• µµµ
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA FLEUR SE FANE PLUS VITE
    QUE TES ILLUSIONS)

    µµµ
    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/34)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       Angélus Galin apprend peu à peu à utiliser son don si particulier qui consiste à inventer des parfums particuliers et des tissus très doux...

    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE

    Courbet "Homme blessé"



       Un soir, il se livra à un étrange cérémonial : il s’enduisit une petite portion de l’avant-bras gauche d’une potion corrosive à laquelle il avait mêlé une dose infinitésimale de morphine. Puis il pratiqua au dessus de cette zone divers signes avec sa main valide. Pendant la nuit, le produit rongea l’épiderme cicatriciel, sans incommoder le dormeur. 

       Au matin, Angélus, satisfait de ce premier résultat, posa alors délicatement sur le derme à vif une fine pellicule de cellules végétales, tirées d’une macération à froid de soieries et de pétales de fleurs, selon la formule mise au point à Rodez. En fin d’après midi, ce greffon d’un nouveau genre avait un bel aspect.

       Angélus attendit une semaine avant de procéder à un autre essai, afin d’être bien sûr que la couleur de la première greffe ne virât pas et que l’élasticité de la peau nouvellement née ne s’altérât point. Voyant que la portion d’épiderme traitée s’harmonisait parfaitement avec le reste de sa peau n’ayant pas été brûlée, il continua son travail de fourmi jusqu’à redonner à son bras son aspect normal.

       Bien sûr, il ne parla pas de ce genre d’expérience autour de lui. Cela aurait certainement révolutionné le monde scientifique et lui aurait valu les honneurs de l’Académie, mais Angélus n’avait que faire de tout cela. Ce qui lui importait avant tout, c’était de retrouver l’usage complet de sa main et un aspect général plus en accord avec ce qu’il était jadis. 

       De même, il minimisa auprès de monsieur Fumel l’importance des molécules de synthèse qu’il avait fabriquées, ne voulant pas, pour le moment, attirer sur lui une attention trop grande. Il insista plutôt sur l’importance de la qualité de l’eau entrant dans la composition des produits et lui conseilla vivement de n’employer que l’eau de source déjà mentionnée, dont la livraison coûtait fort cher, ou bien de l’eau distillée ou, tout simplement, à défaut d’un approvisionnement régulier ou d’une distillation en quantité suffisante, de l’eau de pluie récoltée dans l’arrière-pays et scrupuleusement filtrée. 

       Monsieur Fumel eut soudain l’impression d’avoir découvert la cause première du succès de « Peau d’âme ». Tout devait venir de l’eau ! Il comprenait pourquoi les crèmes et autres produits Fumel n’avaient pas eu jusqu’à présent tout le succès qu’il en attendait, car lui avait toujours utilisé l’eau de la source de Cimiez, certainement trop calcaire pour obtenir des émulsions de qualité. Comment n’y avait-il pas songé ?

    ***
    (A Suivre)

    µµµ

    "Quelqu'un voudrait utiliser mon huile
    pour des cosmétiques, paraît-il...
    - Ahhhhhh...."


    staragora.com

    De l’huile de foie de requins menacés 
    dans les cosmétiques 
    à l’insu des consommateurs

       (...) Peu de consommateurs accepteraient de mettre sur leur visage de l’huile de foie de requin provenant d’espèces d’eau profonde en danger.

       Pourtant, ils le font sans le savoir, parce qu’il n’existe à ce jour aucun moyen de savoir si les cosmétiques utilisent des produits provenant des requins ou bien leurs équivalents préparés à base de plantes. Oceana demande aux fabricants de produits cosmétiques d’arrêter d’utiliser l’huile de foie de requin dans leurs préparations et pour ceux qui ne le font pas, de l’indiquer lisiblement sur les étiquettes de leurs produits.

       Le squalène et le squalane, qui sont utilisés comme émollients dans certaines crèmes et lotions cosmétiques, peuvent être fabriqués à partir d’huile de foie de requin ou en utilisant des produits d’origine végétale telles que les olives, les germes de blé, le son de riz ou les graines d’amarantes.

       Les règles européennes sur l’étiquetage n’imposent aucune obligation aux fabricants d’indiquer quels ingrédients ont été utilisés pour leur production. Les consommateurs européens contribuent ainsi sans le savoir ni le vouloir à la demande mondiale d’huile de foie de requin, un marché qui est estimé nécessiter entre trois et six millions de requins annuellement. Les requins principalement utilisés sont les requins d’eau profonde, lesquels ont une longue durée de vie et une croissance lente, et sont par conséquent particulièrement vulnérables à la surexploitation.

       « Les consommateurs méritent d’avoir toute l’information nécessaire pour pouvoir faire des choix informés sur ce qu’ils mettent sur et dans leurs corps », s’est exprimée Dr. Allison Perry, scientifique à Oceana en Europe. « Peu de gens savent que l’industrie cosmétique est une source importante de la pression de pêche qui existe sur les stocks de requins d’eau profonde. Qui préférerait utiliser des cosmétiques faits avec des requins vulnérables alors que des alternatives à base de plantes existent ? »

       L’organisation de conservation marine s’est associée avec le grand magasin britannique Selfridges pour son Projet Ocean 2013, afin de garantir que les produits de beauté qu’ils proposent à la vente ne contiennent pas d’huile de foie de requin ou d’autre produit dérivé des requins.(...)
    Lire sur:

    µµµ

    (Ce voyeur ne se cachait même pas)


    pin-up model  Geri Noonan 1940
    µµµ

    "Alors, Monzieur Ménard, on fait le grand écart,
    comme les danseuses?
    - Ahahaha...

    oss 117 rio
    Cher Robert Ménard, j’ai honte pour vous
    Benjamin Joyeux

       (...) Vous ne vous souvenez certainement pas de moi, stagiaire au bureau Europe de Reporters sans frontières lorsque vous étiez à la tête de cette organisation, entre janvier et juillet 2005. Moi, par contre, je me souviens parfaitement de vous.

       Je me souviens de cette période où, depuis votre bureau, situé juste à côté du mien, vous hurliez alors pour que chacun de « vos » salariés défilent dans votre bureau afin de savoir quel tâche il devrait remplir dans les heures qui suivaient. Dès que vous pénétriez dans les locaux de RSF, situés à l’époque rue Geoffroy Marie, dans le IXe arrondissement de Paris, une sorte de terreur diffuse s’emparait de la majorité des salariés. Certains vous respectaient, mais la plupart vous craignaient.

       Vous régniez à l’époque d’une main de fer sur RSF, tout de même une très belle ONG, que vous aviez fondée, qui défendait, et défend toujours aujourd’hui, une valeur fondamentale de notre démocratie : la liberté de la presse. (...) 

       (...) C’était l’année où Georges Malbrunot et Christian Chesnot venaient juste d’être libérés, peu avant que Florence Aubenas ne se fasse kidnapper en Irak. Nous avions d’ailleurs à cette occasion organisé une grande soirée de soutien à Florence à L’Olympia avec toute une brochette de personnalités. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, était passé. Vous vous étiez montré particulièrement obséquieux avec lui.

       En 2005, RSF, c’était une équipe d’une vingtaine de personnes, composée pour moitié de stagiaires payés 390 euros par mois. Nous ne comptions pas nos heures pour sauver, aider ou simplement écouter des centaines de journalistes persécutés à travers la planète.

       Chaque personne à RSF, du petit stagiaire anonyme au rédacteur en chef, se sentait investi d’une mission et semblait fier de défendre la liberté de la presse et les droits des journalistes à travers le monde. J’y ai pour ma part appris à rédiger en quelques minutes un communiqué de presse, découvert des pays et des réalités qui m’échappaient jusqu’alors (la situation politique au Turkménistan ou au Tadjikistan par exemple), rencontré des gens formidables et enrichi considérablement ma vision du monde, même sur une courte période de six mois.(...)

        Monsieur Ménard, malgré votre personnalité, que je trouvais alors déjà assez difficile à supporter, et des anecdotes pour le moins burlesques qui me reviennent en mémoire, comme le fait de devoir faire corriger par fax par votre mère, ancienne institutrice octogénaire, située dans le Sud de la France, tous les communiqués de presse qui avaient par ailleurs été déjà validés en interne par des professionnels, je garde de cette période un relativement bon souvenir.

       Ce fut véritablement un stage en « humanités ». J’y ai renforcé mes croyances en la démocratie, la défense des droits de l’homme et la nécessité d’agir du local au global. Depuis, j’ai choisi de m’engager et de travailler pour défendre l’écologie politique au niveau européen et international. Sur cet aspect, je ne peux que vous remercier de m’avoir permis d’être stagiaire dans votre organisation.

       J’ai un peu suivi votre parcours dans les médias, suite à votre départ de « votre » ONG. Je me souviens de certaines de vos déclarations pro-peine de mort et de votre « grande tolérance » à l’égard du Front national, publiant notamment un pamphlet intitulé « Vive Le Pen ! » sentant déjà le souffre.(...)

       (...) Aujourd’hui, j’apprends que vous pourriez être le candidat du Front national pour les municipales de Béziers l’an prochain. C’est proprement hallucinant.

       Celui qui a fondé Reporters sans frontières, compagnon de la gauche et des défenseurs des libertés et de la démocratie tout au long des années 70, 80, 90 et 2000, se retrouve candidat de l’extrême droite française pour les prochaines municipales ? Il y a comme un malaise et une immense contradiction, non ?

       Monsieur Ménard, vous êtes totalement libre de vos idées et de vos choix. Simplement, aujourd’hui, j’ai honte pour vous, et je regrette d’avoir donné même six petits mois de ma vie à une organisation dont le créateur et responsable défend aujourd’hui, non de façon privée mais dans la sphère publique, les valeurs nauséabondes du Front national. (...)




    µµµ
    Benoît Barvin

    votre commentaire
  • $$$
    Pensées pour nous-mêmes:


    (LA SAGESSE NE S'APPREND PAS,

    ELLE SE VIT)

    $$$
    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/32)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       La jeune Elaine a été confrontée au père Grangeais et à la Mère Supérieure mais, à sa grande surprise, personne ne lui a parlé de ce qu'elle avait vu, la veille, dans les jardins du couvent.

    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


    CHAPITRE 13 

       Angélus prit la diligence jusqu’à Millau où il descendit à l’auberge de la Poste. Là, il réserva une chambre pour une nuit et, pour cela, déclina son ancienne identité. 

       Lors du repas commun, il fit une si triste figure que tous, de l’aubergiste au palefrenier, remarquèrent ce pauvre bougre si profondément marqué par le sort. On lui offrit à boire et il raconta à qui voulait l’entendre que sa vie de misère ne valait plus la peine d’être vécue, qu’il préférerait être mort plutôt que de porter de telles disgrâces. Il fit rire certains, autrement plus affligés que lui par Dame Nature ; il fut pris en pitié par d’autres que le récit de ses déboires parvint à émouvoir. Toujours est-il que, lorsqu’il monta se coucher, toute la salle savait qu’un certain Jean Galin était à deux doigts du suicide. 

       Aussi, le lendemain matin, la femme de l’aubergiste frappa-t-elle en vain à la porte de sa chambre. Elle finit par ouvrir. Il n’y avait personne. Son sac de voyage était toujours là. Il n’avait emporté que ses faux papiers et son carnet d’expériences. De menus objets personnels et quelques pièces traînaient sur la table de nuit. Sur l’oreiller était posée une enveloppe adressée à Soeur Camille de l’Incarnation du couvent de Fontseranne. 

       Les gendarmes furent immédiatement appelés, la lettre ouverte. Celle-ci disait si clairement les intentions suicidaires du jeune homme que personne ne jugea nécessaire de pousser l’enquête plus loin. On dressa procès-verbal auquel on joignit la lettre du garçon. Le tout fut adressé aux autorités de Fontseranne. 

       Camille, en apprenant l’horrible nouvelle, eut un choc si profond qu’elle ne réalisa qu’après coup qu’il s’agissait là du stratagème annoncé par son frère dans sa précédente lettre. 

       Alors commença pour elle une vie de mensonge. Elle n’eut cependant aucun mal à sembler désespérée, car ce qu’elle vivait la plongeait dans un trouble tel qu’elle en avait les yeux bouffis par les larmes et le visage creusé par des nuits de veille et de contrition. 

       Le Père Grangeais se rapprocha beaucoup de la jeune femme pour lui apporter la consolation qu’il croyait nécessaire, et cette dévotion compatissante qu’il lui montrait soudain, la mettait doublement mal à l’aise, comme si elle était à chaque seconde en état de pêché mortel en acceptant une aide qu’elle n’avait point méritée, et aussi en laissant dans la peine ce bon prêtre qui paraissait très touché par la mort de Jean.

    ***
    (A Suivre)

    $$$

    (La joueuse de flûte de la forêt d'Andémionne
    attirant des flamands-pas-tout-à-fait-roses
    vers la tribu des mangeurs de flamands
    -pas-tout-à-fait-roses)

    Spirit of the Plains - Sydney Long

    $$$

    (Les places, dans cette Démocratie, étaient chères

    et durement défendues)

    Amore e le Parche - Ettore Tito

    $$$

    (La Belle Dame put enfin laisser tomber son manteau
    devant ses invités. Horreur: dessous, elle n'en avait pas!)



    $$$
    Blanche Baptiste

    votre commentaire
  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TES PENSÉES NE TIENNENT PAS
    DANS TA MAIN FERMÉE)

    ***
    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/31)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       Elaine Cantagril est partagée sur la conduite à tenir. Doit-elle avertir la maréchaussée de ses soupçons concernant l'apothicaire, ou va-t-elle continuer son enquête seule?

    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


       Un peu avant de prendre son repas, Elaine fut mandée par la Mère Supérieure. La jeune femme se demanda bien ce que lui voulait la religieuse. Elle en avait, par avance, la chair de poule. Tremblante, elle frappa à la porte du bureau de la Supérieure. Sur une sèche invitation à entrer, elle fit quelques pas dans la pièce et tressaillit. Se tenaient là, outre la religieuse assise derrière un vaste bureau en bois vernis, le père Grangeais, debout, immobile et le regard sombre.

       « C’en est fait de Moi, songea Elaine. Le prêtre a parlé et la Mère Supérieure va me faire un sermon et me chasser sur le champ de l’enceinte du monastère.» Pas une seconde elle ne songea que c’était à la religieuse de craindre que l’on découvrît son honteux secret. De toute façon, même si elle était obligée de quitter le couvent, n’étant pas novice, elle pourrait toujours se réfugier dans un autre monastère. Il n’en manquait pas dans la région. 

      - Le père Grangeais, ici présent, commença la religieuse d’une voix lasse, m’a dit grand bien de vous, Ma Fille. Il souhaitait que nous nous rencontrions car il voit en vous une fidèle servante de Notre Seigneur Jésus. Après le deuil qui vous a frappée, il estime qu’un séjour plus long dans ce lieu vous ferait le plus grand bien. Qu’en pensez-vous ?

       - Je... Je ne sais que répondre, dit Elaine, abasourdie.

       - Mon Enfant, s’interposa le curé d’une voix lénifiante. Vous êtes ici chez vous, puisqu’il s’agit de la maison de Dieu. Comme vous l’a appris Notre Révérende Mère, ce monastère vous est entièrement acquis. Vous pourrez y séjourner comme bon vous semble, eu égard aux lois internes, bien entendu, qui vous font défense de participer à toutes les activités de la collégialité et, surtout, de rester discrète quant à la vie interne à la communauté. Je suis sûr que vous me comprenez...

       - Je… vous remercie, balbutia la jeune femme d’un ton hypocrite. Etre ici me fait le plus grand bien. Ce monastère est un lieu béni entre tous et il transfigure quiconque y demeure un moment.

       La Supérieure tiqua et se tourna brièvement vers le prêtre qui fronça aussitôt les sourcils et répondit, sèchement.

       - Nous sommes donc bien d’accord... Nous vous demanderons de respecter strictement les règles qui régissent notre communauté. Les sorties, le soir, sont interdites car elles contreviennent aux lois divines qui veulent que la nuit soit faite pour méditer et dormir. Me fais-je bien comprendre ?

       Il y avait une menace voilée dans ces paroles et Elaine baissa la tête. Du coin de l’œil elle ne cessait pourtant d’observer la Supérieure qui, nerveusement, croisait et décroisait ses doigts. 

       Il sembla à Elaine que ces mains étaient moins belles que la première fois où elle les avait vues. La peau en était tavelée et partiellement ridée. Les articulations paraissaient avoir gonflé, et les doigts semblaient déformés, comme atteints par un soudain rhumatisme.

       - Me fais-je bien comprendre ? répéta le prêtre.

       La Supérieure tressaillit et, pendant quelques secondes, son regard croisa celui d’Elaine. Dépourvu d’aménité, il la traversa comme si elle n’existait pas, tout occupé qu’il était par une inquiétude intérieure.

    ***
    (A Suivre)
    ***
    (La Justice aveugle désirait être sourde et muette)


    "The sword and scales of justice" Geraldine Arata


    Une énorme erreur judiciaire, 
    et la mort en prison
    Rana Tanveer 
    The Express Tribune 

       (...) Singh a été condamné à la peine capitale en 1990 pour avoir commis des attentats à la bombe qui ont fait 14 morts à Lahore et à Faisalabad. Dans un ouvrage intitulé Sarabjit Singh : A Case of Mistaken Identity (Sarabjit Singh : un cas d'erreur sur la personne), Me Sheikh affirme que son client [indien] était entré au Pakistan par erreur et qu'il a été accusé à tort.

       Son livre de 199 pages détaille les erreurs commises dans l'enquête, le procès et les recours en appel et reproduit des lettres que le détenu a reçues en prison ou qu'il a envoyées à sa famille en Inde ainsi qu'aux gouvernements indiens et pakistanais pour demander sa mise en liberté.

       L'avocat souligne que la procédure n'a pas été régulière, que des problèmes juridiques essentiels n'ont pas été réglés et que les enquêteurs ont fait appel à de faux témoins. "Sarabjit a été victime d'une condamnation injuste, qui l'a obligé à passer toute sa vie d'adulte en prison", écrit-il [en février, soit deux mois avant son passage à tabac à coup de briques]. (...) 

       (...) Pour commencer, le formulaire de rapport d'enquête des autorités de Lahore fait mention d'un certain Manjit Singh, fils de Mehanga Singh. Or, l'avocat précise que son client se nommait Sarabjit Singh et qu'il était le fils de Salakhan Singh.

       Le 8 septembre 1990, Sarabjit Singh a été présenté devant le juge par un officier du renseignement militaire. Le magistrat a jugé l'affaire de Manjit Singh et "n'a pas écouté Sarabjit, qui ne cessait de répéter qu'il n'était pas Manjit Singh. Il n'a pas pris la peine de vérifier le nom du prévenu traduit devant son tribunal". Ce problème d'identité n'ayant pas été réglé, "toute la procédure est illégale et ne correspond pas aux faits", observe Me Sheikh.

       A cette époque, Sarabjit Singh n'avait pas d'avocat. Il lui était impossible de contacter sa famille en Inde pour la mettre au courant de son arrestation. Et le gouvernement pakistanais ne l'a pas informée non plus, en violation du droit international. (...)

       (...) Selon Me Sheikh, les supposés aveux de son client, sur lesquels repose sa condamnation, ne portaient ni sa signature ni son empreinte. Devant le juge du Tribunal spécial, le prévenu a nié les accusations portées contre lui et affirmé que Manjit Singh avait été arrêté puis libéré et que lui-même avait servi de "remplaçant". Le seul témoin de l'affaire, Shaukat Ali, a déclaré avoir été forcé à témoigner contre Singh.

       Dans une lettre, Singh écrit qu'après son arrestation, il a été présenté devant le commandant Ghulam Abbas. "'Vous êtes Manjit Singh', m'a dit-il dit abruptement. J'ai nié. Il a fait un signe aux soldats. Ils ont commencé à me frapper. [...] Mes cris et mes lamentations n'ont eu aucun effet. Finalement, on m'a fait passer pour Manjit Singh, et même si je n'ai pas été accusé, on m'a condamné pour les explosions."(...)

       (...) Dans une autre lettre, Singh critique le juge. "Tous les témoignages et interrogatoires étaient en ma faveur. Le juge aux affaires de terrorisme, Aslam Shami, a invalidé les interrogatoires." Dans un autre courrier, il se plaint de la manière dont il est traité en prison. "J'ai été psychiquement torturé en 2006 et 2007. On m'a enlevé mon crayon, mon papier et d'autres affaires. Ils continuent à utiliser les vieilles tactiques. Mon voisin de cellule, Karpal Singh, est une véritable peste. Il donne de fausses informations sur moi aux gardiens." Et aussi: "On ne m'autorise pas à m'asseoir au soleil. Je ne vois la lumière du soleil qu'une heure par jour. "

       Invoquant un jugement de la Cour suprême, Me Sheikh estimait que, puisque Singh avait déjà passé 22 ans en cellule d'isolement, sa peine devait être commuée en détention à vie. "J'espère que le président examinera les recours en grâce qui lui ont été adressés", écrivait-il [deux mois avant le meurtre de son client]. (...)


    ***
    (Fille de capitaliste trouvant que la vie est belle)


    sergey - ballet

    ***
    (Morts cultivant leur jardin)


    Spéculation sur la mort aux États-Unis
    Bernard GENSANE

       (...) Le capitalisme financier a décidé de tout acheter et de tout vendre : l’eau, l’air, le génome humain, les recettes de grand-mère, les contrepoisons amazoniens à base de plantes. Il achète maintenant les vies et les morts, en s’attaquant aux plus faibles. C’est ce que nous a expliqué tout récemment le magazine de France 3 “Pièces à convictions”.

       Outre-Atlantique, des personnes âgées revendent leur assurance décès, pour pallier au plus pressé, c’est-à-dire pour se payer des soins qui ne sont pas gratuits parce qu’elles ne disposent pas de la couverture sociale adéquate. Ces assurances sont rachetées à des malades aux abois par des épargnants privés ou, mieux encore, par des fonds d’investissement. Cela peut se passer dans de véritables foires, où il est proposé aux chalands du cancer de la prostate ou du pancréas (une valeur sûre), des problèmes respiratoires, du diabète etc. Dans cette forme de viager moderne, si la personne meurt, l’acheteur touche l’argent de l’assurance.

       Lorsque le risque a été « réalisé », les bénéficiaires peuvent être informés en ces termes : « Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous informer que la police 7200490 a expiré plus d’un an avant l’échéance pronostiquée ! »

       Les spéculateurs proviennent du monde entier, d’Europe, de France. Des banques comme le Crédit Agricole ou Paribas proposent à leurs clients ces produits sur la mort à l’intérieur de portefeuilles divers et variés.

       Pour le capitalisme, l’imagination est au pouvoir. On a récemment appris qu’un anonyme avait déboursé près de 500 000 euros pour pouvoir prendre un café avec Tim Cook, le patron d’Apple. À des fins caritatives, cela va sans dire.


    ***
    Benoît Barvin 

    votre commentaire
  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MIRACLE C'EST
    QUE TU SOIS TOI)

    °°°
    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/30)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       La soeur d'Angélus rapporte les changements que son accident a provoqué chez Angélus...
    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


    Satanico pandemonium

    DEUXIÈME PARTIE 

       « Si seulement après être tombées, les âmes pouvaient se relever et marcher droit sur la terre... » 

    CHAPITRE 12 

       « Il me faut absolument rencontrer cet Angélus Gabrielli », se dit Elaine. Elle se faisait l’effet d’une enquêtrice qui, peu à peu, découvre le fil d’Ariane et remonte, lentement, jusqu’à la source du mystère. 

       Car mystère il y avait. Tout d’abord, le comportement de la Mère Supérieure était tout bonnement scandaleux. Se dénuder de la sorte, au risque d’être découverte, n’était rien d’autre qu’une forme particulièrement obscène d’exhibitionnisme. De cela, au moins, Elaine était sûre... 

       D’autre part, l’attitude du Père Grangeais se révélait très équivoque. Pourquoi couvrait-il ainsi la religieuse ? Elaine, tout en se reprochant d’avoir une idée aussi épouvantable, se dit que le prêtre éprouvait certainement pour la Mère Supérieure un sentiment coupable. Sinon, pourquoi aurait-il voulu étouffer le scandale ? 

       En toute logique, il fallait qu’il dénonce les agissements de Sœur Camille, non seulement parce que cela pouvait nuire au monastère tout entier, mais par charité chrétienne. La Supérieure avait peut-être sombré dans les méandres de la folie ? L’absence d’un homme à côté d’elle l’avait sûrement perturbée, au point qu’elle s’abandonnait à présent à cette ridicule licence... 

       Même si le prêtre se taisait, le secret de toute façon finirait par être éventé et alors... Alors c’en serait fini de cette vie monacale, de cette étrange retraite dans laquelle les religieuses et leur confesseur s’étaient assoupis. Les agissements hérétiques de la Supérieure du couvent finiraient par transpirer à l’extérieur et le lieu lui-même serait peut-être fermé, à jamais sujet d’opprobre. Pourquoi donc le Père Grangeais ne dénonçait-il pas ce libertinage intolérable ? 

       « Sotte que tu es, se morigéna Elaine. Cette histoire n’est pas la tienne. Laisse ces gens agir à leur guise, puisque tu n’es en aucune façon partie prenante dans cette affaire. Et puis, ne te souviens-tu pas que tu as toujours considéré le célibat des prêtres comme une absurdité ? Quant à la règle qui régit ce monastère et aux agissements de Soeur de la Miséricorde, là non plus tu n’as pas à intervenir ! Soeur Jeanne est assez grande pour dire son fait à sa tortionnaire. De plus, elle a choisi librement la vie de moniale et cette dernière nécessite une foi sans faille. Les macérations, les épreuves de toutes sortes font partie du jeu... » 

       Non, à vrai dire, ce n’était pas le comportement des différents protagonistes qui intriguait la jeune femme. Sans qu’elle puisse se l’expliquer, Elaine avait l’impression que la mort de son Adrien et la présence de l’apothicaire formaient chacun les deux bouts d’une même chaîne. En son for intérieur, elle avait relié ces deux destins et admis que leurs relations étaient très étroites. 

       Adrien était allé chercher des onguents dans un village voisin, comme il l’avait dit. Or le bourg le plus proche étant Fonserrane et l’apothicaire du lieu ayant pour nom Angélus Gabrielli, le lien entre les deux paraissait patent. Il y avait, en outre, l’étrange apparition de ce qui semblait être une main, dans l’étalage de la boutique de ce Gabrielli. Mi-humaine mi-animale, cette main appartenait-elle vraiment au maître des lieux ? Et pourquoi avait-elle éprouvé, à sa vue, une telle répugnance ? 

       De plus, la présence de l’apothicaire sur le seuil de sa boutique lui avait également laissé un goût de cendre dans la bouche. Cet homme lui faisait peur et l’attirait, tout à la fois. Se pourrait-il qu’il ait quelque chose à voir avec la mort de son Adrien ? 

       Plus Elaine réfléchissait, et plus cette hypothèse lui semblait digne d’intérêt. A présent, elle savait pour quelle raison Dieu l’avait guidée vers ce monastère. Il voulait qu’elle venge la mort de son fiancé ; qu’elle fasse subir un juste châtiment à celui - quel qu’il soit - qui avait empoisonné indirectement son amant. Si l’apothicaire, cet Angélus Gabrielli, avait quelque chose à se reprocher, elle saurait le démontrer, en apporter des preuves évidentes afin de le confondre et permettre qu’il soit puni. 

       Mais, pour cela, mieux valait être prudente. Il semblait bien que le bourg était le lieu de différents événements étranges. A chaque fois qu’on lui avait parlé, ses interlocuteurs avaient évoqué la présence du Malin... Était-ce seulement pour l’effrayer ou bien cette ambiance sulfureuse était-elle réelle ? Est-ce que cela expliquait le comportement révoltant de la Supérieure du couvent ? 

       Un moment, la jeune femme eut la tentation d’aller voir sur le champ la Maréchaussée afin de lui faire part de ses soupçons. Mais elle savait combien la parole d’une femme était peu respectée. De plus, Elaine avait déjà été la protagoniste d’une histoire dans laquelle elle n’avait pas eu le beau rôle. 

       Trois ans en arrière, elle avait cru voir un loup errant dans les pâturages autour de l’Espigouze. Elle en avait informé les gendarmes. Ces derniers, par acquis de conscience, avaient entamé une battue qui s’était achevée près d’un tertre où un pauvre diable dormait, recouvert d’une vieille fourrure mitée. Les gens du village en avaient fait des gorges chaudes et Elaine avait subi stoïquement leurs moqueries durant un bon trimestre. C’est depuis cette époque que la seule vue d’un gendarme lui faisait monter au front le rouge de la honte et de la colère. 

       Il n’était donc pas question qu’elle parle à quiconque de ses interrogations. Non, elle devrait mener toute seule son enquête afin d’étayer ses soupçons. Et d’abord, comme elle l’avait affirmé quelques minutes auparavant, elle devait rencontrer Angélus Gabrielli. Cette décision fit battre follement son coeur. Elle songea de nouveau à l’échoppe de l’apothicaire, à sa main abîmée et un frisson d’angoisse la parcourut. Pourtant, sa décision était prise. 

    ***
    (A suivre)

    °°°
    "Y'a quoi à manger, ce soir?
    - Des petits végétariens...
    - Beurk..."


    Les végétariens vivent plus longtemps 
    que les carnivores
    (les animaux avec les végétariens également...)
    ALEXANDRA BRESSON

       (...) Entre un steak bien saignant et quelques années d'espérance de vie, il faut choisir. C'est en substance ce qu'affirme une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association(JAMA) et relayée par le Wall Street Journal. Réalisée par l’American Medical Association, l'étude s'est penchée sur 73 000 personnes issues d'une communauté religieuse prônant le végétarisme.

       Ces personnes ont été suivies pendant six ans dans le but de comprendre l'impact d'un tel régime alimentaire sur l'organisme et ses possibles conséquences. Résultat : grâce à ce choix alimentaire, les participants à l'étude ont compté 12% de morts en moins sur cette période que les consommateurs de viande. Ces derniers auraient davantage été épargné par le diabète, l'insuffisance rénale ou les maladies cardiaques.(...)

       En clair, ce n'est pas les calories absorbées qui importent, mais bel et bien la qualité des aliments consommés (oh, la révélation!). Ce choix de régime n'a en revanche eu aucun impact sur le cancer puisque selon l'étude, les végétariens comme les carnivores ont été touchés de manière égale par cette maladie. Pour autant, les auteurs précisent qu'il est important de ne pas éliminer totalement la viande des assiettes.
       Selon eux, un repas végétarien riche en graisse s'avère en effet bien plus néfaste qu'un repas équilibré composé d'un morceau de viande. Outre, le végétarisme, il existe un autre régime alimentaire, le végétalisme, qui exclut toute chair animale ainsi que les produits dérivés des animaux. Moins contraignant, le semi-végétarisme consiste à ne manger que du poisson, des fruits de mer et de la volaille, à l'instar du régime méditerranéen. (Et toi,, tu es quoi? Un semi-végétarien... oui, ça le fait...) (...)



    °°°


    (La publicité pour ce détachant miracle ne faisait pas l'unanimité)


    The Stunning Image Of ‘The Lady In Red’ 
    Will Endure Even After The Turkey Protests End
    Michael Kelley
    REUTERS/Osman Orsal


    °°°
    (Homme politique transparent)


    Transparence: 
    le projet de loi adopté en commission, 
    mais profondément remanié

       (...) Les députés ont adopté mercredi 5 juin en commission l'ensemble du projet de loi sur la transparence sur la vie politique, mais en remaniant profondément le texte du gouvernement en atténuant sa portée. Les députés ont ajouté des mesures sur les micro-partis mais ont décidé de ne pas interdire l'exercice d'une profession pendant le mandat parlementaire, contrairement à ce prévoyait le gouvernement.

       En outre, un amendement de René Dosière (PS) visant à limiter les revenus tirés d'une activité professionnelle pendant le mandat à 50% du montant de l'indemnité parlementaire (soit environ 2750 euros) a été retiré. Le groupe socialiste avait apporté son soutien mardi à cette idée, défendue depuis longtemps par les écologistes. Le projet de loi, largement détricoté par les députés après son passage en commission mardi et mercredi, sera examiné le 17 juin en séance publique.(...)

       La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a défendu mercredi le compromis passé avec les députés sur le projet de loi sur la transparence, affirmant que l'exécutif restait "ferme sur les objectifs mais ouvert sur les modalités" (et le détricotage de la loi?). Depuis l'annonce des mesures sur la transparence après l'affaire Cahuzac, et en particulier la publicité de la déclaration de patrimoine, les députés de gauche étaient remontés comme rarement depuis le début de la législature.

       Après avoir voté mardi l'amendement sur les déclarations de patrimoine, qui seront consultables, mais pas publiées contrairement à ce que voulait le gouvernement, les députés sont aussi revenus mercredi sur l'interdiction de l'exercice de profession de conseil. La profession d'avocat d'affaires était sur la sellette.(...)

       Mais, finalement, il sera seulement impossible d'entamer une profession de conseil après le début du mandat, interdiction déjà en vigueur pour une partie des professions. En revanche, ils ont estimé qu'il n'était pas possible d'être avocat et membre du Conseil constitutionnel. Ils ont aussi décidé d'en rester à la situation actuelle en matière d'indemnités lorsqu'un ministre quitte le gouvernement: ce sera toujours six mois alors que le gouvernement voulait réduire ce délai à un mois.

       Dernièrement, les émoluments de l'ex-ministre du Bugdet Jérôme Cahuzac avaient fait scandale, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lui demandant, en vain, de renoncer à ces six mois d'indemnités. "Il a choisi de les toucher. Le Premier ministre lui a demandé de ne pas le faire. Nous n'avons pas les moyens d'interrompre cela, c'est légal", avait expliqué le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici.(...)

       (...) Autre amendement voté, à l'initiative cette fois des écologistes, par ailleurs très hostiles à l'affadissement des mesures sur la transparence : l'encadrement des micro-partis. Cette mesure était déjà dans l'air du temps depuis la dernière loi budgétaire.

       Les députés ont précisément adopté un dispositif qui avait été voté à l'automne mais censuré par le Conseil constitutionnel: la limitation des dons d'un contribuable à des partis politiques à 7500 euros par an et non plus à 7500 euros par parti. Dans cette somme globale de 7500 euros sont comprises les cotisations d'adhésion à un parti politique.

       Les coprésidents du groupe écologiste à l'Assemblée Barbara Pompili et François de Rugy se sont félicités, expliquant que ces mesures répondaient "à des situations dénoncées de longue date par de nombreux organismes officiels et par les associations de lutte contre la corruption et pour la transparence".(...)


    °°°
    Luc Desle

    votre commentaire
  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (MÉFIE-TOI AUSSI
    DE TES ESPÉRANCES)

    @@@

    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/29)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       Angélus revient vers son oncle, mais il est tellement défiguré que ce dernier préfère s'en séparer... Angélus obtient la double nationalité afin d'avoir une nouvelle vie.

    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


    CARNET DE SOEUR CAMILLE DE L’INCARNATION

    (septembre 1876) 

       A qui donc puis-je me confier ? Ce journal et Dieu sont mes uniques témoins. Et je me sens de plus en plus seule... Cette lettre étrange me laisse un certain malaise. Voici un extrait de ce qu’Angélus vient de m’écrire : 

       « ... Il se peut que tu reçoives bientôt des nouvelles alarmantes me concernant. Surtout ne t’en préoccupe pas. Ce ne sera que subterfuge et je serai déjà loin, en train de créer pour toi les onguents dont je t’avais parlé, et aussi d’autres crèmes dont j’aurai certainement plaisir à tester l’efficacité sur ceux qui en feront la demande, lorsque je serai de retour à Fontseranne. 

       « En attendant, ma chère Camille, continue de prendre grand soin de ton corps. Je t’ai laissé quelques recettes qui préserveront ta fraîcheur actuelle. 

       « Quoi qu’il advienne, sache que je suis près de toi. Que ces longues années qui vont nous séparer soient, pour toi et pour moi, l’occasion d’enrichir notre être et d’affermir notre volonté d’aller toujours plus loin dans notre recherche personnelle... » 

       Tout ceci est incroyable. L’attitude de ma tante tout d’abord, son rejet brutal. Qu’ils osent renvoyer ainsi Angélus, encore sous le choc de son accident ! Vraiment, je ne conçois pas un tel manque de charité et d’amour de la part de personnes qui voulaient en faire leur fils... Et toi, brave Angélus, je me demande d’où tu tiens cette force de caractère qui te fait sortir avec courage de toutes les épreuves ? Que serais-tu sans cette passion qui te pousse dans la vie, envers et contre tous ? 

       « Contre tous », là est mon tourment ! Quel est ton plan Angélus ? N’est-ce pas déjà assez pour moi que tu disparaisses ainsi sans me laisser la moindre adresse où te joindre ? Faut-il encore que je craigne ton retour, synonyme d’une vengeance tellement préméditée qu’elle n’en sera que plus diabolique ? 

       Combien vont être grands mes tourments devant tous ces mensonges à venir. Comme ton absence me pèse déjà ! Le Ciel pourra-t-il combler un tel vide ? 

    ***
    (A Suivre)


    @@@

    (Intermittents de D8 en colère car mal payés...)


    D8 La nouvelle grande chaîne se dévoile et y met le ton
    tele.premiere.fr

    Colère des intermittents de D8: 
    “on nous prend, on nous jette”
    Marc Endeweld


      / Qu’est-ce qui vous a amené à intervenir de manière impromptue sur le plateau de l’émission Touche pas à mon poste pour laquelle vous travaillez?

       - Sophie Tissier- Je travaille sur l’émission depuis octobre, et ça se passe plutôt bien avec l’équipe et la société de production. Mais si je suis intervenue de cette manière pour dénoncer des baisses de salaires, c’est que la direction de D8, notre employeur, nous a traité avec beaucoup de mépris. Ce mépris m’a amené à pousser ce coup de gueule, car je n’ai pas vu d’autres issues. J’ai subi une baisse de salaire à partir de mai de 22 %. Je l’ai appris seulement quinze jours avant de façon informelle. Quand j’ai demandé à mon directeur technique de pouvoir négocier avec la DRH, il m’a ri au nez et m’a dit : “ici on ne négocie pas. C’est à prendre ou à laisser”. Je n’ai pas supporté qu’on considère si mal mon poste, et qu’on m’impose une baisse de salaire sans aucune négociation.
       Cette baisse intervient en fait dans le cadre d’un changement de convention collective. Suite au rachat de D8 par le groupe Canal +, les salariés de la chaîne sont en effet passés de la convention collective production audiovisuelle à la convention de la télédiffusion, moins protectrice. Eux prennent ce prétexte pour nous baisser nos salaires. Alors que, légalement, ils ne peuvent pas nous les baisser comme cela, pour un même poste. Ils n’ont pas le droit de le faire. Mais ils nous ont mis devant le fait accompli.

       /Vous avez dit que vous profitiez de la présence de Jean-Luc Mélenchon sur le plateau pour intervenir, pourquoi ? Quelle attitude a-t-il eu ?

       - Quand j’ai vu que Jean-Luc Mélenchon était invité dans l’émission, connaissant sa grande gueule sur ces sujets, je me suis dit que c’était le bon moment. Je ne suis pas membre du parti de gauche de monsieur Mélenchon mais j’espérais qu’il soutienne mon propos et la cause des intermittents. Et il l’a fait ! Il a dénoncé avec force notre précarité et nos conditions difficiles de travail. En fait, sur le moment, c’est quand il a dit que “le monde des médias est une machine à broyer“, que je me suis décidée à intervenir sur le plateau, car son discours m’a touché. En sortant du plateau, il ne m’a pas parlé spécialement. J’étais sous le coup de l’émotion, je n’ai pas cherché non plus à le voir.

       / Après l’émission, que vous ont dit Cyril Hanouna et vos collègues ?

       - J’étais ravie de la réaction de Cyril Hanouna. Je savais qu’il ne pouvait pas prendre parti pour moi (tiens donc...). Il a pris plutôt le truc en rigolant, c’est une réaction qui lui ressemble. J’étais surtout ravie qu’il accepte de me faire parler. Après l’émission, il m’a conforté dans ma démarche : “Tu as eu du cran de faire ça“ (sous-entendu, moi je ne l'ai pas, car je n'en ai pas besoin?). La plupart des chroniqueurs m’ont dit la même chose. Enora Malagré m’a pris dans ses bras. “C’est bien ce que tu as fait“. Les techniciens sont venus me voir en disant que j’étais “couillue”. Je leur ai répondu que j’étais surtout une femme courageuse comme beaucoup de femmes dans mon cas, qui sont intermittentes et qui élèvent seule un enfant. Après, pour le replay et les rediffusions, la chaîne a censuré mon intervention. C’est une réaction attendue, et en même temps, c’est quand même de la censure… (quand même, oui...) (...)




    @@@


    (Cette fille ne savait plus où elle en était)

    Vadim Stein

    @@@


    (Couple chinois attendant de coucher
    avec leur directeur de conscience...)


    CHINE 
    "Couchez avec moi, 
    laissez nos enfants en paix"

       (...) "Monsieur le directeur, couchez avec moi, mais laissez nos enfants en paix." Le 27 mai, Ye Haiyan, militante des droits de l’homme, a publié une photo sur son compte Weibo où elle s’est affichée avec une pancarte sur laquelle était inscrite cette phrase.

       Depuis, un grand nombre d'internautes ont pris la même initiative sur les sites de microblogging chinois, mais aussi sur Instagram et les autres réseaux sociaux. L’accusation de Mme Ye provient d'un scandale sexuel à Hainan, au sud de la Chine. Le directeur de l’école primaire n° 2 de la ville de Wanning a invité six écolières à l'hôtel et est soupçonné de les avoir violées, rapporte le site d’information Chinanews.

       Depuis le scandale de Hainan, le 8 mai dernier, au moins huit affaires similaires ont été découvertes dans les écoles chinoises en seulement vingt jours, selon le journal de Guangdong Nanfang Dushibao, le 31 mai. (...)


    @@@
    Benoît Barvin

    votre commentaire
  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (Ton âme n'est pas un bunker)

    °°°
    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/26)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       Elaine Cantagril s'interroge de plus en plus sur cette étrange couvent, peut-être habité par le Diable... 
    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE
    Antonello da Messina

    CHAPITRE 10

       Sœur Jeanne la tira de son cauchemar en la secouant énergiquement. La vue de son visage pâle et duveteux effaça rapidement les derniers lambeaux de la scène cauchemardesque.

       - Tu as crié, expliqua la novice. Je ne dormais pas, récitant des Ave Maria pour rendre grâce à Notre Seigneur qui m’a aidée dans mon épreuve. Je suis accourue aussitôt. Soeur de la Miséricorde rôde souvent dans les parages... Je ne voulais pas qu’elle te fasse de mal.

       Elaine se blottit dans les bras de la jeune moniale. Des larmes jaillirent de ses yeux et, durant un moment, elle se libéra ainsi de ses épreuves nocturnes. Sœur Jeanne la tenait bien serrée contre elle, sans mot dire. Elle exhalait une odeur d’enfant. Comme elle semblait avoir repris ses esprits, Elaine put se laisser aller sans inquiétude dans ses bras.

       - Je vais mieux, fit-elle enfin en se dégageant. Je t’assure... C’était un cauchemar.

       Soeur Jeanne s’assit à côté d’elle. Baigné par les rayons de la lune qui s’insinuaient toujours par les barreaux du soupirail, son visage dégageait une grande pureté et elle souriait, comme illuminée par quelque pensée angélique.

       - Notre Seigneur Jésus nous envoie toutes sortes d’épreuves, fit doucement la novice. Il cherche souvent à nous éprouver. Nul recoin de notre cervelle n’est à l’abri de son regard... Il connaît nos pensées les plus secrètes, ainsi que tous nos vices. Il lit en nous comme dans un livre ouvert, Elaine. Il a deviné ta douleur et il veut que tu te débarrasses de ton sentiment de culpabilité...

       Soeur Jeanne lui caressa avec tendresse le plat de la main. Elaine retrouvait peu à peu son calme. La transformation de la Supérieure en un monstre diabolique n’était que la matérialisation de l’angoisse qui la taraudait, depuis la mort d’Adrien. 

       Avait-elle également rêvé que Soeur Camille de l’Incarnation se dévêtait sous la lueur complice de la lune et s’enduisait d’un onguent ? A cette question, hélas, elle dut répondre par la négative. 

       Cependant, rendue prudente par l’intervention du prêtre, Elaine décida de ne pas se confier à la novice. La jeune fille avait certes recouvré sa sérénité et était redevenue la Soeur Jeanne qu’elle connaissait depuis son entrée au couvent. Mais une nouvelle crise pouvait advenir, surtout si Elaine lui racontait ce qui venait de se passer.

       Non. Bien qu’il lui en coûtât, il lui fallait d’abord s’entretenir avec le père Grangeais. Elle avait l’intuition qu’avec lui, elle pourrait épancher son coeur et qu’il lui donnerait de précieux conseils. En outre, le prêtre avait l’air d’en savoir beaucoup plus qu’il ne le disait. 

       Les propos sibyllins qu’il lui avait tenus résonnaient encore à ses oreilles. Il semblait très proche de la Supérieure. Peut-être Elaine pourrait-elle l’interroger à ce sujet ? De toute façon, tous les deux étaient à présent liés par un lourd secret qui en faisait de véritables complices.

    ***
    (A Suivre)

    °°°
    "J'aime pas qu'les multinationales de
    l'alimentaire nous prennent pour
    des billes!"

    Valérie-Létourneau-Prézeau-Méchante-petite-fille

    UNE FILLETTE AU PDG DE MCDO: 
    «ARRÊTEZ DE TROMPER LES ENFANTS!»
    Lucie de la Héronnière

       (...) Une petite fille de 9 ans a adressé un message clair au PDG du géant du fast-food, rapporte NPRLors de l’assemblée annuelle des actionnaires de McDo, à Chicago, la jeune Hannah Robertson a pris la parole au moment des questions, pour s’adresser au grand chef Don Thompson«Ce serait bien d’arrêter de tromper les enfants en essayant de les faire manger chez vous tout le temps...» (...)

       (...) Hannah est venue avec sa mère, qui tient un blog pour parents souhaitant aider leurs enfants à faire de meilleurs choix alimentaires. Elle était présente grâce à son engagement dans l’ONG Corporate Accountability International, qui travaille sur les droits de l’homme, la santé publique et l’environnement.

       Par diverses actions, cette asso entend mettre un terme au «marketing prédateur envers les enfants» exercé par la grande chaîne de fast-food, explique NPR. Il y a deux ans, les membres ont ainsi essayé, en vain, de virer Ronald, la mascotte.

       Pour répondre à la fillette, le PDG Don Thompson a défendu les pratiques de son entreprise: «Nous avons vendu beaucoup de fruits et de légumes, et nous essayons de développer encore cela.» Pour lui, Ronald n’est «pas un mauvais gars», il est là pour amuser les enfants.

       Pas convaincant? On peut désormais soutenir l’intervention de Hannah en écrivant un petit mot à Don Thompson. Pendant cette même assemblée, un représentant de l’ONG Corporate Accountability International a fait une proposition visant à faire évaluer par McDo ses initiatives nutritionnelles et leur impact sur l’obésité infantile. Ce fut un échec: seulement 6,3% des actionnaires ont voté pour. (...)


    °°°
    "Le vol des assiettes"
    (sur l'air du "vol du bourdon")


    °°°
    (Justice juste - mais expéditive - contre 
    une multinationale de l'agroalimentaire...)

    Monsanto critiqué dans la rue 
    mais soutenu par la justice américaine
    Béatrice Héraud 
    © 2013 Novethic - Tous droits réservés

       (...) Samedi 25 mai, des « marches contre Monsanto » ont eu lieu dans plus de 250 villes du monde réunissant quelques milliers de personnes. En France, un sit-in sur la place du Trocadéro à Paris a réuni quelques centaines de manifestants et à Strasbourg, entre 350 et 450 manifestants ont défilé de la place du Parlement européen au centre-ville. A l’initiative de la démarche : le mouvement Occupy-Monsanto (qui avait notamment organisé la campagne pour l’étiquetage des OGM en Californie ) qui voulait ainsi attirer l’attention sur les dangers que posent les aliments génétiquement modifiés et les entreprises qui les produisent. En France, la marche était soutenue entre autres par le Mouvement Colibris, Combat Monsanto, Générations Futures, Kokopelli, la Fondation pour l’Ecologie politique, etc.

       Ces marches sont à resituer dans un contexte de multiplication des protestations contre la multinationale sur laquelle les anti-OGM focalisent leurs combats partout dans le monde et depuis de nombreuses années (Voir Le monde contre Monsanto et Au Mexique, l’industrie biotech se heurte à la mobilisation contre le maïs OGM ). (...)

       (...) Aux Etats-Unis cependant, la firme reste soutenue par les plus hautes autorités. Au printemps 2013, l’adoption d’un amendement dans la loi budgétaire garantissant la culture des OGM contre toute décision de justice, présenté comme un «Monsanto Protection Act » (valable 1 an) a fait scandale, au-delà même du cercle des opposants traditionnels aux OGM.

       Le 13 mai 2013, la Cour suprême américaine a donné raison au géant américain de l'agrochimie dans un litige qui l'opposait à un petit fermier de l'Indiana, accusé d'avoir enfreint ses brevets dans l'utilisation de graines de soja transgéniques. Après trois mois d’audience, les juges ont délibéré unanimement en faveur de Monsanto qui réclamait 85 000 dollars à un producteur de soja de 75 ans, déjà « dans une situation désespéré », selon les propos de l’avocat du fermier rapporté par l’AFP. L'agriculteur avait signé un contrat d'utilisation qui lui interdisait de conserver et de réutiliser ces semences après la récolte, afin de garantir l'achat de nouvelles semences chaque année.

       La protection intellectuelle « ne permet pas à un agriculteur de reproduire des graines brevetées en les plantant et en les récoltant, sans détenir une permission du propriétaire du brevet. (…) Si l'acheteur de ce produit peut fabriquer et vendre un nombre illimité de copies, alors le brevet ne protégerait plus l'invention efficacement que pour une seule vente », a-t-elle estimé. 

        « Si le simple fait de copier était autorisé, alors un brevet perdrait toute sa valeur dès la première vente », a continué la haute Cour, précise l’AFP. Or dans ce cas, « le monopole du brevet ne serait valable non pas 20 ans (comme la loi le prévoit) mais pour une seule transaction. Et cela résulterait en une baisse d'incitation à l'innovation (qui est, comme chacun sait, gouvernée par le fric...)».


    °°°
    Benoît Barvin

    votre commentaire
  • £££
    Pensées pour nous-mêmes:

    (SI LE ROI N'EST PAS TON COUSIN,
    C'EST QU'IL EST TON FRÈRE)

    Pcc Jacques Damboise

    £££
    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/25)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       Elaine Cantagril, témoin malgré elle d'une scène équivoque mettant en scène la Mère Supérieure du couvent, en parle au Père Grangeais qui, étonnamment, défend la religieuse... Qu'est-ce à dire?

    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE
    Ciruelo - Diablesse. 

       C’est un frôlement de tissu qui « réveilla » Elaine en sursaut. La Mère Supérieure était devant elle et l’observait. Elle portait à présent une longue robe transparente et, dessous, Elaine constata que son corps avait des contours imprécis. D’ailleurs, si elle était persuadée qu’il s’agissait bien de Mère Camille de l’Incarnation, il y avait, dans le visage, la silhouette et les manières de la religieuse, quelque chose d’insolite qui lui serra le coeur. 

       Tout d’abord son visage était moins rond que d’habitude. Il semblait d’ailleurs s’allonger au fil des minutes et les yeux s’étiraient à présent en deux fentes desquelles sortit le double faisceau d’un jaune d’or à l’éclat mesmérique.

       Tout le bas du visage de la religieuse se déformait, s’effilait en un mufle qui prit la forme de celui d’un prédateur. Lorsque deux rangées de dents claquèrent l’une contre l’autre, Elaine se mit cette fois à suer, épouvantée, persuadée d’assister à une métamorphose diabolique. A cette seule pensée, son coeur s’emballa, ses jambes flageolèrent et, sous elle, la couche commença à tanguer.

       Cependant la métamorphose n’était pas terminée. Si la Mère Supérieure avait un museau de loup, le reste de son corps était encore proche de l’humain. Mais cela ne dura pas : la moniale secoua la tête et, après avoir poussé un sourd grognement, elle se pencha en avant. Elaine jugea plus prudent de reculer mais, hélas, elle était adossée au mur rugueux de sa cellule. Impossible d’échapper à l’apparition. 

       A présent, les bras de la religieuse s’étiraient à leur tour. Ses doigts devenaient noueux, ses ongles poussaient, se transformant en griffes. Lorsque l’animal-humain se retrouva à quatre pattes, que le grondement prit de l’ampleur et que, sur tout le corps - sans qu’elle s’en rendît compte, la longue robe avait craqué et la Mère Supérieure était de nouveau dénudée -, poussa à une vitesse accélérée une pelisse faite d’un crin long et brun, Elaine eut un hoquet apeuré : l’être qui se trouvait devant elle n’était autre que Lucifer.

       La gueule de Satan s’ouvrit et, ainsi qu’on le lui avait souvent raconté pendant les veillées, sa voix rauque retentit, faisant résonner les murs de la cellule. 

       - Ainsi donc, simple mortelle, tu as surpris ce que tu n’aurais jamais dû voir. Te voilà à présent détentrice d’un secret que tu pourrais divulguer... Cela ne se fera pas ! Tu vas devoir rejoindre mes troupes de damnés...

       Elaine, que la terreur immobilisait, pouvait détailler le mufle noir dans lequel les narines palpitaient. La double rangée de dents acérées n’arrêtait pas de s’entrechoquer et l’odeur pestilentielle que répandait cette gueule lui soulevait le coeur.

       Autour du monstre commencèrent à tourbillonner d’étranges visages qui tous hurlaient, faces de damnés à la souffrance intolérable et éternelle. Parmi ces faciès de malheureux qui payaient pour des fautes commises pendant leur passage terrestre, Elaine crut reconnaître celle d’Adrien.

       Elle en fut tellement bouleversée qu’elle cessa d’avoir peur. Elle appela son amoureux, les mains tendues frôlant la gueule béante de Satan.

       - Adrien, mon aimé ! Pourquoi te trouves-tu dans ces Enfers putrides ? Tu n’as pourtant commis aucune faute. C’est moi qui suis coupable... Seigneur de l’Innommable, je te supplie de le délivrer ! Moi seule suis responsable de sa mort ! Ne crois-tu pas qu’il a été assez puni comme cela ? Prends-moi à sa place, c’est moi qui dois expier, je t’en supplie !

       Submergée de chagrin, Elaine se propulsa en direction du maelstrom diabolique au sein duquel le visage de son bien-aimé hurlait de douleur.

    ***
    (A Suivre)


    £££

    "Hell and Devil! Tu... Tu n'as aucune dent cariée...
    On est fait pour s'entendre!"

    A. Ford "VampZom Love"

    £££
    "Ah on m'y reprendra à répondre à une annonce
    rédigée en allemand..."

    A. Ford "Valkyrie"

    £££
    (Portrait en cap d'un père Ogre
    portant son repas)

    A.Ford "Fathers Day"

    £££
    "Alors, Zonzon, content que je te sorte un peu?
    - Gargl... Miam... Boz..."

    Zombie

    (Ce zombie avait hélas peu de conversation)


    £££
    Blanche Baptiste

    votre commentaire
  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE EST UNE ILLUSOIRE NÉCESSITÉ)

    +++
    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/25)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       Blessé dans sa chair, le jeune Angélus ne songe qu'à fuir ce pays qui l'a fait monstre...

    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


    CHAPITRE 9 

       Elaine secoua enfin l’apathie qui s’était emparée d’elle, la rivant sur place, comme une statue de pierre. Elle se décida à sortir de derrière sa cachette. La religieuse finirait bien par l’apercevoir. Quelle serait alors sa réaction ? 

       En dépit de sa répugnance à accomplir un tel geste, quelque chose lui disait que c’était la seule façon honnête d’agir. Devant elle, la Supérieure de ce couvent avait une attitude licencieuse inacceptable. Elle devait s’expliquer sur les raisons de ce spectacle, sur les gestes qu’elle avait esquissés à l’endroit de son corps, telle une jeune fille narcissique, attitude profondément choquante de la part d’une religieuse chargée d’élever les âmes de ses condisciples. 

       Troublée, outrée et même furieuse, Elaine tenta de se découvrir, mais une main lourde l’en empêcha, une main qui se posa sur son épaule et la retint. Elle sursauta, poussa un soupir étouffé et se retourna, affolée. Le visage torturé du père Grangeais surgit de l’ombre. 

       - Chut ! lui intima-t-il, en posant son autre main sur sa bouche. Ne faites rien. Laissez-la tranquille. 

       Ses yeux brillaient, hypnotiques. 

       - Mais, je…, commença Elaine, le coeur battant à tout rompre. 

       - Taisez-vous ! Vous ne pouvez pas comprendre... Venez ! 

       D’autorité, le père Grangeais attira la jeune femme vers l’obscurité. Il se collait à elle, et elle sentit son odeur masculine tandis qu’une poigne de fer la menottait. Une brève seconde, à cause de cette odeur, elle confondit le Père Grangeais avec son regretté Adrien… Ensuite la douleur la submergea. La tête lui tourna. 

       Le prêtre, tout en lui parlant, l’obligeait à reculer, la soutenant comme l’aurait fait un danseur engagé dans un pas compliqué et qui retient sa partenaire pour l’empêcher de tomber. 

       - Notre Abbesse est habitée par le Saint-Esprit, souffla l’homme d’église. Cela lui arrive souvent et c’est pour se rapprocher de notre Seigneur qu’elle se dévêt ainsi. La nudité a été donnée à Eve car elle était, au tout début de la Création, pure et sainte comme une rose... 

       Ils traversèrent le couloir, toujours étroitement enlacés, et le prêtre la poussa brusquement dans sa cellule dont elle avait laissé la porte entrouverte. Elaine faillit tomber à terre mais réussit à se retenir à la petite table. De nature courageuse, elle pivota et darda un regard plein de défi sur le prêtre, en s’efforçant de calmer les battements désordonnés de son coeur. 

       La lueur réfrigérante de la lune qui tombait par la petite fenêtre donnait à la cellule un aspect surnaturel. Pendant le bref instant qu’avait duré leur petite équipée, la peur d’Elaine s’était métamorphosée en une colère froide qui, à présent, éclata. 

       - Mon père ! s’écria la jeune femme, en levant vers le religieux un doigt accusateur. Comment osez-vous défendre ce comportement ? Je ne suis pas versée dans les Saintes Écritures, mais je sais- Moi -, que l’attitude de l’abbesse est contraire à tous les usages. Pire, il contrevient aux lois Divines ! Jamais je n’ai entendu dire que, pour se rapprocher de Dieu, il fallait se mettre nue et entamer une danse qui rappelle par trop celle des sauvages… 

       - Ne vous emportez pas, ma fille, répondit le père Grangeais d’une voix rauque. Dieu a Sa logique qui n’est pas la vôtre. Vous êtes trop petite, trop misérable et trop bouleversée pour comprendre Ses mystères... Je vous en conjure, ne dites mot de ce que vous avez vu ! Pour l’amour du Dieu que je sers et dont vous êtes une des innombrables filles... 

       Il s’était lentement approché d’elle. La colère d’Elaine se mua de nouveau en crainte. En dépit de son âge avancé, le père Grangeais était un homme encore solide, redoutable. Sa soutane de mauvaise laine l’engonçait et lui donnait l’apparence d’une statue de pierre. Son visage, d’ordinaire peu expressif, était envahi de tics nerveux. On pouvait lire dedans comme dans un livre ouvert : colère, gêne et tristesse se livraient un combat qui brouillait ses traits. Des rides s’enchevêtraient sur son front, réunissant ses sourcils fournis en une barre broussailleuse tandis que, plus bas, la bouche sèche esquissait un sourire amer et douloureux. 

       - Je vous en conjure, mademoiselle, coassa-t-il. Il y a ici-bas des mystères dont vous n’avez aucune idée. 

       - Je sais ce que j’ai vu, mon Père ! Vous n’allez pas me dire qu’il est normal que la Supérieure de ce couvent se promène dans cette tenue pendant la nuit ? Et d’ailleurs, il n’y a pas que ça ! Avez-vous vu la douceur de sa peau ? 

       - Vous avez des propos impies, ma fille ! 

       Les yeux du prêtre lancèrent des éclairs et Elaine vit ses mains se refermer dans le vide, comme si elles serraient brutalement un objet invisible. 

       Soudain, la jeune femme comprit qu’elle ne devait absolument pas parler de ce qui l’avait réellement choquée, à savoir qu’en dépit de ses quarante ans, la religieuse en paraissait quinze de moins. 

       - Vous me parlez de choses que je ne saisis pas, mon enfant, reprit le prêtre, sur le ton d’un père qui, pour savoir le vrai, prêche le faux. Que vouliez-vous dire à propos de Mère Camille de l’Incarnation ? 

       Elaine avait la bouche sèche. Le curé était à présent tout contre elle et il la dominait. Dans la question, émise d’une voix doucereuse, la jeune fille devina un danger latent. Elle répondit donc, d’une voix tremblante. 

       - C’est cette plaie... Elle est si horrible... J’en ai encore la chair de poule. 

       Instantanément le prêtre se calma et lui répondit, sur un ton beaucoup plus aimable. 

       - Notre abbesse a l’habitude de porter un cilice, expliqua-t-il. Il s’agit d’une ceinture au milieu de laquelle ont été enchâssés des petits clous. Ce cilice, la Supérieure le porte toute la journée, ce qui explique cette constante ulcération... 

       - Mais pourquoi porter un tel engin de supplice ? 

       - Elle s’estime coupable de n’avoir pas veillé avec suffisamment d’attention sur son plus jeune frère, Jean. Elle se reproche sa mort et elle destine cette souffrance à la louange de Dieu. 

       Elaine esquissa une grimace et murmura, tout bas : « Quelle horreur ! ». Le prêtre prit délicatement le menton de la jeune femme. Il répéta, d’une voix si douce qu’elle dut prêter l’oreille pour l’entendre. 

       - Vous tairez ce dont vous avez été le témoin, mon Enfant. De toute manière, certaines manifestations de la Création ne nous sont pas vraiment intelligibles. Notre Seigneur m’a chargé de guider les brebis égarées sur la route de la Vérité. Je m’y emploie avec mes faibles forces. Il s’agit d’une tâche difficile mais ô combien exaltante. 

       Il parut réfléchir, son regard sondant Elaine jusqu’à l’âme. Celle-ci eut un vertige. Le père Grangeais répéta, la voix lasse, la respiration sifflante : 

       - Vous tairez ce que vous avez vu. Tout cela vous dépasse. Je me fais bien comprendre ? 

       La jeune femme hocha affirmativement la tête, hypnotisée par ce visage qui ressemblait maintenant à un masque en voie de consomption. 

       Le prêtre parut soudain épuisé. Il la lâcha puis s’en fut brusquement, sans mot dire, la laissant désorientée. Les pas du Père Grangeais résonnèrent longtemps dans son cerveau en fusion. 

    ***
    (A Suivre)

    +++
    (Victime d'une irradiation de centrale antinomique?)


    Vice de fabrication, microfissures : 
    la Belgique est comme ses centrales nucléaires
    Diederick Legrain

       (...) Pendant l’été 2012, une inspection de routine a révélé la présence de milliers de microfissures dans les cuves de deux réacteurs nucléaires qui assurent un tiers de la production nucléaire belge. Les réacteurs ont été mis à l’arrêt dans l’attente de contrôles plus poussés. Après examen, l’hypothèse retenue par l’autorité de contrôle nucléaire consiste en un défaut de fabrication initial dont rien n’indique qu’il s’est aggravé avec le temps, ni qu’il risque de s’aggraver dans le futur. Cette hypothèse a été soumise à des experts internationaux, dont l’Agence française de sécurité nucléaire (ASN).(...)

      Le blog Histoires belges chroniquera, au moins jusqu’aux élections du 25 mai 2014, les microfissures et autres singularités de la société belge. Pour éviter à nos voisins français l’immense surprise d’une macrodéflagration politique à leurs portes le 26 mai 2014. Au moins, on pourra dire qu’on vous aura prévenus !

       L’avis de l’agence française donne la mesure d’une sorte d’ébahissement méthodologique : « La logique générale de la démonstration n’apparaît pas de façon claire », signale l’ASN. «En première analyse, il semble difficile de considérer que les arguments présentés constituent une démonstration de sûreté acceptable.»

       La démarche probabiliste des Belges, souligne l’ASN, « n’est pas admise en France ». Conclusion : «Un redémarrage des réacteurs ne nous paraît donc pas envisageable à ce jour.»

       C’est donc un euphémisme de dire que l’optimisme belge n’a pas convaincu le pays le plus nucléarisé au monde. De manière assez prévisible (sauf pour un observateur étranger), la Belgique n’y a néanmoins vu « aucun élément qui indique que les centrales doivent être mises à l’arrêt définitif. » Carpette ! (...)


    +++
    (Le dialogue, dans ce couple,
    était à sens unique)


    +++

    "L'Armée Révolutionnaire Capitaliste vous salue bien!"


    Pékin sème la zizanie parmi les Européens

       (...) La Chine défie l'Union européenne. Elle est en train de tester la capacité des 27 à maintenir la seule vraie politique commune existante : la politique commerciale. En tant qu'entité singulière sur la scène internationale, l'Europe n'existe qu'à un titre – le commerce. Les Européens vont-ils, là aussi, baisser les bras ?

       L'enjeu est important. L'épreuve se joue dans un domaine qui touche aux industries de l'avenir : le photovoltaïque. Le commissaire européen au Commerce, le Belge Karel De Gucht, soupçonne les industriels chinois du secteur de dumping massif. Il veut introduire d'ici au 5 juin un droit de douane provisoire de 47 % en moyenne sur les panneaux solaires chinois. Il entend défendre les fabricants européens du secteur. Quelque 25 000 emplois seraient menacés par les pratiques commerciales déloyales de leurs concurrents chinois.

       M. De Gucht est un homme brave. Son dossier est solide. Juriste de profession, le commissaire ne fait que mettre ses pas dans ceux des Américains. Lassés d'affronter des concurrents subventionnés, les Etats-Unis ont instauré au printemps 2012 une taxe de 31 % à 250 % sur les panneaux solaires chinois importés.

       Le dossier n'est pas si simple qu'il y paraît. En Europe, l'industrie du panneau solaire est déjà largement déclinante. Ceux qui ont la main haute sont les firmes européennes qui installent les dispositifs solaires. Elles ont intérêt à disposer de panneaux à bas prix – comprendre : chinois...

       Cela explique en partie l'opposition de quelque 17 membres de l'UE à l'offensive de M. De Gucht. Ils sont conduits par l'Allemagne, dont la Chine est le troisième partenaire commercial. Une Allemagne qui réalise près des deux tiers de son excédent commercial hors d'Europe, notamment en Asie, et particulièrement en Chine.(...)

       (...) Berlin ne veut pas de guerre commerciale avec Pékin, à aucun prix : les exportateurs d'outre-Rhin ont peur de perdre le marché chinois. Pour eux, ce marché-là compte plus que l'unité des Européens. Et, recevant son homologue chinois, Li Keqiang, la chancelière Angela Merkel a rejeté cette semaine le projet de taxation de la Commission de Bruxelles et proposé une négociation avec Pékin.

       Certains des arguments des Européens qui s'opposent à l'initiative de M. De Gucht sont sans doute recevables. Mais leur méthode est absurde et contre-productive. De ce point de vue, l'exemple donné par Mme Merkel est catastrophique. Car les Chinois n'aiment rien tant que voir les "Barbares" en ordre dispersé. Dans les relations commerciales comme ailleurs, la Chine sait exploiter la désunion des Européens. Elle a les moyens de faire pression sur l'Allemagne pour que Berlin entraîne ensuite le reste l'Union.

       La bonne stratégie eût été, pour l'ensemble des Européens, de coller publiquement à l'initiative de M. De Gucht pour arriver en position de force à une négociation avec la Chine. Bref, de faire comme les Etats-Unis, et pas, une fois de plus, comme les Bisounours du commerce international. (...)



    +++
    Benoît Barvin

    votre commentaire
  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE MÉPRISE PAS
    TES FRÈRES EN MISÈRE)

    @@@

    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/23)

    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste


       La Mère Supérieure du couvent dans lequel s'est réfugiée la jeune Elaine Cantagril semble possédée par le démon... Pourquoi, sinon, s'exhiberait-elle, à moitié nue, sous la clarté froide de la Lune?


    ANGÉLUS 

    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE

    Pieter BruegelLe misanthrope, 1568

    CHAPITRE 8

       Quelques secondes auparavant, tout était douceur, douceur de l’air de cette matinée de juillet, douceur de l’eau fraîche qui alimentait le lavoir. Je me sentais même bien à regarder mes soeurs et les autres lavandières. Je venais de réussir mon Brevet d’étude et allais partir chez l’oncle Thomas, où je comptais bien poursuivre les recherches qui me tenaient à coeur. Ensuite, il avait été convenu que je resterais à Rodez où l’oncle me trouverait un logement. Je pourrais fréquenter les cours de sciences du petit Séminaire Saint Pierre, tout en aidant à la boutique, où l’oncle savait qu’il n’avait plus rien à m’apprendre, si ce n’est me laisser réaliser les merveilleuses ventes dont ils disaient que j’étais capable. 

       Lorsqu’ils avaient appris que je préférerais continuer mes études chez les Frères, l’oncle et la tante avaient tellement été déçus et attristés, qu’ils avaient consenti à m’accorder toute la liberté que je réclamais ; tout, plutôt que de perdre ce « fils » inespéré que ma tante admirait comme on admire une image chérie.

       A Fontseranne, je ne pensais plus revenir si ce n’est pour voir ma soeur Camille. Quoique je fasse, je sentais que je n’étais pas accepté et que jamais les gens du village ne me laisseraient aller en paix parmi eux. Je n’avais donc plus rien à faire en leur compagnie. On ne peut pas dire que je les détestais, non ; ils m’étaient devenus complètement indifférents. Jusqu’au terrible accident...

       Ce n’est qu’avec du recul que j’ai pu mettre des mots sur les sensations qui m’ont submergé ce jour-là.

       Ma peau était toujours à vif, avide de nouvelles perceptions. Aussi, c’est avec toute cette disponibilité, cette ouverture au monde que j’ai reçu de plein fouet l’Agression. Jamais une sensation aussi violente ne m’avait atteint. Soudain, en un instant, toutes les fibres de mon corps ont été fouettées par le contact brûlant de l’eau.

       La gangue en ébullition s’est refermée sur moi et s’est incrustée dans mes chairs.

       D’un accident, je n’aurais rien trouvé à maudire. Le sort est sans pitié et sans état d’âme. Mais d’un calcul humain, je ne pouvais qu’en ressentir de la haine, de cette sale haine qu’ils avaient peu à peu instillée en moi, à mon corps défendant

       La douleur vive, au moment où elle s’empare de vous, est douleur pure et en tant que telle le cerveau la traite. Elle est incommensurable, innommable. Elle est ce qu’elle est et on fait avec. Puis elle s’estompe légèrement et laisse à l’esprit à nouveau sa faculté d’analyse. Alors on se dit que, de toutes les douleurs, celle infligée par nos pairs est la plus infernale, la plus insupportable.

       Dans les heures qui ont suivi cette chute dans la fournaise liquide, je crois bien être devenu un monstre, l’esprit brûlé par le désir de vengeance et le physique dégradé, émasculé, privé des ressources dont l’avait doté la vie.

    ***

    (A Suivre)


    @@@

    "Hips!Ces chauffeurs de motos-taxis sont des... 
    hips! des potes à nous!"


    TOGO 
    Les motos-taxis empestent l'alcool !
    Togo Réveil

       (...) Ils sont devenus incontournables, grâce aux services qu'ils rendent à la population. Ce sont les conducteurs de moto-taxi communément appelés les "zémidjan", [littéralement : "emmène-moi vite"]. 

       S'ils assurent les services de transport, ils sont souvent taxés de mauvais comportement, tant ils excellent par leurs attitudes parfois inciviques. Violations récurrentes des feux de signalisation, injures, mauvaises tenues, à leur manière les conducteurs participent à l'animation de la vie sociale et politique car ils sont réputés pour colporter des rumeurs incongrues. 

       Leur dernière trouvaille, c'est la consommation d'alcool, et plus précisément du sodabi [alcool blanc particulièrement fort (il peut titrer jusqu’à 65°) doit son nom à son inventeur, M. Sodabi, qui a eu l’ingénieuse idée de préparer ce précieux liquide en faisant fermenter de la sève de palmier à huile avant de la distiller]. Les conducteurs de taxi, qui se livrent à ce vice, puent l'alcool. Les passagers ont donné le nom de "déodorant" à leur haleine qui empeste durant les trajets. Pour les conducteurs, cette drogue douce leur permet d'être en forme pour entamer avec vigueur une nouvelle journée marquée par un travail pénible. 

       Cependant, quand un client tombe par malchance sur l'un de ces consommateurs, et s'il n'a pas assez de courage pour lui demander de descendre, il est obligé de se livrer à des exercices d'arrêt de respiration pour éviter l'odeur de la boisson qui risque aussi de le saouler. Aussi, n'étant plus en sécurité, il ne peut que se livrer à des prières secrètes pour que le Bon Dieu le conduise à bon port. 

       Ces conducteurs de moto qui rendent service non seulement aux Togolais, mais aussi aux étrangers qui ont besoin de se déplacer, ternissent ainsi l'image de notre pays. Et même si la consommation d'alcool est néfaste pour la santé, on ne peut l'interdire à une personne adulte. (...)


    @@@

    "Mais... Mais vous êtes la Muerte et...
    - Chuuuttt! Je suis là incognito"


    (via capacity)

    @@@

    (Ce billet de remboursement par la banque 
    du préjudice subi  puait l'arnaque)


    Le médiateur auprès de la Fédération bancaire française 
    alerte sur l'augmentation des saisines  dans son rapport 2012 

       (...) «La carte bancaire et le paiement en ligne, c’est une grande partie de notre"fonds de commerce"», plaisantait ce mardi Paul Loridant, le nouveau médiateur auprès de la Fédération bancaire française. Mais c’est surtout son principal sujet de préoccupation.(...)

       (...) «Alors que le volume de paiements par carte ne cesse de progresser et que le commerce en ligne s’impose, on ne peut statistiquement que voir ces litiges augmenter», constate Paul Loridant.

       En 2012, les litiges sur des moyens de paiement (CB et chèques confondus) ont ainsi fait l’objet de 338 saisines de la part des clients des 120 banques adhérentes à ce service de médiation, contre 207 en 2011 et 130 en 2010. «Ces dossiers arrivent en troisième position derrière les litiges sur le fonctionnement du compte ou les opérations de crédit mais ce sont ceux sur lesquels on passe le plus de temps», confie Lydia Flom Sadaune, membre de l’équipe de médiation.

       En cause: l'inventivité des fraudeurs mais surtout l’extrême complexité du triangle contractuel entre le client, le commerçant et leurs banques respectives. «Toute la difficulté pour nous est de savoir s’il s’agit d’un litige bancaire ou commercial: si la livraison n’est pas conforme à la commande ce n’est pas mon problème», résume le médiateur.(...)

       (...) Mais même en cas de débit erroné ou frauduleux, le foisonnement de la réglementation et de la jurisprudence contribue à alimenter les litiges et à complexifier la médiation.

       En la matière, les pratiques des banques sont bien loin du remboursement sur demande préconisé par le Code monétaire et financier. «Cela relève de la politique générale de chaque établissement: certains vont rembourser automatiquement le client en cas de fraude, d’autres exigeront le dépôt de plainte et examineront en détail les circonstances», explique Lydia Flom Sadaune.(...)



    @@@
    Luc Desle

    votre commentaire
  • %%%
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA PENSÉE EST DE L'ACTION EN BOITE)

    %%%

    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/21)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       La vie, dans le couvent, n'est pas des plus agréable, ainsi que s'en rend compte la jeune Elaine Cantagril. Il semblerait que les Soeurs cachent un honteux secret...

    ANGÉLUS 
    ou 
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE

    Tintoret. Suzanne et les vieillards.

       Cette nuit d’avril était étonnamment douce. 

       Cependant Elaine se tournait et se retournait sur sa couche sans parvenir à trouver le sommeil. Des bribes de son cauchemar lui revenaient dès qu’elle fermait les yeux. Lorsqu’elle les gardait ouverts, le visage de Soeur Jeanne lui apparaissait, les yeux injectés de sang et hurlant que des Forces Obscures la traquaient... 

       « Absurde, songea la jeune femme en se levant et en allant vers la fenêtre grillagée. Absurde. Il règne pourtant dans ces lieux de grande paix une atmosphère délétère qui m’inquiète. Pourquoi Soeur de la Miséricorde s’acharne-t-elle ainsi sur Soeur Jeanne ? Pourquoi cette dernière a-t-elle laissé entendre que la Supérieure était possédée ? » 

       Elaine haussa les épaules. Tout cela ne la regardait pas. Elle eut bien l’idée qu’il y avait peut-être une corrélation entre les différents événements qu’elle avait vécus, mais cette idée disparut bien vite. 

       Au-dessus d’elle, entre les barreaux, se détachait le ciel, piqueté d’étoiles. Elle fut prise de l’irrépressible besoin de sortir, de retrouver les senteurs de la nuit, ainsi qu’elle l’avait fait plusieurs fois, en compagnie d’Adrien. 

       Elaine s’empara d’un châle et se faufila silencieusement dans le couloir. Elle marchait les pieds nus et la froideur des dalles lui serra rapidement le cœur. Quand elle passa devant la cellule de Soeur Jeanne, elle faillit tapoter à l’huis. Sous la porte, elle apercevait une fine lueur tremblotante, preuve que la jeune novice ne dormait pas. Mais elle retint son geste et, finalement, trottina jusqu’au préau. 

       La lune était pleine. Elle éclairait le jardin comme mille bougies, de sorte que chaque détail du paysage semblait palpable. Les massifs de fleurs enserraient l’espace et les roses avaient l’apparence de minuscules visages barbouillés de blanc laiteux. Sur ce décor blafard, la margelle du puits se découpait, aux moellons s’ajustant comme à la parade. Son ombre froide courait jusqu’au banc sur lequel était assise une religieuse. 

       Saisie, Elaine se dissimula aussitôt derrière une colonne. La moniale était immobile, le visage tourné vers l’astre de la nuit. Elle ne l’avait pas entendue. La jeune femme retint son souffle. Un vent léger vaguelait la robe et la cornette de la religieuse, toujours sans mouvement, comme en extase. 

       Au bout d’un moment, l’inconnue se leva avec lenteur et s’approcha du puits. Elle se pencha vers le trou béant avec une telle vivacité qu’Elaine eut soudain peur que la religieuse ne s’y jette, attirée par la gueule sombre et menaçante. 

       La jeune femme esquissa un geste vague pour intervenir mais, déjà, la moniale se redressait et se mit à rire. Ce rire était si grinçant, proche du son désagréable produit par un luth désaccordé que, mal à l’aise, elle en frissonna. 

       La silhouette se retourna brusquement et, l’espace d’une seconde, les rayons de la lune l’éclaboussèrent. 

       Le visage était celui de la Mère Supérieure. 

    *** 

       Elaine ne bougeait plus. D’ordinaire, elle ne serait pas restée ainsi, dissimulée derrière une colonne, à épier une religieuse. Après tout, celle-ci ne faisait rien de mal. Elle devait elle aussi goûter la douceur de cette soirée et son petit rire était l’expression de son plaisir. Y avait-il, dans la règle monacale, une interdiction spéciale condamnant la promenade, la nuit, sous la clarté de la lune ? Elaine n’en savait rien. Cependant, elle resta derrière son abri de fortune, les yeux rivés sur la silhouette de la Mère Supérieure qui paraissait bien nerveuse. 

       Brusquement la religieuse, après avoir jeté un regard autour d’elle, ôta sa cornette. Une chevelure en bol se révéla ainsi qu’un visage à la rondeur d’enfant. Interdite, Elaine vit alors la religieuse accomplir un geste surprenant. Comme dans un rêve, la Mère Supérieur ôtait à présent posément sa tenue. Quelques secondes plus tard, elle apparut enfin complètement nue, telle Vénus jaillie des eaux ; eaux figurées par l’amas de ses vêtements que le vent léger faisait onduler à ses pieds. 

       La jeune femme ouvrit la bouche sur un cri muet. Soeur de l’Incarnation était devenue folle. Se rendait-elle compte de ce qu’elle faisait ? Cet acte était le comble de la licence ! 

       Elle se rappela alors les propos de Soeur Jeanne concernant la Supérieure. N’avait-elle pas parlé, à son sujet, de Satan ou de quelque chose d’approchant ? Se pouvait-il que la novice ait déjà assisté à une telle scène ? Dans ce cas, ses paroles de l’après-midi prenaient tout leur sens. Loin d’être sibyllins, les sous-entendus de la jeune soeur étaient destinés à la mettre en garde. 

       Ebahie, rouge de confusion, honteuse de jouer ainsi les voyeuses et cependant incapable de bouger, Elaine contemplait la Supérieure qui, avec douceur, trempait ses doigts dans un petit pot tiré d’une des poches de son vêtement et se caressait ensuite la peau, y laissant un enduit qui luisait sous les rayons de la lune. 

       Elle remarqua que la Mère Supérieure accomplissait cet acte avec beaucoup de ferveur, comme en témoignait son visage sur lequel était peinte une expression d’extase. 

       La scène parut tellement incroyable à Elaine qu’elle se demanda si elle ne naissait pas de sa douleur et de ses cauchemars. La fièvre qu’elle sentait parfois s’insinuer en elle, louvoyant comme un serpent dans ses os, lui envoyait-elle ces images impies ? Elle aurait bien aimé que l’explication soit aussi simple. 

       Elle se frotta les yeux en doutant un instant de sa vue. Mais elle dut se rendre à l’évidence : c’était bien la Supérieure, Soeur Camille de l’Incarnation, cette femme à l’aspect austère, cette servante de Dieu, élue pour trois ans par le chapitre Supérieur du couvent, c’était bien elle qui, sous la lueur indifférente de la lune, exposait sa nudité. 

       Et la lumière froide de l’astre la nimbait d’une aura irréelle. Et le corps qu’elle dévoilait, qu’elle caressait de ses rayons, qui se mettait à évoluer gracieusement dans l’espace, était celui d’une toute jeune femme, dont les charmes auraient rendu déraisonnable le plus honnête des hommes ! 

       Elaine se sentit prête à défaillir. Elle posa les paumes de ses mains sur ses paupières pour effacer cette trouble attraction, mais céda une nouvelle fois à la curiosité malsaine qui l’avait rongée, dès que la religieuse avait ôté son voile. 

       Entre ses doigts, censés la protéger de cette vision infernale, qu’elle écartait malgré elle, la voyeuse détailla chaque parcelle du corps dénudé de la Mère Supérieure. On lui avait dit que cette dernière avait dépassé la quarantaine. Sa peau aurait déjà dû être marquée par les ans. Et pourtant, elle paraissait étonnamment élastique, sans aucune excroissance, sauf au bas de son dos. 

       Là, s’étalant en biais sur une partie des reins, s’étalait un bubon malsain qui jurait avec le reste du corps ; un corps qui échappait comme par miracle, à l’injure du temps. Cette sorte d’abcès s’apparentait à une longue blessure suppurante, excroissance composée de trois pseudopodes phlegmonés.

    ***
    (A Suivre)

    %%%

    "La SNCF a repéré mon adresse IP et c'est ce voyage
    que j'ai dû choisir..."


    « Ce billet de train coûtait moins cher ce matin » : 
    comment déjouer l’IP tracking
    Gokan Gunes

       Si vous prenez régulièrement vos billets de train en ligne, vous l’aurez sans doute remarqué: plus vous attendez avant d’acheter, plus le prix augmente. Normal, direz-vous. Plus on approche de la date de départ, moins il y a de places, plus elles valent cher.

       Mais si on vous disait que plus vous vous connectez, plus le prix augmente, alors même que le nombre de places reste constant ? La faute à l’« IP tracking », ou « le pistage d’adresse IP », une technique qui existe depuis le milieu des années 90.

       Comme l’explique le blog SOS conso du Monde, « le principe est simple » : « Quand vous faites une recherche de billets, l’opérateur enregistre cette recherche et l’associe à l’adresse IP du terminal que vous utilisez (ordinateur, smartphone, etc.). Il vous propose alors un prix “p” [...]. Si vous réalisez la transaction, vous payez ce prix “p”, fin de l’histoire.

       Mais si vous n’achetez pas immédiatement et que vous réessayez un peu plus tard, l’opérateur a gardé en mémoire que vous aviez manifesté un intérêt pour ce trajet, et il vous propose alors un prix un peu supérieur “p+e”, ceci afin de susciter l’achat immédiatement en vous laissant penser que le nombre de places diminue et que le prix augmente.

       Et ceci même si aucun changement n’a eu lieu, même si aucun autre client ne s’est manifesté. Il s’ensuit une logique incrémentale : plus vous allez réitérer la simulation, plus le prix va augmenter – toujours par petit palier. L’objectif est très clair : provoquer la vente. Et ça fonctionne très bien. »

       Est-ce légal ? Pour l’instant, oui. L’eurodéputée socialiste Françoise Castex asaisi la Commission européenne ainsi que la Commission nationale de l’informatique et des libertés à ce sujet (CNIL).

       Cette dernière, jugeant que cette pratique « suscite de nombreuses interrogations », a décidé, conjointement avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), de « mener une enquête afin de déterminer si les dispositions relatives à la loi “Informatique et Libertés” sont respectées ».

       En attendant, pour esquiver l’IP tracking, un seul moyen : changer d’adresse IP. Afin de vous permettre de partir en week-end sans vous ruiner, Rue89 vous propose quelques techniques simples. Pour vérifier qu’elles fonctionnent, plusieurs sites vous indiquent quelle est votre adresse IP actuelle.

       1/Eteindre, puis rallumer sa box : simple, mais pas toujours possible

        Certains utilisateurs de la Freebox connaissent cette technique. Lorsque l’adresse IP change après chaque redémarrage de la box, on dit qu’elle est dynamique. A chaque établissement d’une connexion, le fournisseur d’accès attribue une adresse IP différente.

       Cependant, les abonnés à la Freebox en zone dégroupée ont par défaut une adresse IP fixe. Les conditions d’attribution d’une adresse IP dynamique ou fixe dépend des opérateurs. L’adresse IP est fixe par défaut, sur demande, voire en payant un supplément. Dans le doute, il faut faire l’essai. Précision utile : il est inutile de se connecter à partir d’un autre ordinateur si celui-ci est connecté à la même box.

       2 / Smartphone et 3G : le fusil à un coup

       Si vous ne possédez pas un smartphone avec une connexion 3G, passez directement au point suivant. Pour les heureux propriétaires, sachez qu’un smartphone peut vous permettre de contourner l’IP tracking.

       En effet, l’adresse IP délivrée par votre fournisseur d’accès 3G est différente de celle délivrée par votre fournisseur wifi. Il est donc possible de comparer les prix des billets sur différents sites avec un ordinateur et de finaliser l’achat avec un smartphone (ou inversement).

       3 / Il a FreeWifi, il a tout compris

       Plusieurs fournisseurs d’accès permettent, grâce à un identifiant et un mot de passe, de se connecter à un réseau sans fil à partir de n’importe quelle box du même opérateur.
       Par exemple, si votre fournisseur d’accès est SFR, vous pouvez vous connecter au réseau SFR wifi public proposé par n’importe quelle box SFR. Autrement dit, vous bénéficierez d’une nouvelle adresse IP.

       Il existe toutefois quelques problèmes. En février 2012, la Fédération France Wireless révélait qu’il existait une faille dans le réseau SFR wifi : lors d’une connexion, vous vous appropriez l’adresse IP du propriétaire de la box. Ce qui peut être potentiellement embarrassant pour lui...

       4 / VPN : surfons heureux, surfons cachés

       Il existe aussi des manières moins artisanales de contourner l’IP tracking. L’utilisation d’un VPN (« virtual private network », ou réseau privé virtuel) permet d’accéder à un serveur doté d’un tunnel sécurisé où les données sont cryptées.
       Le serveur permet, en outre, de bénéficier d’une nouvelle adresse IP, donc d’une nouvelle identité, quand on établit une connexion publique.

       Il existe de nombreux VPN gratuits, qui ralentissent la connexion, ou payants. A noter : les VPN sont légaux – les utiliser pour contourner Hadopi, moins. (...)

    Lire la suite sur:

    %%%

    (Ces oiseaux qui pépiaient 
    lui donnaient mal au crâne)


    VERECUND [adjective] shy; modest; bashful.

    %%%

    "Tu me mens pas en disant que tu ne m'aimes plus?
    - Heu, non... Pas vraiment...
    - Tu me mens quand, alors?
    - Tu es en train de m'embrouiller, toi..."

    Des étudiants détecteurs de mensonges
    Jiři Sobota
    RESPEKT

       L’année dernière, peu avant Noël, alors que la campagne présidentielle tchèque battait son plein, le candidat Miloš Zeman dut s’expliquer sur la provenance des fonds aidant à financer ses panneaux publicitaires et autres supports de communication qui inondaient alors le pays. Dans les médias, des spéculations allaient bon train sur un possible financement de sa campagne par l’argent de la compagnie pétrolière russe Loukoil. D’un revers de la main, le favori des sondages balaya la suspicion. “Ce que je peux seulement vous dire” dit-il d’un ton pondéré à la télévision,“c’est que la société Loukoil a publié un communiqué officiel, dans lequel elle déclare ne nous avoir jamais rien versé, directement ou indirectement”.

       Miloš Zeman a assené cette affirmation, en se référant de plus à une autre autorité, à travers la position officielle d’une entreprise de premier plan. Même si elle n’évoque rien au modérateur de l’émission, il ne peut bien sûr être tout à fait certain qu’elle n’a jamais existé. Bref, la défense de Zeman est passée.

       Au même moment, à Brno, un groupe d’étudiants suivait l’émission à la télévision. Dès qu’il en eut reçu une transcription, peu après la fin de l’émission, il commença son travail coutumier. Un des membres les plus expérimentés de l’équipe identifia, dans le flot verbal, les affirmations factuelles, c’est-à-dire les déclarations pouvant être vérifiées et contrôlées à partir de sources accessibles au public. L’affirmation concernant l'existence d'un communiqué officiel de la compagnie Loukoil en faisait bien sûr partie.(...)

       La déclaration de Miloš Zeman n’a pas passé le test. Les étudiants de Brno lui ont décerné le label “mensonge” la pire des mentions sur leur échelle d’appréciation. C’est lors de la dernière campagne présidentielle que l’association Demagog.cz a, pour l’heure, signé son plus grand succès. Elle a attiré l’attention des médias de l’establishment. Certains d’entre eux [comme le quotidien Hospodářké noviny et la télévision publique] lui ont commandé des vérifications de déclarations de candidats.

       Pour une association non professionnelle d’étudiants qui, dans sa version tchèque, n’existe que depuis un an, c’est une réussite remarquable. Elle se donne pour mission de vérifier la véracité des propos tenus par les responsables politiques, en particulier dans les débats télévisés. Des politologues constituent le noyau dur de Demagog.cz, qui est financé par la fondation Open Society Fund Praha et le programme Jeunesse en action de l’UE. La société Newton Media aide quant à elle à la transcription des enregistrements des débats.

       Ce sont deux étudiants venus de Bratislava, Ondrej Lunter et Matej Hruša, qui ont lancé le Projet Demagog à l’université de Brno. Parce qu’ils ne supportaient plus l’indigence des débats télévisés en Slovaquie, les deux jeunes gens ont –dès 2010– mis au point, avec des bouts de ficelle, la version slovaque du projet.

       “C’était une de ces idées propres aux étudiant. On suivait les débats télévisés du dimanche qui, en Slovaquie, sont de bien moins bonne tenue qu’en République tchèque. On s’est aperçu que les politiciens les prenaient pour des lieux d’autopromotion, sans que personne en face ne les contredise” se souvient Matej Hruša. C’est lui qui a eu l'idée de s’inspirer des Etats-Unis, où ce que l’on appelle le fact-checking, c'est à dire la vérification par les faits, est en plein essor depuis environ 10 ans.(...)

       Aux Etats-Unis, vers où se portent tous les regards des étudiants tchèques et slovaques, le fact-checking se pratique à une bien plus grande échelle. Le phénomène a explosé autour de 2005, lorsque internet a commencé à tourner à plein régime et que Google est devenu incontournable. Aujourd’hui, il existe aux Etats-Unis plusieurs organisations comparables aux Demagog tchèque et slovaque. Dans certaines d’entre elles, des dizaines de journalistes travaillent. FactCheck.org, par exemple, qui est dirigée par un vétéran de CNN, Brooks Jackson, dispose d’un budget annuel de près d’un million de dollars.

       A Brno et à Bratislava, de telles conditions prêtent à sourire. Mais les deux Demagog sont portés par l’enthousiasme des étudiants et il semble, du moins pour l’heure, que cela leur convienne ainsi. Comme l’explique l’expert Jan Tvrdoň, “notre faculté est en fait un endroit assez spécial. Beaucoup de gens, ici, agissent et s’impliquent dans des projets. Ne vous en faites pas, on sait aussi faire la fête à côté”. Mais dans la pratique, cela ne signifie pas que les résultats des projets américains et d’Europe centrale soient très différents. (...)
    Lire sur:

    %%%
    Benoît Barvin

    votre commentaire