• °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (ETRE SIMPLEMENT TOI
    EST DIFFICILE)

    °°°

    (Les Trois Grâces souhaitant bon vent à un ex leader italien)


    Femen protests against Premier Silvio Berlusconi

    °°°
    Pour Berlusconi,
    les Italiennes ne travaillent pas... 
    elles jouissent
    Flora Zanichelli

       (...) Le 10 février est l’histoire d’une humiliation. Celle d’Angela Bruno, une jolie trentenaire, maman d’une jeune adolescente et employée de l’entreprise Green Power.

       C’est l’histoire d’une jeune femme catapultée sur scène pour expliquer à Silvio Berlusconi les travaux menés par cette entreprise, spécialisée dans l’écologie. Seulement, de verdure et d’écologie, le Cavaliere s’en fiche. Lui, ce qui l’intéresse, ce sont les jolies plantes. Et ça tombe bien, Angela Bruno, avec ses jambes interminables et sa robe bleue a du sex appeal à revendre.(...)

       Voici le dialogue qui s’ensuit :

       Berlusconi : « Vous venez ? »
       Angela Bruno : « Oui, je viens, à coût zéro [rires dans la salle], je lui fais deux installations...
       – Je n’ai pas très bien compris ? Vous venez ? Une seule fois ?
       – Il y a deux installations...
       – Combien de fois vous venez ?
       – Alors on peut mettre deux installations et plus...
       – Combien de fois ?
       – Ça dépend, quatre, cinq, six...
       – A combien de temps entre ?
       – [rire gêné] Ça dépend des techniciens...
       – [la coupant à nouveau, il met fin au dialogue] : Il me semble en somme que c’est une offre plutôt convenable. [...] Vous pouvez vous tourner encore une fois ? » (...)

       (...) Cette discussion vous aura semblé anodine. Pire, quel intérêt ? Sachez seulement que « venire » en italien, signifie aussi jouir. Maintenant, refaites le dialogue avec jouir à la place de venir... Voilà qui est déjà moins drôle. (...)

    Lire sur:

    °°°
    "Une Belle Pouliche?
    Vous le faites exprès, ou quoi?"

    Star Trek Voyager

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    "Je me désolidarise ca-té-go-ri-que-ment de cette usine...
     Frenchie, évidemment..."

    A tous ceux qui croient 
    que Picard fabrique ses plats...
    Sophie Caillat

       (...) L’alerte a été donnée lorsqu’on a appris que Picard était mouillé dans l’affaire de viande de cheval Findus. Eh oui, tous deux se fournissent auprès du même Comigel, lequel a acheté à Spanghero du cheval étiqueté bœuf, puis l’a cuisiné dans ses lasagnes et son chili con carne (n’allez pas traduire « carne » par viande, car il s’agit plutôt de « minerai de viande »).

       L’affaire devait être close une semaine plus tard, lorsque Comigel, la PME lorraine sous-traitante du géant des surgelés, a reconnu une « erreur » : « Cela n’aurait jamais dû se produire, Spanghero ne faisant pas partie des fournisseurs validés par Picard dans le cahier des charges signé entre Picard et Comigel. »

       Tout va bien donc pour Picard, qui, en 20 ans de collaboration avec Comigel, n’avait jamais eu à faire face à ce type d’écart, indiquent les deux partenaires. (...)

       (...) Cette affaire a le mérite de rappeler ce que le consommateur endormi aurait tendance à oublier, sous l’effet assoupissant des jolies photos du catalogue Picard (1200 produits dont 200 nouveaux chaque année) : à l’instar de toutes les marques de distributeurs, les « MDD » également embarquées dans cette affaire, Picard conçoit et distribue les produits, mais en sous-traite la fabrication. Son métier est d’élaborer les recettes et d’avoir des magasins.

       Entre temps, le consommateur adepte de la marque au flocon, si douée pour faire passer ses plats préparés pour de la « haute cuisine », comme on dit haute couture, a découvert le visage du patron de cette entreprise florissante.

       La vidéo digne de l’ère soviétique montre, centré sur fond blanc, un monsieur d’un certain âge dénommé Philippe Pauze et ayant la qualité de « président ». L’air navré, le patron vante les « recettes exclusives élaborées en interne par les équipes de recherche et développement »
       (...) Et le gastronome attentif a pu s’arrêter sur le terme « élaboré » : les plats incriminés sont les deux seuls « élaborés » par le fournisseur mis en cause.(...)

       (...) A la rubrique « Entre nous » du site Picard, la transparence est de mise. Des questions fictives sont posées par des clients fictifs. Et à la question sur le risque de « confusion » sur l’origine des produits, il est simplement répondu : « La mention “élaboré en France” figurant sur nos emballages signifie impérativement que le produit a été fabriqué dans un atelier de production situé en France ; en revanche, les ingrédients ne sont pas forcément tous d’origine française. Lorsque le produit et l’ensemble de ses ingrédients sont français, nous précisons “production française”. » (Joli capitalisme j'aime quand tu nous comptes fleurette) (...)

    Lire l'article sur:



    °°°
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (FAIM D'AMOUR EST PRÉFÉRABLE
    A FAIM DE VIANDE)

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    « Mieux vaut dormir debout 
    que courir couché. »
    Ruppert Barnes


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    "Bien d'accord avec vous"


    Le plus vieux marathonien du monde 
    prend sa retraite

       (...) Coiffé de son éternel turban, le plus vieux marathonien du monde, un Britannique, sikh, participera dimanche à Hong Kong à sa dernière course. À 101 ans, il commence à trouver la compétition "difficile". Fauja Singh, surnommé "la tornade en turban", a commencé à courir à 89 ans et a terminé depuis neuf marathons, dont ceux de Londres et New York. Il a réussi son meilleur temps à Toronto, en 5 heures, 40 minutes et 4 secondes. Dimanche, il courra sur 10 km, en parallèle du marathon de Hong Kong.

       Singh, qui fêtera ses 102 ans le 1er avril, indique qu'il n'est pas malade, mais que la course devient "difficile" à son âge : "Je crois que je dois me retirer quand je suis encore en forme." Pesant à peine 52 kg, le visage orné d'une longue barbe blanche et la tête coiffée d'un turban orange imposant, le vieil homme apprécie la notoriété. "J'ai peur que, lorsque je m'arrête de courir, plus personne ne m'aime. Pour le moment, tout le monde m'aime... J'espère qu'on ne m'oubliera pas", déclare-t-il avec un brin de coquetterie aux journalistes. Il parle en pendjabi, un traducteur à ses côtés. Cet arrière-arrière-grand-père était agriculteur dans l'État du Pendjab (nord de l'Inde) avant de s'installer en Grande-Bretagne, à Ilford, au nord-est de Londres. (...)

       (...) Il a découvert le marathon à travers une émission télévisée, peu après la mort de sa femme et d'un fils, à un moment où il avait besoin de se trouver un centre d'intérêt. "Turbaned Tornado" est considéré comme le plus vieux marathonien au monde, mais le Livre des records ne peut homologuer le record, car le vieil homme n'a pas... d'acte de naissance. Il a été porteur de la flamme olympique aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004 et à nouveau aux JO de Londres en 2012. Il a également participé à des spots publicitaires. 

       Son entraîneur, Harmander Singh, se dit toujours "intrigué et impressionné" par son "poulain", au bout de 13 ans de collaboration. "Il a toujours eu une attitude positive. Si je lui dis on fait 10 km aujourd'hui, il répond et pourquoi pas 20 km", explique-t-il. Fauja Singh ne participera plus aux compétitions, mais pas question de s'arrêter de courir : il continuera d'aligner les foulées pour "prendre soin de (sa) santé". (...)



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    "Quelle déchéance! Nous voilà 
    sur un petit blog Frenchie, maintenant"

    lego-marvel-super-heroes-magneto-wolverine-deadpool

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    "Maître, Maître, j'ai trouvé un nouveau
    moyen de combattre les drones!"



    Léonard, par Turk et De Groot

    22 astuces pour échapper aux drones


       (...) C'est une sorte d'inventaire à la Prévert, retrouvé par des journalistes de l'agence de presse américaine Associated Press au Mali. On peut y lire les 22 conseils et autres astuces technologiques recommandés par Al-Qaida pour se prémunir contre les frappes de drones.

       - Astuce numéro un : il est possible de connaître les intentions et la mission des drones, grâce au logiciel russe 'Sky Grabber', disponible sur le marché pour la modique somme de 2 595 dollars [1 961 euros]. 
       - Astuce numéro deux : utiliser du matériel de brouillage radio pour désorienter les drones. 
       - Astuce numéro trois : disposer des bouts de verre sur le toit des voitures ou des immeubles pour réfléchir la lumière. 
       - Astuce numéro quatre : disséminer des snipers expérimentés pour abattre les drones, en particulier les drones de reconnaissance.

       S'ensuivent un certain nombre de directives de dissimulation plus classiques : éviter de rester longtemps à découvert en particulier de nuit, s'abriter sous des arbres feuillus, utiliser des abris naturels (grottes, forêts), se servir de la fumée pour se protéger en faisant par exemple des feux de vieux pneus... Et enfin, que les chefs de groupe ou les personnes recherchées n'utilisent sous aucun prétexte du matériel de communication car l'ennemi peut toujours vous identifier puis vous localiser.


    @@@
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE EST UNE IDÉE
    MAIS L’IDÉE N'EST PAS LE MAÎTRE)

    ***

    "Ce que j'ai dans mon pantalon?
    Vous êtes bien curieux..."
    Banker with Huge Dollar Sign in Back Pocket
    Loi bancaire : 
    les contribuables ne doivent pas 
    payer pour la finance

    Jacques Généreux, 
    Jacques Sapir, 
    et Dominique Taddeï

       (...) Nous, économistes, pensons que le projet de loi de séparation bancaire présenté à l’Assemblée nationale ne fait pas ce qu’il prétend et ne protègera pas plus qu’avant les dépôts des ménages français. En réalité, il laisse libre cours aux activités spéculatives des banques et sauvegarde leur pouvoir.

       L’objectif affiché du projet consiste à sécuriser les dépôts et, pour cela, à séparer les activités de marché dangereuses des activités de crédit-dépôt. L’intention est bonne, compte tenu de l’hypertrophie des banques françaises. En effet, les actifs bancaires français représentent 340 % du PIB (contre 85 % aux États-Unis). Il existe au moins quatre banques dont la faillite peut entraîner la chute de l’ensemble du pays, contrairement à l’Allemagne qui n’en compte qu’une. Ces banques sont à la fois trop grosses pour qu’il soit possible de les laisser faire faillite (too big to fail) et «trop grosses pour être sauvées» (too big to save).

       Le secteur bancaire français présente un niveau de risque systémique parmi les plus élevés du monde : Dexia a déjà coûté 12 milliards d’euros aux contribuables français et belges et l’État vient d’y ajouter 85 milliards en garantie. Le Crédit agricole prévoit des pertes record en 2012, voisines de 6 milliards d’euros et la Société générale aurait perdu 11,9 milliards en 2008 sans le secours du contribuable américain.

       Par ailleurs, le «modèle» français se révèle défaillant dans sa tâche de financement de l’économie : seuls 10 % du bilan de nos banques sont consacrés aux prêts aux entreprises non financières et 12% aux prêts aux particuliers. Le reste relève d’opérations de marché essentiellement spéculatives : sur les 200 milliards d’obligations émises par le secteur bancaire français en 2012 pour «financer les prêts hypothécaires», seuls 22 milliards ont été distribués aux ménages et 27 milliards aux entreprises. Et combien consacrés à l’emploi, la recherche et l’investissement ?

       En supprimant la garantie publique implicite sur les produits bancaires hautement profitables et risqués que proposent les marchés, la séparation des activités spéculatives des activités dites commerciales, engagement de campagne n°7 de François Hollande, permettrait aux secondes de se consacrer intégralement au financement de l’économie réelle. En isolant les banques commerciales des humeurs des marchés, une vraie séparation permettrait de réduire le coût du financement des ménages et des entreprises. Elle ne pénaliserait que les quelques 9 000 traders et leurs dirigeants.

       Or, que fait le projet de loi actuel ? Il oblige les banques à loger certaines activités spéculatives dans des filiales, mais seulement 0,75 % à 2 % du produit net bancaire des banques est concerné par cette mesure. Toutes les activités interdites à la maison-mère (les prêts aux fonds spéculatifs, le trading à haute fréquence, etc.) sont accompagnées d’exception qui vident la loi de son contenu. Les amendements déposés pour élargir ce périmètre demeurent largement insuffisants. Le projet français reste très en-deçà de ce qui est envisagé ailleurs dans le monde, y compris dans les pays anglo-saxons ! Il est beaucoup plus faible, en particulier, que le rapport Liikanen de l’Union européenne, qui, bien que timide, a au moins le mérite d’exiger la filialisation de toutes les activités de «tenue de marché».

       À défaut de prévenir une crise, le projet de loi laisse-t-il au moins espérer que nous aurions les moyens de la guérir ? Non. Selon ce projet, les maîtres d’œuvre de l’éventuel démantèlement d’une banque française seront le gouverneur de la Banque de France et le directeur général du Trésor. Ils décideront seuls si l’État français devra aller au secours d’une banque (quitte à ruiner les Français) ou s’il conviendra de la laisser faire faillite. Les décisions seront prises sans obligation de consulter le Parlement, à l’aveugle, et au détriment du contribuable. Les 3,7 milliards prélevés sur les citoyens néerlandais, sans avoir été consultés, pour sauver sans conditions SNS Reaal, quatrième banque des Pays-Bas, sont un cas d’école qui risque de se généraliser. (...)

    Suite à lire sur:


    ***

    "Je lui avais bien dit, à ce pauvre,
    qu'il fallait prendre mon yacht..."



    aa-banksters-drawing-of-bankster-sitting-on-top-of-submerged-little-man

    ***
    "Où es-tu, jolie République Italienne?
    - Ici... Hihihi...
    Ouvre les yeux..."

    "Parfum de Femme"

    ÉLECTIONS ITALIENNES 
    Le rejet de la politique européenne

       (...) "Le vote des Italiens se résume en trois mots : désespoir, colère, impasse. Comme dans Head-On (2004), le film de Fatih Akin [réalisateur allemand d'origine turque], les électeurs n'ont vu d'autre solution que le crash", résume Die Tageszeitung. Atterré par le score de la liste Beppe Grillo et par une majorité d'environ 55 % d'électeurs "contre l'Europe, du moins contre cette Europe, contre l'Europe de l'austérité, contre l'Europe des diktats de Bruxelles, bref, contre l'Europe de Merkel".

       C'est toute la zone euro qui est menacée par ce destin italien, analyse le quotidien berlinois. "Il serait bon que Berlin en tire des enseignements : il n'est guère possible d'obtenir démocratiquement des majorités par une politique d'austérité qui mène à la récession. Soit l'Europe change de cap - soit elle fonce droit dans le mur." (...)



    ***
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA NATURE NE T'ENSEIGNE

    QUE CE QUE TU ES)

    +++

    "Et maintenant, sus au réchauffement climatique...
    Petit, petit, petit..."


    TARZAN, L'HOMME SINGE

    (Tarzan était très optimiste...)

    +++

    28%

    ALEXANDRA BOGAERT

       (...) Voilà ce que révèle le nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, publié ce jeudi 21 février. Ce document de 40 pages, intitulé l’Avenir de l’environnement en Afrique, montre que la diarrhée, les infections respiratoires et le paludisme constituent 60% des impacts connus de l’environnement sur la santé.

       La pollution extérieure, liée aux particules fines émises par les transports, aux feux de forêt, à la poussière et à l’exploitation minière, est responsable de 40 000 décès par an sur le continent.

       L’air intérieur n’est pas plus sain, loin de là. La pollution est de 10 à 30 fois plus élevée que les limites fixées par l’Organisation mondiale de la santé. La cause ? Les combustibles solides (bois, charbon de bois, déchets d’animaux, etc.) utilisés pour la cuisine et le chauffage dans des pièces mal ventilées. Ils sont responsables de maladies respiratoires aiguës qui affectent en priorité les moins de 5 ans, chez qui le taux de mortalité est élevé.

       Autre activité humaine qui accroît le niveau de pollution et fragilise les populations : la déforestation. Elle permet aux moustiques porteurs de paludisme de se développer et aux zoonoses, liées à la proximité nouvelle des humains avec la faune sauvage, d’émerger.

       Les activités agricoles et industrielles ne sont pas en reste. L’utilisation de produits agrochimiques, de mercure et la production de déchets électroniques – pour ne citer qu’eux – entraîne des troubles de la reproduction, des cancers, des baisses de systèmes immunitaires.

       Pour couronner le tout, le réchauffement climatique diminue les rendements agricoles, raréfie les ressources en eau et fait disparaître des espèces de plantes médicinales, alors que 80% de la population rurale en Afrique dépend des médicaments traditionnels récoltés dans la nature.

       Le rapport conclut que les dirigeants africains devraient mettre les questions de l’environnement et de santé en tête de liste de leurs préoccupations. On comprend pourquoi... (...)


    +++

    "Dis, tu m'aimeras toujours?

    - Bien sûr.
    - Tu ne me vendras jamais 
    aux labos pharmaceutiques.
    - Bien entendu... 
    Pas tout de suite, en tout cas"



    +++

    "Mais enfin, Cheetah, ne fais pas l'enfant!
    Tu ne seras jamais humaine...
    - Et pourtant, je vous singe 
    sans problème, non?"

    AUTRICHE 
    La revanche des vieux singes

    Helmut Schödel
    Süddeutsche Zeitung 

       (...) Trente kilomètres séparent Vienne de la petite ville de Gänserndorf, en direction de la frontière tchèque. Le paysage est plat comme la main. C’est ici qu’une quarantaine de singes, les chimpanzés de Gänserndorf, ex-animaux de laboratoire, sont censés se sentir comme chez eux. Le domaine est une ancienne réserve d’animaux sauvages qui a fait faillite voilà cinq ans. Désormais, on n’y rencontre plus que des singes, dont les soins sont financés par la société pharmaceutique américaine Baxter. La nature semble ici avoir repris ses droits, une végétation envahissante ceinture les bâtiments abandonnés. Au milieu du parc, deux constructions en bois. Il nous faut enfiler une combinaison et des sabots en plastique. Les gants de protection sont également de rigueur, de même qu’une charlotte sur la tête et une visière en plastique. Les singes sont perturbés, blessés, et dangereux. De surcroît, précise une soigneuse, ils sont porteurs des virus du sida et de l’hépatite

       Le visiteur déconcerté s’approche de la première cage en s’exclamant :“Bonjour, toi !”    Aussitôt l’on comprend que ces familiarités ne sont guère appréciées par les chimpanzés. Le premier attrape une pomme et la cogne violemment contre les barreaux. Son voisin tente de faire passer un bâton à travers la grille. “Restez à distance des cages !” ordonne la soigneuse. “Et, surtout, ne vous amusez pas à passer la main et à essayer de les caresser, sinon vous pouvez dire adieu à votre main.” Le singe suivant envoie valser des excréments. 

       Dans le vaste bâtiment aux allures de hangar, les cris stridents sonnent comme une déclaration de guerre. Les chimpanzés de Gänserndorf haïssent les hommes, et ils ont leurs raisons. Ils étaient les esclaves de la société Immuno, qui les a enfermés pendant des années dans des cages exiguës. Alors qu’ils vivent en groupe dans la jungle, ils ont été isolés, et ne voyaient les hommes que dans leurs vêtements de protection. 

       Les rayons du soleil n’arrivaient jamais jusqu’à eux, et aucune goutte de pluie ne tombait sur leur pelage. Ils vivaient dans un enfer élaboré par un proche parent, l’homme, dont ils partagent 98,7 % des gènes. Car les chimpanzés ne sont pas seulement des animaux, mais aussi des primates, comme nous, qui ont conscience d’eux-mêmes, se reconnaissent dans un miroir, possèdent d’énormes capacités d’apprentissage, connaissent la joie et la peine, et même la guerre. Ils connaissent également des formes de prostitution. En un mot : des gens comme nous. Nous allons les voir dans les zoos et ils nous font rire. Parce que l’homme civilisé a du mal à accepter la bête sauvage qui est en lui. (...)

    Lire sur:

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    Luc Desle (avec des photos "commentées" par Jacques Damboise)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE N'EST PAS
    L'ESCLAVE DE LUI-MÊME)

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    "Findus! Tu commences à mes les briser
    à faire ton intéressant! Allez, relève-toi!"


    Comment Findus tente de se dépêtrer 
    de "l'affaire" en soignant sa réputation 
    sur le web
    Marina Torre

       (...) Findus veut nettoyer le web. Las de l'association entre des termes qu'il juge péjoratif et le nom de la marque, le groupe d'origine suédoise a mandaté une agence de "e-reputation" en France. "Nous, on se projette dans un ou deux ans, quand pour une requête sur la marque, le web sera encore tapissé d'affaires Findus", explique Fabrice Ivara directeur associé de l'agence ReputationSquad, mandatée par Findus. Dans sa ligne de mire? Les titres accolant "affaire" et "Findus", et l'association avec des termes tels que "tromperie" ou "escroquerie".

       Très remonté, Findus vise aussi certaines infographies représentant un "système" avec les différents intermédiaires intervenus dans le circuit de la viande. Car dans cette histoire, le groupe de distribution se pose en victime et rappelle que c'est lui qui a alerté les autorités sanitaires en Grande-Bretagne de la présence de viande de cheval dans certains de ses plats. Aussi sa société a-t-elle entrepris de faire le tour des rédactions web pour leur demander de modifier des titres! Certaines d'entre elles auraient même répondu positivement. En revanche, contre les détournements de visuels qui pullulent sur la toile, là, Fabrice Ivara ne fera rien. "Nous ne voulons pas jouer le rôle de censeurs sur les blagues", se défend le communicant. Pas d'action prévue non plus contre les journaux papiers ou les télévisions, car, à ses yeux, leur effet serait moins durable. (...)

       (...) "Ces mots reflètent la façon dont l'opinion publique s'approprie un événement. Pour la marque cela reflète sa notoriété", juge Pierre-Louis Desprez, directeur général de Kaosconsulting, spécialisé dans la communication de crise. "C'est la preuve de la vitalité de la marque Findus", pointe-t-il. De fait, en France, le terme consacré quand le scandale de la viande de cheval a éclaté, c'est bien "affaire Findus" et non pas "affaire Picard" ou "Burger King". Pourtant, ces autres marques, ont, elles aussi été éclaboussées. Et aujourd'hui, un autre nom de marque est désormais davantage associé au scandale.

       "Spanghero chasse Findus", observe ainsi Rodolphe Bonnasse, directeur général de CA communication, cabinet de conseil qui s'adresse notamment aux distributeurs. Ce dernier "constate d'ailleurs un glissement qui s'est opéré en 15 jours : on voit que la marque Findus - qui était celle de la révélation - a disparu et a été remplacée par la marque Spanghero" désignée comme coupable de "tromperie" par l'un des ministres en charge de ce dossier, Benoît Hamon, chargé de la Consommation.

       Et cette association entre un nom de marque et le mot "crise" ou "scandale", le communicant l'explique par le "besoin de cristalliser un événement sur un nom, de trouver un catalyseur qui permettra de trouver le chemin le plus court entre un sujet et son expression". C'est ainsi que les noms d'entreprise ou de marque impliqués dans des catastrophes ou des accidents se retrouvent rapidement et plus ou moins durablement liés avec ces même événements : ce fut le cas pour Total avec le naufrage de l'Erika, de BP avec la marée noire dans le golfe du Mexique. Et dans certains cas, la marque parvient plus ou moins bien à se détacher de la fameuse "affaire" car son nom est remplacé par un autre. (...)

    Lire l'article sur:


    ***

    (Le déguisement de ce cheval pour échapper à un méchant
    groupe alimentaire n'était pas mal du tout)

    ***
    "J'entends vos critiques... Sissi..."

    Valentin Chibrit

    Obama, 
    ce « Républicain modéré »
    Christelle Gérand

       (...) « Si j’avais mené la même politique dans les années 1980, on me qualifierait de Républicain modéré », admettait Obama lui-même lors d’une interview avec Noticias Univision en décembre dernier. Et pourtant, son discours sur l’Etat de l’Union du 12 février sonnait « progressiste ». « Non pas parce que le président ou le Parti Démocrate a changé, mais parce que le Parti Républicain est bien plus à droite que la norme », analysait Kenneth Baer, son ancien directeur de communication. Au lendemain du discours, la presse saluait pourtant le ton combatif du président réélu, et se prenait à espérer qu’Obama, débarrassé des considérations électorales, était prêt à affronter le Parti Républicain sur les questions de fiscalité, d’armement et d’immigration.

       Son début de deuxième mandat ne se distingue pourtant pas des quatre premières années qu’il a passées à la Maison Blanche. Obama vient ainsi de valider la quasi-intégralité des exemptions fiscales de l’ère Bush. Il est même allé jusqu’à proposer de réduire les dépenses domestiques de 24 milliards de dollars dans son budget 2013. Les fonds pour l’énergie propre et ceux destinés au traitement de l’eau potable, l’assistance aux régions côtières (qui en auraient pourtant bien eu besoin après les dégâts causés par l’ouragan Sandy), sont coupés à la machette. Les fonds alloués à la Sécurité Sociale et à Medicare vont également être réduits, mais le président passe pour le « sauveur » de ces programmes, face aux demandes encore plus drastiques des Républicains.

       La nomination de John Brennan à la tête de la CIA ne laisse pas présager de changement de cap en matière de Défense non plus. L’ancien chef du contre-terrorisme du président est également connu pour avoir soutenu la torture sous Bush, et pour être un partisan des attaques ciblées de drones. La différence notable de ce début de second mandat concerne plutôt la détermination d’Obama pour réguler la vente d’armes. Il y a deux ans, alors qu’un homme avait ouvert le feu sur la députée de l’Arizona Gabrielle Giffords un mois seulement avant le discours sur l’Etat de l’Union, Obama n’en avait pas touché un mot. 

       Cette année, deux mois après la fusillade de Newton qui a coûté la vie à 28 personnes, il s’est prononcé pour une interdiction des armes automatiques, qui permettent ce genre de carnage. Le président ne propose pas d’interdire la vente d’armes, ou de retirer les armes déjà en circulation, comme le craignaient certains fervents partisans du Second Amendement. Sa prise de position anti-armes automatique a été très remarquée, mais la majorité des Américains, dont les membres de la NRA, sont favorables à cette réglementation qui pour beaucoup de progressistes manque d’ambition. (...)

    ***
    Luc Desle

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (MARCHE TOUJOURS DROIT,
    MÊME LES YEUX FERMÉS)

    °°°

    (Nouveau moyen de locomotion des
    bénéficiaires des allocations
    familiales)


    Refusons la fiscalisation 
    des allocations familiales
    Nicolas Gavrilenko

      (...) (S)ur le papier cela réduit des inégalités sociales (en abaissant les ressources des classes moyennes et supérieures, mais pas en augmentant celles des familles populaires). Ce n’est pas acceptable pour trois raisons au moins :

       - cela s’inscrit dans un mouvement d’austérité. Les entrées d’argent supplémentaires attendues grâce à la hausse des impôts sur le revenu (les allocations étant ajoutées aux revenus des ménages) ne sont absolument pas redistribuées aux classes populaires.

       - cela contrevient aux principes fondateurs de la sécurité sociale de 45, notamment à celui d’universalité des droits. Accepter que des allocations familiales soient des revenus et imposées comme tels, cela ouvre la possibilité de le faire pour l’ensemble des prestations sociales. Si les injustices sociales doivent être combattues, c’est bien par une plus grande progressivité de l’impôt sur le revenu et non pas avec un État qui viendrait imposer le fruit des cotisations sociales. À ce titre, il est révélateur que la piste étudiée soit celle de la fiscalisation des allocations et pas celle de la baisse du plafond du quotient familial qui aurait pourtant exactement le même effet et qui a déjà été utilisé l’année dernière par le parlement.

       - cela s’inscrit dans un discours général qui dure depuis trente ans, à savoir que le système de sécurité sociale est déficitaire et doit être réformé. Or accepter les mises sous conditions de ressources, les fiscalisations, les baisses de prestations, etc., c’est valider ce discours totalement faux. La sécu et ses différentes branches sont déficitaires, car les salaires ont baissé en proportion des richesses créées depuis 30 ans. À ce jour il manque chaque année 200 milliards d’euros/an de salaires et cotisations sociales sur la base du partage des richesses de 1983. Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour voir que ces salaires et cotisations supplémentaires permettraient à la fois d’avoir un système de protection sociale excédentaire, d’améliorer considérablement le niveau de vie des salariés et d’augmenter les rentrées d’impôts pour l’État. (...) 



    °°°

    (La croqueuse de diamants, faute de matière première,
    s'était reconvertie en croqueuse de pastèques)



    °°°

    "Qui veut déquiller ces Français 
    qui n'en fichent pas une rame?
    - Moi!
    - Moi!
    - Moi!"


    Goodyear-Titan: 
    Les propos de Maurice Taylor, 
    un symbole de la manière 
    dont certains Américains nous voient 
    (encore)
    Antoine Bourguilleau

       (...) "Tout ce que veulent les Français, c’est passer du bon temps… Les Français ne savent que parler. Une vraie logorrhée… Pourquoi les Français arrêtent-ils de travailler deux à trois heures par jour? Les Français passent leur temps dans les cafés à boire au lieu de travailler… Ils sont paresseux… Ils sont loin d’être aussi efficaces que les Allemands en matière de production industrielle."

       D’où sont tirées ces phrases? De la nouvelle saillie du PDG de la société de pneumatiques Titan, Maurice Taylor, en réponse au courrier que vient de lui adresser Arnaud Montebourg? De son premier courrier où il expliquait au ministre du Redressement productif pourquoi il renonçait à reprendre l'usine Goodyear d'Amiens? (...)

       (...) Que nenni. Elles proviennent d’un ouvrage singulier, intitulé "112 Gripes about the French", édité début 1945 et traduit en français au Cherche Midi sous le titre Nos amis les Français. Guide pratique à l’usage des GI’s en France en 1944-1945, et malheureusement épuisé (on peut en trouver le texte original ici).(...)

       (..) Fin 1944, alors que la Seconde Guerre mondiale bat encore son plein, les plus hautes autorités de l’armée américaine s’inquiètent du nombre croissant de préjugés véhiculés par les GI’s à l’égard des Français. Car ceux-ci, à en croire ce que se disent les soldats entre eux comme dans les courriers qu’ils adressent au pays, sont crasseux. Ce sont des lâches. Ils n’en fichent pas une. Ils passent leur temps à tenter de rouler les Américains qui, pourtant, sont venus les sauver.

       Et les Français, eux, qu’ont-ils fait pour l’Amérique, d’abord? Et pourquoi passent-ils toute la journée en terrasse à boire des coups? Ils ne sont pas au courant qu’il y a une guerre? Et leurs femmes, franchement, elles ont la cuisse un peu légère, non?

       Prenant la mesure de ce phénomène, le service de propagande de l’armée américaine publie début 1945 un petit opuscule à destination des troupes, qui reprend plus d’une centaine des accusations les plus courantes afin de les démonter point par point.(...)

       (...) La lecture de la lettre qu’a adressée le patron de Titan à Arnaud Montebourg est en effet accablante tant elle enfile les stéréotypes sur les Français qui ne font que parler, les ouvriers qui ne travaillent que trois heures par jour et les syndicalistes qui sont une bande d’excités. Interrogé par l'AFP sur les remous qu'elle a provoqués, le dirigeant persiste et signe, d'ailleurs: «Bientôt, en France, tout le monde passera la journée assis dans les cafés à boire du vin rouge.» (...)

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    °°°
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE PARFUM DE L’AMITIÉ
    A MILLE FRAGRANCES)

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    "Notre portable est garanti 100/100
    ondes malsaines mais personnelles"


    Portable, bisphénol A, Gaucho : 
    comment l’imprudence a pris le pas sur la santé

       (...) Les technologies que nous adoptons représentent-elles une menace pour notre santé ? Ne devrions-nous pas remplacer la précipitation par le principe de précaution ? L’Agence européenne de l’environnement pose ces questions dans son rapport publié le 23 janvier « Signaux précoces et leçons tardives ».

       Dans ce pavé de 750 pages ultra-informé (en anglais), l’Agence prend l’exemple de 20 produits chimiques et nouveautés technologiques arrivés sur le marché alors même que leurs effets étaient mal connus. Avec pour possible conséquence une « propagation rapide et accrue des risques, dépassant la capacité de la société à comprendre, reconnaître et réagir à temps pour éviter les conséquences néfastes ».

       Une fois ces produits reconnus dangereux – souvent des années après leur commercialisation –, leur retrait du marché est souvent long et difficile en raison du poids économique qu’ils représentent et du fort lobbying des industriels qui les produisent.

       Dans bien des cas, « les avertissements ont été ignorés ou écartés jusqu’à ce que les dommages pour la santé et l’environnement ne deviennent inéluctables. Dans certains cas, les entreprises ont privilégié les profits à court terme au détriment de la sécurité du public, en cachant ou en ignorant l’existence de risques potentiels. Dans d’autres cas, les scientifiques ont minimisé les risques, parfois sous la pression de groupes d’intérêts », précise le rapport de l’Agence européenne de l’environnement.(...)

       (...) Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les ondes électromagnétiques des téléphones portables comme étant « possiblement cancérogènes pour l’homme ». C’était en mai 2011. Soit douze ans après les premières études sur le lien entre l’usage fréquent des mobiles et l’apparition de tumeurs au cerveau. Pour prendre cette décision, le CIRC s’est appuyé sur les études du groupe suédois Hardell et sur l’étude internationale Interphone.

       Les premiers résultats du groupe Hardell datent de 1999. A l’époque, aucun lien n’a été fait entre usage du téléphone et apparition de tumeurs. Mais cela ne faisait que quelques années que les portables étaient en circulation, et les personnes équipées étaient encore peu nombreuses. Les chercheurs ont réitéré leurs enquêtes durant la décennie suivante. Toutes ont conclu à un risque accru de gliome (tumeur cérébrale) en fonction de l’intensité de l’utilisation du mobile, et du nombre d’années. Et ont établi qu’utiliser le mobile avant 20 ans démultipliait ces risques.

       Dès 2007, l’Agence européenne de l’environnement a suggéré de prendre des mesures de précaution, concernant notamment la limitation de l’utilisation des portables.

       Les résultats de la méga-étude Interphone ont, eux, été beaucoup moins clairs. Interphone est en fait une compilation d’études, sous l’égide du CIRC, menées dans 13 pays par 16 centres de recherche, entre 2000 et 2004. Les résultats obtenus sont très contrastés : certains mettent en avant les risques accrus de tumeur au cerveau quand d’autres concluent à l’innocuité du mobile, et même à son effet « protecteur » contre les radiations !

       Voilà qui explique pourquoi les membres du CIRC ont mis quatre ans à publier les résultats. Ils ont, par un vote, classé les ondes comme possiblement cancérogènes en 2011. Mais ont à la fois précisé que l’association entre l’usage du portable et les tumeurs n’avait pas été prouvée et que les usagers qui avaient utilisé leur portable pendant 1640 heures (soit environ 30 minutes par jour) avaient un risque accru de manière significative de développer un gliome...

       Dans ce brouhaha incompréhensible, les opérateurs de téléphonie mobile n’ont entendu que la première assertion. Et s’appuient dessus pour dire avec aplomb que l’usage du portable est sans danger, et que les enfants ne sont pas plus sensibles aux ondes que les adultes. Cette « inertie de l’industrie du téléphone mobile face aux diverses études » est critiquée par l’Agence européenne de l’environnement qui regrette également l’absence d’impact significatif de cette classification par le CIRC sur l’action des gouvernements.

       La situation pourrait bientôt changer, à la suite d’une décision de la Cour suprême italienne. Le 12 octobre dernier, elle a condamné l’assurance d’un businessman à lui verser des indemnités compensatrices. Cet homme a utilisé son téléphone plusieurs heures par jour pendant douze ans, pour raisons professionnelles, et a développé une tumeur au cerveau.(...)

    Lire sur:

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    "Nous les animaux, le covoiturage, ça nous connaît:
    mais les puces ne nous le rendent jamais!"


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    "Pratique, ce covoiturage...
    - Hem, Chérie... Je te rappelle qu'on est mariés..."


    Petit démarrage de l’autopartage
    JEAN-PIERRE LAGARDE

       (...) Fini le stress des embouteillages, oubliées les heures perdues pour se garer ? Peut-être, avec l’arrivée de nouveaux services de mobilité tels que l’autopartage et le covoiturage. L’autopartage met à disposition une voiture quand on en a besoin. Le covoiturage fait monter plusieurs personnes dans le même véhicule. Bref, côté déplacements, l’automobile n’a pas encore dit son dernier mot.

       Sept heures, ce matin. C’est au son de The Suburbs d’Arcade Fire que l’iPhone d’Esther vibre. Un titre de circonstance pour cette jeune DRH qui a rendez-vous aujourd’hui en banlieue parisienne. Un coup d’œil sur l’application «Autopartage», et la photo de la voiture réservée la veille s’affiche à l’écran : la petite Renault Zoé électrique est garée à la place 244 dans un parking tout proche de son domicile. Un code-barres crypté, transmis également sur son portable, lui permettra de débloquer les portes du véhicule et de démarrer.

       Un scénario du futur pour la voiture partagée ? Un futur proche, alors. Car comme l’explique le rapport du Centre d’analyse stratégique sur les nouvelles mobilités, «beaucoup de Français considèrent désormais la voiture comme outil au service des déplacements et non plus comme un plaisir : les conditions sont donc réunies pour qu’autopartage et covoiturage se développent». (...)

       (...) Mais c’est aussi une autre vision du modèle économique dans l’automobile qui se prépare, avertit ce même rapport :«Les nouveaux opérateurs de mobilité proposeront un bouquet de services offrant la possibilité à l’usager de mieux se déplacer grâce à une information en temps réel, d’utiliser tous les modes de transport et aussi de bénéficier, à tout moment, de l’ensemble des services offerts par le Web.» Dès lors, pour les constructeurs automobiles, la question se pose de savoir si l’évolution de la mobilité ne doit pas les faire passer d’une industrie orientée «produits» à une industrie orientée «services». 

       Déjà, les marques dévoilent leurs petites voitures électriques en phase avec la mobilité urbaine. C-Zero et Ion chez PSA, Twizy et Zoé chez Renault, e-up chez VW, i3 chez BMW, IQ EV chez Toyota… Mercedes, avec la Smart électrique, s’implique dans des systèmes d’autopartage tandis que Citroën lance Multicity : un portail internet qui permet de trouver la formule porte à porte en mixant les transports - métro, tramway, bus, RER - avec l’avion, le train ou la location de voiture livrée à domicile.

       Une solution idéale ? Pour l’heure, les témoignages restent nuancés sur l’usage de l’autopartage : «Trop cher si l’on y a recours plusieurs heures par jour et peu pratique au regard du faible nombre de places de stationnement disponibles», indique ce cadre parisien déçu. (...)

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    Luc Desle

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (CONDUIS-TOI
    TOI-MÊME)

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    "Pas Des Croissants!
    Décroissant... Dé-Croi-Ssant...
    Mais qu'est-ce qui m'a fichu
    des aphalna... heu... Des alnafa... Heu...
    des abrutis pareils!"


    Un projet décroissant : 
    « Faire payer le prix réel 
    de ce qu’on consomme »
    Sophie Caillat 

       (...) Vincent Liegey est l’un des co-auteurs du livre « Un projet de décroissance – Manifeste pour une dotation Inconditionnelle d’Autonomie », préfacé par Paul Ariès (Editions Utopia). Il est l’un des visages de ce qui s’appelle un « parti » pour la décroissance (PPLD) mais s’apparente plutôt à une mouvance informelle, dont le combat contre Notre-Dame-des-Landes est l’une des formes concrètes. (...)

       / (...) Rue89 : Vos racines intellectuelles se trouvent-elles chez Dennis Meadows, auteur en 1972 du rapport sur « Les Limites de la croissance », à la demande du Club de Rome ?

       Vincent Liegey : Oui et non, il y a deux sources intellectuelles pour les décroissants :
       - l’approche physique, qui est celle du Club de Rome mais que nous trouvons trop technocratique. L’un de ses éminents représentants est l’économiste Nicholas Georgescu-Roegen, qui a écrit l’article fondateur « La loi de l’entropie et les processus économiques », expliquant que sur une planète finie on ne peut croître à l’infini ;
       - l’autre approche est une critique de la société de consommation autour d’Ivan Illich et de son livre « La convivialité » (1973). Il y a aussi Jacques EllulFrançois Partant, André Gorz et Cornelius Castoriadis, auteur du concept d’autonomie.

       Tous ces penseurs ont connu une traversée du désert dans les années 1980 avec la victoire du néolibéralisme et la sacralisation de l’argent. Puis, dans les années 2000, on s’est rendu compte qu’ils étaient plus que jamais d’actualité, comme l’a rappelé la republication l’an dernier du livre de Dennis Meadows.

       En 2002, Serge Latouche, professeur émérite en sciences humaines, a animé un colloque à l’Unesco qui s’appelait « Défaire le développement, refaire le monde », où il a fait la synthèse entre différentes approches et construit une matrice de réflexion critique par rapport à la société occidentale. (...)

       / (...) Votre mesure phare pour sortir de la course à la croissance est d’apporter la prospérité avec la « dotation inconditionnelle d’autonomie ». Qu’est-ce que c’est que ce machin ?

       On a travaillé pendant quatre ans sur ce projet, qui concentre différentes choses :
       - le revenu inconditionnel d’existence, qui est donné en argent et sur lequel on est donc assez critique ;
       - l’extension des sphères de la gratuité : avec Paul Ariès, nous sommes pour donner des crédits au bon usage et taxer plus des mésusages, comme l’excès de consommation d’eau, qui est un bien commun ;
       - l’autonomie ne passe pas nécessairement par l’argent, c’est aussi de ne pas dépendre du système des banques pour l’argent, d’où notre soutien au développement de systèmes monétaires alternatifs avec les monnaies locales.

       Nous pensons que la dotation ne doit pas être donnée en argent mais en droit de tirage, droit d’accès et en systèmes d’échanges locaux (SEL) ; en cela elle représente un outil de repolitisation.

       Devra être débattue localement la question des quantités décentes : de quelle quantité de nourriture a-t-on besoin pour vivre dignement ? Oui, il y aura une forme de rationnement, mais l’argent est un rationnement !

       / Comment voyez-vous le passage de la société actuelle à celle d’après ?

          Il y a trois scenarii :
       - l’extension des alternatives concrètes, qui peu à peu transforment par la base la société ;
      - la prise de pouvoir révolutionnaire et le partage du temps de travail : le temps est réinvesti dans une plus forte participation à la vie de la cité ;
      - la mise en place à l’échelle européenne d’un revenu inconditionnel d’existence, qui localement se décline en dotation d’autonomie.

       / Dans le programme économique des Colibris, que Pierre Rabhi a présenté la semaine dernière, il y avait le revenu inconditionnel d’existence...

       On les connaît bien, d’autant que Pierre Rabhi a fait partie du mouvement de la décroissance au départ, et son mouvement est une manière de renouer avec la politique au sens noble du terme.

       Mais eux pensent qu’on peut changer la société uniquement par le bas, alors que nous pensons que les alternatives concrètes vont se heurter à la question des institutions, menacer l’oligarchie, et donc il faut jouer aux équilibristes et être à la fois dedans et en dehors des institutions. (...)

    La suite sur:

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    "Heu... Tu es sûre que personne ne nous observe?
    Les lesbiennes, on n'a pas bonne presse, tu sais...
    - Meuh non... On dira qu'on est des actrices
    de pornos et personne ne nous em... plus"


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    "Ma banque? C'est mon chien...
    Lui, au moins, il est fidèle..."

    Estonie:
    Le crédit communautaire 
    est la banque de demain

    Edward Lucas
    EUROPEAN VOICE BRUXELLES

       (...) La banque est le grand point faible de l’économie. Elle offre des produits d’épargne radins, grignotés en plus par les frais, et des prêts exorbitants pleins de sales coûts cachés. Les intermédiaires s’en mettent plein les poches, et d’autant plus lorsqu’ils sont cupides et sans scrupules. Quand ça tourne mal, comme cela se produit inévitablement, c’est le contribuable qui paie la facture. Bref, à part ça, tout va bien.(...)

       (...) Autant dire que les solutions alternatives sont les bienvenues. C’est le cas du crédit communautaire, qui met en contact direct d’un côté, ceux qui ont besoin d’argent, et de l’autre, ceux qui en ont, via des plateformes qui prélèvent au passage une commission. Zopa, une plateforme britannique, a ainsi prêté quelque 260 millions de livres (310 millions d’euros) depuis sa création en 2005.

       Isepankur (littéralement “autobanquier”, mais le mot sonne en estonien comme “easy banker”, “banquier facile”) fonctionne d’autant mieux qu’elle offre des prêts dans des pays dont le système bancaire est moins développé. Les Estoniens, même les plus solvables, paient généralement un taux d’intérêt de 50 % pour un prêt sur salaire. Grâce à Isepankur, de parfaits étrangers, dont moi, pouvons leur faire crédit à des taux bien plus bas – souvent 28 %. C’est une bonne affaire pour moi, quand on sait que le meilleur rendement que je puisse espérer pour mon épargne dans une banque britannique est inférieur à 3 % (et que les maigres bénéfices iront pour moitié au fisc).

       Isepankur s’est ouverte aux investisseurs non estoniens à la fin de l’année dernière. J’ai commencé par engager quelques centaines d’euros – et immédiatement, le président de la société m’a téléphoné : ça, c’est du service-clients comme on en voit guère (depuis, j’ai participé à l’amélioration de la version anglaise de leur site internet).

       Les emprunteurs potentiels doivent convaincre les bailleurs de fonds de leur solvabilité. “Tanelvakker”, par exemple, est un ingénieur en téléphonie qui, en vue de travaux dans son appartement, souhaitait emprunter 2 600 euros sur 36 mois, à 12 %. Il est célibataire et gagne 2 500 euros par mois, et il s’engageait à rembourser par tranches de 86 euros, intérêts compris. J’ai jeté un œil à ses autres dépenses (prêt immobilier, prêt automobile, carte de crédit), et estimé qu’il pouvait largement se le permettre. Je lui ai donc prêté 10 euros. Et des dizaines d’autres en ont fait autant. Il verse un remboursement mensuel à Isepankur, qui à son tour répartir cet argent entre nous, les prêteurs. Et si certains prêts posent problème, Isepankur les revend à une société de recouvrement de créances. (...)

       (...) La concurrence pousse le coût du crédit à la baisse : les emprunteurs présentant un risque raisonnable paient moins cher. “Akiraam”, une secrétaire gagnant 600 euros par mois, voulait 200 euros pour s’offrir des cours de finnois. Elle était prête à payer jusqu’à 28 % d’intérêts, mais les bailleurs se multipliant, son taux est finalement tombé à 12 %. A l’inverse, les emprunteurs douteux sont à la peine, ou paient plus cher : les prêteurs peuvent les questionner via le site internet, et s’ils fournissent de mauvaises réponses (ou ne répondent pas), leur crédibilité s’en ressent. (...)

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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (DÉSHABILLE TES MAUVAISES PENSÉES)

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (74)
    pcc Benoît Barvin


    Van (2)

       J'acquis pour une bouchée de pain ce véhicule utilitaire lors d'une vente aux enchères. Il s'agissait d'un van banal, à porte coulissante, qui n'accusait  que 25 000 km au compteur. Je m'en étonnai, d'autant que j'avais appris qu'il avait eu plusieurs propriétaires avant moi. "Ce n'est pas étonnant, me dit le commissaire-priseur. Ce van a une histoire bizarre. Tous ses possesseurs ont eu maille à partir avec la Justice, comme on dit ou ont eu une mort accidentelle. Le dernier, par exemple, se serait suicidé sur la voie publique à l'aide d'un fusil d'assaut modifié... Comment a-t-il fait? Mystère... Mais cette lourde hérédité explique, peut-être, le prix de départ et d'arrivée du véhicule".

       Je partis au volant du van, en me disant que si le commissaire-priseur avait raison, je devais redoubler de prudence. L'engin avait l'air pourtant banal, il répondait normalement aux sollicitations de son propriétaire. Lorsque je le rangeai devant mon garage, je l'inspectai sous toutes les coutures. Le moteur, les pneus, les freins, tout était OK. Le véhicule n'avait besoin que d'un bon nettoyage, chose que j'entrepris dans l'après-midi, en frottant avec décision le métal en assez bon état.

       "Hé! Ne frottez pas comme ça! Vous m'empêchez de me repoudrer le nez!". La voix féminine me statufia sur place. J'aperçus un petit bout de femme qui, tirant à elle la porte coulissante, sauta sur le sol. Elle avait un museau de souris, une coiffure en bol formée de cheveux filasses d'un roux mordoré, ses yeux étaient rieurs, ainsi que sa bouche aux belles lèvres pleines. Pour le reste, j'ai noté ses vêtements au look hippie - jean accentuant des formes alléchantes et Tee-shirt vivement coloré sous lequel la poitrine semblait très à l'aise... L'odeur de patchouli a immédiatement saturé l'espace.

       Comme je ne réagissais toujours pas, l'apparition m'a souri : "On dirait que t'as vu un fantôme, mon chéri... Je ne suis qu'un génie... Enfin, une Génie, puisqu'il n'y a pas de féminin pour ce mot... Phallocratie, quand tu nous tiens!" Elle a ri de nouveau, et je me suis senti bien, inexplicablement. Génie féminin ou pas, elle était drôlement sympathique, et jolie, surtout quand ses yeux se plissaient, ou qu'elle inspirait son oxygène comme si c'était l'air du grand large.

       La Génie m'a expliqué qu'un méchant sort lui avait été lancé par Schéhérazade elle-même, ce qui l'avait expédiée dans ce "machin" pour les siècles et les siècles "Amen"... "C'est moi qui lui écrivait ses histoires... Le roi de Perse, Shahryar, s'en est rendu compte. Jalouse de l'intérêt qu'il me portait,  cette "garce de Chère Rasade" s'est vengée". Elle continua en disant que, en tant que Génie, elle pouvait exaucer  un seul voeu. Si j'en avais un sous le coude, cela l'arrangerait. Elle en avait assez de ce truc métallique qui sentait "la pisse de chat" et de ses différents propriétaires mal embouchés.

       Je réfléchis un moment, mais fus incapable de sortir de mon cerveau déconcerté une quelconque envie... autre que celle de garder, un moment, la Génie avec moi. Il faut me comprendre: j'étais seul depuis cinq ans. Mon épouse s'était enfuie avec le livreur de pizzas, après avoir vidé notre compte commun. Avoir une Génie dans son logement me serait bien utile... D'abord pour le rangement au quotidien, puis pour les repas non surgelés et, enfin, heu... pour la bagatelle, peut-être? Je m'interrogeai sur la teneur des prouesses charnelles d'une Génie quand celle-ci s'approcha vivement de moi et me donna une paire de gifles!

       "La première, c'est pour me voir sous la forme d'une boniche. La seconde, pour m'imaginer en objet sexuel, non mais! Tu as cependant formulé un voeu et je ne peux m'y soustraire, alors...". "Comment ça, un voeu? répliquai-je en me frottant la joue. Je n'ai rien formulé du tout!". "Je lis dans les pensées, gros bêta, et les images que tu as formées étaient explicites". Elle sourit de nouveau, cette fois avec un zeste de malignité, m'a-t-il semblé, et elle a récité sa formule magique.

       "Tagadam, Tsointsoin, Ziboumcrac et AliBaba". Une poussière d'or a auréolé sa silhouette. Quand elle a disparu, la Génie était toujours là, me souriant d'une manière provocante. Le van, lui, avait disparu. "Bon, on fait quoi, maintenant?" a interrogé la Génie en jetant un oeil vaguement méprisant envers mon pavillon. 

       Cela, c'était il y a quinze jours à peine. Quinze jours horribles au cours desquels j'ai appris que les Génies femelles sont inaptes au ménage, ignorantes dans l'art culinaire et, pour le reste, je préfère ne pas en parler. Chaque nuit, relégué dans mon canapé alors que la Génie se vautre dans mon lit en se régalant de crème glacée, je me demande comment  faire pour me débarrasser de cette souillon frigide qui...

       Aie! J'ai pensé trop fort... Je sens que ça va être de nouveau ma fête... Mais Bon Dieu, qu'est-ce qui m'a pris de troquer ce van, à l'utilité évidente, contre cette grossière Génie maboule? Plus jamais, vous m'entendez, plus jamais je ne lirai un de ces ignobles "Contes des Mille et une nuits"... Si j'ai un conseil à vous donner, Messieurs, c'est de faire comme moi.

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    "Participer à l'effort national?
    Tout à fait d'accord, les mecs!
    Voilà d'ailleurs ma réponse..."


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    (La femme dépoitraillée en pleine action)



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    (La Mère Michel qui avait retrouvé son chat
    était euphorique)


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    (La fille qui dormait dans une valise
    sortait parfois la tête pour mieux respirer)


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    Jacques Damboise

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CEUX QUI TE VOIENT
    NE TE REGARDENT PAS)

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    "Ce short scotch me rend plus beau"


    Scotch plaid pattern hip short Bruno Banani 
    Scots Hip Short £20.00

    ÉCOSSE 
     Scotch : 
    s’enivrer de succès

       (...) Le scotch, une valeur sûre ? N’importe quel amateur de pur malt vous répondra oui. Mais pour la nation écossaise, c’est aussi une formidable machine à engranger des devises. Les exportations ont grimpé de 12 % l’an dernier pour atteindre 5 milliards d’euros, selon la Scotch Whisky Association. Et les perspectives pour l’industrie des spiritueux sont époustouflantes, annonce dans le Financial Times Richard Lochhead, ministre écossais de l’Agriculture, du Développement rural et de l’Environnement. C’est sans doute la raison pour laquelle le gouvernement écossais a alloué plus de 2 millions d’euros de subventions à une nouvelle distillerie sur l’île de Harris. On ne connaît pas la part prélevée par les anges.(...)



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    "Ne te retourne pas! Je crois qu'on est suivi..."

    photo by Roy DeCarava

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    "Terrific! 
    A new death cigarette
    for my tea time"

    Crâne de Van Gogh avec la cigarette brûlante, 
    art Posters

    Tea Party: 
    la spontanéité simulée
    Al Gore
    Chairman de 
    "Generation Investment Management 
    and The Climate Reality Project"

       (...) Une nouvelle étude de l'Institut national du cancer a révélé que la formation du Tea Party (mouvement politique opposé à toute forme d'impôts qui serait apparu spontanément après la crise de 2008, ndlr) était planifié depuis plus de 10 ans par des groupes proches des industries du tabac et des combustibles fossiles.

       Ce mouvement n'est pas un soulèvement populiste spontané mais plutôt une stratégie de longue date pour promouvoir les idées anti-science et anti-gouvernement de ces entreprises puissantes.(...)

       Deux organisations sont citées dans l'étude: "Americans for Prosperity" et "Freedomworks". Ces dernières étaient auparavant une seule et même entité fondée par les frères milliardaires David et Charles Koch, largement financée par l'industrie du tabac. Ces groupes, qui préfèrent le laissez-faire à la science et s'opposent à toute forme de régulation ou de taxation sur le tabac et les combustibles fossiles, ont donc commencé à préparer l'émergence du Tea Party il y a plus de 10 ans dans le but de promouvoir leurs intérêts communs.(...)

       Cette histoire inquiétante sur l'existence de liens entre les adeptes du laissez-faire, l'industrie du tabac et le mouvement du Tea Party n'est en fait pas isolée. C'est une tendance bien plus répandue que je décris dans mon dernier livre, The Future: Six Drivers of Global Change (Le Futur: Six facteurs responsables du changement climatique, en français).

       Après l'ère progressiste et le New Deal qui ont permis de restreindre l'influence des entreprises sur la politique américaine à la suite de la fameuse époque des Robber Barons (Barons Voleurs, en français), les partisans du laissez-faire se sont à nouveau retrouvés motivés et radicalisés par l'effervescence sociale des années 60.

       En 1971, un éminent avocat de l'industrie du tabac, Lewis Powell, a rédigé pour la Chambre de Commerce un plan détaillé expliquant comment faire en sorte que le pouvoir politique serve davantage les entreprises. Deux mois plus tard, le président Nixon lui donnait un siège à la Cour Suprême. (...)

       Guidés par ce qu'on appellera plus tard le Powell Manifesto, les adeptes du laissez-faire ont alors mené une stratégie visant à augmenter de façon drastique l'influence des entreprises sur la politique américaine. Powell lui-même a travaillé avec des juges pro-entreprises pour trouver une interprétation des lois favorable aux intérêts des industriels, principalement en développant la notion de personnification des entreprises. Une stratégie qui a eu pour conséquence directe de faire exploser le lobbyisme.

       Alors que ce dernier pesait 100 millions de dollars en 1975, il représentait en 2010 plus de 3,5 milliards de dollars. Les grandes sociétés ont aussi eu la possibilité d'utiliser des contributions de campagne de plus en plus importantes pour promouvoir l'élection de personnalités politiques pro-entreprises à tous les niveaux du gouvernement.

       De riches donateurs ont ensuite fondé des think tanks conservateurs pour influencer l'opinion publique en faveur du laissez-faire. Et le Tea Party est clairement une extension de cette stratégie de Powell de promouvoir le profit des entreprises au détriment du bien de tous. (...)

    Lire la suite sur:
    +++
    Benoît Barvin

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