• °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (AIME LA DANSE
    DE LA VIE)

    °°°
    (Cette cruche de Nathalia et ses amis ne s'étaient pas
    rendus compte que l'électrophone avait rendu l'âme)




    °°°


    Protocole de Montréal :
    pourquoi tout le monde s’en fiche



       A Paris, cette semaine, on discutait de l’avenir du protocole de Montréal (voir notre article). Signé en 1987, ce traité visait initialement à éviter que la couche d’ozone ne ressemble, un jour, à un vilain gruyère. Dans la capitale donc, comme dans les grands sommets climatiques de Bali ou de Copenhague, des délégations de pays ont discuté des heures durant de questions techniques, le visage grave derrière leur pupitre. Plusieurs différences de taille néanmoins avec ces célèbres COP (Conférence des parties) : pas de chefs d’Etat (ou si peu), une poignée d’ONG – et pas des plus connues : pas de Greenpeace ou d’Amis de la Terre – et une (encore plus petite) pincée de médias. 

       Tant qu’après avoir erré dans les couloirs et interrogé une réceptionniste ébahie, on dut se rendre à l’évidence : dans les coulisses de la MOP (« Réunion des parties » : c’est ainsi qu’on appelle ces sommets où l’on disserte de l’avenir du Protocole), il n’y avait pas de salle de presse. Une triste nouvelle compensée par une joyeuse découverte : il n’y avait pas non plus de queue à la cafétéria.

       Mais pourquoi l’avenir du protocole de Montréal, qui se joue au rythme de deux réunions par an, n’intéresse-t-il donc personne ? Pourtant, à en croire les ONG, l’enjeu est crucial. Et elles ne sont pas les seules à le penser. Depuis son entrée en vigueur, le protocole de Montréal a évité chaque année le rejet de 10 gigatonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère. Cinq fois plus que ce que son lointain cousin, le protocole de Kyoto, est parvenu à réaliser annuellement entre 2008 et 2012, première période de son application [1] (...)

       (...) Si l’avenir du Protocole n’intéresse personne, c’est peut-être parce que les choses, longtemps, ont semblé rouler toutes seules :« Depuis vingt-sept ans, on a trouvé des manières assez gracieuses de faire fonctionner le traité », souligne Durwood Zaelke, fondateur et président de l’Institut pour la gouvernance et le développement durable (IGSD). Peut-être à cause du nombre restreint de présents dans les négociations et d’absence notable d’huiles rameutées expressément pour l’occasion. « C’est plus facile à gérer, même s’il y a des désaccords », poursuit l’Américain. Des délégués moins nombreux que les équipes mobilisées pour les COP et qui se « connaissent bien. 

       Certains font ça depuis dix, quinze ans. Ils voyagent partout dans le monde et se retrouvent, précise Brent Hoare, chargé de mission auprès de l’Association australienne de réfrigération (ARA), qui aide les entreprises à trouver des solutions moins polluantes. Il y a cette belle idée d’une famille autour du protocole de Montréal, dans laquelle les gens s’assoient autour de la table et règlent les problèmes de manière très collégiale. » Dans les allées du siège de l’Unesco, ce jeudi, peu de zones interdites aux journalistes [2] ou aux ONG, pas de manifestations non plus aux portes du bâtiment, ni de contre-forum, traditionnels dans les COP.

       Mais si ce traité s’est révélé plus efficace que Kyoto, c’est aussi parce qu’il était, jusqu’ici, plus facile à négocier : « Il existe des substituts à ces gaz (notamment aux CFC et HCFC présents dans les systèmes de réfrigération, d’air conditionné… et visés initialement par le traité de Montréal, ndlr). Ce protocole est un mécanisme d’atténuation des émissions indolore. On a supprimé 100 produits chimiques et personne ne l’a remarqué. Dans les frigos, les systèmes d’air conditionné ont été remplacés par d’autres gaz, d’ailleurs souvent plus efficaces », précise encore Durwood Zaelke. (...)

       (...) Si efficace que le monde a longtemps cru que la question était bel et bien réglée. Après l’adoption du Protocole, les « gens avaient des autocollants sur leurs frigos qui disaient “sans CFC” avec de jolies images de fleurs et de montagnes. Les gens se sont mis à penser : “Ce problème-là est résolu” », suppose Brent Hoare. Mais depuis quelques années, de nouveaux gaz se sont invités à la table des négociations : les HFC (pour hydrofluorocarbures). Substituts aux CFC et aux HCFC, ils ont pour vilaine caractéristique de booster dangereusement l’effet de serre : leur pouvoir réchauffant est de cent à plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2. 

       De nombreux pays souhaitent donc que le protocole de Montréal se saisisse du problème et les limitent à leur tour. Un grain de sable dans le rouage bien huilé des négociations. « Depuis quelques temps, il y a des interventions très obstructives et sans fondement de certains délégués. Des interventions qui semblent menacer notre culture de bonne entente. Le protocole est un peu paralysé en ce moment. Nous avons besoin de revenir à nos racines et d’écouter la science », décrypte encore Brent Hoare.

       (...) Si le processus s’est enrayé, c’est peut-être qu’il est parasité par les négociations climatiques. Car on suspecte les délégués de se servir des pions de l’un pour jouer à la table de l’autre : « Certains pays pensent que, s’ils cèdent sur la question des HFC maintenant, ils risquent de devenir otages de ces discussions et ne pourrons plus négocier correctement lors des COP », précise Durwood Zaelke. Bonne stratégie ou pas, une chose est sûre, les deux ou trois MOP [3] qui se tiendront d’ici au sommet de Paris, en décembre 2015 pourraient influencer son issue. « Beaucoup de gens pensent que si une décision était prise à la réunion de Montréal qui se tiendra juste avant la COP de Paris, ça pourrait redonner confiance dans les négociations climatiques », abonde Brent Hoare. Le protocole de Montréal, antichambre des négociations climatiques ? Une ultime raison, s’il en était besoin, de ne pas s’en moquer.

    [1] C’est ce que soulignait, en 2010, un rapport officiel sur l’état de la couche d’ozone.

    [2] Les négociations portant sur les montants alloués au Fonds multilatéral pour l’implémentation du Protocole se font derrière des portes closes

    [3] Une réunion extraordinaire pourrait être ajoutée en 2015 pour régler la question des HFC


    °°°
    (La femme-gigot n'était pas encore cuite à point)



    °°°
    Luc Desle

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU N'AS PAS LE MONOPOLE
    DE LA SAGESSE)

    @@@

    (Ces femmes voilées étaient indécentes)


    (Source: adhemarpo, via dubstepcholla)

    @@@

    (Journalistes travaillant incognito)



    ENTRETIEN - 
    Médor : l'investigation se paye

    Estelle POIDEVIN

       Trois questions à la journaliste Chloé Andries sur le projet MEDOR, un magazine trimestriel belge et coopératif d'enquêtes et de récits.

       / Vous êtes à l'initiative du projet de magazine MEDOR qui se déclinera en version papier et sur internet... Votre parti pris est de privilégier un travail d'enquête... 

       - Oui, cela fait deux ans que nous réfléchissons à ce projet qui a muri d'abord entre journalistes indépendants confrontés à la crise de la presse. On se demandait comment parvenir à financer correctement un travail d'investigation, d'enquêtes qu'on trouve rarement dans la presse aujourd'hui. Or, c'est le cœur du métier. Nous voulions sortir du dilemme qui se pose aux journalistes qui s'ils veulent faire des enquêtes fouillées sont obligés de travailler à perte.... Nous pensons qu'il y a de la place pour un journalisme de qualité et rétribué justement à ce titre...

       / En quoi votre modèle est-il original ?

       - Il est clair qu'aujourd'hui le schéma traditionnel avec un rédacteur en chef qui anime la rédaction et qui est bien souvent soumis aux actionnaires et aux annonceurs a du plomb dans l'aile et ne répond plus toujours, nous semble-t-il, aux attentes des lecteurs. Nous avons aussi été influencés par divers travaux, comme ceux du philosophe Bernard Stiegler sur les effets de la révolution numérique ou l'économie de la contribution. Nous avons donc essayé de bâtir un autre modèle.

       MEDOR est une coopérative à finalité sociale. Concrètement, notre idée est de décloisonner les pratiques et la distribution du pouvoir au sein de la rédaction. Nous supprimons le poste de rédacteur en chef pour en faire une charge tournante, nous travaillons avec des logiciels libres et les lecteurs, qui financent, ont la possibilité d'envoyer un représentant aux conférences de rédaction. Ils sont garants du respect de la philosophie du projet. Ce qui nous anime, c'est de ne sacrifier ni à l'urgence ni au paiement au lance-pierres... Nous voulons une transparence et une indépendance éditoriale totale.

       / Quid de votre financement ?

       Nos financeurs sont les lecteurs. Nous avons imaginé trois possibilités de participation (don, participation à la coopérative par la prise de parts sociales, abonnement de 60 e par an pour 4 numéros). Notre plan financier a été établi sur une base de deux années pour garantir plus de stabilité. Nous devons réunir la somme de 226 000 euros à terme. Pour l'instant, en un peu plus d'un mois, nous avons rassemblé 48 000 euros. C'est un bon signal.

       Medor s'intéressera essentiellement à la Belgique. Chaque numéro comprendra deux enquêtes de 18 pages chacune, 3 reportages ou récits longs, des rubriques et un article flamand qui sera traduit. Nous envisageons des partenariats et formules qui nous permettront d'aborder la Belgique dans sa globalité. MEDOR ne veut pas être un magazine de francophone pour les francophones. Enfin, nous ne refusons pas la publicité, qui sera présente de façon marginale, à hauteur de 10%, mais qui sera "choisie" pour son adéquation à nos valeurs.

    Plus d'infos :

    @@@

    (La terrible poupée gonflable créée par le Monstre
    de Frankenstein faisait des siennes)


    (Source: rrrick)

    @@@
    Luc Desle

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  • ===
    Pensées pour nous-mêmes:

    (VIVIFIE-TOI PAR L'AMOUR)

    ===

    "Je ne suis pas le monstre de Frankenstein...
    Je suis mon propre monstre"





    ===

    "Comment ça, je devrais balancer mes
    habits dans les conteneurs de récupération?"




    Business contre solidarité !


       L’émission "envoyé spécial de France 2" qui est passée à l’antenne le 20 novembre, 25 ans jour pour jour après l’adoption de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, n’est pas passée inaperçue…Loin de là. Elle a suscité beaucoup de réactions et risque d’avoir des conséquences lourdes de conséquences, si rien ne bouge.

       Le reportage en question qui titrait « De l’or dans nos armoires » a dévoilé à ceux qui l’ignoraient le « pot aux roses » : Les conteneurs de récupération de vêtements qui aujourd’hui pullulent en France appartiennent pour la plupart ou toutes ( ?) à des entreprises privées marchandes et non à des associations caritatives.

       Ainsi quand vous pliez des vêtements parfois en excellent état et que vous les présentez dans des sacs en plastique déposés dans les grands conteneurs métalliques, vous ne soutenez pas une œuvre charitable désintéressée mais vous enrichissez un tiers, marchand qui réalise des bénéfices substantiels. Les noms d’associations accolés sur les conteneurs procéderaient d’une campagne publicitaire mensongère.

       Des informations fort intéressantes sont sur le net et notamment ce témoignage repris ici. Je cite : « Christian est l'un des pionniers de la collecte de vêtements usagés en Europe. Il critique vivement les contrats passés entre les entreprises privées et le monde caritatif : "Il est sûr que mettre Emmaüs, au niveau de l'image de marque, est quelque chose qui a aidé." Et de souligner que "le monde associatif est en train de se faire doubler par le privé". 

       Les effets pervers de cette émission risquent d’être désastreux pour les associations caritatives et pour l’environnement. Des réactions comme celles-ci risquent de se multiplier :« Vu que tout ça n'est pas donné à des gens dans le besoin maintenant je vais découper mes vêtements et les jeter à la Poubelle »

       Eh bien non, il faut ni baisser les bras, ni réagir ainsi : Des associations caritatives ont besoin de vêtement qu’elles redonnent à des familles en difficultés, beaucoup d'enfants arrivent à s'habiller correctement, quant aux poubelles, elles risquent de regorger ainsi de matières en bon état ou facilement recyclages. Je pense qu’il faut que les personnes qui ont des vêtements corrects usagés aillent les porter à des associations.

       Mais attention à ne pas donner n’importe quoi. Comme me l’a dit ce matin une responsable du Secours populaire français présent au vide-grenier des jouets : « il nous arrive de recevoir des sacs de vieux vêtement contenant des véritables chiffons. Nous passons alors des heures et des heures à trier pour récupérer à peine un quart des vêtements ». Quant aux conteneurs, il est de la responsabilité des municipalités de ne passer des contrats qu’avec des associations et à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) de veiller et de sanctionner ceux qui fraudent.

       Que des entreprises installent des conteneurs, pourquoi pas, mais il faut que cela soit explicite et que tous les frais soient supportés par l’entreprise : y compris la location de l’espace de dépôt.


    ===
    (Le salut de la Princesse d'Oméron
    était toujours sacrément gracieux)



    ===
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA JOIE EST LA SEULE
    CONTAGION POSITIVE)

    ***

    Michel Delpech. "Ces mots-là".

               
                         
                        MICHEL DELPECH....ces mots là sur wat.tv


    Ces Mots-là

    Fais glisser tes bas
    Doucement sur ta peau
    Donne-moi tout
    De bas en haut
    Adieu Paris
    Adieu la France
    Adieu Paris
    L'indifférence

    Paul et Virginie
    Tous les grands gâchis
    Je les oublie
    Maintenant c'est fini
    Adieu Paris
    Adieu la France
    Après minuit
    C'est le silence

    Là, dans ton coeur, dans tes bras
    Là, je ne sais pas dire non, non à ces mots-là
    Dans ton coeur, dans tes bras
    Là, je ne sais pas dire non, non à ces mots-là

    J'ai touché ton corps
    J'ai touché ton coeur
    Quand tu pleures
    Je touche à la mort
    Adieu Paris
    Adieu la France
    La tragédie
    C'est ton absence

    Partir avec elle
    Voler sous son aile
    Quand elle dort, je dors avec elle
    Adieu Paris
    Adieu la France
    Les interdits
    On s'en balance.

    LetsSingIt - Your favorite Music Community 


    ***

    "Vu d'avion, un soir", Michel Delpech


    Vu d'avion, un soir

    D'ici 
    Le sable est blond 
    D'ici 
    La mer est bleue 
    D'ici 
    On pourrait croire 
    Que les gens sont heureux 
    La Terre est un paradis 
    Vue d'avion 

    D'ici 
    Il n'y a pas de guerres 
    Au loin 
    On pourrait croire 
    Qu'on voit 
    Quelques Peaux-Rouges 
    Passion 
    Tous les hommes s'aiment 
    Vus d'avion 

    Si un jour je dois prendre un maître 
    Ce sera Jonathan 
    Le goéland 
    Qui passe au-dessus du monde 
    Comme nous passons ce soir 
    Au-dessus du Mont Blanc 

    D'ici 
    Tout le monde est riche 
    D'ici 
    Y a pas de misère 
    D'ici 
    Tout est possible 
    Tout est beau sur la Terre 
    Tous les hommes sont égaux 
    Vus d'avion


    ***

    Michel delpech : loin d'ici



    Loin d'ici

    Elle pleure
    Sans bruit dans mon rétro
    6 heures et demie
    Le temps est pourri
    J'met la radio
    J'entends plus le moteur
    J'entends plus que mon coeur
    De taxi driver

    Elle part loin d'ici 
    Loin d'ici
    Loin d'ici

    Elle pleure
    La nuit tombe 
    Tout doucement
    J'ai pris le périph
    Changer de tarif 
    Machinalement
    J'ai la tête ailleurs
    J'suis un peu trop rêveur
    Pour un taxi driver

    Elle part loin d'ici 
    Loin d'ici
    Loin de ma vie

    J'voudrais lui parler
    Trouver les mots
    Qu'il aurait pu lui dire
    J'voudrais l'empêcher de s'en aller
    Et lui crier je t'aime
    Je t'aime

    Elle pleure
    Orly brille dans la nuit
    Elle dit bonsoir
    Donne un pourboire
    Et c'est fini
    Elle regarde l'heure
    Appelle un porteur
    J'suis qu'un taxi driver

    J'pars loin d'ici
    Loin d'ici 
    Loin d'ici

    J'pars loin d'ici
    Loin d'ici 
    Loin d'ici


    ***
    Nadine Estrella

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA MAÎTRESSE DU MAÎTRE
    N'EXISTE PAS)

    ***
    (Mon affreux voisin s'amusait, chaque
    jour, à faire semblant de m'écraser)


    The Incredible Hulk
    (via rrrick)

    ***

    (Feuilles mortes se déguisant pour échapper aux
    souffleurs de feuilles)




    Plaidoyer contre
    les souffleurs de feuilles mortes


       Y a-t-il machine plus démoniaque, bruyante et inutile que le souffleur de feuilles mortes ? La question a peut-être l'air futile à première vue, admet le quotidien belge De Morgen. Il n'empêche qu'elle suscite une polémique dans plusieurs pays. 

       Extrêmement bruyantes, ces machines sont également très néfastes pour l'environnement, ce qui a conduit à leur interdiction dans plusieurs villes des Etats-Unis, dont Santa Monica, où les citoyens sont même invités à dénoncer les contrevenants. 

       Il a effectivement été démontré que le moteur à deux temps d'un souffleur de feuilles émet autant de polluants qu'une grosse voiture, confirme le Washington Post. "Comme ce moteur est dépourvu de système de lubrification, le carburant doit être mélangé à de l'huile. De surcroît, près de 30 % du carburant utilisé échappe à une combustion complète, ce qui conduit à une importante émission de polluants atmosphériques", parmi lesquels le monoxyde de carbone, des hydrocarbures et le protoxyde d'azote, responsables de pluies acides, de réchauffement climatique et de la formation de smog.(...)


       Va-t-on suivre cet exemple en Europe et revenir au bon vieux rateau ? se demande le journaliste, qui indique que dans la ville néerlandaise d'Utrecht, une proposition a été déposée dans ce sens. A l'appui de cette interrogation, il cite un extrait du roman satirique Er ist wieder da (Il est de retour, Belfond, 2014). (Il est de retour, Belfond, 2014). L'écrivain allemand Tmur Vermes y imagine le retour d'Adolf Hitler, des années après sa mort. Parmi les innombrables nouveautés auxquelles il est confronté, "il est réveillé un matin par un bruit satanique et totalement inconnu. C'est un souffleur de feuilles."


       "Il est d'abord furieux, raconte De Morgen. Mais sa colère laisse rapidement place à de l'admiration lorsqu'il réalise que l'homme qui déplace ces feuilles est en train d'appliquer un ordre de sa hiérarchie, sans ronchonner, pourtant pleinement conscient que cette activité est totalement insensée, vu le temps automnal venteux."


    ***
    "Laquelle je veux?
    Mais la Rose, c'te question!
    Je suis une FIIILLE!"


    Tomaas

    ***
    Benoît Barvin

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  • µµµ
    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE TE BATS PAS
    CONTRE L'INUTILE)

    µµµ

    (On demanda à l'homme qui faisait
    léviter sa femme de faire de
    même pour la République)


    Levitation – Kellar magician poster, 1894
    (Source: shitndie, via eatfuck)

    µµµ

    (Du haut de cette petite boîte,
    un métricule du Monde se contemple)





    Sarkozy-Kadhafi : 
    Le document authentifié 
    dont les médias ne parlent pas


       Il y a quelques jours nous apprenions par Médiapart, que le document qui prouverait que Nicolas Sarkozy aurait reçu 50 millions d’euros de la part de Mouammar Kadhafi, a été authentifié par des experts judiciaires en écriture.
       
    Souvenez-vous, entre les deux tours de la présidentielle 2012, le site avait publié un article expliquant que le régime libyen avait financé la campagne de Sarkozy en 2007. Pour étayer cette information, Médiapart se basait sur un document « officiel libyen » signé par Moussa Koussa, l’ancien chef des services secrets du régime Kadhafi. Ce papier évoquait un « accord de principe » du versement des fonds. Mediapart y voyait « la preuve du financement ».

       Nicolas Sarkozy avait, à l’époque, porté plainte contre Mediapart , pour « faux et usage de faux ». Le site d’informations avait répliqué avec une plainte croisée pour « dénonciation calomnieuse ».

       Depuis le début de cette affaire, de nombreux médias ont souvent mis en doute l’authenticité du manuscrit . En septembre dernier c’est Vanity Fair, par l’intermédiaire d’Hevé Gattegno, qui écrivait : « Sarkozy-Kadhafi : le document libyen de ‘Mediapart’ qui accuse l’ex-président pourrait bien être un faux ». L’article de Gattegno faisait suite à la déclaration de Moussa Koussa, qui avait contesté sa signature, tout en déclarant que ‘le contenu’ du document n’était ‘pas faux’ ». A l’époque le journaliste du site d’Edwy Plenel, Fabrice Arfi, avait peu apprécié le papier en question, et l’avait fait savoir sur tweeter.


       Il est vrai qu’il n’est pas question de déranger l’ancien président alors qu’il fait tout ce qu’il peut pour reconquérir la droite, n’hésitant plus à faire dans la surenchère démagogique pour prendre à Hervé Mariton les opposants au mariage pour tous.

       L’AFP et nos médias en font des tonnes sur le sujet, ils en font encore plus sur la rencontre Fillon- Jouyet qui serait pour certains une affaire d’Etat, tout cela parce que l’ancien Premier Ministre aurait demandé que l’on accélère la procédure contre son ancien président. François Fillon serait discrédité dans la course à l’Elysée, d’après les éditorialistes de génie qui nous informent.

       Mais en ce qui concerne Nicolas Sarkozy, dont le nom apparaît dans de multiples affaires,il a comme une bienveillance ou une crainte de la part de toutes ces belles plumes. Pour lui, pas question de course à l’Elysée interrompue. Il peut tout dire, tout faire, rien n’y fait, il reste en course. On le critique mais point trop n’en faut, comme si on tenait à le ménager.

       Mais pourquoi ?



    µµµ

    (Pour retrouver le pouvoir, l'ex-Résident
    était prêt à s'allier avec n'importe qui)


    "@*%¨°##"

    Invasion of Astro Monster (1965)

    µµµ
    Luc Desle

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (AVANCE CHAQUE JOUR
    EN CONFIANCE)

    ¤¤¤

    (Après une nuit en boîte, la Femme voilée
    avait un peu de mal à se rhabiller)


    Bojan Jevtić
    Serbia
    Reblogué depuis instant14

    ¤¤¤



    Enquête sur le “premier paradis fiscal du monde”

    Le Monde, Luxemburger Wort, 
    The Guardian, Gazeta Wyborcza

       Le système fiscal luxembourgeois prive des gouvernements autour du monde “des milliards d’euros de recettes fiscales” grâce aux accords secrets avec de milliers de multinationales peu présentes dans le petit pays européen, révèle Le Monde, qui publie une longue enquête réalisée en partenariat avec une quarantaine de médias internationaux et le collectif américain International Consortium of Investigative Journalists.

       Menée sur la base de 28 000 pages d’accords secrets signés entre le Grand-Duché et 340 grandes entreprises, parmi lesquelles Amazon, Apple, Deutsche Bank et Ikea, l’enquête a révélé notamment que ces groupes réalisent des milliards d’euros d’économie chaque année grâce à la création d’une holding ou d’une filiale au Luxembourg avec très peu d’activités et de salariés. […] Toujours stratégiques, ces opérations visent un but unique : acquitter l’impôt le plus faible possible, sinon obtenir une exonération totale.

       Les dispositifs fiscaux “sont légaux, mais jugés nocifs”, note le quotidien français, qui ajoute que la Commission européenne enquête, depuis juin, sur les pratiques d’un pays qui a bâti un régime fiscal sur mesure pour ces grands groupes, dérogatoire du droit commun. Elle estime que les avantages accordés à certaines entreprises sont potentiellement assimilables à des aides d’Etat illégales.

       De même, Luxemburger Wort note que les révélations arrivent “à un moment particulièrement inconfortable” pour le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui “a présidé sur les affaires fiscaux du Luxembourg pendant deux décennies” en tant que ministre des Finances et premier ministre. Avec une enquête européenne déjà en cours concernant les régimes fiscaux negociés pour Amazon et Fiat alors qu’il était à la tête du gouvernement, Juncker a répondu aux révélations en disant qu’il avait “ses idées” et qu’il ne ferait rien pour empêcher l’enquête de la Commission “car je trouverais cela indécent”.

       Mais le journaliste Richard Brooks, pour qui le Grand-Duché “doit son statut du premier paradis fiscal du monde à sa place au cœur de l’Europe”, explique à The Guardian que les enquêtes ne concernent toutefois que des éventuelles accords avantageux destinés à certains groupes, alors que le grand problème, c’est que le Luxembourg offre des allégements fiscaux majeurs à toutes les grandes entreprises, sous condition qu’elles aient suffisamment d’argent.

       A Varsovie, Gazeta Wyborcza conclut pour sa part que L’enquête “Luxembourg Leaks” dévoile un nombre de “contrats fiscaux” luxembourgois tellement important que les contribuables européens auront du mal à avaler la pilule. D’autant plus qu'ils doivent se serrer la ceinture depuis quelques années.


    ¤¤¤

    (Même pour son suicide, la fille qui hésitait
    eut du mal à se décider)



    ¤¤¤
    Luc Desle

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHEMIN DU BONHEUR
    N'A PAS DE PANCARTE)

    ¤¤¤

    "Mais quand je disais que je n'aimais
    pas tes dessous, je plaisantais!"



    ¤¤¤

    (Ami de Dieu ayant quand même
    un peu peur de la Mort)



    Dans le Val-de-Marne,
    des « anti-gender » terrorisent la FCPE


       « Pour des raisons de sécurité, les contacts se font exclusivement par courriel dans un premier temps. » A la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) de l’école Paul Langevin de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) l’heure est à « l’extrême méfiance ». Depuis quelques mois, des proches de la Manif pour tous mènent une guerre contre la fédération. Ils ont même menacé physiquement Stéphanie Michel, présidente du conseil local de la FCPE 94.

       En décembre dernier, des parents d’élèves de cette école et également membres de la FCPE, avaient appelé à des JRE, ces fameuses journées de retrait de l’école instituées par Farida Belghoul pour lutter contre une supposée « théorie du genre ». Une position jugée incompatible avec les valeurs de cette fédération classée à gauche.

       Contactée par Rue89, une responsable de la FCPE raconte : « Ces trois parents en question voulaient d’abord que la FCPE organise une réunion sur la “théorie du genre”. Comme nous avons refusé de parler d’un fantasme, ils l’ont organisé sans prévenir la direction, en faisant croire à une réunion officielle.

       Ensuite, ils ont utilisé la “mailing list” de la FCPE pour appeler les parents à participer aux JRE et leur on même transféré un courriel de l’UNI [une organisation étudiante très à droite, ndlr]. Stéphanie Michel a donc décidé de les exclure. »(...)

       Pour informer les parents de l’école Paul Langevin de cette exclusion, la présidente a donc affiché une note à l’entrée de l’établissement en indiquant l’identité de ces trois membres FCPE « anti-théorie du genre ». Et d’expliquer :  « Ils ont été exclus de la FCPE suite aux faits qu’ils colportent de fausses informations sur une prétendue “théorie du genre”, dans le cadre d’une campagne de dénigrement cherchant à faire peur aux parents d’élèves en leur faisant croire à une conspiration. » Mais c’est justement cette affiche qui a déclenché les représailles.

       Deux des trois parents exclus ont d’abord porté plainte pour diffamation contre Stéphanie MichelElle a été entendue par la police le 18 septembre dernier et attend la notification de sa mise en examen.(...) La présidente de la fédération locale a ensuite été victime de nombreuses menaces. Un comité de soutien qui comprend la Ligue des droits de l’homme s’est créé pour la défendre. Son coordinateur témoigne : « Après la publication de cette affiche, Stéphanie a reçu de nombreux e-mails et SMS d’insultes et de menaces même physiques. Des gens sont venus sonner à sa porte en pleine nuit et le 1er novembre dernier, son pare-brise a été détruit.

       "Aujourd’hui, c’est un vrai climat de peur qui règne, ils veulent la terroriser. Les parents de l’école n’osent même pas la défendre par peur des représailles et notre comité de soutien est anonyme car nous craignons pour notre sécurité. ".Les menaces adressées à Stéphanie Michel – que Rue89 a pu lire – sont souvent implicites et jamais sans l’idée d’un vaste complot.

       « Sac à merde », « vous savez très bien que la théorie du genre existe », « vous allez devoir répondre de vos actes devant la justice des hommes et la justice divine », « on vous laissera pas faire ». En tout, des dizaines d’e-mails et de SMS ont été envoyés. Un article a même été publié sur le site d’extrême droite Salon beige qui a diffusé les coordonnées de la présidente de la FCPE. Des attaques qui ne suffisent toutefois pas à la « faire taire » : « Je fais attention aux gens qui m’entourent. Maintenant je débranche mon interphone et j’éteins mon téléphone tous les soirs, mais j’essaie de ne pas tomber dans la peur. Ils veulent que je me taise et je ne le ferai pas. »(...)

       Alors qui a décidé cette vengeance ? Parmi les parents adeptes des JRE et exclus de la FCPE, il y a une certaine Amélie Desrumaux. Sollicitée par Rue89, elle confirme avoir répondu à l’appel de Farida Belghoul en début d’année, mais jure ne pas être à l’origine des menaces dont est victime Stéphanie Michel : « Je suis vigilante et comme j’ai constaté que la “théorie du genre” allait bien être enseignée, j’ai retiré ma fille de l’école pour le JRE, puis définitivement. J’ai juste lancé l’alerte et cela m’a valu une exclusion, mais je compte me défendre car je n’ai rien propagé du tout ni menacé personne. Moi, je n’appartiens à aucun mouvement, je défends seulement le Christ. »

       Si cette enseignante nie ses liens avec la Manif pour tous, elle entretient toutefois une certaine proximité avec ces milieux. Déjà invitée sur Radio courtoisie (proche de l’extrême droite), elle a en effet lancé la campagne« Rompre le silence » pour lutter contre l’IVG. Selon nos informations, elle a par ailleurs été radiée définitivement de l’Education nationale pour « prosélytisme ».

       Dans ce climat de terreur entre la FCPE, et les « anti-gender », la police mène son enquête puisque Stéphanie Michel et la FCPE du Val-de-Marne ont déposé plusieurs plaintes. Parmi les auteurs de SMS de menaces, un homme qui se dit proche de la Manif pour tous a déjà été identifié.


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    (Parfois Dracula trouvait ses fans collantes...)



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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (RETROUVE L'AMI QUI EST EN TOI)

    °°°
    "Aidez-moi, je suis coincée!"


    (La débutante contorsionniste avait encore du chemin à faire)


    °°°
    "Please, wash your hands.
    - Instructions in French, it's possible?"



    Controverses autour de la commande
    par la télévision française d’oeuvres dramatiques 
    en anglais (The Times)

    Adam SAGE

       Louis XIV, le plus illustre de tous les monarques français, s’est imposé en Europe durant un règne de 72 ans considéré comme triomphal pour la langue et la culture nationales. De nos jours cependant, le Roi-Soleil est en train de devenir un symbole de déclin linguistique quand une chaîne française de télévision annonce à son sujet le tournage d’une « grosse machine » plutôt bas de gamme et en anglais.

       Les critiques disent que c’est un crime de faire parler dans une langue étrangère le grand monarque de la France du XVIIe siècle ; d’autant plus qu’il a combattu les partisans anglais de Guillaume d’Orange pendant la Glorieuse RévolutionLe mouvement coïncide avec une augmentation du nombre d’artistes français, y compris « Daft Punk », le groupe pop et Luc Besson, le cinéaste qui, en quête de publics internationaux, abandonnent la langue française.

       Louis XIV sera interprété par George Blagden, 24 ans, un acteur britannique, dans la série en dix épisodes de Versailles, tournée à l’extérieur de Paris. Amira Casar, actrice française née en Angleterre, jouera Béatrice, une courtisane. Les scénarios ont été écrits par Simon Mirren, le neveu de l’actrice Helen Mirren et par David Wolstencroft, le créateur de « Revenants ».

       La série se concentrera sur le jeune Louis affrontant les intrigues et l’adversité, au moment où il est en train de faire du château de Versailles le siège du pouvoir au début de son règne qui commença en 1643. La série coûtera 21 millions de livres sterling, deux fois plus par épisode que Downton Abbey et elle sera diffusée par Canal Plus l’année prochaine. Les téléspectateurs auront le choix entre une version doublée et la version originale sous-titrée en français.

       La chaîne a l’habitude de faire des séries étrangères en anglais, notamment Borgia sur la dynastie italienne de la Renaissance, mais les critiques estiment que Louis XIV, le roi qui incarne l’Etat français centralisé et toute sa grandeur, s’exprimant en anglais, c’est aller un peu loin.

       « Il est vraiment insupportable et totalement invraisemblable que des séries françaises sur Louis XIV puissent être tournées en anglais déclare Gaston Pellet, de l’association CO.U.R.R.I.E.L (Collectif Unitaire Républicain pour la Résistance, l’Initiative et l’Emancipation Linguistique), nous n’avons rien contre l’anglais mais nous ne voudrions pas que le français devienne une langue secondaire en France ». Il ajoute que la série « Versailles » symbolise la capitulation des élites politiques et médiatiques françaises dans la lutte pour promouvoir l’héritage linguistique du pays.

       Jean Maillet, écrivain et compositeur de musique, dit qu’il est « un tantinet choqué » d’apprendre qu’un acteur anglais jouera le Roi Soleil. Canal plus, ajoute-t-il, aurait pu saisir l’opportunité de faire revivre le français classique en usage du temps de Louis XIV.

       Le Figaro a estimé que c’était un crime de lèse-majesté d’entendre Louis XIV demander « Comment est ma Reine ? » plutôt que « Comment va ma Reine?» Cependant, les partisans de l’anglais estiment que l’anglais favorisera la vente de la série aux diffuseurs hors de France.(fric, fric, fric)

       Fabrice de la Patellière, directeur de la fiction à Canal Plus, a déclaré que le fait de filmer en anglais était « un choix pragmatique (et pas artistique?) destiné à favoriser l’exportation des séries ». « C’est une concession que nous avons consentie afin de développer nos ventes » a-t-il ajouté : « dans certains territoires anglo-saxons, l’anglais est indispensable si vous voulez voir augmenter vos ventes»

       Jalil Lespert, le directeur des séries, a déclaré que Mirren et Wolstencroft avaient produit « un texte presque shakespearien » (mais pas Moliéresque, donc...) et que les acteurs britanniques possédaient une formation classique qui rehaussait la qualité des séries. (La Comédie Française serait-elle moribonde?)


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    (La femme qui fumait de l'intérieur en pleine action)


    Simone Signoret


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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA SOIF DE SAGESSE
    N’ÉGALE PAS CELLE DU MAÎTRE)

    °°°
    (L'Ogre aimait tâter la douceur de sa nourriture)


    Salvatore Postiglione ”Christening Day”

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    "Hum... Mon séant approuve.
    Il est où le champ'?"



    BHL 
    l’ami des « démocrates » islamistes


       (...) Pendant longtemps Bernard-Henri Lévy n’a été que ridicule. Avec parfois une pointe d’odieux dans la série de ses mensonges, dans sa vie inventée et mise en scène façon série B. Un seul exemple pris dans la pile, quand il affirmait avoir livré des postes de radio au commandant Massoud en 1982. Mais la vie est comme la littérature, il lui faut bien des imposteurs ; leur existence gratifie les hommes courageux et discrets. Depuis qu’il a quitté le seul ridicule pour devenir complice des bombardiers, il a cessé de nous amuser. C’est ce qu’ont compris les tunisiens de la « société civile » qui, vendredi 31 octobre, ont réservé à ce pitre portant la faux une standing ovation. Aux cris de « BHL dégage ! ». Reprenant ainsi les mots utilisés pour chasser Ben Ali. Dehors le clown effrayant.

       Prié par le pouvoir, après une nuit passée à « La Résidence », le palace de Tunis, de rentrer au plus vite en France, le vieux philosophe la queue entre les jambes, s’est quand même gentiment assis dans un jet pour filer. A Paris, où ses points de chute médiatiques sont aussi nombreux que les relais de poste à l’époque des diligences, les affidés de BHL se sont mis au travail. Leur ordre de mission, leur story telling : donner son vrai sens à l’expulsion du génie du Flore.

       C’est Liliane Lazar qui, depuis sa chaire (bien faible) de « professeur à Hofstra Univesity », USA, ouvre le premier barrage de contre-artillerie. C’est bien normal, depuis Long Island Liliane voit tout, sait tout de ce qui se passe en Tunisie. Ses mots sur le voyage de BHL sont donc du béton : l’ami de Nicolas Sarkozy ne s’est rendu au pays du jasmin que pour discuter, sur un mode fitzgéraldien, avec quelques amis dans le hall d’un palace et dans la fumée des cigares. Des amis libyens. Exploits, tant l’espèce est introuvable, des démocrates pas du tout islamistes.

       Pauvre Liliane qui, comme souvent quand les serviteurs veulent trop bien faire, se prend les pieds dans le tapis. Ainsi, en légende d’une photo où l’on voit le romanquêteur entouré de ses gens, la professeure nomme l’un des convives comme étant « Djebel Nefousa ». Éclat de rire général : « Monsieur Djebel Nefousa » n’existe pas, il s’agit du nom d’un haut plateau libyen proche de la frontière tunisienne où, aux côtés de conseillers qataris et français, les islamistes rebelles à Kadhafi ont préparé leur raid vers Tripoli. Avec à leur tête le si charmant et démocrate Abdel Hakim Belhadj, le prince du djihad et agent de Doha. C’est aujourd’hui ce grand maître barbu qui règne sur Tripoli. Liliane confond un homme et une montagne… ce qui devrait la pousser bientôt à s’intéresser plus aux voyages de Gulliver qu’à ceux de BHL.

       Dans la brigade de défense de l’homme de Dombasle, qui ne manque pas de bras, après Liliane, le pompon revient à Jérôme Béglé. C’est un courtisan mondain et ne sachant pas écrire, qui a fini par trouver une écuelle au Point. Bien entendu, Jérôme pratique l’art où il excelle, servir la soupe. Même dans ses questions, aussi vides qu’un théâtre où se joue du BHL, on remarque le style du maître. Là notre phare de la nouvelle philo, mais aussi journaliste donc attaché à la vérité, décrit la petite foule qui l’attend à l’aéroport : « Quelques dizaines d’islamistes ou, peut être, d’exilés kadhafistes »… Voilà, crier « BHL dégage ! » est une offense à trois coups, c’est être islamiste, antisémite et aimer les dictateurs. Ceux qui faisaient le pied de grue en attente du génie sortant de l’Airbus, et que nous connaissons comme des tunisiens laïcs, des citoyens de la société civile, vont apprécier l’injure.

       Dans l’Express où BHL a aussi son rond de serviette, on tend les sels afin que notre intellectuel multi spires reprenne connaissance. Mieux que lui prenant la plume, c’est son Sancho Pansa, Gilles Herzog, qui signe le compliment. Divergence avec le patron, le bon Gilles nous dit que les amis libyens, ceux qu’il fallait rencontrer, « habitaient sur place ou venaient de Tripoli », alors que BHL dans son envolée digne d’une carte IGN nous dit que ces démocrates venaient aussi de « Benghazi, des villes du djebel Nefousa (sic), Misrata, Zaouia »…Faudrait savoir ! djebel or not djebel ? Heureusement pour l’intérêt du romanquête, Herzog nous livre un détail avec du sang : à son hôtel, BHL a été agressé par un homme… C’est bien connu, le palace de Tunis est un nid de supporters du Califat. Herzog ne peut imaginer que ce type en colère suit chaque jour le film d’horreur de ses voisin, du technicolor enclenché par BHL en 2011 à Tripoli : « Apocalypse Now ».

       Mais attardons nous un peu sur l’excellent Waheed Burshan, l’un des aimables humanistes avec lesquels BHL s’est entretenu à l’hôtel « La Résidence ». Là, une petite leçon est nécessaire. Souvenez-vous d’un certain Ahmed Chalabi présenté en 2003 par les Américains comme l’homme providentiel qui devait remplacer Saddam Hussein… A l’usage il s’est révélé que ce démocrate était à la fois un voleur et un agent double allant rendre compte à Téhéran. Waheed Bershan, outre, détail important, qu’il n’est pas délinquant, a joué le rôle de Chalabi en Libye. Pour le Département d’État ce libyen exilé à Chicago était un fer au feu. Un joker sans cesse réchauffé par la CIA et le Qatar afin qu’il se tienne prêt à faire bonne figure, « au cas ou », pour devenir le cadre du nouvel État.

       Et, pour la révolution libyenne, Bershan a mouillé son maillot, jusque sur le plateau de Nafousa où, assis dans le fourgon du Qatar piloté par Belhadj, il a rencontré BHL le libérateur, le Sandino, la Marti, le Guevara de la Libye. Notre ami Waheed méritait bien de faire parti du Comité National de Transition, la crème de la crème. Puis, sagement, tout en gardant un œil sur le réchaud libyen, et l’autre sur les envolées de BHL, Burshan a occupé son temps à défendre les intérêts d’entreprises qataries. Ce qui est plus sage. Nourri de la philosophie des Frères Musulmans, le saint homme dont la fille et la femme vivent sous le voile, peut attendre son heure.

       En réalité une réunion politique autour de la « réunification des partis libyens » devait bien se tenir à Hammamet. On attendait là d’autres philosophes, ceux d’Ennadha bien sûr, mais aussi ce cher Belhadj que BHL a croisé sans le voir dans la fureur de Nefousa. On ignorait que, fauteur de guerre, Lévy avait aussi la qualité d’un imam capable de rassembler la Oumma, la communauté des croyants.


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    "Bon, OK... Ça demande encore à être travaillé mais..."



    °°°
    Benoît Barvin

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