• @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA MAIN TENDUE
    NE SE RATTRAPE PLUS)

    @@@

    "Allez, hop! J'augmente les bénefs 
    de ce pauvre monsieur Buffett...
    et je me bouffe du mauvais gras
     et du mauvais sucre..."



    Warren Buffett s'empare de Heinz 
    pour 28 milliards de dollars

       (...) Warren Buffett met la main sur le groupe Heinz via son fonds d'investissement, Berkshire Hathaway. Le milliardaire américain et le fonds allié 3G Capital, vont débourser pas moins de 28 milliards de dollars pour s'emparer du groupe agro-alimentaire, dettes comprises. Il s'agit de l'une des plus importantes acquisitions de l'histoire dans le secteur agro-alimentaire. La prime sur le cours de l'action est de 20%. Le groupe connu pour son ketchup mais qui produit également des conserves de légumes, emploie près de 41.000 personnes dans le monde. Il a enregistré un chiffre d'affaires de 11,6 milliards de dollars en 2012 pour un bénéfice net de 923 millions de dollars.(...)

       Pour Warren Buffet, le groupe Heinz "dispose d'un potentiel de croissance fort et soutenable (croissance, le mot magique) , basé sur des standards élevés de qualité (bon...), une innovation continue (ce qui signifie?), un excellent management (sous-entendu, on vire comme on veut et quand on veut les employés?)  et de grands produits de goût. Leur succès global est le témoignage de la puissance de l'investissement dans une forte marque".

        Hathaway est l'un des plus importants fonds d'investissements du monde. Il est même classé 8e entreprise mondiale par le classement 2012 du Forbes Global 2000. D'après ce palmarès, le fonds réalise un chiffre d'affaire annuel de 143 milliards de dollars. Il est valorisé près de 245 milliards de dollars à la bourse de New York. (...)

       Le fonds possède des actifs dans des secteurs aussi diversifiés que l'assurance (American Express, Goldman Sachs, Moody's...), le textile, l'énergie et les services collectifs, les matériaux et la construction, les médias ou le luxe. Le secteur agroalimentaire n'est pas en reste. Berkshire Hathaway est ainsi actionnaire de Kraft Foods, leader mondial du secteur, et détient également 8,3% du capital de Coca-Cola.  (que des produits de goût, donc...) (...)



    @@@

    "De la viande de cheval et bientôt de chat, hein?
    Moi, j'attends que les Autorités sanitaires interviennent..."


    @@@

    "Ah, comme ça, tu as voulu m'arnaquer
    en me faisant manger des minerais de viande?
    Tu vas voir ce que je vais faire de ta viande,
    moi, espèce de t... de b..."


    (Ces chats de banlieue n'étaient vraiment pas sortables)

    @@@

    Minerai de viande : 
    « Ce sont des bouts de machin. 
    En fait, c’est catégoriquement de la merde »
    Nolwenn Le Blevennec

       (...) (A)près avoir découpé les morceaux « nobles » (entrecôte, faux-filet...) du bœuf, l’abattoir récupère les chutes non commercialisables, un bloc de 5 ou 10 kg vendu aux industriels pour la fabrication des plats préparés : boulettes de viande, raviolis, lasagnes, hachis parmentier. Cela représente 10% à 15% de la masse de l’animal. L’affaire des lasagnes Findus devient plus compréhensible.

       Il est impossible de confondre un steak de viande bovine et un steak de cheval, c’est facile de faire la différence même pour moi et les types de Comigel – fournisseur de Findus et de Picard – ne s’y seraient pas laissés prendre. Même en petits morceaux, les deux matières ne se ressemblent pas : la viande bovine est plus rouge, plus grasse, elle n’a pas la même tenue.

       Mais, à l’inverse, on peut prendre du minerai de porc ou de cheval (haché) pour un minerai de bœuf, très facilement. Constantin Sollogoub, ancien inspecteur des abattoirs à la retraite, m’explique :

       « Quand le minerai est haché, il devient un magma prêt à entrer dans les plats préparés. On ne peut plus savoir ce que c’est qu’avec des tests poussés. La mixture peut également contenir de l’âne et du mulet, personne ne s’en rendra compte. Celui qui a haché le minerai et qui a réalisé le mélange entre le bœuf et le cheval est celui qui a arnaqué. Les autres se sont fait avoir. »

       Il note qu’il est aussi possible de retrouver des parcelles de viande de porc dans des produits halal : c’est déjà arrivé et c’est bien plus grave.(...)

       ...) Constantin Sollogoub est un ancien vétérinaire libéral, sympa, enrôlé par l’Etat pour faire des inspections dans sa région (Nevers). Il nous dit qu’il connaît bien la Roumanie, pour y être allé dans le cadre de son association Coopération et échanges vétérinaires. Selon lui, « au passage », on y trouve surtout des vaches à lait et la viande qui en est issue est de mauvaise qualité.

       Constantin Sollogoub se doutait qu’un scandale allait éclater un jour. A propos du minerai, il dit en se marrant :

       « Ce sont des bouts de machin, de gras notamment. En fait, c’est catégoriquement de la merde. Il y a 40 ans, cette matière allait à l’équarrissage pour être brûlée. Les industriels n’osaient même pas en faire de la bouffe pour chat. Là-dessus, nos grandes maisons auréolées de luxe et de qualité, comme Picard, ont décidé que c’était du gâchis... Avec les progrès de la chimie additionnelle, c’est devenu possible d’en faire quelque chose. C’est presque bon à manger, ça a bonne allure. Ces morceaux sont donc ramassés, mis en bloc et congelés et ils se baladent à droite et à gauche. » (...)

    Lire l'article sur:

    @@@
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE EST PEUT-ETRE LE SAGE,
    PEUT-ETRE PAS)


    ***
    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (73)
    pcc Benoît Barvin


    Van

       Je l'avais dégoté dans une vente aux enchères. Il s'agissait d'une marque étrangère capable de transporter 5 personnes. "Il reçoit, à l’arrière, une banquette (2/3-1/3) et propose un volume de chargement de 3 m3, également adapté à un usage professionnel" m'avait vanté le vendeur en me faisant signer les papiers nécessaires à l'achat et à l'utilisation. La machine avait bourlingué mais présentait les certificats d'usage indiquant qu'il était apte à doubler son kilométrage sans encombres.

       Je l'achetais parce que je voulais devenir professionnel itinérant de la récup'. Greniers et chantiers, tels seraient mes prochains terrains de chasse. J'étais devenu un minuscule entrepreneur, après une longue période de chômage, et j'espérais bien m'en sortir enfin, dans le but de récupérer mon fils Bastien qu'une longue bataille judiciaire avec mon ex m'avait soustrait. Momentanément, j'en étais sûr, si, bien entendu, je prouvais que j'étais capable de le nourrir et de le vêtir correctement.

       Le Van ne m'avait coûté qu'une bouchée de pain et les sourires qui accompagnèrent la vente me parurent être de commisération. Je n'en avais cure et dormis d'un sommeil de plomb, peuplé cependant de rêves auréolés de billets de 50 euros... Le lendemain, en faisant glisser la porte latérale pour revérifier l'intérieur de l'espace, j'eus un choc. S'y trouvaient une vieille malle aux ferronneries  anciennes, plusieurs tableaux qui, à l'examen, se révélèrent pas mal du tout et une Jeanne d'Arc, costumée en Napoléon au Pont d'Arcole, en stuc, bien sûr, mais de belle facture.

       Je m'interrogeai évidemment sur la provenance des objets puisque, la veille, au moment de la vente, nous avions, le commissaire-priseur et moi, vérifié l'intérieur du van. Il était vide. Pendant la nuit, supposai-je, des petits malins avaient glissé ces objets dans le véhicule... Mais pour quelle raison? Car chaque pièce possédait un certificat de vente, comme je m'en rendis compte, en les découvrant dans la boîte à gants.

       J'attendis une bonne semaine avant de prendre ma décision. J'allais vendre ces "trésors" tombés du ciel à un antiquaire de ma connaissance. S'il n'était pas trop regardant, ça pourrait le faire... L'homme d'art, non seulement me félicita pour la "joliesse" des objets, mais également pour ne pas les avoir "chapardés" à une petite vieille ou à une famille nécessiteuse. Il brandissait les certificats de garantie de vente et d'achat comme preuve. Je pris les billets de 100 euros avec ravissement et, après voir bu plusieurs bières à la terrasse d'un café, je décidai d'aller voir un avocat pour mon histoire de garde de gamin.

       L'utilitaire avait été entièrement vidé de son petit trésor. N'empêche que le lendemain matin, il s'était de nouveau rempli, cette fois d'une collection de livres, de plusieurs classeurs bourrés de timbres, plus un sachet de pièces qui ressemblaient à des doublons espagnols. Je pris deux verres de scotch, coup sur coup, tournant et retournant dans mon crâne en ébullition l'étrangeté du phénomène.

       L'antiquaire me sourit, quelques jours plus tard, devant cette manne inattendue. Bien entendu il négocia avec pugnacité et je finis par lâcher le contenu du Van pour une somme qui me sembla conséquente, mais qui lui arracha un grand sourire, preuve que je n'y connaissais rien.

       Ma situation financière s'améliorant sacrément, l'avocat, largement rétribué, s'occupa sérieusement de mon dossier et, cette fois, je sus que je tenais le bon bout. J'envisageais de déménager de mon bête appartement pour louer ou, pourquoi pas? acheter une maisonnette dans laquelle Bastien et moi coulerions des jours heureux.

       Un matin, je ne découvris qu'une boîte assez longue, posée en plein milieu de l'utilitaire. Elle contenait un fusil d'assaut modifié pourvu d'une lunette, d'une détente modifiée, d'une crosse plus ergonomique  et d'un bipied. Je savais que ce fusil tirait en semi-automatique.... Je n'eus pas besoin d'ouvrir l'enveloppe pour savoir à quoi il allait me servir. 

       N'avais-je pas été, du temps de mon engagement dans les Forces Spéciales - avant que je sois éjecté de l'Armée comme un malpropre pour une stupide bagarre -, un redoutable sniper?


    ***
    "Pendant qu'ils sont occupés à croire qu'ils vont
    ferrer un quelconque poisson, faisons nos
    recherches secrètes de filon d'or dont m'a
    parlé mon pote SDF..."


    Winter on the Moscow River, 1929
    photo by G. Petrusov

    ***

    "Un bâton? Cadeau?
    - Non merci, sans façon, je suis
    non violent et...
    - CHTOKK!!"




    ***

    "Oui, oui, je suis partisane de cette nouvelle
    mode... Certes, elle comporte beaucoup de
    métal, mais elle tient bien au corps..."


    photo by Arkady Shaikhet

    ***
    "Ça veut dire quoi, ça, exactement,
    quand y'en a pour 1 y'en a pour 2?"


    photo by Otto Kadlecsovics

    ***
    Jacques Damboise

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (SOURIS A LA VIE
    MÊME SI ELLE NE TE RÉPOND PAS)

    @@@

    "Ma maîtresse est corrompue jusqu'à la petite culotte...
    Elle a tout fait pour que je sois déclaré vainqueur de
    ce trophée du plus beau chien-chien humoriste...
    Quelle pitié"


    Corruption : 
    le Premier ministre Rajoy mis en difficulté

       (...) Les quatorze pages manuscrites où Luis Bárcenas Gutiérrez [ancien trésorier du Parti populaire (PP)] a enregistré pendant dix-huit ans les secrets comptables du PP ont mis le parti, qui gouverne l’Espagne [depuis 2011] et détient le pouvoir dans la majorité des communautés et des mairies, dans une situation délicate, alors que le pays traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. 

       Mariano Rajoy, président du PP [et chef du gouvernement espagnol] figure, avec les dirigeants qui se sont succédé depuis 1990, dans les notes de Bárcenas et c’est toute la hiérarchie du parti qui est soupçonnée d’avoir reçu des sommes d’argent illégales, des dons non autorisés par les règles du financement des partis politiques, et d’avoir entretenu des relations avec des hommes d’affaires impliqués dans des scandales de corruption. En privé, les dirigeants du PP s’insurgent contre l’homme qui tenait leurs comptes : “Bárcenas est un imposteur qui a escroqué le parti pendant toute cette période.” 

       En public, ils préfèrent mettre en doute la véracité de la comptabilité parallèle de l’ancien trésorier, attaquer El Paíspour avoir publié l’information tout en évitant de s’en prendre directement à Bárcenas, un homme encore très dangereux. Et d’ailleurs, le principal intéressé, Mariano Rajoy, n’a pas eu la moindre parole désobligeante à son égard. (...)

    Lire sur:


    @@@

    "Mais enfin, Chérie, c'est ridicule...
    Ce n'est pas ce que tu crois..."


    She Set Him Up For The Murder Crown!
    A Phantom Books edition can be seen here

    @@@

    "Votre mission, si vous l'acceptez, sera d'accepter
    un boulot sous-payé où vous serez considérées
    comme des boniches mais où vous prétendrez
    que jamais vous n'avez été si heureuses... Même pas
    quand vous étiez enceintes..."


    Bac pro et plans sociaux
    Emmanuel Davidenkoff
    Directeur de la rédaction de l'Etudiant 
    et chroniqueur sur France Info

       (...) Peut-on réellement promouvoir l'enseignement professionnel quand, matin et soir, radios et télévisions égrènent la triste litanie des plans sociaux qui touchent les industries de main d'œuvre ? Peut-on, sérieusement, demander à des parents licenciés après vingt ans de loyaux services de vanter auprès de leurs enfants les vertus du monde du travail et leur transmettre les valeurs de dévouement, d'engagement et de fidélité que les employeurs disent attendre de leurs salariés ? Croit-on, sans même un sourire cynique au coin des lèvres, que les jeunes se précipiteront fleur au fusil vers des filières qui mènent, dans certains secteurs, à des métiers sous-payés, épuisants, précaires et socialement dévalorisés - au cas où ils l'oublieraient, faisons confiance, là encore, aux médias pour le leur marteler ?

       Contrairement à ce que l'assourdissant silence qui pèse sur l'enseignement professionnel pourrait laisser supposer, ce dernier a pourtant été nettement plus réformé que l'enseignement général depuis trente ans, comme le montrait, entre autres, Tant qu'il y aura des élèves, le documentaire d'Hervé Hamon. Ce dernier avait, vingt ans après, effectué le même tour de France des lycées. La voie générale, en tout cas dans les lycées bourgeois de centre ville, apparaissait sous des traits quasi inchangés. Tandis que les lycées professionnels semblaient avoir bénéficié d'une véritable cure de jouvence sous les effets conjugués des efforts de l'Education nationale (création du bac pro notamment) et des lois de décentralisation (les conseils régionaux, qui financent les lycées, ont investi). De nouvelles étapes viennent d'être enclenchées : bac pro en trois ans, accès facilité des bacs pro en BTS (les effectifs ont doublé dans l'académie de Bordeaux, ils augmentent à Aix-Marseille où les bacs pro représentent 30% des effectifs de BTS, etc.).

       Manquent trois ingrédients, essentiels, pour que la mayonnaise prenne. D'abord aider les équipes enseignantes, fortement, à affronter les conséquences pédagogiques du raccourcissement du bac pro : réaliser en trois ans ce qu'on avait parfois du mal à faire en quatre, ce n'est pas rien ; tout comme, en BTS, accueillir des élèves qui n'ont pas bénéficié du même socle que leurs camarades des bacs technologiques et généraux. Ensuite cesser de traiter la question de manière autocentrée. Aucun "grand service public de l'orientation", aucun "guichet unique d'information", aucune procédure informatisée admission-post bac, rien de tout cela ne convaincra les jeunes qui ne le souhaitent pas de se diriger de manière positive et volontaire vers la voie professionnelle. (...)

    Lire sur:
    @@@
    Luc Desle

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHEMIN DE LA VÉRITÉ 
    NE SERA JAMAIS UNE AUTOROUTE)

    @@@

    (Grande enseigne embarquant ses bénéfices pour ne pas
    les payer dans le pays où elle est installée)


    Comment Ikea 
    réduit ses impôts en France
    Jamal Henni | Nina Godart

       (...) L'évasion fiscale est dans le collimateur du G20. Les ministres des Finances du G20, lors de leur réunion ce week-end à Moscou, vont se pencher sur la question, et notamment examiner le rapport publié sur le sujet par l'OCDE, mardi 12 février

       Ce rapport montre que l'optimisation fiscale est aussi pratiquée par des entreprises traditionnelles vendant des biens matériels. Un des champions du monde dans ce domaine est Ikea, qui utilise toute une palette d'outils de défiscalisation ayant bien peu de rapport avec la vente de meubles... 

       Ainsi, la filiale française fait un usage intensif de la loi Girardin, qui permet de déduire de ses impôts effectués les investissements en outre-mer. Une filiale d'Ikea France, Finvest, détient six centrales photovoltaïques à La Réunion; un ferry assurant des liaisons maritimes en Nouvelle Calédonie; un ensemble de villas à Tahiti baptisé "les Jardins de Paea"; et enfin des parts dans le navire méthanier M32 appartenant à GDF. 

       Une autre filiale, Finpart, a investi dans le câble sous-marin Honotua qui relie Tahiti à Hawaii. (...)

       "Il est rare qu’une entreprise industrielle utilise de la défiscalisation en outre-mer", indique Hervé Israel, avocat associé chez Holman Fenwick Willan.

       Mais Ikea profite aussi des incitations fiscales liées aux énergies renouvelables, même si ces investissements ont officiellement un but écologique. Il s'est ainsi offert trois fermes d'éoliennes dans l'Aisne et l'Indre, et des panneaux photovoltaïques. Ceci permet en outre au fabricant de meubles de vendre à EDF l’énergie ainsi produite avec un surcoût.

       Last but not least, une dernière filiale, Apollo Finance II, détient... un Airbus A 340, utilisé par Air France via un crédit bail. Le montage est construit de telle sorte que cette filiale génère des pertes opérationnelles, réduisant ainsi la rentabilité du groupe. 

       Au total, selon les comptes, ces différentes filiales de défiscalisation ont permis à Ikea France de réduire l'impôt sur les bénéfices de 34,7 millions d'euros sur l'exercice clos fin août 2010, puis de 35,6 millions d'euros sur l'exercice suivant. (...)
    Lire sur:

    @@@

    (L'arpenteur de rêves enfouis en pleine action)


    Moebius - “The Gold Digger” - First page - Project for AEdena Editions

    @@@

    (Face aux Indiens, le gouvernement brésilien prenait toujours 
    ses conseils auprès d'experts de la concertation)


    Les Indiens de Rio 
    veulent garder leur musée
    Diana Brito 
    de São Paulo 

       (...) Les propositions du gouvernement de l’Etat de Rio n’y changeront rien. Les Indiens qui occupent depuis 2006 l’ancien musée de l’Indien sont bien décidés : personne ne les convaincra de quitter leurs ocas [paillotes traditionnelles] construites autour de l’ancien musée. 

       Leur motivation est simple : pour eux, ce site voisin du stade de Maracanã est un emplacement commercial de premier choix. Les touristes qui se rendent au grand stade de Rio passent généralement par la zone qu’occupent les Indiens [le bâtiment colonial de l’ancien musée et les baraquements construits autour] et leur achètent au passage les objets d’artisanat qu’ils confectionnent. 

       Le mouvement s’est essoufflé depuis que les travaux ont commencé dans le stade, mais la perspective de bonnes affaires pendant la Coupe des confédérations [du 15 au 30 juin], et surtout pendant le Mondial 2014, remotive le groupe. “C’est le point de vente d’artisanat le plus important pour les Indiens du pays, en raison de la fréquentation du quartier”, assure Arão Araújo Filho, président du Conseil national des droits indigènes et un des avocats des Indiens. (...)

       Le gouvernement carioca de Sérgio Cabral (PMDB, Parti du mouvement démocratique brésilien) entend pourtant démolir le bâtiment. Lui aussi est motivé par la proximité du stade : il s’agit d’en faciliter l’accès. Pour le gouverneur, l’attitude des Indiens “est un acte politique marqué par la volonté d’empêcher quelque chose (quoi?) qui bénéficierait à des millions de Brésiliens” (une fois encore les méchants indiens face aux millions de Blancs?). (...)


    @@@
    Benoît Barvin

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SOURIRE EST LA PORTE
    DE L’ÂME)

    °°°
    "Tu n'es pas indien?
    - Non, gay...
    - Ouf, tu me rassures..."



    Couple : 
    les amours impossibles

       (...) On connaît la chanson, elle est vieille comme le monde. Deux jeunes gens tombent amoureux mais tout les oppose : leur pays, leur religion, leur clan. Les plus grandes œuvres sont nées de ces tragédies intimes, deL’Iliade à Roméo et Juliette en passant par Heer Ranjha en Inde. Mais que se passe-t-il maintenant que les Etats et la géopolitique s’en mêlent ? Eh bien, on continue à se battre pour s’aimer, et parfois, comme en Inde, on saisit la justice (voir plus bas).

       En Israël (Lire cet article) et aux Etats-Unis (Lire cet article), on en vient à se cacher, on essaie en même temps de mobiliser l’opinion. Les risques peuvent être grands et l’attente longue, comme pour ce couple écartelé entre la Norvège et le Liban qui a dû attendre une quinzaine d’années pour être réuni (Lire cet article). Mais, heureusement, les histoires d’amour ne finissent pas toujours mal. (...)

    (...) (Inde)

       (...) Au début, leur relation était professionnelle : il y a sept ans, la Pakistanaise Masooma Syed et l’Indien Sumedh Rajendran ont créé une résidence d’artistes à New Delhi. Quand ils ont commencé à éprouver des sentiments l’un pour l’autre, ils se sont débrouillés pour passer du temps loin de leur région d’origine, à Manchester, à New York ou au Sri Lanka. C’est là qu’ils ont contracté un mariage bouddhiste, court-circuitant leurs religions respectives. Deux ans plus tard, ils officialisaient leur union par un mariage civil devant un tribunal de New Delhi. Finalement, la femme de Lahore et l’homme du Kerala ont installé leur couple près de New Delhi. “Qu’on se réveille ici ou à Lahore, la vie est la même”, affirme Masooma, 39 ans, qui se sent désormais chez elle. 

       Depuis la création du Pakistan, en 1947, les mariages entre Indiens et Pakistanais ont toujours existé. Ce qui est nouveau, c’est que ces unions ne sont plus étroitement encadrées par la famille ou la communauté. Ces couples qui se rencontrent pendant les vacances, dans une université étrangère, au travail ou même sur la Toile ne se laissent plus décourager par le fait que non seulement ils sont originaires de pays en conflit prolongé mais qu’ils ne partagent ni la même langue, ni le même environnement, ni la même religion. 

       La plupart des couples indo-pakistanais préfèrent pourtant vivre dans des pays tiers, même si un nombre non négligeable d’entre eux choisissent la voie plus difficile en s’installant sur le sous-continent. Cela les amène à se rendre compte que la principale difficulté dans leur vie de couple mixte n’est pas de se faire des amis, de s’adapter à une nouvelle culture ou de gagner la confiance d’une belle-mère. Leur problème, ce sont plutôt les Etats et les implacables régimes de visas en vigueur dans les deux pays, qui ne font aucune concession aux histoires d’amour transfrontalières. (...)



    °°°
    "Si je m'occupe bien de cette réfugiée?
    Que je veux! Elle a droit à une
    nouveau carton chaque semaine..."



    °°°
    "8... 9... 10: Out!"




    (Le méchant banquier de Wall Street 
    venait de se prendre une terrible gauche...
    dans mes rêves, hélas)

    °°°
    Face à Wall Street, 
    finies les gentillesses (?)
    Matthew Yglesias

       (...) La Securities and Exchange Commission (SEC) s’apprête à accueillir un nouveau shérif. Ancienne procureure fédérale du District sud de New York (soit, en gros, Manhattan), Mary Jo White a été choisie fin janvier pour remplacer Mary Shapiro à la tête de la SEC. Et les débats n'ont pas tardé: cette nomination doit-elle être lue comme un signe d'une plus grande sévérité ou, au contraire, d'une plus grande complaisance à l'égard de Wall Street?(...)

       (...) Le problème, c'est que White a perdu son poste de procureure avec l'investiture de George W. Bush, pour entrer dans le privé en tant qu'avocate pénaliste. Et être avocate pénaliste à Manhattan, un emploi socialement respectable et financièrement rémunérateur, cela implique tout un tas de clients issus de Wall Street et une bonne dose de virulence contre une régulation financière gouvernementale jugée trop excessive. (...) 

       (...) Mais au lieu de se demander qui est la «vraie» Mary Jo White et de craindre d'éventuels renvois d'ascenseurs, mieux vaut comprendre que l'impact d'une expérience professionnelle dans le secteur public est plus qu'équivoque. L'ancien Secrétaire du Trésor, Timothy Geithner, avait globalement tous les antécédents professionnels que les anti Wall Street estiment nécessaires chez un régulateur financier. Quasiment toute sa carrière s'était déroulée dans le secteur public et son passage dans le privé n'avait impliqué aucun lien direct avec les grandes institutions financières.(...)

        (...) Jusqu'à présent, on peut dire que l'administration Obama a cherché à ménager la chèvre et le chou. Le président a voulu réviser de fond en comble le système de régulation, et a créé une nouvelle agence fédérale, le Consumer Financial Protection Bureau (CFPB). Mais tout en élaborant les règles de demain, le gouvernement s'est engagé sur la voie du sauvetage et de la réparation du système. Soit beaucoup de renflouages et de souplesse réglementaire, et pas des masses de sanctions.

        L'ère Geithner aura permis de mettre fin à la panique financière, et ce genre d'exploit ne s'obtient pas en bourrant les prisons de patrons de banques. Dans un récent numéro, l'émission Frontline soulignait l'absence remarquable de poursuites pénales fédérales liées à la crise financière. Lanny Breuer, futur ex directeur de la division criminelle du Département de la Justice, y sortait l'excuse pathétique que de tels dossiers sont difficiles à monter. Ce qui est vrai, mais son équipe est loin de s'être foulée pour les monter.

       Avec une nouvelle présidente de la SEC, un nouveau Secrétaire du Trésor, une vacance à la division criminelle et des sénateurs républicains faisant tout leur possible pour dissoudre le CFPB, il est temps pour Obama d'y aller franco.(...)

    Lire l'article sur:


    °°°
    Benoît Barvin

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'ATTENDS PAS LA VERTU,
    PRATIQUE-LA)

    +++
    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (72)
    pcc Benoît Barvin

    Mouche

       Délicatement, elle se promène sur ta hanche... Elle s'arrête, elle se nettoie les yeux avec ses pattes antérieures, comme si elle réfléchissait sur la conduite future à tenir... Elle avance avec précaution, se demandant si elle risque quelque chose. Que ta main s'abatte sur elle, par exemple. Mais tu as toujours aimé les mouches, Macha, toujours. 

       Je me rappelle de ce premier été, au bord de l'océan, où notre demeure fut envahie d'une myriade de ces diptères et où, furieux, je m'apprêtais à les massacrer à coups de vaporisateur. Tu t'es insurgée, disant que non seulement le produit était toxique pour nos poumons, mais que ces mouches étaient des créatures de Dieu et qu'à ce titre, elles-aussi, avaient le droit de vivre...

       La peur de cet insecte à ton encontre est donc pathétique. Si tant est qu'elle possède une conscience, la petite bestiole... D'autant plus qu'elle ne semble pas savoir que la chair appétissante sur laquelle elle s'est posée appartient à une spécialiste de son espèce: la mouche domestique. Macha s'est en effet prise d'une telle passion pour la "musca domestica" qu'elle a rapidement envahi la bibliothèque de livres savants consacrés à cette catégorie d'insectes. Elle a passé presque tout son temps à l'étude, se fournissant d'un certain nombre de mouches auprès de professionnels de la région, relevant les différences entre la petite mouche domestique, ou "Fannia canicularis" et la mouche charbonneuse, ou "Stomoxys calcitrans" capable, elle, de piquer.

       J'ai moi-même participé à ses recherches car Macha me payait en nature. Et je dois avouer que cette "nature"-là était brûlante et passionnée. Seul inconvénient, elle ne s'envoyait bien en l'air que si, dans la pièce, vrombissaient des centaines de ces insectes. Mon amante prétendait que le bruit de leur vol, que le frôlement de leurs ailes, que les titillements fugaces de leur minuscule trompe augmentaient ses sensations.

       Au début je n'ai rien dit. J'ai obéi à ses désirs un rien risibles, car Macha était endurante, inventive... et riche, aussi, c'est un paramètre qui compte. Une richesse héritée d'un vieux mari qui avait eu le bon goût de décéder rapidement, en lui laissant une plantation sous les tropiques. Je me suis également pris d'affection pour cet ordre des "dipteras", dont le cycle de vie n'excède pas 19 jours. J'ai rapidement tout su à propos de leur mode de reproduction. 

       J'ai appris, par exemple, que la femelle ne s'accouple qu'une seule fois, qu'elle stocke le sperme afin de l'utiliser pour plusieurs pontes d'œufs. A l'image des humains - à moins que ce ne soit l'inverse - les mâles sont territoriaux. Eux aussi défendent un certain territoire contre l'intrusion d'autres mâles et cherchent à monter toute femelle qui entre sur cette aire spatiale leur appartenant. Bien sûr, la ponte, les milliers d'oeufs, les larves qui en sortent, leur mode de mutation, leur transformation finale en mouche domestique, j'ai tout appris au contact de Macha. 

       Cet intérêt qui croissait à leur contact semblait aspirer celui que j'avais éprouvé pour Macha, finalement une belle garce, une "Marie couche-toi là" de la pire espèce. Ne l'ai-je pas surprise, la semaine dernière, à se faire bourrer par un boy de la plantation, et quand elle m'a aperçu, cette roulure ne m'a-t-elle pas proposé de les rejoindre... 

       Je pense que j'ai su tout de suite ce qui allait lui arriver. Ce matin, je lui ai mitonné un délicieux jus d'orange à la strychnine. D'ordinaire je fais à Macha une piqûre de ce stimulant du système nerveux central, juste avant que nous baisions. Cette fois-ci, j'ai mis la dose dans la boisson que j'ai fortement sucrée. Comme ma maîtresse se méfiait - ne m'a-t-elle pas demandé de goûter avant elle car, paraît-il, je la regardais "comme un chacal observe sa proie" -, je la menaçais d'une arme.

       Ses convulsions ont duré un moment. Pendant ce temps, j'étais occupé à choisir avec soin les mouches qui allaient l'accompagner dans son agonie. J'ai opté pour les banales mouches domestiques, car j'aime beaucoup ces insectes d'apparence paisible. C'est, en quelque sorte, un hommage que je rends à ma future ex-maîtresse qui me laisse la propriété, par testament fait au tout début de son empoisonnement - alors que je prétendais lui donner un antidote si elle obéissait à mes ordres.   

       Plus tard, lorsque son cadavre commencera à pourrir, il sera temps d'envoyer à la curée la "Calliphora vomitoria", autrement dit la mouche bleue. Une espèce dont j'attends, avec impatience, d'étudier le curieux comportement...


    (L'auteur remercie l'Encyclopédie libre Wikipédia, sans qui...)

    +++

    "Oh Mon Dieu, non! Etre dans la Lumière,
    comme ça, c'est trop... C'est trop...
    J'ai pas l'habitude et...
    - Crétin, je fais rien que régler mes éclairages!"


    +++

    (L’Écrivain public devait savoir écrire
    sur n'importe quel support)


    +++

    (Depuis la mort de son papa Dogson,
    la petite Alice tourne mal)


    +++

    ("L'Homme qui tire la langue devant un flingue chargé"
    a eu une carrière météorique)


    +++


    +++
    Jacques Damboise

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE A DES MILLIONS
    DE VISAGES)

    °°°
    (Chaussures Goodyear spécial départ précipité.
    Existe aussi pour femmes...)



    FRANCE 
    “La principale préoccupation de Goodyear, 
    ce sont ses actionnaires”
    Ana Navarro Pedro, 
    correspondante de l’hebdomadaire 
    portugais Visão

       / Courrier international – Quelles réflexions vous inspire l’annonce de la fermeture prochaine de l’usine d’Amiens ?

       Ana Navarro Pedro – C’était attendu. Goodyear, qui est une entreprise américaine importante, la première de son secteur, a fait depuis 2001 ses ajustements face aux fluctuations du marché en réduisant les coûts. Son but premier, c’est de privilégier la rémunération des actionnaires et, pour ce faire, de baisser la masse salariale. Dès 2007, elle avait annoncé qu’il y aurait des licenciements en Europe. Est-ce une bonne stratégie ? Y aurait-il d’autres façons de faire ? Là-dessus, le débat est ouvert. 

       / La position de la CGT a été beaucoup critiquée. Qu’en pensez-vous ?

       La CGT a refusé les offres de flexibilité – en matière de salaire, de temps de travail – et pour cela elle est montrée du doigt. En France, les négociations syndicales se déroulent souvent dans le rapport de forces. On ne sait pas exactement ce qui a été proposé aux syndicats à l’usine d’Amiens, mais, aux Etats-Unis, des organes d’information aussi sérieux que The Wall Street Journal ou Bloomberg News ont souligné que les accords de flexibilité proposés aux salariés n’avaient pas des objectifs très clairs. Cela dit, dans l’affaire française, il ne s’agit pas de désigner un coupable : il faut juste se rappeler, comme le dit l’expression anglaise, qu’“il faut être deux pour danser le tango”. 

       / Le candidat Hollande avait promis une loi pour interdire les licenciements boursiers. C’était irréaliste ? 

       D’abord, il faut noter que l’expression “licenciements boursiers” n’existe qu’en France. Promettre une loi qui les interdirait, c’est faire comme s’il n’y avait que des entreprises cantonnées aux frontières de l’Hexagone ; et le gouvernement ne pourrait être qu’embarrassé face aux conséquences d’une telle initiative législative si elle devait voir le jour. Il serait plus intéressant de chercher à en finir avec l’impunité des directions ou des décideurs en cas de mauvaise gestion, de pronostics erronés. La plainte que le ministère de la Justice américain va déposer contre Standard & Poor’s me semble aller dans la bonne direction.(...)



    °°°
    "Che grois, bédide Française, 
    que ch'ai drouvé un endroit
    où fous zerez à fôtre aize...
    Un bédit réduit où on né fous endendra plus!"

    Babette s'en va-t'en guerre

    °°°
    (Le modèle allemand avait du plomb dans...
    heu... le pneu)


    Le modèle allemand n’est pas soutenable
    Pierre Khalfa

       (...) L’Allemagne a mené depuis les années 2000 une politique d’austérité généralisée et une remise en cause frontale des droits sociaux (lois Hartz) impulsées par le gouvernement Schröder. Elles ont notamment abouti à une baisse des salaires réels et à une forte augmentation de la précarité du travail. Entre 2003 et 2010, le pouvoir d’achat du salaire médian a baissé de 5,6 %, mais de 12 % pour les salariés les moins bien payés, et plus 15 % de la population allemande vit en dessous du seuil de pauvreté. Entre 2000 et 2007, la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé d’environ 5 points. La proportion des bas salaires est passée de 18,7 % en 2006 à 21 % en 2010, avec une montée très importante des contrats de travail atypiques (CDD, temps partiel, intérim) qui occupent un quart des salariés. Plus de 2,5 millions de salariés travaillent pour moins de 5 euros l’heure. Les conventions collectives ne couvraient en 2008 que 40 % des salariés et sont de plus en plus affaiblies par des dérogations négociées dans les entreprises.

       Cette réalité constitue la face cachée du modèle économique allemand. Ce dernier est basé sur les exportations qui représentent près de 50 % du PIB du pays contre environ 30 % au Royaume Uni, en Italie ou en France. Or une part très importante de ces exportations se fait dans l’Union européenne. L’Allemagne réalise 83 % de ses excédents commerciaux dans ses échanges avec les autres pays de l’Union européenne. Les excédents commerciaux de l’Allemagne ont donc comme contrepartie les déficits commerciaux des autres pays de l’Union.

       Les gouvernements européens veulent imposer ce modèle exportateur à toute l’Europe : favoriser les exportations en comprimant les coûts pour gagner des parts de marché à l’export. Mais cette logique est prise dans des contradictions dont elle ne peut sortir. En effet, l’essentiel des relations commerciales des pays de l’Union européenne a lieu à l’intérieur de l’Union. Les clients des uns sont les fournisseurs des autres et les déficits des uns font les excédents commerciaux des autres. Vouloir, dans cette situation, que tous les pays copient le modèle allemand et se transforment en exportateurs est impossible. 

       La contraction de la demande interne dans tous les pays, produite par la réduction des coûts salariaux et les coupes dans les dépenses publiques, pèse sur le commerce extérieur de tous. Où exporter lorsque tous les pays réduisent leur demande ? La baisse de la demande interne ne peut qu’entraîner une réduction des exportations et aboutir à une récession généralisée. C’est la situation actuelle en Europe qui voit même l’Allemagne aujourd’hui touchée par la contraction économique. Socialement destructeur, le modèle allemand est économiquement irréaliste et sa généralisation impossible.(...)



    °°°
    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE TEMPS VAQUE A SES OCCUPATIONS.
    FAIS DE MÊME)

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    "C'est elle, Monsieur le Juge! C'est elle qui a voulu!
    - Hem... Voulu quoi? 
    - Heu... Je sais pas... Mais ça m'a fait
    tellement peur que je... je..
    - Vous vous enfoncez, Jeune Homme..."


    Une réforme de la justice 
    qui inquiète les victimes de viols
    Iulia Badea-Guerité 
    Courrier international |

       (...) A partir de ce 1er février, la justice roumaine n'acceptera plus de porter une affaire devant les tribunaux si les plaignants ne fournissent pas au préalable la preuve de leur passage devant un médiateur. Concrètement, la justice demandera systématiquement une confrontation entre le plaignant et le coupable présumé, en présence d'un médiateur assermenté, avant d'entamer une quelconque procédure. Cela peut permettre de régler le litige à l'amiable ou par une transaction financière.

       Cette rencontre constitue une preuve de la volonté de la victime et du suspect de trouver une solution à l'amiable. Cette décision fait enrager les organisations non gouvernementales féministes, qui craignent une diabolisation des victimes, en particulier celles ayant subi un viol.

       "Pourquoi les victimes d'un viol devraient-elles recevoir le conseil de pardonner à leur agresseur ?" se demande ainsi România Libera. Le quotidien fait néanmoins remarquer que cette mesure peut être utile en cas de conflits mineurs entre deux parties, car elle désengorgerait les instances débordées par les procès. Mais "elle pose un grand problème dans certains cas pénaux, car elle obligerait les victimes, parfois à la suite d'un viol ou d'une agression domestique, à accepter que leur agresseur tente, moyennant de l'argent, de les convaincre de ne pas porter plainte". (comme dans certains procès New-Yorkais?) (...) 

       (...) Un "problème" sur lequel ne revient pas l'initiatrice de cette loi, la députée libérale Alina Gorghiu, qui défend son texte dans les colonnes de România libera : "La médiation peut soulager le système judiciaire roumain ou bien les instances qui délibèrent parfois pendant de longues années avant qu'une décision ne soit rendue", rappelle-t-elle. Et d'ajouter que "la médiation peut aussi permettre de trouver une solution rapide à des conflits parfois simples à résoudre, comme certains divorces ou partages de biens (qui sont à mettre sur le même plan que les viols, donc?. De plus, je ne trouve pas cette procédure dérangeante, surtout qu'elle est gratuite !"

       De ce point de vue, clament les ONG, la médiation est gratuite, certes, mais imposée. Pour le site généraliste CriticAtac.ro, c'est le caractère obligatoire qui rend cette loi "hallucinante". "Le problème n'est pas que la nouvelle loi permette d'"acheter" son innocence et mette un prix sur le viol. Ni qu'elle soit taxée d’inconstitutionnalité. Le vrai problème de cette loi est son caractère obligatoire, car, pour un être humain quelconque, s'il y a obligation, il s'agit forcément de quelque chose de malsain." Comme le rappelle CriticAtac, "le viol lui-même représente un déséquilibre de pouvoir : je peux t'obliger à te soumettre. C'est hallucinant de savoir cela et d'obliger la victime à passer par ces procédures", en oubliant "que le rôle de l'Etat est de protéger le citoyen, de combattre l'inégalité et de respecter sa liberté". (...)

    Lire sur:

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    (L'éradicateuse des médiateurs en avait repéré un)


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    "Les gouttes de pesticides ne passeront pas par nous...
    - Ni aucune goutte, d'ailleurs...
    - Hihihi... Coquinou..."

    Comment Bruxelles veut protéger 
    les abeilles sans bannir les pesticides
    Angela Bolis

       (...) La Commission européenne a annoncé, jeudi 31 janvier, une série de restrictions concernant trois pesticides, suspectés par l'Agence européenne de la sécurité des aliments (EFSA) d'accroître la mortalité abeilles. Ces trois néonicotinoïdes – le Clothianidin, l'Imidacloprid et le Thiametoxam, omniprésents dans l'agriculture sous les noms, par exemple, de Cruiser ou de Gaucho – pourraient voir leur usage limité au sein de l'Union européenne pendant deux ans, à compter du 1erjuillet, si les Etats membres valident les mesures proposées par Bruxelles.

       La Commission avait déjà annoncé qu'une "interdiction totale ne serait pas justifiée". Elle a finalement choisi de cibler uniquement les cultures attractives pour les abeilles pollinisatrices (le colza, le tournesol, le coton et le maïs) et non les céréales d'hiver, comme le blé ou l'orge. La Commission prévoit aussi de limiter leur usage aux professionnels, alors qu'ils ont largement fait leur entrée dans les jardins et les potagers des particuliers.

       Pour le moment, ce sont les Etats membres qui, chacun de leur côté, ont pris des mesures contre ces substances. Comme la France, qui a retiré l'autorisation de mise sur le marché du Cruiser en juillet, accusé d'égarer les abeilles, qui meurent de ne jamais retrouver leur ruche. S'il est banni des champs de colza, ce produit est toutefois encore autorisé dans ceux de maïs. L'Italie et l'Allemagne interdisent quant à eux ces trois pesticides pour le maïs, les Pays-Bas les ont exclus des cultures qui attirent les abeilles, tandis que la Slovénie les a totalement proscrits.(...)

       La proposition formulée à Bruxelles a suscité de sérieuses réserves de la part de plusieurs pays, notamment l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne. En France, la confédération paysanne a jugé "scandaleux" que les restrictions de ces pesticides ne concernent que certaines cultures. Le syndicat dénonce une proposition "qui indique une totale méconnaissance de la question", à moins "qu'il ne s'agisse encore une fois de défendre les intérêts industriels" (on parie?).

       Le fait que ces interdictions ne ciblent que certaines cultures, et pour une durée de deux ans seulement, est aussi dénoncé par l'Union nationale de l'apiculture française, qui prône l'interdiction totale de ces néonicotinoïdes. Son président,Olivier Belval, qualifie la mesure de "complètement inefficace" dans ces conditions, même s'il s'agit d'un "premier pas", "attendu depuis une vingtaine d'années".

       En effet, ces pesticides ont la particularité de persister pendant des années dans la terre. Ainsi, si un agriculteur traite son champ pour son blé d'hiver, le produit sera toujours bien présent dans le sol au printemps, pour sa nouvelle culture. En outre, explique Olivier Belval, les plantes, en transpirant, concentrent ces substances toxiques dans les gouttelettes qui perlent au bout de leurs feuilles – la guttation. Or les abeilles puisent dans ces gouttelettes  riches en sucre et sels minéraux, mais aussi en pesticides, pour boire et ramener, chaque matin, de l'eau à la ruche. Autre source d'exposition : les pesticides présents dans les poussières sont emmenés par le vent et déposés sur les fleurs butinées par les abeilles à des kilomètres des champs traités. (...)

    Lire la suite sur:



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    Benoît Barvin   

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TES PENSES BUTINENT
    LA BEAUTÉ DU MONDE)

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    "Ouah! Trop facile la réponse... Je gagne quoi?"

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    Les éditocrates contresignent 
    l’accord MEDEF-CFDT
     Frédéric Lemaire

       (...) Le 11 janvier, les organisations patronales et trois syndicats (CFDT, CFE-CGC et CFTC) ont conclu un accord sur la prochaine réforme du marché du travail, au terme d’une négociation commencée en octobre dernier. L’enjeu était important, puisque le gouvernement avait annoncé qu’un éventuel accord entre « partenaires sociaux » serait transcrit dans la loi. 

       Dans la presse, la signature de l’accord a été quasi-unanimement acclamée. Pour les habituels prescripteurs d’opinion l’accord serait « gagnant-gagnant », « audacieux », ou encore « une bouffée d’air au dialogue social »… Pourtant le texte est loin de faire l’unanimité, notamment parmi les syndicats .

       Compte tenu de l’importance et de la technicité du texte, un véritable travail d’information aurait été bienvenu, explicitant les subtilités de l’accord et les positions en présence. Mais, c’est hélas coutumier, l’information a cédé le pas au copié-collé des « éléments de langage » du gouvernement ; et aux commentaires, opinions, parti pris des éditocrates, qui, en toute suffisance, s’autoproclament juges de la « démocratie sociale »…

       « Plus de souplesse aux entreprises » et « plus de protection aux salariés », c’étaient les termes du gouvernement pour qualifier la réforme du marché du travail censée résulter des négociations entre organisations patronales et syndicales, lancées le 4 octobre 2012. Cette présentation de la réforme suggère qu’elle opèrerait un équilibre délicat, « gagnant-gagnant », entre les intérêts des entreprises et ceux des salariés – selon des termes (« souplesse », « protection ») qui fleurent bon l’agence de com’.

       Que le gouvernement communique autour d’une de ses initiatives est une chose. Que les médias en reprennent unanimement les « éléments de langage » en est une autre… Car depuis l’AFP jusqu’à Reuters, Libération ou le Figaro, en passant par France Inter, RTL, France Télévisions, c’est la même rengaine : la réforme qui devrait résulter des négociations promet « plus de souplesse aux entreprises, et plus de protection aux salariés » (...) 

       Les éditorialistes, quant à eux, sont unanimes. « Un accord (presque) historique » titre Le Monde, pour qui « l’accord […] a l’imperfection de tous les compromis, mais il est équilibré, gagnant-gagnant » (12 janvier). Même sentence pour Libération, « les Cassandre ne manqueront pas de trouver bien des défauts à ce projet d’accord. Mais elles auront tort. Cette négociation […] apporte une bouffée d’air au dialogue social dans un pays au bord de l’asphyxie » (11 janvier).

       Pour Franz-Olivier Giesbert, du Point, « l’accord […] n’est certes pas parfait, mais il a au moins le mérite de sortir la France du formol social dans lequel elle trempe depuis Mathusalem, avec les résultats que l’on sait en matière de chômage » (10 janvier). Christophe Barbier, directeur de L’Express, étale quant à lui son art de la pédagogie : « la flexibilité, c’est la sécurité ! Il ne faut pas opposer la flexibilité et la sécurité. » (éditorial du 11 janvier sur iTélé).

       Les Échos, moins pédagogues sans doute, exultent : « la clef de ce compromis se trouve du côté de la flexibilité. À tel point qu’au lieu de parler de flexisécurité, il convient d’évoquer la sécuflexibilité. » Se payant, au passage, le gouvernement : « L’ironie est qu’il appartient à la gauche d’avaliser le mot même de flexibilité qu’elle rangeait dans la case de l’ultralibéralisme il y a un an. Mais, après tout, elle récusait également tout problème du coût du travail et toute idée de hausse de la TVA. »(...) 

       Mais Le Monde s’inquiète déjà de la fragilité des acquis de l’accord : « le plus dur est à venir : obtenir des élus socialistes le même respect de la démocratie sociale » (12 janvier). Une démocratie sociale qui a cela de sympathique qu’elle permet à trois syndicats minoritaires en termes de représentativité (au total, 38,7% aux dernières élections prudhommales) d’endosser un accord refusé par deux syndicats majoritaires (au total 49,7% aux dernières élections prudhommales).

       Libération annonce « que les partenaires sociaux, ou au moins une majorité d’entre eux, s’accordent sur une première négociation sociale, attendue depuis des années » (11 janvier). Une majorité dont le quotidien oublie de préciser qu’elle est, en termes de représentativité, minoritaire.

       Même oubli dans le Nouvel Observateur, qui annonce qu’« une majorité de partenaires sociaux a donné un avis positif, vendredi 11 janvier en fin de soirée, sur la signature de l’accord tant attendu sur la sécurisation de l’emploi, actant plus de droits pour les salariés et plus de flexibilité pour les entreprises. »

       Aux syndicats signataires, qui ont permis cet accord si précieux, la presse dresse unanimement des éloges : « les signataires ont courageusement pris le risque de la réforme au lieu de s’accrocher à un statu quo mortifère » explique Le Monde (12 janvier). « MEDEF et CFDT, fins stratèges d’un accord audacieux » titre l’article du Figaro du 13 janvier. Franz-Olivier Giesbert est à deux doigts d’adhérer à la CFDT : « Grâces soient rendues à la CFDT d’avoir fait la preuve, une fois de plus, de son patriotisme et de sa maturité en signant le projet » (Le Point, 10 janvier).

       Ces éloges n’ont d’égal que l’opprobre jeté sur les syndicats qui ont refusé de signer l’accord. Si la CGT s’y oppose, c’est par pur calcul interne croit savoir Le Nouvel Observateur « Le secrétaire général de la CGT, dont la succession a affaibli l’organisation, est soucieux de montrer les muscles. » (11 janvier).

       Pour Giesbert, la CGT et FO « décidemment hors d’âge » refusent l’accord par « logique boutiquière » (11 janvier) ; « C’est encore cet autisme français qui, cadenassant le pays dans l’archaïsme, l’a jusqu’à présent empêché d’accepter les solutions qui s’imposent en matière de compétitivité ou d’emploi. » (10 janvier)

       Pour Le Monde, c’est bien évidemment un mauvais pari : « ce compromis va légitimer le syndicalisme réformiste et le dialogue social, si bien que la stratégie de la CGT et de FO pourrait s’avérer perdante. »

       Dire « non » au projet du patronat n’est semble-t-il pas une option dans le « dialogue social » tel qu’il est conçu par les éditorialistes. « Il faut donc une nouvelle fois constater que la principale organisation syndicale française s’est mise hors du jeu de la négociation quasiment à l’instant où elle a démarré. C’est étrange, et pour tout dire condamnable » (Les Échos, 14 janvier). (...) (Sarko parti - et s'enrichissant - la Droite capitaliste est toujours vivante, la gueuse...)
    lire sur:


    °°°
    "A quoi je sers dans cette page?
    Ben, à faire joli, comme il sied 
    à une femme digne de ce nom..."



    °°°
    -Tu comprends? C'est comme ça qu'il faut
    mettre une moumoute... 
    Tu n'apprendras  jamais, Ma Chérie...
    - Ahem... Tu crois?
    - Oui. Il y a des choses que les femmes ne savent 
    pas faire... C'est inscrit dans les gênes, tu comprends?"


    L'équité salariale ?
    Mamanathome
       (...) Le constat :

       Tous temps de travail confondus, les femmes touchent 27 % de moins que les hommes, selon les données du ministère du travail (2010), 25% selon l'Insee. Cet écart est plus au moins grand selon la catégorie socio-professionnelle. Les inégalités salariales s'expliquent en premier lieu par l'importance du temps partiel féminin. Mais en ne prenant en compte que les salariés à temps complet, les femmes perçoivent toujours 19 % de moins que les hommes. Et même à poste et niveau de qualification équivalents, les femmes gagnent 10 % de moins que les hommes. Un constat appuyé fin février 2010 par une étude de l'Insee sur l'emploi en début de carrière, qui conclut que "pendant leurs six premières années de vie active, les hommes ont des salaires médians supérieurs de 10 % à ceux des femmes". (...)

       Les écarts salariaux s'expliquent principalement par trois facteurs :

       Les stéréotypes et les préjugés sociaux

       La société a longtemps reposé sur une division sexuelle des tâches, les femmes étant cantonnées dans leur rôle de mère et d'épouse au foyer, alors que les hommes occupaient largement le marché du travail. Cette division stéréotypée des rôles sociaux a eu des effets sur les salaires versés aux femmes. Pendant une très longue période, on a estimé qu'un homme, en tant que soutien de famille, devait recevoir un salaire plus élevé que celui d'une femme, considéré comme un revenu d'appoint.

       La ségrégation professionnelle

       Arrivées tardivement sur le marché du travail, les femmes se sont trouvées confinées dans des métiers et des professions qui se situaient dans le prolongement de leur rôle traditionnel de mère et d'épouse et qu'elles étaient pratiquement les seules à occuper. Ces emplois sont caractérisés, par exemple, par les soins donnés aux personnes et nécessitent des qualités dites féminines, telles que l'écoute, la minutie, la disponibilité et la compassion.

       La sous-évaluation des emplois féminins

       Certaines caractéristiques des emplois majoritairement occupés par des femmes sont soit ignorées, soit sous-estimées parce qu'elles sont considérées comme faisant partie des qualités dites féminines. Cette tendance a pour effet de sous-évaluer les salaires de ces emplois. (...)

    Lire sur:

    °°°
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées par nous-mêmes:

    (SUIS TON CHEMIN,
    PAS CELUI DE TON VOISIN)

    ***

    (Soldat attendant son départ pour l'Afrique Occidentale Française)


    L'Europe est peut-être 
    la dernière superpuissance (sans rire)
    Anne Applebaum

      (...) Ne riez pas! Je me rends bien compte qu’il y a un an encore, une telle déclaration aurait paru absurde. Je n’aurais certainement pas pu l’écrire au lendemain de l’opération libyenne de 2011, au cours de laquelle la France, la Grande-Bretagne et une dizaine d’autres nations se sont montrées à peine capables de soutenir une guerre rapide, qui n’impliquait aucun soldat sur le terrain, contre un régime impopulaire et mal armé. Des rapports qui n’ont pas été vérifiés exposaient à l’époque que les Français, à cours de bombes, en étaient réduits à larguer à la place des blocs de béton. Sans les renseignements et la coordination fournis par les navires de guerre, les avions américains et la CIA, les avions français n’auraient même pas su où les lâcher.(...)

       (...) Et pourtant nous voilà en 2013, à regarder les forces aériennes et les soldats français venir à la rescousse du gouvernement du Mali autrefois démocratique [avant le coup d’Etat militaire de mars 2012, NDT], luttant pour sa survie contre une insurrection d’islamistes fanatiques. En outre, cette intervention française jouit (pour le moment) d’un vaste soutien national. Bien que la logistique des opérations, leur préparation et leurs objectifs finaux aient fait l’objet de diverses critiques publiques, presque personne en France ne remet en question la nécessité d’une intervention. Presque personne ne demande même «Pourquoi la France?». 

       Les Français éprouvent un sentiment postcolonial particulier à l’égard de l’Afrique francophone (ainsi que, à en croire un ami à moi, envers la musique malienne) où ils sont intervenus militairement plus de 40 fois depuis 1960.

       Mais cette fois, le contexte est différent. L’objectif n’est pas (pas entièrement en tout cas) de mettre en place un régime fantoche pro-français mais de bloquer l’avancée d’al-Qaida au Maghreb islamique(Aqmi), cette organisation violente qui alimente l’insurrection malienne, également responsable de la prise d’otages d’un complexe gazier algérien à la mi-janvier.

       En d’autres termes, les Français sont au Mali pour combattre une organisation terroriste internationale susceptible de faire des dégâts dans toute l’Afrique du Nord et peut-être même au-delà. Il n’y a pas si longtemps, ce genre d’organisation terroriste internationale déclenchait des réunions d’organisation urgentes au Pentagone.

       Aujourd’hui les Français ont du mal à convaincre Washington d’y prêter un minimum d’attention. Quelques avions cargos américains ont récemment aidé à transporter des soldats français dans la région mais, peut-on lire dans Le Figaro, les Américains ont d’abord demandé aux Français de payer ce service –«une demande sans précédent»– avant d’accepter à contrecœur d’apporter leur aide.(...)

    (...) Mais d'autres Européens proposent de l'argent et des soldats. L'Union européenne a autorisé les financements servant à former les soldats africains qui viendront en aide au Mali –et elle a davantage d’expérience que vous ne le pensez. Bien loin des yeux du public, les forces de l’Union européenne ont attaqué des bases de pirates sur la côte somalienne au printemps dernier –avec succès. «Ils ont réduit notre équipement en cendres», a confié à l’Associated Press un homme décrit comme un «commandant pirate». En tout, l’Union européenne est intervenue militairement dans plus d’une vingtaine de conflits. Pas encore autant que les Français depuis les années 1960, mais on y arrive.

       Il faudra franchir un certain nombre d’obstacles avant que l’UE ne devienne le gendarme du monde. Même si la somme des armées de ses pays membres en fait la deuxième plus grande puissance militaire mondiale, cela ne suffira tout de même pas pour tenir dans un conflit durable d’aucune sorte.(...)

    Lire sur:

    ***

    ***
    "Il a dit murs trompeurs?
    - Meuh non , il ne parle pas de celui-là...
    - Ah bon, tu me rassures..."


    Les murs trompeurs d’Israël
    Emmanuel Riondé

       (...) Une visite du Map centre sur le site de l’Ocha permet de bien se représenter l’importance de ces murs que l’Etat d’Israël ne cesse d’ériger entre lui et ses voisins. La légende de la carte consacrée aux zone d’accès restreints à la bande de Gaza (établie en décembre 2011), par exemple, dévoile toute une poétique de l’enfermement. Les points de passage (crossing points) recensés y sont « ouverts », « fermés mais ouverts dans des cas exceptionnels » ou « fermés » ; les zones fermées et d’accès restreint (closed and restricted areas) sont soit « à haut risque » soit des « zones d’exclusion de 500 mètres » ; les clôtures et barrières (fences and barriers) sont des « murs de bétons » ou des « doubles clôtures électrifiées avec tours de contrôle » ; on trouve aussi trace, en mer, des « limites effectives des zones de pêche ». Tout cela serrant au plus près un territoire long de 40 km sur 10 et dont Israël s’est retiré unilatéralement en 2005.

       Pas besoin d’avoir fait 25 ans de psychanalyse pour saisir la métaphore évidente, d’enfermement sur soi et de peur de l’autre de la société israélienne, qu’offre cette frénésie de muraille [3]. Les dirigeants israéliens, eux, convoquent systématiquement des motifs sécuritaires pour légitimiser ces séparations hérissées de miradors avec drapeau israélien flottant au vent et soldats en armes. Mais le coût du petit bout de mur construit au printemps dernier à la frontière libanaise (13 millions de shekels soit 2,6 millions d’Euros) nous rappelle surtout qu’il ne faut pas perdre de vue l’économie politique des murs d’Israël ; « Pour comprendre les motivations économiques des groupes sociaux dominants en Israël, il faut prendre en compte deux facteurs : leurs intérêts économiques et les capacités et incapacités militaires à contrôler les frontières », écrit l’universitaire Lev Luis Grinberg qui rappelle « la primauté de l’intérêt économique de groupes économiques israéliens puissants dans le maintien de l’occupation et de l’étranglement de l’économie palestinienne » [4]. 

       Un étranglement au service duquel les « murs de protection » et autres « barrières de sécurité » prétendument érigés contre des « agents du jihad mondial » terrés à Damas, Gaza, Naplouse ou au Sud-Liban, sont des outils terriblement efficaces. Grinberg : « Si les Palestiniens avaient la liberté d’importer des marchandises bon marché à Gaza et s’ils étaient autorisés à les vendre en Cisjordanie, on pourrait s’attendre à ce que ces marchandises soient facilement passées en contrebande en Israël. C’est la raison pour laquelle Israël a imposé ces enveloppes strangulatoires : pour éviter les dommages potentiels que pourrait causer l’entrée illégale de produits bon marché sur le marché israélien, après avoir été importés légalement par les Palestiniens. »

       A méditer alors que, à deux semaines du scrutin législatif du 22 janvier en Israël, le parti nationaliste religieux Habayit Hayehoudi - Le Foyer juif - grimpe dans les sondages. Il est dirigé par Naftali Bennett, un homme qui défend un plan visant notamment à annexer toute la zone C palestinienne. Soit 61 % de la Cisjordanie. Un plan qui va dans le sens de la création, à terme, de bantoustans économiques palestiniens à laquelle aspirent bien des dirigeants politiques israéliens, à l’instar de ce nouveau venu sur le devant de la scène politique : un homme d’affaire quadragénaire, ex-commando, millionnaire et fervent défenseur de la colonisation. Les trois facettes - militaire, économique, politique - du « success story » suicidaire des murs qu’Israël bâtit un peu partout depuis dix ans.

    [3] Lire Les emmurés la société israélienne dans l’impasse de Sylvain Cypel. Ed. la découverte, 2006.

    [4] Lire son article « Discours économiques et construction des frontières dans l’espace israélo-palestinien depuis 1967 » dans l’ouvrage A l’ombre du mur Israéliens et Palestiniens entre séparation et occupation, sous la direction de Stéphanie Latte Abdallah et Cédric Parizot. Ed. Actes Sud, 2011.

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    Benoît Barvin

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