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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE N'EST QU'UNE 
    LUMIÈRE INTERMITTENTE)

    @@@
    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(54)
    pcc Benoît Barvin


    Terrain

       Je le découvris au fond du jardin, juste derrière la haie qui me séparait de chez mes voisins. Enfin, quand je dis voisins, je devrais plutôt préciser qu'il s'agissait d'un terrain vague, que je n'avais jamais vu occupé et qui m'avait toujours intrigué. Pourquoi le vis-je réellement ce jour-là et y pensai-je toute la journée? Je n'en sais rien. Toujours est-il que je constatai que la haie de séparation était à moitié détruite. Elle pendouillait d'un côté et il suffisait de le tirer vers soi pour qu'elle cède soudain et que je me retrouve... disons, avec un jardin un peu plus grand...

       L'intérêt de la chose, c'est que mon grand-père avait construit une cabane qui dissimulait en grand partie ce petite espace. Une vingtaine de mètres carrés, pas de quoi pavoiser, mais cela ressemblait à une extension-cadeau sur laquelle je ne crachais pas, évidemment. Il faut dire que ma situation financière était des plus précaires, aussi acceptai-je cette extension avec plaisir, y voyant une petite revanche sur ma vie, assez terne, il faut bien le dire.

       Le lendemain, au courrier, on m'apprit qu'une tante lointaine venait de mourir et qu'elle me léguait une petite somme qui me permettrait de passer l'année avec aisance. Je fis la relation avec le terrain et le prit pour un "bienfaiteur" d'un nouveau genre. Pour le remercier, j'y plantai un parterre de jolies fleurs achetées tout exprès.

       Ces fleurs se racornirent dans l'heure. Cette fois, j'en conçus un étrange pressentiment, accentué d'ailleurs la nuit, dans un rêve bizarre qui me chamboula et me réveilla brutalement, claquant des dents. J'avais vu, en songe, un chat qui s'approchait du terrain,  en humait la terre et que, tranquillement, il commençait à y déféquer... La terre se transforma en un bourbier liquide qui avala l'animal d'une seule lampée...

       Je mis deux jours avant de retourner voir la parcelle. Je réalisai qu'elle s'était approchée si près de la cabane, qu'elle en léchait la structure. La terre semblait sèche mais, dans un coin, à l'endroit exact où j'avais "vu" le petit félin être absorbé, se trouvait une sorte d'étoupe...

       J'aurais pu refermer la haie. Mais je sentais qu'il était trop tard, l'avancée du terrain me l'indiquait. J'avais pactisé avec lui, puisqu'ayant accepté son "cadeau", l'argent de cette tante dont, décidément, je me demandais si elle existait vraiment.

       Lorsque, quelques jours plus tard, je fis de nouveau un rêve-cauchemar au cours duquel une portée de chatons étaient dévorée goulûment par le terreau qui se transformait en énorme gueule, je compris le message. J'eus le plus grand mal à trouver une portée et, surtout, à en voler tous les membres. Je les nourris quelques heures, attendant la nuit pour accomplir ma triste besogne. Je balançai chaque petite bête vers le terrain qui s'en empara, les absorbant les uns après les autres avec un  bruit de mandibules satisfaites.

       Je reçus dans la semaine ma récompense. Une autre tante me cédait un petit pécule. Il était suffisant pour que je quitte la ville... et cette ogresque extension. Mais j'eus un autre rêve-cauchemar au cours duquel je me voyais pénétrer dans le terrain et y être englouti. Le message était clair. 

       Je restai dans ma maison, attentif aux moindres désirs de cette portion de terre qui me récompensait maintenant largement...

    @@@

    "Qu'est-ce que tu regardes?
    - Les ampoules... C'est pas des halogènes, hein?
    - Ben non, elles ne sont pas encore inventées.
    - Je me disais aussi qu'elles n'éclairaient pas bézef."

    From "Bride of Frankenstein".

    @@@

    "Je t'ai dit 100 fois de pas utiliser ma brosse à dents!
    - Oh, l'autre, quelle chochotte..."

    From "Bride of Frankenstein".

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    "Ne restez pas là, Maîtresse,
    il y a bien trop de vent!"

    From "Bride of Frankenstein".

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    "Mes cheveux?! Qu'est-ce que t'en as fait?
    - J'les ai mangés... J'avais trop faim..."


    @@@

    La fiancée de Frankenstein.


    Synopsis

       Lord Byron, un soir d'orage, s'entretient avec les Shelley. Mary va leur raconter la suite de l'histoire de la créature de Frankenstein.

       Réfugiée dans les souterrains d'un moulin, la créature n'a pas succombé lors de l'incendie du laboratoire par les villageois révoltés. Capturé par des paysans, le Monstre parvient à s'enfuir, en semant la terreur autour de lui et trouve refuge dans la demeure d'un vieil ermite aveugle, qui lui apprend à parler.

       Pendant ce temps, Frankenstein reçoit la visite de l'étrange docteur Pretorius qui lui propose de créer une femme, et donner une compagne au Monstre. Il refuse, mais Pretorius, qui a trouvé et recueilli le Monstre, parvient à faire changer d'avis son collègue en faisant enlever sa femme, Elizabeth. Soumis, Frankenstein accepte.

       Dans leur laboratoire, les deux savants unissent leurs efforts et exposent le corps de leur création au Feu du Ciel. La « fiancée » ouvre enfin les yeux, mais rugit de terreur face au Monstre. Désespéré et fou de rage, ce dernier laisse s'enfuir le couple Frankenstein, puis fait sauter le laboratoire, s'ensevelissant avec la compagne qu'on lui destinait, et le docteur Pretorius.


    @@@
    Jacques Damboise

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA MOINDRE DES CHOSES
    C'EST QUE TU AIS FOI EN TOI)

    @@@

    (Comment ça, avec moi, l'amour s'attache?
    Petit malotru, va! Vous n'y connaissez rien
    en fait de liens, bandeaux et autres coquecigrues"

    (SOURCE: RUBBER11)

    @@@

    "Tu n'es pas indigné, toi?
    - Si, que tu montres ta culotte!
    - Pauvre type, va!"


    Nouvelle protestation de masse 
    des Indignés en Argentine
    Laura Schneider · 
    Traduit par Alice Floury

       (...) Le 8 novembre en Argentine a été jour de nouvelles manifestations dans tout le pays, cette fois sous le signe #8N, en référence à la date de la mobilisation.

       Divers réseaux sociaux ont permis de diffuser massivement la convocation, et dans la journée des opinions, photos, reportages, vidéos ont été publiés sur Twitter, sous le mot-clé #8NYoVoyPorQue (’J’y vais parce que’) pour les partisans et #8NYoNoVoyPorQue (’Je n’y vais pas parce que’) pour ceux qui étaient contre la manifestation.(...)

    (...) Le site Web Argentinos Indignados répond à la question « Pourquoi nous mobiliser ? ».  Le site évoque notamment ces raisons :
    « Ils nous disent dans quelle monnaie on doit épargner ; mais ils ont converti la nôtre en de petits papiers de couleurs qui ne sont pas reconnus dans le monde et qui perdent tous les jours de leur valeur.
    Ils libèrent des assassins et autres criminels pour qu’ils assistent leurs actes politiques.
    La pauvreté reste la même, les villas se multiplient et des millions sont dépensés dans les propagandes politiques comme “le football pour tous”.
    La liberté d’expression devient peu à peu un simple souvenir.
    Les amis du pouvoir monopolisent l’information.
    La Présidente abuse de la Chaîne Nationale, d’où un Etat totalitaire
    Les alliés d’autres pays sont les pires de la communauté internationale. L’Argentine est chaque jour plus isolée du monde.
    La rue appartient aux délinquants, et les terroristes sont les amis privilégiés du gouvernement.
    Ceux qui pensent différemment sont des ennemis.
    Les partisans du gouvernement possèdent un degré de fanatisme qui peut tout justifier, même l’endoctrinement infantile et la corruption.
    Le niveau de corruption des fonctionnaires est le plus élevé qu’on n’ait jamais connu. » (ça rappelle certaines choses, dans d'autres pays, suivez mon regard... oui, oui... du côté de votre nombril, gentils Français...)

       Le blog Digo Pavadas a publié une analyse avant la manifestation : « A quoi cela peut-il servir de plus que de créer un nouvel exemple de que ce gouvernement est sourd à ce qui ne l’arrange pas d’écouter ? On en parlera dans les journaux du monde, ils diront que le gouvernement ne répond pas aux protestations, qu’il génère plus de méfiance au niveau international, etc. A l’heure où est convoquée la manifestation, tous les députés, sénateurs et ministres regarderont tranquillement à la télé la foule en colère qui “se réjouit” de manifester (diront-ils). »

       Il a expliqué ensuite à qui devait être adressée la manifestation : « Notre pays est très présidentialiste, ce pourquoi tout le monde croit que le président est responsable de notre situation, mais en réalité, la faute revient aux complices représentants du peuple qui se laissent manipuler par le pouvoir exécutif. Ce pourquoi j’insiste, c’est à eux qu’il faut réclamer de faire leur travail et d’écouter ceux qui les ont élus. »(...)

    Lire sur:

    @@@

    "Je-suis-en-apesanteur-les-nouvelles-sordides-
    du-monde-ne-me-touchent-pas"

    BEYOND THE THRESHOLD BY MCQUEEN……….NO.23
    (VIA MVAT)



    @@@

    "Moi, j'ai jamais dit que je voulais 
    vendre mes organes...
    - Pas les vendre, les donner...
    - C'est pire..."

    Une Espagnole au chômage 
    met en vente ses organes

       (...) Une chômeuse espagnole, âgée de 44 ans, a annoncé ce dimanche proposer à la vente tous les organes qui ne seraient pas indispensables à sa survie pour se payer un logement pour elle et sa fille.

       «J'ai d'abord mis en vente un rein, maintenant je propose aussi les cornées de mes yeux, un de mes poumons, un morceau de mon foie... Je vends n'importe quel organe de mon corps à qui peut le payer, et je fais cela parce que je suis tout simplement désespérée», a déclaré la quadragénaire dans une interview filmée et diffusée ce dimanche sur le site Internet du quotidien El Mundo. (...)

       (...) «J'ai besoin d'un logement (...) pour y installer mon foyer, dans un endroit digne», a-t-elle déclaré en indiquant être sans travail et souffrir d'une incapacité à 66% à cause des mauvais traitements que lui a fait subir l'homme avec qui elle a vécu pendant 18 ans et qui veut maintenant la faire expulser de la maison où elle vit avec sa fille.

       «J'ai reçu un préavis d'expulsion pour ma fille et moi. Nous n'avons pas de famille, nous ne savons pas où aller», a expliqué la quadragénaire. Selon El Mundo, la femme a publié il y a deux semaines une annonce sur Internet pour proposer ses organes à la vente.

       «Je n'ai pas d'autre moyen pour essayer de sauver ma vie et celle de ma fille. Si avec le temps qu'il me reste à vivre je peux ainsi donner à ma fille la force qui lui permette de sortir de cette situation, bien sûr, je vends mes organes», a déclaré la quadragénaire en indiquant ne pas avoir fixé de prix.



    @@@
    Luc Desle (et Jacques Damboise qui passait par là)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (La mort du Maître n'est que
    la mort du Maître)

    ***

    (Cet écrivaine de récits fantastiques 
    avait l'impression que quelqu'un la suivait)

    Susanna Hesselberg (1967) vit et travaille à Malmö, en Suède. – «Asa & Peter», 2003.


    ***
    "Moi... Chomp, chomp... Ch'fais
    travailler mes mandibules...
    Chomp, chomp..."


    Elections américaines : 
    demain, on s’en moquera

       (...) Le verdict est tombé, Barack Obama a gagné. Pendant la parenthèse du scrutin, le monde entier a eu les yeux rivés sur les Etats-Unis, plus que pendant n’importe quelle autre élection. Comme si le résultat sortant des urnes allait changer la face du monde. Et pourtant le pays n’est pas (ou plus) le moteur du changement. Pis, ils est franchement en retard sur de nombreux sujets. La preuve par les chiffres :

       Aux Etats-Unis, le droit de détenir une arme est inscrit dans la Constitution. On trouve dans ce paradis du flingue en moyenne 88 armes pour 100 habitants. Un record international qui place les US loin devant le Yémen où ce ratio s’élève à 54 armes pour cent habitants. Le nombre d’homicides s’en ressent : on compte en moyenne 25 morts par arme à feu par jour aux Etats-Unis, soit plus de 9000 par an. A titre de comparaison, au Canada, son voisin culturellement comme géographiquement comparable où le port d’arme est plus réglementé, le nombre de morts par arme à feu est de 173 par an. Au lendemain de la tuerie d’Aurora, en août dernier, et dix ans après son film Bowling for Columbine, le documentariste Michael Moore calculait même que « les Etats-Unis sont responsables de plus de 80 % des morts par arme à feu survenues dans les 23 pays les plus riches du monde ». Avant d’appeler, encore, à changer la législation.(...) 

       (...) Un Américain fait en moyenne 5 117 pas par jour, contre 9 695 pour un Australien ou 9 650 pour un Suisse. A peine plus que le seuil de sédentarité, estimé à 5 000 pas par jour. L’activité physique totale a diminué de 32% depuis 1965, et devrait se réduire d’au moins 46% d’ici à 2030, selon une récente étude coordonnée par le Collège américain de la médecine du sport et le Conseil international pour l’éducation physique et la science du sport. L’étude utilise un indicateur appelé MET, qui mesure la quantité d’énergie dépensée en accomplissant une tâche. Les auteurs estiment qu’un Américain moyen dépensera 190 MET par semaine en 2020, soit à peine plus qu’une personne qui passerait la semaine entière à dormir (151 MET).

        Et pour le vélo ? C’est encore pire comme le rappelle cette infographie de Fastcoexist. Seul un déplacement sur 100 se fait à vélo aux Etats-Unis, où une personne sur trois est obèse alors qu’un quart des déplacements se font à vélo aux Pays-Bas où en revanche 10% de la population souffre d’obésité. La comparaison laisse à réfléchir, même s’il ne s’agit que de corrélations. L’obésité est aussi due à une autre particularité américaine : l’étalement urbain. On trouve en effet de véritables « déserts alimentaires » dans ce pays, c’est-à-dire des espaces où il est impossible de s’approvisionner (dans un étal) à moins de trois kilomètres et où l’on trouve au moins 20% de familles à bas revenus. Dans ces lieux il faut prendre la voiture.. ou opter pour les conserves et les fast-food.(...)

    Lire sur:

    ***

    (Cette évocation de la descente aux Enfers
    de la Grèce ne plut pas du tout
    aux intéressés)

    Buster Keaton in The Three Ages, 1923.

    ***

    L’insupportable puritanisme 
    de Facebook
    Savatier

       (...) Sur le réseau social Facebook, on ne plaisante pas avec la morale. Non pas avec l’éthique sinon, l’entreprise de Mark Zuckerberg n’aurait pas introduit en bourse un capital que les meilleurs experts jugent largement surévalué et n’aurait pas fait l’objet d’une enquête de la commission bancaire du Sénat américain pour de présumées irrégularités liées à cette opération (la devise « honesty, integrity, pas vu pas pris » est bien connue). Il s’agit plutôt de cette « morale » que Nietzsche appelait « moraline », cette insupportable morale puritaine au nom de laquelle tout rapport au corps et à ses représentation doit être diabolisé – un comportement qui relève de la névrose.

       Il avait déjà, dans ces colonnes, été question de la censure dont avait été victime un internaute français qui avait fait figurer sur son mur d’images L’Origine du monde de Gustave Courbet, œuvre conservée au Musée d'Orsay, mais jugée « pornographique » par les modérateurs du site. En octobre dernier, c'est le compte du quotidien La Tribune de Genève qui fut bloqué car la «une» du journal s'illustrait du même tableau ! Récemment, pareille mésaventure est arrivée au très sérieux quotidienThe New Yorker qui avait publié sur sa page Facebook, selon son habitude, un innocent dessin humoristique de Mick Stevens représentant un couple nu assis sous un pommier (probablement Adam et Eve). Le dessin fut retiré pour « nudité ».

       Le règlement du site interdit en effet « 1) toute activité sexuelle évidente, même dessinée ou sous forme d’art, même si la nudité est masquée par des mains, des habits, ou d’autres objets. 2) les parties intimes nues, incluant les fesses ou les tétons féminins. Les tétons masculins sont autorisés (pourquoi? Ce n'est pas une zone érectile et sensible? Première nouvelle...)». On peine à voir dans le croquis de Mick Stevens une « activité sexuelle évidente » ; ce sont donc sans doute les deux minuscules points matérialisant discrètement les « tétons féminins » qui posèrent problème…(...) 
    Lire sur:

    ***
    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE NE TE DONNE RIEN
    ET C'EST DÉJÀ BEAUCOUP)

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    "La route pour l'Ouest sauvage, je vous prie...
    - Pardon?"


    Broken Arm.
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    "Maman... T'es zomosexuelle?
    - Que dans l'intimité, ma chérie...
    - Ouf, tu me rassures, je croyais
    que tu l'étais tout le temps..."

    verocomtois.com

    Mariage homosexuel : 
    le PS répond à l'Eglise catholique

       Erwann Binet, rapporteur PS du projet de loi sur le mariage homosexuel, répond au discours de l'Eglise catholique dans une interview au "Journal du dimanche" du 4 novembre.

       A propos du discours de l'Eglise, opposée au mariage homosexuel, Erwann Binet souhaite "que les chrétiens, comme tous les Français, ne cherchent pas à imposer leur vision de la famille à la société".

       "Qu'ils ouvrent les yeux sur les familles d'aujourd'hui qui font cette société, des familles monoparentales, homoparentales, recomposées (...) Je pense donc essentiel que les parlementaires que nous sommes s'assurent que toutes ces formes de familles puissent avoir les mêmes droits", souligne-t-il.(...)

       Erwann Binet estime aussi que l'UMP réclame des états généraux à propos du projet de loi sur le mariage homosexuel parce qu'elle n'a "pas beaucoup d'arguments" pour s'opposer au texte.

       "Depuis trois ou quatre mois, l'UMP réclame des états généraux, une commission spéciale... Je vais être dur, mais ces gens-là n'ouvrent la bouche que pour demander des débats sans y prendre part", déclare-t-il. Le débat est, selon lui, "ouvert, et c'est une hypocrisie de dire qu'il n'a pas lieu. Tout ça démontre que, derrière, il n'y a pas beaucoup d'arguments".

       Interrogé sur les amendements qu'entendent proposer les parlementaires socialistes "notamment sur l'assistance médicale à la procréation", le député de l'Isère estime que celle-ci "est une suite logique du mariage et de l'adoption". "C'est accorder une stabilité et une protection supplémentaires aux couples de même sexe et aux enfants élevés par ces couples qui sont de plus en plus nombreux", explique-t-il. (...)
    Lire sur:


    %%%

    "Il faut que je tienne la tringle de la douche
    pour l'empêcher de tomber? OK. Pendant
    combien de temps?
    - Oh, un certain temps..."


    Joan Crawford photographed by Elmer Fryer, 1931


    %%%

    "Quoi, l'Europe? J'm'en fous, d'l'Europe!
    P'tain, 4 ans de plus!
    Je kiffe grave..."


    Obama, un allié sans éclat
    Eric Maurice 

       (...) C’est un fait entendu, Barack Obama symbolise un tournant, celui d’une Amérique qui ne sent plus d’affinités avec le Vieux continent. Né à Hawaï d’un père africain, ayant grandi en Indonésie, Obama préside un pays dans lequel la part de la population hispanique, noire et asiatique est en augmentation constante. Et même le candidat républicain, certes élu de Nouvelle-Angleterre, mais mormon, n’a plus grand-chose à voir avec cette élite WASP (blanche, anglo-saxonne et protestante) qui a donné le ton de la politique intérieure et internationale pendant des décennies.

       Pendant ce premier mandat de Barack Obama, l’Europe aura dû gérer deux héritages : celui des guerres d’Irak et d’Afghanistan, et celui de la crise des subprimes qui a éclaté en 2007. Au prix de quelques vigoureux débats internes (qui ont fait tomber un gouvernement aux Pays-Bas) et tensions au sein de l’OTAN, la plupart des pays européens ont engagé ou terminé leur retrait d’Afghanistan, sans que cela ne remette en cause leur lien à l’Amérique ou l’unité de l’UE, comme cela avait été le cas en 2003 avec la guerre en Irak.

       En revanche, la crise des subprimes, qui s’est muée en crise des banques, de la dette, des économies et des sociétés, est un héritage beaucoup plus lourd. Malgré de nombreuses réunions du G8 et du G20 et de multiples coups de téléphone d’Obama aux dirigeants européens, aucune gestion en commun efficace n’a semblé pouvoir se mettre en place. Et, même si le dollar et l’euro ont une influence réciproque sur leur santé, Washington et la zone euro n’ont pas engagé de politique monétaire concertée, notamment vis-à-vis du yuan chinois.

       Pour le reste, Barack Obama, qui a géré les relations transatlantiques par vidéoconférence, a su être aux côtés des Britanniques et des Français lors de leur intervention en Libye, fournissant les équipements militaires qui leur faisaient défaut et leur évitant ainsi un enlisement humiliant. Mais il a laissé les Européens quasiment seuls dans les négociations sur le changement climatique, et aura contribué à faire perdre à la planète quelques précieuses années. 

    Lire sur:


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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU PENSES QUE TU PENSES
    MAIS L'ANIMAL AUSSI)

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    "Tu as vu, cette fille? On dirait ta femme.
    - C'est ma femme.
    - Mais qu'est-ce qu'elle fait ici?
    Ne me dis pas qu'elle...
    - Ben oui. Elle racole. Comment crois-tu 
    que je gagne ma vie? Elle t'intéresse?"


    photo by Rene Burri


    +++
    "Moi, cette entreprise, elle me motive un max...
    Ah, voilà Monsieur le directeur... Paraît qu'il
    voudrait licencier de nombreux potes... On va discuter,
    on verra ce que ça donne..."


    portaildudeveloppementcommercial.com

    Métro, boulot, allegro
    ALEXANDRA BOGAERT

       (...) Dans une enquête du site de recrutement Meteojob et du cabinet de conseil en ressources humaines Alixio, publié en juin dernier par Les Echos, deux tiers des sondés ont déclaré être motivés le matin « par l’idée d’aller travailler dans [leur] entreprise ». Et personne ne les y a forcés ! L’institut OpinionWay a récemment obtenu la même proportion de « oui » à la question « Aimez-vous votre entreprise ? »

       Pour autant, le bilan 2011 de l’Observatoire de la vie au travail trahit un malaise réel chez les employés bleu-blanc-rouge. Inscrits pêle-mêle au cahier des doléances, le manque de transparence dans l’organisation et les relations, l’absence de proximité avec les managers, le trop peu de reconnaissance pour le travail fourni et les informations sur les enjeux de l’entreprise qui circulent mal. Voilà qui fait beaucoup. « Ces déséquilibres entre ce que l’organisation propose et ce que les individus attendent d’elle ne sont pas durables », prévient Pascale Levet, directrice scientifique de l’Anact, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.(...)

       (...) (E)n période de crise, on préfère bien souvent serrer les dents – au risque de craquer – plutôt que de se retrouver au chômage. Croissance faible (1,1 % du produit intérieur brut) et taux de chômage élevé (8,5 %) expliquent pourquoi seuls 3 % des salariés ont changé d’employeur chaque semestre entre 2003 et 2009, selon l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Aujourd’hui, la croissance est nulle et les chômeurs représentent 10,2 % de la population active. Raison de plus pour jouer la sécurité et rester bien au chaud dans son boulot. Coûte que coûte.

       Dans ce contexte, il est grand temps que l’entreprise idéale, celle qui serait une source d’épanouissement pour tous, devienne réalité. « La crise économique va y inciter », estime Pascale Levet. Cette société, à but lucratif ou non, fournirait non seulement un emploi – relation contractuelle qui subordonne l’employé à l’employeur – mais aussi un travail, donc une activité qui a du sens, avec des objectifs en accord avec l’idée que l’on se fait du travail bien fait et auxquels on accepterait de se soumettre. A condition d’avoir son mot à dire bien sûr. « L’organisation ne tombe pas du ciel, c’est un projet collectif qui doit me permettre de me développer en tant que personne, et de participer à une œuvre productive dans laquelle je trouve du sens », ajoute la responsable de l’Anact.

       Mais où est-elle, cette entreprise où l’on se sentirait si utile et si bien ? Nulle part, répond Patrick Dumoulin, directeur de l’institut « Great place to work », qui établit le palmarès annuel des entreprises où il fait bon travailler. Mince. Mais si d’après lui, « il n’y a pas d’entreprise idéale, celle qui s’en rapproche le plus est celle où le salarié a confiance dans un management accessible, compétent et intègre, qui permet l’équilibre entre la vie privée et professionnelle, qui donne les moyens de bien faire le travail, qui demande l’avis du salarié sur la manière de faire, qui ne discrimine personne ».

       Une définition que ni le Medef (Mouvement des entreprises de France) ni la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) n’ont souhaité commenter. Le sujet du bien-vivre en entreprise est-il si délicat pour les patrons et leurs syndicats ? Tout dépend du patron. Sébastien Darrigrand, délégué général de l’Usgeres (Union de syndicats et groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale) a, lui, répondu illico. « Réfléchir à l’entreprise idéale, c’est revenir à l’essence même de l’entreprise. C’est remettre sa responsabilité sociale et le collectif de travail au centre du projet. » Thomas Delage, délégué général du Centre des jeunes, des dirigeants et des acteurs de l’économie sociale, abonde en son sens : « L’entreprise idéale fait primer l’objet social sur le capital. Elle permet à chaque collaborateur de développer ses compétences.»(...)

    Lire sur:

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    (Évocation de la ronde des jours par les enfants des rues,
    avant qu'un de ces charmants bambins ne vole
    le portefeuille du digne gentleman qui leur
    faisait l'aumône de danser avec eux)


    photo by Henk Jonker

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    (Parlementaire européenne se rendant
    aux arguments des anti-parlementaires)

    Rachida-Dati

    La méfiance s’installe 
    entre les Européens et leur Parlement
    PresseuropInternational Herald Tribune

       (...) Les Européens sont-ils en train de perdre confiance dans la seule institution européenne démocratiquement élue ? A en croire l’International Herald Tribune, qui cite le dernier Parlamètre européen, le sondage sur la connaissance et l’image du Parlement européen, cette dernière a connu “une baisse nette” par rapport à 2008, “lorsque la crise économique européenne a éclos” : 26% des personnes interrogées à travers l’Europe “ont une image ‘négative’ du Parlement, une hausse de 9 points”, note le quotidien américain basé à Paris.

       Cela n’est pas sans poser de problèmes, au moment où plusieurs dirigeants européens sont convaincus que la sortie de la crise que traverse l’UE – ”la plus grave en 60 années d’histoire”, écrit le Herald – passera par un renforcement des institutions européennes, à commencer par le Parlement : “L’état actuel du Parlement, y compris les scandales de corruption et l’impression d’un lobbying excessif, soulèvent des doutes quant à cette perspective”. A cela s’ajoute la baisse du taux de participation aux élections européennes, passé de “60 à 40% des inscrits en moins d’un quart de siècle”.

       “Pendant ce temps”, confie au journal Frederik Erixon, du think-tank European Centre for International Political Economy, “les lobbyistes ont occupé le vide laissé par le lien toujours plus ténu entre les citoyens et les parlementaires”. Ceux-ci, ajoute le quotidien, sont régulièrement épinglés pour leurs généreuses indemnités et et l’influence qu’ils exercent sur les réglementations  Souvent, des endroits du Parlement donnent l’impression d’une foire fastueuse. Les lobbies des affaires organisent des conférences dans des salles de réunion et des repas dans les salons sur invitation de leurs amis. Elles organisent des expositions – parfois en violation des règles de conduites du Parlement même.

       Plusieurs scandales récents ayant impliqué des députés européens ont mené à “la création du premier comité d’éthique” au sein du Parlement, ainsi qu’à l’adoption pour la première fois, de l’interdiction explicite pour les eurodéputés de recevoir de l’argent en échange d'amendements à la législation. Mais malgré ces changements, les députés sont autorisés à exercer une seconde activité sans limites de salaire et à accepter des vols et des hôtels sans avoir à les déclarer. […] Les règles interdisent aux élus qui rejoignent ou créent des sociétés de lobbying d’utiliser leur accès à vie au Parlement une fois qu’ils ne sont plus en poste. Pourtant, le Parlement n’a demandé à aucun ancien député de rendre son badge. Les lobbyistes enregistrés possèdent plus de 2 900 badges. 12 000 autres peuvent entrer au Parlement à n’importe quel moment sur invitation des députés. […] Les lobbyistes ont un accès direct aux élus à travers des organisations comme Kangaroo Group, qui fait la promotion du libre-échange […] et qui a occupé jusqu’à l’année dernière des bureaux du Parlement gracieusement mis à disposition.

       “Des règles de conduite existent, mais elles sont régulièrement ignorées”, conclut le journal.
    Lire sur:



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    Luc Desle (avec le concours mal éclairé de Jacques Damboise)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'ATTENDS PAS DE L'ENSEIGNEMENT
    QU'IL T'ENSEIGNE)

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    "Chéri? Si on s'arrêtait dans ce motel?
    - Tu crois? Je ne sais pas pourquoi mais...
    Je ne le sens pas...
    - Oh, toi et tes intuitions à la c..."


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    "Une fille nue pour illustrer l'article?
    Et puis quoi encore, immonde phallocrate!"


    Deux employés de Verizon 
    auraient volé des photos 
    d'une cliente nue sur son smartphone
    Le HuffPost 

       (...) Prendre des photos osées de soi-même n'est pas sans risque, même si vous les gardez dans votre téléphone. Une cliente de Verizon en Floride, l'un des plus importants opérateurs mobiles américains, en a fait la désagréable expérience, selon le site The Smoking gun.

       Spécialisé dans la publication de documents judiciaires, le site a mis en ligne un procès-verbal racontant les faits allégués. D'après la plainte, Joshua Stuart, 24 ans, a aidé une femme à transférer ses données de son ancien portable à son nouveau téléphone. Mais sans l'en informer, l'employé de Verizon copie certaines photos pour son usage personnel, et les transfère à un de ses collègues, Gregory Lampert, 26 ans. Au total, les deux employés auraient téléchargé 22 photos.

       Mais l'histoire ne s'arrête pas là. La cliente n'est pour le moment au courant de rien, mais Joshua Stuart aurait alors proposé à un autre client venu mettre à jour son téléphone... de lui montrer les photos en question. Ne les trouvant plus sur son ordinateur, il appelle donc Gregory Lampert, qui les a lui conservées sur son téléphone. Problème pour les deux employés: le client en question est un ami de la femme en photo. Celui-ci l'a donc prévenu directement, et la cliente a porté plainte.


       La police a retrouvé les photos sur un ordinateur portable et deux téléphones appartenant à Gregory Lambert. Celui-ci a avoué aux policiers avoir reçu ces photos. Il a par ailleurs rajouté avoir déjà copié illégalement d'autres photos de clients. Il a été arrêté par la police alors que Joshua Stuart n'était pas en Floride. Il devrait lui aussi être inculpé à son retour. (...)


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    "C'est un peu à droite...
    - Tu es sûr?
    - Comme 2 et 2 font... Heu...
    Un certain chiffre..."

    (Source: mpdrolet)

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    "Oh, une ride!
    Obsolescence programmée...
    Ils ont raison..."

    Rose Byrne

    Halte à l’obsolescence programmée
     Creachriss

       (...) L’obsolescence programmée c’est l’ensemble des techniques mises en place pour réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit, et ce afin d’augmenter son taux de remplacement, bref afin de vendre plus.

       Qui n’a jamais évoqué ou entendu évoquer les frigos et lave-linge de mamie qui duraient 25 ans ? J’ai moi-même retrouvé au grenier un vieil ampli Marantz datant de la nuit des temps et ayant survécu à bon nombre de chaînes compactes made in China tout en fournissant un son d’une qualité incomparable !

       Cela a démarré en 1901 lorsque les fabricants d’ampoules électriques se sont mis d’accord pour limiter la durée de vie des ampoules à 1000 heures alors que la possibilité d’en fabriquer avec une durée de 100 000 heures existait … ou lorsque dans les années 40, Du Pont de Nemours a fait modifier la composition de ses bas nylon pour être sur qu’ils fileraient : eh oui, des ampoules ou des bas qui durent toute une vie, c’est peut être séduisant pour nous mais ça l’est beaucoup moins pour les fabricants …

       Désormais, de nombreuses techniques existent qui permettent d’obliger le consommateur à se débarrasser d’un produit qui pourrait tout à fait continuer à fonctionner pour en acheter un nouveau.

       Depuis, ces techniques ont considérablement évolué, devenant de plus en plus pernicieuses et l’univers dans lequel on rencontre le plus de cas –parfois sidérants- d’obsolescence programmée est l’univers des nouvelles technologies.

       Ainsi, l’ordinateur que vous utilisez aujourd’hui a besoin d’une puissance 100 voire 1000 fois supérieure à celle d’il y a 10 ans. Et ce même si vous êtes loin de passer vos journées à jouer à des jeux au graphisme hyper sophistiqué ou à consulter de longues vidéos de petits chats … (...)

       (...) Autre astuce : l’hermétisme complet de certains matériels (type accumulateur d’iPhone moulé dans le plastique) qui assure l’irréparabilité totale du dit matériel. Dans cette même catégorie d’obsolescence « indirecte », on trouve l’arrêt pur et simple de la fabrication des pièces détachées ou accessoires associés au produit rendant de fait le produit rapidement hors d’usage : arrêt de production des chargeurs et batteries d’un modèle de téléphone portable, des cartouches d’encre d’un modèle imprimante.

       A propos des cartouches d’imprimante, on citera également le message que vous recevez pour vous indiquer qu’il est grand temps de remplacer votre cartouche : mais curieusement, si vous ignorez le message (ce qui est plus que conseillé), il y a fort à parier que vous pourrez encore imprimer plusieurs dizaines de pages.(...)


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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SI TU MANGES TA VIE
    FAIS-LE AVEC GOURMANDISE)


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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(54)
    pcc Benoît Barvin



    Argh, Barbara!

       Ce prénom, comme un tambour d’angoisse, résonne à mes oreilles martyrisées. Barbara... Quel épouvantable et voluptueux frisson fais-tu naître sur le fleuve de ma peau... 

       Je me souviens parfaitement de ta première apparition dans une de ces réunions mondaines où j’essayais de tuer un mal de vivre offert sur le plateau par un oncle d’Amérique qui m’avait soudainement légué son immense fortune. Les embarras que la supériorité « naturelle » de l’argent procure, dans le monde, m’avait lentement laissé pourrir le long de fêtes chatoyantes mais mornes où, derrière chaque visage, se dissimulaient les maquignonnages sordides de tous ceux qui voulaient apercevoir, dans mon regard bleu fatigué, le signe d’un intérêt quelconque envers une fille d’ambassadeur ou une aventurière à la petite semaine, désireuse d’abandonner une errance désespérée. 

       Ton apparition, Barbara ! Si je m’en rappelle… 

       Le temps était ce soir-là - effet du hasard ? - très lourd. L’air épais, annonciateur du déchaînement d’un futur orage, nous ployait comme des roseaux fébriles. Nous offrions le spectacle pitoyable de mondains ruisselants de sueur, comme le dernier des charretiers. Les rires sonnaient faux ; les éventails imitaient le vol frénétique de la colombe quand elle se sait menacée et toutes sortes de doigts tentaient discrètement d’écarter d’une peau poisseuse un col amidonné ou une cravate trop serrée. 

       Madame Davidson, notre hôtesse, d’ordinaire reine de ces réunions, n’arrivait pas à dissimuler son cou luisant de limace que surmontait un visage emplâtré de fard. Ses ordinaires admirateurs paissaient au loin, près des buffets tôt dégarnis, étanchant une soif inextinguible, sous le regard méprisant des serviteurs. 

       Aucun de nous n’était saoul ce soir-là. Nous pressentions qu’il devait se passer quelque chose au cours de la réunion et même le général R... ne nous avait pas assommé avec une de ses interminables histoires de guerre. Il se contentait d’observer, par-delà la majestueuse baie vitrée du grand salon, le ciel pansu et il marmonnait dans sa moustache en bataille. 

       Le roulement du tonnerre qui se rapprochait, à intervalles réguliers, ne dissipait aucunement notre morosité. Il n’augmentait pas non plus notre inquiétude. Nous attendions, tout simplement... 

       Soudain, alors qu’un gigantesque éclair déchirait le ciel, l’illuminant comme sous des photophores et révélant des masses de nuages enchifrenés, tu nous apparus.  Oh, certes, la baie ne s’ouvrit pas avec fracas. Il n’y eut pas non plus de courant d’air brutal. Seulement... 

       Seulement quelques secondes auparavant tu n’étais pas avec nous. Quelques secondes plus tard - après le flash anthropométrique sur l’intérieur du salon richement meublé, sur les visages tendus sous un effort apparent, dans une lumière bleutée du plus bel effet... Tu fus là. 

       Immédiatement un long murmure libérateur fit frissonner la foule des noceurs fatigués mais délivrés de leur attente. Ta silhouette était longue, fine, blanche, presque translucide. Cependant le reflet des bougies des chandeliers - qui parurent instantanément plus vives - peignit sur ton corps mille arabesques mutines et nous sentîmes le désir nous envahir. 

       Ton visage n’était qu’une vague tache dans l’océan d’une chevelure noir de corbeau. Tous tes gestes et mouvements - alors que tu t’avançais au centre de la pièce, sûre de ta beauté - paraissaient étranges, un peu compassés peut-être, comme si l’orage proche qui roulait toujours ses diatribes menaçantes t’empêchait d’être toi-même. Tu avais d’ailleurs un air malheureux, un peu traqué pendant que tu nous dévisageais, l'un après l'autre, avec une froide détermination. 

       "C’est une fée", s’exclama un de mes voisins. Déjà quelques rires libérateurs rompaient la solennité du moment. 

        Madame Davidson s’adressa à nous d’une voix chevrotante. Elle présenta « la belle inconnue », ainsi qu’elle te surnommait, et le charme fut rompu. Une fois nommé, l’inconnu a un visage, une identité. Il n’inquiète plus. 

       Notre hôtesse alla même jusqu’à t’embrasser doucement, ce qui éteignit certaines mauvaises langues qui affirmaient, en aparté et d’une voix mauvaise, que l’apparition allait lui « faire de l’ombre ». Des voix retentirent un peu partout, comme autant de claquements de fouets et, conjointement, l’orage parut - doucement, insensiblement - se calmer tout en s’éloignant. 

       Tu tournas légèrement la tête vers chacun de nous, nous transperçant de tes yeux délicatement bridés, la pupille étrangement brillante, comme excitée de voir tant de beau monde. Cette fois, Madame Davidson faisait les présentations dans les règles en te tenant délicatement par la main. Quand mon tour vint, tu me tendis la tienne, molle, avec la même lenteur majestueuse que celle que tu avais mise à nous dévisager. 

       Je pris cette espèce d’oiseau blanc, le calfeutrai une seconde dans ma main qui, à ce contact, frémit voluptueusement. Mais il n’y avait pas l’ombre d’un sourire sur ton visage aux lignes parfaites. Au contraire : Je crus apercevoir tes lèvres fines se retrousser dans une grimace un rien cruelle... Des lèvres cependant gorgées de sang, sensuelles qui s’entrouvrirent sur deux petites taches lumineuses dans le gouffre trop sombre de ta bouche. Bien vite, cependant, tu serras ces lèvres perfides et tu te retournas vers quelqu’un d’autre. 

       L’orage était à présent un vague grondement dans les montagnes. J’en conclus que ton apparition l’avait calmé. 

       Les conversations reprenaient et nous nous aperçûmes que les musiciens avaient recommencé la farandole lente interrompue lors de ton arrivée. Tous les hommes présents voulaient danser avec toi mais tu refusais doucement. Madame Davidson, métamorphosée, riait très fort et te parlait avec des mines gourmandes. Elle te regardait comme on admire une oeuvre d’art avec la secrète envie de l’effleurer, pour en recueillir la quintessence. 

       "Croyez-vous, mon cher, qu’elles se connaissent ? Notre hôtesse ne nous avait jamais parlé de cette… femme", me demanda le Comte de Warwick avec une pointe de jalousie dans la voix. 

       Il est vrai que cette soudaine complicité nous intriguait d’autant que Madame Davidson, d’ordinaire si maîtresse d’elle-même, se comportait, au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient, comme une collégienne en rupture de ban. Elle riait maintenant à gorge déployée, n’hésitait plus à se serrer contre toi... 

       Je ne savais pas encore pour quelles raisons, Barbara, mais j’ai moi aussi senti les mêmes rancoeurs à ton égard que le comte de Warwick. N’avais-je pas été, naguère, un des amants passionnés de notre hôtesse ? Devant mon mutisme le comte s’évanouit dans la foule, lui et sa haute taille bien prise dans des habits d’or et de pourpre. 

       Les danseurs évoluaient encore plus doucement sur les notes mélancoliques d’une valse de Chopin. La musique montait en crescendo. Je me rendis compte alors que le couple formé par mon ancienne maîtresse et toi, Barbara, n’inquiétait plus, n’intriguait plus, bref, qu’on vous oubliait peu à peu. 

       Du coin de l’oeil, près de la grande baie donnant sur le parc, je te surveillais. Vous étiez tellement assorties, si belles avec vos deux beautés complémentaires: Toi dans cette blancheur, ce corps délié sous des voiles pourtant de haut faiseur... Et notre hôtesse, « ma vieille maîtresse » comme l’avait nommée un jour, cruellement, le comte de Warwick, avec ses kilos en trop, sa chair mousseuse de rousse, dont les gestes d’ordinaires si pleins de sensualité, se révélaient en cette circonstance exubérants, comme ceux d’un enfant. 

       N’y tenant plus je vins près de vous. Je surpris un rire commun, au ralenti et un regard que vous échangeâtes, à la troublante chaleur... La morsure fut cruelle. "Ah, ce cher jeune homme", se moqua Madame Davidson. 

       A ma grande surprise je vis qu’elle était grise, ce qui ne lui était jamais arrivé auparavant. Son corsage paraissait légèrement souillé comme si elle y avait renversé, maladroitement, un peu de liqueur. Elle se retenait à toi, Barbara, qui semblait soudain loin, diaphane, évanescente. 

       Je fus cependant frappé de votre ressemblance commune. La pupille de Madame Davidson était aussi brillante que la tienne et quand elle avança une main bizarrement tremblante vers mon visage, une seconde j’eus l’illusion que c’était toi qui allait me toucher. 

       "Ce cher jeune homme" n’arrêtait-elle pas de susurrer d’une voix pâteuse. 

       Je ne sais ce qui se passa, à ce moment-là. Toi, Barbara, tu paraissais te diluer avec lenteur dans un brouillard doré. Je me retrouvai une coupe entre les doigts et l’odeur de Jasmin des parterres tout proches me pénétra. Les bruits de la fête me parvinrent au travers d’une ouate qui les estompait graduellement. 

       J’étais bien, un peu dans un rêve étrange, moelleux, lorsqu’une bouche surgit alors avec brutalité de cet orbe étincelant et des dents mordirent cruellement mon cou. Je poussai un cri - peut-être un hurlement - et laissai tomber mon verre qui se brisa au ralenti sur le sol. Abasourdi, je me frottai à l’endroit où les dents avaient mordu… et, d’un coup, je fus à terre. 

       Immédiatement on se pressa autour de moi. Le comte de Warwick me frictionna délicatement le front après qu’on m’eût allongé sur un sofa. Au bout d’un laps de temps indéfini, je me sentis un peu mieux. Cependant mes jambes me refusaient tout service. Des voix me parvenaient faiblement à travers le même brouillard cotonneux. J’entendis le mot « saignée ». Je réussis à faire un signe de dénégation faisant comprendre que j’avais simplement besoin de me reposer. Le comte, accompagné de quelques amis, s’empressa de me porter sur un lit de repos, dans une des chambres du premier étage. 

       Alors qu’on m’allongeait et que cet homme charmant m’épongeait de nouveau le front avec son mouchoir de baptiste, des cris, venus du salon, nous parvinrent. Peu après un invité s’engouffra dans la chambre. Il murmura quelques mots à l’oreille du comte. Comme il était surexcité, je pus saisir des bribes de phrases: « Excentricités... Mise nue... Gros scandale... Une véritable obscénité... Elle a besoin d’un docteur... » 

       J’avoue que sur l’instant j’ai cru qu’on parlait de toi, Barbara. Tu étais capable - je le savais déjà - de pareilles extravagances. Mais comme d’une main je pressais le bras du comte pour lui demander ce qui se passait, il se pencha vers moi et ses lèvres avouèrent avec réticence que Madame Davidson, complètement « partie », s’était livrée à une impudique exhibition et que le scandale était déjà effrayant. 

       "C’est à cause de cette femme, murmura-t-il, le regard dur. J’en suis sûr. Elle l’a ensorcelée. Mais on ne la retrouve plus... C’est comme si cette garce s’était évaporée... "

       Le comte tremblait en me révélant cette humiliante vérité. Je savais qu’il était un fidèle du lieu, ayant tout misé sur Madame Davidson et ses relations. Ces excentricités accomplies dans le Grand Monde pouvaient, à tout jamais, fermer les portes de son hôtel particulier à la Haute Société. La disgrâce de Madame Davidson, si elle était consommée, signifierait sans nul doute la sienne propre. 

       Le comte réussit finalement à se lever. Il me quitta sans un mot et s’éloigna comme on marche au supplice. En bas, les invités paraissaient s’en aller autant que j’en pouvais juger au brouhaha agacé qui me parvenait. 

       Je finis par m’endormir, saisi d’une grande langueur. 

    ***

       Je dus m’assoupir une bonne heure. J’étais toujours las, mon corps pesant des tonnes et cependant mes yeux s’ouvrirent, enregistrant une présence inconnue dans la chambre. La fête s’était achevée. Pas d’autre bruit dans l’immense demeure que des pleurs furtifs, quelque part. 

       Je restai immobile sur ma couche, m’efforçant de calmer les pulsions de mon coeur. Lentement j’y arrivai. A présent, je n’avais plus peur. Je savais QUI était là, à me guetter, dans l’ombre. 
     
       Quelque chose - un animal qui froissa l’air de son aile duveteuse - voleta vers mon cou, une caresse ondula sur mes joues... Ton souffle se mêla au mien. Une nouvelle fois la douleur fut vive mais plus fugace que lors de notre premier baiser. Le silence était maintenant total. Je subissais ton étreinte avec ferveur, n’osant ni bouger ni parler de peur de la rompre. 

       Tu es partie sans que je m’en rendisse compte. J’avais de nouveau tellement sommeil... 

       Dans une demi inconscience le bruit d’une dispute terrible arriva jusqu’à moi. Je crus reconnaître la voix implorante de Madame Davidson. Pauvre hôtesse d’un soir ! Son goût immodéré des plaisirs interdits venait de provoquer sa perte... 

       Un nouveau bruissement dans l’air moite... J’essayai de soulever mes paupières mais elles s’apparentaient maintenant à de lourdes portes de prison. Pris d’une soudaine angoisse qui me tordit le cœur, je m’écriai : 

       "Barbara, ne me laisse pas ! Ne t’en va pas... Je suis encore frais, mon cher amour, frais et dispos. Ma jeunesse... elle est à toi, Barbara !! Je te l’offre mon amour. Reviens ! "

       Tout fut inutile. Barbara était partie, si j’en croyais le grondement de l’orage qui, de nouveau, venait rouler ses tambours d’angoisse près de l’immense demeure. 

    La sorcière sanglante. 1964.

    ***

       Je me suis fait porter chez moi, au cours de la nuit, bien que mes membres refusassent de bouger. A présent, je suis allongé sur un divan, dans le fumoir de mon logis. Une lampe brûle doucement dans un coin de la pièce. Une odeur d’Ylang-Ylang flotte dans l’air sirupeux. Ma langueur est si douce... Depuis une semaine j’ai goûté nombre de boissons interdites ; j’ai respiré des senteurs orientales, commandées à mon valet réticent. 

       Tout cela pour toi, Barbara. 

       De temps à autres j’étends mes mains, fais bouger mes doigts pour en éprouver l’élasticité mais je n’éprouve aucune sensation. Les fragrances de l’Ylang-Ylang sont si fortes que, parfois, j’ai la sensation désagréable qu’elles enserrent mon front telles deux serres de rapace. Je suis à la fois léger et lourd. Léger dans ma tête, très cher amour... et si lourd, si effroyablement lourd dans ce corps qui ne peut plus se mouvoir, qui a la pesanteur de la pierre. 

       Depuis cette soirée où je t’ai rencontrée, chaque nuit ou presque, Barbara, tu viens à moi. Tes lèvres cherchent les miennes, s’entrouvrent pour me dispenser des baisers de feu. Je gémis de bonheur, Barbara, tu comprends n’est-ce pas ? 

       Pourtant, une seule frustration à cette félicité gâche cette attente fiévreuse. Pourquoi te refuses-tu à moi en pleine lumière, pourquoi ? Je sens ta présence fugace, ton souffle rapide et chaud contre mon poitrail. Peu à peu, l’idée même de soulever mes paupières s’effrange. Peut-être parce que je crains, en ouvrant les yeux, de me heurter à deux braises rougeoyantes, féroces, dardant sur moi une flamme de haine ? 

       Tu me veux à toi, tout entier, si vite... Je sais que tu chasses tes amants avec la rage que procure le besoin vital. Tu les désires, ces proies, solides, capables de s’abandonner à toi, de se donner sans autre contrepartie que ta présence insolente... et fugace. Madame Davidson était trop faible pour pouvoir te résister ne serait-ce qu’une heure. Tu l’as brisée comme on rompt une branche, par simple caprice... Mais je ne t’en veux pas. Cette pauvre femme n’était pas faite pour toi, MA Barbara... 

       Je suis, Moi, celui que tu attends depuis l’éternité. Je te donnerai ma vie pour te le prouver. Et peu importe ces voix qui me hurlent que je suis dément, que tu es la messagère de ma mort. Si c’est toi qui m’exonères, par ton souffle brûlant, de cette vie insipide, oh cher amour, je serai sauvé. 

       J’ai conscience de n’être qu’une étape dans ta longue vie ; sur ton chemin venu du fond des âges qu’un bref passage... Profites-en Barbara. Fais de moi ce que tu voudras, ce sera bien... 

       Barbara, ton souffle m’étreint de nouveau, tes lèvres soudain me gercent, le froid me submerge, un froid de glace, un froid qui... 

       Déjà ? Déjà... 

       Oh Barbara, pour l’amour de Dieu... Barbara… 

       Pourquoi éclates-tu de rire à ce nom ? Barbara, je t’en supplie, garde-moi encore un petit peu... Tout contre... 

       Barbara, tout contre... 

       Contre Toi... 

       Toi… 

    ***

    "Comment ça, je serais bigame?!
    Malheureuses... Je suis avant tout
    marié à Dieu, Notre Créateur!"

    Beatrice!
    W. Hennessy, from The witch of Prague, 
    by Francis Marion Crawford, New York, 1901.
    (Source: archive.org)


    ***

    "Ce ne sont que quelques fleurs qui...
    - C'est qu'une saleté de plante!
    - quelques fleurs qui sont le gage de...
    - Une saleté de plante, ch'te dis!"

    Karel Vitezslav Masek, The prophetess Libuse.

    (Leur réconciliation n'était pas pour tout de suite)

    ***

    "Comment ça, il m'aime à la folie...
    pas du tout?!
    C'est une caméra cachée, hein?"

    Winter is cold-hearted.

    ***

    "C'est qui qui va me donner ma pâtée, maintenant?
    Tu y as pensé, avant de faire le cacou dans cette
    bataille perdue? Pauvre type!"

    Briton Rivière 

    ***
    Blanche Baptiste (assistée de Jacques Damboise...)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (DONNE-TOI DU TEMPS)

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    "Le plagiat de Monsieur est avancé...
    Il est encore tout chaud..."



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    "Alors le loup se met à souffler sur 
    la maison en paille et...
    - C'est du banal copier-coller...
    Mais, bon, comme t'es vieux,
    je te pardonne. Continue..."

    Les-Invasions-barbares

    Un universitaire français 
    abuse du copier-coller
    Sciences et Avenir

       (...) Jean-Noël Darde est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 8. Il est l'auteur du blog : Archéologie du copier-coller.

       SeA : Nous vous avons soumis deux courts extraits du livre de Bernard Andrieu dans lequel nous avons découvert plusieurs plagiats. Quel est votre avis sur ces textes ?

       JND : Ces extraits sont en effet très brefs, mais il n’en reste pas moins que les lecteurs qui ont ces textes sous les yeux sont conduits à penser qu’ils ont été rédigés par l’auteur de l’ouvrage. Ceci, alors que ces phrases paraissent bien empruntées à des textes mis en ligne sur Internet à des dates antérieures à l’édition du livre. On peut donc parler de plagiats, et de plagiats presque au mot pour mot, c’est-à-dire de plagiats serviles. S’ils restent seuls, on parlera de plagiat à dose homéopathique. Mais ils peuvent être aussi des indices qui conduisent à la découverte d’autres cas analogues.

       Même à dose homéopathique, le plagiat reste choquant (nous avons un terme moins élégant...) de la part d’un Professeur d’université. Je note que dès que le plagiat est évoqué à l’Université, il s’agit toujours des « copier-coller » des étudiants. Mais les enseignants-chercheurs sont tout autant concernés. C’est par exemple le cas dans ma propre université, comme je l’explique sur mon blog (Paris 8, Procès et Plagiats).

       SeA : Comment les universités réagissent à ce phénomène ?

       JND : De manière générale, elles réagissent très mal. Elles condamnent unanimement le plagiat mais presque exclusivement celui des étudiants et font généralement mine d’ignorer celui de leurs enseignants-chercheurs. À quelques exceptions près toutefois. Par exemple, l’université de Nantes, qui a été touchée par le plagiat, a pris l’initiative de rédiger un document mettant en garde aussi bien les étudiants que les enseignants-chercheurs. En France, une minorité d’universités ont cette démarche. Maintenant, des déclarations de principe affichées aux actes… Il faut voir cas par cas comment les déclarations, aussi pieuses soient-elles, se traduisent dans les faits concrets de plagiat.

       SeA : Ce qui n’est pas le cas d’Angers en la matière ?

       JND : En termes de déontologie et d’éthique, on peut dire que l’Université d’Angers est à réaction lente. C’est même un cas singulier puisqu’elle se refuse depuis plus de dix ans à annuler une thèse d’un plagiaire qui a pourtant été lourdement condamné en première instance et en appel, condamnation confirmée en 2010 par la Cour de cassation. Le même plagiaire avait soutenu une thèse plagiaire de Santé publique à la faculté de médecine d’Angers et une autre thèse plagiaire à l’Institut d’Éthique (sic) de l’Université Lille 2.

       Plus de deux-cent pages d’une thèse plagiée avait été servilement pillées. Après avoir fait l’autruche plus de dix ans, Lille 2 a annulé « sa » thèse-plagiat en 2012. Mais à Angers, toujours rien ! Le dossier est pourtant depuis plus d’un an entre les mains de la Section disciplinaire, émanation du Conseil d’administration présidé par le Président de l’université. Les membres de la Section disciplinaire se sont profondément endormis sur ce dossier, malgré les interventions de Daniel Tricot, Président de l’association française des docteurs en droit et président honoraire d’une chambre de la Cour de cassation, soucieux de la qualité des thèses soutenues en Droit… Le plus cocasse, est que cette thèse litigieuse avait pour sujet… l’éthique !

       On en apprendra un peu plus sur ce cas de plagiat angevin dans les deux articles Trop d’éthique tue l’éthique [1] et [2].



    %%%

    "Hummm... Toute cette chair virile...
    - Ne pas me laisser distraire...
    Rester concentré..."



    %%%

    "Moi, pour devenir champion,
    je me vide... de mes vêtements.
    J'irai plus vite comme ça"

    Champion-Studios-vintage-beefcake-

    Devenir champion, 
    c’est dans la tête
    Nick Bascom 

       (...) Généralement, les grands athlètes sont vénérés pour leurs prouesses physiques, pas pour leur intelligence. Pourtant, de récentes recherches montrent que le cerveau joue un rôle fondamental dans le sport de haut niveau. Que ce soit sur un court de tennis, un terrain de foot ou une piste d’athlétisme, le corps dépend du cerveau pour se diriger. Mais, comme cet organe très complexe a aussi d’autres fonctions, il a des difficultés à se concentrer sur cette tâche en particulier. 

       Selon John Milton, neuroscientifique aux Claremont Colleges, en Californie, à l’instar des champions d’échecs ou des musiciens virtuoses, les grands athlètes savent activer uniquement la partie du cerveau dont ils ont besoin. “Chez les professionnels, le cerveau est dans son ensemble nettement moins activé, explique-t-il, par contre, certaines connexions sont renforcées.” Autrement dit, les spécialistes n’utilisent que les régions précises du cerveau qui les aident à améliorer leurs performances, sans se laisser submerger par des informations superflues. 

       En analysant les mécanismes du cerveau qui permettent d’exceller en sport, les scientifiques pensent pouvoir améliorer les techniques d’entraînement et les performances des athlètes. En utilisant l’imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle pour observer le flux sanguin cérébral, John Milton et ses collègues ont identifié les zones liées aux capacités motrices de certains sportifs de haut niveau : le lobule pariétal supérieur et les aires prémotrices. Ces régions, deux des centres moteurs du cerveau, dirigent le corps vers un point précis et contrôlent les mouvements complexes. 

       En 2007, Milton et ses collègues publient dans la revue spécialisée NeuroImage les scanners des cerveaux de joueurs de golf professionnels sur le point de frapper la balle : ces deux régions apparaissent très actives. A contrario, l’étude révèle que l’activité du cerveau d’un golfeur débutant qui se prépare pour un swing se disperse davantage. De telles différences d’activité du cerveau montrent que tous les joueurs n’ont pas les mêmes préoccupations. “Les novices pensent à toutes sortes de choses : le vent, la pluie, le sable, explique Milton, alors que le golfeur professionnel frappe juste la balle.

       Quelques chanceux sont dotés génétiquement de cet avantage, mais n’importe qui peut s’entraîner pour l’obtenir. S’entraîner, ce n’est pas seulement façonner sa musculature pour dominer son adversaire, c’est aussi apprendre à faire travailler ses fibres nerveuses et musculaires ensemble pour perfectionner ses mouvements. Selon les scientifiques, les cellules du cerveau appelées neurones miroirs pourraient être ici d’une grande aide.Quand un être humain regarde un autre être humain faire quelque chose, les neurones qui seraient stimulés s’il effectuait lui-même ces gestes sont activés. (...)
    Lire sur:

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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TON ACTION N'EST NI BONNE
    NI MAUVAISE, ELLE EST ACTION)

    µµµ

    "P'tain... Tu vas la cracher, ta valda,
    oui?
    s... d'instrument 
    de zizique de mes deux!"
    photo by Henri Dauman

    µµµ

    "Je vois... Une cigale qui vient voler 
    dans le garde à manger d'une fourmi..."


    Société : 
    la délation passe au numérique
    Le Devoir 
    Fabien Deglise

       (...) Les dérives totalitaires induites par les univers numériques, c’est un peu ça : en France, un groupe proche de l’extrême droite et des idéaux du Front national de Marine Le Pen vient de lancer une application qui permet de dénoncer et de géolocaliser les infractions et les incivilités qui nous entourent.

        Baptisée “Observer la loi”, l’application pour iPhone est disponible depuis le 3 octobre dernier dans le magasin en ligne d’Apple. Et, paradoxalement, elle a plutôt tendance à faire régresser le progrès. 

       C’est un site Internet [Enquête & débat] cultivant les idées conservatrices et le radicalisme prenant racine parfois à droite qui est derrière cette application, présentée comme un outil permettant aux citoyens de se transformer en“journalistes d’enquête” pour un meilleur fonctionnement de la société. Oui, oui, ça ne s’invente pas ! 

       Et comment ça marche ? “Observer la loi” propose aux “honnêtes gens” de dénoncer, simplement en dégainant leur iPhone, les comportements jugés asociaux et surtout irrespectueux de quelques lois adoptées par la République française. Il est question ici de pointer d’un doigt réprobateur et dématérialisé les fumeurs qui en grillent une petite en douce dans des espaces interdits, les automobilistes qui ne respectent pas le code de la route ou les règles de stationnement, les voisins qui font du tapage nocturne ou encore les femmes portant le voile intégral dans des lieux publics. 

       Cette délation en format numérique, qui démontre facilement que la modernité peut être odieuse, s’accompagne d’un système de cartographie et de géolocalisation de tous ces “crimes” afin d’en informer tout le monde et plus particulièrement les internautes situés dans la zone géographique proche du délateur. Heureusement, l’application n’est pas disponible au Canada. Pour le moment, du moins.(...)

    µµµ

    "Il est où, le ballon?"

    NASA. AS16-113-18342

    µµµ

    "T'attends quoi?
    - Un footeux...
    - Ouah! Il va gagner un max de fric...
    - Oui, ça compensera un peu sa c..."


    L'argent et l'étique dans le sport
    2ccr

       (...) (I)l est certain que depuis quelques années, le sport est engagé sur une bien mauvaise pente. Fric et sport font un concubinage épouvantable. Le sport peut être un vecteur de socialisation, mais, à partir du moment où on érige une statue « du coup de boule » de Zizou, le problème se pose : comment retrouver des valeurs éthiques dans le sport professionnel ? (en l'éradiquant?)

       Le sport est également un instrument politique. A ce titre, il génère des valeurs qui encensent un modèle fondé sur le principe de rendement, de hiérarchie et de compétition. Le sport fait partie intégrante de la stratégie de développement capitalistique à travers les multinationales privées qui l’organisent tels que la FIFA, l’UEFA et le CIO. Pour l’Euro 2016, une enveloppe d’ 1,7 milliards d’euros a été débloquée pour la rénovation des stades, car pour que puisse ce dérouler « le spectacle » il faut que les investissements public le permettent, par contre la majeur partie des bénéfices sera privé.

       L’introduction des sites de paris autorisée par le gouvernement Sarkozy a ouvert la porte aux magouilles, aux mafias et aux arrangements douteux. Malgré leurs salaires exorbitants, ou des contrats publicitaires substantiels, l’argent appelle l’argent, et la tentation de faire encore plus de pognon est pour certain trop fort. L’argent facile n’a pas de conscience !

       Et que penser de ce système de vente et d’achat des joueurs ? Ne serait-il pas possible de faire signer des contrats de deux, trois ou cinq ans, avec une obligation de les respecter, aussi bien par le club que par le joueur, jusqu’à la date d’échéance ? Au terme du contrat le joueur et le club seraient libres soit de le renouveler soit de se séparer, il n’y aurait plus de raison d’acheter et de vendre. Les joueurs ont des carrières courtes, ok, mais ne serait-il pas possible dans chaque sport de fixer un revenu maximum à 10 000 ou 15 000 euros par mois par exemple ? Ce ne serait plus l’argent qui attirerait le joueur dans un club, mais uniquement le défit sportif. (qui les intéresse au plus haut point, nous en sommes sûrs...)

       Et tout ce fric, il provient d’où ? Y-aurait-il de l’argent pas très propre ? Peut-on parler de respect des droits de l’homme, et accepter des investisseurs de pays qui ne les respectent pas? (Qatar? Arabie Saoudite?) Peut-on permettre à des marques qui délocalisent et font travailler des salariés à l’autre bout de la planète dans des conditions déplorables de se faire de la pub dans des stades payés par nos impôts ? (Heu... Il faut répondre?) (...)

    Lire sur:


    µµµ
    Benoît Barvin (et Jacques Damboise)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L’AMITIÉ EST UN MET RARE ET PRÉCIEUX.
    GOÛTE-LE AVEC MESURE)

    ***

    "Pas besoin de courir...
    De toute façon, avec 4500 puits de gaz de schiste,
    hein?"


    ***
    (Pour chaque vote positif pour le gaz de schiste,
    on offrait un masque ultra-moderne)


    Gaz de schiste 
    contre antilope d’Amérique
    Pacific Standard 
    Bruce Dorminey 

       (...) La petite ville de Wamsutter, dans le Wyoming, est située au sud-est de gisements de gaz naturel qui sont parmi les plus vastes au monde. Pourtant, si la population a quadruplé depuis 2009, la commune n’est guère plus qu’une halte poussiéreuse au bord de l’autoroute 80. La multiplication du nombre des camions empruntant cet échangeur isolé atteste le boom énergétique, avec pour conséquence la destruction de l’habitat de l’antilope d’Amérique.

       Autrefois, cette espèce était omniprésente dans les Grandes Plaines et les hauts plateaux désertiques de l’Ouest américain. Les antilopes, qui mesurent 90 centimètres au garrot et pèsent moins de 56 kg, peuvent atteindre des vitesses de 95 à 110 kilomètres à l’heure. Pour éviter leurs prédateurs et trouver de la nourriture en hiver, elles parcourent les terres sur des centaines de kilomètres. Or, en raison de l’exploitation du gaz naturel dans l’ouest du Wyoming, elles ont de moins en moins d’espace pour galoper. Dans l’ensemble, les comtés concernés, comme ceux de Sweetwater ou de Sublette, s’étendent sur environ 25 000 km2 et relèvent de la responsabilité du Bureau of Land Management, chargé de la gestion des terrains publics.

       Selon une étude réalisée par la Wildlife Conservation Society (WCS) et publiée dans la revue Biological Conservation, il existe un lien de causalité entre l’exploitation intensive des deux plus grands champs américains de gaz naturel et l’abandon de cette région par les antilopes. Ces gisements, Pinedale Anticline et Jonah, sont situés dans le sud de l’écosystème du Grand Yellowstone, au cœur des plaines où vivent les antilopes en hiver.

       Jadis, des dizaines de millions d’antilopes parcouraient les terres d’Amérique du Nord. Il en reste 700 000 aujourd’hui, dont la moitié dans le Wyoming. (...)

       (...) L’hiver, les bêtes ont besoin de grandes étendues peu enneigées pour trouver l’armoise dont elles se nourrissent. Elles sillonnent le désert en fonction des chutes de neige et de la direction du vent et vont parfois jusqu’à la ville de Green River (Wyoming), à 300 kilomètres au sud de la région de Grand Teton.“En raison de la présence humaine, des routes, des projets immobiliers, des clôtures et du bétail, la libre circulation des antilopes se retrouve extrêmement entravée”, explique Jackie Skaggs, responsable des affaires publiques pour le parc national de Grand Teton. Les chercheurs ont remarqué depuis longtemps que les sites d’extraction par fracturation hydraulique interfèrent avec les routes migratoires des antilopes, qui empruntent ces chemins depuis six mille cinq cents ans

       Dans le cadre de l’étude menée par la WCS, les allées et venues de 125 antilopes femelles ont été observées pendant cinq ans grâce à des puces GPS. Pendant cette période, l’exploitation du gaz naturel dans le bassin supérieur de la Green River a contraint les antilopes à abandonner près de 82 % de leurs meilleurs pâturages d’hiver, selon Jon Beckmann, qui travaille pour le programme Amérique du Nord de la WCS et qui a dirigé l’étude.“En termes de mortalité ou de reproduction, nous n’avons pas remarqué de changements dus aux gisements de gaz”, précise Renee Seidler, biologiste de terrain à la WCS. “En revanche, c’est le début des problèmes pour les antilopes et leurs quartiers d’hiver.” Les bêtes pourraient sûrement s’adapter si les champs de gaz ne bougeaient pas, ajoute Renee Seidler, mais ceux-ci sont en expansion. “Tout a commencé avec 45 puits installés dans le champ de Jonah. Maintenant, il y en a 4 500”, indique Linda Baker, directrice de l’Upper Green River Alliance, basée à Pinedale (Wyoming). 
    Lire l'article sur:

    ***

    " A TAAABLE!
    - P'taing! 
    ON ARRIVE!!!"

    CAN OPENER!!
    (8823dsnから)

    ***

    (Ce grand chef n'apprécia pas l'hommage 
    que lui fit un de ses clients)


    Images culinaires 
    de restaurants étoilés
     Angrymum

       (...) C’est reparti, il nous font encore le coup du Copyright. Les grands cuisiniers, les maîtres de l’art culinaire, interdisent nos photos souvenirs dans leurs sublimes restaurants étoilés. Motifs invoqués, l’espionnage industriel, le vol, le pillage de leurs grandes idées… Alors, si c’est Michelin ou Gault et Millau, pas de problème, les flashs peuvent crépiter. Mais si le touriste lambda, ou Angry Mum avec sa grand-mère qui fête une belle occasion, alors là, NON ! Plus jamais de photos de cuisine…

       Certains auraient même ajouté à leur carte, un interdit de photographier. Comme devant la Joconde… Pour qui ils se prennent quand-même! A quand les salles de restauration noires, sans lumière avec dégustation à l’aveugle pour tous… Petits plats et grande cuisine, sans image.(...)

       Ces grands chefs n’auraient pas un peu peur de l’évaluation populaire…
       Je m’explique. Bon, il est vrai que le signe envoyé par une photo moche, loupée sur un vieux smartphone à la bougie du centre de table, c’est pas sûr que ça leur fasse de la pub. Parfois, les photos prises pour vanter les mérites d’un plat ne donnent vraiment pas faim. Les restaurateurs ont-ils des raisons d’avoir peur…Mais cette image de leur cuisine, leur savoir-faire est peut-être le dernier de leurs soucis. Ce qui compte vraiment, c’est ce à quoi va servir cette image et qui va la voir. (...)

       (...) Si vous avez un portable et que vous vivez en 2012, il ne vous a pas échappé que nos habitudes de vivre ensemble et de RDV au restaurant ont bien changé. Un peu comme chez ma grand-mère quand j’étais petite, dès qu’un cousin lointain arrivait ou une cousine porteuse de bonnes nouvelles, on sortait la jolie vaisselle, les beaux plats, la fameuse recette et on se photographiait tous ensemble autour de la table.
       Mes amis japonais m’avaient déjà un peu réconcilié avec ces pratiques que je jugeais alors très prolo.
       Et bien, le salut est venu des bobos. Ces derniers sont devenus tellement décalés qu’ils font comme chez ma Grand-mère. Avant un repas, on photographie le repas ! Mais plus les convives… Comme quoi, uniquement ce qui est important ou éphémère, chacun verra selon sa dose de pessimisme et d’optimisme dans le genre humain, prend le premier plan.(...)
    Lire sur:


    ***
    Benoît Barvin

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