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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MENSONGE
    N'EST PAS UNE VÉRITÉ DEGUISÉE)

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    "Hé, Papa, attends-moi!
    Je ne suis pas encore monté
    dans la voiture... PAPA!!!"


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    "Et allez! Bis repetita placent...
    - Tu m'insultes, c'est ça?"


    muhammad-ali-vs-superman


    «Avec Obama, les Noirs 
    ont cru que ça allait s’améliorer»


    INTERVIEW
    Thomas Sugrue, 
    professeur d’histoire et de sociologie 
    à l’université de Pennsylvanie

       / Ferguson est-il un cas isolé ou reflète-t-il des tensions raciales plus générales aux Etats-Unis ?

       - Ce qui se passe à Ferguson fait écho à des tensions anciennes, qui se sont déjà vues en d’autres endroits, comme en Floride après la mort de Trayvon Martin. L’émoi que l’on voit à Ferguson est le produit de quarante ans d’investissements dans le traitement policier et judiciaire, plutôt que social, des inégalités raciales. Les Afro-Américains sont beaucoup plus souvent contrôlés, arrêtés, poursuivis et emprisonnés que les Blancs. Le phénomène est si courant qu’il a engendré l’expression«Driving While Black» (littéralement «conduite en état de négritude»), exprimant le fait que les conducteurs noirs ont beaucoup plus de probabilité que les Blancs d’être arrêtés et poursuivis pour infraction routière. Souvent, les policiers profitent des contrôles routiers pour fouiller leurs voitures et voir s’ils ne transportent pas de drogue ou d’autres produits interdits. Dans des villes comme Ferguson, c’est aussi une source majeure de revenus pour les policiers locaux qui encaissent les amendes. Cela nourrit bien sûr beaucoup de ressentiments.

       / Cela aurait empiré ces dernières années ?

       - Le changement le plus dramatique, c’est la militarisation de la police. Cela a débuté dans les années 60 avec les émeutes urbaines, mais cela s’est dramatiquement aggravé après les attentats du 11 septembre 2001. Dans une petite ville de banlieue comme Ferguson, on a pu voir que la police locale était équipée comme une véritable petite armée!

       / L’élection d’Obama n’a donc pas apaisé les tensions raciales aux Etats-Unis ?

       - L’élection d’Obama a conduit beaucoup de gens à croire que l’Amérique avait surmonté sa longue histoire d’inégalités raciales. Avec un Noir à la Maison Blanche, beaucoup ont pensé que le problème était réglé. Les Blancs sont moins prêts à reconnaître le problème. Et les Noirs ont cru que leur situation allait s’améliorer : il y a aujourd’hui un gouffre entre leurs attentes et les inégalités qui perdurent, c’est ce gouffre qui nourrit la colère. Ferguson et Saint-Louis sont deux parfaits exemples de villes encore profondément «ségréguées». Les Noirs sont partis vivre dans ce que j’appelle les «banlieues de seconde main» : les maisons n’y sont plus en très bon état, les Blancs les quittent et les Noirs s’y installent. Il y a beaucoup d’autres Ferguson aux Etats-Unis, où Noirs et Blancs vivent dans des quartiers encore séparés. Il y a bien un mouvement d’intégration, mais il est extrêmement lent. Les changements ne se font qu’aux marges.

       / Barack Obama aurait-il pu faire plus ?

       - Sa réaction à Ferguson a été typique : il a appelé à la paix, au respect et au rassemblement. Il reprend sa rhétorique bien connue de réconciliation des races. Il aurait pu faire plus, en allant lui-même à Ferguson ou à Saint-Louis s’adresser à toutes les communautés rassemblées pour l’occasion. Mais chaque fois qu’il aborde ce sujet racial, il déclenche des controverses.

       Ses détracteurs de droite l’accusent aussitôt d’être lui-même raciste… ce qui l’amène à être extrêmement prudent. Ceci dit, il a aussi demandé une enquête approfondie à son ministre de la Justice, Eric Holder, qui a plus de crédit parmi les militants des droits civiques.

       / Certains militants noirs accusent même Barack Obama d’avoir aggravé le problème en faisant croire que l’Amérique serait maintenant post-raciale…

       - Le fait est que nous sommes piégés dans cette illusion que les Etats-Unis sont entrés dans une ère post-droits civiques. L’idée est que s’il y a encore des inégalités, c’est le fait d’échecs individuels plutôt que d’injustices systémiques. Alors même que les systèmes éducatif, policier ou bancaire perpétuent toujours ces inégalités. Le taux de chômage des Noirs est encore le double de celui des Blancs.

       Ceci dit, le mouvement de protestation à Ferguson, comme celui qui avait suivi la mort de Trayvon Martin, donne aussi l’espoir que les Afro-Américains expriment maintenant leur mécontentement. A Ferguson, les manifestants sont descendus dans la rue pour s’en prendre aux institutions qui les discriminent, la police et le gouvernement local. On se rapproche des émeutes urbaines des années 60. Il faut écouter ces manifestants.

    (1) Editions Fahrenheit, 174 pp., 16 €.


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    "Tu peux te pousser? Je voudrais ouvrir ma porte...
    - Pourquoi moi? J'étais là avant toi.
    - Pas du tout, sale pouf...
    - Répète ce que tu as dit, pour voir!"


    (C'est ainsi que débuta le combat fratricide entre 
    la Tribu des Blondes évaporées et celle des Brunes teigneuses)

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    Luc Desle

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