• "Pour calmer les chiens bruyants, on faisait appel à l'Ogre, toujours de bon conseil". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

    ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (SI TU MANGES TA VIE
    FAIS-LE AVEC GOURMANDISE)


    ***

    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(54)
    pcc Benoît Barvin



    Argh, Barbara!

       Ce prénom, comme un tambour d’angoisse, résonne à mes oreilles martyrisées. Barbara... Quel épouvantable et voluptueux frisson fais-tu naître sur le fleuve de ma peau... 

       Je me souviens parfaitement de ta première apparition dans une de ces réunions mondaines où j’essayais de tuer un mal de vivre offert sur le plateau par un oncle d’Amérique qui m’avait soudainement légué son immense fortune. Les embarras que la supériorité « naturelle » de l’argent procure, dans le monde, m’avait lentement laissé pourrir le long de fêtes chatoyantes mais mornes où, derrière chaque visage, se dissimulaient les maquignonnages sordides de tous ceux qui voulaient apercevoir, dans mon regard bleu fatigué, le signe d’un intérêt quelconque envers une fille d’ambassadeur ou une aventurière à la petite semaine, désireuse d’abandonner une errance désespérée. 

       Ton apparition, Barbara ! Si je m’en rappelle… 

       Le temps était ce soir-là - effet du hasard ? - très lourd. L’air épais, annonciateur du déchaînement d’un futur orage, nous ployait comme des roseaux fébriles. Nous offrions le spectacle pitoyable de mondains ruisselants de sueur, comme le dernier des charretiers. Les rires sonnaient faux ; les éventails imitaient le vol frénétique de la colombe quand elle se sait menacée et toutes sortes de doigts tentaient discrètement d’écarter d’une peau poisseuse un col amidonné ou une cravate trop serrée. 

       Madame Davidson, notre hôtesse, d’ordinaire reine de ces réunions, n’arrivait pas à dissimuler son cou luisant de limace que surmontait un visage emplâtré de fard. Ses ordinaires admirateurs paissaient au loin, près des buffets tôt dégarnis, étanchant une soif inextinguible, sous le regard méprisant des serviteurs. 

       Aucun de nous n’était saoul ce soir-là. Nous pressentions qu’il devait se passer quelque chose au cours de la réunion et même le général R... ne nous avait pas assommé avec une de ses interminables histoires de guerre. Il se contentait d’observer, par-delà la majestueuse baie vitrée du grand salon, le ciel pansu et il marmonnait dans sa moustache en bataille. 

       Le roulement du tonnerre qui se rapprochait, à intervalles réguliers, ne dissipait aucunement notre morosité. Il n’augmentait pas non plus notre inquiétude. Nous attendions, tout simplement... 

       Soudain, alors qu’un gigantesque éclair déchirait le ciel, l’illuminant comme sous des photophores et révélant des masses de nuages enchifrenés, tu nous apparus.  Oh, certes, la baie ne s’ouvrit pas avec fracas. Il n’y eut pas non plus de courant d’air brutal. Seulement... 

       Seulement quelques secondes auparavant tu n’étais pas avec nous. Quelques secondes plus tard - après le flash anthropométrique sur l’intérieur du salon richement meublé, sur les visages tendus sous un effort apparent, dans une lumière bleutée du plus bel effet... Tu fus là. 

       Immédiatement un long murmure libérateur fit frissonner la foule des noceurs fatigués mais délivrés de leur attente. Ta silhouette était longue, fine, blanche, presque translucide. Cependant le reflet des bougies des chandeliers - qui parurent instantanément plus vives - peignit sur ton corps mille arabesques mutines et nous sentîmes le désir nous envahir. 

       Ton visage n’était qu’une vague tache dans l’océan d’une chevelure noir de corbeau. Tous tes gestes et mouvements - alors que tu t’avançais au centre de la pièce, sûre de ta beauté - paraissaient étranges, un peu compassés peut-être, comme si l’orage proche qui roulait toujours ses diatribes menaçantes t’empêchait d’être toi-même. Tu avais d’ailleurs un air malheureux, un peu traqué pendant que tu nous dévisageais, l'un après l'autre, avec une froide détermination. 

       "C’est une fée", s’exclama un de mes voisins. Déjà quelques rires libérateurs rompaient la solennité du moment. 

        Madame Davidson s’adressa à nous d’une voix chevrotante. Elle présenta « la belle inconnue », ainsi qu’elle te surnommait, et le charme fut rompu. Une fois nommé, l’inconnu a un visage, une identité. Il n’inquiète plus. 

       Notre hôtesse alla même jusqu’à t’embrasser doucement, ce qui éteignit certaines mauvaises langues qui affirmaient, en aparté et d’une voix mauvaise, que l’apparition allait lui « faire de l’ombre ». Des voix retentirent un peu partout, comme autant de claquements de fouets et, conjointement, l’orage parut - doucement, insensiblement - se calmer tout en s’éloignant. 

       Tu tournas légèrement la tête vers chacun de nous, nous transperçant de tes yeux délicatement bridés, la pupille étrangement brillante, comme excitée de voir tant de beau monde. Cette fois, Madame Davidson faisait les présentations dans les règles en te tenant délicatement par la main. Quand mon tour vint, tu me tendis la tienne, molle, avec la même lenteur majestueuse que celle que tu avais mise à nous dévisager. 

       Je pris cette espèce d’oiseau blanc, le calfeutrai une seconde dans ma main qui, à ce contact, frémit voluptueusement. Mais il n’y avait pas l’ombre d’un sourire sur ton visage aux lignes parfaites. Au contraire : Je crus apercevoir tes lèvres fines se retrousser dans une grimace un rien cruelle... Des lèvres cependant gorgées de sang, sensuelles qui s’entrouvrirent sur deux petites taches lumineuses dans le gouffre trop sombre de ta bouche. Bien vite, cependant, tu serras ces lèvres perfides et tu te retournas vers quelqu’un d’autre. 

       L’orage était à présent un vague grondement dans les montagnes. J’en conclus que ton apparition l’avait calmé. 

       Les conversations reprenaient et nous nous aperçûmes que les musiciens avaient recommencé la farandole lente interrompue lors de ton arrivée. Tous les hommes présents voulaient danser avec toi mais tu refusais doucement. Madame Davidson, métamorphosée, riait très fort et te parlait avec des mines gourmandes. Elle te regardait comme on admire une oeuvre d’art avec la secrète envie de l’effleurer, pour en recueillir la quintessence. 

       "Croyez-vous, mon cher, qu’elles se connaissent ? Notre hôtesse ne nous avait jamais parlé de cette… femme", me demanda le Comte de Warwick avec une pointe de jalousie dans la voix. 

       Il est vrai que cette soudaine complicité nous intriguait d’autant que Madame Davidson, d’ordinaire si maîtresse d’elle-même, se comportait, au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient, comme une collégienne en rupture de ban. Elle riait maintenant à gorge déployée, n’hésitait plus à se serrer contre toi... 

       Je ne savais pas encore pour quelles raisons, Barbara, mais j’ai moi aussi senti les mêmes rancoeurs à ton égard que le comte de Warwick. N’avais-je pas été, naguère, un des amants passionnés de notre hôtesse ? Devant mon mutisme le comte s’évanouit dans la foule, lui et sa haute taille bien prise dans des habits d’or et de pourpre. 

       Les danseurs évoluaient encore plus doucement sur les notes mélancoliques d’une valse de Chopin. La musique montait en crescendo. Je me rendis compte alors que le couple formé par mon ancienne maîtresse et toi, Barbara, n’inquiétait plus, n’intriguait plus, bref, qu’on vous oubliait peu à peu. 

       Du coin de l’oeil, près de la grande baie donnant sur le parc, je te surveillais. Vous étiez tellement assorties, si belles avec vos deux beautés complémentaires: Toi dans cette blancheur, ce corps délié sous des voiles pourtant de haut faiseur... Et notre hôtesse, « ma vieille maîtresse » comme l’avait nommée un jour, cruellement, le comte de Warwick, avec ses kilos en trop, sa chair mousseuse de rousse, dont les gestes d’ordinaires si pleins de sensualité, se révélaient en cette circonstance exubérants, comme ceux d’un enfant. 

       N’y tenant plus je vins près de vous. Je surpris un rire commun, au ralenti et un regard que vous échangeâtes, à la troublante chaleur... La morsure fut cruelle. "Ah, ce cher jeune homme", se moqua Madame Davidson. 

       A ma grande surprise je vis qu’elle était grise, ce qui ne lui était jamais arrivé auparavant. Son corsage paraissait légèrement souillé comme si elle y avait renversé, maladroitement, un peu de liqueur. Elle se retenait à toi, Barbara, qui semblait soudain loin, diaphane, évanescente. 

       Je fus cependant frappé de votre ressemblance commune. La pupille de Madame Davidson était aussi brillante que la tienne et quand elle avança une main bizarrement tremblante vers mon visage, une seconde j’eus l’illusion que c’était toi qui allait me toucher. 

       "Ce cher jeune homme" n’arrêtait-elle pas de susurrer d’une voix pâteuse. 

       Je ne sais ce qui se passa, à ce moment-là. Toi, Barbara, tu paraissais te diluer avec lenteur dans un brouillard doré. Je me retrouvai une coupe entre les doigts et l’odeur de Jasmin des parterres tout proches me pénétra. Les bruits de la fête me parvinrent au travers d’une ouate qui les estompait graduellement. 

       J’étais bien, un peu dans un rêve étrange, moelleux, lorsqu’une bouche surgit alors avec brutalité de cet orbe étincelant et des dents mordirent cruellement mon cou. Je poussai un cri - peut-être un hurlement - et laissai tomber mon verre qui se brisa au ralenti sur le sol. Abasourdi, je me frottai à l’endroit où les dents avaient mordu… et, d’un coup, je fus à terre. 

       Immédiatement on se pressa autour de moi. Le comte de Warwick me frictionna délicatement le front après qu’on m’eût allongé sur un sofa. Au bout d’un laps de temps indéfini, je me sentis un peu mieux. Cependant mes jambes me refusaient tout service. Des voix me parvenaient faiblement à travers le même brouillard cotonneux. J’entendis le mot « saignée ». Je réussis à faire un signe de dénégation faisant comprendre que j’avais simplement besoin de me reposer. Le comte, accompagné de quelques amis, s’empressa de me porter sur un lit de repos, dans une des chambres du premier étage. 

       Alors qu’on m’allongeait et que cet homme charmant m’épongeait de nouveau le front avec son mouchoir de baptiste, des cris, venus du salon, nous parvinrent. Peu après un invité s’engouffra dans la chambre. Il murmura quelques mots à l’oreille du comte. Comme il était surexcité, je pus saisir des bribes de phrases: « Excentricités... Mise nue... Gros scandale... Une véritable obscénité... Elle a besoin d’un docteur... » 

       J’avoue que sur l’instant j’ai cru qu’on parlait de toi, Barbara. Tu étais capable - je le savais déjà - de pareilles extravagances. Mais comme d’une main je pressais le bras du comte pour lui demander ce qui se passait, il se pencha vers moi et ses lèvres avouèrent avec réticence que Madame Davidson, complètement « partie », s’était livrée à une impudique exhibition et que le scandale était déjà effrayant. 

       "C’est à cause de cette femme, murmura-t-il, le regard dur. J’en suis sûr. Elle l’a ensorcelée. Mais on ne la retrouve plus... C’est comme si cette garce s’était évaporée... "

       Le comte tremblait en me révélant cette humiliante vérité. Je savais qu’il était un fidèle du lieu, ayant tout misé sur Madame Davidson et ses relations. Ces excentricités accomplies dans le Grand Monde pouvaient, à tout jamais, fermer les portes de son hôtel particulier à la Haute Société. La disgrâce de Madame Davidson, si elle était consommée, signifierait sans nul doute la sienne propre. 

       Le comte réussit finalement à se lever. Il me quitta sans un mot et s’éloigna comme on marche au supplice. En bas, les invités paraissaient s’en aller autant que j’en pouvais juger au brouhaha agacé qui me parvenait. 

       Je finis par m’endormir, saisi d’une grande langueur. 

    ***

       Je dus m’assoupir une bonne heure. J’étais toujours las, mon corps pesant des tonnes et cependant mes yeux s’ouvrirent, enregistrant une présence inconnue dans la chambre. La fête s’était achevée. Pas d’autre bruit dans l’immense demeure que des pleurs furtifs, quelque part. 

       Je restai immobile sur ma couche, m’efforçant de calmer les pulsions de mon coeur. Lentement j’y arrivai. A présent, je n’avais plus peur. Je savais QUI était là, à me guetter, dans l’ombre. 
     
       Quelque chose - un animal qui froissa l’air de son aile duveteuse - voleta vers mon cou, une caresse ondula sur mes joues... Ton souffle se mêla au mien. Une nouvelle fois la douleur fut vive mais plus fugace que lors de notre premier baiser. Le silence était maintenant total. Je subissais ton étreinte avec ferveur, n’osant ni bouger ni parler de peur de la rompre. 

       Tu es partie sans que je m’en rendisse compte. J’avais de nouveau tellement sommeil... 

       Dans une demi inconscience le bruit d’une dispute terrible arriva jusqu’à moi. Je crus reconnaître la voix implorante de Madame Davidson. Pauvre hôtesse d’un soir ! Son goût immodéré des plaisirs interdits venait de provoquer sa perte... 

       Un nouveau bruissement dans l’air moite... J’essayai de soulever mes paupières mais elles s’apparentaient maintenant à de lourdes portes de prison. Pris d’une soudaine angoisse qui me tordit le cœur, je m’écriai : 

       "Barbara, ne me laisse pas ! Ne t’en va pas... Je suis encore frais, mon cher amour, frais et dispos. Ma jeunesse... elle est à toi, Barbara !! Je te l’offre mon amour. Reviens ! "

       Tout fut inutile. Barbara était partie, si j’en croyais le grondement de l’orage qui, de nouveau, venait rouler ses tambours d’angoisse près de l’immense demeure. 

    La sorcière sanglante. 1964.

    ***

       Je me suis fait porter chez moi, au cours de la nuit, bien que mes membres refusassent de bouger. A présent, je suis allongé sur un divan, dans le fumoir de mon logis. Une lampe brûle doucement dans un coin de la pièce. Une odeur d’Ylang-Ylang flotte dans l’air sirupeux. Ma langueur est si douce... Depuis une semaine j’ai goûté nombre de boissons interdites ; j’ai respiré des senteurs orientales, commandées à mon valet réticent. 

       Tout cela pour toi, Barbara. 

       De temps à autres j’étends mes mains, fais bouger mes doigts pour en éprouver l’élasticité mais je n’éprouve aucune sensation. Les fragrances de l’Ylang-Ylang sont si fortes que, parfois, j’ai la sensation désagréable qu’elles enserrent mon front telles deux serres de rapace. Je suis à la fois léger et lourd. Léger dans ma tête, très cher amour... et si lourd, si effroyablement lourd dans ce corps qui ne peut plus se mouvoir, qui a la pesanteur de la pierre. 

       Depuis cette soirée où je t’ai rencontrée, chaque nuit ou presque, Barbara, tu viens à moi. Tes lèvres cherchent les miennes, s’entrouvrent pour me dispenser des baisers de feu. Je gémis de bonheur, Barbara, tu comprends n’est-ce pas ? 

       Pourtant, une seule frustration à cette félicité gâche cette attente fiévreuse. Pourquoi te refuses-tu à moi en pleine lumière, pourquoi ? Je sens ta présence fugace, ton souffle rapide et chaud contre mon poitrail. Peu à peu, l’idée même de soulever mes paupières s’effrange. Peut-être parce que je crains, en ouvrant les yeux, de me heurter à deux braises rougeoyantes, féroces, dardant sur moi une flamme de haine ? 

       Tu me veux à toi, tout entier, si vite... Je sais que tu chasses tes amants avec la rage que procure le besoin vital. Tu les désires, ces proies, solides, capables de s’abandonner à toi, de se donner sans autre contrepartie que ta présence insolente... et fugace. Madame Davidson était trop faible pour pouvoir te résister ne serait-ce qu’une heure. Tu l’as brisée comme on rompt une branche, par simple caprice... Mais je ne t’en veux pas. Cette pauvre femme n’était pas faite pour toi, MA Barbara... 

       Je suis, Moi, celui que tu attends depuis l’éternité. Je te donnerai ma vie pour te le prouver. Et peu importe ces voix qui me hurlent que je suis dément, que tu es la messagère de ma mort. Si c’est toi qui m’exonères, par ton souffle brûlant, de cette vie insipide, oh cher amour, je serai sauvé. 

       J’ai conscience de n’être qu’une étape dans ta longue vie ; sur ton chemin venu du fond des âges qu’un bref passage... Profites-en Barbara. Fais de moi ce que tu voudras, ce sera bien... 

       Barbara, ton souffle m’étreint de nouveau, tes lèvres soudain me gercent, le froid me submerge, un froid de glace, un froid qui... 

       Déjà ? Déjà... 

       Oh Barbara, pour l’amour de Dieu... Barbara… 

       Pourquoi éclates-tu de rire à ce nom ? Barbara, je t’en supplie, garde-moi encore un petit peu... Tout contre... 

       Barbara, tout contre... 

       Contre Toi... 

       Toi… 

    ***

    "Comment ça, je serais bigame?!
    Malheureuses... Je suis avant tout
    marié à Dieu, Notre Créateur!"

    Beatrice!
    W. Hennessy, from The witch of Prague, 
    by Francis Marion Crawford, New York, 1901.
    (Source: archive.org)


    ***

    "Ce ne sont que quelques fleurs qui...
    - C'est qu'une saleté de plante!
    - quelques fleurs qui sont le gage de...
    - Une saleté de plante, ch'te dis!"

    Karel Vitezslav Masek, The prophetess Libuse.

    (Leur réconciliation n'était pas pour tout de suite)

    ***

    "Comment ça, il m'aime à la folie...
    pas du tout?!
    C'est une caméra cachée, hein?"

    Winter is cold-hearted.

    ***

    "C'est qui qui va me donner ma pâtée, maintenant?
    Tu y as pensé, avant de faire le cacou dans cette
    bataille perdue? Pauvre type!"

    Briton Rivière 

    ***
    Blanche Baptiste (assistée de Jacques Damboise...)
    « "Il était auto-suffisant, ce type prétentieux". Benoît Barvin in "Pensées pensées"."Il avait une vie de bourrin, cet âne, mais il n'avait pas dit son dernier mot". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet". »

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