV & Associés se demande si la ligne éditoriale du mensuel, très axée sur «l’alerte des consommateurs», ne gagnerait pas à s’infléchir vers «l’accompagnement des consommateurs», moins rentre-dedans et davantage orienté vers la facilitation des processus d’achats… (en voilà une idée qu'elle est bonne...) Donc bon pour la conso.
       Inquiétude aussi de l’équipe à propos du montant de l’investissement requis. De fait, MBV balance (ouh, les vilains!) le chiffre de 18,5 millions d’euros d’ici à 2015, dont 6,8 millions l’an prochain. Et ce, pour relancer les abonnements, développer le Web et multiplier les coûteux essais comparatifs. Ce montant élevé, selon MBV, est indispensable pour un retour rapide au profit. D’où ce cri d’alarme : «Mais qui va bien vouloir mettre autant d’argent sans exiger de prendre le contrôle ? s’interroge un élu. Pour nous, on s’oriente clairement vers une vente du journal et on ne fera plus le même produit ! (ben... c'est le but...)»
    Lire sur:

    °°°
    (La réponse de ce député aux marchés,
    même si elle manquait de subtilité,
    lui fit énormément de bien)
    Eurodéputé, je ne vois aucune raison 
    de rassurer les marchés
    Pascal Canfin 
    Député européen EELV 

       (...) Le lobbying massif de l'industrie financière contre tous les projets de réglementation aux Etats Unis comme en Europe nuit considérablement à la stabilité du système financier. Les banques évoquent toujours leur rôle dans le financement de l'économie mais elles défendent le trading de haute fréquence, ces ordres passés par des machines pour des durées inférieures à la seconde, qui dénature la fonction initiale des marchés de capitaux qui est de financer l'économie.
       Les banques critiquent le « système bancaire de l'ombre » mais elles ont défendu les« hedge funds » (fonds spéculatifs) quand l'Europe a voulu encadrer leur activité en 2010 car elles en sont les premiers financeurs via leur activité de « prime brokerage ».
       Les banques demandent publiquement aux Etats de réduire leur déficit public mais elles organisent une évasion fiscale massive via les paradis fiscaux et le secret bancaire, dont le coût pour la collectivité est considérable. Rien qu'en France le manque à gagner liée à l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux est évaluée entre 30 et 40 milliards d'euros chaque année. Depuis la crise de 2008, rien n'a changé et les banques ont perdu toute crédibilité à se poser en promoteur de la stabilité financière (qu'est-ce qu'on attend pour pendre par les pieds leur direction? Ah bon, ça ne se fait pas...?).
    Lire l'article sur:

    °°°
    blogs.iscom.org
    Pour rappel:
    (que ceux qui ont compris
    comment fonctionne ce système d'entu...
    nous contacte. Nous les remercions
    par avance)
    Prime broker

       Un prime broker est en général un département d’une banque d’investissement qui fournit aux hedge funds les opérations classiques d’intermédiation sur les marchés financiers (achat et vente pour le compte du client) ainsi que des services spécifiques aux hedge funds afin de leur permettre de mieux exercer leurs activités. Parmi ceux-ci on compte la fourniture du levier financier via les marchés dérivés de gré à gré. 
       Les prime brokers assument le risque de contrepartie des fonds. De leur côté les hedge funds sont extrêmement profitables pour les prime brokers et donc pour les banques d’investissement dont elles dépendent: les hedge funds effectuent énormément d’opérations sur les marchés, ce qui représente un chiffre d’affaires considérable d’intermédiation (Ah ouais, super...). D’autre part les hedge funds ont constitué un débouché essentiel pour les opérations de titrisation des banques d’affaires.

    °°°
    Benoît Barvin

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