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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'HOMME SANS ESPOIR EST 
    COMME UN ARBRE SANS RACINES)

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    "Chérie, je t'aime...
    Moi ou mon shampoing?"



    !! Saul Steinberg, “Kiss”, 1959. Veja também


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    Le terrorisme, 
    produit authentique de l’impérialisme

    Mohamed BELAALI

       Taliban, Al Qaeda, Aqmi, Boko Haram, Rebelles libyens, Rebelles syriens, Daech, Al Nosra, Khorassane, ne sont que des noms, parmi tant d’autres, pour désigner des organisations et des mouvements créés, financés, entraînés et armés directement et indirectement par l’impérialisme américain et son caniche européen dans le seul et unique but de servir leurs intérêts économiques et stratégiques. En condamnant toutes les voies et toutes les issues progressistes, l’impérialisme a ouvert la boîte de Pandore libérant des monstres qui essaiment un peu partout et qui lui servent de prétexte pour d’éventuelles interventions dans les pays qui lui sont réfractaires. L’impérialisme est le père de tous les terrorismes.

       La violence des groupes « terroristes » aussi barbare soit-elle, est peu de chose par rapport à la terreur que l’impérialisme exerce sur les peuples qui refusent de se soumettre à sa domination. Un pays comme l’Irak est aujourd’hui dans un état de décomposition avancé. L’intégrité du pays et son unité ne sont désormais qu’un lointain souvenir. Les guerres impérialistes dans ce pays ont laissé derrière elles des centaines de milliers de morts. C’est Madeleine Albrith qui justifiait froidement en 1996 la mort de 500 000 enfants irakiens. Le nombre de blessés et de refugiés se chiffre par million. La population est réduite à vivre dans des conditions infra-humaines. 

       Ce que subit aujourd’hui le peuple irakien donne la mesure de la barbarie et de la cruauté dont l’impérialisme est capable (1). Toute l’histoire de l’impérialisme américain n’est qu’une suite de crimes, de guerres et de massacres perpétrés à travers toute la planète. Contre la culture de l’amnésie propagée par les médias bourgeois, citons quelques faits marquants du XXème et du XXI ème siècle : Hiroshima et Nakasaki, Corée (nord et sud), Indonésie, Viêt-nam, Afghanistan,Yougoslavie, Irak, Libye et Syrie. L’impérialisme américain a soutenu les régimes les plus rétrogrades, les dictateurs les plus féroces comme Suharto l’indonésien, Marcos le philippin, Pinochet le chilien, Videla l’argentin, Uribe le colombien, Ben Ali le tunisien, Moubarak l’égyptien etc.etc.

       L’empire américain a dressé des fanatiques religieux contre Nasser en Egypte, contre Sukarno en Indonésie, contre Bhutto au Pakistan, contre Najibullah en Afghanistan. Le but est de contrer et d’étouffer toute pensée et tout mouvement communiste ou même nationaliste. Au Pakistan par exemple, le général dictateur Zia a renversé le gouvernement démocratiquement élu d’Ali Bhutto grâce au soutien décisif de Washington. Pour asseoir son pouvoir et mater toute opposition laïque, le dictateur instrumentalise l’Islam. « Les hommes de Zia étaient obtus, insensibles et cruels. Le nouveau régime avait décidé d’utiliser l’Islam comme machine de guerre ; ses partisans barbus, souvent incroyablement stupides, étaient opportunistes jusqu’à la moelle. Ils mêlaient la religion aux profanations les plus viles » écrivait Tariq Ali dans « Le choc des intégrismes » (2). 

       Des Madrassas (écoles coraniques) fleurissaient alors un peu partout au Pakistan. En plus de la formation religieuse, on apprenait à ces talibans (étudiants) le maniement des armes et les techniques de la guérilla. Il s’agit en fait de centres d’endoctrinement gérés et contrôlés par les fameux services secrets pakistanais ISI (Inter-Services Intelligence). De ces écoles religieuses naquirent des dizaines de milliers de fanatiques prêts à tous les sacrifices. L’impérialisme avait besoin de Zia et de ses talibans pour renverser d’abord le gouvernement pro-soviétique, installé à Kaboul, et surtout livrer la guerre aux troupes Soviétiques présentes sur le sol Afghan ensuite. Les talibans sont ainsi devenus, par la grâce des dollars américains et des pétrodollars saoudiens les « moudjahidins de la liberté » qui allaient mener le djihad (la guerre sainte) contre les « communistes » afghans et leur protecteur soviètique. 

       Dans son interview accordée au Nouvel Observateur, le chef de la sécurité nationale de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski déclarait ceci :

       - Nouvel Observateur : « Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à des futurs terroristes ? »

       - Zbigniew Brzezinski : « Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ? » (3).

       Rappelons que pendant la guerre contre l’Union soviétique, le dictateur Zia et ses services de renseignement ont demandé à l’Arabie Saoudite de dépêcher un membre de la famille royale pour superviser la « guerre sainte ». Faute de pouvoir trouver un émir, c’est un certain Oussama Ben Laden qui fut envoyé !!

       Le chaos que connaît actuellement la Libye est la conséquence directe de l’intervention militaire américaine et européenne dans ce pays (4). Les nombreuses milices islamistes qui font régner aujourd’hui la terreur dans ce pays martyr, avaient non seulement servi de troupes terrestres aux bombardements de l’OTAN , bras armé de l’impérialisme, mais également de justification et de légitimation de l’intervention impérialiste pour renverser le régime de Kadhafi. La propagande des médias américains et européens présentaient ces djihadistes comme des « rebelles » et des « révolutionnaires » prêts à se sacrifier pour la liberté et la démocratie. 

       Il fallait donc les entraîner, les armer et les financer. Et c’est grâce à L’OTAN que ces milices sont entrées triomphalement à Tripoli. Abdelhakim Belhaj, « l’émir » du Groupe islamique combattant (GIC) lié à Al Qaeda, remerciait d’ailleurs publiquement les dirigeants américains et européens de lui avoir offert ce triomphe (5). Rappelons que les chefs de ce groupe sont tous formés par la CIA en Afghanistan pour combattre l’armée soviétique. Derna, ville libyenne sur la méditerranée, est aujourd’hui dirigée par ce que l’on appelle communément l’Etat Islamique (EI). Le contrôle de cette ville par EI est rendu possible grâce à la collaboration d’une autre milice, Ansar Al Charia, farouche opposante au régime disparu de Kadhafi.

       La destruction de l’État libyen par l’OTAN et ses alliés islamistes a permis par ailleurs le pillage des arsenaux militaires par des groupes djihadistes opérant en Tunisie, en Égypte et surtout au nord Mali. La France qui est intervenue dans ce dernier pays pour mener « la guerre au terrorisme », a participé activement au renversement du régime libyen en soutenant les milices islamistes ! Les mêmes groupes armés sont traités tantôt de « terroristes », tantôt de « rebelles » en fonction des seuls intérêts de la bourgeoisie.

       La Turquie, dirigée aujourd’hui par un gouvernement islamiste et conservateur, affiche ostensiblement sa volonté de renverser le régime laïc baassiste syrien. Il faut préciser que la Turquie est membre à part entière de l’OTAN et alliée de poids de l’impérialisme américain dans la région. Son soutien aux « rebelles syriens » est total. Les frontières turques sont largement ouvertes aux « rebelles » et aux mercenaires du monde entier pour mener la « guerre sainte » au régime syrien. La Turquie sert de base arrière aux islamistes de tout bord pour se soigner, se reposer et surtout pour s’entraîner. Mais cette volonté de la Turquie de renverser le régime baassiste par tous les moyens n’est rendue possible que grâce à la complicité de l’impérialisme américain et européen.

       Vouloir installer par la violence des gouvernements à leur solde, l’impérialisme et ses alliés locaux n’ont pas hésité à soutenir des mouvements politiques dont l’Islam n’est qu’un voile derrière lequel se cachent les intérêts des uns et des autres. Les mauvaises graines qu’ils ont semées à travers la planète ont produit une moisson abondante de groupes dont la cruauté et la barbarie s’inspirent directement de celles de leurs maîtres. L’Arabie Saoudite, modèle de démocratie et du respect des droits de l’homme et surtout de la femme, décapite au sabre et en public chaque année des dizaines d’hommes. 

       Or l’Arabie reste le soutien financier et idéoligique (le wahhabisme) le plus décisif des nombreuses organisations djihadistes réactionnaires qui opèrent notamment en Irak et en Syrie. Mais l’Arabie Saoudite est également pour l’impérialisme américain, en plus de ses richesses pétrolières, le rempart le plus solide contre toute idée et tout régime démocratique, progressiste et laïc : « Les richesses pétrolières enfouies sous le sable de l’Arabie, le rôle de défenseur des intérêts impériaux de l’impérialisme américain font de cet État féodal un « ami » de toutes les bourgeoisies occidentales et l’ennemi de tous les travailleurs » (6). Le terrorisme est à l’image de l’impérialisme.


    (2) Tarik Ali « Le choc des intégrismes »,Textuel,2002, page 215

    (3) Le Nouvel Observateur du 15-21 janvier 1998


    Voir également son portrait dressé par le journal Libération



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    (Mes bons voeux furent curieusement 
    considérés  comme islamophobes)



    $$$
    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (JUSQU'AU TOMBEAU,
    TU ES L'ESPOIR DU MONDE)

    %%%

    "Voyons, Georges, arrête un peu..."



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    stripsjournal.canalblog.com

    Ce que les Norvégiens ne savaient pas
    de Charlie Hebdo

    Diane Berbain
    Blogueuse

       (...) Suivre ce massacre de l’étranger a été dur. Mais la Norvège a montré beaucoup de solidarité, plusieurs journaux et médias ont fait de beaux hommages. Nous avons eu la possibilité de nous recueillir lors d’un rassemblement organisé à Bergen le samedi 10 janvier, tourmenté par un ouragan, et une marche à Oslo, escortée par la police à cheval, le soir du 7 janvier.

       A l’initiative de l’Ambassade de France et d’organisations de presse norvégiennes, est organisé ce dimanche 11 janvier un rassemblement pour la défense de la liberté d’expression ; des panneaux ont été dressés pour faire des dessins librement, en plein centre de la capitale.

       Les souvenirs des attentats du 22 juillet 2011 en Norvège ont refait surface, et ils ont su reconnaître et ressentir notre douleur. (...)

       (...) Le 10 janvier, le quotidien Bergens Tidende a publié un article que j’ai co-écrit avec Benoît Derrier, un Français qui vit à Stockholm, Julien Etienne, et Jessie Michelon, ces derniers de Paris. Les Norvégiens n’ont jamais eu une culture de la satire de ce type, cette satire sans borne. Ils voulaient savoir ce que les personnages derrière Charlie Hebdo représentaient finalement pour notre génération, et comment nous envisagions l’avenir après ce qui s’est passé.

       Voici l’explication que nous avons donnée : « Nous venons de perdre des héros de notre enfance. Pour notre génération née dans les années 80, ces personnes avaient fait l’histoire de la presse française de notre époque. On avait reçu Cabu avec le lait maternel, avec ses caricatures rigolotes dans “Récré A2”, avant qu’il commence dans Charlie Hebdo. Certains d’entre nous ont pleuré quand il a été remplacé. Il a posé les bases de notre éducation satirique.

       Les garçons aimaient aussi les dessins plutôt lubriques de Wolinski, qu’ils regardaient en cachette dans les magazines des adultes. D’un style aux traits simples, ils créaient un contenu d’autant plus intense et fort, même lorsqu’ils n’allaient pas loin. Ils nous ont entraîné à l’exercice de la critique de la société, tout en contribuant à notre enfance heureuse dans une démocratie.

       On n’achetait pas souvent Charlie Hebdo, il faut bien l’avouer. C’était peut-être un peu trop pour certains. Mais on aimait qu’ils colorent les kiosques avec leurs couvertures déjantées chaque semaine. C’était comme être fumeurs passifs. Ils marquaient notre pays, qu’on aime ou pas ce qu’ils mettaient sous nos yeux.

       Cette contribution à la variété culturelle, cette satire sans considération était une espèce menacée depuis longtemps. Ça a commencé en 1986 quand le grand comique Coluche est mort dans un accident de moto. Il défiait les politiciens comme personne n’avait osé auparavant, et beaucoup pensaient que celui qui était tant aimé du peuple, a été victime d’un meurtre politique déguisé.

       Le rire qu’ils nous offraient avait le pouvoir de prolonger notre jeunesse. Par ce rire, nous oublions la guerre, la misère. Maintenant, nous avons peur, en deuil pour ce coup porté à notre chère liberté d’expression. Nous regardons nos enfants, qui ne savent pas qu’ils n’auront jamais la chance de goûter à cet art fragile. Nous n’osons pas penser au barbarisme pour le moment. Nous refusons d’accepter que le paysage médiatique devienne après cela plus uniforme, en France et dans le monde. Moins défiant, Moins critique. L’autocensure peut l’emporter, nous rapprochant un peu plus du meilleur des mondes. Pas celui que nous voulons. »


    %%%

    "Comment j'aime les femelles de Dieu?
    Sexy, évidemment..."



    %%%
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (MÉFIE-TOI DU PAS DE TROP)

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    "Alors, Petit Chaperon Rouge, tu viens?
    - J'arriiive..."



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    (On lui posa la tête sur cette jolie fraise et elle pria
    pour que le vent ne soit pas trop violent)



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    (Déjà tout petit, son bébé savait ce qu'il voulait)


    © Image courtesy of the artist

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    Luz



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    Jacques Damboise et Nadine Estrella

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (ES-TU DANS LE BONHEUR
    DE L'INSTANT?)

    $$$

    "Qu'est-ce que j'attends?
    2016... Car la suite de 2015,
    ça donne pas envie"



    $$$

    (Et pendant ce temps, la C... continue)

    "Pourvu que je ne reste pas coincé dans mes rêves"



    6 000 travailleurs frontaliers en grève 
    pour dénoncer une "humiliation quotidienne"



       (...) C'est une grève d'un genre particulier qui a eu lieu ce 21 décembre aux abords de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. Quelque 6 000 Palestiniens, qui passent chaque jour la frontière pour aller travailler en Israël, ont débrayé spontanément afin de protester contre "les humiliations quotidiennes qu'ils subissent au point de passage", rapporte le journal israélien Yediot Aharonot. 

       "La construction d'un nouveau terminal pour les piétons du côté palestinien du point de passage a aggravé les conditions pour les Palestiniens, qui doivent temporairement utiliser un passage étroit." Les travaux n'avançant que lentement, la situation se prolonge, ce qui a donné lieu à ce mouvement de colère. (...)

       (...) Sabri, un Palestinien qui travaille en Israël depuis des années raconte son quotidien : "En ce qui me concerne, quand j'arrive au point de passage, j'entre en enfer. Les gens se bousculent dans ce passage étroit comme des animaux. Ils se mettent à pousser, la pression monte et, souvent, des gens sont blessés et finissent par être emmenés à l'hôpital de Tulkarem en ambulance."

       Le plus souvent, seuls quatre ou cinq des 16 postes de contrôle biométrique fonctionnent, ce qui ralentit le passage, explique encore Sabri, qui impute également la congestion du tunnel au manque d'organisation des autorités palestiniennes. Mais c'est surtout l'attitude méprisante du personnel israélien que les grévistes entendent dénoncer. "Parfois, ils nous traitent sans une once de respect", déplore Azam. Il raconte au journaliste de Yediot avoir dû attendre que des employées terminent de discuter entre elles pour pouvoir passer le contrôle, et que des Palestiniens qui s'impatientaient se sont vu répondre : "Fermez-la !" (...)

       Le mouvement de grève s'est déclenché spontanément, ce dimanche [le 21 décembre]. "Je n'ai vu personne s'y opposer, raconte un Palestinien. Nous avons tourné les talons et nous sommes rentrés chez nous." Une médiation avec les autorités civiles palestiniennes a permis un retour au travail, et un représentant du ministère de la Défense israélien a promis la fin des travaux dans les deux mois. 

       "Nous retournons travailler, ont dit les grévistes. Mais si nous n'observons pas d'accélération dans la construction du nouveau terminal, nous ferons la grève une fois par semaine et n'irons pas travailler en Israël."


    $$$

    "Youpie! C'est super! Je m'éclate!!!"


    (Parole malheureuse pour une admiratrice djihadiste...)

    robertwagt: summer fun fashion illustration by Robert Wagt

    $$$
    Benoît Barvin

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'ATTENDS RIEN
    DU RIEN)

    °°°
    (Le Père Noël avait l'air content de ces
    fêtes 2015)



    °°°
    (Français critiquant la pensée freudienne allemande)


    FRANCE

    Les librairies allemandes de Paris 
    meurent à petit feu

    JOSEPH HANIMANN


       (...) Les librairies allemandes de Paris donnent l'impression de s'éteindre les unes après les autres. C'est maintenant le tour de Marissal, qui propose un vaste fonds d'ouvrages en français et en allemand juste à côté du centre Pompidou. Nombre de touristes connaissent le lieu pour être passés devant, mais les acheteurs occasionnels comme réguliers se font rares. Devant la cherté des loyers dans le quartier, la librairie a annoncé sa fermeture pour la fin du mois de janvier.

       A 85 ans, le propriétaire jette l'éponge. Les trois employées de la maison seraient prêtes à continuer ailleurs, confie Petra Kringel, qui y travaille depuis trente ans, mais elles ne disposent pas du capital de départ nécessaire. (...)

       (...) Marissal a ouvert ses portes en 1981, à une époque où le livre allemand avait le vent en poupe à Paris. Un an auparavant, la traductrice et éditrice Nicole Bary avait fondé Le Roi des Aulnes, une librairie spécialisée dans la littérature en langue allemande, qui a cependant fermé quelques années plus tard et n'a plus aujourd'hui qu'un statut d'association organisant des rencontres littéraires et une revue. Auparavant, il y avait eu la prestigieuse librairie Calligrammes, dans le Ve arrondissement, sans parler de la légendaire librairie de Martin Flinkers, quai des Orfèvres, où Thomas Mann, Robert Musil, Hermann Broch et Elias Canetti allaient et venaient après la guerre.

       On ne trouvera donc bientôt plus de livres en allemand à Paris que dans des endroits plus petits, chez Gisela Kaufmann, à Montmartre, ou à la librairie L'Alinéa, ouverte récemment dans le quartier de Bercy par Catherine Houssay et Abel Gerschenfeld, un couple passionné de littérature allemande.

       Si elle se confirme, la fin de Marissal creusera un trou dans le paysage dévasté du livre en langue allemande à Paris. D'autant que dans la capitale française, les librairies ont valeur d'institutions culturelles officieuses, comme en témoignent des lieux célèbres tels Shakespeare & Co et Brentano's dans le domaine anglophone. La disparition d'un lieu central de rencontres culturelles serait un mauvais signe à l'heure où l'écart entre la France et l'Allemagne ne cesse de se creuser sur le plan politique.

    http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/04/les-librairies-allemandes-de-paris-meurent-a-petit-feu

    °°°
    Benoît Barvin

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (MÉCHANT LE MATIN,
    MÉCHANT LE SOIR)

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    "T'as encore oublié de repasser ta robe...
    - ?"



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    (A quand le retour des belles et plantureuses
    serveuses dans les cantines d'entreprises?)



    Renversant : 
    ce manuel français du XIXe siècle 
    va nourrir le monde de demain


       (...) Des melons mûrs à Paris dès le mois d’avril, des tonnes de légumes sur une surface pas plus grande qu’un terrain de foot, jusqu’à huit récoltes en une seule année… Ces performances agricoles incroyables ne sont le fruit ni d’engrais chimiques, ni de modifications génétiques, ni même de connaissances scientifiques de pointe. Et pour cause, ces prouesses datent du XIXe siècle et sont l’œuvre des quelques centaines de jardiniers-maraîchers parisiens qui assuraient alors l’autosuffisance de la capitale en légumes.

       Longtemps oubliés, ces savoir-faire sont aujourd’hui accessibles à tous à travers un manuel, publié en 1844 et récemment numérisé (merci au site Paysansansfrontieres.com de l’avoir partagé ici). Son nom : Manuel pratique de la culture maraîchère de Paris. Pour ceux qui n’auraient pas le temps d’une telle lecture, nous publions à la fin de cet article quelques morceaux choisis. (...)

       Nous vous conseillons toutefois vivement la lecture de ce témoignage émouvant, écrit par deux maraîchers (J.G. Moreau et J.J. Daverne) qui se sentaient – à raison – menacés par l’urbanisation et qui disaient écrire pour transmettre leurs savoir-faire à « [leurs] enfants et aux jeunes jardiniers-maraîchers ». D’abord parce que ce livre nous apprend énormément, et nous prouve qu’une autre agriculture est possible et ce depuis longtemps. Mais aussi parce que l’histoire de cet ouvrage raconte le passage de témoin en cours entre les agriculteurs d’hier et les pionniers d’aujourd’hui.

       Dans cet ouvrage, les deux maraîchers parisiens décrivent des micro-fermes, cultivées sans tracteur et où la rotation des cultures permet de produire quantité de légumes. S’il est une ferme en France qui ressemble à ce modèle, c’est bien celle du Bec Hellouin, dont nous vous parlions dans un récent article. Nous avons donc demandé à son cofondateur, Charles Hervé-Gruyer, s’il connaissait ce manuel. « C’est drôle, je suis en train de terminer la relecture de cet ouvrage passionnant ! Au moment où je vous parle, je vois par la fenêtre une partie de l’équipe en train de réaliser ce qu’on appelle une « couche chaude », en suivant à la lettre le protocole décrit dans ce bouquin », nous a-t-il répondu. Le principe de la couche chaude consiste à semer sur une couche de fumier, pour profiter de la chaleur de la décomposition de cet engrais naturel. Ce qui explique, en partie, qu’on pouvait produire des melons en avril. 

       « Cela permet d’avoir une température suffisante en serre pendant trois mois et donc d’obtenir des légumes très précoces de manière écologique. En plus cela va donner une couche de 20 cm d’humus, cela crée du sol dans la serre. A ma connaissance, personne ne fait plus de couches chaudes en France parce que cela demande beaucoup de main-d’œuvre. Mais en pensant à long terme c’est, je crois, très rentable comme processus », poursuit l’agriculteur.

       (...) Nous avons également interrogé Jean-Martin Fortier, jardinier-maraîcher dans une micro-ferme au Québec. Lui aussi a redécouvert cet ouvrage récemment et s’en inspire aujourd’hui :« Les maraîchers parisiens avaient atteint un niveau de technicité incroyable dans la rotation des cultures, des choses que nous n’arrivons même pas à faire aujourd’hui. Ce livre nous invite à essayer de trouver les meilleures associations. Par exemple, on associe déjà les brocolis et les radis sur un même rang mais toute la question c’est de trouver le meilleur moment pour planter chaque légume et donner à chacun suffisamment de lumière et de temps pour mûrir. »

       Mais comment se fait-il que ce livre vieux de 170 ans soit en ce moment même une référence pour cette nouvelle génération d’agriculteurs ? C’est grâce à un amusant tour du monde, explique Charles Hervé-Guyer, qui s’est intéressé à la transmission des savoirs des maraîchers du XIXe siècle et de ce livre en particulier. « Ce sont d’abord des maraîchers londoniens qui ont fait des voyages d’étude à Paris au XIXe siècle et en ont gardé une grande admiration. On retrouve ensuite et jusque dans la première moitié du XXe siècle des références régulières à ces voyages et à ce manuel dans la littérature anglo-saxonne et même au-delà. On en trouve même dans des textes du Russe Kropotkine ! », nous apprend l’agriculteur.

       (...) La suite se passe de l’autre côté de l’Atlantique. Le passage de témoin va avoir lieu aux Etats-Unis, notamment en Californie. Dans les années 1960, deux agriculteurs américains – John Jeavons et Alan Chadwick – vont redécouvrir, expérimenter et actualiser les connaissances du XIXe siècle. Née aux États-Unis, cette pratique sera toutefois appelée « le jardinage intensif à la Française ». La boucle est bouclée quand Eliot Coleman, lui aussi jardinier américain, se rend en France en 1974, pour tenter de retrouver ce qu’il reste de cet héritage. Il explique dans son livre Des légumes en hiver avoir rencontré un certain Louis Savier, probablement le dernier maraîcher français héritier direct de la tradition du XIXe siècle.

       Et c’est grâce à Eliot Coleman que Jean-Martin Fortier comme Charles Hervé-Guyer assurent s’être à nouveau penchés sur ce livre. « On a l’impression que l’histoire des maraîchers parisiens est une transmission en mouvement perpétuel », décrit Jean-Martin Fortier, qui s’est inspiré duManuel pratique de la culture maraîchère de Paris pour écrire son propre livre. « La boucle continue. Il se trouve par exemple que la personne qui a récemment traduit Coleman en Français a découvert son œuvre en lisant mon propre livre. Mais j’ai moi-même découvert les techniques des maraîchers parisiens grâce à Coleman, et lui-même s’inspire d’autres avant lui. »


    ¤¤¤
    Luc Desle

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'ATTENDS RIEN DE 
    LA DESTINÉE)

    ¤¤¤

    (Ces bonnets d'âne permettaient aux mauvais élèves
    de dormir en toute tranquillité)



    ¤¤¤

    (L'arrestation du chinois mangeur de tigres
    fut fêté comme il se doit)




    AWESOME.

    Condamné pour organiser des banquets 
    à la viande de tigre

       Un homme d'affaires chinois a été condamné à treize ans de prison, a rapporté mardi la presse officielle. Il est accusé d'avoir acheté trois tigres et consommé leur viande lors de fêtes privées. Ce promoteur immobilier, identifié sous le nom de M. Xu, avait développé un goût particulier pour les grillades d'os de tigre ou les dégustations alcoolisées de sang de tigre, selon l'agence Chine nouvelle.

       Il aimait aussi désosser les pattes de tigre et prisait le pénis du félin, un organe très recherché. Monsieur Xu a été reconnu coupable d'avoir organisé l'an dernier trois voyages à Leizhou, dans la province méridionale du Guangdong, pour une quinzaine de convives ayant acheté "pour un montant très élevé" un tigre, mis à mort et dépecé devant ses acquéreurs. (...)

       Les policiers ont saisi huit morceaux de tigre dans le réfrigérateur du promoteur, a précisé mardi le site gouvernemental d'informations gxnews.com.cn. Les banquets spectacles de M. Xu, évoquant les jeux du cirque, avaient été révélés grâce à une opération policière dans la commune de Zhanjiang, qui avait permis de saisir le cadavre d'un tigre récemment tué et divers produits dérivés du félin. Les fauves étaient tués devant des personnalités locales, fières d'afficher ainsi leur fortune.

       En plus de M. Xu, qui devra également verser une amende de 1,55 million de yuans (205 000 euros), ses quatorze compagnons de festivités ont été condamnés à des peines de cinq à six ans et demi de prison. Une vidéo apparemment tournée de façon clandestine et publiée sur Internet avait permis de dévoiler le déroulement de leurs soirées. On y voyait un tigre prisonnier d'une cage exiguë subir une électrocution avant d'être découpé en morceaux.

       Malgré des interdictions officielles, il existe une demande persistante en Chine pour des produits dérivés du tigre (os, griffes, moustaches, pénis), parés de vertus très controversées dans la médecine traditionnelle chinoise. Ceci alimente le braconnage de ce félin qui a toujours été associé à un statut social élevé dans l'histoire et la mythologie chinoises.


    ¤¤¤
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LES ROUTES DE L'IMPOSSIBLE
    N'EXISTENT PAS)

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    "Face de quoi?"


    (Source: kuonjiranma)

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    Joyeuses fêtes : dans 30 ans, 
    un Noël cauchemardesque...


       (...) La famille attablée autour d'un foie gras prometteur, le sapin qui clignote, un feu ronflant dans la cheminée, les santons de Provence au garde-à-vous dans du papier rocher en attendant la naissance du petit Jésus... L'image d'Épinal d'un Noël bientôt révolu ? En exagérant un peu, et avec une pointe d'ironie, on pourrait supposer qu'on n'en est plus très loin, surtout si l'État, qui se mêle de tout sauf de l'essentiel, continue à nous casser les pieds.

       À quoi pourrait bien ressembler Noël dans trente ans en France ? Disparue la crèche, cette manifestation gothique, dangereuse et tendancieuse, au nom de la laïcité et du "vivre ensemble". Même les églises n'oseront plus la dresser sur les parvis pour éviter toute polémique. Seuls les plus fervents catholiques, comme jadis sous la Révolution, oseront perpétuer encore la tradition au fond de leur salon. 

       Le sapin ? Il est en plastique, interdiction de couper de vrais arbres, et tout juste toléré : pas d'étoile au sommet, qui pourrait rappeler celle de Bethléem, plus d'anges, ces créatures fantasques issues de textes sacrés, encore moins de guirlandes clignotantes, car les écologistes ont si bien oeuvré qu'il est désormais interdit, pour cause d'économies de bout de chandelle - c'est le cas de le dire -, d'utiliser ces serpentins électriques. Sans compter le sacro-saint principe de précaution qui a été brandi pour éviter tout risque d'incendie. (...)

       (...) Et la messe de minuit ? Cela fait belle lurette qu'on la déserte : il n'y a plus un curé à trente kilomètres à la ronde, on ne va pas brûler de l'essence pour aller se geler dans des édifices mal entretenus, faute de moyens et de fidèles. On pourra toujours regarder la cérémonie du Vatican retransmise en direct sur la Toile, car voilà bien longtemps qu'aucune chaîne de France n'a plus l'audace de la programmer sur son antenne. Et pour ceux qui sont adeptes des carillons qui bourdonnent, tant pis : les clochers sont sommés de rester silencieux pour ne pas choquer les autres confessions.

       Heureusement, il reste les agapes, ce réveillon qui réveille les papilles et resserre, pour un temps, la famille dispersée. Mais, là encore, tout a changé : le foie gras est désormais interdit, le Sud-Ouest s'est définitivement reconverti dans le chocolat bio, l'État a finalement cédé face au combat mené par les défenseurs de la cause animale. Personne n'ose peler des clémentines et des oranges sur la majeure partie du territoire français depuis qu'on est tenu de manger local sous peine d'amende. Quant à la bûche de Noël, elle n'est plus à la mode : elle avait un côté chrétien dérangeant et rappelait avec trop de perversité l'agonie de nos forêts décimées... (...)

       (...) Au petit matin, les enfants se précipitent autour d'une cheminée décorative qui ne crépite plus depuis maintenant vingt ans : on n'a plus le droit de faire des feux de bois, trop polluants. Les chorales de circonstance entonnent encore timidement quelques chants, mais surtout pas "Il est né, le divin enfant" ou "Douce Nuit", bien trop clivant, on se reporte à la rigueur sur "Vive le vent" ou "Mon beau sapin". La Manécanterie des Petits Chanteurs à la croix de bois, rebaptisée à la hâte, a revu tout son répertoire et laissé les aubes au vestiaire. Saint Nicolas n'a plus le droit de cité à Strasbourg - un évêque qui distribue des bonbons, ça va pas la tête ? - et le père Noël se fait rarissime : ce vieillard autoritaire finissait par traumatiser les enfants, les psychologues ont fini par avoir sa peau. Sans compter que ses amples vêtements pouvaient cacher une bombe : bien trop dangereux pour un rassemblement, le costume est désormais proscrit dans les lieux publics. 

       Bref, Noël pourrait ressembler demain à une grande fête collective où seuls subsistent les cadeaux que l'on s'offre avec excitation autour d'une date symbolique, avec le vague souvenir qu'il s'agit d'un anniversaire. De qui déjà ? Chut, dire son prénom, c'est politiquement incorrect. Allez, joyeux Noël - pardon, joyeux décembre ! - quand même...


    %%%
    Benoît Barvin

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU N'AS QUE LES DÉFAUTS
    DE TES QUALITÉS)
    ¤¤¤

    (Les diaboliques Sœurs à cornette
    cherchant à convertir une malheureuse innocente)



    ¤¤¤

    stripsjournal.canalblog.com

    Le cynisme patronal n’a pas de limites

    Fédération anarchiste
       Du 1er au 5 décembre , le Medef, la CGPME et quelques autres organisations patronales ont appellé les entrepreneurs à se mobiliser dans la France entière pour « libérer l’entreprise ».

       Les patrons ont compris qu’ils pouvaient attendre beaucoup du gouvernement en place, et ils ne comptent pas se contenter des 30 milliards d’euros de cadeaux fiscaux déjà engrangés suite au crédit impôt compétitivité emploi (CICE) de 2012 et au pacte de responsabilité de 2014. Ni, d’ailleurs, des avantages qu’ils tirent déjà de la flexi-sécurité instaurée comme mode de gestion du marché du travail par l’accord national interprofessionnel de 2013 (faciliter les licenciements pour faciliter les embauches, disent-ils…). Ils réclament donc désormais d’aller plus loin, pour obtenir davantage de baisse de cotisations et une simplification du Code du travail (dernier rempart à leurs abus).

       Cette mobilisation d’ampleur, comble du cynisme d’enfants gâtés et pourris, s’inscrit plus largement dans une campagne politico-médiatique qui, depuis des mois, nous assène sur les ondes, les écrans et dans les journaux que les patrons seraient les victimes de l’injustice des lois sociales aujourd’hui en vigueur. Et tandis qu’ils geignent, trouvant des échos favorables dans les médias bourgeois, ils ne tiennent pas les promesses faites et maintes fois renouvelées, à savoir la création d’un million d’emplois en échange de ce qu’ils ont déjà obtenu en matière de cadeaux fiscaux. De fait, le chômage ne cesse d’augmenter, franchissant désormais le cap des 3 400 000 demandeurs d’emploi.

       Nous, anarchistes, ne croyons de toute façon pas en leur politique du plein-emploi, qui n’est jamais qu’un leurre, un mirage destiné à nous faire accepter les conditions de l’exploitation économique et l’oppressante morale basée sur le travail. Dans l’immédiat, nous considérons comme impératif de défendre les derniers acquis sociaux et de construire des luttes pour en obtenir de nouveaux. Rien n’est jamais acquis dans la lutte des classes, et celle-ci demeurera tant que nous ne nous serons pas débarrassés des patrons parasites qui créent et administrent la misère sociale en captant les richesses produites par les travailleurs.


    ¤¤¤

    (Je découvris, par hasard, que ma femme
    était une libellule)

    ¤¤¤
    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'ATTENDS PAS DU MAÎTRE
    QU'IL TE PAIE TES COURS
    DE SAGESSE)

    +++

    "Et maintenant... Je dessine les seins..."


    (Et soudain, la femme du peintre suspecta 
    une terrible attaque d’Alzheimer...)


    +++

    "Tu es hindou ou chrétien?
    - Ça fait une différence?
    - Heu... Non... Continue, surtout"




    Les extrémistes hindous veulent annuler Noël 

    INGRID THERWATH 

       (...) Depuis l'arrivée au pouvoir des national-hindouistes du Bharatiya Janata Party (BJP, littéralement Parti du peuple indien) en mai, le gouvernement indien fait tout pour promouvoir une idéologie extrémiste hindoue. De nombreux responsables politiques multiplient depuis des mois, et sans jamais être contredits, les provocations pour mettre à l'honneur l'hindouisme tout en rognant des droits aux minorités religieuses du pays. Si 82 % des Indiens sont hindouistes, le pays compte également 14,2 % de musulmans – soit 172 millions de personnes – et 2,3 % de chrétiens. Par ailleurs, la Constitution garantit la laïcité ou plus exactement le "sécularisme", c'est-à-dire l'équidistance de l'Etat avec toutes les communautés religieuses.

       Et voici donc que Noël, jour férié en Inde, est dans la ligne de mire des nationalistes hindous. Premier point, des groupes proches du pouvoir veulent organiser des cérémonies de ghar vaspi ("retour à la maison") le 25 décembre. Il s'agit de convertir – ou de reconvertir – des musulmans et des chrétiens, parfois de force, à l'hindouisme. A New Delhi, dans les pages du Business Standard, le journaliste Bharat Bhushan compare les extrémistes hindous au Grinch, le personnage de Dr Seuss [illustrateur américain 1904-1991] qui veut gâcher Noël, et explique que "les ghar vapsi s'inscrivent dans un programme bien réfléchi avec un but politique. Tout l'émoi public autour des reconversions doit servir à créer les conditions nationales pour l'introduction d'une loi anticonversion", une loi contraire à la liberté de culte et d'opinion. (...)

       Autre nouvelle, le Premier ministre Narendra Modi a expliqué que le jour de Noël serait désormais célébré comme "Jour de la gouvernance", tandis que la ministre de l'Education a momentanément envisagé d'ouvrir les écoles ce jour-là. Sur le site Scroll.in, le journaliste Sidharth Bhatia se souvient d'avoir fêté Noël quand il était enfant à Bombay ; cela était tout à fait normal pour un petit garçon hindou. Lui aussi compare les extrémistes au Grinch et affirme que Noël est, au-delà d'une fête religieuse chrétienne, non pas un simple héritage colonial mais un des nombreux moments où se manifestent le cosmopolitisme et l'ouverture de l'Inde.

       Pour lui, "cette année, pour Noël, nous devons mettre un point d'honneur à manger, boire et être joyeux avec encore plus d'enthousiasme. Chanter des chansons de Noël le plus fort possible. Porter de ridicules bonnets de Père Noël et publier nos photos sur les réseaux sociaux. Et montrer ainsi aux extrémistes que leur tactique et leurs menaces ne marchent pas. C'est la façon la plus adéquate de nous assurer que nos traditions restent vivantes et ne tombent pas aux mains de ces bigots bornés."



    +++


    Edith Piaf

    (Mais manifestement pas la distribution de fumette...)


    +++
    Luc Desle

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