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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE EST LA NATURE,
    SANS LES HOMMES)

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    "Oui, la Religion est amour...
    Pourquoi cette question?"


    PECCATOR


    ***
    (Ce champignon forestier était tellement laid
    qu'on dut se résoudre à l'abattre pour
    retrouver la beauté du site)


    L'Europe, première responsable 
    de la déforestation dans le monde
    Véronique Smée

       (...) En mars dernier, un rapport des Amis de la Terre publiait des chiffres édifiants sur « l'empreinte terres » des Européens, qui est la plus élevée au monde. Aujourd'hui, la Commission européenne révèle dans une étude l'impact considérable de la consommation européenne sur la déforestation, notamment dans les zones tropicales. Un sujet qui constitue aussi un risque majeur pour les entreprises.

       L’appropriation de terres étrangères pour satisfaire les besoins de la consommation européenne est mesurée par « l’empreinte terres », c'est-à-dire la mesure des « terres importées » nécessaires à la fabrication de nombreux produits. Et en la matière, celle des européens est particulièrement élevée : l’Europe utilise 9 700 km2 de terres par personne, soit 44% de plus que son propre domaine foncier, et un Européen consomme en moyenne 1,3 hectare tandis qu’un Chinois ou un Indien en consomment 0,4... La plus forte empreinte terres européenne est celle du lait cru (62 millions d'hectares par an), suivi par les produits laitiers et le blé (59 et 54 millions d'hectares par an). 

       Ces chiffres ont été rapportés par une étude des Amis de la terre publiée en mars 2013 (voir l’article L'« empreinte terres » des européens est l'une des plus importantes au monde). Le 2 juillet, la Commission européenne publiait elle-même des chiffres tout aussi alarmants dans une étude intitulée « l’impact de la consommation de l’Union européenne sur la déforestation ». 

       Elle révèle que non seulement les produits importés par l’UE et liés à la déforestation sont en forte augmentation, mais qu’en outre ils signifient la violation par l’Europe des engagements pris pour réduire les importations illégales. Bruxelles avait en effet adopté un plan en 2008 pour « stopper la diminution de la couverture forestière d’ici 2030 au plus tard et réduire la déforestation tropicale de 50% par rapport aux niveaux actuels d’ici 2020 ». Or, l'Europe est aujourd’hui responsable de plus du tiers – 36 %– de la déforestation liée au commerce international, loin devant les Etats-Unis, le Japon ou la Chine. Ainsi entre 1990 et 2008, les Etats membres a importé des produits issus de la déforestation d’environ 9 millions d’hectares de terres (soit environ 3 fois la taille de la Belgique), contre 1,9 million d’ha pour l’Amérique du Nord et 4,5 millions d’ha pour l’Asie de l’Est (incluant le Japon et la Chine). 

       La déforestation dans les zones tropicales est principalement liée à l’augmentation de la consommation de viande et de produits oléagineux (soja, huile de palme…), La France constitue par exemple le 3e importateur mondial de soja brésilien (destiné à l’alimentation animale), soit une surface de plus de 1 million d’ha.

       Globalement, les importations européennes de soja ont été multipliées par cinq depuis le début des années 70 pour soutenir l’intensification de l’élevage, au détriment d’autres sources (fourrages foin, paille) plus onéreuses. L'élevage extensif et le soja exporté sont depuis devenus la première cause de la déforestation en Amérique du Sud. Comme l’expliquait déjà en 2007 l’économiste Alain Karsenty du CIRAD, « là où les conditions économiques le permettent, il est plus profitable de faire des plantations de palmier à huile, de cacao ou de soja que d’exploiter durablement la forêt, et a fortiori de la conserver. Il est également souvent plus rentable de convertir la forêt naturelle en plantations d’arbres à croissance rapide pour la fabrication de pâte à papier.» Et à l’autre bout de la chaîne, la multiplication des produits issus de la déforestation ne ralentira pas sans une intervention des autorités européennes… 

       Le 7ème programme d'action pour l'environnement (PAE) de l'Union européenne, intitulé "Bien vivre, dans les limites de notre planète", actuellement en cours de discussion, est censé donner des directions pour réduire la consommation de produits liés à la déforestation. Il doit couvrir la période 2014-2020 et pourrait être mis en place au début de l'automne 2013 sous la présidence lituanienne. (...)

       (...) Lancé en 2008 par la fondation britannique « Global Canopy », le « Forest footprint disclosure » (voir notre article La déforestation, un risque majeur pour les entreprises ) alerte les entreprises et les investisseurs sur l'urgence à prendre en compte l'impact de la déforestation dans leurs activités. Le panel des multinationales interrogées doit s’expliquer sur plusieurs sujets : la conversion des terres pour la culture du soja, d’huile de palme, l’élevage et les agro-carburants, ou l’exploitation du bois). L’enquête sur le « risque forêt » leur demande de détailler leurs actions en matière de traçabilité, de certification, de stratégie ou de communication autour des ressources forestières qu’ils utilisent. Depuis, le « Forest footprint disclosure » a fusionné avec le Carbon Disclosure Project qui a évalué le reporting des entreprises sur les liens entre leur activité et la déforestation (voir notre article Secteur textile : l'opacité de la filière cuir). 

       Il en ressort pour le secteur d’activité « habillement et luxe », par exemple, que sur 30 entreprises contactées, dix ont accepté de répondre, dont Marks & Spencer, en pointe sur le sujet ou, côté chaussures, Clarks, Patagonia, Adidas et Nike. Pour le luxe, seuls Dior, Gucci et LVMH ont joué le jeu de la transparence, sans pour autant garantir que leur cuir n'est pas lié à la déforestation. En revanche la marque Eram s’est engagée à « éliminer tout risque d'utiliser des cuirs provenant d'élevages liés à la déforestation amazonienne ». après a campagne activiste ciblée sur les fabricants de chaussure, menée par l’association Envol Vert. (...)
    Lire sur:

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'AGIS PAS COMME LE PAON)

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    (Y'avait pas à dire... Avec le capitalisme,
    y'avait de l'action)


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    "Tadam! Je vais faire disparaître
    de nouvelles terres agricoles!
    Attention... A la Une... A la Deux...
    A la Trois..."

    Les futurs villages Disney, 
    un projet « nature » ?
    AMÉLIE MOUGEY

       Pour l’instant, l’endroit ressemble à n’importe quel coin de nature en Seine-et-Marne : des champs de céréales entourés d’herbes folles et de coquelicots. De l’autre côté d’un chemin de terre, une forêt et son lot de moustiques avec en fond sonore le ronron d’une départementale. Dans trois ans, le lieu, situé à une trentaine de kilomètres de Paris, ne pourra plus passer inaperçu. Les parcelles agricoles et les bois en friche, à cheval sur les communes de Villeneuve-le-Comte, Bailly-Romainvilliers et Serris, auront laissé la place aux Villages Nature, le plus grand centre de « tourisme écologique » européen, le premier sur le sol français.

       Le débat public de la première phase du projet a eu lieu en 2011, sa réalisation nécessite un investissement de 750 millions d’euros.

       Dans ce temple du loisir de plein air, mêlant accrobranche et parc aquatique, Disney et Pierre et Vacances, les deux actionnaires du projet, s’attendent à accueillir 900 000 visiteurs par an. La formule repose sur la quête « d’harmonie entre l’homme et la nature ». Sauf qu’entre slogans et impact sur l’environnement, le projet souffre quelques contradictions. (...)

       Après avoir flâné dans « les jardins extraordinaires », le futur éco-vacancier et ses enfants feront sans doute halte à la ferme interactive, pour « un éveil des cinq sens autour des produits du terroir et des animaux d’élevage » promet déjà le site Internet. Grâce à ce « lieu authentique », les promoteurs des Villages nature pourront se targuer de promouvoir « un tourisme culturel et patrimonial ». Ironie de l’histoire, la construction de cette ferme interactive se fera au détriment d’agriculteurs franciliens. Sur les 259 hectares du futur complexe, 80 couvrent aujourd’hui des terres cultivées.(...)

       A partir du 1er août, quatre céréaliers devront donc quitter progressivement leurs terres pour laisser place aux bulldozers. Le projet ayant été déclaré d’utilité publique par l’Etat, ils n’ont pas le choix. Face au gisement de 4 800 emplois promis par Disney et Pierre et Vacances et devant l’unanime approbation des élus, leurs exploitations ne font pas le poids. Pourtant dans leurs champs, blé et maïs ne seront pas mûrs à temps. « Les premiers travaux étant de type archéologiques, on va s’arranger pour que les récoltes ne soient pas perdues, rassure Vincent Pourquery de Boisserin, directeur d’EPA France, l’établissement public chargé de l’aménagement du secteur.

       Les agriculteurs eux ne s’expriment pas. En négociation avec EPA France pour fixer le prix du mètre carré perdu, ils craignent le faux pas. Car l’enjeu est de taille, certains risquant de perdre près de la moitié de leur terrain. Par chance, à quelques kilomètres de là, au pied du château de Jossigny, un agriculteur est proche de la retraite. Les céréaliers expropriés pourront donc potentiellement se réfugier sur ses terres. Mais à quelle échéance ? « Peut-être en 2015 », avance le directeur d’EPA France. « Pour l’instant on ne sait pas exactement», confesse Nadim Tawil, chargé de la communication des Villages Nature.(...)

       Un agriculteur qui prend sa retraite d’un côté, des parcelles artificialisées de l’autre. En Ile-de-France, où 1 900 hectares de terres agricoles disparaissent chaque année, le phénomène est presque routinier. Ce printemps, lorsque les surfaces cultivées de la région sont passées sous la barre des 50%, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et Ile-de-France Environnement (IDFE), union régionale regroupant 300 associations locales, a crié à la« gabegie territoriale ». 

       Parmi les grands projets épinglés : une zone économique à Bretigny-sur-Orge (Essonne), le pôle urbain Europa City dans le Val-d’Oise et les Villages Nature Disney.« Auprès de nos membres, le projet fait l’unanimité contre lui » indique Michel Riottot, président d’Ile-de-France Environnement. L’accent mis sur le développement durable n’y change rien. « Qu’il s’agisse d’un centre commercial, d’une autoroute ou d’un complexe touristique, il est toujours question de terres artificialisées », poursuit Jane Buisson, qui dirige l’association Environnement 77. (...)

    La suite sur:


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    (Derrière cet écran de fumée,
    Vanina réfléchissait à 
    l'avenir de son couple)

    Adrian Tomine

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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU N'ES PAS OBLIGÉ
    DE NE PAS PENSER)

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    Long Texte au long cours (2/13). 
    Blanche Baptiste

       Les souvenirs de Lucie n'arrangent pas son quotidien, tout entier tourné vers sa fille handicapée...

    HAUTES DILUTIONS



       Pendant la nuit, des rêves sont venus troubler son sommeil. Plusieurs se sont ainsi succédé, comme des flashs qui soudain éclairent une situation. 

       D’abord, elle a vu sa mère qui partait à confesse. Elle ne portait plus le deuil mais une longue robe crème, en dentelle. Elle était très belle, légèrement maquillée. Le curé Ferréol avait deux œillères noires sur le visage. Dans le confessionnal situé en plein air, sur la place du village, Josefa lui a avoué ses dernières fautes : 

       - Ce jour-là, je lui en ai voulu plus que d’habitude. Vous savez, mon Père, tout ce que j’ai enduré en plus de vingt-cinq ans. Ses mensonges, je ne les supportais plus. Alors, je suis rentrée au mas en vélo, pendant la pause. Je suis allée dans son bureau et sur sa table, il y avait une lettre, avec écrit dessus : « pour Angel ». Je me suis dit que j’allais le tuer. 

       Lucie se réveille. Elle est en train de tout mélanger. Oui, sa mère est bien venue la voir pendant la petite pause de l’après-midi. Elle est montée aux nouvelles, pour savoir ce qu’elle avait et pourquoi le père était aussi énervé. C’est tout ce dont elle se souvient. Bien après, Josefa lui avait raconté qu’au retour, dans les vignes, elle s’était arrangée pour parler à ce Tonio. Oh, elle avait vite compris, bien qu’il ne lui ait rien avoué, qui il était en vérité. Elle voyait bien que c’était un brave garçon qui cherchait juste à comprendre, lui aussi. Elle ne lui en voulait pas. De son côté, il avait dû avoir son lot de souffrance. 

       Mais alors, celui à qui elle ne pardonnait pas c’était Pedro. Il n’était plus dans son assiette depuis que son fils était arrivé sur le domaine. Elle le soupçonnait des pires cachotteries, elle se mettait à douter plus que jamais de tout ce qu’il lui avait juré concernant cette femme, cette Rosita, qu’elle l’avait trompé, qu’il n’avait pas reconnu l’enfant, que c’était un mensonge, que cet Angel n’était pas de lui. Josefa avait fini par le croire sans le croire, avec ce goût tenace de poison qui envenime chaque jour qui passe. 

    *** 

      Lucie se lève et va s’allonger sur le sofa. C’est en fait toujours les mêmes questions qui reviennent et c’est à se demander si elles ont vraiment de l’importance et s’il est nécessaire d’y trouver des réponses. Ou alors, il faut prendre cela comme un jeu, comme une énigme dont la résolution vous fera plaisir mais ne vous touchera pas. 

       Elle peut essayer. Que risque-t-elle ? 

       Tonio, dans la salle d’attente de l’hôpital, lui avait un peu parlé de Rosita. Elle était morte d’un cancer du poumon et de la gorge, six mois auparavant. Elle fumait énormément. Elle avait fait venir Angel à son chevet et, comme elle ne pouvait plus parler, elle lui avait écrit un petit mot sur un bout de papier. 

       « Je t’ai fait un mensonge dans ma vie. Je t’ai dit que ton vrai père était mort mais ce n’était pas vrai. Il est certainement encore vivant. » 

       Sur le coup, cela ne lui avait fait ni chaud, ni froid. Puis, l’idée avait commencé à le miner. Et pourquoi avait-elle menti ? Qui était ce père que l’on voulait lui cacher en le faisant passer pour mort ? Enfin, toutes ces questions que les humains se posent et qui leur pourrissent l’existence. 

       Tonio lui avait alors dit qu’il allait repartir dès que le sort de Mirales serait fixé. Il avait fait une erreur en venant. C’était ridicule de vouloir se pencher comme cela sur un passé qui ne pouvait que lui échapper. 

       - Alors, mon père a une fois de plus gagné, avait rétorqué Lucie avec colère. Il ne voulait plus que je te fréquente. J’en viens à penser qu’il a fait exprès de boire de ce poison pour que tu t’en ailles, pour que tu prenne peur. 

       - Tu dis n’importe quoi ! Tu devrais te calmer. 

       La porte de la salle s’était ouverte, le spécialiste en blouse blanche était venu les voir. 

       - Il ne passera pas la nuit. On ne peut que soulager ses douleurs. On va lui donner une chambre. Vous êtes ses enfants ? 

       Tonio n’avait pas répondu. 

       - Je suis sa fille. Je vais prévenir le reste de la famille. 

       La mère n’avait pas voulu se déplacer. Pépita était en congé et le frère aîné ne pouvait arriver que le lendemain en fin de journée. 

       Lucie passa donc cette nuit-là auprès de son père avec Tonio à ses côtés pour la soutenir. L’agonie était terrible et Lucie se mit à regretter tout ce qu’elle avait pu dire sur Pedro. Ce dernier répétait dans des râles atroces qu’il ne voulait pas mourir, que ce salaud de Marcel allait être content, la Josefa et tout le monde aussi. Quel bon débarras ! 

       C’était insupportable et à maintes reprises, elle était sortie pleurer dans le couloir. Tonio réalisait qu’il ne ressentait rien du tout. Ni pour Mirales, ni pour Lucie. Cette histoire lui était finalement étrangère. 

       Après, il y avait eu l’enquête, menée rondement par les gendarmes de Thuir. Monsieur Delmas, le propriétaire, était venu spécialement d’Espagne. Il était préférable pour tous que la thèse de l’accident soit reconnue. La veuve continuerait à s’occuper de l’intendance du manoir, et toucherait une rente à vie, versée par la compagnie d’assurances qui gérait le domaine. Quant aux vendanges en cours et à l’exploitation future des terres, le second, Marcel, était tout à fait capable de les mener à bien. 

       Dans la foulée, l’enterrement avait eu lieu. Discret. 

       Trois gars du village avaient été embauchés pour compléter l’équipe des vendangeurs. Tonio avait préféré repartir. Et depuis plus de nouvelles. 

       Certains avaient bien accusé Marcel d’avoir empoisonné le régisseur, mais comment le prouver ? Tonio avait témoigné. Tout penchait pour l’accident. Josefa semblait revivre. Et Lucie s’étiolait. 

       Puis, au laboratoire où elle était entrée après ses études de laborantine, elle avait fait des rencontres. Et au cours d’une soirée, un homme qui avaient les yeux et les cheveux plus noirs que les autres lui avait donné l’illusion de l’amour. Il y avait eu le mariage et la venue d’Aurore. 

       C’est vite résumé une suite d’événements, tout ce quotidien qui est pourtant si long à supporter. 

    ***
    (A Suivre)

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    (Cette joyeuse camaraderie se briserait d'un coup
    lorsqu'un des protagonistes de cette image
    avouerait être un traître poilu)


    Beetle Bailey

    Bradley Manning 
    dans une tentative ultime 
    pour obtenir le rejet de l’accusation 
    d’« aide à l’ennemi » 
    (The Guardian)
    Ed PILKINGTON

       (...) L’équipe de la défense représentant Bradley Manning, le soldat américain qui a divulgué de grandes quantités de secrets d’Etat à WikiLeaks, a fait une dernière tentative pour convaincre la juge présidant la cour martiale de rejeter l’accusation la plus grave portée contre lui : celle d’avoir « aidé l’ennemi ».

       L’avocat de Manning, David Coombs, a déclaré que condamner le soldat d’une infraction aussi grave créerait un « précédent lourd de conséquences ». Cela placerait la société américaine « sur une pente très glissante, qui, au fond, punirait les gens pour transmettre des informations à la presse ».

       S’adressant à la juge dans le tribunal militaire de Fort Meade, Coombs a affirmé « que personne n’avait été poursuivi en vertu de ce type de raisonnement : qu’un individu, pour avoir donné des informations à une organisation journalistique, serait ensuite soumis à «une charge d’« aide à l’ennemi ». La condamnation pour un tel délit porterait « un coup fatal à tout lanceur d’alerte ou toute personne qui voudrait sortir des informations » (C'est bien le but...).

       Les commentaires de l’avocat ont été enregistrés par Freedom of the Press Foundation (la fondation pour la liberté de la presse), qui emploie des sténographes pendant le procès de Manning comme un moyen pour contourner le niveau élevé de secret officiel qui entoure le procès.

       L’accusation d’« aide à l’ennemi » est devenue la bataille phare dans le procès de Manning, bataille menée par le gouvernement US, déterminé à punir sévèrement les dénonciateurs officiels, contre les défenseurs de la liberté d’information. Selon les termes de l’accusation, Manning est accusé d’avoir donné des renseignements précieux à Oussama Ben Laden, al-Qaïda et à ses groupes affiliés simplement par le fait d’avoir fuité des documents qui ont été ensuite publiés par WikiLeaks sur Internet.

       Dans une autre accusation en vertu de la Loi sur l’Espionnage de 1917, le soldat est accusé d’avoir « illégalement et sans raison » provoqué la publication de renseignements sur Internet alors qu’il savait qu’ils seraient ainsi « accessibles à l’ennemi ».

       Les groupes de défense des droits humains se concentrent désormais sur l’accusation «d’aide à l’ennemi » considérée comme une menace pour la liberté d’expression en Amérique. Plus tôt cette semaine, Amnesty International a tourné en dérision en qualifiant de « ridicule » l’affirmation selon laquelle en fuitant des informations à une organisation de presse, un individu pourrait être coupable d’avoir aidé al-Qaïda.

       Dans sa fougueuse plaidoirie, Coombs a déclaré au tribunal que l’accusation avait totalement échoué à démontrer que Manning avait une « réelle connaissance » que la transmission des documents à WikiLeaks profiterait à al-Qaïda. Il a affirmé que les dialogues par internet entre Manning et l’ancien pirate informatique Adrian Lamo, avant son arrestation, indiquent le contraire : « que ses intentions étaient de sortir ces informations pour stimuler des réformes et susciter des débats ».

       Coombs a rappelé au tribunal qu’« aider l’ennemi » était passible de la peine de mort, et bien que le ministère public ne recherche pas la peine capitale pour Manning, le soldat risque la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Pour le déclarer coupable d’une infraction aussi grave, plaide Coombs, le gouvernement devra apporter des preuves hautement convaincantes que Manning avait une « réelle connaissance» qu’il donnait des renseignements à al-Qaïda.

       Mais, assène Coombs, le gouvernement ne possède pas de telles preuves. « Le gouvernement n’a rien sauf peut-être que Manning aurait été négligeant en donnant des informations à WikiLeaks, et que l’ennemi aurait pu y avoir accès. Mais il n’y a aucune preuve présentée par le gouvernement qui montre une réelle connaissance ».

       S’exprimant au nom du gouvernement, la capitaine Angel Overgaard a dit ironiquement que « ce serait bien que nous ayons une confession filmée » de Manning avouant qu’il savait qu’il fuitait des documents disponibles pour al-Qaïda. « Nous n’avons pas cela dans cette affaire ».

       Mais le procureur a dit que le gouvernement avait présenté au tribunal « une montagne de preuves circonstancielles… qui montre effectivement que l’accusé savait qu’en publiant des informations, qu’en fuitant des informations à WikiLeaks et de les avoir publiées sur Internet, qu’elles iraient, en fait, jusqu’à al-Qaïda. »

       La colonelle Denise Lind, la juge présidant seule le procès en l’absence d’un jury, a répété une question qui a déjà été soulevée lors des audiences du pré-procès. « Cela fait-il une différence que ce soit WikiLeaks ou tout autre organisation de presse – le New York Times, le Washington Post ou le Wall Street Journal ? »

      Overgaard a consulté en petit comité ses collègues procureurs avant de réponde : « Non, il n’y en a pas. Cela ne ferait potentiellement aucune différence ».

       Overgaard a déclaré que dans cette affaire, Manning était un analyste du renseignement formé et en tant que tel « savait exactement ce qu’il faisait ». Elle a ajouté : « Manning est différent d’un fantassin ou d’un chauffeur de camion parce qu’il a eu toute la formation. Et c’était son travail. Il connaissait précisément les conséquences de ses actes ».

       La juge a indiqué qu’elle se prononcera plus tard cette semaine sur la requête de la défense demandant que l’accusation « d’aide à l’ennemi » soit rejetée.

    Traduction : Romane

    Source: http://www.guardian.co.uk/world/2013/jul/16/bradley-manning-aiding-ene...




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    "Comment ça, ce n'est pas un salut militaire
    convenable? Vous voulez peut-être m'apprendre
    mon métier, c'est ça?"

    comics_captain_marvel_1

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    "M'Man... Si tu m'laissais dormir, 
    pour une fois...
    - Mais c'est pour ton bien...
    - La-pollution-j'm'en-fous!
    JE VEUX ROMPICH!"


    Mesurer la pollution avec son smartphone
    WINEKE DE BOER

       Grâce aux recherches de scientifiques de l'université de Leyde, il est désormais possible de mesurer la concentration de particules fines dans l'air avec un téléphone portable. Les chercheurs ont conçu un appareil en plastique, simple en apparence, qui peut se fixer sur l'objectif de la caméra d'un iPhone. Il permet de repérer les “couleurs” des particules fines : issues des gaz d'échappement, des rejets industriels ou encore de l'incinération des déchets, celles-ci changent en effet la composition des couleurs du jour, chaque type de particules fines laissant une “empreinte” unique.

       La semaine dernière, des milliers de personnes dans le pays sont sorties pour mesurer la qualité de l'air avec leurs smartphones équipés de ce capteur – à la fin de la journée, on avait rassemblé près de 5 000 mesures. Dans le même temps, les scientifiques utilisaient des spectromètres professionnels pour effectuer les mêmes mesures. Plus précises, ces données vont servir de références.

       “Le but est de déterminer si ces téléphones peuvent réaliser des mesures fiables”, explique Frans Snik, astronome et chef du groupe de recherche. “Notre rêve serait de développer un réseau à l'échelle européenne, voire mondiale.” Les premiers résultats de cette expérience devraient être présentés vers la fin de l'été. (...)


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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LES YEUX DE L'ENFANT
    SONT LE MIROIR DE TON ÂME)

    +++
    Long Texte au long cours (2/9). 
    Blanche Baptiste

       Les souvenirs remontent et Lucie renoue les fils de l'intrigue, le noeud du problème avec tous les noms-dits que sa famille a soigneusement cachés...

    HAUTES DILUTIONS

    crime-du-pere-amaro-2002

    *** 

       - Mais je suis là. Tais-toi ! Je ne t’ai pas abandonnée ! 

       Aurore hurle à nouveau. Elle est souillée et cela doit la gêner. Lucie la nettoie, change le slipad. Elle en a marre de ces cris dans les oreilles. 

       - Voilà, tu es propre maintenant, calme-toi ! Je vais te remettre un disque. 

       Rien n’y fait. Les plaintes redoublent. Lucie perd patience et se dit qu’il vaut mieux qu’elle la laisse seule, qu’elle sorte un moment sinon elle va l’assommer. 

       Le soleil est encore haut. Elle va marcher vers le stade. Autrefois, il devait y avoir des jardins maraîchers par ici. Il ne subsiste que quelques serres et un vieux mas. Si elle avait plus de temps et d’argent, elle aurait une voiture plus spacieuse et aménagée pour aller promener sa fille. Ca les sortirait toutes les deux. Au lieu de cela, elle en est réduite à faire le tour du pâté de villas en poussant Aurore dans son fauteuil. Ca tourne en rond. Elle ne supporte plus cette routine stérile. 

       Les hirondelles frôlent le bitume. C’est donc ça qui énerve la petite, cet orage qui menace. Ceux qui vendangent vont être contents ! Encore qu’ils s’en fichent maintenant, bien à l’abri dans leurs machines. Cela dit, ils vont s’embourber. Ce sera toujours moins pénible que de se traîner avec des bottes lourdes de terre. Elle essuie une larme sur sa joue. Elle en viendrait presque à les regretter ces moments de corps à corps avec cette terre, et surtout de corps à corps avec son Tonio. 

       Vingt-deux ans après, il lui revient des bouffées de ces moments-là, c’est incroyable. Elle se demande si c’est vraiment bon de remonter comme ça dans son passé. A quoi cela va-t-il la mener ? Mais c’est plus fort qu’elle. Tout lui revient. 

    *** 

       A midi, ils s’étaient tous retrouvés pour les grillades. Les sarments étaient encore humides et la fumée leur piquait les yeux. Lucie, bravant ses parents, s’était assise auprès de Tonio. C’est alors que Camillo s’était penché vers ce dernier et lui avait dit assez fort pour que les jeunes l’entendent. 

       - Alors, comme ça, tu veux chanter Ramona à la fille de notre ramonet? 

       Le visage cuivré de Tonio avait pâli. Il avait regardé Lucie, incrédule. 

       - C’est vrai, tu es la fille de Mirales ? Mais pourquoi tu ne me l’as pas dit? 

       - Je ne pensais pas que cela avait un quelconque intérêt. 

       - Evidemment, avait répondu Tonio. Tu ne peux pas comprendre. Après le repas, je te dirai. 

       Il ne voulait pas se faire remarquer et il avait fallu attendre que les côtelettes soient grillées. Et faire semblant d’y trouver plaisir. En fait rien ne passait. Tonio était mal et Lucie commençait à avoir un pressentiment. 

       Puis tous s’étaient couchés sous les arbres qui bordaient la vigne et ils avaient pu se mettre à l’écart dans un large fossé, à l’abri des roseaux. 

       - Tu vois Lucie, il a suffi de quelques jours… Quelque chose en toi m’a attiré… 

       - Et moi aussi, Angélito! 

       - Eh bien, si tu es la fille de Mirales, il faut arrêter tout cela. Tiens regarde! 

       Il avait sorti de la poche de son blouson, une carte d’identité, la vraie. 

       Lucie la prit et lut les premières rubriques : 

       « Angel Mirales », « 11.07.1937 », « Carretera del Monte, n°3, Murcia » 

       - Ce n’est pas possible ! C’était donc vrai ? Et ça tombe sur nous? 

       Elle n’osait plus le regarder soudain. 

        - Tu étais au courant ? 

       - Vaguement. A vrai dire, je faisais tout pour ne pas y croire. Ce n’est jamais agréable de s’avouer que son père puisse être un salaud. Je le déteste !.. Mais, je ne veux pas que cela change quoi que ce soit entre nous… Je m’en fous de leurs histoires! 

       Lucie s’était jetée dans ses bras et elle se disait que rien ne pourrait l’en arracher. 

       - Ce n’est plus possible. Tu le sais bien. Entre frère et sœur. 

       - Je m’en fiche de ces interdits, ça ne veut rien dire pour nous. 

       Tonio ne pouvait pas résister, du moins pas en l’ayant là contre son corps, pleine d’amour pour lui. 

       Ils n’entendirent pas arriver le père qui s’en venait pisser par là. 

       - Nom de Dieu ! Mais qu’est-ce que tu fais là, toi, avec ma fille ? Saligaud, sors de là! 

       Lucie était partie en courant vers la ferme, poussée par une haine pour ce père qui, décidément gâchait la vie de tout le monde. C’était un homme bourru, toujours taciturne, ne se faisant entendre que pour opposer son veto aux demandes des uns et des autres. Un caractère de cochon! 

       Tonio, lui, avait fait front. Mais quels arguments pouvaient-ils trouver? Ce n’était pas le moment de lui décliner sa véritable identité. 

    - On ne faisait que discuter, monsieur Mirales. 

       Il avait eu du mal à calmer le vieux. Mais comme ce dernier voulait ne pas faire d’esclandre devant les autres et que c’était l’heure de la reprise, il avait rentré sa colère. 

       - La petite n’est pas là ? s’inquiéta la mère. 

       - Elle était mal, elle est partie au mas. 

        -  Elle aurait pu me le dire, tout de même! 

       - Tu devais te reposer, elle n’a pas voulu te déranger. 

       - Ce n’est pas grave au moins? 

       - En fait, les vendanges, c’est pas fait pour elle. Vaut mieux qu’elle étudie. 

       Et la discussion en était restée là. Josefa était étonnée que son homme soit devenu aussi compréhensif envers sa fille. L’effet de l’âge, peut-être? A moins qu’il ne lui cache encore quelque chose. Ils avaient dû se disputer pendant la pause 

       Sur ce, Marcel était arrivé de la cave. 

       - Hé, Mirales ! Faut les faire activer la manoeuvre ! Ce serait bien que Josefa mène un peu l’équipe parce que la Matilda, elle a perdu le rythme. 

    ***
    (A Suivre)

    +++

    "Alors il me dit qu'il adore lécher ma f...
    et qu'à ce stade, ce n'est plus de l'appétit qu'il a,
    mais un terrible besoin qu'il ressent très
    bas, dans sa b... et que...
    - Tais-toi, tu nous fais languir!
    Quand est-ce qu'on le voit?"


    Pleasant Letter, Alfred Stevens

    +++

    "Oui... Oui, c'est ça... A tout à l'heure...
    Mais ne vous dépêchez pas trop...
    On a tout le temps, nous trois, hein?"


    The Flirtation (1885), Georges Croegaert

    +++

    "Tu comprends ça, Coco? Il me dit qu'il va me
    faire ma fête... Mais c'est même pas mon anniversaire et...
    Comment? Mais non, idiot que tu es, je n'ai
    jamais été blonde..."


    Girl with Parrot (1876), Hans Canon
    Vienna, Austria

    +++

    "Mais... Mais ne serait-ce pas l'amant de ma sixième femme?
    Hum... Si je ne me retenais pas... Mais il est vrai que je suis
    moi-même l'amant de sa cinquième, alors..."


    The Barber of Suez - Leon Bonnat 1876
    (Source: fleurdulys)

    +++
    Blanche Baptiste (conseillée par Jacques Damboise)

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (CE COEUR QUI BAT DANS TA POITRINE
    C'EST LE COEUR DU MONDE)

    ***
    Long Texte au long cours (2/6). 
    Blanche Baptiste

       La vie de Lucie est obérée par sa fille sourde, aveugle et muette de naissance . Malgré son amour maternel, la jeune mère envisage parfois recourir à des extrémités peu morales...

    HAUTES DILUTIONS


       Aurore est couchée maintenant. Elle gémit dans son sommeil artificiel. 

       Lucie écoute des sonatines de Chopin et laisse vagabonder son regard. Sur le mur face à elle, des aquarelles égayent, par leurs coloris, la tapisserie crème. Le thème principal en est les vendanges, avec des personnages stylisés, baignant dans une atmosphère lumineuse, piquetée de tâches bordeaux, lie-de-vin. La technique en est particulière, consistant à utiliser des feuilles de vigne comme pochoirs. Le résultat est très frais, très coloré, mais tout ce camaïeu de couleurs chaudes ne parvient pas à effacer la tristesse des visages, dignes dans leurs travaux, droits, souriant d’un sourire désabusé. 

       Les femmes ont des allures de déesses africaines, des profils égyptiens. Que font-elles, altières, au milieu de ces vignes qui se veulent atemporelles, universelles mais où on reconnaît les objets traditionnels de la vendange du Sud avec ses comportes en bois, le fouloir, la charrette ? 

       Sur un des tableaux, un des premiers qu’avait peints Lucie, un homme tout vêtu de bleu, portant sur son épaule un seau débordant de grappes mauve. Lui aussi a un sourire amer. Et pourtant… Lucie sait combien il avait pu être gai le sourire de Tonio au début de son séjour. Du moins chaque fois qu’il s’était adressé à elle, avant d’apprendre qu’elle était la fille de Mirales. 

       La présence de Tonio l’avait immédiatement consolée de l’absence de Ricardo. Dès la première poignée de main, elle avait perçu entre eux une connivence, une entente qui semblait aller de soi. Avec lui, elle savait intuitivement qu’elle n’aurait à faire aucun effort de séduction, elle l’avait senti conquis, d’emblée, autant qu’elle avait pu l’être de son côté. 

       De prime abord, on aurait pu penser que Tonio faisait partie intégrante du groupe mais, à bien y regarder, on voyait vite qu’il se mettait volontiers à l’écart pendant les moments de repos. Et cela n’échappa pas à Lucie qui l’observait sans rien dire depuis deux jours. Lui aussi ne manquait pas de la regarder à la dérobée. 

       Il semblait également porter un grand intérêt envers Pedro Mirales dont il suivait les gestes avec attention, discrètement cependant, mais pas assez pour ne pas être remarqué par le regard scrutateur de son admiratrice. 

       Mirales, lui, était fort intrigué par ce beau gars. Lorsque Tonio était venu dans son bureau pour signer le contrat, Pedro s’était soudain senti mal à l’aise. Il lui avait demandé ses papiers, les avaient longuement regardés. 

       - Tu t’appelles bien Delafuente ? 

       - C’est écrit. 

       Mirales n’avait pas osé poursuivre son interrogatoire. Ce garçon le gênait avec son regard trop franc. 

       - Bien, tout est en règle maintenant. 

       Comment aurait-il pu savoir que Tonio ne s’appelait pas Tonio et qu’il avait pris, pour la circonstance, les papiers de son demi-frère? 

    ***
    (A Suivre)

    ***
    "Moi, ch'suis pas prêt de clamser...
    - Vous êtes qui, d'abord?"



    L’ex-directeur de la centrale de Fukushima 
    meurt d’un cancer

       (...) L’ancien directeur de la centrale Fukushima Daiichi, Masao Yoshida, qui avait dirigé la gestion du site saccagé lors de la catastrophe de mars 2011, vient de mourir d’un cancer de l’œsophage à 58 ans. "M. Yoshida avait démissionné fin novembre 2011 pour raison de santé, mais sa maladie était restée confidentielle et sa dose de contamination n’a jamais été divulguée par Tepco [Tokyo Electric Power Company, l’opérateur de la centrale]", raconte le Nihon Keizai Shimbun. Les médecins n’ont pas établi de lien entre sa maladie et les rayonnements pour le moment (et à jamais?)

        En poste depuis 2010 à Daiichi, Masao Yoshida était très respecté par son équipe et avait confié au Mainichi Shimbun qu’il s’était préparé à mourir sur le site en réalisant à quel point la situation était critique. "M. Yoshida avait donné l’ordre de poursuivre le refroidissement des réacteurs par l’eau de mer, alors que le siège de Tepco avait ordonné l’interruption de cette opération depuis Tokyo", rappelle le Yomiuri Shimbun. (...)




    ***
    "Oh, regarde, un missile de l'UMP!
    - C'est un avion en papier, non?
    - Attends que j'enlève mes lunettes..."


    Nancy Berg et un modèle, 
    photo de Nina Leen, Juillet 1952


    ***
    "Je peux en goûter un bout?
    - Evidemment, tout est à vendre..."


    Entrée payante dans les magasins
     Tcuentofr

       (...) Le succès de l’e-commerce a conduit à une tendance qui nuit aux magasins physiques, le fameux et déjà banal showrooming, une pratique dans laquelle les consommateurs se rendent dans les magasins, testent les produits mais les achète dans les boutiques Internet où ces produits sont moins chers.

       Cela fait mal aux retailers traditionnels. Par conséquent, de nombreux retailers cherchent des solutions. Il y en a qui optent pour faire payer l’entrée dans le magasin, d’autres pour essayer certains articles et il y en a qui préfèrent la stratégie visant à attirer la personne par des discounts ou des cadeaux.

       Les clubs de ventes privées ont favorisé le phénomène du showrooming. Les consommateurs ne peuvent pas essayer les vêtements avant de les acheter donc ils décident d’aller trouver ces produits dans les magasins traditionnelles afin de se décider pour leur achat sur les ventes privées d’Internet. Les consommateurs qui préfèrent acheter via internet le font surtout pour le prix et la commodité de faire ses emplettes à la maison.

       En Australie, un magasin d’alimentation situé à Brisbane, fait payer 5 $ à l’entrée à cause du volume élevé de personnes qui utilisent la boutique comme une référence et puis vont acheter les produits ailleurs. Aux États-Unis la situation se répète. Une chaîne de chaussures a introduit la mesure de facturer 20 $ à l’entrée et si la personne décide finalement d’acheter dans le magasin, les 20 $ sont déduits du prix de chaussures. Cette tendance va-t-elle arriver en Europe ?

       D’autre part, la lutte n’en finit pas puisqu’il existe aussi la situation inverse appelée le webrooming. Ce phénomène consiste à comparer les produits en ligne puis de les trouver dans les magasins physiques. De cette façon, le consommateur peut regarder sans pression ce qu’il veut acheter et à n’importe quel moment de la journée. Ces deux tendances vivent une lutte acharnée pour prendre des clients. (...)

    En savoir plus sur 

    ***
    Benoît Barvin

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  • µµµ
    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'AIME NI NE DÉTESTE
    MAIS AIDE)
    µµµ

    Long Texte au long cours (2/3). 
    Blanche Baptiste


       La jeune Lucie se souvient de son enfance et de ces travailleurs espagnols qui venaient, chaque année, pour les vendanges... 


    HAUTES DILUTIONS



       Marcel finissait de décharger la camionnette. Et le gros de la troupe était là en train de rassembler ses affaires. Matilda, la doyenne, toujours alerte malgré ses soixante deux ans. Puis venaient José, son fils et sa femme Cristina , Santiago, un de ses frères, et d’autres adultes dont les noms échappaient à Lucie. Enfin, sortant du fourgon, les jeunes Camillo, Luis, José… Mais elle avait beau chercher Ricardo du regard, elle ne le voyait pas. Elle avait failli sortir avec lui l’année précédante et ensuite, pendant onze mois, il avait occupé ses rêveries. Du coup, elle n’était pas une seule fois allée en discothèque. 

       Penser à Ricardo lui avait suffi et lui avait donné assez d’énergie pour bûcher son bac comme une dingue. D’ailleurs, elle avait toujours fonctionné comme cela depuis qu’elle avait mis les pieds au lycée. La présence lointaine de fiancés potentiels et la certitude de leur venue tous les ans lui procuraient une joie et un allant que beaucoup de ses copines lui enviaient sans pour autant tomber dans ce genre de dévotions imaginaires, leur préférant les sorties répétées et les flirts plus tangibles.

       Lucie, elle, portait dans sa tête un imaginaire très fort dont l’archétype majeur se devait d’être Espagnol, brun, doux comme l’étaient certainement les anges, mystérieux, spirituel, tout puissant, amoureux et fraternel. Bien évidemment, une relation prolongée avec cette personne idéale aurait certainement fait descendre rapidement cette dernière de son piédestal. Mais les jeunes hidalgos repartaient si vite au pays de Don Quichotte, que Lucie avait tout le loisir de les magnifier et de jouer les princesses éprises d’amour courtois mais cependant sensibles aux songes torrides qui, parfois, fulgurants, faisaient des incursions nocturnes du côté des vignobles des Guirandes.

    ***

       Lucie sentait son cœur battre. La déception s’infiltrait en elle, piquante. Il fallait qu’elle sache.

       - Holà, vous voilà enfin !

       Quelques mots de bienvenue à chacun en espagnol. Puis sur un ton anodin, cette question qui lui barrait la gorge.

       - Je ne vois pas Ricardo.

       - Il vient de se mettre militaire. Un de ses amis le remplace. Pas vrai Tonio ?

       Elle sentit comme une pointe au creux de l’estomac mais déjà, un solide gaillard lui tendait la main. Une poignée de main ferme, sèche et douce au toucher, avec un bon sourire en prime, des yeux sombres qui lui semblèrent familiers.

       - Enchantée, je suis Lucie. Je vendangerai avec vous.

       Elle n’aimait pas dire d’emblée qu’elle était la fille du régisseur.

       Tonio la regardait avec simplicité. Il aimait ce genre de fille fraîche et spontanée. 

       Un homme aux cheveux grisonnants s’avançait vers le groupe. Il arborait une grosse moustache qui faisait ressortir ses yeux perçants. Celui-là voyait tout, remarquait tout d’un seul regard. 

       - Hé bien, il y a deux nouveaux à ce que je vois et on ne m’a pas averti. 

       Matilda, la chef d’équipe, la mousseigne comme on dit en Roussillon, expliqua les défections de dernière minute. D’abord, son mari Juan, une jambe dans le plâtre, puis Ricardo, juste engagé. 

       - Vous verrez, señor Mirales, vous ne serez pas déçu. Alfredo c’est un de mes gendres et Tonio, c’est Ricardo qui nous l’a recommandé et… 

       - Bon, ça ira, abrégea Mirales. Vous leur montrerez les logements et vous les mettrez au courant de nos habitudes… Je vous attends d’ici une demi-heure dans mon bureau pour signer les papiers. 

       Puis, il se tourna vers Lucie. 

       - Et toi, tu as peut-être autre chose à faire qu’à traîner là. Tu ne vois pas qu’ils ont fait un long voyage et qu’ils ont envie de s’installer. 

       - Justement, je venais les aider ! 

       Son père lui lança un regard noir. Cette attirance maladive qu’elle montrait pour ces bougres d’Espagnol commençait à lui porter sur le système. Et si elle avait la tête dure, lui aussi. Elle n’aurait pas le dernier mot !

    ***
    (A Suivre)
    µµµ

    "Comment ça, je dois dormir dans un clapier surpeuplé?
    - C'est comme ça et pas autrement,
    Monsieur mon futur repas...
    - Futur quoi?"


    Le scandale de l'élevage 
    en batterie des lapins
    Bioaddict

       (...) Ce mardi 2 juillet, une délégation de L214 a remis à la Commission européenne 40 000 signatures de citoyens français demandant l'interdiction de l'élevage en cage des lapins.

       La requête de l'association de protection des animaux fait suite à quatre ans d'enquêtes au sein de la filière cunicole française, documentant les problèmes de bien-être causés aux animaux par cette forme d'élevage.

       En mars dernier, L214 révélait en effet les conditions d'élevage exécrables des lapins sur 8 sites de production industrielle français : de nombreux lapins morts ou malades au sein des élevages et des poubelles remplies de cadavres et de flacons d'antibiotiques.

       Reçue par Andrea Gavinelli, chef d'unité Bien-être des animaux de la Direction générale de la santé et des consommateurs, L214 a exposé le résultat de plusieurs années de recherches sur la production française de lapins de chair :

       / une haute morbidité : d'origine bactérienne (pasteurellose, colibacillose, entérotoxémie, staphylococcie, klebsiellose, salmonellose...) , virale (maladie hémorragique virale) ou parasitaire (coccidiose) ;
       / une consommation d'antibiotiques plus élevée que dans toute autre filière animale (proportionnellement 6 fois plus importante qu'en élevage porcin) ;
    une haute mortalité : 20% des lapins de chair n'atteignent pas l'âge d'abattage de 73 jours.
    une liberté de mouvement entravée par des densités d'élevage très élevées (jusqu'à 19 lapins/m2) et des cages exiguës ;
       / un environnement dénué de tout aménagement et un sol grillagé source de blessures aux pattes et d'écrasement de lapereaux. La Directive 98/58 CE concernant la protection des animaux dans les élevages exige une liberté de mouvement conforme aux besoins éthologiques et biologiques des animaux. Cette condition n'étant jamais respectée en élevage en cages de lapins, L214 a demandé au représentant de la Commission européenne de mettre les pratiques de l'élevage cunicole en conformité avec droit européen en interdisant l'élevage des lapins en cages de batterie.(...)

       (...) Le mercredi 27 mars 2013, L214 a rendu public un film d'enquête réalisé dans 8 élevages français de lapins de chair, commercialisant notamment la viande dans les grandes surfaces. Les images ont été filmées entre novembre 2012 et janvier 2013 en Bretagne et Poitou-Charente.

       L'enquête réalisée dans la plus grande zone productrice de France montre les conditions d'élevage exécrables des lapins élevés pour leur viande et l'état de santé très dégradé de nombreux animauxLes images montrent de nombreux lapins malades (syndrome vestibulaire), blessés (infections aux yeux, oreilles, nécroses...) ou morts au fond des cages dans des élevages comptant en moyenne plus de 6000 animaux. Huit à neuf lapins s'entassent dans chaque cage de batterie nue. Chaque animal dispose d'une surface équivalente à une feuille A4.

       Les statistiques professionnelles indiquent que 20 lapins sur 100 meurent dans les élevages avant d'avoir atteint l'âge de deux mois et demi.

       La vidéo d'enquête montre également des poubelles remplies de flacons antibiotiques et d'hormones. Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les lapins sont les animaux d'élevage les plus exposés aux antibiotiques. En 2011, 71.09 tonnes d'antibiotiques ont été vendus à destination des élevages cunicoles. Pour une production de viande équivalente, il faut au moins 6 fois plus d'antibiotiques pour l'élevage de lapins que pour l'élevage porcin.

       La viande de lapin présente également le taux de résidus d'antibiotiques non conforme à la réglementation le plus élevé (0,62% en 2010). En 2010, un échantillon prélevé en France présentait un résidu de Chloramphénicol, un antibiotique interdit du fait d'une grave toxicité potentielle. (...)


    µµµ

    "Oh, un joli papillon... Je fais un voeu."
    (Le chat):
    "Oh, un joli papillon,
    je fais un bond... 
    et, hop!"

    (outerlimboから)

    µµµ

    (Voiture allemande non polluante)


    Limitation en trompe l'oeil 
    pour les émissions de CO2 
    des voitures européennes
    Claire Stam à Francfort 
    © 2013 Novethic - Tous droits réservés

       (...) Selon l’accord conclu entre les représentants du Parlement européen et la présidence irlandaise le 24 juin 2013, les constructeurs devront limiter les émissions de CO2 de leurs flottes automobiles à une moyenne de 130g/km de CO2 d’ici 2015, et 95g/km d’ici 2020. Pour être validé, l’accord doit être voté par les Etats membres et le Parlement.

       Ce seuil-limite fixé par Bruxelles aura un impact certain sur l’industrie automobile allemande. Selon l’organisation International Council on Clean Transportation (ICCT), la flotte automobile des constructeurs allemands émet en moyenne 147g de CO2/km, contre une moyenne européenne de... 132g de CO2/km (en 2011). «Les constructeurs allemands se sont concentrés sur la production de grosses cylindrées, explique Gerd Lottsiepen, de l’Organisation pour une mobilité écologique. Ils ont produit des modèles toujours plus lourds, toujours plus puissants et fortement émetteurs. Limiter les seuils d’émissions revient à revoir la conception de leur modèle économique et de leurs stratégies». (...) 

       (...) Un argument repris par l’industrie automobile allemande : revoir les modèles signifie devoir disposer de temps et de moyens pour développer de nouvelles technologies répondant aux normes européennes. Or, dans cette course contre la montre, elle s’estime "lésée" par rapport à ses concurrentes française et italienne, qui, avec leurs modèles de moyenne gamme, électriques et hybrides, peuvent remplir plus facilement et plus rapidement les objectifs européens. Des arguments entendus par Bruxelles, qui a mis en place un système de bonification prévoyant l’attribution de crédits d’émissions de CO2 aux fabricants de modèles faiblement émetteurs. 

       «Les constructeurs allemands tentent avec ces crédits de contourner les seuils fixés par Bruxelles pour pouvoir continuer à vendre leurs gros modèles», critique Wolfgang Lohbeck, expert du secteur automobile chez Greenpeace. De quoi s’agit-il? Appelés «super crédits», ces allocations doivent favoriser le développement des technologies électriques et hybrides. Pour les organisations environnementales, il ne s’agit ni plus ni moins que de « permis à polluer ».

       Les «super crédits» sont calculés sur la base d’un facteur multiplicateur, ou coefficient. Ainsi, si on applique un coefficient 2, la vente d’une voiture électrique à zéro émission sera comptabilisée deux fois et permettra la vente de deux voitures émettant 190g de CO2/km. Cette astuce comptable permet au constructeur de pouvoir remplir l’objectif des 95g de CO2/km - tout du moins sur le papier. Plus le coefficient sera élevé, plus le dispositif sera avantageux aux constructeurs de véhicules fortement émetteurs. 

       C’est donc sans surprise que les constructeurs allemands revendiquaient pendant les négociations l’application d’un coefficient de... 3,5 pour 2016, 1,5 pour 2020. Les négociateurs européens ont finalement retenu le coefficient 2, applicable en 2020 et pour 3 ans. Les constructeurs allemands souhaitaient une entre en vigueur à plus court terme, demande rejetée, de même que celle visant à transférer les crédits inutilisés d’une année sur l’autre.

       «En fait, l’application des super crédits contribuera à reporter de facto les objectifs des 95g de 2020 à 2023. L’objectif sera atteint, oui, mais avec trois ans de retard», relève Gerd Lottsiepen. Pour autant l’accord n’est pas entièrement mauvais selon les ONG. Comme le résume Wolfgang Lohbeck, «nous aurions préféré avoir un accord avec les 95g de CO2/km sans les super crédits, mais nous aurions également pu voir bien pire». (...)


    µµµ
    Luc Desle

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  • $$$
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LEVE-TOI LE MATIN
    AVEC DES AILES)

    $$$

    Long Texte au long cours (2/2). 
    Blanche Baptiste

       La jeune Lucie commence à enquêter sur ses aïeux comme l'y pousse la discipline qu'elle a étudiée... 
    HAUTES DILUTIONS



       - Si je considère cet arbre avec attention, je vois de toute évidence que le sept septembre est pour vous une date clef, et je ne peux que vous conseiller de chercher de ce côté-là. 

       Lucie est ressortie ébranlée de la séance avec son psychothérapeute. Pourtant, il ne lui a rien appris de nouveau. Elle le savait que ce jour-là, il s’était passé quelque chose de crucial pour elle et pour sa proche famille. Elle n’a aucun mal à retrouver ses souvenirs. 

       Elle avait alors tout juste dix-huit ans et venait de réussir son bac. En octobre, elle allait rentrer à l’école de laborantine de Perpignan. Elle entretenait avec la chimie un rapport étrange fait d’attirance et de répulsion, l’attraction étant cependant la plus forte. 

       Depuis toute petite, elle avait la manie des expériences et des mélanges. Sa sœur Pépita en avait un jour fait les frais et avait bien failli mourir après absorption d’un breuvage comme en concoctent souvent les petites filles en guise de dînette. Depuis ce jour, on l’appelait la espécialista et quand son père devait préparer les dosages pour les vignes, il faisait toujours appel à elle qui maniait la règle de trois avec une aisance qui peu à peu lui faisait défaut à lui qui allait vers ses cinquante-six ans. 

       C’était un fait, le régisseur Pedro Mirales, employé depuis plus de vingt cinq ans sur le domaine des Guirandes, n’était plus vraiment à la hauteur. Certains, secrètement, convoitaient sa place et se réjouissaient de ses moindres erreurs de gestion, de ses nombreux oublis et de son incompétence face à la modernité qui arrivait au galop et le dépassait, lui qui marchait encore au pas du cheval. Le tracteur, la camionnette, c’était Marcel qui les conduisait le plus souvent et bientôt, ce serait aussi la propriété qu’il conduirait si Mirales n’y prenait pas garde. 

       Le vieux Pedro se foutait bien pas mal des manigances de son second. Il savait qu’il avait encore neuf ans à tirer et que personne ne pourrait le déloger. Il avait la confiance de son patron, le propriétaire, monsieur Delmas, ambassadeur en Espagne qui ne venait en France que pour les vacances et qui appréciait les services non seulement de Mirales mais aussi de sa femme Josefa, excellente ménagère qui entretenait à merveille le manoir jouxtant la ferme. 

       Josefa n’avait alors que cinquante ans et montrait une force et une volonté à l’ouvrage peu communes. D’origine andalouse, encore fraîche et pulpeuse, elle savait mener son monde, mine de rien, tout en ayant l’air de laisser à son mari le choix des décisions. Les mensonges étouffés, la soumission feinte, les compromissions auxquelles elle avait consenties depuis son mariage avec Mirales, avaient fait d’elle, au fil des ans, une femme de tête qui exerçait sur ce dernier un ascendant sournois. 

       Depuis quelques jours, elle se démenait pour rendre un peu plus salubres les logements dévolus aux vendangeurs espagnols qui venaient chaque année de Murcia. Mais elle avait beau faire, tout cela se dégradait et elle avait honte de ces taudis mis à disposition par monsieur Delmas. Il n’y avait ni eau, ni toilettes, ni chauffage. Pourtant, un poêle aurait été bien utile, surtout à la fin septembre quand les jours se font plus venteux et qu'il vient du Canigou des senteurs de neige et de glace. Au lieu de cela, elle voyait depuis sa fenêtre ces braves gens, ces habitués de longue date, aller se laver au bassin dans la cour et courir sous la pluie jusqu’au WC de fortune. 

       Et cette année encore, ils allaient arriver avec leur chargement de vêtements et surtout de victuailles. Des kilos de chorizo, de riz, de poisson séché, de pois chiches, et tout cela serait mis en commun par ces trois familles élargies et ils mangeraient tous autour de la grande marmite. Et sa fille Lucie voudrait comme à chaque vendange se joindre à eux. Alors, le père Mirales se mettrait en colère. Il ne supportait pas que la gamine veuille se mêler à ces espagnols. C’était depuis toujours sujet à dispute violente. 

       - Tu n’as pas à traîner avec eux ! 

       - Et quand je viens vous aider à vendanger, je suis bien avec eux aussi et vous ne dites rien. 

       - Ne discute pas ! Rien ne t’autorise à partager leurs soupers ni leurs soirées. Surtout à ton âge ! Avec ces jeunes, et moins jeunes, qui n’attendent que ça ! 

       Alors la mère intervenait avec des sous-entendus et un ton perfide. 

       - Oh toi, bien sûr, vieux dégoûtant, tu sais de quoi tu parles ! 

       Le père levait la main dans un geste avorté en injuriant Josefa. Il ne restait plus à Lucie qu’à sortir de la pièce, à les laisser ressasser leur passé, à parler de cet Angel, cet enfant que son père aurait fait à une jeune femme réfugiée comme lui en France dans un camp près d’ici. Que ce n’était que des racontards. Que cette fille avait tout inventé. Bref, des histoires sordides qui dégoûtaient Lucie et Pépita parce qu’elles sentaient qu’il y avait là-dessous une part de vérité et beaucoup de souffrances laissées dans l’ombre, quelque part, des êtres qui pouvaient en vouloir à leur famille, des ennemis capables de resurgir un jour et d’apporter la honte sur les Mirales. 

       Il avait été si difficile de se faire une place. Cela avait demandé un travail acharné, beaucoup d’orgueil rentré. Et peu à peu, ils s’étaient fondus dans la masse des gens du coin, mêlant leur accent à l’accent roussillonnais, parlant un français teinté d’hispano-catalan. Et Mirales avait su se faire apprécier, véritable bête de somme, il était devenu régisseur, sa fierté. Et son fils aîné, Pierre, employé des Postes à Paris. 

       Pépita, coiffeuse, bien installée au village. Et Lucie, la dernière, bientôt laborantine, presque docteur en somme. Oui, ils avaient bien réussi. Pour les filles, leur jeunesse n’avait été qu’une succession de brimades, de restrictions et de privations, mais le résultat était là. Il ne s’agissait pas de tout foutre en l’air au dernier moment avec des gamineries ! 

    ***
    (A Suivre)


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    (Adulte jetant son rêve d'un monde meilleur aux orties)


    Vaclav Brozik (Czech painter)

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    (Démocratie en deuil... depuis trop longtemps)


    Enigme, Alfred Agache


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    (Cet homme était si timide qu'il payait
    pour rester seul avec des cadavres féminins
    afin de leur réciter ses poèmes d'amour)


    The Autopsy ~ Enrique Simonet 1890


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    "Oh toi, ch't'aime, tu sais... Mmmm...
    Kiss, kiss...
    - Mais... Enfin! Madâme! On nous regarde!!!"


    Kiss of the Sphinx (1895), Franz von Stuck

    $$$
    Blanche Baptiste

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LAISSE PASSER LA COLÈRE SANS
    L'INVITER CHEZ TOI)


    @@@

    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/58)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste 

       Dans son carnet, Angélus explique les raisons de ses recherches qu'il savait, déjà, vouées à l'échec.

    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE



       Adèle apprit, en rentrant au couvent, que le feu avait repris soudainement, dans le séchoir. Il avait fallu s’écarter, des poutres tombaient. Le corps d’Angélus s’était embrasé comme une torche. Tout le monde avait pris peur et s’était éloigné en se signant, comme si la scène quelques instants auparavant miraculeuse, était redevenue diabolique.

       Le soir même, la jeune femme prenait la diligence et quittait définitivement Fontseranne. Elle emmenait dans son bagage ce vieux cahier parcheminé, les fioles et une once de cendre fine qu’elle était retourné prélever dans les décombres encore fumants, là où était tombé Angélus.

       Elle descendit vers la mer d’Espagne, prit le chemin de fer.

       Les paysages défilaient. De temps à autre, elle laissait s’envoler par la fenêtre de son compartiment une pincée de cendre. Les voyageurs qui faisaient route avec elle se demandaient à quel rituel se livrait cette jeune femme au sourire angélique, qui tantôt semait de la poudre aux quatre vents, tantôt en portait une pincée à ses lèvres, religieusement, eût-on dit.

       Une fois franchie la frontière, elle alla jusqu’à Barcelone et acheta un billet pour effectuer la traversée vers Mallorque. Prit-elle le bateau ; renonça-t-elle à ce voyage au dernier moment ? Nul ne le sait, car personne ne put ensuite retrouver sa trace. Ni vers Palma, ni ailleurs.

       Peut-être changea-t-elle d’identité, ou bien de pays. Sa famille, qui faisait partie des « de Lavégende » et qui avaient des appuis haut placés partout en Europe, ne put retrouver sa trace. Adèle s’était comme volatilisée.

       Pourtant, bien des pistes auraient pu les aider dans leurs investigations. Ne trouvait-on pas, en ce début de siècle, des parfumeurs qui surent mettre au point des crèmes remarquables ; des chimistes qui inventèrent des matières textiles de synthèse aussi douces et légères que la soie ? Il est curieux de voir qu’ils égalèrent en cela Angélus. On peut se demander si ce fût par l’effet du hasard, ou si quelqu’un ne leur avait pas transmis les recettes contenues dans le cahier de cet étrange magicien ? Toujours est-il qu’ils en firent commerce et que fortune s’ensuivit. Personne ne pensa que leur savoir venait de plus grand qu’eux et qu’il y avait là un mystère à éclaircir.

       De même, des êtres partirent aux quatre coins du monde pour panser les plaies semées par les guerres et aussi pour aider dans les léproseries. Là-bas, ils soignèrent et soulagèrent leurs frères. Certains y firent des prodiges. On racontait que, dans des contrées reculées de l’Inde, des hommes avaient su redonner apparence humaine aux plus touchés. Ils leur dédiaient leur vie, inventaient des recettes miraculeuses, fabriquaient des onguents qui soulageaient leur peau de bien des maux. Ils ne recherchaient pas la beauté mais parvenaient à donner du bien-être, là où il y avait malaise et souffrance.

       D’où tiraient-ils leur force tous ces êtres remarquables ? Se peut-il qu’ils aient été inspirés de près ou de loin par les découvertes d’Angélus de Fontseranne ? 

    ***

       Une chose est avérée. Angélus marqua pendant un temps, à l’insu de tous, les consciences.

       Fontseranne, après son passage, ne fut plus un bourg terne, enkysté et refermé sur lui-même et sur des principes sclérosants. Contre toute attente, certains jeunes gens dont les neveux et nièces d’Angélus, montrèrent des dispositions pour les études, pour la philosophie notamment et pour les sciences de la nature. Ils finirent par prendre goût pour tout ce qui recélait fragilité et finesse. Des échoppes s’ouvrirent où ils travaillaient avec talent le cuir, les tissus et les métaux précieux. Bien sûr, pour d’autres, cette métamorphose prit du temps, mais il est certain que le bourg connut, avant 1914 et la disparition de tous ses jeunes soldats, deux décennies florissantes.

    ***

       Elaine, pour sa part, se sentait fautive, et de la mort de la mère Supérieure et de celle d’Angélus. Il lui fallut bien des jours pour recouvrer le repos de son âme. Elle fut aidée en cela par le père Grangeais auquel elle se confessa. Le religieux, commotionné par la fin tragique de Camille, par les forces déchaînées de cette funeste Saint-Jean et par la transfiguration de l’apothicaire, avait connu après ces événements une espèce de conversion intérieure qui l’avait amené du jour au lendemain à ne plus se juger ni à juger les autres. La contrition n’était soudain plus de mise et le pardon du Seigneur devenait une évidence quotidienne. Aussi vit-il en Elaine, non pas une personne condamnable mais une future moniale pleine de bonté, de charité et débarrassée enfin de l’aiguillon de la vengeance. Celle-là même qui avait empoisonné l’existence du petit Jean, jusqu’à en faire ce tortionnaire de l’ombre que l’on sait.

       Elaine resta donc au couvent où elle apprit à épurer sa foi. Quelques années plus tard, on lui confia la tâche de diriger la communauté, ce dont elle s’acquitta avec ferveur, grâce et intelligence, pansant les plaies de l’âme des Fontserannais mieux que ne l’avaient fait autrefois les onguents maléfiques distillés par les mains vengeresses d’Angélus.



       Ce dernier resta peu dans les mémoires. Seule perdura de lui la vision que les villageois en avaient eu lors de l’incendie : celle d’un ange qui, soudain, leur serait venu du ciel pour leur faire toucher du doigt une réalité qui jusqu’alors leur avait échappée.

       Mais comme il est dit dans le langage populaire, les anges souvent ne font que passer, et le silence plein de sagesse et de compassion qui accompagne leur venue, touche uniquement les êtres dont les sens sont déjà en éveil et dont le cœur est prêt à accueillir l’impalpable.

    FIN

    @@@

    (Niqab transparent appelé encore "jihad nikah")


    (PS: traduit pauvrement en "déshabillé coquin" dans
    le sordide occident)

    TUNISIE
    La prostitution halal des tunisiennes en Syrie

       (...) François Hollande va se rendre les 4 et 5 juillet en Tunisie. Il devrait rencontrer les trois patrons provisoires de la Tunisie, le président de la république, le chef du gouvernement et le président de l'Assemblée constituante. 

       La visite de Hollande sera scrutée car le soutien apporté au président déchu Ben Ali par Nicolas Sarkozy qui, lors de sa visite officielle de 2008, avait salué « les progrès de la démocratie », n'a pas été entièrement oublié ni par les partis au pouvoir ni par ceux de l’opposition. Tout comme ils ne sont prêts pas encore d’oublier les propositions de service de Michelle Alliot-Marie, alors ministre de l’Intérieur, pour mater la révolte. 

       Actuellement, la presse tunisienne, ne cesse de traiter d’un sujet qui fait couler beaucoup d’encre, celui de l’engouement de certaines filles pour le Jihad du Nikah en Syrie. Un grand nombre de tunisiennes qui sont parties en Syrie dans le cadre du “djihad du nikah” ont exprimé leur volonté de quitter les champs de bataille et de regagner leur pays. Ces dernières ont peur d’être tuées par des djihadistes.

       Ces filles viennent pour la plupart des quartiers populaires de la périphérie des grandes villes tunisiennes où elles ont été recrutées pour aller satisfaire les pulsions sexuelles des jihadistes en Syrie. Plusieurs combattant(e)s tunisien(ne)s viennent de France, d’Allemagne et surtout de Belgique.

      Le «jihad nikah» est une forme de prostitution légalisée (ou «halalisée») par certains extrémistes religieux au nom de la nécessaire contribution à la guerre sainte.

       Il est proposé aux djihadistes tunisiennes de se soumettre au «mariage» en s’offrant aux pauvres soldats jihadistes sur le front, pour «les soulager et leur redonner des forces afin qu’ils puissent vaincre l’ennemi». Cette forme de jihad est appelé «jihad du nikah» (de mariage).JP


    @@@

    "Comment ça, ça manque de femme dans l'Empire aussi?
    Et moi, alors?
    - Vous, c'est pas pareil, Maître, vous avez une barbe"

    Star Wars : Irvin Kershner, réalisateur de L'Empire contre-attaque




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    "In God we trust... 
    et également aux chaînes d'infos pourries, évidemment"


    IN GOD WE TRUST | Art Studio Susa

    Comment les chaînes d’infos 
    terrorisent les États-Unis (Alternet)
    Murtaza HUSSAIN

       (...) Pourquoi des milliers de morts par balle chaque année peuvent être acceptés sans effort comme le « prix de la liberté », alors qu’un seul attentat appelle à la suspension des libertés civiles?

       À la suite de l’attentat du marathon de Boston, et pendant l’imposante chasse à l’homme par la police de l’auteur présumé, Dzhokhar Tsarnaev de 19 ans, le journaliste de la NBC David Gregory aurait dit aux téléspectateurs de la TV américaine : "Il s’agit d’un nouvel état de terreur auquel le pays doit s’habituer." Etant donnée la couverture hyperbolique, hors d’haleine, fournie par NBC, CNN, et beaucoup d’autres chaînes d’infos pendant la traque de Tsarnaev, il n’est nullement surprenant d’entendre Gregory faire un tel commentaire. Que ce soit dans un contexte de divertissement ou d’information (distinction qui a été rendue de plus en plus floue par les chaînes TV), la peur et l’hystérie rendent toujours convaincantes les contre-informations si on en voit.

       Cependant, il faut se poser la question devant l’affirmation de Gregory : pourquoi les Étatsuniens – dont le pays possède l’armée la plus puissante de l’histoire de l’humanité et qui dépense plus pour sa défense que l’ensemble des 13 pays suivants – devraient se résigner à vivre "dans un état de terreur" ? Les actions d’un ado révolté et de son frère aîné, assurément abominables, peuvent-elles suffire à terroriser au point de paralyser une super puissance militaire et contraindre les Étatsuniens à renoncer à leurs droits et libertés consacrés par leur Constitution ?

       Depuis le début, la couverture par les médias de l’establishment de l’attentat de Boston et de ses conséquences a été caractérisée par une combinaison d’hystérie et d’inepties. Depuis les rapports initiaux de la police qui cherchait "un homme à la peau sombre" jusqu’à la déclaration complètement erronée et encore inexpliquée du "Day One", qui affirmait qu’un suspect était effectivement détenu, le téléspectateur moyen de Fox, CBS ou MSNBC aura été de loin moins bien informé par la couverture des TV, que s’il s’était complètement abstenu d’infos TV durant la crise.

       Après plusieurs heures de reportages pour leurs millions de téléspectateurs crédules sur des "faits" qui ensuite sont devenus à peine plus que des rumeurs sans fondement, Chris Cuomo de CNN a admis : "OK. Maintenant, vous savez, nous ne savons pas ce qui est exact ou non à ce sujet." On pourrait espérer une telle honnêteté de la part d’une chaîne majeure d’information avant et non après un reportage sur une affaire aussi majeure. Malheureusement le contraire fut vrai.(...)

       (...) Bien que la propagation rapide de rumeurs, l’hyperbole et les insinuations servent très peu à informer et éclairer les millions de personnes qui comptent sur les télés pour s’informer, tout cela fonctionne très bien pour générer l’hystérie et une peur généralisée. C’est moins le résultat d’une grande conspiration que de la simple économie de marché. Tout au long de la crise, les indices d’écoute des grandes stations d’information ont bondi - explosant jusqu’à 194 % des moyennes normales pour CNN et moins, mais de manière importante, pour Fox News et MSBNC.

       Pour une industrie basée sur la publicité, où ces indices d’écoute sont les porteurs normaux de succès et de viabilité commerciale, l’attentat de Boston a fourni un coup de fouet majeur. Dans cet éclairage, on voit diminuer nettement la propension à éviter les commérages salaces et la spéculation – choses qui devraient déclencher inévitablement une grande peur parmi les téléspectateurs démunis de leurs propres moyens d’évaluation des événements  La peur et l’incertitude peuvent être mauvaises pour la population en général ainsi que pour le bon fonctionnement d’une démocratie saine. Mais elles sont indéniablement bonnes pour engendrer de plus grandes et plus lucratives audiences pour les chaines d’infos. Dans le paysage oligarchique des médias, où l’on constate à la fois des barrières élevées aux entrées et des pressions sur les acteurs en présence, les organes d’infos télé ont toutes les raisons de continuer à pousser jusqu’à l’hystérie si cela signifie une plus grande audience. Comme l’a montré leur couverture hyperbolique de la crise de Boston, ils ont peu d’hésitation à le faire quand l’occasion se produit.(...)

       Alors que le terrorisme violent est sans aucun doute réel, il est utile de rappeler quelques données statistiques de base sur le niveau de la menace qu’il représente pour le citoyen moyen. Dans leur rapport de 2010 pour Foreign Affairs, John Mueller et Mark G. Stewart ont fait une analyse comparative du terrorisme par rapport à d’autres causes potentielles de décès pour les Américains. Ce que les résultats montrent, c’est que l’Étatsunien moyen, sur base annuelle, est plus susceptible d’être tué par un de ses appareils électroménagers, par la noyade dans une baignoire, ou dans un accident de voiture impliquant un cerf, que d’être tué dans une attaque terroriste. Sans parler de la menace de la criminalité violente ordinaire, qui pose un danger plus grand que celui de la violence terroriste, criminalité ordinaire qui continue à exploser dans tout le pays.

       Néanmoins, en raison de la couverture médiatique en grande partie déséquilibrée et sensationnaliste, les Étatsuniens ont été plus disposés à se séparer de leurs droits et libertés en réponse aux menaces perçues venant du terrorisme, que des menaces des crimes ordinaires. Vu sous cet angle, il est plus facile comprendre comment de dizaines de milliers de décès par balle tous les ans peuvent être acceptés sans broncher comme le "prix de la liberté", alors qu’un seul attentat peut susciter des appels à la suspension des libertés civiles accordées aux citoyens par la Constitution américaine.(...)

       (...) Il y a les millions d’Étasuniens qui sont régulièrement victimes des médias auxquels ils accordent leur confiance pour obtenir des informations, mais qui, au lieu de cela, voient leurs plus profondes peurs manipulées dans un but financier. À côté de ceux-là, la couverture de l’attentat de Boston a produit un autre type de victime, unique, des médias.

       Le 18 avril, le lycéen de 17 ans Salah Barhoum s’est réveillé pour trouver son portrait en première page du New York Post. La une suggérait qu’il était en fait l’auteur de l’attentat du Marathon de Boston. Le chaos en tous sens et l’hystérie provoquée par la désignation des médias d’un informe « suspect à la peau brune » avait conduit les forums Internet à faire circuler le visage (à peau brune) de Barthoum comme une menace potentielle – chose que le New York Post n’a pas hésité à reprendre comme un fait pour gagner un scoop historique. L’allégation s’est révélée totalement infondée, Barhoum était simplement un spectateur innocent que la police de Boston n’a jamais considéré comme un suspect dans le crime. Néanmoins, le mal était fait.

       Tout en reconnaissant son innocence, le New York Post a refusé de s’excuser pour l’atteinte à la réputation et pour le danger potentiel qu’ils ont causé à Barhoum en l’identifiant faussement comme l’auteur d’un crime qui a provoqué la colère et la peur de tout le pays. Dans son compte rendu des jours suivant son implication erronée par une chaîne d’info importante, Barhoum s’est décrit courant terrorisé de son domicile à son école après avoir vu un homme qu’il pensait le poursuivre. De ses propres mots, il disait de son avenir : « Je vais avoir la frousse d’aller à l’école. Sur les plans professionnels et familiaux, tout va être effrayant ». A bien des égards, c’est encore un individu dont la vie a été terrifiée par un organe majeur de presse, sauf qu’aujourd’hui c’est à cause des actes de ces médias que les craintes de l’étudiant sont tout à fait fondées.(...)

       Murtaza Hussain est un écrivain et analyste basé à Toronto, axé sur les questions liées à la politique du Moyen-Orient.
      Traduit de l’anglais par JP G. pour Investig’Action

    [1]NdT : « Tabacco Moment » fait référence aux risques encourus suite aux poursuites légales que l’industrie du tabac US a subies durant les années 1990.


    @@@
    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE N'AGIT PAS
    IL EST L'ACTION)

    +++
    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/57)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste 

       Soeur Adèle, qui éprouvait un passion trouble pour Angélus, vient de subtiliser son carnet de notes...
    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


       La mémoire tactile va bien plus loin que mes derniers instants. Je peux même dire que le sens du toucher perdure pour celui qui y prête attention. Cela peut sembler une aberration au commun des mortels. Mais que m’importe. Je ne veux convaincre personne, juste témoigner. Le fantastique de la chose, c’est que la sensation est alors pure, totalement débarrassée du jugement, de cet épouvantable antagonisme entre le bon et le mauvais, l’agréable et l’insupportable. 

       C’est finalement ce déclic-là que j’avais attendu toute ma vie : parvenir à me déconnecter de la prégnance du jugement. Enfant, j’avais pu atteindre cet état-là de parfaite osmose avec l’extérieur. Toutes les sensations étaient bonnes pour moi et sources d’étude, qu’elles soient âpres ou tendres. 

       Seule la haine et la stupidité de mes proches ont détourné le cours de ma vie. Sans leur regard d’envie, sans leur rejet, sans leur perfidie, je n’aurais jamais jugé la laideur ou la difformité. Pour moi, tout cela faisait partie du magma vital. 

       Et à nouveau, je ne fais plus de distinctions ; à nouveau, cette grâce m’est donnée. 

       Le feu a parcouru mon corps et j’ai pu jouir de sa caresse brûlante comme je savais jouir de celle du soleil au bord de la rivière des Joncquières. Mon corps asphyxié n’a pas souffert. Par contre, chaque cellule tout à fait consciente de ce qui lui arrivait s’est laissée envahir par la fournaise, donnant au feu sa matière et se gorgeant en échange de son énergie. Les lourds madriers de châtaignier ont mêlé leurs fibres aux miennes en un gigantesque brasier. 

       Il y a eu cette évaporation rapide des liquides intracellulaires, quelque chose de subtil, d’éthérique. Puis la carbonisation des tissus avec la densification de chaque particule et, par-dessus tout cela, la dessiccation qui pulvérise la matière en poudre soyeuse. 

       Je me volatilise dans ces milliers d’atomes, emportés vers le ciel par la chaleur des flammes, dispersés par le vent d’orage au gré des bourrasques, collés à la terre par les pluies à venir, recueillis par la main douce d’une passante exaltée. 

       J’emporte avec moi les secrets de l’impalpable.

    ***
    (A Suivre)

    +++

    "Tiens, sale franglaise!"


    Les Femens ne portent pas de tee-shirts 
    (dicton franglais)
     Théophraste R.


       Les Français, réputés allergiques aux langues étrangères, sont-ils subrepticement devenus anglophones ? Oui, prétendent les enseignes, les pubs, et jusqu’aux noms d’entreprises : épiceries Carrefour City, France Telecom (sans accents aigus), téléphonie Free, Photo-shop…

       Les pires sont les tee-shirts. Il suffit de changer la lettre « j » par « i » et le « J’aime » français devient « I love ». Pour quel bénéfice, ô pédants prétentieux, fats et ignares à la fois? Le nec plus ultra est de supprimer aussi l’article : « I love télévision ». Et non pas « la » télévision. Et notez bien la présence des accents qui, là, ne devraient pas y être, puisqu’on prétend parler anglais.

       C’est le déferlement d’un franglais pathétique. Ah ces complexés recalés au bac qui arborent des tee-shirts de l’université de Los Angeles (UCLA) ou de la poulaillerie New-yorkaise (NYPD), à commencer par l’ex-président de la France, qui parle anglais comme moi, quand je fais le pitre : hi vrite tout te blaque bohardd visse ha pisse of chalque ! (Dedaj et Gensane, anglicistes pointus corrigeront cette phrase).

       (Qui sur la photo ? J’hésite entre Marine et Marion. En tout cas, ce n’est pas Marianne).

       PS. « I love télévision » ! Je ne vous dis pas le niveau de bêtise inconsciente et satisfaite nécessaire pour se transformer fièrement en femme-sandwich qui proclame en subliminal :« I am une abrutie de première et je veux que vous le sachiez ».

       Je préfère les logos des Femens, tiens ! (...)



    +++
    (J'ouvris cette bouteille
    et toutes les nouvelles du Monde
    me sautèrent à la gorge)



    +++

    (Ce travailleur "détaché" était en retard
    à son stand de frites)


    “Le dumping social explose en Belgique”

       (...) La libre circulation des travailleurs dans l’UE a “des effets pervers” qui “gangrènent certains secteurs” de l’économie du pays, estime Le Soir.

       En 2011, on dénombrait en Belgique 337 189 travailleurs détachés, c’est -à-dire envoyés de leur pays d’origine par leur employeur pour travailler pendant une période déterminée, soit 120 000 de plus qu’en 2009. Le quotidien explique que dans l’attente d’une nouvelle directive européenne régulant le système du détachement, cette pratique “tourne au dumping social” :

       L’Etat belge est triplement lésé. Primo, les travailleurs détachés ne cotisent pas au profit de la sécurité sociale belge. Secundo, des travailleurs belges sont mis en chômage économique, le boulot étant effectué par du personnel “importé”. Tertio, les entreprises qui respectent la loi, subissent la concurrence de celles, moins scrupuleuses, qui usent et abusent du détachement [...] (...)





    +++
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU NE TRAVERSERAS JAMAIS
    LA MONTAGNE)
    ***

    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/56)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste


       Angélus, mort, a retrouvé sa beauté angélique...

    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


    l'archange Saint-Michel chasseur de dragons

    CHAPITRE 22

       Adèle était restée un moment pétrifiée face à son archange. Elle était la seule à ne pas s’agenouiller devant lui car, privé de vie, Angélus, telles les statues froides des églises, ne représentait plus rien pour la jeune femme. Lorsqu’elle avait vu la foule mettre le feu à l’édifice, elle ne s’était pas inquiétée pensant qu’Angélus s’enfuirait par le fond du séchoir. Mais, pour une raison inexplicable, le jeune homme était resté et, pour finir, ils l’avaient tué. 

       Qu’il soit transfiguré ne lui apportait ni crainte ni réconfort. Plutôt un vide dont elle mesurerait, très vite, la profondeur. La seule pensée qu’elle avait, à ce moment, c’était qu’elle ne reverrait plus Angélus se baigner dans la rivière des Joncquières. Tout cela était fini. Cet ange-là était mort.

       - Si au moins, cela servait à quelque chose, pensa Adèle. Mais personne sur terre ne peut racheter les péchés du monde. Tout, ici bas, semble soumis à l’éternel recommencement. Si seulement après être tombées, les âmes pouvaient se relever et marcher droit sur la terre... Mais je ne vois que des simagrées, des mensonges, des jalousies... Non, je ne veux pas être des leurs. Tu t’es sauvé Angélus. Moi aussi, je vais me sauver. Il n’y a que cela qui importe.

       Pendant que le groupe demeurait là, prostré, elle redescendit au bourg. Elle croisa en chemin le reste du cortège qui portait, inanimée, Sœur Camille au couvent. La pluie avait cessé et le soleil inondait Fontseranne. Les ruelles étaient désertes. Alors, par la porte brisée de la boutique, la moniale entra chez l’apothicaire, le cœur battant à tout rompre. 

       Elle fureta dans les tiroirs. Ne trouvant rien, elle osa monter au premier et crut, un instant, être entrée dans quelque château féerique. Bien qu’étant issue d’une famille aisée, elle n’avait jamais eu l’occasion de côtoyer un décor aussi raffiné. Non pas dans les couleurs et dans les formes, mais dans la texture de chaque élément qui le composait. De fins voilages vous caressaient le visage lors de votre passage. Les meubles disparaissaient sous des amoncellements de coupons de velours, tous aussi doux et cependant aussi différents les uns des autres que peuvent l’être, pour des connaisseurs, les meilleurs crus de nos vignobles. 

       Il y avait peu de chances qu’elle trouvât ce qu’elle cherchait et pourtant, à force de brasser des étoffes, de remuer des objets délicats, elle finit, ivre de sensations, par mettre la main sur le cahier d’Angélus, celui-là même où, enfant, il avait noté ses premières découvertes et, plus tard, ses formules les plus extravagantes.

       Elle avisa également quelques fioles minuscules et de petits échantillons colorés qu’elle glissa dans sa poche.

       Adèle aurait été bien incapable alors de dire pourquoi elle agissait de la sorte et ce qu’elle comptait faire de ce larcin. Le fait est qu’elle sortit de la boutique, grisée, joyeuse comme une enfant dont on aurait comblé le plus cher désir.

    ***
    (A Suivre)

    ***
    "Que celui qui nous accuse d'espionnage
    se dénonce!"

    nickfury
    mdcu-comics.fr

    Comment l'Amérique espionne ses alliés
    Laura Poitras, Marcel Rosenbach,
    Fidelius Schmid, Holger Stark et Jonathan Stock

       (...) Pour la National Security Agency (NSA), c'est un fiasco. Longtemps - contrairement à la CIA, l'agence du renseignement extérieur américain -, cette institution avait réussi à opérer sans éveiller l'attention du grand public. Edward Snowden aurait "irrévocablement causé de terribles dommages" aux Etats-Unis, se plaignait il y a près de deux semaines le directeur de la NSA, le général Keith Alexander, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision ABC.

       Les documents de la NSA révélés par Snowden concernent bien plus qu'un ou deux scandales. Ils sont comme une sorte d'instantané électronique du fonctionnement, pendant une dizaine d'années, des services secrets les plus puissants du monde. Der Spiegel a été en mesure de consulter et d'analyser plusieurs de ces documents.

       Ces dossiers montrent que l'Allemagne occupe une place de choix dans le réseau de surveillance planétaire de la NSA - et comment les Allemands eux-mêmes sont la cible des attaques de l'Amérique. Chaque mois, les services d'outre-Atlantique enregistrent près d'un demi-milliard de communications en Allemagne.(...)

       (...) Personne ou presque n'est à l'abri de cette rage de l'espionnage. Ne sont épargnés que quelques Etats triés sur le volet, que la NSA définit comme des amis proches, des partenaires de deuxième classe ("second party"),comme le dit un document interne : la Grande-Bretagne, l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande. Pour la NSA, ces pays ne seraient "pas des cibles, et il n'est pas nécessaire que ces partenaires fassent quelque chose qui serait aussi illégal pour la NSA," peut-on lire dans un texte classé "très secret".

       Cette réserve ne s'applique pas aux autres, tous les autres, y compris ce groupe d'une trentaine de pays considérés comme des partenaires de troisième classe ("third party"). "Nous pouvons intercepter les transmissions de la plupart de nos partenaires étrangers de troisième classe, et d'ailleurs, nous le faisons," se vante la NSA dans une présentation interne.

       A en croire la liste, l'Allemagne fait justement partie de ces pays placés sous surveillance. Ainsi, ces documents confirment ce que le gouvernement de Berlin soupçonne depuis longtemps : les services secrets américains, avec l'assentiment de la Maison-Blanche, ont le gouvernement fédéral à l'œil, y compris la chancelière. Il n'est pas étonnant non plus que la représentation de l'Union Européenne à Washington ait été mise sur écoute dans les règles de l'art, comme le montre un document auquel Der Spiegel a eu accès. (...)

       (...) Ce qui importe, dans ces révélations, ce n'est pas que des Etats se surveillent les uns les autres, qu'ils épient leurs ministres et pratiquent l'espionnage industriel. La véritable révélation, c'est avant tout qu'il soit possible de surveiller ses propres ressortissants et ceux de pays étrangers au-delà de tout contrôle et de toute supervision efficace. Car le principe qui veut qu'un service du renseignement extérieur n'espionne pas ses concitoyens, ou alors seulement dans le cadre d'enquêtes individuelles, semble ne plus avoir cours dans ce monde de communication et de surveillance globales.

       Le GCHQ (Government Communications Headquarters, quartier général des communications du gouvernement), un service britannique, peut surveiller tout le monde, y compris les Britanniques, de même pour la NSA, y compris les Américains, mais le Bundesnachrichtendienst (BND), peut surveiller tout le monde, sauf les Allemands. Ainsi la Matrice étend-elle son réseau de surveillance universelle, où chacun, selon le rôle qui lui est dévolu, peut aider l'autre. (...)


    ***
    (Imperturbable, l'espionne yankee fumait une taf
    en attendant que son collègue fasse le sale boulot"


    The last days of american crime T1, comics chez Emmanuel Proust ...

    ***
    "Par le Saint Nom du Capitalisme:
    Ou je ne mets pas cette pièce dans la Culture...
    Ou je la mets dans ma tirelire...
    Choix cornélien..."


    CHARLES ROBIN 
    "Le libéralisme comme volonté 
    et comme représentation"
    Pierre Le Vigan

       (...) « L’une des confusions habituelles de l’extrême gauche contemporaine (…) réside dans cette idée que le libéralisme ne désignerait rien d’autre qu’un système d’organisation économique de la société (fondé sur la propriété privée des moyens de production et la liberté intégrale des échanges marchands), qui trouverait ses adeptes les plus enthousiasmes, en France, sur la rive droite de l’échiquier politique. » Or, ce qu’explique Charles Robin, dans la veine de Jean-Claude Michéa et de Dany-Robert Dufour, c’est qu’en fait, l’extension indéfinie de l’économie de marché, va obligatoirement avec une société de marché dont l’un des éléments essentiels est l’extension continue des « droits individuels », ces mêmes droits dont l’illimitation est soutenue résolument par l’extrême gauche.

       La neutralité axiologique du libéralisme aboutit à ce que le seul critère de légitimité des actions sociales soit l’intérêt et la maximisation des satisfactions matérielles. La doctrine du droit naturel – qui seraient des droits qui tiennent à la nature même de l’homme - , qui fonde celle des droits de l’homme, postule l’auto-institution nécessaire et suffisante de la société- la fameuse « société civile » chère aux libéraux – et donc l’inanité de la recherche d’une « société bonne ». 

       Le libéralisme prend les hommes comme ils sont, et il les prend même tels qu’ils sont, le pire. Dans la vision libérale, la société bonne, ou même seulement meilleure, ne peut avoir de place, non plus que l’idée de la nécessaire amélioration morale de l’homme, ou l’idée d’excellence morale, notamment par l’éducation, et par une élévation des idéaux mis en valeur ou portés en exemple. Les humanités sont ainsi naturellement appelées à disparaître dans une société libérale – et c’est bien ce que l’on observe. Le vrai législateur tout comme le vrai éducateur deviennent, en société libérale, le Marché et l’Argent. 

       Tout comme Jean-Claude Michéa, Charles Robin insiste sur l’unité du libéralisme : il est économique et culturel. Il ne serait pas efficacement économique s’il n’était culturel. Etymologiquement, le commerce (neg-otium) c’est le contraire du loisir. Entendons le loisir au sens où il est liberté, ouverture à la contemplation, rendez-vous avec soi-même.

       On le constate en pratique tous les jours : la société libérale distrait chacun mais empêche le vrai loisir, celui qui permet de prendre du recul en soi. Le libéralisme postule que la liberté consiste en fait dans la capacité de se déraciner continuellement. Charles Robin tout comme Jean-Claude Michéa fait remonter cette vision à Kant et à Rousseau. Elle est aujourd’hui parfaitement illustrée par Vincent Peillon pour qui « l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches [pré-républicaines]».

       Quoi de plus naturel, si l’homme est détaché de toutes attaches, en apesanteur, hors-sol, qu’il n’ait plus comme référence que le « souci de soi », vite devenu le « je ne me soucie que de moi ». L’inconvénient c’est notamment que le souci de soi d’hommes sans passé ne draine pas beaucoup de richesses humaines collectives. Il arase les diversités. En effet, seul celui qui a des traditions peut comprendre celles des autres. C’est pourquoi la diversité de l’homme en apesanteur est réduite à peu de choses. C’est une diversité-alibi d’un aplatissement généralisé. L’Européen est réduit à un Blanc, l’Africain ou l’Antillais est réduit à un Noir (et même un « black »). Le Français est réduit à un citoyen de « la patrie des droits de l’homme » (rappelons que c’est le pays qui a inventé le génocide avec la Vendée). 

       Cette réduction des authentiques différences se fait au nom de l’autonomie de l’individu mais au mépris du sens exact de ce principe qui ne signifie aucunement « faire sans les autres » ou « se passer des autres » mais choisir librement la règle que l’on se donne. C’est tout cela, et encore bien d’autres choses, que Charles Robin, de solide formation philosophique, nous donne à comprendre en un livre non seulement important mais essentiel.


    ***
    Luc Desle

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