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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TON CŒUR T'APPARTIENT)

    $$$

    "- A la une, à la deux...
    - Tu sautes en même temps que moi, hein?
    - Cette question!"


    USA. Maine. 1953. Lobsterman.
    © Erich Hartmann/Magnum Photos

    $$$

    (La présentation du canon pour émeutiers
    fit grande sensation)



    Vivement le retour de Jules Moch 
    et du tir des gendarmes à balles réelles.

    Jacques-Marie BOURGET

       Au début j’ai cru avoir mal entendu. A la radio un confrère parlait de « grenades offensives lancées » contre les opposants au barrage de Sivens... J’ai pensé à une confusion, à la panne de mon oreille récemment dévorée par un virus.

       Je ne voyais pas, en France en 2014, des gendarmes lancer ce truc à tuer sur des êtres humains. Et j’avais quelque raison de penser cela. Avant tout une immense expérience militaire. Né trop tôt pour échapper au Service National – pendant 16 mois avant de déserter – j’ai donc été un caporal (eh oui) contraint de « faire son service ». Pour être précis cet accident de ma vie s’est déroulé à Grenoble, au 6e Bataillon de Chasseurs Alpins.

       Et là, dans cette école de la cruauté, de la mort et de la bêtise, qu’ai-je appris, outre que le grand danger pour la France venait d’un Est bien trop rouge ? J’ai appris la vraie nature et l’usage de la grenade offensive. Je me souviens parfaitement des cours donnés par l’adjudant et rabâchés et répétés, avec croquis au tableau et fiche aide mémoire comme celle qui facilite la confection du beurre blanc. Le radotage de nos experts était clair : la grenade offensive – qui ne doit jamais être lancée dans un lieu fermé – est « dangereuse par son bouchon allumeur ». Ah, le lamento sur le bouchon ! Il se compose d’une tête cylindrique apparente qui porte la cuiller et sa goupille : puis d’un autre cylindre, plus allongé, qui plonge à l’intérieur de la grenade : le détonateur. Quand tout cela se met en branle, l’explosif contenu dans la grenade détonne brisant la tôle qui sert d’enveloppe. Quant au bouchon, il s’envole comme une balle. Si, par malheur, votre corps se trouve sur sa trajectoire, vous êtes mal. 

       Pardon pour cette leçon militaro pyrotechnique, mais le mieux est de savoir de quoi est la vraie nature de la grenade. Dans ma pauvre tête, cet engin explosif était un outil de guerre destiné, à l’époque, à n’être lancé qu’à la gueule des Soviétiques dès qu’ils auraient franchi les Alpes. Eh bien pas du tout. Au détour d’une phrase sur une radio, et l’annonce de la mort d’un dormeur du val de 20 ans, on apprend que dans une « grande démocratie » les forces de « l’ordre » balancent de telles saloperies sur les citoyens. Pourquoi pas des mines, tant que nous y sommes ?

       Ici se pose une autre question. En arrivant au pouvoir un parti politique aussi épris de liberté et de bonheur que la PS ne devait-il pas entamer une révision générale de nos libertés publiques ? C’est-à-dire faire un audit de la méthode usée pour « maintenir l’ordre ». Je pense que oui. Et alors l’outil pour faire taire le peuple, du genre flash ball et grenade offensive, aurait disparu de la panoplie des gendarmes versus gauche.

       Finalement, sans aucun contrôle, depuis des années il existe donc des VRP qui arrivent à convaincre les « décideurs », ceux qui sont du bon côté de la matraque, qu’il y a toujours mieux à faire pour réprimer. Un beau matin l’un de ces croque-morts a emporté le marché de la grenade offensive, alors bonne à être jeté à la tête des français pas contents. La décision n’a pas été débattue : les experts et autres as de la « sécurité » ont décidé que cette arme de guerre était tout aussi bonne pour avoir la paix.

       Ainsi, si d’autres VRP persuasifs continuent positivement leurs tournées, nous aurons bientôt le retour du tir à balles réelles sur les manifs tapageuses. Comme au bon vieux temps de Jules Moch, un ministre socialiste trop injustement oublié.



    $$$

    "J'aime beaucoup ta moustache.
    - Merci.
    - Tu peux la couper?"


    Joan Crawford and Clark Gable photographed for Dancing Lady, 1933

    $$$
    Benoît Barvin

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA CHAIR DE TA CHAIR
    EST ÉGALEMENT CELLE
    DE L’HUMANITÉ)

    @@@

    "Comment ça va, ma Biche?
    - Oh, Edmond, on avait dit qu'on
    ne s’appellerait pas par nos prénoms!"


    (Après trente ans de vie commune,
    Monsieur et Madame Martin tentaient
    toujours de se surprendre)

    (c) Sempé

    @@@

    "Alors vous avez bien compris?
    On ne déquille que les impôts locaux
    de nos compatriotes, hein?"


    la-croix.com

    Les Britanniques propriétaires en France
    vont devoir mettre la main à la poche

    ADAM SAGE
    THE TIMES
       Les Britanniques possédant une résidence secondaire dans certaines villes de France verront leurs impôts locaux augmenter de plusieurs centaines d'euros par an. Le gouvernement français, qui a désespérément besoin d'argent, s'en prend aux "riches étrangers". Cette mesure, annoncée [le 4 novembre], concernera tout propriétaire d'une résidence secondaire dans quelque 28 grandes agglomérations et banlieues, parmi lesquelles Paris et Nice. Elle devrait rapporter 150 millions d'euros à ces communes.

       Les zones rurales sont exemptées de cette "taxe week-end", comme l'a présentée François Hollande. Même s'il dit vouloir en faire un moyen de résoudre la crise du logement en incitant les propriétaires à louer leurs résidences secondaires, il est fort probable qu'elle soit plutôt là pour renflouer les caisses de municipalités en difficulté en soutirant de l'argent à des personnes dont la plupart n'ont pas le droit de vote.(...)

       (...) Le gouvernement socialiste a récemment été contraint de réduire les aides de l'Etat aux communes pour satisfaire les exigences de Bruxelles en matière de déficit budgétaire. La Commission européenne menaçait de rejeter son budget parce qu'il ne réduisait pas le déficit significativement. Le chef de l'Etat a donc dû annoncer une réduction de 3,7 milliards d'euros supplémentaires sur les dépenses publiques de l'année prochaine.

       L'augmentation des impôts locaux provoque une violente polémique et tout indique que le gouvernement lui-même est divisé sur la question. D'après le projet rendu public par Michel Sapin, le ministre des Finances, les municipalités seront autorisées à augmenter de 20 % la taxe d'habitation pour les propriétaires d'une résidence secondaire dans 28 communes données.(...)

       Cela ajoutera 90 euros à la taxe d'habitation d'un appartement moyen à Paris – qui est parmi les plus faibles de France – mais 200 à 300 euros dans certaines banlieues de la capitale et dans d'autres villes. Tous les foyers paient au moins un type d'impôt local : la taxe d'habitation, que tout le monde paie, et la taxe foncière, qui ne touche que les propriétaires.

       A en croire la presse française, certaines destinations appréciées des Britanniques, comme Annecy ou Bordeaux, devraient être touchées par la taxe. La plupart des 200 000 Britanniques possédant une maison de vacances en France échapperont à cette augmentation car leur bien se trouve en zone rurale. Néanmoins, 10 000 d'entre eux possèdent une résidence secondaire sur la Côte d'Azur, dont certaines zones urbaines, par exemple Nice, seront concernées par la surtaxe. De plus, nombre de Britanniques ont investi dans l'immobilier à Lyon et Toulouse, par exemple.


    @@@

    (Pour des raisons de probable censure, je refusai
    que la fille aux tétons durcis les exhibe)


    Susan George


    @@@
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (ES-TU PRÊT(E) A AIMER
    JUSQU’À EXTINCTION DE TES SENS?)

    ***

    (La révolte des masses n'était pas loin.
    Elles avaient commencé à s'entraîner...)

    Jaime King"Sin City" (Robert Rodríguez, 2005).
    (via lab-hiro)
    ***
    (Le mangeur de mur était ridicule)



    Bangalore, « Silicon City » indienne 
    et capitale du suicide

    Aujourd'hui l'Inde.com

       Bangalore est la ville symbolique d’une Inde émergente, avec ses centresd’appel et les délocalisations, et ses entreprises innovantes qui en font la « Silicon City » indienne, à l’image de la prospère Silicon Valley californienne. Une tendance qui en cache une autre, plus sombre, car la ville enregistre, depuis plusieurs années déjà, le plus grand nombre et le plus haut taux de suicide en Inde.

       D’une petite ville de garnison pendant la colonisation britannique, elle est devenue aujourd’hui la troisième ville du pays derrière New Delhi et Mumbai. « Mecque » de l’informatique, Bangalore et ses six millions d’habitants attirent de nombreux jeunes ingénieurs venus de toute l’Inde pour réussir.

       Mais selon les chiffres officiels du National crime records bureau, la capitale du Karnataka (sud) a enregistré 2 167 cas de suicide – six par jour – en 2009, devant Chennai (1 412 cas) et New Delhi (1 212 cas). Cette tendance n’est pas nouvelle. Bangalore figure en tête du classement des mégalopoles indiennes pour le nombre de suicides depuis dix ans. (...)

        (...) Alors que Mumbai et New Delhi, réputées plus violentes – en particulier cette dernière – attirent elles aussi de nombreux migrants vivant souvent de manière précaire, Bangalore est une destination à part, car ultracompétitive.

       Temple de l’informatique qui se développe et se modernise à vue d’œil, à l’image de son gigantesque aéroport flambant neuf, la Sillicon City est prisée par de nombreux jeunes cadres pour qui « l’échec n’est pas envisageable », explique le docteur Satish Chandra, de l’Institut national en santé mentale et des neurosciences (NIMHANS), basé à Bangalore.

       L’urbanisation rapide de cette ville, devenue le centre informatique du pays, et l’environnement ultracompétitif qui en résulte, seraient les principales raisons du taux élevé de suicides à Bangalore (38 pour 100 000 habitants, contre une moyenne nationale de 10,9 en 2009).

       Selon le NIMHANS, les ingénieurs informatiques entre 20 et 30 ans constituent une part importante des patients qui viennent se faire soigner pour des maladiesliées au stress.(...)

       (...) L’insécurité de l’emploi dans un environnement compétitif, les conditions de travail stressantes, le sentiment d’aliénation et de solitude que peut engendrer la vie dans une grande ville, mais aussi une évolution drastique du mode de vie, expliquent ce taux de suicide. Le docteur Kumar Jalali explique : « Les gens sont constamment en quête de solutions faciles à leurs problèmes, de raccourcis pour réussir. »

       De nombreux cas de suicides seraient également liés à des problèmes financiers auxquels sont confrontés les jeunes cadres de l’informatique. Un avocat de Bangalore expliquait déjà en 2008 au site d’information Rediff.com : « Les banques sont largement responsables d’avoir accordé des prêts trop facilement à de nombreux jeunes clients, qui décident de [mettre fin a leur vie] lorsqu’ils réalisent qu’ils ne peuvent pas rembourser. »

       Alarmés par cette tendance inquiétante, les habitants de Bangalore se mobilisent pour y remédier. Des cellules d’écoute ont été créées et plusieurs entreprises ont décidé de venir en aide à leurs employés en les encourageant à participer à des programmes de thérapie « antistress ». Des initiatives encore insuffisantes pour enrayer un taux de suicide qui a augmente de près de 40% en dix ans.


    ***
    "Bon, alors, vous descendez nous serrer la pince?
    - Miam...
    - Chut!"



    ***
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées par nous-mêmes:

    (LE TEMPS 
    ÉCHARDE-T-IL TON CŒUR?)

    ***

    (Ces fenêtres voilées observaient les étranges
    créatures, également voilées, 
    qui déambulaient placidement)


    pentti sammallahti

    ***


    Crédit d’impôt compétitivité :
    le grand détournement

    Yves Housson

       (...) François Hollande l’avait claironné, en janvier dernier : « Le pacte de responsabilité, c’est un grand compromis social, sans doute le plus grand qu’il ait été proposé depuis des décennies à notre pays. » Au cœur de ce pacte, à côté de nouvelles baisses de cotisations sociales, le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), décidé fin 2012. Un nouveau cadeau fiscal d’une ampleur sans précédent, destiné à abaisser le coût du travail, et qui devrait déboucher en contrepartie, promettait-on, sur des investissements et des créations d’emplois. À ce jour, pourtant, même les plus favorables au projet peinent à voir émerger les effets positifs annoncés. 

       En revanche, une chose est sûre : jamais, dans la longue histoire des exonérations diverses, d’impôts ou de cotisations sociales, accordées au patronat le gouvernement n’avait consenti, d’un coup, à une telle dépense, contrastant singulièrement avec l’austérité imposée tous azimuts. Le CICE, qui devrait coûter 6,5 milliards d’euros cette année, pèsera dix milliards dans le budget 2015 de l’État. La mesure devant par la suite monter encore en charge pour atteindre 20 milliards d’euros en rythme de croisière à partir de 2019. Pour quelle efficacité économique et 
sociale ? Au vu des premiers éléments de bilan, tirés de quelques exemples de branches ou d’entreprises, l’interrogation se fait de plus en plus inquiète.

       Et si le « plus grand compromis social » donnait lieu à l’un des plus grands gâchis d’argent public ? Pire : à un véritable détournement, au profit de la petite minorité des détenteurs du capital ?

    BANQUES : « UN PUR EFFET D’AUBAINE »

       Après s’être fait longtemps prier, le patronat des banques vient d’ouvrir des négociations sur la déclinaison du pacte de responsabilité dans cette branche. Dirigeant de la fédération CFDT, premier syndicat du secteur, Luc Mathieu convient qu’on puisse s’interroger sur la réalité d’un besoin de « restauration de la compétitivité des banques ». Un secteur dont le leader, la BNP, par exemple, « n’a eu aucun mal à débourser les 9 milliards de dollars de l’amende » que lui ont infligée les États-Unis dernièrement. Au moins, souligne Luc Mathieu, « on peut être plus exigeant vis-à-vis d’entreprises financières que d’entreprises industrielles ». D’où le vif mécontentement du syndicaliste devant les premières mesures proposées par l’organisation patronale, l’Association française des banques (AFB). 

       L’AFB dit vouloir recruter entre 40 000 et 42 000 personnes, tous types de contrats confondus (CDI, CDD et autres formules précaires) sur trois ans. Soit 1 300 embauches supplémentaires par an par rapport à 2013, ce qui représente une dépense annuelle d’environ 35 millions d’euros. À comparer avec le 1,3 milliard d’euros « minimum » que devrait rapporter aux banques le pacte de responsabilité, observe le syndicaliste CFDT, qui « exhorte les dirigeants à des engagements dignes des enjeux ». Même frustration chez Régis Dos Santos, leader du syndicat SNB-CGC, qui a réalisé une étude sur les projets d’utilisation du CICE annoncés par les banques. Des informations fournies, il ressort que « l’essentiel, pour ne pas dire la totalité des utilisations annoncées du CICE, correspond à des projets, actions et dépenses déjà largement engagées » et « malheureusement pas à un surcroît d’investissement ». « Un pur effet d’aubaine. Ils encaissent tous le CICE et il n’y a strictement aucune contrepartie », résume Régis Dos Santos.

    INDUSTRIES CHIMIQUES : L’EXEMPLE, SELON HOLLANDE

       « Effet d’aubaine », la formule revient chez des syndicalistes de la chimie. En juillet, deux syndicats, CFDT et CFTC, paraphaient le premier, et unique à ce jour, accord de branche sur le pacte de responsabilité, aussitôt salué comme un exemple par François Hollande. Au titre du pacte, les entreprises du secteur devraient toucher 300 millions d’euros en 2015. En contrepartie, l’Union patronale des industries chimiques (UIC) prétend vouloir recruter 47 000 personnes d’ici à 2017. Soit un peu plus de 15 000 par an. Soit… à peu près le rythme d’embauches dans le secteur ces dernières années, qui, au demeurant, ne compense pas les départs. La fédération CGT de la branche, qui avait demandé, sans succès, un engagement sur la création de 47 000 emplois net, dénonce « une supercherie ». « L’accord n’améliore rien et ne s’engage sur rien », insiste de son côté la fédération CGC.

    MÉTALLURGIE : 4 MILLIARDS POUR « SAUVER » 30 000 POSTES

       Dans la métallurgie, première branche en termes d’effectifs, où viennent de s’engager des négociations, l’organisation patronale, l’UIMM, ne montre pas plus d’allant. « Elle en reste à des intentions. Chaque fois qu’on demande un engagement concret, on n’a rien », constate, après quelques réunions paritaires, Philippe Martinez, secrétaire général de la fédération CGT, la plus influente dans la branche. D’après une étude réalisée par un cabinet d’experts, le BIPE, les entreprises du secteur bénéficieront de quelque 4 milliards allègements de charges sociales et fiscales grâce au pacte, ce qui, assure l’UIMM, « devrait (leur) permettre de continuer à recruter à un niveau élevé (plus de 100 000 recrutements par an d’ici à 2025) ». « Bluff ! De la com ! », réplique le syndicaliste. 

       Les prévisions patronales concernant l’évolution des effectifs le confirment : de 1,3 million en 2013, ils tomberaient à 1 040 000 d’ici à 2025. Avec le pacte, la chute serait légèrement limitée, à 1 070 000. Autrement dit, trente mille postes seraient donc préservés grâce à la manne des 4 milliards. « Ça fait cher l’emploi ! » Seul point, relativement, positif, l’UIMM se propose d’augmenter le nombre de contrats d’alternance, à 46 000 d’ici à 2020 (au lieu de 38 000 actuellement)… Sans, toutefois, aller jusqu’à s’engager sur un taux d’embauches en CDI à la fin du contrat, précise Philippe Martinez. « Nous demandons que chaque somme versée soit affectée à des investissements précis. »

    CHEZ AUCHAN, UN PACTE 
POUR FINANCER UN PSE ?

       Bien qu’il ne soit pas vraiment confronté à la concurrence internationale, le commerce est le deuxième plus gros bénéficiaire du CICE (avec 18,5 % de la créance totale, selon un rapport parlementaire, derrière l’industrie, qui en représente 19,9 %). Exemple : Auchan, propriété de la famille Mulliez, première fortune de France, qui a perçu 40 millions d’euros de CICE au titre de 2013 – 60 millions prévus au titre de 2014. Dans le même temps, le groupe a annoncé, début 2014, un plan social visant à supprimer 25 % de l’effectif cadres, soit 800 postes. Ainsi, s’insurge Guy Laplatine, délégué central CFDT, « c’est le contribuable qui va financer les gains de productivité. Alors qu’Auchan n’est pas en concurrence avec l’étranger ! Auchan explose même son chiffre d’affaires à l’international, où il ouvre deux nouveaux magasins par semaine ». 

       Auchan n’est pas un cas à part. Le cabinet d’expertise pour les comités d’entreprise Secafi a réalisé, pour la fédération CGT du commerce, une étude sur les six groupes de grandes surfaces à dominante alimentaire (Carrefour, Casino, Leclerc, Système U, Intermarché, Auchan). Elle révèle qu’ils ont perçu, au titre de 2013, 1,6 milliard d’euros d’aides publiques, dont 1,25 million d’exonérations de cotisations sur les bas salaires, et 355 millions de CICE. Or, ces mêmes géants de la distribution ont réalisé, entre 2011 et 2013, la bagatelle de 14 milliards de profits, dont ils ont redistribué près des deux tiers (9 milliards) à leurs actionnaires en dividendes…

    LES GÉANTS DU CAC 40 NE LAISSENT PAS LEUR PART

       Ils réalisent des profits à milliards, mais les groupes du CAC 40 ne crachent pas sur le CICE. Total, par exemple, numéro un de l’indice, champion aussi des bénéfices (8,4 milliards d’euros en 2013), a reçu 20 millions d’euros de crédit d’impôt compétitivité. « C’est le coût de la rénovation du hall de la tour Total à la Défense », observe Éric Sellini, délégué CGT… Le laboratoire pharmaceutique Sanofi émarge, lui, au CICE à hauteur de 11,2 millions d’euros pour 2013 (auxquels il faut ajouter 125 millions de crédits d’impôt recherche), année pendant laquelle il a engrangé 3,7 milliards de profits, dont 70 % sont allés dans la poche des actionnaires. 

       Le directeur général, Chris Viehbacher, pour sa part, étant rémunéré à 8,6 millions d’euros en 2014, chiffre en hausse de 15 % sur 2013. À part cela, non, comme dit Manuel Valls, « le pacte, ce n’est pas un moyen d’augmenter les dividendes ou les plus hautes rémunérations »… Et la tendance ne semble pas s’inverser : d’après une étude récente, au deuxième trimestre 2014, les grands groupes ont distribué rien de moins que 40,7 milliards de dividendes, montant en hausse de 30 % par rapport à l’exercice précédent.

    LA POSTE, CHAMPION DU CICE

       L’hypocrisie du discours gouvernemental éclate encore avec le cas de La Poste, première entreprise pour le montant du CICE reçu : 297 millions d’euros pour 2013. Ce qui a permis à l’entreprise publique d’améliorer sensiblement son résultat d’exploitation. Et, du coup, de verser davantage de dividendes à… l’État actionnaire (171 millions d’euros). Cela n’a pourtant pas empêché La Poste de saigner ses effectifs de 4 473 emplois l’an dernier. « Pour La Poste, commente Bernard Dupin, administrateur CGT, le CICE, c’est un CISE : crédit d’impôt suppression d’emplois. » Une illustration de plus – la liste pourrait être de beaucoup longue – de la nécessité de remettre à plat toute la politique dite d’aides aux entreprises.

       Voté fin 2012, entré en vigueur en janvier 2013, le CICE est calculé à partir de la masse des salaires de l’entreprise jusqu’à 2,5 Smic. Il représente une baisse du coût du travail de 4 % pour 2013 et de 6 % à partir de 2014. Il s’applique uniformément à toutes les entreprises payant l’impôt sur les sociétés, sans conditions. En 2014, il devrait représenter un coût budgétaire pour l’État de 6,5 milliards d’euros. En 2015, 10 milliards. Le dispositif devrait atteindre son rythme de croisière en 2019, il coûtera alors 20,1 milliards d’euros. Le CICE entre dans le pacte de responsabilité, qui se compose aussi de nouveaux allègements de cotisations sociales (en particulier une baisse de 1,8 point des cotisations patronales famille sur les salaires jusqu’à 3 fois et demie le Smic, applicable au 1er janvier 2016). 

       Au total, d’ici à 2017, le pacte s’élèvera à 41 milliards d’aides aux entreprises. Selon un rapport de l’Assemblée nationale, la répartition de la créance du CICE par branche fait apparaître au premier rang l’industrie (19,9 %), suivie du commerce (18,5 %), des services administratifs (11,9 %), des finances et assurances (7,8 %), de la construction (7,6 %). Le classement par taille indique que les grandes entreprises accaparent 35,2 % du CICE, devant les PME (31 %), ?les entreprises de taille intermédiaire (22,5 %).


    ***
    (Rare témoignage d'une goule venue de la mer)


    coming back

    ***
    Luc Desle

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE VIE N'EST-ELLE QUE
    LE CONTRAIRE DE LA MORT?)

    °°°
    (Pour me surveiller, mon épouse prit
    des cours d'invisibilité active)



    °°°


    Le rôle diplomatique secret de Google 
    dénoncé par Julian Assange

    Guillaume Champeau

       (...) "Personne ne veut reconnaître que Google a beaucoup grandi et en mal. Mais c’est le cas". En septembre dernier est paru chez OR Books le livreWhen Google Met Wikileaks, écrit par Julian Assange. Le magazine Newsweek en publie cette semaine de très longs extraits, dans lesquels le fondateur de Wikileaks décrit avec minutie le rôle de l’ombre joué par Google dans la politique internationale des Etats-Unis. Le passage est véritablement passionnant, et mérite d’être lu. Il est étayé par des documents, dont beaucoup avaient fuité sur Wikileaks, qui donnent corps à l’analyse.

       En résumé, Julian Assange estime qu’à travers l’action très politique de deux responsables de Google, son président Eric Schmidt et le beaucoup plus discret Jared Cohen, la firme de Mountain View est devenue une officine diplomatique au service des intérêts américains. Elle accomplirait une version modernisée du soutien qu’apportait la CIA aux dictateurs d’Amérique du Sud pendant la guerre froide. Il ne s’agit plus aujourd’hui de soutenir les régimes autoritaires contre les tentations communistes du peuple, mais de soutenir les rebelles contre les régimes autoritaires islamiques du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Déguisé sous des traits humanitaires, l’objectif fondamental reste toutefois le même : défendre le libéralisme économique et les intérêts stratégiques américains.

       Le libéralisme économique étant perçu comme une résultante des droits de l’Homme, il suffirait de défendre la liberté d’expression, de faciliter la communication entre les hommes et de mettre en valeur toutes formes de libertés individuelles pour que le libéralisme économique s’impose de lui-même. A cet égard, Internet est une aubaine. On sait que l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a ainsi financé un clone de Twitter à Cuba, ou tenté d’imposer des réseaux sociaux enAfghanistan, au Kenya ou au Pakistan. (...)

       (...) De son côté, Google a fondé Google Ideas, une structure méconnue dont l’agenda est exclusivement politique. Il s’agit de voir "comment la technologie peut permettre aux gens de faire face à des menaces en étant confrontés au conflit, à l’instabilité et la répression". L’organisation est dirigée par Jared Cohen, un ancien conseiller diplomatique de Condoleeza Rice et d’Hillary Clinton au ministère des affaires étrangères du gouvernement américain.

       Selon sa fiche Wikipedia, Jared Cohen est un jeune spécialiste (33 ans) de l’anti-terrorisme, de la "contre-radicalisation", du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud, des libertés sur Internet, et de "l’encouragement à l’opposition dans les pays répressifs". Il fut considéré l’an dernier par TIME comme l’une des 100 personnalités les plus influentes, tandis que le New Yorker lui avait consacré dès 2007 un portrait élogieux, qui rappelle qu’il s’était rendu en Iran pour aider l’opposition dès ses jeunes années d’étudiant.

       L’activité de Cohen au sein de Google Ideas lui a valu jusqu’aux inimités de Stratfor, l’officine privée très influente et proche du pouvoir dont les e-mails avaient fuité en 2011 sur Wikileaks, valant au pirate-informateur pas moins de 10 ans de prison. Ils voyaient l’activité diplomatique de Google comme une forme de concurrence.

       Dans un courriel interne cité par Julian Assange, daté du 27 février 2012, le responsable aux renseignements de Stratfor avait parlé en ces termes d’un projet confidentiel de Jared Cohen de se rendre dans les semaines suivantes à la frontière entre l’Iran et l’Azerbaïdjan :
    "Google a le soutien et la protection aérienne de la Maison Blanche et du Département d’Etat. En réalité, ils font des choses que la CIA ne peut pas faire. Mais je suis d’accord avec toi. Il va se faire kidnapper ou se faire tuer. C’est ce qui pourrait arriver de mieux pour exposer le rôle secret qu’a Google pour faire mousser les soulèvements, pour être franc. Le gouvernement US pourra prétendre qu’il ne savait rien, et c’est Google qui tiendra le sac de merde."

       Dans son livre, Julian Assange décrit par ailleurs toute une galaxie de fondations et associations qui sont directement ou indirectement liées à Google Ideas et à la diplomatie américaine, fondées ou rejointes par Jared Cohen. Parmi elles figurent Movements.org, créé par Cohen, qui a fusionné avec Advancing Human Rights. Or ce choix n’est pas neutre. AHR a été fondé par Robert Bernstein, qui a démissionné en 2010 de la prestigieuse association Human Rights Watch qu’il avait pourtant fondée. Il reprochait à HRW d’avoir été trop critique contre les violations des droits de l’homme par Israël. Par opposition, Advancing Human Rights ne s’intéresse donc qu’aux "sociétés fermées", fermant les yeux sur des régimes critiquables aux apparences plus démocratiques.(...)

       De là à dire que Google Ideas protège aussi les intérêts israéliens en aidant à déstabiliser les puissances arabes voisines, il n’y a qu’un pas que Julian Assange prend garde de ne pas franchir. Il met toutefois en garde contre le pouvoir d’influence politique de Google, qui joue aussi bien sur des faits de société que sur des enjeux beaucoup plus stratégiques.

       "Google est perçu comme une entreprise essentiellement philanthropique", écrit Assange. Mais, fait-il remarquer, si une entreprise militaire privée comme Academi (anciennement Blackwater) "avait un programme tel que Google Ideas, ça lui vaudrait un examen critique intense" auquel Google échappe, grâce à son image de bienfaiteur de l’Internet.

       "Les aspirations géopolitiques de Google sont fermement mêlées dans celles de l’agenda des affaires étrangères de la plus grande superpuissance mondiale. A mesure que le monopole de Google sur la recherche et les services Internet s’accroît (...), son influence sur les choix et les comportements sur la totalité des être humains se traduit en un véritable pouvoir d’influer sur le cours de l’histoire". (...)



    °°°
    (Le tueur anonyme était également régisseur à mi-temps de théâtre )



    °°°
    Luc Desle

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'APPARENCE EST-ELLE
    L'ESSENCE DE L'ETRE?)

    ¤¤¤

    "Allez, mes amis, souquez ferme...
    La Terre de la France amie est à quelques
    encablures seulement..."


    Paul Mathias Padua 1903- 1981


    ¤¤¤

    "Vous êtes au courant de ce plug anal 
    qui a été détruit à Lutèce?
    - Pas un plug, un arbre de Noël.
    - Un arbre de Noël anal?"


    Jeunes riches vandales à Carthage (Pierre Joubert)


    Œuvre d’art vandalisée: 
    pour les Américains, Paris sent le moisi

       (...) Cela s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi (18 octobre). Place Vendôme, à Paris: une œuvre d’art un rien provocante de l’artiste américain Paul McCarthy, fraîchement installée, a été promptement vandalisée. L’histoire a fait le tour des médias et des réseaux sociaux, déclenché la perplexité chez les uns, l’hilarité chez les autres, les ricanements polis chez les troisièmes. Bref, ce qui s’appelle un buzz d’enfer. (...)

       Est-il besoin de dire que les déboires de ce godemiché monumental ont rapidement fait le tour de la planète? Du New York Magazine, qui donne dans l’understatement vachard en constatant mélancolique que «Paris is now just slightly less magical», au quotidien hispanisant El Mundo, qui titre (tout un poème pour nous francophones…): «El consolador verde que divide Paris.» Grâce à quoi l’on apprend donc en passant qu’un godemiché, en espagnol, se dit un «consolateur».

       Buzzfeed, lui, n’en perd pas une pour faire dans le conseil pratique et l’éducation des foules ignares: son infographie animée consacrée à l’«infamous» sex toy vaut son pesant d’or.

       Quant au New York Observer, sous la plume de Nate Freeman, il pointe du doigt ce que, faute de mieux, l’on doit bien appeler un paradoxe français: «Why are Parisians so afraid of a Paul McCarthy Butt Plug Sculpture?» Oui, pourquoi la France est-elle si effrayée, elle qui eut une bonne longueur d’avance en explorant le monde de tous les possibles sexuels, à tout le moins, en littérature? Et de citer les œuvres du Marquis de Sade, de Pauline Réage et de Georges Bataille.

       Mais la pique la plus venimeuse vient du Wall Street Journal. Ruth Bender y relate, avec un air de ne pas y toucher, l’émoi que l’installation monumentale a suscité. Pour arriver à cette conclusion acide sur les prétentions de Paris à faire son retour sur la scène internationale de l’art contemporain: «The attack on Mr. McCarthy and his work comes just as Paris is about to welcome the crème de la crème of the contemporary-art scene for a series of events that are said to give the city back its appeal for edgy contemporary art after decades of enduring a gilded but fusty reputation». 

       «L’attaque sur Paul McCarthy et son œuvre vient juste au moment où Paris est sur le point d’accueillir la crème de la crème de la scène artistique contemporaine après des décennies où elle a joui d’une réputation certes dorée mais qui sentait le moisi.» Paris sentirait le moisi? Si c’est le Wall Street Journal qui le dit… (...)



    ¤¤¤

    "Comment ça je ressemble à une oeuvre
    d'art contemporaine? Et à un Paul McCarthy, en plus!!!
    GRRRR..."


    Michelangelo by Dave Rapoza


    ¤¤¤
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TON BONHEUR N'EST PAS
    FORCEMENT LE BONHEUR)

    ***
    (Cette femme voilée était la première
    à sentir ses vents)



    ***

    "Dieu e(s)t mon droit"
    (et celui des banquiers)



    Seuls 22 pays au monde 
    n’ont jamais été attaqués par le Royaume-Uni


       Peut-être est-ce la définition même de l’impérialisme. Regardez cette carte étonnante, relayée ce week-end par le compte Twitter @AmazingMaps : elle révèle que seuls 22 Etats de ce monde – qui en compte près de 200 – n’ont pas été attaqués au cours de l’histoire par le Royaume-Uni !



       LA CARTE DES TERRITOIRE ATTAQUÉS (EN ROSE) ET NON ATTAQUÉS (EN BLANC) PAR LE ROYAUME-UNI

       Extrait de « All the Countries We’ve Ever Invaded : And the Few We Never Got Round To », par Stuart Laycock, éd. The History Press, septembre 2012. (Manque sur la carte Sao Tomé-et-Principe.)

       Certains des pays épargnés sont minuscules, comme la principauté d’Andorre ou celle de MonacoD’autres sont imprenables comme la Mongolie qui, au temps de Gengis Khan, a montré qu’elle pouvait elle aussi conquérir le monde.

       D’autres enfin, l’ont évité de peu, comme certains territoires d’Afrique qui, à la place, sont tombés dans l’escarcelle coloniale française... Et beaucoup ne constituaient pas des Etats dans le sens contemporain du terme à l’époque de leur attaque par le Royaume Uni, ou ses pirates et corsaires.
    Nostalgie impériale

       Cette carte, qui ressurgit aujourd’hui, provient en fait d’un livre publié en anglais en 2012, et qui avait été présenté plutôt comme un objet de fierté par la presse britannique, à commencer par le Daily Telegraph conservateur ! The Guardian, pour sa part, avait dénoncé la nostalgie impériale qui se cachait derrière une approche académique.
       Puissance dominante de l’expansion coloniale, le Royaume-Uni a été l’empire sur lequel le soleil ne se couchait pas. Il est désormais couché depuis longtemps, et le monde ne s’en porte pas plus mal...


    ***
    (La Femme Invisible faisait
    des blagues de potache)



    ***
    Luc Desle

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  • µµµ
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE N'A PAS D'ENNEMIS,
    IL A DE FUTURS AMIS)

    µµµ

    (Parfois cette femme voilée
    sortait de son apnée pour
    venir respirer l'air du large)



    µµµ

    "Monsieur le Président, je vous suggère de faire
    un reboot de tout ce que vous avez fait et de repartir
    à zéro, OK?"




    Vous vous souvenez du Barack Obama 
    qui allait changer le monde? 
    Qu'est-ce qu'il est devenu?

    The Huffington Post

       (...) Lors de mes déplacements à Pékin, Auckland ou Rome, les gens me posent la même question: "Qu’est-ce qui lui arrive, à Barack Obama?" En fait, il y a plusieurs questions en une seule. Qu’est-il advenu de cet idéaliste qui nous apportait une bouffée d’air frais? Pourquoi est-il devenu aussi impopulaire et impuissant aux États-Unis? Pourquoi a-t-il perdu de son influence dans les discussions internationales? Pourquoi a-t-il échoué là où nous pensions qu’il réussirait? Voici quelques réponses...

    Le Moyen-Orient

       La région qui lui a donné ce côté réfléchi le fait aujourd’hui paraître pour le moins dépassé. Il a réussi à se faire élire sur sa promesse de mettre un terme à la seconde guerre en Irak, qui aura duré neuf ans. Mais même si Oussama ben Laden est mort, l’organisation terroriste Daech a pris la relève. Et le président qui a obtenu le prix Nobel de la paix pour ses envolées lyriques bombarde aujourd’hui le territoire syrien et refuse d’envoyer des troupes sur le terrain.

    Les mots ont leur importance

       Avocat de formation, Obama devrait connaître les limites de l'ambiguïté. Pourtant, il fait des déclarations à l’emporte-pièce qui nuisent à sa crédibilité. Il a affirmé à ses concitoyens que son système de santé leur laisserait la possibilité de continuer à voir le même médecin. C’était faux. Il a déclaré que si le président syrien Bachar el-Assad franchissait une "ligne rouge" en utilisant à des armes chimiques, les États-Unis lui en feraient subir les conséquences. El-Assad n’a pas tenu compte de cet avertissement, et les États-Unis n’ont pas bougé. Obama a dit qu’il y avait "très peu de chances" que des cas d’Ebola se déclarent aux États-Unis. Deux semaines plus tard, le virus a fait une victime à Dallas.

    Des attentes irréalistes

       Obama est arrivé sur le devant de la scène avec le charme d’un Kennedy, l’optimisme de la jeunesse et un parcours universitaire remarquable, preuve indéniable que les États-Unis avaient surmonté leur "péché originel". Sa vie était une success-story multiraciale et internationale. Par ses seules origines, il allait mettre un terme aux conflits armés, faire la paix avec l’Islam, aider les plus démunis et sauver l’économie mondiale. Ces attentes (qu’il a encouragées) étaient irréalisables. Il ne les a pas mises en œuvre parce que nul ne le pourrait.

    Internet

       L’ascension d’Obama a été fulgurante, même pour les États-Unis. En partie grâce au numérique, il est la première "marque" de la Maison-Blanche à s’être répandue comme une traînée de poudre. Mais la politique est d’autant plus fluctuante et fragmentée à l’âge de Facebook, Twitter et Instagram. Il y a six ans, Obama a réussi à contourner efficacement les médias "traditionnels" mais il a aujourd’hui du mal à se faire entendre dans la cacophonie numérique. Internet s’intéresse à d’autres marques et à d’autres tendances.

    L’économie

       Obama a accompli plus de choses dans ce domaine que ses critiques, et même certains de ses alliés, ne sont prêts à l’admettre. Son soutien posé à des mesures de sauvetage au début de la crise économique ont permis d’éviter le pire. Son projet de relance s’est révélé assez efficace. Son équipe a permis aux États-Unis d’être mieux placée pour rivaliser (et coopérer) avec la Chine. Le système de santé d’Obama, après une mise en service assez chaotique, a aidé des millions de personnes et instauré des mesures de régulation nécessaires dans le secteur des assurances.

       Ces états de service lui ont permis d’être réélu en 2012, mais ils se sont révélés moins populaires que prévu. Pourquoi ? Parce que les riches sont devenus plus riches tandis que les classes moyennes stagnaient. La productivité est en hausse, mais les salaires sont en berne. Obama laisse entendre que sans lui les choses auraient été pires. Il dit vrai, mais le message n’est pas vraiment exaltant.

    Washington

       Obama avait promis de mettre fin aux dysfonctionnements de l’État. Il ne l’a pas fait. Pour des raisons structurelles, d’abord : le président américain a beau être charismatique, il n’est ni un chef de parti, ni un premier ministre, ni un souverain. Les Pères de la nation ont pris soin de répartir le pouvoir entre les différentes branches du gouvernement, ce qui est toujours le cas.

       Les Républicains se sont appliqués à lui rendre la tâche encore plus difficile. Les nouveaux présidents bénéficient généralement d’un effet "lune de miel", qui lui a été refusé. Du jour où il a pris ses fonctions, en 2009, des Républicains se sont réunis pour lui barrer la route, déclarant publiquement que leur objectif principal était de l’empêcher d’être réélu.

    Le racisme

       Les Américains sont partagés sur l’influence, et l’ampleur, du racisme dans les difficultés rencontrées par Obama. Ce qui lui a permis de servir de modèle à certains — en tant que premier président noir de l’Histoire des États-Unis — est perçu comme une menace par d’autres. Ceux qui prétendent que le racisme n’a rien à voir là-dedans ne connaissent pas les États-Unis, pas plus que ceux qui affirment qu’il explique tout.

    La compétence

       Obama a évité les scandales d’incompétence gouvernementale de type Ouragan Katrina, et son mandat a été relativement épargné par les affaires. Mais gérer un pays au quotidien n’est pas donné à tout le monde. La mise en place de son système de santé a frôlé le désastre, la surveillance des frontières n’est pas totale et ses timides initiatives pour empêcher la propagation de l’épidémie d’Ebola aux Etats-Unis ont mis un certain temps à se mettre en place. Cette dernière menace pourrait même définir les deux dernières années de son mandat.

    Obama lui-même

       Très fier et sûr de lui en public, Obama n’en est pas moins prudent et méfiant. Il préfère la complexité à la simplicité. Son intelligence et son parcours exceptionnel sont salués depuis toujours, et il a l’habitude qu’on lui témoigne du respect, même si beaucoup ne l’apprécient pas. Il aime mettre les gens à l’aise et ne cherche pas le conflit. Il a grimpé les échelons grâce à son charme et son sens du timing plutôt qu’en bombant le torse.

       Son côté réfléchi, calme et optimiste lui ont permis de se faire élire, mais il le rend dédaigneux du Congrès et des réalités politiques en général. Sa petite équipe est composée de collègues de l’époque où il était sénateur et de membres de sa première campagne présidentielle, et il a du mal à s’ouvrir à d’autres personnes. Il ne s’est pas fait beaucoup d’amis à Washington — ni d’ennemis jurés, d’ailleurs — et cela ne semble pas le déranger.

       Mais les menaces actuelles dans le monde pourraient laisser penser qu’il est nécessaire de faire preuve d’agressivité. Ses qualités de dirigeant seront mises à l’épreuve comme jamais auparavant au cours de ses deux dernières années à la Maison-Blanche. Les États-Unis ne sont plus en position de force, mais leur rôle demeure indispensable, et ce qui est arrivé à Obama importe moins que ce qui lui arrive maintenant.


    µµµ

    (Mon chien se présenta à la députation
    et faillit se faire élire, mais la couleur blanche
    de sa cravate fut un terrible handicap)



    µµµ
    Luc Desle

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  • µµµ
    Pensées pour nous-mêmes:

    (CHAQUE JOUR
    ÉMERVEILLE-TOI D’ÊTRE VIVANT)

    µµµ

    (Nadia jura, mais un peu tard, de ne plus

    jamais se pencher imprudemment à la fenêtre)



    µµµ


    (Geluck)


    ÉNERGIE
    Au Venezuela, il est moins cher 
    d'importer du pétrole que d'en produire

    SABINE GRANDADAM


       "Le Venezuela importe du pétrole pour la première fois dans son histoire", titre El Universal à Caracas. Un porte-conteneurs en provenance d'Algérie devrait arriver le 26 octobre sur les côtes vénézuéliennes avec quelque 2 millions de barils d'un pétrole algérien ultraléger, dénommé Saharan Blend. 

       La compagnie pétrolière de l'Etat du Venezuela (PDVSA) n'a pas confirmé la nouvelle, diffusée le 16 octobre par l'agence Reuters. Il s'agit pourtant d'une "atteinte à la souveraineté d'un pays qui compte les plus grandes réserves pétrolières au monde", note le quotidien espagnol El País, qui ajoute que "la chute des prix du pétrole aggrave la crise économique du Venezuela". (...)

       De fait, l'importation de ce pétrole algérien léger est destiné à réduire le coût de la transformation du pétrole lourd issu des gisements de la ceinture de l'Orénoque, dans le nord-est du Venezuela. Avant d'être exporté, ce brut doit être mélangé à un solvant, et l'industrie pétrolière vénézuélienne utilise habituellement du naphta lourd pour cette opération. Mais le coût élevé du naphta pèse sur les comptes de la PDVSA, surtout dans le contexte actuel de baisse des prix du baril sur le marché, privant le Venezuela d'une provision de devises. Le gouvernement de Nicolás Maduro a donc choisi de s'approvisionner en pétrole léger d'Algérie pour l'utiliser comme solvant moins coûteux que le naphta. 

       Le président Maduro a par ailleurs sollicité auprès de ses partenaires de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) une "réunion extraordinaire pour analyser le comportement des prix du brut", note El Universal. Selon un économiste cité par El País, le Venezuela aurait besoin d'un prix du brut à 120 dollars le baril pour espérer maintenir ses dépenses publiques actuelles. "Un prix impensable dans le contexte actuel du marché", précise El País, puisque le cours actuel est de 80 dollars.

       "Maduro écarte toute idée que la chute des prix du pétrole affecte l'économie [du pays]", relaie pourtant El Universal. Mais qu'il nie l'évidence ou non, le pouvoir vénézuélien est confronté à une réalité sous-jacente aux caprices des cours du pétrole : l'état déplorable de son industrie pétrolière, rapporte El Nuevo Herald à Miami. Pour Humberto Calderón Berti, ancien président (vénézuélien) de l'Opep, qui a été ministre de l'Energie et des Mines avant l'ère Chávez, "cette industrie a été détruite dans sa quasi-totalité et nous avons perdu une grande partie de notre capacité de production".


    µµµ
    "YYYAAAAHHHH!!!!!"


    (Big Mamma, la célèbre catcheuse,

     fallait surtout pas l'énerver)

    (Source: theroamer)

    µµµ
    Benoît Barvin

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (NETTOIE CHAQUE JOUR TON CERVEAU
    DES PENSÉES MORTIFÈRES)

    @@@

    (Sauras-tu sortir intact de la tête
    de Frankenstein, le néo-libéral?)



    @@@




    Au deuxième temps de la valse…

    Yann FIEVET

       (...) Depuis trente ans les gouvernements se suivent et se ressemblent. Ils se ressemblent mais chacun, tantôt par petites touches, tantôt par saccades, amplifie la marque de la trajectoire lancée à l’orée de l’ère néolibérale. A la fin du mois d’août dernier Valls 2 a succédé à Valls 1 qui n’a pas tenu deux saisons au calendrier grégorien. Valls 3 lui succèdera peut-être pour faire bonne mesure dans l’adaptation funeste de la Gauche française de gouvernement à l’air du temps. Si d’ordinaire la musique adoucit les mœurs, la partition jouée par Manuel Valls est destinée à les bousculer si ce n’est les mettre à la renverse. C’est l’air du mépris pour ce à quoi l’on a sincèrement cru hier, ce pour quoi l’on a vibré vraiment, ce que nos aïeux avaient arraché de haute lutte à « la loi d’airain du capitalisme ». 

       Le Premier Ministre déclare que le socialisme est une idée du 19ème siècle qui a réussi à survivre au cours du 20ème siècle mais va disparaitre au 21ème siècle. Il a prononcé cette sentence péremptoire avant d’être intronisé à Matignon. La valse ne faisait là que commencer. La suite ne saurait donc nous étonner.

       L’adaptation inavouée de la Gauche aux lois du capitalisme néolibéral ne date pas d’hier. On en fixe communément l’origine au tournant de la rigueur « négocié » en 1983 par Laurent Fabius. Certes le jeu de l’alternance politique a permis des pauses, voire de timides reprises en main à l’instar des trente-cinq heures, mais la trajectoire fatale des renoncements est durablement inscrite dans l’Histoire contemporaine. Il faut rendre justice à Manuel Valls : son discours est en accord avec sa pensée et les réformes qu’il entend mener. Avec lui, l’hypocrisie n’est pas de mise. Il « aime l’entreprise » et pas seulement devant le Medef. Il oublie que celle-ci, avant d’être une machine à investir , est une association d’hommes et de femmes au travail. Il prend tous les chômeurs inscrits à « Pôle emploi » pour des fainéants en puissance qu’il serait bon de contrôler sévèrement. Puisque les principaux dogmes du néolibéralisme sont d’ordre financier il nomme à Bercy un ancien jeune banquier d’affaires. 

       Il va poursuivre – et sans doute intensifier – la traque des rigidités « économiques et sociales qui entravent « la bonne marche des marchés » et des affaires, à commencer par celles qui pèsent sur le marché de l’emploi et sur le monde du travail. Ses oreilles sont particulièrement attentives aux propositions innovantes du patronat qui le plus souvent ne sont rien d’autres que la suppression de ce que l’on avait autrefois nommé conquêtes sociales. Il en va ainsi de la remise en cause des « seuils sociaux ». Le Medef jubile et aurait bien tort de ne pas surenchérir. Puisque désormais on rase gratis, réclamons la généralisation de l’ouverture des commerces le soir et le dimanche, la création d’un salaire inférieur au SMIC, la fin des « trente-cinq heures » , etc. Tout ceci fait déjà peine à voir mais nous ne sommes pourtant pas au bout de nos peines!

       Au deuxième temps de la valse on pousse la sincérité jusqu’à appeler un chat un chat et à ne plus prendre de gants. Ainsi, face aux ouvrières de quelque entreprise agro-alimentaire bretonne qui sont allées peu à l’école. Au lieu de les en plaindre – ou à tout le moins de les comprendre - comme le faisait autrefois l’homme de gauche, il est aujourd’hui grand temps de se rendre à l’évidence : à l’heure de « l’efficience optimale » de la production ces femmes sont inemployables. Le jeune banquier de Bercy aurait pu se contenter de dire cela, après tout d’autres ministres de gauche se sont servis de ce vocable gestionnaire avant lui, toute honte vue. Mais, il lui fallut ajouter de surcroît son mépris, par médias de « masse » interposés, en proclamant que certaines de ces femmes sont illettrées. Elles le sont, en effet. Et, bien sûr, elles le savent. 

       Doivent-elles l’entendre dire par un ministre de la République à la France entière. Le mépris fut à son comble lorsque nombre de journaux prirent la défense du ministre indélicat qui selon eux n’avait rien fait d’autres que d’affirmer une triste réalité. Au travers de ces ouvrières de Bretagne ce sont évidemment des pans entiers de la population active française que l’on incrimine. Tous ces inadaptés font prendre du retard au pays, empêchent son alignement nécessaire aux règles de la « mondialisation heureuse ». Ils vont devoir rapidement faire les efforts souhaités pour se mettre au bon niveau. Ou sinon… Des discours de père fouettard, voilà à quoi l’on est réduit quand la plupart des principes moraux de la gauche ont été lâchement mis à bas. Affligeante décrépitude !

       Nos gouvernants – qui, tous comptes faits, gouvernent bien peu – aiment donc les entreprises. Leur aveuglant amour leur fait du coup oublier de se poser la bonne question : les entreprises aiment-elles les hommes et les femmes qui travaillent en leur sein ? L’abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau a fermé ses portes l’an dernier. A ce jour, seulement 10% de ses anciens salariés ont retrouvé un emploi. L’effectif ne comprenait que 40% de femmes et les « illettrés » des deux sexes y étaient en fait peu nombreux. Tous souhaitent travailler pour peu qu’un emploi leur soit offert. 

       Nous constatons là que M. Macron n’est pas seulement méprisant à leur égard : il est pitoyablement ignorant des réalités économiques et sociales de notre pays. A ce niveau-là il est permis de plaider l’incompétence. Ses excuses formulées a posteriori n’y changent rien. Un fossé s’est lentement creusé entre la classe politique supérieure et l’humaine substance de la société civile au point d’être devenu infranchissable. Ne transformons pas le fossé en gouffre engloutissant les derniers vestiges de l’idéal socialiste honni. Sur leurs cendres naitrait une société à la face vraiment hideuse.


    @@@

    "Bonjour, les n'enfants z'électeurs!
    Voici, rien que pour vous, une tarte
    périmée, économies obligent..."



    @@@
    Luc Desle

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