• "Chaque soir, refuse que la Mort vienne te border". Jacques Damboise in "Pensées incertaines".

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ESSENCE DE L'HOMME

    EST LA FOLIE DOUCE)

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    Des djihadistes français impliqués

    dans la traite sexuelle des femmes Yézidies

       Un rapport de la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme), issu d’une enquête de terrain en collaboration avec l’ONG locale Kinyat, publié jeudi 25 octobre, décrit l’exercice de légitimation, d’organisation et de planification de la traite sexuelle des captives yézidies par les djihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie. De cette enquête, précise et documentée, il ressort également que des combattants étrangers notamment Européens, dont plusieurs djihadistes français, ont été impliqués dans ces crimes. La FIDH demande à ce que ceux-ci puissent être poursuivis par leur pays d’origine pour la perpétration de génocides et crimes contre l’humanité, "l’organisation ayant mis en place une politique d’élimination de la communauté yézidie passant notamment par l’esclavage sexuel et d’autres crimes sexuels contre les femmes et les filles".

       Nadia Murad, ex-esclave yézidie des djihadistes de l’Etat islamique en Irak, prix Nobel de la Paix, de passage à Paris pour une rencontre avec Emmanuel Macron, a fait un détour dans les locaux de la FIDH à Paris. Elle a tenu à remercier les auteurs de ce rapport venus le présenter devant les journalistes. "C’est très difficile pour nous les survivants de témoigner. Nous mettons nos vies en danger. Il est donc très important de poursuivre ceux qui ont commis des crimes et que la justice soit faîte", a-t-elle dit.

       "Ce rapport a réussi à recueillir un certains nombres de témoignages de femmes yézidies qui ont pu relater de manière circonstanciée l’abomination dont elles ont été victimes : esclavage, viol, violences sexuelles y compris avec des adolescentes. Des femmes réduites à vivre dans une barbarie passée et quasiment inimaginables, vendues comme du bétail, obligées dans certains cas de payer pour être rachetées", souligne l’avocat de la FIDH, Patrick Baudouin. Il poursuit : "Il ne s’agissait pas d’actes isolés. Mais de quelque chose de programmé et de voulu. C’était une directive donnée par l’EI." S’appuyant sur l’enquête de la FIDH, il assure que "les djihadistes étrangers semblent avoir été les principaux 'bénéficiaires' de ce recours à l’esclavage, au viol et aux violences sexuelles".

       En août 2014, des djihadistes de l'EI ont envahi le mont Sinjar, fief de cette minorité religieuse kurdophone dans le nord de l'Irak, tuant des milliers d'entre eux et enlevant des milliers de femmes et d'adolescentes pour les réduire à l'état d'esclaves sexuelles. Plus de 6.800 Yézidies auraient été retenues captives : 4.300 se seraient échappées ou auraient été rachetées et 2.500 seraient encore "disparues", affirme le rapport.

       Selon les informations de l’ONG, "réduire les femmes en esclavage était un privilège réservé à certains combattants, notamment à ceux qui occupaient un grade élevé ou qui étaient de nationalité étrangère". D’après les témoignages recueillis, des femmes ont assuré avoir été offertes ou achetées par des combattants de l’EI qui sembleraient venir d’Arabie saoudite, de Libye, de Tunisie, du Liban, de Jordanie, de Palestine, du Yémen, de France, d’Allemagne, de Chine et des États-Unis. Le nombre de Français impliqués est impossible à déterminer, a précisé Amal Nassar, représentante permanente FIDH auprès de la CPI.

       Katrin, 30 ans, rescapée yézidie, a raconté à propos de son ravisseur : "Il m’a dit que je ne devais pas retourner dans ma famille parce qu’ils étaient infidèles, lui aussi avait quitté sa famille en France, parce qu’ils étaient infidèles. Il m’a montré des photos de ses enfants en France, ils lui ressemblaient beaucoup."

       Elle raconte aussi que son ravisseur vivait avec sa famille. "J’ai été achetée par un Français qui m’a amenée vivre avec sa mère et ses deux sœurs à Raqqa. Je savais qu’il était français d’après la fille de leur voisin, qui était aussi française et qui m’a dit qu’ils étaient tous français. Sa sœur était aussi mariée à un Français de Deir Ezzor."

       Une autre femme, Salma, 26 ans, a rapporté : "Sa femme ne parlait pas un mot d’arabe, elle ne comprenait pas le problème des Yézidis. Elle n’arrêtait pas de demander ce que je faisais là, mais lui me disait de ne rien dire. Elle voulait que je parte. Quelques jours plus tard, il m’a emmenée loin de son foyer dans une autre maison. Là-bas, il m’a violée trois fois après m’avoir menottée et bâillonnée." 

       Un certain nombre de djihadistes français (environ 100 dont plusieurs femmes et enfants) sont détenus dans le nord de la Syrie, en Irak ou au Kurdistan irakien. D’autres sont poursuivis en France. "Nous souhaitons que le pôle antiterrorisme et le pôle spécialisé dans les crimes de guerre et crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris travaillent de façon beaucoup plus coordonnée sur des sujets de ce type. Et faire en sorte que le pôle crimes de guerre et crimes contre l’humanité s’empare de ces cas", a déclaré Patrick Baudouin.

       "Les poursuites sont aujourd’hui fondées sur la base des actes terroristes. C’est insuffisant. Dans le cas des crimes contre la communauté yézidie, on est dans un registre encore plus grave, qui touche au fondement même de ce que doit être une lutte contre l’impunité : les crimes les plus abominables. Par conséquent, il faut envisager des poursuites dans n’importe lequel des pays concernés sur ce fondement. Etre condamné pour terrorisme c’est important mais on ne va pas au bout de la vérité. Et surtout on ne prend pas en compte le sort subi par les victimes. Cette barbarie doit être mise au jour.  Il n’y a pas de paix possible sans justice."

       Ainsi la FIDH demande aussi l’extradition de tous les ressortissants et de les inculper dans leur pays sur le fondement de crimes relevant du droit international ou de s’assurer qu’ils sont inculpés dans des pays assurant un procès équitable et une procédure régulière. Patrick Beaudoin : "Or, en Irak, les conditions du respect au droit du procès équitable ne sont pas réunies, alors que la peine de mort est appliquée. Les autorités kurdes quant à elles n’arrivent pas non plus à garantir le minimum requis pour un procès équitable. Nous ne pouvons pas répondre à la barbarie par la barbarie."

    https://www.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20181025.OBS4502/des-djihadistes-francais-impliques-dans-la-traite-sexuelle-des-femmes-yezidies.html

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    Luc Desle

    « "Vivre donne le tournis". Jacques Damboise in "Pensées à donf"."Vivre met les nerfs à rude épreuve, mourir un peu moins". Jacques Damboise in "Pensées circonstanciées". »

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