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Par tomdrake le 29 Octobre 2018 à 07:00
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Pensées pour nous-mêmes:
(LE SAGE SAIT QUE PARFOIS
IL NE FAUT PAS L'ÊTRE)
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https://www.pinterest.fr/pin/652177589764067525/
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http://dacj.over-blog.com/grands-projets-inutiles-destructeurs-et-imposes.html
LE MONDE DES GRANDS PROJETS
ET SES ENNEMIS
Familier de la ZAD de Notre-Dame des Landes et des cortèges de la lutte No TAV, Serge Quadruppani analyse la conception du monde inspirant autant les projets d’ingénierie sociale qui visent « à rendre absolue la soumission du travail au capital », « dans la continuité de la contre-révolution libérale reagano-thatchérienne », que les Grands Projets : « une conception instrumentale qui engendre la destruction des milieux naturel et humain au profit du capital mondialisé ».Les dirigeants soumis à la pression des intérêts financiers, anxieux de démentir les doutes qui s’accumulent sur leur capacité à gouverner et de montrer qu’ils commandent encore quelque chose – la police ! – sont confrontés à des militants et des paysans déterminés à défendre un projet de vie, à travers un territoire. « L’État de droit réellement existant, c’est celui qui permet les exactions à Calais et à la frontière italienne, celui qui arrache leurs couvertures aux migrants et les gaze quand ils viennent prendre un café, celui qui crée sans cesse de nouvelles formes juridiques pour que le travail coûte toujours moins cher au capital et que le premier soit toujours plus facilement exploitable par le second. »Alors que le rêve d’une classe moyenne universelle intégrant l’immense majorité de la population, alibi réformiste pour la « classe de l’aliénation consumériste », est parti en fumée, on ne doit plus s’attendre qu’à une « aggravation mortifère de l’exploitation » ou au « dépassement du capitalisme ». « La révolution nécessaire ne peut être qu’un basculement, un changement de civilisation planétaire qui s’étendra sur des décennies. » « Le sentiment que l’humanité est au bord du gouffre est désormais largement partagé. La colère contre ce qui l’y a menée l’est beaucoup moins. »
Serge Quadruppani dénonce la violence des mobiliers urbains conçus « pour occuper les têtes avec la pub et empêcher les plus pauvres de se reposer », des téléphones, concentrés de la brutalité de l’exploitation des travailleurs et de celle des « logiciels conçus pour produire l’addiction pixellisée », des agences bancaires qui ont remplacé les hausses de salaire par le « crédit qui isole et domestique l’individu », de la « bureaucratie européenne lobbytomisée qui ouvre grand les portes à Monsanto et les ferme (…) aux réfugiés des guerres allumées ou attisées par l’Occident ». Il dénonce le caractère fondamentalement prédateur des Grands Projets qui détruisent « la nature et la culture d’un lieu sans tenir compte des mille projets de ceux qui en prenaient soin parce qu’ils y vivaient », qui « garantissent des profits exorbitants aux grands groupes industriels et financiers, civils et militaires, désormais incapables d’obtenir des taux de profits élevés sur des marchés globaux saturés ».« Les économistes sont les gardiens du « cercle de la raison » d’un monde qu’emporte la folie de l’accumulation capitaliste. Leur tâche est de nous y garder enfermés » en nous convainquant de travailler plus pour gagner moins ». Il décortique le programme de prospective « Territoires 2040 » qui annonce clairement un projet global d’aménagement articulé autour de grandes métropoles connectées entre elles et bien séparées des territoires où survivent les populations dévalorisées.
Fort de sa fréquentation des « ennemis des Grands Projets », il évoque leurs luttes. Même si les concepteurs du projet de la ligne Lyon-Turin s’appuyaient, il y a trente ans, sur des prévisions de triplement du fret et qu’il est aujourd’hui inférieur à ce qu’il était en 1998, si la Cour des comptes estime que son coût est passé de 12 à 26,1 milliards, si la ligne ferroviaire actuelle n’est utilisée qu’à 17% de ses capacités, le chantier continue, uniquement utile à ceux qui ont remporté les appels d’offre. La référence aux résistances passées, brève république partisane antifasciste en 1945 et République des Escartons auto-administrée durant quatre siècles, réamorce « leur charge émancipatrice ». « Le mouvement No TAV a déjà remporté une victoire : la formation d’un sujet collectif opposé au monde tel qu’il va. » L’ancrage dans la réalité d’un territoire tranche avec l’abstraction des lieux de pouvoirs.La mise en réseau des batailles, citoyennes ou radicales, est en train de créer « une mine mondiale de pratiques militantes, de savoirs et de créativités». Sur le bocage de Notre-Dame des Landes, par-delà les tensions sur les différentes pratiques, se manifeste « la recherche d’un autre mode de vivre ensemble, fondé sur la gratuité et la prise de décision sans hiérarchie ni rituels assembléistes figés et figeants ». « Le plus fort, c’est qu’en s’opposant à un monde, ils sont en train d’en créer un autre. »« Les forces sociales qui changeront la face du monde se définissent par leur capacité à construire du commun contre un ennemi commun. » Ce qui permet de se passer d’un « État de droit » sur la ZAD, c’est que l’activité humaine tend à s’y libérer du travail. Une recherche vitale de la juste mesure dans la réalité s’oppose à « l’irrationnelle rationalité ». Les relations basées sur la confiance et la mise en commun sont à l’inverse des logiques qui s’appuient sur le soupçon et l’individualisme.
Cette analyse, lucide état des lieux de notre monde tel qu’il va, des enjeux et des forces en présence, est certainement une des plus précise, des plus fouillée et des plus claire que nous ayons pu lire. Serge Quadruppani ne nous leurre pas avec des propositions réformistes, voeux pieux dont on n’a jamais pu constater les résultats, mais défend une radicalité concrète et assumée. Entre le camp de « la fourberie sordide » et celui du « courage de l’utopie », son choix est fait.
LE MONDE DES GRANDS PROJETS ET SES ENNEMIS
Voyage au coeur des nouvelles pratiques révolutionnaires
Serge Quadruppani
160 pages – 13 euros
Éditions La Découverte – Paris – Mai 2018$$$
Luc Desle
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Par tomdrake le 28 Octobre 2018 à 08:00
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Pensées pour nous-mêmes:
(RICHESSE AU PREMIER ÉTAGE,
MALHEUR PARTOUT AILLEURS)
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"Moi, j'aime pas l'automne..."
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http://lovemeravilla.tumblr.com/post/167336550120
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"Oh non... Il me reste un cheveu noir..."
http://lovemeravilla.tumblr.com/post/167336416090
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Nadine Estrella
votre commentaire -
Par tomdrake le 27 Octobre 2018 à 08:00
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Pensées pour nous-mêmes:
(L'ESSENCE DE L'HOMME
EST LA FOLIE DOUCE)
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(via realcomicsansfont)
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https://www.pinterest.fr/annickarrachart/dessins/?lp=true
Des djihadistes français impliqués
dans la traite sexuelle des femmes Yézidies
Un rapport de la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme), issu d’une enquête de terrain en collaboration avec l’ONG locale Kinyat, publié jeudi 25 octobre, décrit l’exercice de légitimation, d’organisation et de planification de la traite sexuelle des captives yézidies par les djihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie. De cette enquête, précise et documentée, il ressort également que des combattants étrangers notamment Européens, dont plusieurs djihadistes français, ont été impliqués dans ces crimes. La FIDH demande à ce que ceux-ci puissent être poursuivis par leur pays d’origine pour la perpétration de génocides et crimes contre l’humanité, "l’organisation ayant mis en place une politique d’élimination de la communauté yézidie passant notamment par l’esclavage sexuel et d’autres crimes sexuels contre les femmes et les filles".
Nadia Murad, ex-esclave yézidie des djihadistes de l’Etat islamique en Irak, prix Nobel de la Paix, de passage à Paris pour une rencontre avec Emmanuel Macron, a fait un détour dans les locaux de la FIDH à Paris. Elle a tenu à remercier les auteurs de ce rapport venus le présenter devant les journalistes. "C’est très difficile pour nous les survivants de témoigner. Nous mettons nos vies en danger. Il est donc très important de poursuivre ceux qui ont commis des crimes et que la justice soit faîte", a-t-elle dit.
"Ce rapport a réussi à recueillir un certains nombres de témoignages de femmes yézidies qui ont pu relater de manière circonstanciée l’abomination dont elles ont été victimes : esclavage, viol, violences sexuelles y compris avec des adolescentes. Des femmes réduites à vivre dans une barbarie passée et quasiment inimaginables, vendues comme du bétail, obligées dans certains cas de payer pour être rachetées", souligne l’avocat de la FIDH, Patrick Baudouin. Il poursuit : "Il ne s’agissait pas d’actes isolés. Mais de quelque chose de programmé et de voulu. C’était une directive donnée par l’EI." S’appuyant sur l’enquête de la FIDH, il assure que "les djihadistes étrangers semblent avoir été les principaux 'bénéficiaires' de ce recours à l’esclavage, au viol et aux violences sexuelles".
En août 2014, des djihadistes de l'EI ont envahi le mont Sinjar, fief de cette minorité religieuse kurdophone dans le nord de l'Irak, tuant des milliers d'entre eux et enlevant des milliers de femmes et d'adolescentes pour les réduire à l'état d'esclaves sexuelles. Plus de 6.800 Yézidies auraient été retenues captives : 4.300 se seraient échappées ou auraient été rachetées et 2.500 seraient encore "disparues", affirme le rapport.
Selon les informations de l’ONG, "réduire les femmes en esclavage était un privilège réservé à certains combattants, notamment à ceux qui occupaient un grade élevé ou qui étaient de nationalité étrangère". D’après les témoignages recueillis, des femmes ont assuré avoir été offertes ou achetées par des combattants de l’EI qui sembleraient venir d’Arabie saoudite, de Libye, de Tunisie, du Liban, de Jordanie, de Palestine, du Yémen, de France, d’Allemagne, de Chine et des États-Unis. Le nombre de Français impliqués est impossible à déterminer, a précisé Amal Nassar, représentante permanente FIDH auprès de la CPI.
Katrin, 30 ans, rescapée yézidie, a raconté à propos de son ravisseur : "Il m’a dit que je ne devais pas retourner dans ma famille parce qu’ils étaient infidèles, lui aussi avait quitté sa famille en France, parce qu’ils étaient infidèles. Il m’a montré des photos de ses enfants en France, ils lui ressemblaient beaucoup."
Elle raconte aussi que son ravisseur vivait avec sa famille. "J’ai été achetée par un Français qui m’a amenée vivre avec sa mère et ses deux sœurs à Raqqa. Je savais qu’il était français d’après la fille de leur voisin, qui était aussi française et qui m’a dit qu’ils étaient tous français. Sa sœur était aussi mariée à un Français de Deir Ezzor."
Une autre femme, Salma, 26 ans, a rapporté : "Sa femme ne parlait pas un mot d’arabe, elle ne comprenait pas le problème des Yézidis. Elle n’arrêtait pas de demander ce que je faisais là, mais lui me disait de ne rien dire. Elle voulait que je parte. Quelques jours plus tard, il m’a emmenée loin de son foyer dans une autre maison. Là-bas, il m’a violée trois fois après m’avoir menottée et bâillonnée."
Un certain nombre de djihadistes français (environ 100 dont plusieurs femmes et enfants) sont détenus dans le nord de la Syrie, en Irak ou au Kurdistan irakien. D’autres sont poursuivis en France. "Nous souhaitons que le pôle antiterrorisme et le pôle spécialisé dans les crimes de guerre et crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris travaillent de façon beaucoup plus coordonnée sur des sujets de ce type. Et faire en sorte que le pôle crimes de guerre et crimes contre l’humanité s’empare de ces cas", a déclaré Patrick Baudouin.
"Les poursuites sont aujourd’hui fondées sur la base des actes terroristes. C’est insuffisant. Dans le cas des crimes contre la communauté yézidie, on est dans un registre encore plus grave, qui touche au fondement même de ce que doit être une lutte contre l’impunité : les crimes les plus abominables. Par conséquent, il faut envisager des poursuites dans n’importe lequel des pays concernés sur ce fondement. Etre condamné pour terrorisme c’est important mais on ne va pas au bout de la vérité. Et surtout on ne prend pas en compte le sort subi par les victimes. Cette barbarie doit être mise au jour. Il n’y a pas de paix possible sans justice."
Ainsi la FIDH demande aussi l’extradition de tous les ressortissants et de les inculper dans leur pays sur le fondement de crimes relevant du droit international ou de s’assurer qu’ils sont inculpés dans des pays assurant un procès équitable et une procédure régulière. Patrick Beaudoin : "Or, en Irak, les conditions du respect au droit du procès équitable ne sont pas réunies, alors que la peine de mort est appliquée. Les autorités kurdes quant à elles n’arrivent pas non plus à garantir le minimum requis pour un procès équitable. Nous ne pouvons pas répondre à la barbarie par la barbarie."
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Luc Desle
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Par tomdrake le 26 Octobre 2018 à 08:00
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Pensées pour nous-mêmes:
(N'AIE FOI QU'EN TOI)
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https://melenchon.fr/2016/04/02/le-salaire-maximum-patronal-doit-etre-instaure/
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https://www.piecejointe.com/photos-humour/Ma-colere-71687.html
Éloge de la colère et des bons chasseursLes psychologues trouvent des vertus à la colère qui sert au maintien de l’intégrité physique et psychique de celui qui l’exprime. Elle est souvent l’affirmation d’une volonté altruiste, d’une solidarité, une réponse à l’injustice ou à une agression.
Moi, par exemple, si des hommes armés me sortent du lit à 7 heures, fouillent mon appartement, je suis en colère. Il faut avoir le sang-froid d’un serpent ou d’un énarque pour rester calme. Si j’apprends qu’on fouille aussi mon entreprise et si on m’empêche d’y entrer, j’essaie de forcer le passage en parlant cru et dru.
En politique, il n’est pas une conquête sociale qui n’ait été acquise sans la colère d’un peuple. Tel qui a fait tomber la Bastille, affronté les 200 familles, foncé derrière une armée nazie en déroute n’a pu le faire sans colère.
Quiconque a négocié avec son maître en baissant les yeux et en tournant son béret dans ses mains est inapte à conduire un changement.
Mordre un chauffeur de taxi comme le fit une député LREM, casser à coups de casque de moto la tête d’un responsable PS comme le fit un député LREM, traiter les climato-sceptiques de « connards » comme le fit Nathalie Kosciusko-Morizet, lancer à un citoyen « Casse-toi pov’ con », qualifier les électeurs de Mélenchon d’« abrutis » comme le fit un journaliste en vue (Eric Brunet), repérer dans le peuple les alcooliques, illettrées, fainéants, gens de rien, comme le fit Macron, traiter de merde un journaliste de FR 3 comme osa le faire Mickaël Nogal, député LREM du 31, traiter des adversaires politiques de putes, de pouffiasses et inviter un maire (Jean-François Copé) à aller niquer sa mère, comme le fit Rayan Nezzar, l’éphémère (et pour cause) porte-parole de LREM, passe encore. Mais vouloir pourrir la vie de ceux qui vous calomnient, ah ! non, pas de ça, lider maximo, caudillo, duce, führer !
La classe politique quasi unanime leur lèche les bottes et les talons aiguilles. Cette bande organisée travaille à convaincre le peuple que pousser un cri devant des flics ou un juge c’est roter dans le salon de la comtesse, que contredire un journaleux c’est pisser dans un vase vénitien.
Et n’avons-nous pas des proches qui, de concert avec ceux qui leur « pourrissent » la vie, déplorent les outrances verbales ou comportementales de Jean-Luc Mélenchon, en exigeant inconsciemment qu’il ne soit pas comme nous : simplement (et heureusement) humain (1) ?
Théophraste R. (Editeur de l’annuaire en 10 volumes des pourritures politico-médiatiques).
(1) Devenu ange après sa mort, Merluchon descendit du ciel vers Aubagne et il vit que cela était bon. Hélas, Judas le décrivit aux chasseurs comme une bartavelle et…
En prime : la chasse à la mélenchonnette énervée : https://www.youtube.com/watch?v=QuGcoOJKXT8
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Benoît Barvin
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Par tomdrake le 25 Octobre 2018 à 15:17
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Pensées pour nous-mêmes:
(CHAQUE JOURNÉE VÉCUE
EST UNE JOURNÉE PERDUE
POUR LA MORT)
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"Henri! Arrête de mettre tes pellicules n'importe où!"
http://nadchris34.tumblr.com/post/179247981524
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http://christroi.over-blog.com/2015/06/vers-une-guerre-americaine-en-europe-de-l-est.html
Quand les États-Unis
envahissaient la Russie
Source : Consortium News
Dans un contexte de tensions accrues entre les États-Unis et la Russie, et même de rumeurs de guerre, on oublie depuis longtemps l’époque où les États-Unis ont effectivement envahi le pays, explique Jeff Klein. Au milieu de la frénésie bi-partisane suscitée par le sommet Trump-Poutine à Helsinki, le discours anti-russe enflammé aux États-Unis rend concevable ce qui semblait jusqu’à récemment inconcevable : que des tensions dangereuses entre la Russie et les États-Unis puissent mener à un conflit militaire. C’est déjà arrivé.
En septembre 1959, lors d’un bref dégel pendant la Guerre froide, Nikita Khrouchtchev effectua sa célèbre visite aux États-Unis. À Los Angeles, le dirigeant soviétique fut invité à un déjeuner aux studios de la 20th Century-Fox à Hollywood et au cours d’un long échange décousu, il eut ceci à dire : « Votre intervention armée en Russie a été la chose la plus désagréable qui ait jamais eu lieu dans les relations entre nos deux pays, car nous n’avions jamais fait la guerre contre l’Amérique jusque-là ; nos troupes n’ont jamais mis le pied sur le sol américain, tandis que vos troupes ont mis le pied sur le sol soviétique. »
Ces remarques de Khrouchtchev ne furent guère reprises dans la presse américaine de l’époque, surtout si on les compare à sa plainte, largement rapportée, selon laquelle il n’avait pas été autorisé à visiter Disneyland. Mais même si les Américains avaient lu les commentaires de Khrouchtchev, il est probable que peu d’entre eux auraient eu la moindre idée de ce dont parlait le premier ministre soviétique.
Mais la mémoire soviétique – et maintenant russe – est beaucoup plus persistante. Les blessures des invasions étrangères, de Napoléon aux nazis, étaient encore fraîches dans la conscience publique russe en 1959 – comme en Russie aujourd’hui – d’une manière que la plupart des Américains ne pouvaient imaginer. C’est entre autres la raison pour laquelle les Russes ont réagi avec tant d’indignation à l’expansion de l’OTAN à ses frontières dans les années 1990, malgré les promesses des États-Unis de ne pas le faire pendant les négociations pour l’unification de l’Allemagne.
L’invasion américaine à laquelle Khrouchtchev faisait référence a eu lieu il y a un siècle, après la Révolution d’Octobre et pendant la guerre civile qui a suivi entre les forces bolcheviques et anti-bolcheviques ; l’Armée rouge contre les Russes blancs. Pendant que les Allemands et les Autrichiens occupaient des parties de l’Ouest et du Sud de la Russie, les Alliés ont lancé leurs propres interventions armées dans le nord de la Russie et en Extrême-Orient en 1918.
pays alliés, dont la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon et les États-Unis, ont invoqué diverses justifications pour envoyer leurs troupes en Russie : « sauver » la Légion tchèque qui avait été recrutée pour lutter contre les puissances centrales ; protéger les stocks militaires alliés et les tenir hors de portée des Allemands ; préserver les communications via le Transsibérien ; et peut-être rouvrir un front oriental durant la guerre. Mais le véritable objectif – rarement admis publiquement au début – était d’inverser les événements d’octobre et d’installer un gouvernement russe plus «acceptable». Comme Winston Churchill l’a dit plus tard, l’objectif était « d’étrangler l’enfant bolchevique dans son berceau ».
En plus de la Sibérie, les États-Unis se sont joints aux troupes britanniques et françaises pour envahir Arkhangelsk, dans le Nord de la Russie, le 4 septembre 1918.
En juillet 1918, le président américain Woodrow Wilson avait personnellement dactylographié un « Aide-mémoire » sur l’action militaire américaine en Russie, que le secrétaire à la Guerre avait remis au début du mois d’août au général William Graves, le commandant désigné des troupes américaines en route pour la Sibérie. Le document de Wilson était curieusement ambivalent et contradictoire. Il commençait par affirmer que l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Russie était « inadmissible » et concluait finalement que l’envoi de troupes américaines en Sibérie ne devait pas être considéré comme une « intervention militaire ».
Mais l’intervention américaine a commencé lorsque les soldats américains ont débarqué à Vladivostok le 16 août 1918. Il s’agissait des 27e et 31e régiments d’infanterie, unités de l’armée régulière qui avaient participé à la pacification des Philippines occupées par les États-Unis. Finalement, il devait y avoir environ 8 000 soldats américains en Sibérie.
À en juger par ses mémoires, le général Graves était étonné de voir à quel point la situation sur le terrain en Sibérie était différente de ce que ses vagues instructions semblaient suggérer. D’une part, les Tchèques n’avaient guère besoin d’être secourus. À l’été 1918, ils avaient facilement pris le contrôle de Vladivostok et de 1 600 kilomètres du Transsibérien.
Pendant un an et demi, le général Graves, qui semble être un soldat professionnel honnête et apolitique, a lutté pour comprendre et mener à bien son mandat en Sibérie. Il semble avoir déconcerté le département d’État américain et ses collègues commandants alliés en s’accrochant obstinément à une interprétation littérale de l’Aide-mémoire de Wilson comme imposant une non-intervention stricte dans les affaires russes. Le général semblait incapable de remarquer le large “clin d’œil” avec lequel tout le monde comprenait ces instructions.
Graves s’est efforcé de maintenir la « neutralité » entre les différentes factions russes luttant pour le contrôle de la Sibérie et de se concentrer sur sa mission de protéger le chemin de fer et le matériel militaire allié. Mais il était aussi assez imprudent pour dénoncer les atrocités « blanches » et « rouges » ; exprimer son dégoût pour les différents seigneurs de guerre soutenus par les Japonais en Sibérie orientale et, plus tard, pour faire une évaluation sceptique (et justifiée) à propos du faible appui populaire, de l’incompétence et des perspectives peu enthousiasmantes des forces anti-bolcheviques. On a laissé entendre, de façon absurde et à ses dépens, que le général était peut-être un sympathisant bolchevique. Accusation qui a motivé en partie la publication de ses mémoires.
Face aux pressions exercées par les responsables du département d’État et d’autres commandants alliés pour qu’il soutienne plus activement les « bonnes » personnes en Russie, M. Graves demanda à plusieurs reprises à ses supérieurs à Washington si ses instructions initiales de non-intervention politique devaient être modifiées. Personne, bien sûr, n’était disposé à mettre par écrit une politique différente et le général du lutter pour maintenir sa « neutralité ».
Au printemps et à l’été 1919, cependant, les États-Unis s’étaient joints aux autres Alliés pour fournir un soutien militaire manifeste au « Guide suprême », du régime blanc, l’amiral Alexandre Koltchak , basé dans la ville de Sibérie occidentale d’Omsk. Au début, cela s’est fait discrètement, par l’intermédiaire de la Croix-Rouge, mais plus tard, cela a pris la forme d’envois directs de fournitures militaires, y compris des wagons de fusils dont on a demandé à Graves de surveiller la livraison en toute sécurité.
Mais les perspectives d’une victoire de Kolchak s’estompèrent rapidement et les Blancs de Sibérie se révélèrent être une cause perdue. La décision de retirer les troupes américaines fut prise à la fin de 1919 et le général Graves, avec le reste de son personnel, quitta Vladivostok le 1er avril 1920.Au total, 174 soldats américains ont été tués lors de l’invasion de la Russie. (L’Union soviétique a été formée le 28 décembre 1922.)
Il est intéressant de noter que les pressions en faveur du retrait des troupes américaines de Sibérie ont été exercées par des soldats en colère et par l’opinion qui s’opposait à la poursuite du déploiement d’unités militaires à l’étranger longtemps après la conclusion de la guerre en Europe. Il est à noter qu’au cours d’un débat du Congrès sur l’intervention russe, un sénateur a lu des extraits de lettres de soldats américains pour appuyer les arguments en faveur de leur rapatriement.
De plus, comme lors d’interventions étrangères ultérieures des États-Unis, les soldats avaient une piètre opinion des gens qu’ils étaient censés libérer. L’un d’eux écrivit chez lui le 28 juillet 1919 depuis sa base de Verkhne-Udinsk, maintenant Ulan Ude, sur la rive sud du lac Baïkal : « La vie en Sibérie peut sembler excitante, mais elle ne l’est pas. Ça va pour quelques mois, mais je suis prêt à rentrer chez moi… Tu veux savoir si j’apprécie les gens ? Je vais te dire, on ne peut pas dire que ce sont des gens, mais c’est des sortes d’animaux. Ce sont les gens les plus ignorants que j’aie jamais vus. Oh, je peux comprendre un mot de leur jargon s’ils ne sont pas fâchés quand ils parlent. Ils jacassent vraiment à toute vitesse dans leur jargon quand ils s’énervent. Ces gens n’ont qu’une seule ambition : boire plus de vodka que tous les autres. »
En dehors du département d’État et de certaines élites, l’intervention américaine n’avait jamais été très populaire. Comme l’a fait remarquer un historien, il était maintenant largement admis qu’il y avait peut-être « plusieurs raisons pour lesquelles les bidasses sont allés en Russie, mais il n’y avait qu’une seule raison pour laquelle ils y sont restés : intervenir dans une guerre civile pour voir qui allait gouverner le pays ».
Après 1920, le souvenir de « l’Aventure sibérienne de l’Amérique », comme l’appelait le général Graves, s’évanouit rapidement dans l’obscurité. Le public américain est connu pour son amnésie historique, même si des aventures militaires similaires se sont répétées encore et encore au fil des ans depuis lors.
Il semble qu’il faudra peut-être nous rappeler pratiquement à chaque génération les dangers de l’intervention militaire à l’étranger et la simple vérité énoncée par le général Graves : « […] il n’y a pas une nation sur terre qui ne s’opposerait pas à ce que des étrangers envoient des troupes dans leur pays, dans le but de mettre au pouvoir telle ou telle faction. Le résultat n’est pas seulement une atteinte au prestige de l’étranger qui intervient, c’est aussi un grand handicap pour la faction que l’étranger essaie d’aider. »
Le général Graves écrivait sur la Sibérie en 1918, mais cela aurait aussi bien pu être le Vietnam dans les années 1960 ou l’Afghanistan et la Syrie maintenant. Ou un avertissement aujourd’hui sur les 30 000 soldats de l’OTAN aux frontières de la Russie.
Jeff Klein est un président de syndicat local à la retraite qui écrit fréquemment sur les affaires internationales et en particulier sur le Moyen-Orient.
Source : Jeff Klein, Consortium News, 18-07-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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Luc Desle
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Par tomdrake le 24 Octobre 2018 à 08:00
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Pensées pour nous-mêmes:
(FAIRE ET PARFAIRE
C'EST TOUJOURS S'AMUSER)
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"Cela fait longtemps que vous êtes... hum... au RSA?"
(Source: sobarkingmad, via darksehnsucht)
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"Chouette, les oiseaux du malheur se font la malle!"
Closely Watched Trains (1966) - Dir. Jirí Menzel
http://aqua-regia009.tumblr.com/post/178732572453/closely-watched-trains-1966-dir-jir%C3%AD
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(Toutes les nuits la monteuse d'escaliers rêvait
à son stupide métier)
Image from page 260 of “Domestic architecture of the American
colonies and of the early republic” (1922)
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Nadine Estrella
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Par tomdrake le 23 Octobre 2018 à 08:00
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Pensées pour nous-mêmes:
(LA MORT EST UN FREIN À LA VIE:
SUPPRIMONS-LA!)
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"Chérie, qu'est-ce que tu fais?
- Je me contorsionne, ça se voit pas?
- Ce qu'on voit, ce sont tes seins, FB
ne va pas aimer ça.
- FB? On s'en f...!"
(Parfois mon épouse est très vulgaire)
(Source: giffetteria)
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http://h16free.com/2016/11/01/56185-lincertaine-election-de-donald-trump/comment-page-1
Trump veut faire avaler
du poulet au chlore aux Européens
Dans quelle galère Jean-Claude Juncker a-t-il embarqué l’Union européenne ? Manifestement, le président de la Commission n’avait pas une idée claire de la personnalité fantasque – pour rester poli – de Donald Trump, lorsque, le 25 juillet, il a conclu un armistice commercial avec lui. A cette époque, après avoir frappé de droits de douane prohibitifs l’acier et l’aluminium européen, l’occupant de la Maison-Blanche menaçait de récidiver sur les voitures européennes – entendez allemandes – si les obstacles tarifaires et non tarifaires (les normes) aux importations de biens industriels américains n’étaient pas levés afin de réduire le déficit commercial avec l’Europe.
Juncker, pour complaire à Berlin, a donc promis d’engager des négociations en ce sens. Une capitulation puisque Juncker acceptait de discuter avec un pistolet sur la tempe : l’Union n’a non seulement pas obtenu la levée préalable des droits sur l’acier et l’aluminium, mais Trump s’est réservé le droit de déclencher les tarifs sur l’automobile à tout moment s’il n’était pas satisfait du déroulement des négociations… Une belle victoire pour le président américain à quelques mois de midterms disputées.
Si la Commission espérait gagner du temps, c’est loupé. Wilbur Ross, le secrétaire au commerce américain, et Gordon Sondland, l’ambassadeur américain auprès de l’UE, après avoir rencontré la commissaire européenne chargée du commerce, Cecilia Malmström, le 16 octobre à Bruxelles, ont donné une conférence de presse au ton d’une rare violence.
D’entrée, Ross a martelé : «Le but de notre rencontre [avec Malmström] était de l’alerter sur le fait que nous avons besoin d’aller vite et d’aboutir à court terme» à un résultat. Mais, «les choses n’avancent pas. Elles n’avancent même pas du tout», a surenchéri Sondland, accusant la Commission d’avoir un «plan pour attendre intentionnellement la fin du mandat du président Trump. Or […] son mandat court jusqu’en 2024. C’est donc un exercice futile de faire cela.» D’autant que «la patience du Président a ses limites». Pour bien se faire comprendre, Sondland a prévenu qu’il pourrait bien finir pas imposer des droits de douane sur les voitures européennes si les négociations n’avançaient pas plus vite.
Manifestement, Washington semble totalement ignorer les procédures européennes qui veulent que la Commission prépare avec le pays tiers un mandat de négociation en passant en revue tous les sujets qui seront dans le champ de la négociation puis qu’elle demande l’accord des Vingt-Huit Etats membres avant d’entamer les négociations proprement dites. A moins qu’ils ne veuillent obliger les Européens à bâcler la négociation pour obtenir ce qu’ils veulent. Et là, il y a de quoi se faire du souci :
Ross et Sondland n’ont pas caché leur intention de démanteler les normes européennes – des «obstacles aux échanges» – et de mettre sur la table la question de l’agriculture, alors que Trump et Juncker avaient convenu de l’exclure (comme les voitures, allez comprendre pourquoi). «L’agriculture a été incluse dans les discussions du 25 juillet», a crânement affirmé Sondland. Et Ross ne cache pas ce qu’il veut obtenir : «Les normes sanitaires et phytosanitaires européennes [sur les produits agricoles] ne sont pas basées sur la science…» Bref, Trump veut faire avaler aux Européens poulet au chlore et OGM. Quand on négocie avec le diable, il vaut mieux avoir une longue cuillère…
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Benoît Barvin
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Par tomdrake le 22 Octobre 2018 à 08:00
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Pensées pour nous-mêmes:
(CHAQUE SECONDE DE TA VIE
EST UN DIAMANT)
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"Oui, M'sieur Mâââkrrronnn,
bien M'sieur Mâââkrrronnn,
évidemment M'sieur Mâââkrrronnn..."
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http://www.marre-des-manipulateurs.com/comment-controler-sa-colere/
Les colères « 3ème Guerre mondialesques »
de Jean-Luc Mélenchon
Viktor DEDAJ
Il y quelque chose de commun entre la caste de la bourgeoisie médiatico-politique et certaines épreuves de gymnastique : les figures imposées. Chez les uns comme chez les autres, votre prestation est prédéfinie et jugée en fonction de votre capacité à reproduire les enchaînements, les contorsions, les codes, us et coutumes que l’on attend de vous. La fourchette doit être présentée à droite de l’assiette. Le verre à eau de ce côté là du verre à vin. Et malheur à celui qui poserait un coude sur la table.
Dans une telle ambiance, où le respect de la forme constitue votre droit au respect tout court, tout, ou presque, vous sera pardonné. Vous pourrez dîner avec les plus grands salauds de la terre, et même vous faire prendre en selfie avec eux, pour peu que vous prononciez quelques phrases clés qui ne trompent personne mais font partie des contorsions imposées. Vous pourrez non seulement dîner avec de tels salauds mais pourriez même en être un, ou le devenir, pourvu que la musique soit bonne et le vin bien choisi. Dîner du CRIF, rencontre de Davos... ce ne sont pas les exemples qui manquent.
Comme dans tous les milieux archi-codifiés, les lignes à ne pas franchir sont invisibles aux yeux des néophytes. Dans ces milieux-là, vos colères – feintes ou non – doivent être « mesurées » (comme la plupart de vos propos, d’ailleurs). Dénoncez un génocide en tapant du poing sur la table, et vous recevez en retour des froncements de sourcils, et quelques qualificatifs bien sentis. Soyez vous-même l’auteur du génocide en question, mais en n’en parlant qu’avec des allusion indirectes enrobées de quelques références géopolitiques parsemées de mots tels que « liberté », « lutte contre le terrorisme », « stabilité », « intérêts », et votre auditoire vous gratifiera d’une écoute attentive et polie. Quelques applaudissement viendront probablement ponctuer votre prestation minable.
Faites assassiner un journaliste dans un consulat et votre image risque d’être « écornée » (selon FranceInfo, 14/10/2018). On est contents de savoir (quand même) que le risque existe.
Ces dernières années, les propos littéralement orduriers des dirigeants israéliens ont dépassé leur quota habituel, mais la fourchette était bien à droite de l’assiette.
Il paraît que Jean-Luc Mélenchon est « coléreux ». Moi aussi. Il paraît qu’il lui arrive d’« insulter » des journalistes (quelle manque d’étiquette envers une profession qui n’en a plus). J’en ai souvent envie aussi. Il paraît qu’il tape parfois du poing sur la table. Apportez-moi donc cette table que je lui tape dessus aussi.
En en mot comme en cent, les offuscations des médias ne sont pas les miennes alors que les colères de Jean-Luc Mélenchon le sont, et plutôt deux fois qu’une. Et ces colères seraient probablement aussi les vôtres sans l’insupportable hypocrisie des faiseurs d’opinion qui nous entourent.
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Benoît Barvin
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Par tomdrake le 21 Octobre 2018 à 08:00
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Pensées pour nous-mêmes:
(LA TRAGÉDIE DE L'HOMME
C'EST QU'IL NE SE
PREND PAS ASSEZ AU SÉRIEUX)
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"Excusez-moi, Mâââkrrronnn m'appelle...
- Aux toilettes?"
http://fiftyyearstoolate.tumblr.com/post/176326451677
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"Et il fait quoi, M'sieur Mââkrrronnn,
notre bien-aimé chef? Pourquoi il
a sorti sa zigounette?"
http://fiftyyearstoolate.tumblr.com/post/176326444982
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"Moi, quand j'serai grand, j'serai pas Mââkrrronnn...
J'le jure!"
http://fiftyyearstoolate.tumblr.com/post/176326435952
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Blanche Baptiste
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Par tomdrake le 20 Octobre 2018 à 08:00
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Pensées pour nous-mêmes:
(À CHAQUE TARTINE
SA CONFITURE)
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WONKY FILMS #BRITISH #ENGLAND #GIF
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https://www.humour.com/photos/discours-politique-frann-ais.htm
Macron :
faux et à contre-temps
Il faut croire que Macron est capable de transformer l’or en plomb. Depuis plus de trois mois, il va d’affaire en dérapage, en démontrant une capacité assez incroyable à mal gérer les crises et répéter les erreurs du passé (il n’y a qu’à « traverser la rue » pour trouver un emploi, ou l’attaque sur les retraités). Nouvelle démonstration avec le remaniement et son allocution totalement ratée.
On sent bien que le président a entendu qu’il est vu comme un arrogant président des riches. Du coup, nous avons eu droit à une mise en scène assez ridicule, entre lumière artisanale et notes écrites raturées. Le président pense sans doute que ces artifices le rendront plus sympathique… Il a même fait semblant de se remettre en cause, en reconnaissant qu’il avait pu « choquer certains », mais cela viendrait de son « parler-vrai et sa détermination »…Derrière ce faux mea-culpa, il y a en réalité, et en filigrane, une critique des Français, de facto accusés de ne pas voir la réalité en face et d’être sans doute un peu réfractaires au changement qu’il est déterminé à amener à son pays… Mais surtout, son intervention, versant dans le catastrophisme, était totalement à contre-temps. Parler de « temps troubles » aurait pu être appropriée après la faillite de Lehman Brothers ou au pic de la crise de la zone euro, mais là, cela était totalement décalé. Bien sûr, la situation est moins brillante que le gouvernement l’espérait au printemps, mais il n’y a pas eu de gros changements.Macron semble confondre la situation de la France, qui n’a guère changé, avec la sienne, passée d’une relative bienveillance à une solide hostilité. Bien sûr, sur le fond, il n’a pas tort, mais il n’y a pas de changement de nature profond, le président menant une politique de continuité avec le passé. En outre, il est pour le moins paradoxal de souligner la gravité de la situation après un remaniement aussi dérisoire, principalement caractérisé par le remplacement d’un fidèle par un autre au ministère de l’intérieur et le remplacement de quelques seconds couteaux du gouvernement. Si la situation était si grave, cela ne devrait-il pas justifier un remaniement de grande ampleur ?Bref, Macron est totalement contradictoire dans son message, comme le montre également son appel à ne pas se soumettre aux choix financiers d’autres puissances ou de grandes entreprises, lui dont l’agenda s’aligne sur celui de l’Allemagne et des Etats-Unis ainsi que celui du Medef, sur les impôts et le droit du travail ! L’appel à la défense de notre souveraineté et à la maîtrise de notre destin est proprement risible dans le cadre de l’Union Européenne, outre le fait d’être encore une fois totalement contradictoire avec l’agenda profondément anti-national de cette présidence. En somme, Macron dit tout et son contraire, comme un acteur qui ferait un gloubi-boulga de textes de philosophies complètement différentes sans même sembler se rendre compte des contradictions de son discours.Ce faisant, il ne cherche qu’à embrouiller les citoyens en y ajoutant une louche de compassion pour tenter de faire moins éloigné des Français tout en essayant de faire peur pour susciter l’indulgence dans la difficulté… Mais sur le fond, Macron est droit dans ses bottes. Derrière sa pseudo-humilité, alors qu’il est extrêmement Impopulaire, il promet de continuer dans la même direction, en accélérant. Et pour couronner le tout, il se referme sur son clan et trouve le culot de nommer un ministre de l’intérieur au lourd passif, qui faisait un effarant parallèle entre le voile islamique et la mantille catholique.https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/macron-faux-et-a-contre-temps-208748
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Benoît Barvin
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