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    Pensées pour nous-mêmes:

    ( ARME-TOI

    DE TON SOURIRE)

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    astuciosites.fr

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    (Le 14 juillet, fais ce qu'il te plaît)

    http://kitschatron.tumblr.com/post/146661133157

    ***

    "Ecoute, Gontran, si tu pouvais arrêter

    de ronfler pendant la nuit...

    - Et toi de péter..."

    http://kitschatron.tumblr.com/post/146003242018

    ***

    "Toi aussi t'es une cruche?

    - Non, moi je suis une Blonde.

    - Oh, pardon..."

    (Source: biscuitsarenice)

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    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LOUE LA VIE

    COMME ELLE LE MÉRITE)

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    "Tu vas voir, mon Chez-Moi est facile à nettoyer...

    - Mais vous me prenez pour qui, je ne suis pas une bonne!"

    http://not.pulpcovers.com/post/146517882523

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    "Chérie, ça crame en cuisine!

    - J'peux rien faire, ch'suis occupée"

    memoireonline.com

    A l’ère numérique,

    le capitalisme compatissant

     Evgeny Morozov

       Depuis plus d’un an, on salue la technologie numérique comme la panacée contre la crise des réfugiés. Les médias regorgent de reportages sur les applications, les hackathons et les annonces pour des formations au codage, sans compter les déclarations des géants de la technologie engagés pour la cause humanitaire.

       Airbnb, Uber et même cette Université de la singularité aux allures de secte se sont empressés de prendre le train en marche. On croule sous les solutions innovantes, comme Karim, le robot conversationnel qui, grâce à un programme d’intelligence artificielle, dispense ses conseils aux réfugiés ; ou encore le service d’identification basé sur les blockchains(« chaînes de bloc » (1)), qui aide les sans-papiers à prouver leur identité. Le message est sans équivoque : certes, la technologie est entre les mains des entreprises privées, mais ces mains sont si douces et généreuses, si humaines et attentionnées qu’elles continueront de donner éternellement.

       Faut-il y voir encore une preuve de l’avènement d’une ère nouvelle, celle du capitalisme responsable ? Les dirigeants d’entreprise en sont convaincus. En 2004, Marc Benioff, le PDG de Salesforce.com, a sorti sa plume pour écrire un livre modestement intitulé Compassionate Capitalism : How Corporations Can Make Doing Good an Integral Part of Doing Well(« Le capitalisme compatissant : comment les grandes entreprises peuvent faire le bien en se portant bien »). Huit ans plus tard, John Mackey, le PDG de Whole Woods, apporte lui aussi sa contribution sous le titre plus modeste encore de Conscious Capitalism : Liberating the Heroic Spirit of Business (« La conscience du capitalisme : la libération de l’héroïsme des affaires ». Si l’on comprend bien, l’héroïsme intrinsèque des grandes entreprises se voit partout entravé par les chaînes de l’État.

       Ce nouveau capitalisme offre un contraste saisissant avec le capitalisme avide et impitoyable d’autrefois. D’ailleurs, ce vieux capitalisme irresponsable, adepte du pillage et de l’exploitation, n’a-t-il pas engendré la crise des réfugiés ? Souvenez-vous des compagnies pétrolières qui s’arrachaient les ressources du Proche-Orient ou des groupes financiers comme Goldman Sachs qui escroquaient les autorités locales.

       Au contraire, le nouveau capitalisme compatissant cherche non pas à exploiter les ressources naturelles ou à développer l’ingénierie financière, mais plutôt à mettre à profit la créativité et l’ingéniosité technologique. Il aspire à être différent de son prédécesseur et même à panser les plaies causées par ce dernier. Alors que l’ancienne version exigeait conformisme et standardisation, le capitalisme 2.0 promet épanouissement personnel et diversité.

       C’est du moins ce qu’il prétend. L’euphorie technologique produite par la crise des réfugiés nous amène à mettre à jour la liste des efforts de cooptation requis par ce nouvel avatar du capitalisme : au greenwashing(« éco-blanchiment » qui procure une façade verte aux activités industrielles) et à l’open-washing (l’ouverture et la transparence comme méthode marketing), il convient désormais d’ajouter l’empathy-washing(blanchiment par la compassion). Ce terme décrit bien les efforts croissants des entreprises pour se saisir des crises humanitaires afin de faire l’article de leur engagement humanitariste.

       Les initiatives d’empathy-washing donnent l’impression trompeuse que la crise est maîtrisée, comme si l’inventivité, à laquelle les individus laissent enfin libre cours grâce aux technologies privatisées, pouvait compenser la détérioration de la situation sur le terrain. Bien que certaines d’entre elles atténuent réellement les effets de la crise — car sur ses causes, les solutions technologiques restent impuissantes —, elles contribuent aussi à consolider le pouvoir des plate-formes technologiques, au point d’en faire des intermédiaires incontournables pour assurer la bonne gestion du paysage politique post-crise.

       Mais l’empathy-washing ne fonctionne pas toujours, comme le montre la disparition récente de l’application I Sea, qui encourageait les utilisateurs à localiser et signaler les bateaux de réfugiés en détresse au moyen d’images satellitaires en temps réel de la Méditerranée. Créée par l’agence singapourienne du groupe de publicité Grey, cette application acclamée par les médias a même reçu un Lion de bronze lors du festival international de la créativité à Cannes.

       Or il s’est avéré qu’elle ne fournissait pas d’image satellitaire en temps réel. Les utilisateurs ne voyaient qu’une image statique de l’océan, où ils auraient été bien en peine de trouver de véritables embarcations. I Sea, qui exigeait si peu de ses utilisateurs, leur promettait tant ! Enfin, plus besoin d’une expédition onéreuse jusqu’à un camp de réfugiés pour atteindre la rédemption spirituelle.

       La persistance de cet esprit humanitaire si lisse, si fictif, révèle notre aspiration profonde à vivre dans un monde presque magique, où il suffirait d’interventions de la technologie, désormais indissociable du capital privé, pour résoudre tous nos problèmes.

       Et encore, l’application I Sea reste relativement bénigne comparée à « Freedom-As-A-Service » (2), un croisement entre une expérience de pensée qui aurait mal tourné et une tentative de développement commercial très sérieuse. Ce projet a été présenté par Cisco, l’entreprise d’informatique américaine spécialisée dans les serveurs, lors d’un sommet des Nations unies sur l’identité qui s’est tenu à New-York en mai dernier.

       Cisco décrit le concept avec un tel mélange de jargon d’entreprise et de mots hippies qu’on a du mal à y voir clair. Apparemment, Cisco veut remplacer les documents d’identités délivrés par les États, qui font souvent défaut aux réfugiés pour des raisons évidentes, par de nouvelles identités numériques qui dépendraient d’intermédiaires comme Cisco. Le rôle concret de ces entreprises resterait invisible, puisque de nouvelles infrastructures numériques comme le blockchain permettent de dissimuler leur participation sous le vernis de décisions algorithmiques, décentralisées et impersonnelles.

       « Construire l’économie “Freedom-As-A-Service”, explique Cisco, c’est donner aux gens, aux réfugiés et aux immigrants des moyens d’agir. » Mais agir pour quoi faire exactement ? Pour « troquer, louer, vendre, échanger », poursuit la présentation. En d’autres termes, pour intégrer les réfugiés à une économie d’entreprises, où la seule chance de salut consiste à trouver de nouvelles manières de commercialiser son existence.

       Difficile de savoir si Cisco agit par intérêt pour le sort des réfugiés ou par intérêt pour le blockchain. L’entreprise informatique promeut les infrastructures de ce genre depuis un moment et en décembre 2015, elle a décidé de conjuguer ses efforts avec IBM, la Bourse de Londres (London Stock Exchange), la banque Wells Fargo, etc. pour encourager, normaliser et standardiser le blockchain à grande échelle. Cisco a flairé à juste titre une bonne affaire dans la décentralisation promise par cette technologie qui, loin de nous débarrasser des grands groupes comme Cisco, ne ferait qu’accroître notre dépendance envers eux.

       Il n’y a pas si longtemps, on aurait perçu comme un oxymore la juxtaposition du mot « liberté », un principe garanti par la loi, avec « comme service », une expression qui renvoie à un contexte commercial. Cependant, à l’heure où les entreprises sont censées assumer les fonctions, non seulement de l’État-providence, mais encore de l’aide humanitaire, l’expression « freedom as a service » n’a plus rien de paradoxal.

       Pour être tout à fait libre dans un avenir proche qui, curieusement, ressemble de plus en plus à notre passé féodal (lire « Féodalisme 2.0 »), nous devrons d’abord prêter allégeance à un géant de la technologie. Le jour où notre entreprise suzeraine se tournera vers un autre modèle commercial, ou décidera simplement que notre liberté n’est plus justifiée par les calculs de rentabilité, il nous faudra alors trouver un autre garant privé de notre liberté.

       En fuyant les effets du capitalisme néolibéral, nous devenons tous des réfugiés permanents, attirant parfois la pitié des géants de la technologie qui nous offrent des services gratuits, tantôt des papiers, mais surtout la chance de pouvoir nous enrichir dans une économie de marché. Seulement bientôt, nous n’aurons plus nulle part où aller.

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA PENSÉE A BESOIN

    DE L'AIR DU LARGE)

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    (Et soudain le touriste imprudent ne sentit plus ses jambes)

    https://mudwerks.tumblr.com/post/146835162044/my-leg

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    lesvertsbagnolet.over-blog.com

    A la sauvette, les députés nous engagent

    pour plusieurs millénaires

     Barnabé Binctin (Reporterre) 

       Après de multiples échecs législatifs, le projet d’enfouissement des déchets atomiques est propulsé en vitesse au Parlement. But du gouvernement et des députés : lancer sans discussion ce projet, qui concerne des déchets radioactifs pour des milliers d’années.

       Le projet Cigéo, l’acronyme de centre industriel de stockage géologique de déchets radioactifs, prévu à Bure (Meuse), est en train de s’imposer en douce au Parlement : après l’échec de son introduction dans la loi de transition énergétique, il y a exactement deux ans, puis son annulation par le Conseil constitutionnel qui le considérait comme un cavalier législatif au sein de la loi Macronà l’été 2015, le projet d’enfouissement prévu pour 2025 bénéficie cette fois d’une proposition de loi à part entière, déposée par les sénateurs meusiens Gérard Longuet (Les Républicains) et Christian Namy (UDI) et adoptée à la quasi-unanimité par le Sénat, le 17 mai dernier.

       Après plus d’une dizaine de tentative d’intrusion dans divers projets législatifs sur ces deux dernières années [1], c’est donc la première fois que l’installation, censée garantir le confinement de résidus actifs pendant plusieurs millénaires, est l’objet direct d’un texte de loi, qui vise à définir« les modalités de création d’une installation de stockage réversible en couche géologique profonde des déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue ». (...)

       (...) Le gouvernement a choisi de placer ce texte à l’ordre du jour de la session extraordinaire du Parlement qu’il a convoqué pour le mois de juillet. « Le gouvernement souhaite que cela passe rapidement, et on peut imaginer qu’Emmanuel Macron n’y est pas étranger », dit-on dans l’entourage du député PS Jean-Paul Chanteguet, également président de la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale. Cette commission a voté le texte à la quasi-unanimité mercredi matin 29 juin, seule la députée Laurence Abeille ayant voté contre. L’ensemble des députés sera amené à se prononcer sur le sujet en séance publique, à partir du lundi 11 juillet.

       Le résultat ne fait guère de mystère : sur le sujet, seuls les députés écologistes s’opposent au projet, bien qu’ils aient perdu leur groupe à l’Assemblée nationale en même temps que leur meilleur connaisseur du dossier avec Denis Baupin. Le vote est d’autant plus acquis que le texte reste largement identique aux précédentes moutures, avec une définition de la réversibilité pratiquement inchangée depuis deux ans. Cela fait de toute façon longtemps que le calendrier originellement prévu par la loi de 2006, qui instaure cette notion de réversibilité, n’est plus respecté : « Le débat parlementaire qui était annoncé pour 2015 n’a jamais eu lieu », souligne Corinne François, du collectif Burestop. (...)

       (...) Seule nouveauté, l’introduction d’une « phase pilote » dans ce calendrier. Un leurre selon les opposants, qui y voient un lancement déguisé du véritable chantier Cigéo : « Avec un investissement estimé à 5,7 milliards d’euros et au vu des infrastructures prévues par cette phase, on doute qu’il s’agisse simplement de tester. Ce serait bien le début des travaux », estime Corinne François. De son côté, le réseau Sortir du nucléaire dénonce un nouveau « passage en force » alors que plusieurs associations s’interrogent sur un possible conflit d’intérêt quant à la nomination au poste de rapporteur de cette loi de Christophe Bouillon, par ailleurs président du Conseil d’administration de l’Andra, qui pilote le projet.

       Alors que plusieurs opposants ont investi la forêt de Mandres-en-Barrois où de premiers travaux ont été entrepris il y a quelques jours, le récent épisode de la consultation à Notre-Dame-des-Landes a semble-t-il inspiré les défenseurs de Cigéo : ainsi, le député Christophe Premat proposait lundi sur Twitter un amendement visant à l’organisation d’un référendum local sur Cigéo.

     
    Voir l'image sur Twitter
    https://reporterre.net/A-la-sauvette-les-deputes-nous-engagent-pour-plusieurs-millenaires

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    Luc Desle


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  • +++

    Pensées pour nous-mêmes:

    (JUSTE EST LE FRÈRE

    QUI AIME SON FRÈRE)

    +++

    "Oh regarde, là, sur la plage des culs-nus...

    C'est Antoine, ton ex... Mon Dieu, 

    comme il a grossi!

    - Pas de partout, hihihi..."

    startwithsunset:

    Austin Briggs (1908 – 1973)

    +++

    "Désolé, Monsieur Jennings, mais la levrette ce mardi,

    ce ne sera pas possible..."

    1950 illustration by John Canning http://flic.kr/p/H9viiM

    +++

     "P'tain! Et t'as besoin d'un sac en croco

    justement aujourd'hui!"

    mudwerks:

    George Gross “Huntress of the Hell-Pack” (Jungle Stories, 1949)

    +++

    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (AU BOUT DE L'IMPATIENCE,

    LA MORT?)

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    "T'as encore beaucoup de travail, Chéri?"

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    piecejointe.com

    Contre le travail

    Philippe NADOUCE

       Différencier l’homo faber de l’animal laborans. Selon Annah Arendt, une distinction est à faire entre l’œuvre et le travail.

       L’œuvre, ce qui dure, le travail, l’éphémère, ce qui est consommé pour nos besoins. « Le travail de notre corps et l’œuvre de nos mains » dit John Locke dans le Second traité du gouvernement civil (1760). Cette confusion est le grand mal de la modernité. Nous ne produisons plus pour l’œuvre. L’homo faber est en déclin. Et même si l’homme travaille à ce qui doit durer, la division du travail, la parcellisation des tâches, réduisent son activité à un simple labeur.

       « L’animal laborans n’est en effet qu’une espèce, la plus haute si l’on veut, parmi les espèces animales qui peuplent la terre. (1) » Si ces extraits de journal pouvaient révéler d’authentiques sentiments, ils dévoileraient la souffrance de l’être conscient de son mal mais matériellement impuissant à s’en défaire. Perdre sa vie à travailler, produire pour ne rien laisser derrière soi, est un effort d’une grande futilité.

       « Les idéaux de l’homo faber, fabricateur du monde, la permanence, la stabilité, la durée ont été sacrifiés à l’abondance, idéal de l’animal laborans. (2) »

       Le désespoir d’une existence absurde, dont la vitalité est sacrifiée à idéal de l’animal laborans ; produire, produire encore, faire les mêmes gestes sans jamais construire, ce désespoir, dis-je, pourrait être supportable s’il n’y avait pas les autres, la multitude. Ceux qui ignorent tout de leur fatum et ne trouvent dans les douleurs de l’exploitation que l’image de leur propre abjection. Ceux pour qui l’avenir est la certitude de s’enfoncer toujours plus profondément dans l’obscurité du labeur, loin de la permanence et du réconfort. Ce sont les damnés de la terre. Ceux-là seuls ont le droit de nous juger, nous, qui les avons poussés à cet immense sacrifice.

       « Mériter », « la fierté du travail bien fait », ou encore « l’obéissance » : des sentiments qui tiennent trop souvent de l’ignorance mais aussi de la foi et d’un au-delà du travail. Accepter la gratification qu’ils procurent est une attitude irrationnelle dans l’univers du labeur rémunéré. Une attitude irresponsable à laquelle il faut absolument opposer le mépris du travail, idéal auquel est confronté l’animal laborans en lutte pour sa survie.

       Mériter la reconnaissance du chef ou de ses pairs c’est aussi accepter l’asservissement à la nécessité de produire toujours plus. Les plus critiques d’entre nous ont peine à s’avouer en être la proie. Les aveugles s’en tirent à bon compte tant que leur taux de productivité reste élevé. Mais, avouons-le, nous sommes tous prompts à justifier les institutions de l’esclavage, l’arbitraire des tâches à accomplir, les abus de l’autorité, la domesticité, la concurrence, l’exploitation ! Selon Aristote, les deux qualités qui manquent à l’esclave sont la faculté de délibérer et de décider.

       « La fierté du travail bien fait » est une dégradation de l’esclave qui nie sa condition. Réussir une tâche, exalter son dur effort est une apologie du transitoire, une glorification de l’instabilité dans laquelle est plongé le travailleur qui, paradoxalement, en tire une satisfaction. Bien que l’animal laborans se voie perpétuellement privé du sentiment d’achèvement, bien qu’il soit constamment obligé d’accomplir des actes futiles, il est totalement persuadé d’accomplir l’œuvre de l’homo faber. C’est seulement lorsque l’illusion perd de sa force, qu’il est en mesure de voir son aveuglement. C’est alors qu’il dépérit, se sent inutile et parfois se suicide.

       L’animal laborans est le jouet de forces dont il est incapable de tirer un profit personnel. Il couvre ses nécessités vitales par le travail mais n’est d’aucune utilité pour l’appareil de production. Pièce interchangeable du travail, il construit son histoire sur l’illusion d’exister pour l’œuvre. Chaque tâche accomplie (exaltation, droit au mérite) est une fausse célébration et un deuil, l’aveu d’une dévotion à la docilité, sans contrepartie.

    Les démons de l’aliénation volontaire le poussent à vouloir mériter dans l’hébétement.

    (1) In Condition de l’Homme moderne d’Hannah Arendt, Calmann-Lévy, Coll. Agora, 1983, page, 123

    (2) Ibid.

    »» http://www.nadouce.com/2016/06/contre-le-travail.html

    http://www.legrandsoir.info/contre-le-travail.html

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (REGARDE TES PIEDS MARCHER

    PLUTÔT QUE LE CHEMIN QUI TE

    RESTE A FAIRE)

    ***

     "Vacances? Oh, pour moi, c'est toute l'année"

     (Source: exercicedestyle, via helycharlotte)

    ***

     cartooningforpeace.blog.lemonde.fr

    Le virus Zika ne provoque pas

    de malformations congénitales –

    Mais les produits utilisés

    pour le combattre, probablement !

    Moon of Alabama

       Les médias ont dit que le virus Zika, transmis par les moustiques, cause probablement la microcéphalie, ainsi que des dizaines d’autres maladies. Ils ont également affirmé que les insecticides ne sont pas liés au trouble du développement. Ils semblent avoir eu tort sur les deux cas.

       Depuis décembre 2015 les médias américains mènent campagne pour semer la panique autour du virus Zika. Ce virus est supposé causer beaucoup de problèmes de santé, y compris la microcéphalie, une anomalie du développement de la tête des bébés non encore nés, si la mère a été infectée par Zika pendant la grossesse.

       Après avoir examiné la question et les données disponibles, j’avais conclu que : Le virus Zika est inoffensif :

       Le virus est connu depuis longtemps, il est inoffensif, et la principale crainte actuelle, à savoir que le virus cause des malformations aux fœtus, se base sur des informations non vérifiées et probablement fausses.
       ...
       Il n’y a absolument aucune raison valable de semer la panique à coup de grands titres alarmants.

       Le virus est inoffensif. Il est possible, mais cela semble pour l’instant très peu probable, qu’il affecte quelques fœtus. Il n’y a absolument aucune raison d’en faire un problème particulier. Mais tout cela est bien connu ou facile à savoir, alors pourquoi les médias sèment-ils la panique ?

       En mars les médias ont accusé Zika de tous les maux humains connus tout en incluant le mot « peut-être » dans chaque titre. Je me suis moqué d’eux dans l’article « Etudier Zika risque peut-être de vous déformer le cerveau » :

       Alors même qu’on sait que Zika est moins dangereux que la grippe, les médias essaient de donner l’impression que c’est un nouveau microbe vraiment terrible, qui est peut être responsable de tous les maux. Qui peut peut-être se propager comme une traînée de poudre et peut peut-être avoir d’autres conséquences terribles. Peut-être, comme dans « le ciel va peut-être nous tomber sur la tête », est vraiment le mot clé ici.

       Et j’avais donné une liste d’environ 35 manchettes de journaux récentes où il était écrit « Zika provoque peut-être... ». Pendant ce temps, les médecins dans les zones touchées par le Zika au Brésil ont dit que la cause réelle de l’augmentation des microcéphalies dans la région était probablement l’insecticide pyriproxyfène, utilisé pour tuer les larves de moustiques dans l’eau potable :

       Les médecins brésiliens ont noté que les zones du nord-est du Brésil où l’on a répertorié le plus grand nombre de cas de microcéphalie correspondent aux zones où le pyriproxyfène a été ajouté à l’eau potable dans un effort pour lutter contre les moustiques porteurs de Zika. Le pyriproxyfène cause des malformations chez les larves de moustiques, et il a été ajouté à l’eau potable dans la région, au cours de ces 18 derniers mois.

       Le pyriproxyfène est fabriqué par Sumitomo Chemical – un géant japonais du poison. Il n’est donc pas surprenant que le New York Times et d’autres médias aient qualifié le rapport des médecins de « théorie du complot » et aient sorti de leurs chapeaux quelques « experts » pour le contredire.

       Mais les faits sont les faits et maintenant qu’ils deviennent irréfutables, les médias vont se terrer. The New England Complex Systems Institute à Cambridge vient de publier une nouvelle étude qui nie le lien supposé entre Zika et la microcéphalie. Et Science Daily rapporte :

     Au Brésil, le taux de micro  halie a grimpé à plus de 1500 cas confirmés. Mais en Colombie, une étude récente sur près de 12 000 femmes enceintes infectées par Zika n’a pas révélé un seul cas de microcéphalie. Si Zika est à blâmer pour la microcéphalie, où sont les cas manquants ? Peut-être il y a une autre raison à l’épidémie au Brésil.

    Qui aurait pu savoir ? Eh bien, peut-être que les médecins sur le terrain au Brésil savaient de quoi ils parlaient. Les chercheurs du New England Complex Systems Institute ont également étudié la piste du pyriproxyfène. Voilà ce qu’ils ont trouvé :

       Le pyriproxifène agit comme une hormone juvénile qui correspond chez les mammifères à des molécules régulatrices qui contiennent de l’acide rétinoïque, un métabolite de la vitamine A, avec lequel il a une réactivité croisée, et son application au cours du développement provoque la microcéphalie.
       ...
       Les tests sur le pyriproxyfène effectués par le fabricant, Sumitomo, dont on prétend habituellement qu’ils n’ont apporté aucune preuve de sa toxicité sur le développement, en ont en fait apporté. Il a notamment été constaté, chez les bébés rats, la faible masse du cerveau et l’arhinencéphalie - la formation incomplète des hémisphères cérébraux antérieurs. Enfin, l’utilisation du pyriproxyfène au Brésil est sans précédent, il n’avait jamais auparavant été ajouté à l’eau potable en pareille quantité.
       ...
       Compte tenu de ces informations, nous vous recommandons fortement de suspendre l’utilisation de pyriproxyfène au Brésil en attendant une enquête plus approfondie.

       Sumitomo a vendu au Brésil un poison qui était censé prévenir la propagation du virus Zika transmis par les moustiques, en empêchant le développement des larves de moustiques. Soudain, des cas de troubles du développement humain, la microcéphalie, sont apparus. L’entreprise savait que son insecticide pouvait causer des malformations congénitales chez les mammifères. Mais ils ont continué à accuser le virus Zika, ce qui a augmenté la demande pour leur poison pour « empêcher » la propagation du Zika, mensongèrement désigné comme la cause des malformations.

       Certains avocats entreprenants pourraient trouver là matière à rendre la firme responsable de la souffrance qu’elle a probablement causé à de nombreuses familles au Brésil.

       Mais il faut aussi demander des comptes aux médias. D’abord pour avoir semé inutilement la panique en attribuant toutes sortes de maux ridicules à un virus de la grippe inoffensif. Ensuite pour ne pas s’être demandé si la cause du trouble du développement ne pouvait pas être humaine. C’est pourtant bien un facteur humain qui semble être à l’origine des malformations, et donc le coupable est bel et bien humain.

    Traduction : Dominique Muselet

    »» http://www.moonofalabama.org/2016/06/not-the-zika-virus-but-fighting-i...
     

    http://www.legrandsoir.info/le-virus-zika-ne-provoque-pas-de-malformations-congenitales-mais-les-produits-utilises-pour-le-combattre-probablement.html

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE PLEIN TE

    RASSASIE-T-IL VRAIMENT?)

    ¤¤¤

     "Hohé! Y'a quelqu'un?"

     clyde caldwell

    ¤¤¤

     unpetitcoindefrance.blogspot.com

    Technologie.

    Comment les réseaux sociaux ont fait

    de nous des touristes de nos propres vies

    Clara Tellier

     

       Que celui qui n’a jamais interrompu une activité pour prendre une photo et la poster sur les réseaux sociaux lui jette la première pierre. Dans le long article que signe le journaliste et critique américain Jacob Silverman* dans The Guardian, il prend soin de ne pas s’exclure de l’analyse qu’il déroule et qui pourrait se résumer en une phrase : le fait de partager ce que nous faisons sur les réseaux sociaux a fait naître un nouveau mode de vie.

       “Dans un paysage numérique construit sur la visibilité, le plus important, ce n’est pas tant le contenu de ce que vous postez que l’existence même de vos publications”, écrit-il. Et d’ajouter que les réseaux sociaux ont tellement modifié notre comportement que cette pulsion de partager ce que nous faisons pour le faire savoir aux autres est presque devenue une seconde nature.  (...)

       (...) On pourrait se demander ce qui nous pousse à rester sur Facebook ou sur Instagram, à continuer de suivre, encore et encore, des flux de photos et de statuts. “L’explication, c’est que tout le monde le fait. Un milliard d’individus sont sur Facebook, des centaines de millions sont répartis sur les autres réseaux ; qui voudrait rester à l’écart de tout ça ? […] Par ailleurs, une fois que vous en êtes et que les mises à jour défilent, le petit pic d’endorphine que produit un ‘like’ ou un partage fait office de petite récompense pour tout cet investissement.” A l’ère du tout-réseaux-sociaux, il n’y a sans doute rien de pire que de rechercher la visibilité et de finir sans la moindre notification.

       “Le problème de ces notifications, souligne le journaliste, c’est que, comme les publications, c’est sans fin. Nous sommes constamment en quête d’une bonne nouvelle, même quand nous sommes complètement pris par une autre activité. De la même manière que les bruits de la ville viennent perturber le silence, les notifications chassent la contemplation.” Voilà qui nous met en position de toujours attendre autre chose, un message venu de l’extérieur qui prendrait le pas sur ce que nous sommes en train de faire. (...)

       (...) Le rapport aux photos que nous prenons s’en trouve aussi radicalement modifié. Fini le temps où nous développions les images pour les encadrer ou les coller dans des albums. “Les photos servent moins à se souvenir d’un moment qu’à montrer la réalité de cet instant aux autres. […] ‘Regardez comme nous nous amusons ! Ça a l’air bien, non ? S’il vous plaît, validez mon activité, et je validerai la vôtre’ ”, semblent dire les photos que l’on peut voir sur Instagram. “Le fait de prendre des photos fait désormais partie intégrante de nos soirées, note Jacob Silverman. Cela vous donne aussi quelque chose à faire, ce qui signifie que vous ne serez plus jamais simplement là, inactif. ‘Vivre l’instant présent’ implique désormais de le capturer et de le posséder. Ce qui fait de nous des touristes de nos propres vies.”

       Les réseaux sociaux ont pris une place telle que certains d’entre nous sont passés maîtres dans l’art de détecter un parfait “moment Facebook” : trouver la situation, la phrase ou la scène qui fera le meilleur post Facebook, celui qui récoltera le plus de “likes”. Idem pour les articles de presse que nous partageons sur les réseaux sociaux. “Je pourrais me justifier en disant que j’ai envie de partager des informations avec les autres, mais ce serait mentir, confesse le journaliste. La vérité est plus déprimante et se trouve plutôt du côté de l’ego : il s’agit avant tout de narcissisme. Le but est d’avoir l’air cool, intelligent et bien informé.”

       Pour exister dans ce flux permanent, où tout est fugace, conclut Jacob Silverman, il faut à son tour parler et réussir à se faire entendre. “Sinon, vous risquez de vous noyer dans le vacarme et de finir loin de tout.”

    http://www.courrierinternational.com/article/2015/03/06/comment-les-reseaux-sociaux-ont-fait-de-nous-des-touristes-de-nos-propres-vies

    ¤¤¤

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (QUI NE COMPREND RIEN A RIEN

    A TOUT COMPRIS DE LA VIE)

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    "Guillaume... Tu es sûr que c'est à cet endroit

    que ton père plaçait sa pomme avant de tirer?"

    gkojaz:

    yuria:

    25.jpg (via .MarkJan.)

    $$$

    "Oui? C'est pourquoi?

    - Heu... Pas pour ce que vous croyez, Madame..."

    Jean-Claude Claeys

    http://sickomics.tumblr.com/post/103578298641/jean-claude-claeys

    $$$

    "Chéri... Gurgll... Tu es sûr que tu m'apprends

    bien à nager comme ça, n'est-ce pas?

    - T'inquiète, j'assure"

    http://inkycurves.tumblr.com/post/144638750451

    $$$

    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE FUTUR N'EST QUE

    DU PASSÉ RECOMPOSÉ)

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    (via lua-de-desejos-deactivated20160)

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    (Extraterrestre surpris en train d'empoisonner le sol terrien)

     economiematin.fr

    Cancer et herbicides :

    Monsanto préfère s’en prendre

    aux scientifiques

     

         Vous ne connaissez pas le glyphosate ? En fait, si. C’est Monsanto qui a vendu le premier ce produit chimique, en 1974, via son célèbre Roundup. Depuis, le glyphosate est devenu l’herbicide le plus vendu au monde. Il est utilisé dans les champs mais aussi dans les jardins, les forêts, les rues, les cimetières.

       Du coup, on en trouve dans l’air que l’on respire, dans l’eau que l’on boit et dans la nourriture que l’on mange, a rappelé ce vendredi le Circ (Centre international de recherche sur le cancer), l’agence internationale de référence pour la recherche sur le cancer, qui a été créée par l’Organisation mondiale de la santé et qui est basée en France, à Lyon.

       Dans son évaluation – publiée après un travail d’un an mené par dix-sept experts internationaux indépendants qui ont recensé l’ensemble des études scientifiques sur le sujet – le Circ a classé ce produit comme «  probablement cancérogène  ». (...)

       (...) L’information est énorme. En France, un champ de blé sur trois est traité au glyphosate. En Europe, pas moins de 400 entreprises en commercialisent, à travers 30 désherbants différents. Ailleurs dans le monde, une bonne partie des maïs et soja OGM ont été conçus pour être «  Roundup ready  », c’est-à-dire résistantes au glyphosate. Ce qui permet d’épandre du glyphosate sur un champ et y tuer toutes les plantes sauf les OGM. Ce qui permet à Monsanto de vendre à un agriculteur à la fois la plante et l’herbicide. Génial.

       Mais revenons au Circ. Cet organisme international de référence classe donc l’herbicide au rang de cancérogène probable, dans sa catégorie 2A. Pour comparaison, on trouve dans la même catégorie les formaldéhydes, ces produits chimiques biocides utilisés dans les colles, résines et dans le textile dont la mise sur le marché est interdite en France depuis 2012.

       Les bitumes routiers, qui ont valu la condamnation en 2012 d’une filiale de Vinci après la mort d’un employé atteint d’un « cancer du bitume », ne sont classés eux que dans la catégorie 2B, c’est-à-dire cancérogènes possibles. C’est dire la prudence du Circ. Rappelons ensuite que jamais un agent classé cancérogène n’a ensuite été rétrogradé par le Circ à un échelon de dangerosité inférieur.

       Nicolas Gaudin, directeur de la communication au Circ, ajoute : «  Nos évaluations correspondent à une méthodologies très précise. Nous appliquons les mêmes méthodes de travail depuis 40 ans, et nos évaluations sont utilisées comme références depuis 40 ans par les gouvernements du monde entier  ». (...)

       Pourtant, les industriels du secteur mènent depuis plusieurs jours une contre-attaque en règle contre l’évaluation du Circ.

       Tout commence par un « Livre blanc  » [PDF], publié le 13 mars par les industriels français du secteur – dont Monsanto ou Syngenta – réunis dans un groupe appelé « plateforme glyphosate ».

       On y lit notamment que la réduction de l’utilisation du glyphosate entraînerait un désastre économique, puisqu’il entraînerait une baisse de 30% des rendements. Source  ? Une étude [PDF] de deux pages menée par deux chercheurs d’un cabinet, sans relecture par un comité scientifique. Surtout, on lit dans ce livre blanc que «  le glyphosate n’est pas cancérigène ». Source  ? « Des centaines de publications scientifiques. »

       Comment expliquer que ce livre blanc paraisse une semaine avant l’avis du Circ  ? Réponse d’Arnaud Dechoux, coordinateur de la plateforme  : «  Notre livre blanc était en route depuis plus d’un an, nous n’avons pas voulu cette coïncidence, je ne peux pas vous en dire plus. » (...)

       (...) La coïncidence n’en est peut-être pas une. Car l’évaluation était elle aussi annoncée depuis un an par le Circ, explique Nicolas Gaudin  : « Dans notre procédure d’évaluation, un appel officiel aux experts internationaux est lancé un an avant la publication. Dans ce cadre, notre procédure permet à des observateurs d’accéder à une partie des débats, sans y participer. Il y avait en l’occurrence trois observateurs liés à l’industrie, dont un expert de Monsanto. Monsanto a ensuite décidé de ne pas respecter notre embargo, et de communiquer contre notre évaluation avant sa publication. Ces gens ne sont pas très réglos. »

       Monsanto et la plategorme glyphosate ont publié vendredi sur leurs sites respectifs des textes dénonçant la procédure du Circ. Monsanto avance ainsi  : « Le Circ a volontairement écarté des dizaines d’études scientifiques qui soutiennent que le glyphosate ne présente pas de risques pour la santé humaine. »

       La plateforme glyphosate met en avant le même argument. Nous avons interrogé Kathryn Guyton, la chercheuse qui a coordonné l’étude du Circ à ce sujet :  «  Les études auxquelles il est fait référence dans ce communiqué sont des études menées sur les bactéries et dont les résultats indiquent en effet l’absence de danger du glyphosate. Nous expliquons dans le sommaire de notre évaluation que les études menées sur les animaux et les êtres humains, qui indiquent elles que le glyphosate est probablement cancérogènes, sont plus significatives pour évaluer la dangerosité pour l’être humain.

       Contrairement à ce qui est avancé, nous avons donc bien pris en compte les études sur les cellules, nous les avons simplement considérées comme moins significatives. » (...)

       (...) Deuxième argument de la plateforme glyphosate  : «  Le récent rapport de réévaluation (Review Assessment Report), généré dans le cadre du processus actuel de renouvellement de l’approbation du glyphosate par l’UE, a conclu que “aucune évidence de cancérogénicité n’a été obtenue” dans les études prises en compte »,

       Encore un argument fallacieux selon Kathryn Guyton :  « Ce rapport n’était pas finalisé au moment de la publication de notre évaluation. Nous ne pouvions donc tout simplement pas le prendre en compte. Et si vous regardez la composition de leur groupe de travail, on voit qu’au moins quatre membres sont directement liés à l’industrie et sont donc en situation de conflit d’intérêts. »

       Malgré la légèreté de ses arguments, la plateforme glyphosate se permet dans son communiqué de demander au Circ de retirer sa décision. Nicolas Gaudin s’étonne : «  C’est inouï et totalement naïf. Ce n’est pas le Circ qui s’exprime, mais un comité des meilleurs experts internationaux indépendants sur la question. Ces experts n’ont pas produit un rapport mais ont recensé les études publiées sur le sujet pour en tirer une évaluation. Et les industriels leur demandent de se taire. On peut admettre que des scientifiques soient en désaccord s’ils apportent des arguments scientifiques, mais là, en clair, ils nous demandent de retirer notre évaluation simplement parce qu’on n’a pas pris en compte les arguments qui leurs convenaient. » (...)

       (...) La méthode rappelle furieusement les pratiques des industriels décrites par le journaliste Stéphane Foucart dans son excellent ouvrage « La Fabrique du mensonge » (éd. Denoël, 2013). On y découvre comment des industriels, sous couvert de recherche scientifique, protègent leurs produits dangereux pour la santé et l’environnement. Il y raconte comment les industriels du tabac ont financé des études afin de produire du «  doute  » après la publication de travaux prouvant la dangerosité du tabac. Ou comment les industriels de la chimie ont réussi à noyer les études montrant la dangerosité des insecticides sur les abeilles en faisant publier… dix fois plus d’études aux résultats bien sûr contraires.

       L’histoire se répète sans cesse. Le même Stéphane Foucart racontait dans Le Monde il y a quelques jours comment les industriels de la chimie ont tenté de torpiller un moratoire européen mis en place en 2012 sur certaines utilisations de quatre molécules insecticides. Moratoire qui intervenait à la suite d’un passage en revue de la littérature scientifique, établi par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui attestait de l’impact de ces molécules sur les abeilles et la biodiversité.

       L’arme des industriels  ? Une étude scientifique annonçant un cataclysme agricole et économique si ces produits étaient interdits. Bien sûr, malgré le moratoire, le cataclysme n’a pas eu lieu. Il n’empêche, une résolution proposée par plusieurs sénateurs français enjoignant la France a «  à agir auprès de l’Union européenne pour une interdiction de toutes les utilisations de ces substances » a été rejetée en février par le Sénat.

       Le journaliste termine son article par ces mots  : «  L’histoire fait au moins comprendre une chose  : l’état de notre environnement est souvent celui de notre démocratie. »

    http://rue89.nouvelobs.com/2015/03/23/cancer-herbicides-monsanto-prefere-sen-prendre-scientifiques-258345

    ***

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (QUI DONNE UNE CASQUETTE AU

    MILLIARDAIRE N'EST PAS

    FORCÉMENT LE BIENVENU)

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    (Le fauteuil de Miss Satanica ne m'inspirait guère)

    http://kitschatron.tumblr.com/post/146354718026/

    art-by-painter-sculptor-woodcarver-vyacheslav

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    L'Europe néolibérale ou le mépris du peuple

    Peter Mertens

       "C'est le moment de refonder et réinventer une autre Europe en écoutant les peuples", a déclaré Manuel Valls, le Premier ministre français, juste après l'annonce du résultat sur le Brexit. "Vous pourriez peut-être commencer par la France ?", lui a lancé quelqu'un. Effectivement, cela fait des mois que la France est secouée par l'opposition à la nouvelle "loi Travail", qui doit flexibiliser et déréguler la législation sur le travail. Même en plein Euro de foot, le dimanche 14 juin, 1,3 million de Français étaient à nouveau dans la rue. "Comment ce gouvernement peut-il continuer à ne pas écouter le peuple ?", s'interrogeait un manifestant. C'est donc un Premier ministre totalement sourd à la population, dont le gouvernement n'a plus la confiance que de 15 % des citoyens, qui vient donner une leçon de démocratie aux autres gouvernements. Bienvenue en Europe, Welcome in Europe. (...)

       (...) "Ceci est une révolte contre l'élite. La crise européenne recouvre une énorme crise du système démocratique", commentait l'auteur néerlandais Geert Mak au lendemain de l'annonce du résultat du référendum. Mak a raison, mais cette ritournelle n'a rien de neuf. Fin mai 2005, le New York Times titrait en grosses lettres : "Une émeute contre l'ordre établi". Que se passait-il à l'époque ? Les populations française et néerlandaise venaient de rejeter la Constitution européenne par référendum. Et, à l'époque aussi, des politiciens à dix mille euros par mois se marchaient dessus pour se fendre en déclarations jurant à quel point ils avaient bien compris le signal. Jusqu'à ce que la tempête se calme et qu'ensuite, rien ne change. Deux ans plus tard, la Constitution néolibérale rejetée a tout simplement été imposée sous un autre nom : le "Traité de Lisbonne". Avec à peine dix minutes d'explications à la commission compétente, Karel De Gucht a alors fait approuver (en avril 2008) ce traité par le Parlement belge. "Les référendums, c'est pour les démagogues et les dictateurs", lançait alors le super-démocrate Karel De Gucht, qui vient de répéter exactement les mêmes mots suite au Brexit.

       Quand, en juin 2008, les Irlandais ont quand même organisé un référendum sur le Traité, l'Union européenne s'est à nouveau pris une claque en pleine figure. Pour les Irlandais, c'était "Nil", "non" dans la langue de l'Île d'émeraude. Et l'establishment de cracher son mépris pour cette "populace" qui ne veut pas comprendre que l'Union n'agit que pour le mieux, qui n'a pas compris le Traité, qui est d'ailleurs trop stupide pour piger quoi que ce soit. C'est sur ce dédain, sur cette déconsidération du peuple qu'avance l'Europe néolibérale. Ce que nous entendons depuis quelques jours sur les Britanniques n'a donc rien de nouveau. (...)

       (...) Il y a exactement un an, l'establishment européen humiliait les Grecs rebelles qui, par un référendum, demandaient la fin du dogme de l'austérité. Lors de ce référendum, plus de 85 % des jeunes entre 18 et 24 ans ont voté "non" ; mais on n'a entendu aucune voix évoquer ce "fossé des générations" entre l'Europe élitiste et la génération sacrifiée des jeunes en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Irlande, en Italie. Oui, les jeunes sont pour la collaboration européenne. Mais ils ne sont pas pour l'orientation politique actuelle de l'Union européenne, dans laquelle plus d'un jeune sur cinq est sans emploi. Selon les chiffres officiels, ce sont ainsi 4,4 millions de jeunes qui sont quasiment rejetés de la société. Ce n'est pas un hasard si, en France, en Italie, en Espagne, la résistance sociale contre le marché du travail précaire imposé par l'Europe soit précisément portée par les jeunes. C'est pour cela que pas moins de 85 % des jeunes Grecs ont dit "non" au nouveau mémorandum européen.  

       Mais leur voix a été complètement étouffée. "L'Union européenne est restée totalement sourde et a décidé de faire chuter un État membre européen qui n'a pas voulu marcher au pas des dogmes néolibéraux", écrivais-je l'an dernier dans une carte blanche. Avec le "diktat de Bruxelles", l'establishment européen a une fois pour toutes voulu montrer que ceux qui veulent une autre Europe, une Europe sociale, doivent se plier à la ligne dure des financiers de Francfort. Ce faisant, l'Union a brandi un grand doigt d'honneur aux jeunes générations du continent : vous pouvez avoir votre avis sur tout, mais c'est nous qui déterminons au bout du compte ce qu'il faut faire et la marche à suivre. Ce sont les mêmes euro-technocrates qui, aujourd'hui, n'ont que le terme de "jeunes générations" à la bouche. Jusqu'à quel point les mots peuvent-ils être creux ? (...)

       (...) Dans les villes du nord de l'Angleterre, les gens ont apporté leur propre stylo pour voter, parce qu'ils craignaient que le crayon puisse être gommé. La méfiance est à ce point. "Ce qui a enflammé la colère est suffisamment clair, a écrit The Guardian. Une énorme pénurie de logements, un marché de l'emploi d'une précarité inouïe, et le sentiment, trop souvent négligé, que des gens qui étaient autrefois certains de leur propre identité de mineurs ou sidérurgistes se sentent désormais humiliés et ignorés. Toutes les tentatives de la politique traditionnelle pour calmer cette colère ne font qu'aggraver la situation - les hommages faciles aux "familles qui travaillent dur", ou les figures de style sur la "mobilité sociale", suggérant que la seule chose que peut proposer Westminster à la classe ouvrière est une opportunité trompeuse et qu'ils ne seront plus jamais ouvriers."

       La colère pouvait s'exprimer dans deux directions : soit rallier le camp du "Leave" (quitter l'UE), soit celui du "Remain" (rester). Car il ne faut pas s'y tromper : dans le camp du "Remain" aussi, on pouvait entendre de virulentes citriques contre l'Union européenne. Entre autres, de la part du nouveau dirigeant de gauche du Labour, Jeremy Corbyn : "Dans d'importantes parties de la Grande-Bretagne règne un sentiment d'impuissance. Des communautés entières ont été abandonnées à leur sort, des emplois qualifiés et protégés ont disparu, des gens ont été abandonnés dans des emplois précaires et sous-payés. C'est surtout dans l'ancien coeur industriel que les gens ont voté pour le Brexit. Ils ont encaissé de plein fouet l'impact des mesures d'austérité et des fermetures des services publics locaux, en même temps que les plus riches bénéficiaient de nouveaux avantages fiscaux.

       Le choix du Parti conservateur de faire, une fois de plus, payer la crise aux régions les plus à la traîne a ouvert la porte à une campagne encore plus sale, basée sur la division. Ce sont les migrants, et non le gouvernement, qui ont été montrés du doigt comme étant responsables de la disparition des emplois et de la dérégulation du marché du travail." Bref, ceux qui ont voté pour rester au sein de l'Union européenne ne sont pas pour autant d'accord avec la gestion politique choisie par cette Union. (...)

       (...) Il n'y avait donc pas qu'un seul camp du "Remain", mais au moins deux. D'une part, la City de Londres, avec ses banquiers et ses spéculateurs. De l'autre, des gens comme le dirigeant de gauche du Labour, Jeremy Corbyn, et d'autres qui veulent opter pour une Europe radicalement différente de cette Europe de la concurrence et des dogmes du marché. Mais, avec cette voix, il était quasiment impossible de faire le poids face au discours mélodramatique de l'ancien maire conservateur de Londres, Boris Johnson, qui promettait au peuple britannique une "libération historique des chaînes européennes". Et donc, face à une puissante campagne de droite pour le Brexit, soutenue par les médias populaires britanniques, il y avait une voix peu déterminée de gauche, qui s'appuyait surtout sur une vague promesse que l'Europe pouvait être "autre".

       Dès le départ, le référendum semblait être un choix entre la peste et le choléra. Si la question avait porté sur l'approbation ou non de la politique actuelle de l'Union européenne, la réponse aurait été absolument différente. Qui peut croire que les Écossais seraient satisfaits de la politique européenne ? Et les Irlandais ? Ce sont eux qui, en 2008, ont dit "non" à une Constitution européenne réchauffée présentée sous la forme de Traité de Lisbonne. (...)

       (...) "Le cours ultralibéral lancé par la Première ministre conservatrice Margaret Thatcher dans les années 1980 débouche aujourd'hui sur la société la plus inégalitaire du monde occidental." Ce n'est pas moi qui le dis, mais le journal financier De Tijd, le weekend après le Brexit : "Perte de pouvoir d'achat, contrats zéro heure, plus d'un million de personnes qui doivent faire appel aux banques alimentaires : la cinquième économie du monde en l'an 2016, c'est aussi ça."

       Les Britanniques veulent du changement. Et il semble qu'une majorité ait voté pour une sortie de l'Union dans l'espoir de voir la Grande-Bretagne changer de cours. Dans l'espoir que des emplois soient créés, que l'on mette fin aux privatisations, que l'on octroie à nouveaux des moyens aux soins de santé publics, que les contrats à zéro heure disparaissent.

    euro-synergies.hautetfort.com

       Les grands leaders de la campagne en faveur du Brexit ont exploité cette aspiration de façon perfide et hypocrite. Comme s'ils allaient changer de cap. Il faut pourtant dire que la campagne en faveur du "Leave" a été attisée par les porte-parole libéraux les plus extrémistes, comme l'ancien maire conservateur de Londres Boris Johnson et l'extrémiste Nigel Farage de l'UKIP. Pour ceux qui ont cru en cette "force du changement", le réveil va être très dur. Dans cette Grande-Bretagne "indépendante", ou dans ce qu'il en adviendra, ce seront les thatchériens les plus enragés qui auront tout à dire.

       Tel est le cynique résultat de ce référendum. Les nombreuses années de politique de démantèlement social, lancée par les Tories (conservateurs) et poursuivie par les sociaux-démocrates droitisés du New Labour, ont été lessivées en cours de campagne par des slogans démagogiques vantant l'"indépendance", la "démocratie" et la "liberté". "Par ce référendum, Boris Johnson et les Tories veulent décrocher un mandat pour pouvoir à nouveau imposer un thatchérisme ultra-musclé : dérégulation du marché de l'emploi, salaires encore plus bas, encore moins de règlementations pour le Big Business. Si les Britanniques votent pour le Brexit, Johnson et Gove (politiciens conservateurs, NdlR) se tiennent prêts à prendre le contrôle du Parti conservateur et à transformer la Grande-Bretagne en une île de rêve pour le néolibéralisme", écrivait Paul Mason dans The Guardian. (...)

       (...) Le discours de Boris Johnson rappelle la "force du changement" prêchée dans notre pays par Bart De Wever. Ce n'est pas un hasard si le maire de Londres Boris Johnson et le bourgmestre d'Anvers Bart De Wever sont copains comme cul et chemise. Dans leur vision politique, certainement : s'en prendre au statu quo, réclamer le changement et utiliser cette "force-du-changement" pour casser les rapports de force existants et les faire pencher en faveur des plus riches. Bart De Wever a défendu Boris Johnson contre vents et marées. Pourtant, le maire de Londres a été l'un des partisans les plus tonitruants de la campagne pour le Brexit. Interrogé sur le référendum britannique le jour de l'annonce du résultat, De Wever a répondu : "J'espère que tout le monde se rend compte que faire partie d'un ensemble bien plus grand comporte toujours malgré tout plus d'avantages que d'inconvénients." Voilà. L'homme qui veut faire de la scission d'un petit pays comme la Belgique l'oeuvre de sa vie dit désormais qu'"un plus grand ensemble" apporte plus d'avantages qu'un petit.

       Mais cela ne signifie pas que De Wever désire un référendum dans notre pays : "Personnellement, je ne suis pas non plus un grand partisan des référendums en tant qu'outils démocratiques, a-t-il déclaré, parce qu'on ne doit pas poser à la population des questions aussi compliquées sous forme de "oui/non". Les gens vont alors voter avec leurs sentiments, et ce n'est jamais une bonne chose." Sauf pour... l'Écosse. Le bourgmestre d'Anvers ne s'oppose pas à ce que les Écossais organisent une nouvelle consultation populaire, pour rester au sein de l'Union européenne. De Wever est en outre convaincu que les Écossais "vont gagner". Un référendum écossais, "en tout cas, constituerait un précédent intéressant pour nous", a-t-il ajouté. Donc, les Britanniques, non, mais les Écossais, oui. La N-VA n'est pour les référendums que lorsque ça lui convient bien. En ce sens, la N-VA ne diffère en rien de l'establishment européen : la démocratie quand ça l'arrange, sinon rien (il suffit de se rappeler les Irlandais en 2008 ou les Danois en 2005). (...)

       (...) Entre-temps, on ne compte plus les nouvelles "saintes prêtresses" dans la démocratie chrétienne et la social-démocratie européennes. À chaque crise, on en voit de plus en plus venir expliquer à quel point l'Europe est un beau conte de fées, que viennent lamentablement gâcher les Britanniques ou autres populistes du moment. Elles-mêmes ne portent bien sûr aucune responsabilité. Il faut simplement "plus de la même chose", clament ces prêtresses de la Sainte-Alliance. Plus de concurrence, plus d'économies, plus de dumping social. Or, non, la grande coalition européenne des démocrates-chrétiens et des sociaux-démocrates n'offre aucune alternative à la politique antisociale de Cameron.

       Pendant que la population britannique souffre du dumping social et des bas salaires, la Commission européenne attaque le salaire minimum pour les camionneurs instauré en France et en Allemagne. Pendant que la population britannique fustige chaque jour la déliquescence de leur chemin de fer privatisé, l'Union européenne impose son troisième paquet de libéralisation ferroviaire. Et pendant que les multinationales ne paient quasiment pas d'impôts, le commissaire européen Pierre Moscovici privilégie une approche "non-contraignante" pour les paradis fiscaux.

       Les eurocrates ne veulent pas du Brexit, mais ils ne veulent pas non plus de changement de cap pour le projet européen. Plus fort encore : pour eux, c'est une raison de plus pour continuer dans le même sens. La commissaire européenne Marianne Thyssen (CD&V) et l'eurodéputée Kathleen Van Brempt (sp.a) peuvent bien se répandre en déclarations sur "l'Europe sociale", c'est quand même la Sainte-Alliance de leurs partis, respectivement démocrate-chrétien et social-démocrate, qui a imposé le traité budgétaire où sont édictées toutes les mesures d'austérité essentielles.

       Dans notre pays, cet absurde traité budgétaire a été approuvé en catimini au Parlement avec l'appui du CD&V, du sp.a et du PS (en mai 2012). La Sainte-Alliance impose le cap à suivre. Elle place la gestion sociale et économique dans toute l'Europe sous la curatelle "d'experts" directement issus des grands groupes financiers et économiques. Elle attribue à la Commission Européenne des compétences qui, sans aucun contrôle démocratique, interviennent profondément dans le pouvoir de décision souverain des États nationaux. Si l'on veut un changement social en Europe, il faudra rompre avec cette politique d'austérité de la Sainte-Alliance. (...)

       (...) "La concurrence et la chasse au profit dans le libre marché sont la base de l'Union Européenne. Elles sont gravées dans les textes de base de l'Union. Elles pourrissent et étouffent tout avais-je écrit dans mon livre Comment osent-ils ?, en 2011. Nous ne devons pas rhabiller de neuf cette construction de la concurrence ou donner une nouvelle couche de peinture aux déséquilibres de cet édifice. Nous avons besoin d'une nouvelle base, d'autres fondations. La collaboration et la solidarité doivent remplacer la concurrence et l'inégalité. Cela suppose une tout autre Europe."

       Si l'Europe veut survivre, ses fondements devront changer. L'alternative, c'est que toute l'Union vole en éclats, et que les tensions nationalistes du début du 20e siècle ressurgissent en ce début de 21e siècle.

       Si nous voulons une autre Europe, il faudra alors qu'il y ait de la participation et de la transparence. Et que ça ne reste pas que des mots, mais que ça se transforme en actes. Il faudra alors proposer les solutions essentielles par des référendums, au lieu de systématiquement nier les résultats des consultations populaires. Le Traité de Lisbonne et le Saint-Traité budgétaire (le TSCG ou Pacte budgétaire) devront être rediscutés. Pour les remplacer par une nouvelle convention européenne aux principes progressistes. (...)

       (...) Plutôt que de dumping social, nous avons besoin d'un revenu minimum européen élevé. Plutôt que de privatisations et de libéralisations, nous avons besoin de nouveaux investissements dans les infrastructures publiques et dans les services. Plutôt que de paradis fiscaux et de concurrence fiscale, nous avons besoin d'une taxe européenne sur la fortune pour activer l'argent dormant des multimillionnaires. Oui, nous devons profiter de cette crise pour remettre en cause les traités existants. Il doit être possible d'accorder des transferts de solidarité, de développer des monopoles publics, d'intervenir politiquement par la Banque Centrale Européenne pour permettre enfin une relance économique qui rompe le carcan du Traité budgétaire.

       "L'image de l'Europe en tant que géant bienveillant et protecteur a volé en éclats. L'Europe d'aujourd'hui est celle de créanciers, non celle de débiteurs. C'est l'Europe du 1 %, des élites et des banques, dont les machineries de lobbys sont tellement plus puissantes que le Grec ordinaire", écrivait l'éditorialiste Yves Desmet il y a exactement un an. Si, aujourd'hui, nous ne changeons pas les fondements de l'Europe, nous laisserons ce continent aux mains de nationalistes blancs, blonds et bornés comme Le Pen en France, Geert Wilders au Pays-Bas et Donald Trump aux États-Unis. Face aux mensonges du conservatisme international, nous n'avons pas besoin d'une Sainte-Alliance qui défend un impossible statu quo dans l'Europe actuelle. Nous avons besoin d'un projet mobilisateur pour l'égalité et la justice sociale, qui parte de la lutte des 99 % contre les 1 %. Ce mouvement grandit, tombe mais se relève et continue de grandir.

    http://www.levif.be/actualite/international/l-europe-neoliberale-ou-le-mepris-du-peuple/article-opinion-517603.html

    $$$

    Luc Desle


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