• °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (DANS L'EAU DU MIROIR
    TU NE VOIS QUE TON OMBRE)


    °°°
    Nouveau court récit au long cours (6)



    LE LIBÉRÉ 
    DU 
    CLUB MAD

       Daniel, l'observateur, s'est fait une amie, Rachel, à qui il va expliquer en quoi le changement du Club est à l'image même du monde...


    CHAPITRE 2

    « Je n’en finis pas de m’émerveiller que la nature
    soit si vulnérable et l’antinature si résistante. »

    Tony Duvert

       Belle terre de nos ancêtres, berceau de toutes nos illusions, qu’ont-ils fait de toi ? A qui ont-ils oser te vendre, perdant à la fois leur âme et leurs racines ?

       C’est donc cela que Daniel est venu vérifier, c’est donc cela sa mission ? Faire un constat d’échec.

       Déjà il y a trente ans, il aurait pu le faire ce constat. Les prémisses étaient là. Et il ne pensait qu’à ses vacances, qu’à son bien-être immédiat. Il consommait du loisir sans se poser trop de questions, ne voyant que les reflets paradisiaques que l’on voulait bien leur donner en pâture, les derniers vestiges d’une nature en voie de décomposition.

       Pourtant, là, assis sur ce ponton, abrité du tohu-bohu par la falaise, ne pourrait-il pas croire qu’il flotte sur une mer féconde, qu’il médite sous un ciel seulement peuplé d’étoiles et d’esprits tutélaires, où le silence aux mille et un clapotis ne peut engendrer que la paix et la contemplation ?

       Son âme vogue à présent hors de son habitacle et les images de la journée écoulée défilent dans sa tête. Raphaël, Gabriel, faites-en ce que vous voudrez. Il n’y aura pas d’autre compte-rendu concernant ce premier jour.

    (A Suivre)

    °°°

    (Les clochards de l'Imaginaire
    étaient de plus en plus nombreux)

    Bobba Fett Busker


    °°°
    (Le droit du sol et du sang primait-il sur celui de la langue?)




    DROIT DU SOL ET MONDIALISME :
     L’IMPOSSIBLE COHABITATION 
    Une réforme indispensable 
    au-delà des fantasmes et de l’exploitation

    Raoul Fougax 

       (...) L’affaire Léonarda aura été un déclencheur. Nous avions raison. La remise en cause du droit du sol par l’Ump, Jean-François Copé en est une conséquence. Il faut cependant se méfier des fantasmes. Bien des français pensent qu’il suffit de naître en France pour devenir français. Ce n’est pas tout à fait exact. La plupart des législations en Europe combinent d’ailleurs, comme en France, des éléments de droit du sang (jus sanguinis) et de droit du sol (jus soli). L’Italie, elle, applique intégralement le droit du sang.

       Dans le cas français, la nationalité s'acquiert par le droit du sang et celui du sol. La première disposition prévoit que tout enfant est français si, au moins, l'un de ses deux parents l'est également. Le droit du sol est un peu limité: la nationalité française est acquise automatiquement et de plein droit à 18 ans pour tout enfant né en France à condition de résider en France à sa majorité et d'avoir habité sur le territoire pendant une période continue ou discontinue d'au moins cinq ans depuis l'âge de 11 ans. Le discontinue ouvre la porte à tous les abus et en fait annule la limitation dans de nombreux cas. On voit que l’on peut durcir les conditions de ce droit sans l’annuler totalement.

       Ce qui rend le droit du sol insupportable, c’est bien sûr à l’origine cette aberration « Giscard-Chirac » du regroupement familial qui a transformé une immigration économique en immigration de peuplement. Ce n’est pas parce que vous êtes employé un jour par une entreprise française que votre travail y est garanti à vie. Les travailleurs d’aujourd’hui en savent d’ailleurs quelque chose. Et puis la libre circulation des personnes dans la globalisation mondiale a fait du droit du sol une opportunité pour ceux qui veulent des « papiers français » par intérêt économique et social. Cela devient intenable sauf à changer de civilisation et de culture, les français l’ont bien compris.

       Sept français sur dix (72 %) sont pour une réforme du droit du sol, mais ils voient aussi une manœuvre électoraliste de Copé dans sa proposition, selon un sondage BVA publié samedi par Le Parisien/Aujourd'hui en France. Comme quoi l’électeur n’est pas dupe. Encore faut-il l’informer sur les réalités.

       Jusqu'en 1789, dans le monde de la monarchie, être français, c'est tout simplement être un sujet du roi de France. Il est vrai que l'on peut devenir un de ces sujets par le simple fait de résider dans le royaume.Toutes les constitutions qui se succèdent durant la période révolutionnaire prévoient qu'on peut être français dès lors que l'on réside en France depuis un certain temps. Le droit du sang arrive avec le code civil de Napoléon. Lui-même, rappelle Patrick Weil, le grand spécialiste de ces questions, était favorable à l'accès le plus large à la nationalité, pour recruter dans l’armée mais ses législateurs pensent autrement. On sera Français si ses parents le sont. Le droit du sol est à l’origine un droit pour la guerre en améliorant la démographie des soldats potentiels.

       La grande loi qui le consacre arrive en 1889. La France veut fabriquer des Français. Ceux qui sont nés et éduqués en France doivent le devenir. Le contexte est à la « revanche » après la défaite de 1870. Il faut se repeupler pour faire face au péril allemand. Les immigrés sont nombreux en France, en cette fin du XIXème siècle, des Belges dans le Nord, des Italiens dans le sud, des Espagnols au nord des Pyrénées. On en fait des citoyens pour en faire des soldats… et tout ça, ça fait d’ excellent français, chante Maurice Chevalier.

       Cette francisation s’étend à l’Algérie. La loi de 1889 intègre les milliers d'Européens, Italiens, Espagnols, Maltais, Allemands, qui se sont installés en Algérie et dont les descendants forment la majorité du million de pieds noirs de 1962. Mais les musulmans contrairement aux juifs n'y ont pas droit. Ils sont toujours des indigènes, soumis à un statut de seconde zone qui sera le détonateur de la « guerre d’Algérie ».

       L’affaire Dreyfus verra la victoire idéologique des partisans d’une conception non nationale de la nationalité française. La domination intellectuelle de la gauche et sa vanité de croire détenir toujours la vérité date de Dreyfus.

       Finalement, être français n'est pas un héritage. La vraie droite pense le contraire, c'est une adhésion à un projet commun, l'idée que tous ensemble, à un moment donné, quelle que soit notre origine, notre naissance, nos parents, nous décidions de notre avenir commun. Le problème c’est que l’immigration non européenne est devenue massive et de peuplement. L’adhésion à la valeur commune est remise en cause par le communautarisme qui parfois prend des aspects de revanche religieuse et coloniale. C’est pourquoi le droit du sol doit être absolument réformé.

       Les français le savent et Copé s’en sert. Que ne l’a-t-il demandé quand l’Ump était au pouvoir. Sans doute a-t-il suivi Sarkozy pour qui « le droit du sol, c’est la France, une tradition de notre pays ». Mais Copé comme Sarkozy sont un point de détail de l’indispensable débat sur le droit du sol dans un monde où il n’y a plus de frontières ou presque. (...)


    °°°
    (Main de Dieu ou du Diable
    jouant avec une petite planète)



    °°°
    Benoît Barvin

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique