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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MALHEUR DES UNS

    FAIT LE MALHEUR DES UNS)

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     ORIGINALLY FROM MARCEGARCIA89

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     http://cdejademain.blogspot.fr/2014/12/de-malraux-sarkozy-la-vision-de.html

    Non, les pays africains

    ne «versent pas un impôt

    colonial à la France»

    Vincent Coquaz 

       «Vous ne le saviez peut-être pas mais aujourd’hui encore beaucoup de pays africains continuent de payer un impôt colonial en France, et ce malgré l’indépendance.» La «révélation choc» vient d’une vidéo où l’on voit le logo de Vox Africa, une chaîne de télévision panafricaine, qui date d'au moins octobre 2016 mais qui a ressurgi à l'occasion du débat lancé par Emmanuel Macron sur la colonisation. On y apprend que certains pays devraient payer une «dette annuelle» à la France, en vertu d’accords signés à l’époque de la décolonisation. Un accord signé par exemple par la Guinée et ce pour que la France «ne détruise pas le pays» en 1958. En tout 14 pays, dont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Cameroun ou le Mali par exemple, seraient ainsi «obligés de mettre 85% de leurs réserves à la Banque de France». Des «révélations» présentes sous des formes diverses et variées sur une multitude de sites, de blogs, ou de comptes Twitter et Youtube.

       Toutes ces vidéos et tous ces articles ont un point commun : ils citent, quasiment mot pour mot, un seul et même long article rédigé en anglais, publié sur le site «Silicon Africa» en janvier 2014. L’auteur y décrit un système «diabolique» dont la France ne voudrait pas sortir puisqu’il lui apporte «autour de 500 milliards de dollars pour son Trésor chaque année, depuis l'Afrique». Mais, il le reconnaît lui-même, l'auteur n'a pas encore tous «les détails des montants, de l'évaluation et des moyens de paiement» de cet impôt colonial. Un peu plus loin, dans le même article, ce n'est d'ailleurs plus «500 milliards de dollars chaque année» mais un stock de «500 milliards de monnaies de pays africains» (sic) que la France détiendrait.

       Problème : en plus de ces (grosses) approximations, l’article, comme la vidéo, opèrent une confusion entre ce prétendu «impôt colonial» et une des règles du fonctionnement du franc CFA. Celui-ci prévoit effectivement que les deux banques centrales qui le gèrent, la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale) et la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), déposent 50% (et non 85%) de leur réserve de change auprès du Trésor français.

       Ainsi, ces deux banques centrales «disposaient en 2005 de plus de 3 600 milliards de francs CFA auprès du Trésor français», expliquaitle Monde en 2015. Soit un stock d’environ 72 milliards d’euros, et absolument pas un flux de «500 milliards  de dollars» apportés au Trésor français «chaque année» comme le prétendait le site Silicon Africa.

       Surtout, il ne s’agit pas d’un impôt versé par les pays africains à la France, mais d’un dépôt. Ainsi, comme l’expliquait auMonde l’économiste Kako Nubukpo, ancien ministre togolais de la Prospective, par ailleurs très critique du modèle du franc CFA, «rien n’empêche les pays concernés d’en faire usage pour accompagner leur croissance». (...)

       (...) Gage de stabilité monétaire pour ses défenseurs, le modèle du franc CFA n’en reste pas moins très critiqué. Carlos Lopes, économiste bissau-guinéen et secrétaire exécutif de la commission de l’ONU pour l’Afrique, jugeait par exemple l’année dernière qu’il y a quelque chose «qui cloche avec le franc CFA» : «Aucun pays au monde ne peut avoir une politique monétaire immuable depuis soixante et onze ans.» Même constat pour Nubukpo, l’économiste togolais, pour qui «la parité fixe entre le franc CFA et l’euro» pénalise fortement le développement économique des pays concernés : «Aujourd’hui, le franc CFA via son rattachement à l’euro est beaucoup plus déterminé par les événements au sein de la zone euro que par la conjoncture au sein de la zone franc. C’est une hérésie !»

       Outre les récriminations d’ordre économiques, l’ancien ministre se montre tout aussi critique sur l'existence même de la monnaie : «La question de la souveraineté qui sous-tend ce débat est plus que légitime. Car, il est inconcevable que 55 ans après les indépendances, les pays de la zone franc continuent d’avoir une monnaie physiquement fabriquée en France, d’avoir leurs réserves de change déposées auprès du Trésor public français.»

       Mais quoi qu'on pense du système, il n'a rien à voir avec un «impôt colonial».

    http://www.liberation.fr/desintox/2017/02/22/non-les-pays-africains-ne-versent-pas-un-impot-colonial-a-la-france_1550206

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE PASSÉ NE SE VOIT

    PAS DANS LE MIROIR)

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    (Vlad l'empaleur découvre les 

    Marshmallows)

    "En toutes circonstances, ce naturiste portait des tenues couleur chair". Jacques Damboise in "Pensées coquinettes".

    "Sont super ces machins sucrés!"

    Source: tastefullyoffensive

    µµµ

    "En toutes circonstances, ce naturiste portait des tenues couleur chair". Jacques Damboise in "Pensées coquinettes".

     http://tchiotbiloute59.unblog.fr/2008/10/05/un-peu-dhumour-bio/

    Manger bio diminue les risques d’obésité

    et de surpoids, conclut une étude scientifique

    Marie Astier (Reporterre) 

       Plus vous avez d’aliments bio dans votre assiette, moins vous avez de risques d’être en surpoids ou obèse. C’est ce qu’observe une étude publiée par une équipe de recherche française dans le British Journal of Nutrition le 7 février 2017. Son titre : "Association prospective entre la fréquence de consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique et évolution du poids, risque de surpoids et d’obésité : résultats de l’étude NutriNet-Santé."

       Cette étude est d’une ampleur inédite. Une « première mondiale », selon Denis Lairon, un des auteurs, directeur de recherche émérite à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Ainsi, il s’agit de la première étude prospective, c’est à dire suivant un ensemble d’individus dans la durée, s’intéressant aux liens entre poids et consommation de produits bio. Elle s’insère dans le cadre d’une recherche de grande ampleur et de longue durée sur les habitudes de consommation de la population française, appelée NutriNet-Santé. Les participants répondent à des questionnaires détaillés sur leurs habitudes alimentaires tous les mois environ. Les réponses de plus de 62.000 participants ont été retenues pour cet article, et les observations ont duré un peu plus de 3 ans.

       Autre originalité, « quand on s’intéresse à l’alimentation, les approches sont très souvent nutritionnelles. Or c’est un peu réducteur », explique Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) et coordinatrice de l’article et du projet BioNutriNet. « Nous avons donc souhaité intégrer les modes de production des aliments dans nos études. »

       Enfin, « parmi les principales raisons pour consommer bio figure la santé. Néanmoins, les études concernant les effets potentiels d’une consommation d’aliments bio sur la santé sont très insuffisantes », note le résumé en français de l’article. (...)

       (...) Premier résultat mis en évidence par les chercheurs, « les gens qui mangent bio prennent moins de poids avec le temps », résume Emmanuelle Kesse-Guyot. Les consommateurs ont été répartis en quatre groupes, allant de ceux qui consomment le moins d’aliments bio (groupe 1) à ceux qui en consomment le plus régulièrement (groupe 4). En moyenne, durant ces trois années, le poids des membres du groupe 4 a moins augmenté que celui des membres du groupe 1.

       Le deuxième résultat est encore plus net. Si on compare ces deux groupes, toujours sur la même période, les mangeurs de bio ont 23 % de moins de probabilité d’être passés en surpoids, et 31 % de moins d’être devenus obèses. « C’est une différence très significative pour seulement trois années », souligne Denis Lairon.

       Pourtant, à première vue ces résultats ne surprennent pas tant que cela. Après tout, si l’on est consommateur régulier de produits bios, c’est bien que l’on est éduqué, que l’on fait attention à son alimentation, et que l’on évite donc les aliments qui pourraient nous faire grossir… N’y aurait-il pas un biais ? « Nous avons pris cela en compte dans nos modèles statistiques pour lisser les résultats », précise Denis Lairon. Ainsi, de nombreux critères tels que l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, les revenus, la catégorie professionnelle, la prise de compléments alimentaires, le fait d’être fumeur ou pas, l’activité physique, le régime alimentaire, la consommation d’alcool, etc, sont également introduits dans les calculs pour en limiter l’impact sur les résultats. « On a donc comparé toutes choses égales par ailleurs », dit Emmanuelle Kesse-Guyot.

       Surtout, les chercheurs ont contourné ce biais en « stratifiant » leur étude en trois sous-groupes. « On a distingué entre les personnes ayant une bonne, une moyenne, ou une assez mauvaise alimentation », résume Denis Lairon. Ceci leur a permis d’obtenir un troisième résultat surprenant : c’est parmi les bons élèves que la différence entre les mangeurs de bio et les autres est la plus marquée. « Meilleure est la qualité du régime alimentaire, plus le fait de manger bio a un effet sur le risque d’obésité », note le chercheur. (...)

        (...) Pour expliquer cet étrange résultat, les scientifiques avancent dans leur article deux hypothèses. La première tient à la différence de qualité nutritionnelle entre aliments bios et non bios. « On sait que certains apportent plus d’oméga 3 ou d’antioxydants quand ils sont issus de l’agriculture biologique », détaille Denis Lairon.

       La deuxième repose sur la contamination des aliments par les pesticides. « Les gens qui mangent bien sont de forts consommateurs de produits végétaux, tels que les fruits, les légumes, et les céréales, qui sont aussi les aliments les plus contaminés par des résidus de pesticides », rappelle Emmanuelle Kesse-Guyot. Ainsi, les mangeurs vertueux sont aussi ceux qui risquent le plus d’être exposés aux pesticides s’ils ne mangent pas bio.

       Mais quel lien avec l’obésité ? « Une grande partie de ces pesticides sont des perturbateurs endocriniens. Ils modifient un certain nombre de mécanismes de régulation. Ainsi, on commence à avoir pas mal de données scientifiques montrant que certaines de ces molécules stimulent le remplissage des tissus adipeux par les lipides, ou perturbent le métabolisme du glucose. » En clair, les résidus de certains pesticides pourraient encourager le stockage des graisses, ou modifier notre assimilation des sucres. « Des études aux États-Unis on fait le lien entre exposition aux pesticides et augmentation des probabilités d’être obèse et diabétique », complète-t-il.

       Pour confirmer ces hypothèses, il faudra encore pas mal d’études, mais tout cela pourrait commencer à expliquer pourquoi les consommateurs de bio risquent moins de devenir en surpoids ou obèses. Ce serait aussi un premier lien entre consommation de produits bio et meilleure santé.

       D’autant plus que le surpoids et l’obésité représentent un grand enjeu de santé publique. « Nous nous sommes intéressés au poids parce que c’est un facteur facile à mesurer dans le temps, mais aussi parce que le surpoids est le premier indice d’une santé en train de se dégrader, explique Denis Lairon. Vient ensuite l’obésité, puis des risques d’hypertension, de développer le diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires ou même certains types de cancers. Aujourd’hui en France nous avons passé la barre des 50 % de la population adulte en surpoids ou obèse. »

       A terme, les chercheurs espèrent donc que leur étude pourra influer sur les politiques de santé publique. Il faudra qu’elle soit confirmée par d’autres recherches et résultats similaires. « La recherche sur l’alimentation bio est encore une petite niche, mais l’évolution des comportements alimentaires fait que tout cela ne restera pas dans un tiroir », affirme Emmanuelle Kesse-Guyot.

     https://reporterre.net/Manger-bio-diminue-les-risques-d-obesite-et-de-surpoids-conclut-une-etude

    µµµ

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA PENSÉE EST TON

    ACTION MÊME)

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    "BOUH!!"

    "Lève-toi et marche" fit Jésus à un lombric, ce qui fit beaucoup rire ses apôtres". Jacques Damboise in "Pensées outrecuidantes".

    Source: humornegro38

    @@@

    "Je me demandai si le gouvernement ne mentait pas

    quand il disait que tout allait bien

    et que la Centrale allait bientôt repartir".

    "Lève-toi et marche" fit Jésus à un lombric, ce qui fit beaucoup rire ses apôtres". Jacques Damboise in "Pensées outrecuidantes".

    Masao Horino, March of Schoolgirls,

    Gasmasks March, 1936- 1939.

    https://shihlun.tumblr.com/post/137885855509/

    masao-horino-march-of-schoolgirls-gasmasks

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    ("Encore... Encore..." gémit la femme

    de l'étrangleur de Cincinnati.)

    "Lève-toi et marche" fit Jésus à un lombric, ce qui fit beaucoup rire ses apôtres". Jacques Damboise in "Pensées outrecuidantes".

    L’homme qui ment (1968)

    Source: roseydoux

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    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA FOLIE DU SAGE

    EST D’ÊTRE LUI-MÊME)

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    http://brunoalan-1959.skyrock.com/3121277295-Humour-triste.html

    +++

    http://www.canalbd.net/canal-bd_catalogue_detail_Le-Guide-du-Sport--9782858153206

    Vu des États-Unis.

    Pourquoi plus personne

    ne veut des JO ?

       Mercredi 22 février, Budapest a annoncé le retrait de sa candidature aux Jeux olympiques de 2024, laissant comme seules candidates Paris et Los Angeles. Pour le Los Angeles Times, il s’agit d’un nouveau revers pour le Comité olympique, qui peine à séduire des villes hôtes.

       Le retrait de Budapest “n’aura probablement pas un effet dévastateur” dans la course à l’organisation des Jeux olympiques en 2024, écrit ce 22 février le Los Angeles Times, rappelant que Paris et Los Angeles étaient les villes favorites depuis le départ. Pour le journal californien, le principal perdant du retrait de Budapest est le Comité international olympique (CIO), qui connaît depuis quelques années des difficultés pour trouver des hôtes pour les Jeux. D’abord candidates à l’organisation des Jeux de 2024, les villes de Boston, Hambourg et Rome ont battu en retraite les unes après les autres en raison de l’inquiétude de l’opinion publique quant aux dépenses importantes liées aux JO, qui se chiffrent en milliards de dollars. 

       C’est cette inquiétude qui a également conduit au retrait de Budapest. Les autorités ont préféré anticiper un référendum qui devait se tenir prochainement, après qu’une pétition contre la candidature de la capitale hongroise a retenu 200 000 signatures. 

       “Budapest avait fondé sa campagne sur le charme du Vieux Monde et un ensemble compact de sites”, rappelle le quotidien américain. Mais l’échec apparent de cette vision pourrait faire revivre les craintes selon lesquelles seules les grandes villes peuvent vraiment accueillir les Jeux.”

       Los Angeles et Paris peuvent en effet s’appuyer sur des dizaines de stades déjà construits et présentent des candidatures financièrement solides : le comité californien estime par exemple qu’il pourra recueillir quelque 5,3 milliards de dollars grâce aux droits de diffusion télévisée, de sponsoring et de vente de billets, note le Los Angeles Times.

       Face à ces mégalopoles, les inquiétudes de Budapest étaient d’autant plus légitimes que l’exemple donné par des hôtes récents – Rio de Janeiro au Brésil et Sotchi en Russie – n’est guère rassurant : ces villes ont dépensé des sommes faramineuses pour construire les équipements olympiques dont elles manquaient.

       Désormais, la course entre donc dans la dernière ligne droite, puisque les membres du CIO doivent visiter les villes candidates au printemps afin de choisir celle qui accueillera les Jeux. Toutefois, conclut le quotidien, “les membres [du CIO] auraient souhaité avoir un plus large choix”.

    http://www.courrierinternational.com/article/vu-des-etats-unis-pourquoi-plus-personne-ne-veut-des-jo

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (PRÉFÈRES-TU L’INTÉGRITÉ DE L'AMOUR

    OU L'AMOUR DE L’INTÉGRITÉ?)

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    "Ben quoi?"

    "Je m’aperçus que ce transgenre était une femme". Jacques Damboise in "Pensées incongrues".

    cornettemodernart: “Girl with a stickJohannes Vermeer - C. 1665

    La jeune fille à la percheJohannes Vermeer - C. 1665

    ¤¤¤

    "Je m’aperçus que ce transgenre était une femme". Jacques Damboise in "Pensées incongrues".

    https://www.les-crises.fr/la-faim-dans-le-monde/

    La famine, arme des forts

    contre les faibles

    Bruno GUIGUE

       Si on voulait vraiment la preuve que la faim n’est pas un accident climatique ou je ne sais quelle fatalité qui pèserait sur des contrées abandonnées des dieux, il suffirait de regarder la carte des famines à venir. Dressée par l’économiste en chef du Programme alimentaire mondial, Arif Husain, cette carte est édifiante. Selon lui, 20 millions de personnes risquent de mourir de faim dans quatre pays au cours des six prochains mois : le Yémen, le Nigéria, le Sud-Soudan et la Somalie (http://ici.radio-canada.ca/nouvelle...). Or la cause majeure de cette insécurité alimentaire est politique. Quand elle n’a pas directement provoqué le chaos générateur du non-développement ou la rupture des approvisionnements, l’intervention étrangère a jeté de l’huile sur le feu. La guerre civile et le terrorisme y ont ruiné les structures étatiques, banalisant une violence endémique et provoquant l’exode des populations.

       Au Yémen, les bombardements saoudiens, depuis mars 2015, ont généré un désastre humanitaire sans précédent. L’ONU s’alarme de la situation, mais c’est une résolution du conseil de sécurité qui a autorisé l’intervention militaire étrangère ! La fermeture de l’aéroport de Sanaa et l’embargo infligé par la coalition internationale ont privé la population de médicaments. Les stocks de blé baissent à vue d’œil. Les banques étrangères refusent les transactions financières avec les établissements locaux. 14 millions de personnes, soit 80 % de la population, ont besoin d’aide alimentaire, dont 2 millions sont en état d’urgence. 400 000 enfants souffrent de malnutrition. Jugée coupable de soutenir le mouvement houthi, la population yéménite est condamnée à mort. En fournissant son arsenal à Riyad, les puissances occidentales participent à ce crime de masse.

       Au Nigéria, la situation chaotique dans laquelle est plongé le nord-est du pays gangrène toute la région. Des millions de personnes, fuyant les violences du groupe Boko Haram, s’entassent dans des camps de réfugiés. Totalement dépendants de l’aide humanitaire, ces populations « survivent par 50 °C, dans des huttes au toit de tôle, avec un point d’eau, des cuisines communes et un repas par jour », explique Arif Husain. Alimenté par la propagande saoudienne, le terrorisme défie aujourd’hui cet Etat, le plus peuplé du continent, qui comptera 440 millions d’habitants en 2050. Depuis la calamiteuse destruction de la Libye par l’OTAN, l’Afrique sub-saharienne est devenue le terrain de chasse préféré des djihadistes. La famine qui s’annonce est la conséquence directe de cette déstabilisation.

       Au Sud-Soudan, la proclamation de l’indépendance, en 2011, a débouché sur une guerre civile où deux camps rivaux se disputent le contrôle des richesses énergétiques. Cet Etat sécessionniste, fragmenté, enclavé, coupé du nord auquel l’opposa une interminable guerre civile, est le fruit de la stratégie américaine. Cette création artificielle visait à contrecarrer l’influence du Soudan, inscrit de longue date sur la liste des « rogue states ». Porté sur les fonts baptismaux par Washington, qui a armé la guérilla sécessionniste de John Garang pendant 20 ans, le Sud-Soudan est aujourd’hui un champ de ruines. Depuis décembre 2013, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été tuées. 2,5 millions ont fui leurs foyers et près de 5 millions font face à une insécurité alimentaire « sans précédent », selon l’ONU. Pour les réclamations, prière de s’adresser aux néo-cons de Washington.

       En Somalie, les aléas climatiques font peser la menace d’un nouveau désastre alimentaire. En 2011, la terrible famine consécutive à la sécheresse avait fait 260 000 morts. Cette vulnérabilité de l’agriculture vivrière reflète l’état de non-développement du pays, écartelé en une dizaine d’entités politiques rivales. Le règne sanglant des seigneurs de la guerre locaux, les interventions militaires étrangères (USA, Ethiopie, Kenya), l’influence croissante, sur fond de décomposition politique, de l’organisation islamiste radicale Al-Shabab, ont donné à ce pays l’indice de développement humain le plus faible de la planète. Depuis l’effondrement du régime marxiste de Syaad Barré en 1991, les structures étatiques se sont évanouies. L’économie est exsangue, le système éducatif délabré. La hausse des prix des denrées et la chute des revenus, aujourd’hui, font redouter le pire.

       D’autres zones de tensions, hélas, suscitent l’inquiétude. Les conflits en cours en Syrie, en Irak, en Afghanistan, en Ukraine, en Libye, au Zimbabwe, bouleversent les conditions de vie et génèrent des flux migratoires. Certains pays, enfin, vivent dans une insécurité alimentaire chronique : la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, le Burundi, le Mali, le Niger. Ce n’est pas un hasard si la plupart de ces pays sont en proie à la guerre civile, au terrorisme et à l’intervention militaire étrangère. Le désordre qui y sévit est d’abord de nature politique et géopolitique. Loin d’être une fatalité, il résulte de causes endogènes et exogènes identifiables. La famine ne tombe pas sur les damnés de la terre comme frappe la foudre. C’est l’arme des puissants pour écraser les faibles

     https://www.legrandsoir.info/la-famine-arme-des-forts-contre-les-faibles.html

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA SAGESSE NE TUE PERSONNE)

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    (Quand elle était de mauvaise humeur,

    Nadia était cash)

    http://zeezrom.tumblr.com/post/150928268505/nevver-kathe-burkhart-1984

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    https://twitter.com/laurentvronique

    Fillon l’imposteur :

    un candidat illégitime

       François Fillon est un imposteur, un tartuffe de la pire espèce. Et pour n’avoir pas tiré en temps utile les conséquences de la duplicité de son candidat, c’est la droite traditionnelle qui court le risque d’une brutale sortie de route le 23 avril. Avec un socle d’électeurs sourds et aveugles aux choquantes turpitudes de son candidat, Fillon n’a pourtant pas perdu toutes ses chances. Mais en cas de victoire le 7 mai, c’est la France qui, avec à sa tête un président corrompu, serait gravement bafouée car notre pays se trouverait de facto ravalé au rang d’une république bananière...

       En quelques décennies de vie publique, le Sarthois François Fillon avait réussi, sur la droite de l’échiquier politique, à se construire une image de catholique austère aux allures rassurantes de notaire de province. Une image faite de sérieux, de sérénité affichée, et de probité revendiquée sur laquelle il s’appuyait pour asséner ici et là des leçons de moralité, et le cas échéant porter des coups de griffe à ses adversaires réputés moins vertueux. On se souvient notamment de cette phrase prononcée à La Baule le 3 septembre 2016 : « Je dis que l'exemplarité est nécessaire pour gouverner notre pays ». Ou bien encore cette apostrophe qui visait Nicolas Sarkozy lors de la primaire LR-UDI : « Imagine-t-on le général de Gaulle mis en examen ? »

       Tout ce bel édifice de moralité, qui avait fait de François Fillon le « Monsieur Propre  » de l’alliance LR-UDI, a volé en éclats avec la parution le 25 janvier et les deux semaines suivantes d’éditions du Canard enchaîné qui nous ont appris l’existence de plusieurs emplois d’assistants parlementaire de Penelope Fillon et de deux de ses enfants, alors simples étudiants en droit. Des emplois dont, en France comme à l’étranger, quasiment plus personne ne doute aujourd’hui du caractère fictif, eu égard à l’incapacité pour les enquêteurs du parquet financier de recueillir le moindre justificatif d’un travail réel.

     

       Rappelons que Penelope Fillon – rémunérée jusqu’à 4 fois le salaire d’un assistant parlementaire expérimenté ! –, ne disposait à l’Assemblée nationale ni d’un bureau, ni d’un badge d’accréditation, ni d’un compte de messagerie professionnel. Rien à Paris. Rien non plus dans la Sarthe. Malgré des recherches approfondies, tant dans la capitale qu’au Mans et à Sablé, les enquêteurs n’ont en effet, nous dit Le Canard enchaîné, pas même trouvé la trace du plus petit SMS en rapport avec la prétendue activité parlementaire de l’épouse du candidat LR. Il est vrai que les policiers, transformés pour l’occasion en ghostbusters, n’avaient pas la moindre chance d’établir l’existence d’un emploi d’assistante parlementaire. Ce que Penelope Fillon avait elle-même confirmé en déclarant spontanément lors de l’interview d’une journaliste britannique du Daily Telegraph en 2007 "Je n’ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre." Difficile de faire plus dévastateur !

       Dès lors, on comprend qu’Éliane Houlette, la procureure du Parquet national financier, ait décidé de ne pas classer sans suite l’enquête visant François Fillon, son épouse Penelope et deux de ses enfants, suspectés eux aussi d’avoir bénéficié d’emplois d’assistants parlementaires tout aussi fictifs, et de surcroît rémunérés à prix d’or pour de simples étudiants. Fillon pourrait en outre, au vu des éléments récemment publiés par les journalistes de Médiapart – notamment un accablant fac-similé de chèque – devoir répondre d’un autre chef d’accusation dans le cadre d’une affaire de détournements de fonds publics au Sénat pour laquelle 6 sénateurs UMP ont d’ores et déjà été mis en examen. (...)

       François Fillon endossait volontiers le costume du chevalier blanc de la sphère politique pour donner des leçons de morale et d’éthique à ses pairs. Or, voilà que s’est dessiné en quelques semaines le portrait d’un homme aux antipodes du modèle de vertu que le candidat LR prétendait incarner : celui d’un individu malhonnête et sans honneur. Un portrait d’autant plus hideux qu’il se cachait derrière le masque trompeur d’un dévot plutôt bienveillant et respectueux de la morale chrétienne. Beaucoup, dans l’électorat Les Républicains, sont tombés de haut en découvrant la tartufferie de cet homme âpre au gain et prêt à de scandaleuses dérives pour s’enrichir sur le dos des contribuables français. C’est notamment le cas de nombreux chrétiens de droite qui ont eu le sentiment de voir celui qu’ils croyaient des leurs violer sans vergogne les valeurs essentielles de la religion catholique : Fillon n’était pas au service de Dieu, mais à celui de Mammon !

       Pour autant, le socle électoral de Fillon reste solide, une part importante des électeurs de droite faisant taire ses scrupules moraux pour se ranger derrière l’argument de légitimité avancé par le candidat pour justifier sa fuite en avant et son rejet de tout « plan B ». Une légitimité qui, ose-t-il avec un aplomb cynique, découle du « mandat qui [lui] a été donné par 4,4 millions de nos concitoyens ». Or, rien n’est plus faux ! Certes, Fillon a bel et bien gagné cette primaire – et de belle manière – mais sur la base d’une offre faussée qui en rend le résultat totalement caduc. Qui peut croire sérieusement qu’en connaissance du véritable profil de Fillon – un intrigant fourbe et cupide – l’électorat de la primaire l’eût choisi comme candidat ? À l’évidence personne de sensé.

       François Fillon étant de facto illégitime, il appartenait aux cadres du parti d’en tirer les conséquences en écartant le plus rapidement possible, et avec une détermination sans faille, ce candidat sulfureux pour le remplacer par un homme ou une femme plus présentable aux yeux des électeurs français. Une action de salubrité publique nécessaire dans un pays gravement abîmé par la corruption du monde politique et qui se doit d’éradiquer définitivement des pratiques d’autant plus haïssables lorsqu’elles ne visent qu’un trivial enrichissement personnel sur détournement de fonds publics.

       Les caciques de LR ont préféré rester sourds et aveugles à l’effet dévastateur de ce scandale, au risque de payer très cher cette attitude indigne. Etre complice du maintien de la candidature de Fillon, ce délinquant propre sur lui mais si crasseux à l’intérieur, c’est en effet insulter la France et adresser un bras d’honneur à sa population, très majoritairement constituée de compatriotes honnêtes qui travaillent dur et gagnent souvent peu.

       Honte sur Fillon l’imposteur ! Et honte sur ceux qui, bafouant l’éthique la plus élémentaire, soutiennent ce candidat corrompu !

    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/fillon-l-imposteur-un-candidat-189890

    @@@

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (EST-CE LE TEMPS 

    DE L’ŒUF OU DE LA POULE?)

    ***

    (Ce cours de gym tonic était un rien exténuant)

    http://atomic-chronoscaph.tumblr.com/post/156783311388/tgif

    ***

    (Il avait acheté des lunettes pour regarder

    dans les coins, mais pas que...)

    X-Ray Vision - The Return of Superman (1979)

    http://atomic-chronoscaph.tumblr.com/post/157127757283

    /x-ray-vision-the-return-of-superman-1979

    ***

    (La fille à la banane était très explicite)

    http://atomic-chronoscaph.tumblr.com/post/156149478438/tgif

    ***

    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA PASSION CONSCIENTE

    N'EST PLUS PASSION)

    ***

     "Alors, tu en penses quoi, de ta couverture chauffante?"

     http://belligerent-ghouls.tumblr.com/post/156813313778

    ***

    "Viens, ma poule, viens donner une p'tit bisous

    à ton nouveau boss...

    - Je crois que ces quatre années vont être très

    très longues..."

    "A chacun de ses anniversaires, il supprimait un de ses proches, par dépit". Jacques Damboise in "Pensées contraintes".

    https://argoul.com/category/politique/

    Donald Trump sait-il seulement lire ?

     

       C’est vrai, on le concède, la question, posée ainsi, est gonflée. Que le nouveau président américain soit inculte et grossier, soit. Incapable de se concentrer plus de quelques minutes, comme l’avait souligné Tony Schwartz, l’auteur qui avait rédigé le best-seller de Trump "The Art of the Deal", c'est clair. Mais analphabète, vraiment ? On entend déjà ses défenseurs s’indigner. Et pourtant ! La capacité de Donald Trump à réellement savoir lire et comprendre un texte est aujourd’hui aussi régulièrement remise en cause que sa santé mentale.

       "Bien sûr, il sait déchiffrer, comprendre dans les grandes lignes, lire comme un élève de CM1. Mais est-il réellement en mesure de lire couramment et confortablement un texte en anglais ? Je me pose la question", s’interroge très sérieusement David Pakman, vedette d’un talk-show du même nom.  

       Que Trump n’aime pas lire n'est un secret pour personne : Schwartz a avoué qu’il serait surpris que l’homme d’affaires ait lu ne serait-ce qu’un livre de bout en bout durant sa vie d’adulte. Le chef d’Etat n’a jamais été capable de citer le moindre ouvrage, historique ou littéraire, et ne fait même pas semblant. A la limite il en est fier : il n’est pas un de ces intellectuels, lui. Et après tout, pourquoi pas. (...)

       (...) Mais ce n’est pas tout. David Pakman a retrouvé une série de témoignages de proches mettant en doute sa capacité même à lire. Toutes les fuites - et elles sont nombreuses - émanant de la Maison-Blanche vont dans le même sens : le président ne s’informe depuis son arrivée à Washington que par la télévision, en priorité Fox News, qu’il regarde en boucle, tout en dictant compulsivement ses tweets à son assistante - il s’en est d’ailleurs lui même vanté : un "gain de temps", selon lui.

       Il boude toutes les notes, les synthèses ou les dossiers que lui préparent ses conseillers. Il leur a d’ailleurs expressément intimé l’ordre de faire court : des notes n’excédant pas une simple page, comportant une dizaine de paragraphes maximum... Avant de considérer que c’était encore trop long : une page simple, agrémentée de cartes et de graphiques, et pas plus de deux ou trois paragraphes au total. Quant aux dossiers, ses conseillers ont constaté qu’il ne les lisait pas, se contentant de regarder la première page... (...)

       (...) A regarder certaines vidéos, le doute est en tout cas permis : Trump refuse les prompteurs et préfère improviser, quitte à donner l’impression, comme lors de son discours surréaliste devant la CIA, qu’il dit littéralement ce qui lui passe par la tête. Ses conseillers lui préparent-ils des discours ? Quelles que soient les circonstances, il s'exprime le plus souvent sans notes avec une spontanéité déconcertante. Dans la vidéo exhumée par David Pakman, face à un juge, qui l’été dernier, lui demandait lors d’une audition de lire un texte, Trump semble réellement perdu, embarrassé, affirmant après un long silence que le texte est écrit en trop petits caractères, qu’il n’a pas ses lunettes (a-t-on jamais vu Trump avec des lunettes ?) tandis que ses avocats tentent de le sauver à grands renforts d’"objections". Confondant.

       Les commentateurs ont souvent souligné la pauvreté de langage de Trump, qui s’exprime avec le vocabulaire d’un enfant de 10 ans. Son niveau de lecture, semble-t-il, est à l’avenant. Une extension pour le navigateur chrome propose d'ailleurs de réécrire les tweets du président avec l'écriture d'un écolier : (...)

       (...) Certains se demandent si Donald Trump ne serait pas, jusqu’à un certain point, illettré. Mais une autre question est soulevée : le nouveau président des Etats-Unis ne serait-il pas un peu… autiste ? Ou en tout cas, hermétique au monde extérieur. Ainsi, Donald Trump adore revenir de manière obsessionnelle sur les chiffres de sa victoire, y compris dans les moments les plus inappropriés. La preuve lors de sa première conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

       A un journaliste qui lui demandait ce qu’il pensait de la flambée d’actes antisémites aux Etats-Unis depuis sa victoire, on aurait pu s’attendre, logiquement, à une vigoureuse condamnation de  l’antisémitisme…

       Voilà sa (très) étonnante réponse :

       "Eh bien, ce que je veux dire, c’est que nous sommes, vous savez, très honorés par notre victoire. 316 votes de grands électeurs. On n’était pas supposés dépasser 220. Vous le savez, n’est-ce pas ? On ne pouvait pas atteindre 221, puis ils ont dit 270. Mais il y a eu un extraordinaire enthousiasme. Et je dirais que nous allons avoir la paix dans ce pays. Nous allons stopper le crime dans ce pays. Nous allons faire tout ce qu’on peut pour arrêter le racisme et toutes les autres choses qui se passent. Il y a plein de mauvaises choses qui se passent depuis longtemps. Et je pense qu’une des raisons pour lesquelles j’ai gagné l’élection, c’est que nous sommes une nation très très divisée. Mais heureusement, je vais régler ça. Et vous savez c’est quelque chose de très important pour moi.    

       En ce qui concerne les gens, j’ai tellement d’amis juifs. Une fille, qui se trouve ici. Un gendre, et trois beaux petits-enfants. Je pense que vous allez voir des Etats-Unis très différents tout au long de ces trois, quatre, ou huit années. Beaucoup de bonnes choses vont arriver. Et vous allez voir beaucoup d’amour. OK ? Merci."

       Sic. 

    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/l-amerique-selon-trump/

     ***

    Luc Desle


    4 commentaires
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    Pensées pour nous-mêmes:

    (PENSE AUX AILES

    QUE TU AS DANS LE DOS)

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    Hopper in motion

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    http://www.fondsecran.eu/fond/575416/star-wars-

    humour-jesus-christ-jedi-1680x1050-fond-decran

    Quand César rencontra Dieu
     
    PONCE PILATE.
    UNE ÉNIGME ENTRE HISTOIRE ET MÉMOIRE
    Éditeur : FAYARD
     

       C’est une question qui anime de plus en plus les philosophes. Pendant longtemps, on a pu croire que le modèle politique de l’Occident s’était construit sur l’avènement progressif d’une rationalité sans dieux, à la faveur d’un lent désenchantement du monde. De nos jours cependant, le regain d’intérêt pour la « théologie politique », en philosophie et en sciences politiques comme ailleurs, fredonne une nouvelle musique : si notre « politique » s’est construite en se différenciant du « religieux » d’une façon très originale, « distinction » ne signifie pas « abolition de tout lien ». Au contraire, on se demande toujours fortement si l’organisation de la vie sur terre et de la « vie éternelle » ne renvoient pas incessamment l’une à l’autre, pour se produire mutuellement.

       Dans Ponce Pilate : une énigme entre histoire et mémoire, le grand historien italien Aldo Schiavone reprend ainsi à son compte les recherches notamment poursuivies, de ce côté-là des Alpes, par les philosophes Roberto Esposito et Giorgio Agamben. Sans doute parce que si l’actualité de ce problème a été posée en termes philosophiques par Carl Schmitt, et si l’étude de ces rapports entre le « politique » et le « religieux » dans le monde moderne a fait l’objet de « généalogies » et d’« histoires des concepts », il s’agit à présent de les inscrire dans le sol dur du réel.

       Le choix inhabituel de lire les évangiles comme l’enregistrement souvent fidèle des faits et même des paroles prononcées a de quoi surprendre : c’est un pari, sur des sources qui sont de toute façon à peu près les seules disponibles. Il a dans tous les cas le mérite indéniable de permettre une rencontre tout aussi extraordinairement féconde entre histoire et philosophie. (...)

       (...) La rencontre de Ponce Pilate et de Jésus, c’est donc la confrontation entre l’Empire de César et le Royaume de Dieu, entre l’État et l’Eternité. C’est un fait historique lointain, survenu sous le règne de l’empereur Tibère (14 – 37 de n. è.) ; mais c’est aussi, simultanément, un événement mémoriel qui se réactualise sans cesse, et qui repose toujours au présent la question du rapport entre le « politique » et le « religieux » qui se décide lors de cette rencontre fondatrice.

       Qu’un spécialiste de droit romain s’empare de cet épisode souvent exclusivement rattaché à la tradition religieuse chrétienne aurait de quoi surprendre, et le parcours d’Aldo Schiavone annonce déjà le registre de la question qu’il pose : cette fois-ci, il s’agira d’interroger l’histoire sacrée sous l’angle de l’histoire de Rome, c’est-à-dire de cette cité qui à légué à l’Occident les fondations de son modèle politique et juridique. Et de le faire dans un esprit résolument animé par les questions vivaces que l’actualité pose au présent, « pour le seul plaisir du récit et de l’interprétation, dans la solitude et en toute liberté ».

       Le renouvellement de la compréhension qu’on se forme habituellement de cet événement repose d’abord sur un décentrement de la question de départ : d’après Schiavone, envisager la rencontre entre Pilate et Jésus comme un « procès » relève en réalité du mythe historiographique. À bien y regarder, voir dans cet événement une procédure judiciaire relève d’un préjugé formaliste trop attaché aux principes et trop peu soucieux des contingences du réel, appliquant des catégories de droit romain à des témoignages qui dans le fond s’y dérobent.

     Avant cette rencontre, une première assemblée « judiciaire » a d’ailleurs commencé à décider du sort de Jésus : après avoir organisé son arrestation, c’est d’abord la plus haute autorité juive qui l’auditionne. Or ce Sanhédrin semble en l’espèce n’être tout au plus qu’une « assemblée de notables qui s’est tenue en état d’exception », pour formuler un acte d’accusation auprès de la juridiction romaine. En revendiquant devant eux le titre de « Christ », Jésus n’a que facilité et précipité leur délibération – et son transfert devant Pilate, qui entre véritablement en scène au petit matin du 14 du mois de Nissan de l’an 30 (ou 33, ou autre…). (...)

       (...) En réalité, Ponce Pilate avait déjà supervisé l’arrestation du « fils de Dieu » au côté des élites juives, en sa qualité de gouverneur de la Judée. Et si l’image selon laquelle Pilate s’en serait « lavé les mains » n’a rien d’historique, elle souligne néanmoins une réalité fondamentale : Pilate n’a probablement que faire de Jésus et de son message religieux. Il s’agit principalement pour lui de régler un problème interne à la communauté juive, qui ne le concerne qu’en tant que représentant du pouvoir souverain, détenteur du monopole de la violence légitime, et garant de l’ordre public.

       Dans des pages aussi agréables que bien informées, Aldo Schiavone tord le cou à une certaine légende noire du chevalier romain Ponce Pilate, méconnu mais souvent critiqué, qui en est venu à exercer la charge de Préfet de Judée pendant la durée exceptionnellement longue de onze ans. Par un récit enlevé et passionnant, il le plonge dans les méandres d’une civilisation si différente – et disons-le, si bizarre – pour un noble italien vraisemblablement pétri, comme ses semblables, de droit romain et de philosophie stoïcienne.

       Face à une telle situation, la logique du travail de Pilate est de mener une instruction souveraine et pragmatique du cas soumis à sa juridiction. Celle de Jésus est d’affirmer l’existence d’un « autre Royaume » (dans des termes plus romains, Augustin parlera d’une « autre Cité »). Cette conception, parfaitement étrangère à la pensée romaine, s’enracine dans la théologie politique juive, et dans son idée cardinale d’une alliance entre Dieu et le peuple élu. Cette théologie confère à tout royaume juif – aussi terrestre soit-il – une dimension prioritairement divine et religieuse, et en un sens a-politique : car son caractère strictement monothéiste exclut toute notion de « pluralité » au sein du peuple, laquelle est la condition de départ des conceptions grecques et romaines de la politique. Sous cet angle, la rencontre entre Pilate et Jésus préfigure l’affrontement entre une conception pluraliste du pouvoir et celle qui le remet à une instance régnante (le monarque de droit divin, ou le guide exécutant les lois d’une Vérité sécularisée mais transcendante) : cette tension qui anime toute l’histoire politique de l’Occident jusqu’à nos jours.

       Pour l’instant, elle donne surtout à voir comment l’enseignement de Jésus modifie déjà la théologie politique juive, d’abord en scindant Dieu en deux (le Père et le Fils), puis en scindant le Fils lui-même en deux (l’homme et le Dieu). Ce « dispositif théologique » renouvelé brise le « dogme théocratique » en vigueur en Judée : il instaure une nouvelle « machine double » structurée selon une logique d’« exclusion incluante » (les lecteurs de philosophie italienne reconnaîtront ici bien des concepts familiers…) : le Fils renvoie au Père, l’homme à Dieu, et ainsi aussi le royaume de César au royaume Eternel.

       La séparation entre ces deux royaumes n’est ainsi pas hermétique, leurs rapports sont continus : dans la perspective du Salut de l’humanité, le royaume de César représente la terre étrangère dont il faut bien subir la traversée pour rejoindre le Règne éternel. En un mot, l’enjeu est que cette construction théologique fournit le socle théorique de l’État moderne ; et que sa puissance vient précisément de ce qu’en un premier temps, elle dépolitise le monothéisme juif, en rendant concevable une déconnection du pouvoir sur terre et de celui de Dieu : « Rendez à César… » disait-il. En assouplissant ainsi la théologie politique juive, Jésus en augmente autant la portée. Pilate a donc devant lui un homme qui est tout sauf un agitateur, quand Jésus a devant lui l’agent d’un instrument du Salut : l’Empire.

       Finalement, Jésus renverse alors la qualification juridique de son acte en ce sens : ce à quoi il prétend, ce n’est pas la Royauté, mais la Vérité. Non pas la vérité rationnelle et délibérative des gouvernants romains pétris de sagesse stoïcienne, mais la vérité unique, totale et révélée. « Qu’est-ce que la Vérité ? » demande fort à propos Pilate, confronté à cette conception exotique. Et c’est tout aussi à propos que les auteurs des évangiles rapportent cette question significative : car la sagesse terrestre est doute et curiosité, tandis que la sagesse religieuse est foi. C’est pourquoi la réponse n’a pas besoin de mots : Jésus se tait, car la Vérité, c’est celui que Pilate a devant lui, qui est aussi la voie de la Vie éternelle. (...)

       (...) A l’issue de l’interrogatoire, Pilate est donc décidé à relaxer son prisonnier dont les propos, quoiqu’étranges, n’expriment aucun projet subversif sur le plan politique. Mais il lui fallait encore ménager l’aristocratie locale, pour sortir indemne de cette histoire simultanément judiciaire et politique. Pour leur permettre d’en sortir la tête haute (ou pas trop abaissée…), il somme le Sanhédrin de choisir qui bénéficiera de la grâce qu’il compte prononcer, de l’insurgé homicide Barrabas (un véritable danger public) ou de ce Jésus dont il a constaté l’innocuité.

       De toute cette scène – malgré ce qu’ont voulu en dire des siècles de peinture – le peuple est absent ! Et ce n’est pas sans conséquence, car on a quelques raisons de croire que le peuple, au contraire des élites, était passablement christophile – c’était d’ailleurs bien là tout le problème. Toute une tradition s’est ainsi fourvoyée en voyant dans cette scène, à la suite du grand juriste Hans Kelsen, une « scorie de la démocratie » !

       Seulement voilà : pour ces aristocrates, le charisme d’un Jésus était une menace plus grande que le tueur d’aristocrates Barrabas lui-même. Menace pour leurs intérêts propres, certes, mais aussi pour la religion de Moïse dont ils sont les gardiens, et pour l’identité juive elle-même que la théologie de Jésus s’apprêtait de fait à dissoudre. Le Romain Pilate était impuissant à comprendre ces enjeux identitaires. Le reste – le fameux lavement de mains donc, ou l’approbation coupable de la multitude juive – n’est que falsification postérieure de l’histoire, destinée à stigmatiser la culpabilité d’un peuple déicide.

       La flagellation est une ultime manœuvre imaginée par Pilate pour sauver Jésus sans léser le Sanhédrin ; c’est aussi un nouvel échec. La crucifixion s’impose alors comme la seule expiation envisageable du crime de celui qui s’est proclamé « fils de Dieu ». Mais elle est aussi la meilleure solution à ce que Jésus – clairement apeuré par les désagréments qui lui sont associés – poursuit comme le but de sa mission, le meilleur et finalement le seul moyen d’enraciner définitivement son enseignement messianique dans l’histoire ; ou en d’autres termes, de faire que l’indifférence vis-à-vis du monde politique au profit du Royaume de Dieu soit actée dans ce monde-là. La condamnation à mort de Jésus, c’est l’acte par lequel Pilate cède devant la volonté du Christ de passer de la « suspension du temps » (décrétée par sa vie) à la « tradition » (ouverte par sa mort).

    A lire également sur nonfiction.fr :

    Giorgio Agamben, Pilate et Jésus, par Pierre-Henri Ortiz

    Daniel Boyarin, Le Christ juif, par Stéphane Briand

    Peter Stanford, Judas, par Jean Sénié

    Daniel Marguerat, Jésus et Matthieu. A la recherche du Jésus de l'histoire, par Yoann Colin

    Frédéric Lenoir, Comment Jésus est devenu Dieu, par Jean Thiellay

    http://www.nonfiction.fr/article-8714-quand_cesar_rencontra_dieu.htm

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (FOLLE PASSION 

    NE FAIT PAS BON MARIAGE)

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    "Oui, c'est pour quoi?"

    http://crashyourcrew.tumblr.com/post/157146548542

    @@@

    "ALICE!!!

    - S'cuze moi, Maman..."

    https://corporalsteiner.tumblr.com/post/157190201687

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    (via runcibility)

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    Jacques Damboise


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