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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHEMIN QUE TU EMPRUNTES
    NE T'APPARTIENT PAS)

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    "Maître Li a dit: L'argent est un fardeau,
    le manque d'argent une calamité"


    Divorce pour incompatibilité fiscale

       (...) S’il faut passer par un divorce pour payer moins de taxes, les couples de grandes villes comme Shanghai ou Nankin, dans le Jiangsu, n’hésitent pas. Dans ces deux villes, au début du mois, une nouvelle taxe sur les transactions de biens immobiliers a fait exploser le nombre de divorces, relate le Shanghai Daily. Tous les moyens sont bons pour ne pas payer cet impôt de 20 % sur la plus-value – qui ne s’applique pas sur la vente d’un bien acquis depuis plus de cinq ans s’il s’agit d’une résidence principale. 

       Pour les couples possédant plusieurs maisons ou appartements, la solution passe donc par un divorce et un partage des propriétés, avant la vente d’au moins l’une de celles-ci. A Nankin, par exemple, le taux de divorce a doublé en une seule journée, précise le Xiandai Kuaibao, le journal de la ville




    +++

    (Depuis toute petite elle aimait creuser des trous.
    Ce soir, cet entraînement allait lui servir...)

    twoseparatecoursesmeet:
    Luella Logan working in the Yard, 1920s


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    "Si je préfère l'image d'une banane à la banane
    elle-même? Vous savez ce que j'en fais, moi,
    de votre question?"


    A L’ENVERS, 
    LE RÉFLEXE DE PAVLOV FONCTIONNE AUSSI

       (...) On s’en souvient, l’expérience dite de Pavlov – une série d’expérimentations menées sur des chiens par le médecin russe Ivan Pavlov dans les années 1890 et 1900 – est constituée de deux phases méthodologiques : dans un premier temps, l’expérimentateur expose un chien à un stimulus neutre, comme par exemple le son d’une cloche, puis à une récompense (l’arrivée d’une écuelle remplie de victuailles). Au terme de cette première phase dite de conditionnement, l’expérimentateur se contente ensuite d’exposer l’animal au seul stimulus neutre. Résultat ? A l’écoute de la cloche, l’animal se met à saliver, anticipant l’arrivée du repas. Que s’est-il passé ? L’animal a associé la récompense (le repas) au stimulus neutre (le son de la cloche). Si bien que l’exposition au seul stimulus neutre suffit à déclencher l’évocation de la récompense.

       Mais ce processus fonctionne-t-il de façon inversée ? En d’autres termes, le chien de Pavlov est-il capable de penser à la cloche s’il reçoit d’abord de la nourriture ? Si le mystère demeure entier concernant les chiens, la réponse en revanche clairement positive pour les singes rhésus. Un résultat obtenu par une équipe de chercheurs belges et américains, publié le 20 mars 2013 dans la revue Neuron sous le titre « Dopaminergic Reward Signals Selectively Decrease fMRI Activity in Primate Visual Cortex« .

       Pour parvenir à ce résultat, le Pr. de neurophysiologie Wim Vanduffel et ses collègues ont mis en place une expérience structurée en deux phases, tout comme les expérimentations de Ivan Pavlov. Au cours de la première phase, les scientifiques ont projeté à des singes rhésus des images sur un écran, une projection qui était à chaque fois suivie d’une récompense constituée d’un jus d’orange. Une fois cette phase de conditionnement achevée, les chercheurs ont continué à donner des jus d’orange aux singes rhésus, mais cette fois, sans que ces récompenses soient précédées de projection d’images. Pendant ce temps, l’activité cérébrale des primates était enregistrée via imagerie à résonnance magnétique fonctionnelle (fMRI).

       Résultat ? Malgré l’absence d’images sur l’écran, le cortex visuel des singes rhésus s’activait toutefois. Qui plus est, les zones du cortex visuel qui s’activaient étaient précisément celles qui avaient été recrutées lors des séances de visionnage de la phase de conditionnement. Nul doute possible : les singes rhésus avaient bel et bien associé la récompense aux images projetées. (...)

    Lire sur:


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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (MÊME  COURBÉ,
    TIENS-TOI TOUJOURS DROIT)


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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (83)
    pcc Benoît Barvin

    The Fairy Ring was Thronged with Dancing Elves, 
    from The Fairies and The Christmas Child, 
    illustrated by Willy Pogany

    Van(5)

       Il s'agissait d'un van miniature, aux parois vivement colorées, un van Volkswagen, si j'en croyais l'inscription faite en rond de bosse sur le châssis  A part quelques "pétouilles" ici ou là, la miniature était en bon état - les roues semblaient neuves, par exemple. Il n'y avait que la porte latérale qui paraissait bloquée, mais je ne doutais pas d'arriver à l'ouvrir en la faisant glisser délicatement.

       Je ramenai ma trouvaille chez moi, la dissimulant dans mon sac à dos et je la rangeai religieusement dans le meuble prévu à cet effet, au-milieu de mes autres modèles réduits, exclusivement des véhicules des années 60/70. J'avais la nostalgie de cette époque où mes parents s'étaient rencontrés, où ils s'étaient aimés, où ils m'avaient eu et où nous étions heureux... Ce qui n'était plus le cas quinze ans plus tard: ils étaient à présent divorcés et ma mère, qui m'avait à sa charge, passait d'un type à l'autre en buvant sec.

       Je m'étais réfugié peu à peu dans un rêve d'enfant. J'allais donc sur mes seize ans, le sexe - hélas - me taraudait, mais j'avais décidé de ne pas y céder. Pour ce que ça avait rapporté à mes parents! Je restais donc calfeutré dans mon enfance et dans ma chambre où, après avoir soigneusement fait mes devoirs, je m'occupais de ma collection.

       Celle-ci, comme je l'ai dit, ne comportait que des véhicules de ces années heureuses, il y en avait une bonne cinquantaine. J'avais, certes, des voitures américaines, des allemandes, deux bolides de course, mais j'étais plus enclin à collectionner les véhicules utilitaires, notamment des vans de toutes nationalités. C'était pour moi l'image même du bonheur, une image miniaturisée, certes, mais très "vraie"...

       C'est le soir-même que je m'occupai de mon nouvel achat. Je l'observais sous toutes les coutures, trouvant ça et là quelques autres menus problèmes - essentiellement des éclats de peinture. Cela ne me dérangeait pas, j'étais passé maître dans la restauration de mes véhicules. Ce qui m'embêtait le plus, c'était la porte latérale qui, malgré mes efforts, refusait de s'ouvrir. Je ne voulais pas forcer de manière inconséquente pour ne pas abîmer le van. J'allai donc me coucher en me promettant d'étudier le problème afin d'y trouver une solution.

       Pendant la nuit, je fus réveillé pour un besoin naturel. Alors que je me levai, j'aperçus une forme, près du van, qui semblait vivante. J'allumai la lampe donnant sur le meuble. Il y avait une espèce de fourmi près du véhicule dont la porte latérale était ouverte, je le remarquai tout de suite. Une fourmi qui, surprise par la puissance de la lampe, restait pétrifiée, de sorte que j'eus le temps de la détailler: Il s'agissait, certes, d'un insecte banal, d'un noir de jais avec ses antennes frémissantes, ses yeux en forme de lentilles, ses mandibules menaçantes et ses six pattes... Sauf qu'elle se tenait sur deux pattes, à la manière d'un humain et qu'elle portait une robe.

       J'ai toujours eu pour habitude de réagir dans la seconde. La fourmi étant tétanisée, j'avais la possibilité de l'écraser de toute la force de ma haine - j'ai en horreur les insectes. Quelle ne fut pas ma stupéfaction lorsque je l'entendis me parler... "S'il te plaît! Ne me fais pas de mal! Je ne suis pas un banal insecte... Regarde". Et, devant mes yeux écarquillés, je vis distinctement la fourmi se débarrasser de sa carapace, dévoilant la silhouette adorable d'une jeune fille. Nue.

       Je rougis, détournai la tête, très gêné, mais l'être n'en profita pas pour s'enfuir - ni se rhabiller, d'ailleurs. Elle continua à parler, en approchant de mon visage qui était penché sur la rangée où j'avais placé le van. "Je m'appelle N'Gamma, dit-elle, d'une voix que je trouvai mélodieuse. Je viens du centre de la Terre. J'appartiens à une tribu de liliputiens - les Blefuscus - qui viennent régulièrement s’approvisionner à la surface de la planète. Mais comme notre apparence pourrait susciter des interrogations - et puis, nous connaissons trop bien l'esprit curieux de vos savants, hein... - nous préférons nous déguiser de la sorte et apparaître sous la forme anodine de fourmis. Tu as d'autres questions?"

       Je n'en avais aucune. N'Gamma avait répondu à toutes celles que j'aurais pu lui poser. Comme s'il s'agissait d'un discours qu'elle avait maintes fois articulé. J'avoue que sa nudité néantisait toutes mes interrogations. La jeune femme dut le comprendre car, en un tour de mains, elle se revêtit de sa carapace, mais en laissant son visage nu.

       Nous échangeâmes des informations une bonne partie de la nuit. Elle m'apprit beaucoup de choses sur son peuple: ses façons de vivre, de manger, de se déplacer, de pratiquer l'art et les différents sports qu'ils aimaient. En fait, je n'avais nul besoin de parler. Il suffisait que je pense et N'Gamma, qui lisait dans ma tête, me répondait aussitôt.

       Ces conversations se poursuivirent plusieurs nuits de suite. La jeune Blefuscusienne me plaisait de plus en plus. J'attendais le moment de son apparition avec fièvre, observant le van et la porte latérale qui, soudain, glissait et dévoilait son impeccable silhouette. L'engin était la "porte" m'avait-elle expliqué qui permettait l'accès entre nos deux mondes. A chaque fois N'Gamma portait une tenue différente qui, au bout d'un moment, laissait toujours un sein jaillir, ou une cuisse apparaître, de sorte que ce qui devait arriver arriva: un soir, elle se percha dans le creux de ma main et nous nous embrassâmes...

       J'en fus si bouleversé que, lorsqu'elle disparut dans le van, je mis du temps à m'endormir. Je sentais encore le contact épidermique sur mes lèvres qui... mes lèvres que... Je m'aperçus que peu à peu ma bouche s'insensibilisait. Je voulus lever le bras... celui-ci resta immobile, aussi lourd que du plomb. Je m'entendis pousser un cri qui resta dans ma gorge...

       Là-bas, exactement dans mon champ de vision, la portière du van venait de glisser. Une fourmi, puis un autre, suivie de beaucoup d'autres encore, sortaient du véhicule et, avec célérité, descendaient le long du cordon de la lampe jusque sur le plancher. De là elles se dirigèrent vers mon lit, grimpèrent via la couverture qui traînait par terre... Une horde d'insectes s'affairait autour de moi, maintenant, me liant à l'aide de fils solides qui sourdaient de leur gueule aux mandibules menaçantes.

       Et puis apparut M'Gamma. Elle se hissa jusqu'à mon poitrail, toujours aussi diaboliquement belle. Elle me sourit et je sentis mon coeur fondre. "Cher amour, dit-elle, j'aurais tellement préféré que tu ne cède pas à mes avances... Mais les hommes sont faibles. Tous tant qu'ils sont, même les plus jeunes... Tu sais ce qui va t'arriver, n'est-ce pas?". Je n'avais pas besoin d'utiliser mes cordes vocales, de toute façon inutilisables depuis que le poison qu'elle m'avait instillé faisait son office.

       "Oui, pensai-je. Oui, je sais. Je ne te demande qu'une chose, N'Gamma. " "Laquelle?". "S'il te plaît, sois la première à planter tes mandibules dans ma jugulaire...". "Avec plaisir, cher amour" fut sa réponse. 

       Et j'attendis, frémissant, cette nouvelle et cette fois mortelle étreinte...

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    (Il lui affirma qu'avec lui la vie ne serait pas ostentatoire
    mais elle ne fut pas convaincue)


    Coby Whitmore

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    (Elle avait arrêté ce taxi mais hésitait sur la destination
     et le chauffeur, bonne pâte, attendait patiemment, 
    en fumant une cigarette)

    Coby Whitmore

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    (La blague lui fit tellement peur qu'elle s'en alla immédiatement,
    furieuse, et qu'il passa le reste de la nuit à se
    reprocher ses blagues idiotes)

    “Bunny Fun” by Bill Randall, c. 1950s.

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    ("Hou, hou, Barbichou! Où te caches-tu?" fit la jeune femme
    en riant alors que, derrière une tenture, exaspéré, Barbe Bleue
    affûtait son coutelas) 

    Good morning you sexy thing you!


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    Blanche Baptiste

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE TEMPS N'A PAS DE PASSÉ.
    IL N'EST QUE FUTUR)

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    "Frères Humains, je veux être votre guide!"


    Evolution : 
    "Nous avons besoin de guides"

    PROPOS RECUEILLIS PAR GÉRALD

       / Le Vif/L'Express : Comment les traits liés à la sélection naturelle s'expriment-ils aujourd'hui dans un monde qui a fondamentalement changé ? 

       - Christian de Duve : Je vois le monde en biologiste, pas en philosophe. Mon guide, c'est Charles Darwin. La théorie de la sélection naturelle apporte une illumination permanente sur le monde. Comment la définir ? A partir de formes différentes nées par hasard, c'est l'émergence de celles qui sont le mieux adaptées à survivre et à se reproduire dans les circonstances existantes. Nous sommes le produit de cette sélection naturelle. 

       Nos lointains ancêtres, il y a quelque 100 000 ans, vivaient en petites bandes de 30 à 40 individus, qui avaient comme seuls buts de survivre et de se reproduire. Le premier trait génétique qui va permettre la survie est l'égoïsme de groupe, impliquant une solidarité en son sein. Mais, entre elles, ces bandes se disputaient les meilleurs terrains de chasse, les plantations les plus riches, les endroits les mieux protégés, les femelles les plus désirables. Dès lors ont émergé d'autres traits génétiques, l'hostilité et l'agressivité entre groupes. Ces traits génétiques imprimés dans notre génome n'ont pas beaucoup changé. Aujourd'hui encore, on retrouve le même héritage. Seule la nature des groupes a changé. 

       La sélection naturelle se contente de laisser émerger ceux qui sont le plus capables de le faire. Elle agit dans le présent, ne connaît pas l'avenir, ne prévoit rien. Or vous, moi et nos semblables sommes les seuls êtres vivants à pouvoir agir contre la sélection naturelle et à pouvoir suppléer à ce qu'elle ne fait pas : prévoir les répercussions de certains événements, prendre des décisions en conséquence et agir en fonction de celles-ci. Même au prix d'un mal présent pour un meilleur futur. 

       / L'homme étant le seul à avoir la faculté d'agir contre la sélection naturelle, pourquoi ne s'est-il pas débarrassé des aspects négatifs de celle-ci ? 

       - Corriger ces traits par ingénierie génétique est hors de question pour le moment. Nous n'avons pas les moyens techniques de modifier nos gènes et, même si nous les avions, nous ne saurions pas quel morceau d'ADN enlever et par quel morceau le remplacer. Nous ne pouvons agir qu' « épigénétiquement », en jouant sur ce qui s'ajoute au génétique et éventuellement le supplante mais ne le change pas. Nous pouvons agir par l'éducation. Qui dit éducation dit éducateurs. Qui va éduquer les éducateurs ? Ma conclusion est que nous avons besoin de guides. Un de ces guides est Jésus. Pour moi, Jésus est un homme, comme ces autres guides que sont Bouddha et Confucius. Jésus a aussi été un rebelle, un révolutionnaire, un prophète. Mais son enseignement principal va précisément à l'encontre de nos caractères génétiques. 

       A l'hostilité entre groupes, il substitue l'amour et le pardon. Il s'élève contre la poursuite effrénée du profit, contre l'emploi des armes. Ce message-là est exactement celui dont nous avons besoin. Je l'appelle le message «jésuiste», à l'image des messages bouddhiste et confucianiste, qui lui sont parallèles. Je ne l'appelle pas message chrétien, que je n'aime pas parce que ce terme englobe toute une mythologie. Pour moi, le message de Jésus est celui d'un sage, mais strictement humain. Message que l'on a transformé au cours du temps (une théorie...) .(...)

    Suite sur:


    Christian de Duve EN 6 DATES

       2 octobre 1917 Naissance à Thames-Ditton, en Angleterre. 1941 Diplôme de médecine de l'UCL, diplôme de chimie en 1946. 1960 Lauréat du prix Francqui. 1974 Prix Nobel de physiologie ou de médecine, en compagnie d'Albert Claude et de George Emil Palade, pour sa découverte des lysosomes et des peroxysomes. 2002 Publie A l'écoute du vivant (Odile Jacob) 2009 Génétique du péché originel : le poids du passé sur l'avenir de la vie (Odile Jacob)
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    "Comment ça, j'ai l'air d'une dinde?
    C'est un propos fâcheusement 
    non politiquement correct, attention..."

    Betty Blythe by Kenneth Alexander c.1926 

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    L'austérité nuit gravement à la santé
    Avec Belga

       (...) "Un scénario possible et qui menace les progrès constants faits en matière d'espérance de vie en Europe consisterait à ce que des crises économiques ou sociales soient couplées à des réductions des dépenses de santé", estime l'OMS dans son rapport sur l'Europe, qui porte sur 53 pays. 

       L'organisation souligne aussi que si la situation sanitaire s'est améliorée en Europe, les disparités restent grandes d'un pays à l'autre. 

       En Espagne, pays où l'espérance de vie est la plus élevée en Europe, on vit en moyenne jusqu'à 82,2 ans, alors qu'au Kazakhstan, en bas de l'échelle, l'espérance de vie n'est que de 68,7 ans. 

       Selon l'OMS, l'Europe abrite neuf des dix pays avec l'espérance de vie la plus élevée du monde, même si le continent a les taux plus importants de consommation d'alcool et de tabac. 

       L'augmentation de l'espérance de vie s'explique en partie grâce à la régression de certaines maladies, notamment cardiaques, et l'amélioration des conditions de vie, selon le rapport de l'OMS, publié tous les trois ans. 

       L'espérance de vie varie aussi énormément selon les sexes: elle est de 80 ans en moyenne chez les femmes, et de 72,5 ans chez les hommes. "En 2010, les hommes n'avaient pas atteint l'espérance de vie moyenne des femmes en 1980", selon Ritu Sadana.

       En Belgique, l'espérance de vie à la naissance était de 80,35 ans en 2011 (77,75 ans pour les hommes et 82,85 ans pour les femmes) selon les chiffres du SPF Economie.


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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA PENSÉE VA PLUS VITE
    QUE LE VENT)

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    "Alors?
    - Ces enf... de lobbyistes ont encore gagné!
    - Venez, mes amis, allons noyer notre chagrin
    dans une délicieuse boisson au miel..."

    Mortalité des abeilles par les pesticides : 
    l'Europe s'en fout !

       (...) La proposition de la Commission Européenne de suspendre pendant une période de deux ans trois familles de pesticides pourtant reconnues comme étant responsables de la mortalité des abeilles n'a pas été retenue...(...)

       (...) 13 Etats ont voté pour l'interdiction de ces pesticides, dont la France, l'Italie, l'Espagne et la Pologne, 9 ont voté contre (République Tchèque, Slovaquie, Roumanie, Irlande, Grèce, Lituanie, Autriche, Portugal et Hongrie) et 5 se sont abstenus, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni.

       Les abstentions de ces deux pays qui comptent chacun 29 voix ont empêché que la majorité penche dans un sens ou l'autre. La Commission a ainsi indiqué qu'elle maintenait sa proposition, car elle n'a pas été rejetée.

       Ce vendredi 15 mars, aurait du être un jour béni pour les abeilles. Le jour ou l'homme allait enfin décider d'arrêter de les tuer pour qu'elles puissent continuer à butiner et à lui offrir gratuitement, entre autres, les fruits et légumes dont il se nourrit tous les jours, grâce à leur travail de pollinisation. Le jour ou les États membres de l'Union européenne allaient enfin interdire l'utilisation de trois insecticides néonicotinoïdes : l'imidaclopride (Gaucho, Coboy 350, Confidor, Provado), la clothianidine (Poncho , Elado, Modesto, Smaragd) et le thiaméthoxame ( Cruiser, Actara) très utilisés en Europe dans l'agriculture et reconnus comme responsables de la mortalité des abeilles

       Mais voilà, seulement treize États membres ont voté en faveur de la proposition de la Commission Européenne. Cinq États membres se sont abstenus et neuf se sont opposés à la proposition. Ces pesticides vont donc continuer tranquillement à tuer les abeilles.
    En savoir plus sur 

    @@@

    "Qu'est-ce que tu vois, dans ta boule magique?
    - Un diamant... que tu vas m'offrir pour notre
    prochain mariage...
    - Ce que j'aime chez toi, Mon Amour, 
    c'est ta vive imagination..."

    June Collyer and her crystal ball 

    @@@

    "Que veux-tu être quand tu seras grande?
    - Une vieille mémé moustachue comme toi,
    papy"

    Pourquoi une révolution non-violente 
    est devenue un bain de sang
    Janine di Giovanni

       (...) Des méthodes non-violentes auraient-elles suffit à renverser Bachar ? C’est ce qui s’est passé en Serbie. Srđa Popović était l’un des leaders de la résistance serbe, OTPOR, qui a renversé Slobodan Milošević en 2000. Rien ne m’a autant impressionnée que la persévérance obstinée de ses collègues et lui, qui étaient déterminés à se débarrasser d’un assassin qui avait plongé leur pays dans cinq guerres sanglantes. 

       Onze ans plus tard, voir certains militants tunisiens, géorgiens et égyptiens utiliser la non-violence pour obtenir un changement de régime – une partie d’entre eux avaient été formés par Srđa Popović il y a longtemps – était tout aussi impressionnant

       Puis ce fut le tour de la Syrie. Pourquoi l’opposition a-t-elle pris la décision, à un moment décisif, d’abandonner la non-violence pour prendre les armes ? Etait-ce un acte désespéré ? Certains militants, qui avaient participé aux premières manifestations à Homs mais qui ont fui lorsque le conflit est devenu sanglant, ont eu le sentiment d’être privé de l’occasion de sauver leur pays. “Je ne voulais pas d’arme, m’a dit l’un d’entre eux. Je pensais qu’on pourrait renverser Bachar en rassemblant le peuple.”(...)

       Les militants de la révolution tunisienne s’y sont pris autrement. Ils se sont servis d’Internet pour démanteler le régime de Ben Ali : ils ont piraté les sites web des ministères et les ont fermés. En Egypte, les militants ont organisé la chute de Moubarak à l’avance en s’inspirant des méthodes de Srđa Popović. C’est le gourou de la non-violence, Gene Sharp, qui est à l’origine de ces techniques. Il encourage le théâtre de rue, la création de réseaux sociaux et la résistance sans faire appel aux armes. Dans le monde entier, des militants téléchargent secrètement les écrits de Gene Sharp sur Internet pour tenter d’appliquer des méthodes qui éviteront à leurs pays de nouveaux bains de sang et qui apporteront la démocratie.

       Le fait que la Syrie ait pris le chemin de la violence implacable et interminable est une tragédie. Selon Gene Sharp, venir à bout des dictateurs et changer la société passe par l’établissement d’une stratégie et d’une méthodologie, auxquelles il faut se tenir – et il faut également avoir la population de son côté. La clé est le pouvoir du peuple. Le mouvement d’opposition à la guerre du Vietnam a échoué à de nombreux égards car passer son temps à brûler le drapeau américain n’avait aucune chance de rallier la population à sa cause. Occupy Wall Street était trop désorganisé et romantique.

       Dans le contexte issu du Printemps arabe, le pire qui puisse arriver est une évolution du conflit syrien similaire aux guerres de Bosnie et d’Irak. En 1993, Sarajevo a peu à peu été contaminée par les luttes intestines entre différentes factions des musulmans bosniaques, mais personne (moi y compris) n’a voulu écrire à ce sujet à l’époque. Après l’invasion de l’Irak, les idéologies ont divisé la population plutôt que de la rassembler face à ses oppresseurs. (...)

    Lire sur:

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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (PARFOIS,
    PENSE A TE DÉBRANCHER)

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (82)
    pcc Benoît Barvin


    Enfance

       Cette petite fille, c'était moi. Moi à son âge. Moi qui n'avais pas été aimée, que l'on avait frappée, qui avait bu à satiété le lait du malheur. Moi qui traînais encore, des années après, les séquelles de ce que ma Mère m'avait fait subir... Une mère qui, jusqu'à 7 mois de grossesse, ne s'était, soi-disant, "rendu compte de rien". Elle qui était allée voir le médecin pour un "kyste" et auquel le praticien avait lancé, en riant - paraît-il: "Votre kyste, il a des pattes, chère madame...".

       La petite fille venait de recevoir une gifle. Sa mère était à l'image de la mienne: une petite bourgeoise BCBG, habillée à la dernière mode, avec un visage exaspérant car fardé à outrance, des yeux charbonneux, une bouche qu'on imaginait dans des positions interdites... Cette "sucette humaine" portait un caraco sous lequel les seins dansaient librement à chaque mouvement - quand elle giflait, par exemple. Un jean moulant accentuait le côté "p... mais pas trop" de cette mère indigne, forcément indigne, puisque considérant sa gamine comme une propriété taillable et corvéable à merci.

       Ma décision était prise à la seconde même où j'aperçus la petite fille - une blondinette fragile aux yeux d'un bleu de lagon - qui se recroquevillait, attendant la calotte qui, à cet instant, immobilisée dans l'air, s'apprêtait à retomber sur sa joue à la vitesse de l'éclair . Une gifle manucurée, aux longs doigts aristocratiques, accompagnée par la voix furieuse de la Mère: "Petite idiote! Un bas de filé... A cause de toi, godiche, qui ne sais pas avancer droit".

       Je suivis le couple - Matonne/détenue - jusqu'au jardin d'enfants où, enfin délivrée, la petite blonde alla se réfugier sur une balançoire. Elle avait encore les yeux remplis de larmes. Je percevais la douleur de la main sur ma propre joue qui flambait. La Mère, pendant ce temps, se repoudrait le nez... La décision, "ma" décision donc, de soustraire l'enfant à cette "Femme" était désormais ma seule préoccupation.

       J'observais la mère un moment. Je la vis qui, l'air de rien, regardait autour d'elle, cherchant à attire l'intérêt des mâles qui gardaient leur progéniture, après un divorce douloureux. Elle accaparait leur attention, leur envie et je les imaginais bandant comme des fous, ces pauvres tarés, prêts à tous les compromis pour passer un moment entre les bras de cette mère indigne.

       J'eus envie de me lever, de leur crier qu'elle était "indigne, indigne"! Mais je me retins. La blondinette se balançait mollement, solitaire, observant les enfants qui, à quelques mètres d'elle, sans lui prêter attention, se poursuivaient, éclataient de rires hystériques ou bien fondaient soudain en larmes, tout en se précipitant vers leur génitrice qui, elle, les réconfortait...

       La saleté de mère indigne permettait à un beau garçon de s'asseoir sur son banc. Elle minaudait, déjà poule, déjà l'entrejambes humide... J'en profitai. J'avançai, l'air de rien, de la balançoire, la contournai et surgis, en souriant, près de la petite fille. Elle ne sursauta pas. Elle me regarda, curieuse, avec cet air sérieux qu'arborent les enfants face à un nouvel adulte. C'était comme si elle m'évaluait, se demandant si elle devait ou non me faire confiance.

       Mon sourire s'accompagna de paroles de réconfort et miraculeusement dans ma main parut une sucette à la vanille. La petite la prit, descendit de la balançoire, me suivit sans rechigner, pendant que sa p... de mère riait aux éclats, seins presque à l'air, cuisses offertes à ce printemps chaleureux et aux mains rudes du beau mec. 

       Tout en me demandant comment j'allais, ensuite, procéder pour garder la petite avec moi, pour la chérir, pour faire en sorte qu'aucune des Autorités du pays ne vienne l'arracher de mes bras aimants, j'allongeai le pas, la petite main fragile de l'enfant dans la mienne, plus large, protectrice... Nous atteignîmes mon véhicule, je l'installai derrière, la priant de se blottir pour que personne ne la voit - n'ayant même pas besoin d'inventer un quelconque prétexte, tellement elle me faisait confiance, elle qui ne pensait qu'à suçoter ce sucre délicieux que j'avais enduit d'un mélange de mon invention, aux vertus calmantes.

       Sortir de la ville fut un jeu "d'enfant". Nous cacher dans ma petite résidence secondaire, à une vingtaine de kilomètres au-milieu des bois, également. J'avais tout prévu: la télé fonctionnait; des tas de Blu-Ray de dessins animés étaient soigneusement rangés dans leur meuble; le frigo débordait de nourriture et de boissons. La petite fille ne serait pas malheureuse en ma compagnie. Moi qui ne pouvais pas avoir d'enfant et qui, grâce à elle, en adopterait un à ma convenance. 

       Vers le soir, alors qu'elle dormait toujours dans sa chambre où je l'avais installée, glissée sous les draps, admirée pendant une bonne heure, fascinée par ses cheveux d'ange, ses traits si purs, écoutant le souffle régulier de sa respiration - une musique céleste... C'est vers le soir, donc, que je me branchai sur le Web pour savoir si, par hasard, on parlait de cette disparition.

       Sur la page actualité de Google s'étalait, en premier titre, la phrase: "disparition inquiétante". On y lisait que la petite Marianne, échappant à la surveillance de sa mère (tu parles!), s'était évaporée d'un jardin public de la ville. On y voyait une photo de la disparue, on avait droit à une interview filmée de la mère qui parlait, en sanglotant, de sa jolie petite fille (simagrée!), mais entre les lignes on comprenait qu'il n'y avait aucun témoin, que pour un moment, la blondinette et moi, on serait tranquilles. Heureux et au calme...

       J'éteignis mon ordinateur portable, allai me débarbouiller. J'enlevai avec regret ma perruque, ôtai mon maquillage, passai sur mes joues, bleuies d'une barbe de presque 24 heures, une main lasse... J'étais éreintée mais ravie. Transportée, même, comme si tout le bonheur du monde m'était offert.

       J'allais bien m'occuper de ma jolie poupée. J'allais enfin rattraper une enfance détestable qui, selon les psychiatres, avait "perverti le sens de mes responsabilités" et "détruit l'identité sexuelle du sujet". Charlatans! J'allais leur montrer que ce charabia ne recouvrait aucune réalité...

       Je me blottis confortablement dans le fauteuil du salon et réfléchis à l’ordonnancement des jours à venir. Mais, d'abord, changer le prénom de ma petite chérie: 

       Astra me plaisait bien...

    ***

       Astrée : Astrée, parfois aussi nommée Astra ou Astraea, est une puissante déesse de la justice, dont le nom signifie “étoile”. Ses propriétés ésotériques touchent tout ce qui est en relation avec la pureté et la justice. Elle apporte l’équilibre.


    ***

    (La discussion avec cette fille était impossible)


    ***

    "Heu, Maître, vous avez l'air un peu...
    - Un peu quoi?
    - Ben... A plat...
    - A qui la faute, hein?
    - QUOI!!!"


    ***

    "Peuh... 
    Cette nouvelle drogue ne me fait aucun effet!
    GRRR..."


    ***

    (Cet écrivain savait comment punir tous ceux
    qui venaient goûter, en catimini, son Cognac)


    "Sal...! Je vais vous faire la peau!"

    http://martinklasch.blogspot.fr

    ***
    Blanche Baptiste

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TON TRAVAIL C'EST DE GRANDIR
    ET RIEN D'AUTRE)

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    (Super anti-suicide prêt à aider
    les cadres de Paule Emploi)



    uaredesign.com

    Suicide d'un cadre dirigeant 
    de Pôle emploi en Languedoc Roussillon
    Cécile HAUTEFEUILLE

       (...) «Omerta», «chape de plomb», «volonté évidente d'étouffer l'affaire». Dans les rangs de Pôle Emploi en Languedoc Roussillon, le décès brutal de ce cadre, qui travaillait à Montpellier, commence à peser lourd. Trop lourd.

       «Tout le monde a été prudent et respectueux», nous confie une source syndicale. «Personne n'a cherché à instrumentaliser ce geste désespéré. Mais ça a créé une onde de choc et nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir en parler. Si ce suicide est lié à des problématiques personnelles, ça ne nous regarde pas. Mais s'il y a, ne serait-ce qu'un pour cent deproblématique professionnelle, on se doit de la prendre en compte.»

       A l'heure actuelle, selon nos informations, aucune enquête n'a été diligentée en interne, par le CHSCT. Et certains le regrettent, et le réclament. C'est le cas de cet agent, qui a accepté de nous répondre :

       «Nous souhaitons une enquête pour savoir s'il y a un lien entre cette disparition et une souffrance au travail. Nous avons l'impression que c'est une information que la direction cherche à étouffer. Elle nous a mis en garde, elle ne veut pas que l'on remue des choses...» 

       Quelles choses ? Pourquoi ces prétendues mises en garde de la direction ? «Vous savez très bien que le climat est tout sauf serein à Pôle emploi», répond cet agent. «Suicides ou tentatives de suicide de demandeurs d'emploi, personnel sous tension, le contexte est très pesant. Et pardonnez moi, mais ce suicide fait tâche en interne, parce que c'est un cadre qui avait été écarté de hautes fonctions.» 

       L'homme avait effectivement changé de poste. Il avait été nommé directeur régional adjoint de Pôle Emploi en 2008, puis trois ans plus tard, quand la direction régionale a changé, il est devenu "directeur de production". «Il a clairement été déclassé» affirme une source syndicale, qui ajoute qu'il avait aussi très récemment quitté les locaux de la direction régionale de Montpellier : 

        «On l'a mis dans un autre bâtiment, dans un autre quartier de la ville, et il s'est retrouvé dans un bureau au sous sol ! Je ne suis pas en train de vous dire qu'il travaillait dans une cave, mais la symbolique est là : passer du 4ème étage de la direction régionale, à ce bureau éloigné...c'était peut être difficile à vivre...»

       Contactée par le minisphère, la direction régionale confirme le changement de fonction et le récent déménagement : «Ce poste de directeur de production, il l'avait accepté. Et il était excellent dans son travail. Quant au changement de bureau, c'était pour rejoindre le bâtiment où étaient ses équipes. Il encadrait 200 personnes, chargées de soulager le travail des agences Pôle emploi.» 

       Travaillait-il réellement dans un bureau en sous sol ? «Pas de commentaire sur les interprétations des uns et des autres.» Pas de commentaire non plus sur le geste mais une mise au point sur «l'omerta» dénoncée :  «C'est faux, il n'y a aucun blocage de l'information. Tous les représentants du CHSCT ont été informés le soir même du décès. Nous avons aussi mis en place des cellules d'écoute sur le site où travaillait ce cadre. Les gens ont été reçus. La situation est tellement tendue, nous faisons attention à tout évènement...»

       Pôle emploi semble craindre un "effet d'entraînement". Que ce terrible passage à l'acte n'en entraîne d'autres. «Tout le monde pense évidemment aux suicides chez France Télecom», conclut un syndicaliste de Pôle emploi. «Mais ça, la direction ne veut ni en parler, ni en entendre parler.» (...) 


    %%%

    "Tu as vu le déguisement des banquiers pour nous
    émouvoir sur leur sort?
    - Non, ça c'est une vraie pauvre...
    - Tu es sûre? J'aurais pourtant juré..."


    %%%

    "Israël/Palestine... C'est fait...
    Maintenant, quel autre rendez-vous important?
    Ah oui, le bal de charité où je vais
    pouvoir montrer mon superbe jeu de jambes...
    Yeah!"

    Obama, un p’tit tour et puis c’est tout
     Emmanuel Riondé

       (...) Durant l’été 2010, Regards avait eu l’occasion de rencontrer et d’interviewer l’historien palestino-américain Rashid Khalidi. Interrogé sur les lendemains décevants du discours du Caire (prononcé en juin 2009), voici ce qu’ils nous avait alors confié à propos de la politique américaine au Proche-Orient (un entretien à relire dans son intégralité ici) :

       « Obama a oublié que pour changer la politique dans ce pays, il ne suffit pas de le décider à la Maison Blanche, il faut aussi la vendre. D’abord à une opinion publique très favorable à Israël. En Europe, vous avez une connaissance du Moyen-Orient à cause du colonialisme, du tourisme, du business, de l’enjeu énergétique, etc. Aux Etats-Unis, la population a peu d’informations sur le Moyen-Orient. 

       Et à bien des égards, ce pays reste coupé du monde. On ne connaît pas les langues étrangères, on ne fait pas de tourisme partout, on n’a pas de passé colonial. Il n’y avait aucun expert du monde arabe avant la deuxième guerre mondiale aux Etats-Unis ! Juste quelques spécialistes des langues orientales. Alors de grands mensonges sur le sionisme et sur Israël y ont été diffusé sans que ce soit contré par les réalités proche-orientales. (...)

       Il faut aussi vendre cette politique au Congrès, et celui-ci reste largement sous influence du lobby israélien. Intelligemment, l’Aipac et les autres éléments du lobby y ont axé tous leurs efforts depuis les années 1950-1960. Cela a abouti à une grande maîtrise et c’est toujours le cas : de nombreux élus au Congrès et au Sénat savent que la politique d’Israël nuit aux Etats-Unis mais ils n’osent pas le dire (...) 

       Dès les années 1940, la plupart des stratèges américains savaient que l’appui à la création d’Israël, puis l’établissement de forts liens avec ce pays allaient nuire aux Etats-Unis dans le monde arabe. Tous les conseillers de Truman étaient contre sa politique. Mais il y avait aussi dans son entourage des amis du sionisme et lui-même pensait qu’il fallait créer un Etat juif. Aux consuls américains en poste dans le monde arabe, il a un jour expliqué : « Messieurs, je suis désolé mais je n’ai pas d’électeurs arabes dans ma population . » Cela reste en grande partie vrai aujourd’hui. (...)

       Je crois que Obama n’a pas suffisamment travaillé l’opinion publique et le Congrès sur la question du Moyen-Orient. Un universitaire du Maryland a récemment montré qu’au moment du discours du Caire, la perception des Etats-Unis dans le monde arabe s’était très nettement améliorée. Mais dans l’année qui a suivi, cela a chuté et l’appui à l’Iran y a progressé... Selon cet universitaire, ce renversement est essentiellement dû à la déception causée par la politique américaine en Palestine. »

       Une Palestine où personne - des dirigeants politiques aux habitants des territoires - ne semble nourrir d’illusion sur cette visite. Ce mercredi, en Cisjordanie, au moment où l’avion d’Obama se posait à Tel-Aviv, quelques militants érigeaient un nouveau village de toile à Eizariya sur une colline faisant face à un autre village démantelé il y a deux mois par les forces israéliennes. 

       Dans un communiqué, les activistes qui réaffirment le droit des Palestiniens à « retourner sur [leurs] terres et dans [leurs] villages [et à y proclamer] leur souveraineté (...) sans la permission de qui que ce soit » règlent en quelques mots la « question américaine » : « Une administration qui a utilisé son veto à 43 reprises pour supporter Israël contre les droits des Palestiniens, une administration qui gratifie Israël d’une aide militaire de plus de trois milliards de dollars chaque année, ne peut contribuer de façon positive à trouver une solution juste. »(...)

    Lire sur:

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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MÉCHANT EST COMME UN FRUIT MUR.
    IL TOMBE TOUJOURS TOUT SEUL)

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    "T'es pour ou contre la viande industrielle?
    - Gargl... C'est quoi... Gargl... la bonne réponse?"

    Les mangeurs de viande industrielle 
    plus exposés à une mort prématurée
    Audrey Chauvet

       (...) Manger des saucisses tue. Si l’on en croit une étude parue dans la revue BMC Medicine, les gros consommateurs de viandes et charcuteries industrielles auraient 44% de risques de plus que les autres de mourir prématurément. La consommation de saucisses, jambons, bacon, hamburgers et autres boulettes augmenterait le risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire de 72% et de développer un cancer de 11%.(...)

       L’étude, réalisée sur 448.568 personnes durant douze ans dans dix pays européens, révèle que 3% des décès prématurés dans le panel auraient pu être évités en réduisant la consommation de ces viandes transformées à moins de 20g par jour. A l’inverse, les risques de morts prématurées s’accentuent au-delà de 160g de bidoche par jour.

       Toutefois, les chercheurs n’ont pas d’explication claire au lien entre charcuterie et maladies: bien sûr, ces aliments gras et salés sont connus pour ne pas être les meilleurs amis de nos artères, mais les arômes, conservateurs et autres substances ajoutées aux produits industriels pourraient également favoriser l’apparition de cancers. D’autre part, la consommation de ces produits tout préparés est souvent révélatrice d’un mode de vie et d’un niveau de revenus qui peuvent jouer en défaveur de la santé. La consommation de tabac et d’alcool pourrait aussi perturber les résultats. (...)


    +++
    (La main qui avait giflé le Président
    du Conseil Européen s'empressa
    d'aller laver ses doigts, empuantis)


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    "Changé de stratégi?
    Ahaha... Vous être un
    rigolo, vous..."

    Herman Van Rompuy


    CONSEIL EUROPÉEN :
    On ne change pas une formule qui échoue
    PresseuropIl Sole 24 Ore, 
    Ziarul Financiar, Les Echos

       Le Conseil européen du 14 mars, consacré à la croissance, a été un nouveau “sommet prévisible”, constate Il Sole-24 Ore. Malgré les mauvais indicateurs sur le chômage et la production, et les manifestants anti-austérité venus de toute l’Europe jusqu’à Bruxelles, remarque le quotidien,

       Ce fut business as usual dans le palais. Les conclusions sont pré-définies : un peu de flexibilité dans les règles anti-déficits, et en avant toute vers la réduction du chômage des jeunes, la mantra du moment. [...] Pas de coup d’éclat, ni de surprise. Comme si l’Europe n’agonisait pas dans la récession pour la deuxième année consécutive. [...] Il faudrait un peu d’imprévu teinté de génie, une volonté commune inhabituelle pour ramener l’Europe hors du tunnel de la crise avec moins de bavardage et quelques mesures concrètes.

       “L’Europe est condamnée à poursuivre sur le chemin de l’austérité, ouvert par Berlin pour sortir l’Union européenne de la crise”, renchérit Ziarul Financiar.C’était évident depuis que l’Allemagne a affiché un budget exemplaire, qui promet le plus bas déficit de ces 40 dernières années”, ajoute le quotidien roumain :

       le prix à payer est douloureux pour toute l’UE : chômage des jeunes un peu partout, récessions ahurissantes dans tous les pays durement frappés par la crise...Et, de plus, Berlin suit le même chemin, en demandant que l’expression “assainissement budgétaire”, autrement dit l'austérité orientée vers la croissance, soit mentionnée pas moins de 4 fois dans les conclusions du sommet !

       Depuis la signature du Pacte de croissance en juin dernier, “les choses n’ont guère avancé” déplorent également Les Echos. Le quotidien économique rappelle notamment que les “project bonds”, “ces financements obligataires créés pour soutenir de grands projets d’infrastructures – restent encore dans les limbes, alors qu’une première phase aurait dû débuter en octobre dernier”.

       Les Echos voient pourtant un espoir à l’issue de ce Conseil européen en demi-teinte, en particulier parce que “la France et l’Italie ont obtenu de leurs partenaires un peu de mansuétude” concernant les déficits publics :

       Certaines de leurs demandes [ont été] reprises dans les conclusions du sommet. Paris a ainsi vu d’un bon oeil la mention dans le texte final de “la nécessité d’un assainissement budgétaire différencié, axé vers la croissance” [ce qui] ouvre la voie à une certaine souplesse dans l’application du retour sous la barre des 3% de déficit [...] De son côté, l’Italie a poussé pour que le texte de conclusion reconnaisse le statut particulier des investissements publics d’avenir dans le calcul des déficits. (...)


    +++
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ESSENTIEL EST VISIBLE
    PAR LE COEUR)

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    "Après les Trente Glorieuses, tu crois qu'on
    sera comment?
    - Vieux."


    Robert Castel: 
    «Tout ne s'est pas effondré, mais...»

       (...) En 2009, le grand sociologue, mort mardi 12 mars à 79 ans, répondait aux questions de «l'Obs». Il analysait le passage de la précarité transitoire d'antan au système actuel du «précariat», et réclamait l'institution d'une «Sécurité sociale minimale garantie». (...)

       (...) . Le Nouvel Observateur/France-Culture En France, la cohésion sociale est mise à mal par les difficultés du service public - hôpital, école, université -, par la crise permanente des banlieues et la montée actuelle du chômage. Que révèle la crise et qu'est-ce qu'elle accentue ?

       / Robert Castel 
       Je n'ai aucune nostalgie des Trente Glorieuses, comme on appelle souvent en France la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Avec les guerres coloniales, la persistance des injustices et des inégalités, la rigidité des fonctionnements institutionnels, cette période a été assez peu «glorieuse». Mais il s'était progressivement constitué une forme de compromis entre d'un côté les intérêts du marché assurant la compétitivité et la productivité des entreprises - ce fut quand même un moment de développement économique et social et de modernisation de la société française assez exceptionnel - et de l'autre un certain nombre de garanties de sécurité, de protections, qui concernaient à peu près l'ensemble de la population. 

       Par exemple la «misère travailleuse», qui avait été le lot séculaire de ce qu'on appelait autrefois le peuple, avait été pour l'essentiel jugulée. Dans les années 1970, presque tout le monde pensait que demain serait meilleur qu'aujourd'hui, c'est ce qu'on appelait le progrès social.

       Aujourd'hui nous sommes placés face à l'incertitude des lendemains, avec le sentiment que si le pis n'est pas certain, le mieux n'est certainement pas assuré. Certes, le terme de «crise» est vague et ambigu mais, vers le milieu des années 1970, il s'est à coup sûr produit une bifurcation essentielle dans la marche de la société. Nous sommes entrés dans un nouveau régime d'un capitalisme plus sauvage, de concurrence exacerbée. Tout ne s'est pas effondré, mais on observe la dégradation de positions qui paraissaient assurées. Par exemple, depuis dix ans en France on reparle de «travailleurs pauvres», alors qu'on croyait que c'était une figure révolue du passé.

       . En France, un peu plus de 13% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté (c'est-à-dire 880 euros mensuels pour une personne seule). Allons-nous vers une «institutionnalisation du précariat» et des travailleurs pauvres ?

       D'une certaine façon, nous y sommes. C'est-à-dire que la reconfiguration actuelle de l'organisation du travail fait qu'un nombre croissant de travailleurs ne tirent plus de leur emploi les conditions minimales de leur indépendance économique et sociale. On peut appeler cet état «précariat» pour le distinguer de la précarité d'hier, qui n'était souvent qu'un mauvais moment à passer, par exemple pour les jeunes en attente d'un emploi durable. On constate désormais que des gens s'installent en permanence dans ces situations d'activité en deçà de l'emploi classique. Il y a incontestablement un processus de vulnérabilisation qui traverse le monde du travail.

       . La crise actuelle a révélé un certain nombre de scandales du monde de la finance. Est-ce que ça n'entraîne pas une montée du sentiment d'injustice. Et n'est- il pas lié à un sentiment d'impunité des élites ?

       Il y a des inégalités qui ne sont pas perçues comme injustes. Le fait par exemple, pour un ouvrier qui a fait peu d'études, qu'un cadre ait un salaire supérieur au sien n'est pas en soi vécu comme une injustice. Par contre, des salaires ou des rétributions qui valent plusieurs centaines de fois le smic apparaissent à juste titre scandaleux. Mais au-delà de ce sentiment d'injustice se fait en ce moment une prise de conscience que quelque chose ne marche pas à un niveau plus fondamental. 

       On nous a répété depuis plus de vingt ans que les protections sociales étaient trop rigides, que le rôle de l'Etat était trop pesant, que le droit du travail faisait obstacle au libre déploiement des entreprises, et un certain nombre de réformes libérales ont été prises dans le sens de leur réduction. Le résultat, c'est un emballement du marché lorsqu'il est laissé à lui-même. On pourrait interpréter l'explosion du capitalisme financier comme l'expression ultime du fonctionnement d'un marché uniquement conduit par la recherche du profit pour le profit, la maximisation à outrance de son intérêt, quel qu'en soit le coût social.

       Pour l'instant les réactions restent sporadiques, comme ces séquestrations de dirigeants qui expriment l'exaspération de ceux qui se retrouvent brusquement dépossédés. Ce sont comme de petites explosions qui surviennent en ordre dispersé. Sont-elles susceptibles de déboucher sur un mouvement social d'ensemble qui passerait par une collectivisation de ces actions ? Il faudrait être prophète pour en décider aujourd'hui. (...)

    Lire sur:

    +++

    "Heu... Tu es sûr qu'il ne te manque pas 
    quelque chose, en haut?
    - J'en ai deux petites en bas...
    - Petit coquin!"

    Bathing Suits
    vogue/hoyningen-huene 1928        & &
    ² 
     è-('=
    +++

    (Ce terroriste désamianteur amateur
    était amateur de Zorro, le renard rusé)


    Pourquoi la SNCF envoie en douce 
    ses trains amiantés en Roumanie
    Anna Rousseau

       (...) Les trains ont du mal à se cacher pour mourir. A Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), à Culoz (Ain), à Baroncourt (Meuse), à Vesoul (Haute-Saône), des convois sont garés sur des voies secondaires et attendent en pourrissant d'être envoyés à la casse. Locomotives, voitures de voyageurs et wagons de fret s'accumulent. Près de 3.700 en tout, soit "150 kilomètres mis bout à bout", selon Arnaud Aymé, du cabinet Sia Conseil, effaré par la masse de travail qui attend... les désamianteurs.

       C'est là que le bât blesse. Démolir un train, c'est beaucoup de force physique et de bons chalumeaux. Mais avant de découper la tôle et de la vendre aux ferrailleurs, encore faut-il extraire l'amiante de tous ces trains construits entre les années 1950 et 1980. Cette matière toxique est présente dans les enduits extérieurs, dans les joints et dans les protections de chauffage. La retirer exige un travail lent, précautionneux, dans des hangars adaptés, par des ouvriers spécialisés équipés de scaphandres. 

       Or il n'y a que deux centres de désamiantage ferroviaire en France: Recylux dirige celui de Baroncourt, en "restructuration technique" depuis juillet 2012. Il reste celui de SME, situé à Culoz. Bon an, mal an, l'entreprise, située entre le Jura et les premiers contreforts des Alpes, parvient à désamianter environ 150 "caisses" par an, alors que la SNCF en a sorti 1.200 - huit fois plus - de sa flotte en 2012. (...) 

       "La SNCF nous dit qu'il y a là dix ans de boulot », explique Jocelyn Portalier, secrétaire du collectif matériel à la CGT-Cheminots. Mais ce boulot n'est pas pour les cheminots. Il est sous-traité. Un peu gênée aux entournures, la SNCF a du mal à dire pourquoi elle ne désamiante pas ses trains elle-même. "Dans nos ateliers, notre coeur de métier est la maintenance et la réparation des trains, explique Jacques Damas, directeur général délégué de la SNCF. Vis-à-vis de l'amiante, nous nous limitons le plus souvent à la dépose de pièces, ce qui représente des niveaux d'exposition faible pour lesquels nos personnels sont strictement équipés en conformité avec la réglementation." Un autre dirigeant du groupe public fait très clairement comprendre pourquoi les cheminots ne démolissent pas leurs trains: "Nous sommes le monde des trains vivants. Le désamiantage, ce sont leurs pompes funèbres."

       Or les syndicats, eux, réclament depuis des années de récupérer cette activité au nom de la préservation de l'emploi. Mais ils suivent aussi de très près le dossier pour de simples raisons de salubrité publique: le centre de désamiantage du Mans, confié à un sous-traitant, a été fermé en 2011 par ordre de l'inspection du Travail, suite aux plaintes des cheminots et des riverains. Les trains étaient désamiantés à l'air libre, laissant les particules se disperser allègrement dans la nature, et les ouvriers n'étaient pas protégés!

      En attendant, les files de trains "radiés", comme on les appelle en jargon SNCF, garés sur les voies de service, s'allongent inéluctablement. La SNCF a pris un retard considérable et n'arrive plus à faire face. Mais tout n'est pas sa faute. L'évolution des normes de sécurité, de plus en plus strictes, a considérablement ralenti le travail de démolition des trains. "Pour obtenir une certification, il faut entre neuf et quatorze mois", estime Michel Bonfils, l'un des dirigeants de SME, qui a investi près de 7 millions d'euros pour mettre toutes ses installations aux normes. (...) 

       Parallèlement, les régions, depuis la loi de décentralisation de 2002, sont devenues autorités organisatrices en matière de transport, et elles en ont profité pour entièrement remplacer le parc de leurs TER, envoyant les vieux à la casse. L'Ile-de-France s'est ainsi débarrassée fin janvier de ses "petits gris", entrés en service en... 1965. Les prochains seront les anciens RER A, environ 400 voitures de voyageurs datant de 1967. Mais si tant de retard a été pris, c'est aussi que la SNCF ne sait plus très bien ce qu'elle peut faire de ses trains. Avant les premières réglementations sur l'amiante, en 1996, la question ne se posait pas: chaque caisse, revendue à un ferrailleur, lui rapportait 3.000 euros.

       Aujourd'hui, avant de pouvoir revendre la tôle nettoyée entre 6.000 et 9.000 euros aux mêmes démolisseurs, la SNCF doit la faire désamianter, ce qui lui coûte entre 30.000 et 35.000 euros. Elle perd donc entre 21.000 et 29.000 euros par caisse! Pour sortir de ce cauchemar, la SNCF s'est décidée à investir. En septembre prochain, deux sites de désamiantage ouvriront: l'un à Chalindrey, sous la houlette de sa filiale Geodis, qui traitera 250 caisses en 2014, et l'autre au Mans, qui sera confié à un sous-traitant, avec comme objectif de se débarrasser de 300 caisses par an. Les lieux de garage devraient commencer à se vider à partir de 2015.(...)

    Lire la suite sur:

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    Luc Desle (avec le concours graveleux de Jacques Damboise)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CE QUE TU NE FAIS PAS
    ON NE PEUT PAS TE LE REPROCHER)

    Pcc Jacques Damboise


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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (81)
    pcc Benoît Barvin

    Night (1880-1885), by Edward Robert Hughes

    Vilain

       C'est ce qu'était mon voisin. Il ne montrait son vilain museau qu'avec précaution. Ses yeux exploraient le paysage alentour, la rue tranquille, les maisons individuelles, les véhicules en stationnement puis, comme un fantôme, je le voyais partir à pieds en direction de la ville, d'un pas lourd, les épaules voûtées, comme portant le poids du monde. Jamais je n'avais entendu le son de sa voix. Je l'imaginais grave et grasse, pleine de ce ressentiment qu'ont les "ratés" de la vie lorsqu'ils s'approchent de la fin de leur contrat.

       J'avais loué la petite villa voisine depuis quelques mois. J'avais dégoté un CDI dans une entreprise, via un chef du personnel à qui j'avais cédé dans ce but. Depuis, je l'évitais. Lorsque je me voyais dans le miroir de la salle de bain, j'apercevais une encore jeune femme d'un peu plus de trente ans, une brune au visage avenant, mais ça et là cernes et ridules trahissaient une beauté qui se fanait. Je n'avais jamais été mariée, ma solitude n'était accompagnée que de compagnons éphémères et ma vie, si elle en valait d'autres, ne me satisfaisait pas.

       Le "Vilain" d'à-côté m'avait vite paru le pendant, en masculin, de ce que j'étais devenue. J'avais une envie folle de lui parler, pour me trouver face à lui afin d'étudier ce visage aux traits lourds, comme inachevés, au regard inquiet - deux billes rondes et noires qui à la fois m'intriguaient et faisaient naître un drôle de frisson le long de ma colonne vertébrale.

       C'est un mercredi que j'eus l'occasion d'entrer en contact avec lui. Je sortis de la maison, passai devant sa large porte d'entrée lorsque celle-ci s'ouvrit. Il apparut. Dieu! De près il était encore plus laid que je ne croyais! Il me fit penser à Anthony Quinn dans "Notre Dame de Paris". Sourcils fournis, nez large et tordu, peau grasse parsemée de taches de vieillesse, cheveux épars d'une sale couleur rousse... Le "Vilain" portait un vieux pantalon de velours côtelé, un infâme pull couleur lie-de-vin et il exhalait une odeur d'ammoniaque ou d'acide, je ne sais. De saisissement, mon coeur s'emballa et je m'évanouis dans ses bras...

       J'ouvris lentement les yeux. Je me trouvais allongée sur un imposant sofa, dans un salon admirablement agencé: lourdes chaises des siècles derniers; bibliothèque en merisier, envahie d'ouvrages en cuir repoussé, aux lettres rehaussées à l'or fin; nombreuses statuettes venues des quatre coins de la planète, et dont j'aimai aussitôt la grâce alliée à la fragilité... Les lumières tamisées donnaient à la pièce un côté cosy qui me charma instantanément. Quant aux douces effluves de Verveine qui flottaient autour de moi, elles achevèrent de me rassurer.

       Le "Vilain" était placé en retrait, juste derrière. Il me parla et sa voix, douce comme le miel, anesthésia la panique qui, pendant quelques secondes, avait enflé dans ma poitrine. "Je ne vous veux aucun mal, disait la voix. Je vous ai amené chez moi car vous avez eu un malaise. Prenez ce bol de Verveine... Je fais moi-même mes tisanes... Vous vous sentirez mieux après".

       Mon hôte avait raison. A peine avais-je ingéré une lampée du breuvage, que toute angoisse disparut. Mon coeur battit paisiblement dans ma poitrine, j'étais même légèrement euphorique, ce qui me permit de me redresser et de me pivoter dans sa direction. Dans cette atmosphère douillette, et grâce à l'éclairage judicieusement disposé, le visage "quasimodien" du voisin se diluait peu à peu, comme s'il était effacé par un quelconque créateur invisible qui, rien que pour moi, remodelait sa créature...

       Les traits s'affirmaient, le nez s'affinait, les lèvres s'ourlaient, les yeux pâlissaient et adoptaient un magnifique et profond bleu marine... "Je suis pompette", pensai-je, étonnée de cette métamorphose mais au fond charmée par elle, car j'avais toujours aimé les contes de fées. "Si ce type devient un Prince dont l'unique ambition sera de m'embrasser goulûment, je ne suis pas contre", ajoutai-je en émettant un petit gloussement peu approprié.

       Le sang, brusquement, se figea dans mes veines. Le bas du visage, qui s'était allongé, se couvrait maintenant d'une barbe de même couleur que les yeux. Les lèvres purpurines s'ouvraient sur des dents d'une blancheur étincelante; des dents acérées qu'une langue gourmande vint caresser avec volupté. Je compris aussitôt que la métamorphose se faisait à mon détriment, que "la Barbe Bleue" habitait mon quartier...

       "La Barbe Bleue" n'était autre qu'un terrible tueur en série qui s'emparait de jeunes et jolies femmes pour leur faire subir les derniers outrages avant de dissoudre en partie leur corps dans des solutions d'acide... Il ne laissait intact qu'un bout de la femme disparue... le bout qu'il avait "adoré", suivant les propos des journalistes.

       Comme la Barbe Bleue se penchait sur moi, transformée en statue de sel, je me demandai quelle partie de mon corps il allait le plus chérir.


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    Vous aussi, tentez les nouveaux métiers
    issus de la crise.

    Ce jour:

    - Porteur de bougie allumée -

    Richard Kern

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    - Essayeur de chaînes rouillées -

    Peter Laughner

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    - Testeurs de draps pour colonie pénitentiaire -

    Mary Wigman’s Dance School-Albert Renger-Patzsch

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    - Ruchier vivant -

    bee man


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    Jacques Damboise (Tête chercheuse chez Paule Emploi)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA TRAVERSÉE DES APPARENCES
    DURE TOUTE UNE VIE)

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    "Snif... Tous ces kids... Snif...
    qui ne pourront pas utiliser
    nos nouvelles armes d'assaut...
    Quel gâchis"


    Obama lâché par les sénateurs 
    sur l'interdiction des armes d'assaut

       (...) Après la tuerie qui avait coûté la vie à 20 enfants et six adultes le 14 décembre 2012 dans l'école de Newtown (Connecticut), Barack Obama, avait fait de l’interdiction des armes d’assaut l’une de ses mesures phares.

       Le président américain va pourtant devoir renoncer à ce projet. Les élus démocrates au Sénat ont en effet décidé d’abandonner ce texte. Le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a confirmé, mardi 19 mars, qu’il ne disposait pas du soutien nécessaire à la défense du texte. "À l’heure actuelle, si l’on se réfère aux chiffres les plus optimistes, cette amendement dispose de moins de 40 votes", sur les 100 élus que compte le Sénat, a-t-il déclaré.

       Pour garantir l’adoption des mesures les moins controversées, comme le renforcement des contrôles concernant les antécédents des acheteurs et de nouveaux crédits pour renforcer la sécurité dans les écoles, les sénateurs démocrates ont choisi de scinder les propositions de Barack Obama. Le texte sur l’interdiction des armes d’assaut sera soumis au vote indépendamment sous la forme d’un amendement, qui devrait être rejeté.(...)

       À l’annonce de cet échec, la sénatrice démocrate de Californie, Dianne Feinstein, à l’origine du texte, n’a pas caché sa déception. "Vous savez sur ce sujet, les ennemis sont très puissants, je l’ai su toute ma vie", a-t-elle confié aux journalistes.

       Pour Alan Gottlieb, vice-président exécutif de la Fondation pour le Deuxième amendement (qui garantit le droit de porter des armes) , cette capitulation n’est pas non plus une surprise. Elle s’explique, selon lui, par un simple calcul électoral. "Beaucoup de démocrates ne veulent pas avoir à affronter les prochaines élections en ayant voté pour ça", a-t-il affirmé à l’AFP.

       Le texte controversé aurait interdit dans tout le pays la fabrication, l’important et la vente de 157 modèles de fusils semi-automatiques de type militaire, dits "d’assaut", dont celui utilisé par Adam Lanza, le tueur de la fusillade de Newtown. Seuls sept États et la capitale fédérale Washington interdisent pour l’instant ces armes.

       Malgré ce recul sur l’interdiction des fusils d’assaut, les associations qui militent depuis des années pour le renforcement de la législation affirment qu’elles vont continuer à ce battre. L'une des plus influentes  The Brady Campaign to Prevent Gun Violence, a déclaré dans un communiqué qu’il "gardait espoir dans la série de réformes lancée par le président". (Elle est bien la seule...) (...)


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    "Bwana, Ben Sahib, vous z'allez pas m'enfermer
    à Abu Ghraib, hein? Siouplaît...
    - Abu quoi? Je ne sais pas de quoi
    tu parles, petit homme..."


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    "Hi, les boys, y'a des z'autochtones qui nous zieutent...
    - Faites comme si de rien n'était...
    - Et s'ils nous font un salut?
    - Vous tirez dans le tas."


    Ces entreprises qui ont prospéré 
    sur le dos de la reconstruction en Irak

       (...) Dix ans après la guerre en Irak, la société américaine de construction, d'ingénierie et de milice privée KBR apparaît comme le grand gagnant des sommes considérables investies par les États-Unis pour reconstruire le pays. Cette ancienne filiale de Halliburton - le géant de l’exploitation pétrolière dirigé jusqu’en 2000 par Dick Cheney, l’un des principaux conseillers du président Georges W. Bush - a reçu depuis 2003 plus de 39 milliards de dollars des autorités américaines, d’après une enquête du quotidien britannique le “Financial Times” publiée lundi 18 mars.

       Contacté par le quotidien britannique, KBR, qui n’a pas nié le montant des sommes, a souligné que la société avait agi “avec honneur et sens du sacrifice dans un environnement hostile”. Le groupe a rappelé qu’il avait servi en Irak un milliard de repas et produit plus de 94 milliards de litres d’eau potable.

       Très loin derrière KBR, deux entités du Koweït - le groupe de logistique Agility Logistic et la compagnie nationale de pétrole Kuwait Petroleum Corporation - occupent la deuxième et troisième place du Top 10 des heureux bénéficiaires du programme de reconstruction.

       Au total, Washington a dépensé pas moins de 138 milliards de dollars en une décennie pour financer la reconstruction et la sécurité en Irak, affirme le "Financial Times", qui a pu éplucher l'ensemble des contrats publics négociés durant cette période. Une somme colossale, qui pourrait l'être davantage. Le quotidien reconnaît, en effet, qu’il était parfois difficile d’identifier certaines sociétés qui se sont donné du mal pour brouiller les pistes en utilisant des noms différents.(...) 

       Des chiffres qui reflètent à quel point l’Irak après l’invasion américaine de 2003 s’est transformé en gros gâteau que se sont partagées quelques sociétés privées. “Aux alentours de 2005 - 2006, il y avait plus d’employés de ces groupes privés que de soldats américains en Irak”, rappelle le "Financial Times".

       “Ces données sont choquantes et rappellent à quel point l’argent des contribuables américains a été mis à contribution dans des projets qui n’ont, au final, pas fait grand chose pour améliorer la situation sur place” (Ça n'est pas possible!!!), a souligné au "Financial Times" Claire McCaskill, une sénatrice américaine du parti démocrate qui milite pour encadrer plus strictement ce type de contrats.

       Car l’utilisation de ces fonds publics par des société privées n’en finit pas de nourrir la polémique aux États-Unis, à l’heure où le pays traque les économies. Fraudes, gaspillages et absence de suivi des contrats : telles sont les conclusions du rapport final de l’inspecteur américain pour la reconstruction en Irak, Stuart Bowen, qui a été soumis au Sénat américain le 6 mars 2013. (...)

       Le général Bowen rappelle, dans ce document, qu’en 2005 les États-Unis dépensaient en moyenne 25 millions de dollars par jour en Irak. Il n’existe pourtant aucune trace écrite de la finalité de ces sommes distribuées aux Irakiens et aux sociétés privées, indique le rapport. Certaines entreprises n’ont pas hésité à surévaluer grossièrement le prix de fournitures livrées à l’armée et aux autorités américaines. Une société basée à Dubaï a ainsi facturé des stocks d’interrupteurs et de matériel de plomberie de 3 000 à 12 000 % plus cher que les prix du marché, souligne Stuart Bowen.

       Le scandale des maltraitances américaines à la prison d’Abu Ghraib fin 2003 a également eu d’importantes conséquences financières, d’après le rapport. Face à l’hostilité de la population locale, les États-Unis ont dû allouer des milliards, prévus initialement à la reconstruction des infrastructures du pays, à la sécurité des militaires.

       Mais le pire, d’après le général Stuart Bowen, est que l’administration américaine ne semble pas avoir appris de l’expérience irakienne. Il n’existe toujours pas d’autorité unique aux États-Unis pour superviser les dépenses publiques liées aux efforts de reconstruction ou d’accompagnement des conflits armés. Une absence qui, d’après le rapport, laisse la porte ouverte à de futurs abus et gaspillages. (Laisser faire le capitalisme qui se règle de lui-même, qu'ils disaient... On voit comment) (...)


    µµµ
    Benoît Barvin

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