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    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE VOIR QUE L'UTILE N'EST PAS

    AUSSI AGRÉABLE QUE TU CROIS)

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     (Monsieur Lapieuvre avait tendance à avoir

    des gestes déplacés envers ses secrétaires)

    brutals-realm:

    Tentacle Monster Attacks Office Secretary by 4thcoming

    ***

     belleetnaturelle.canalblog.com

    Les circuits courts alimentaires

    créent de nombreux emplois

    Julie Lallouët-Geffroy (Reporterre) 

       Déambuler entre les étals pour faire son marché de fruits, légumes, fromage, poisson et viande est souvent une activité du week-end ; mais vous l’avez peut-être remarqué, il est de plus en plus aisé de trouver un marché en semaine, ouvert en fin d’après-midi. Un moment idéal pour se ravitailler après le travail. Ainsi entre 2009 et 2013, 18 nouveaux marchés ont vu le jour sur le territoire de Rennes métropole, créant par la même occasion une soixantaine d’emplois.

       Il en est de même avec l’explosion des Amap et des livraisons de paniers. Dans la métropole rennaise, leur nombre a doublé en quatre ans, passant de 16 à 31 points de vente et engendrant soixante équivalents temps plein.

       Le Civam de Bretagne, association qui soutient l’agriculture durable, et Agrocampus Ouest ont mené une étude, dénommée Salt, pour recenser les types de points de vente et les emplois générés. Le but ? Évaluer l’impact économique des circuits courts. Conclusion ? Plus le consommateur dispose d’endroits et de manières d’acheter des produits locaux, plus il y recourt et plus cela crée des emplois. Entre 2009 et 2013, le chiffre d’affaires généré par les circuits courts est passé, en moyenne, de 15 à 19 millions d’euros. (...)

       (...) Si l’Assemblée nationale a introduit les produits biologiques et locaux dans les cantines scolaires, en décembre dernier, l’effet pourrait en être marginal. Car ce secteur ne représente qu’une faible part du chiffre d’affaires des agriculteurs vendant leur production à Rennes métropole, hors grande distribution. En 2013, le marché traditionnel représente 50 % des revenus de ces agriculteurs, devant les ventes aux restaurateurs, les magasins de producteurs, les ventes à la ferme, les Amap et paniers, et enfin la restauration collective (1 %).

       Comme l’explique Gilles Maréchal, coordinateur du Civam de Bretagne au moment de la réalisation de l’étude Salt, « tout le monde parle de la restauration collective, mais ce n’est qu’un levier parmi d’autres bien plus déterminants, comme les marchés et les paniers ». Donner un coup de pouce à ces deux types de points de vente semble plus aisé que la réalisation d’un appel d’offres pour les cantines : il se traduirait par la mise à disposition de locaux pour les distributions de paniers et une autorisation, ainsi que du personnel, pour la création de marchés.

       La dynamique des circuits courts ne semble pas près de s’enrayer, car elle répond aux attentes des consommateurs et des producteurs. Les consommateurs demandent de plus en plus des produits de qualité et de la transparence. Les producteurs souhaitent reprendre la main sur leur production et gagner en autonomie en ne dépendant pas d’un seul client. (...)

       (...) Si l’on se penche sur le modèle économique des agriculteurs qui misent sur les circuits courts, Gilles Maréchal constate qu’« en moyenne, ils utilisent trois systèmes de commercialisation, par exemple le marché, une Amap, et une cantine ; ainsi l’agriculteur n’est pas dépendant d’un débouché et équilibre ses contraintes entre les systèmes de commercialisation ». En effet, faire les marchés exige un temps de présence sur place important, mais une production écoulée à un prix intéressant, sauf en cas de météo défavorable. Dans cet équilibre économique, l’Amap apportera une stabilité de trésorerie avec des contrats signés sur plusieurs mois.

       Mais multiplier les points de vente requiert une logistique sans faille entre la production, sa mise en cageots, sa transformation, son transport, sa vente ; et donc des compétences multiples. C’est par cette mécanique que l’emploi se crée, il est impossible de tout faire correctement seul. De surcroît, le consommateur est demandeur de produits locaux, biologiques, de qualité, mais aussi de visites pédagogiques dans les fermes ; les métiers et les emplois qui vont avec voient le jour.

       Malgré le cercle vertueux qui semble se mettre en place, les emplois générés ne riment pas forcément avec qualité, mais parfois avec précarité, ou avec un décalage fort entre le temps de travail fourni et sa rémunération. Gilles Maréchal nuance le constat : « Dans ce type d’étude, on ne comptabilise pas la contrepartie humaine : la relation aux clients, aux collègues, la lutte contre l’isolement, la satisfaction de travailler la terre. » Néanmoins, il concède que la rémunération n’est pas suffisante. De nombreux postes sont multitâches, on ne compte pas ses heures, et le statut est parfois lui-même précaire comme les contrats aidés, de retour vers l’emploi, etc. « Ce qu’il manque au secteur pour apporter des emplois nombreux, pérennes et bien rémunérés, c’est de la cohérence, en particulier territoriale. » (...)

       (...) Justement, une autre étude, Rennes, ville vivrière ? menée par Agrocampus Ouest, avec Rennes métropole, apporte du grain à moudre au sujet. Cette étude de prospective s’interroge : si la fin du pétrole est à venir, le pays de Rennes, territoire plus vaste que Rennes métropole, est-il en mesure de nourrir ses habitants ? La réponse est positive à l’horizon 2030, mais sous conditions.

       Pour amorcer ce virage radical, il serait nécessaire d’exploiter près de 3.000 hectares d’espaces verts, toits et jardins disséminés un peu partout dans la métropole, de revoir le régime alimentaire pour qu’il soit moins vorace en viande et produits laitiers, et de multiplier les points de vente directe. Cette mutation pourrait engendrer 3.000 emplois en plus de ceux existants dans le secteur à l’heure actuelle. Des emplois ancrés sur le territoire, impossibles à délocaliser.

       Pour autant, il s’agit là de prospective, tant les contraintes pour atteindre l’autonomie alimentaire sont nombreuses. Néanmoins, cette étude sert d’outil de réflexion. Rennes fait d’ailleurs un pas de plus dans le volet de la restauration collective, avec le lancement en novembre dernier d’un plan alimentation durable, en construction à l’heure actuelle.

    https://reporterre.net/Les-circuits-courts-alimentaires-creent-de-nombreux-emplois

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (FAIS EN SORTE DE N'ÊTRE

    JAMAIS LE MAÎTRE DES PLEURS)

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    https://fr.pinterest.com/source/deligne.over-blog.com

    +++

    seraphim-marc-elie.fr

    Royaume-Uni.

    L'exécutif cache-t-il des informations

    sur un tir de missile raté ?

    Judith Sinnige
     

       Le gouvernement britannique est accusé de dissimuler des informations sur un test raté de tir de missile en juin 2016, rapporte The Times. Le Trident II D5, missile à capacité nucléaire, avait été lancé au large de la Floride depuis un sous-marin britannique. S’il ne portait pas d’arme nucléaire au moment de l’incident, le Trident se serait dangereusement dirigé vers la côte américaine, avant de s’autodétruire.

       L’échec a été confirmé par le gouvernement américain mais l’exécutif britannique, lui, ne souhaite ni confirmer ni infirmer l’information. Theresa May est soupçonnée d’avoir sciemment caché l’information au Parlement, alors que celui devait justement se prononcer sur le renouvellement des sous-marins nucléaires britanniques quelques semaines plus tard, en juillet 2016.

       The Guardian, qui considère que le gouvernement a “dissimulé l’information” pour ne pas compromettre le vote, s’inquiète : Le test raté pose des questions importantes sur la sûreté et l’efficacité des armes nucléaires britanniques.

       Le journal rappelle que “si le missile avait été armé d’une ogive nucléaire, les conséquences auraient pu être catastrophiques”. Theresa May “donne l’impression inquiétante d’une Première ministre qui ne se gêne pas pour cacher au Parlement des vérités cruciales afin d’éviter un débat délicat sur le missile Trident.

       The Times aussi regrette que Theresa May n’ait pas joué la carte de la transparence, considérant qu’“esquiver la question est plus nuisible que de reconnaître qu’il y a eu un incident technique.” Selon le journal conservateur, “l’explication la plus crédible sur l’attitude évasive du gouvernement serait que les Américains lui aient demandé de taire l’incident”, étant donné qu’une partie du missile est de fabrication américaine.

       Or “une demande n’est pas une exigence”, rappelle The Times.

    http://www.courrierinternational.com/article/royaume-uni-lexecutif-cache-t-il-des-informations-sur-un-tir-de-missile-rate

    +++

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CHAQUE NUIT TON ÂME

    SE DILUE DANS L'UNIVERS)

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    (L'homme en kit dans ses oeuvres)

    gameraboy:

    Who’s Who in Alchemy. Batman (1966), “The Entrancing Dr. Cassandra”

    $$$

    (L'apparition de ce nouveau président fit de l'effet)

    (c) Kirby

    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/155166756518

    $$$

    "Mmmm... Qu'en pensez-vous?

    - Mmmm... Que du bien..."

    Source: twitter.com

    $$$

    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (EMPRUNTE TOUJOURS

    LE CHEMIN DE LA VÉRITÉ)

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    "Fuck you", répondit la Bonne Soeur.

    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/154387795085

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    jdubuzz.com

    Une espèce humaine serait-elle

    également née au pied de l’Himalaya ?

    Fréféric Lewino 

       Il faut quand même savoir que la reconstitution de la filière humaine présentée actuellement par les paléontologues est une entière arnaque. Ils l’ont établie à partir d’une poignée de fossiles. C’est comme si on avait voulu reconstituer Versailles à partir d’une centaine de briques ! Alors, chaque nouvelle découverte de fossiles ou d’outils remet l’édifice en cause.

       Témoin, cette poignée d’os de bovins retrouvés au pied de l’Himalaya par Anne Dambricourt-Malassé (directrice de la Mission archéologique française en Inde) et sa collègue Claire Gaillard, spécialiste des outils lithiques indiens. L’un de ces ossements arborait, sans aucun doute possible, des traces d’actes de boucherie réalisés forcément par un être doué d’une certaine intelligence, probablement un Homo. Or, ce qui stupéfie nos deux chercheuses ainsi que le paléontologue indien Mukesh Singh, de la Society for Archeological and Anthropological Research of Chandigarh, c’est l’âge de cet ossement qui est de 2,6 millions d’années. À cette époque, la présence d’un Homo capable de réaliser cette découpe de carcasse était totalement insoupçonnée en Asie.

       Tout au plus a-t-on trouvé en Éthiopie des traces de boucherie vieilles de 3,4 millions d’années, mais beaucoup plus rudimentaires, laissées par des australopithèques. Jusqu’à présent, les premiers Homos étaient censés avoir quitté l’Afrique pour l’Asie voilà seulement 1,9 million d’années. Alors, qui sont ces hommes ayant vécu dans le nord-ouest de l’Inde, à Masol exactement, voilà 2,6 millions d’années et sachant découper la viande avec la dextérité d’un candidat à Top Chef ? Faut-il imaginer pour eux une sortie des Homos d’Afrique avant ce moment ? Ou bien, thèse encore plus iconoclaste, doit-on croire à l’existence d’un second foyer d’hominisation en Asie ? Dans ce cas, que seraient devenus ces hommes ? Seule la découverte de fossiles de cet homme de Masol pourrait répondre à ces questions. En attendant, d’Inde, Anne Dambricourt-Malassé a bien voulu satisfaire notre curiosité.

       / Le Point : En quoi les traces de découpe sur les os de bovins attestent-elles une intelligence technique attribuable au genre Homo, et pas à un australopithèque ?
     

       - Anne Dambricourt-Malassé : Les traces sont organisées sur l’os de manière ordonnée, logique, celle des insertions des tendons. Autre indice : la manière de les découper pour briser l’os et consommer la moelle, ce sont des gestes plutôt humains.

       /Cette découpe intelligente suppose-t-elle l’existence de liens sociaux ?


       - Oui, une conscience réfléchie du geste assistée du regard avec une connaissance de l’anatomie du cadavre et des parties consommables. Il faut donc une éducation, une transmission des connaissances et des expériences. Ce qui implique très probablement un langage assez complexe pour expliquer des gestes choisis et précis.


       / Ces hommes chassaient-ils ensemble ?


        - Ils ne chassaient pas, mais se nourrissaient sur des charognes. Des cadavres de toutes tailles étaient emportés par les crues des rivières himalayennes et accessibles aux hommes avec la décrue. Les chairs devaient être déjà décomposées, avariées, donc plus tendres.

       / Quelle était l’origine de ces « hommes » ? Pourraient-ils descendre d’australopithèques sortis très tôt d’Afrique ?


       - Non. Jusqu’à nouvel ordre, les australopithèques sont inféodés aux arbres et n’ont pas quitté l’Afrique. C’est l’âge d’apparition du genre Homo qui est reculé, Yves Coppens proposait 3 millions d’années. Pour ma part, sur la base de données relatives aux processus d’émergence de notre système nerveux et de son redressement, je pense que Homo est aussi vieux que les australopithèques.

       / On sait que de grands singes vivaient dans la région himalayenne voilà 7 à 8 millions d’années. Auraient-ils pu être à l’origine de ces « hommes », ce qui suppose donc l’existence d’un second foyer d’hominisation ?


       - C’est une hypothèse que je trouve intéressante compte tenu de la diversité des espèces de grands singes fossiles à 80 kilomètres de Masol : au moins cinq espèces différentes appartenant à deux genres. Par ailleurs, je ne vois pas Homo émerger en Afrique à cause de la raréfaction des arbres obligeant les grands singes à se redresser. C’est la complexification du développement embryonnaire du système nerveux qui provoque le redressement de la tête et de la colonne vertébrale. C’est valable pour l’australopithèque et Homo. Or, je ne connais pas de découvertes scientifiques démontrant que la complexification du système nerveux serait possible dans les génomes d’espèces exclusivement africaines pendant plus de 20 millions d’années, c’est-à-dire depuis l’apparition des premiers grands singes en Afrique et en Asie.

       Bref, un foyer d’hominisation au pied de l’Himalaya ne peut pas être écarté.

    http://metamag.fr/2017/01/19/une-espece-humaine-serait-elle-egalement-nee-au-pied-de-lhimalaya/

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE NE MONTRE

    QU'UN CHEMIN PARMI D'AUTRES)

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    "Tu as dit quoi, déjà?

    Que j'étais une c... molle, non?

    - Ah bon? Je n'ai rien entendu, moi"

    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/154498716495

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    jcdurbant.wordpress.com

    Mettre fin aux mutilations génitales

    féminines et excisions en Afrique

       Aja Babung Sidibeh était une mutilatrice génitale féminine (MGF) sur son île natale de Janjangbureh en Gambie. Aujourd'hui, elle participe activement à la lutte contre la pratique des mutilations génitales. Son témoignage "Si j'avais su avant ce que je sais aujourd'hui, je n'aurais jamais excisé une seule femme. Nous avons causé beaucoup de souffrances à nos filles et à nos femmes. C'est pourquoi je vous ai dit que ce que je sais aujourd'hui, si mes grands-parents le savaient, ils n'auraient jamais excisé aucune femme. C'est l‘ignorance le problème."

       Le rapport des Nations Unies pour l'année 2016 (PDF) examine l’impact sur les droits humains de la pratique des mutilations génitales et excision (MGF/E) sur les femmes et les jeunes filles qui en sont victimes.

       Selon l’OMS, entre 130 et 140 millions de femmes souffrent ou ont souffert des complications des MGF/E. Chaque année, trois millions de femmes risquent encore d’en être victimes. Le rapport fait aussi le bilan des efforts des gouvernements et de leurs partenaires nationaux et internationaux pour lutter contre cette pratique et identifie les principaux facteurs qui limitent l’efficacité des mesures prises à ce jour.

       Les MGF/E constituent une pratique fortement ancrée dans certaines coutumes et traditions: en effet, bien qu’interdite par le droit guinéen, la pratique des MGF/E est très largement répandue en République de Guinée où 97 % des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi une excision.  Les MGF/E sont pratiquées à grande échelle dans chacune des quatre régions naturelles du pays, et dans toutes les ethnies, religions et milieux socioprofessionnels. Alors que la pratique tend à diminuer au niveau international, une enquête nationale démographique et de santé menée en 2012 conclut à une légère augmentation du taux de prévalence des MGF/E en Guinée depuis 2002. Le pays occupe ainsi le deuxième rang au classement mondial en ce qui concerne le taux de prévalence en la matière, derrière la Somalie.

       Le Plan de campagne pour la mise en œuvre des Objectifs du développement durable inscrit explicitement les pratiques traditionnelles néfastes telles que les MGF/E dans le cadre de la lutte contre toute forme de violence à l’égard des femmes. Le présent rapport est basé sur des données quantitatives et qualitatives collectées par le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) grâce aux Enquêtes démographiques et santé, produites par le gouvernement de Guinée, par les agences des Nations Unies (UNICEF,UNFPA), par les Organisations non gouvernementales (ONG) et les instituts de recherche. Ces pratiques et attitudes sont ancrées dans la culture de violence contre les femmes et le sujet  est resté tabou jusqu’en 2007 lorsque deux sénateurs américains Joe Biden et Richard Lugar ont introduit l’Acte international sur la violence contre les femmes.

       Au Somaliland, le cas d’Edna Adan Ismail illustre la force nocive de cette tradition et les efforts à fournir pour pouvoir l'arrêter. Edna, née dans une famille de médecins de la grande bourgeoisie du pays, avait 8 ans quand elle a été excisée. Le but de cette opération, selon ses proches, était de réduire son désir sexuel quand elle aura grandi, diminuer ainsi la probabilité de promiscuité et assurer donc qu’elle soit “digne d'être mariée”.  Edna raconte que sa mère l’a forcée à être excisée malgré l’opposition ferme de son père qui était absent le jour de sa mutilation. Son père a alors fondu en larmes en constatant l'acte mené en son absence et son impuissance à protéger sa fille. Cet acte a mis à mal le mariage du couple et depuis, Edna est devenue une farouche militante de la lutte contre les MGF/E. Ayant été éduquée, malgré l’inégalité de chances par rapport aux garçons, dans une université britannique, Edna devint la première infirmière/sage femme de son pays et plus tard première dame du Somaliland.

       Edna Adan réussit par la suite à construire un hôpital/maternité, la maternité Edna Adan grâce au soutien de nombreux donateurs. Cette maternité est le symbole de son engagement pour la survie des femmes et contre la violence faite aux femmes (mutilations, mortalité maternelle, fistule obstétricale).  97% des femmes suivies dans cette maternité ont subi une autre forme encore plus atroce de mutilations : l’infibulation. L’infibulation est l'acte de suturer la majeure partie des grandes ou des petites lèvres de la vulve, ne laissant qu’une petite ouverture pour que l’urine et les menstruations puissent s’écouler. Elle est habituellement pratiquée sur une adolescente pré-pubère dans le but de lui empêcher tout rapport sexuel.

       Les conséquences sur la vie sexuelle de ces femmes sont un crime contre l’humanité tant au moment des règles que des rapports sexuels et de l’accouchement. Souvent cet acte aboutit à une hémorragie qui entraîne soit le décès de la femme, soit des complications, dues au déchirement des tissus vaginaux lors de l’accouchement. Les MGF/E sont en général pratiquées dans les familles musulmanes et certaines familles chrétiennes en Afrique. Ces pratiques ne sont pas retrouvées dans les familles musulmanes en dehors de l’Afrique sauf à petite échelle au Yémen, dans le Sultanat d'Oman, en Indonésie et en Malaisie. Une estimation du pourcentage de femmes ayant été victimes de MGF/E par pays se trouve dans ce rapport d'Amnesty International (PDF).  Au Mali et au Sénégal, les femmes de forgerons sont en général celles qui pratiquent cet acte. Ailleurs ce sont les accoucheuses traditionnelles.

       Les Nations Unies ont dénoncé cette pratique dès les années 1970. Une quinzaine d’Etats ont promulgué des lois, des conférences ont été tenues et des rapports ont été écrits, mais rien n’a vraiment fondamentalement changé d'un point de vue de santé publique jusqu'à récemment. Par exemple, la Guinée promulgue une loi dans les années 1960 qui condamne toute exciseuse à des travaux forcés à perpétuité. Si la femme mourait dans les 40 jours après l’excision, elle était condamnée à mort. Cependant,  la loi n’a jamais été vraiment appliquée.

       L’organisation non gouvernementale Tostan a réussi au Sénégal à enrayer cette pratique grâce à une campagne d’éducation des villageois, hommes et femmes , dans le but de ne pas les braquer dans leurs traditions et croyances. L’éducation communautaire, l’introduction de micro-crédits, la gestion du village et l’éducation par les pairs ont produit un effet d’entraînement sur la prévention des conséquences désastreuses des mutilations pour la santé des femmes. Les risques de l’excision pour la santé ont pu être débattus de manière collégiale et pour la 1ère fois en 1997, 35 femmes du village de Malicounda Bambara ont annoncé que leurs filles ne seraient plus excisées.

       Cependant, cette campagne d'éducation est certainement un travail de longue haleine car le projet a souvent été perçu comme étant un projet anti-africain et a été montré du doigt par les villages environnants juste après sa mise en oeuvre. Depuis le début de la campagne,  plus de 2600 villages ont ainsi annoncé qu’ils ne pratiqueraient plus l’excision. Le gouvernement sénégalais a reconnu la stratégie de Tostan comme étant efficace et l’a adopté comme modèle national. Cette stratégie a par la suite fait tache d’huile dans la région ouest-africaine et dans les organisations communautaires au Ghana.

       L’ONG éthiopienne KMG Ethiopia a aussi réussi par cette approche à faire reculer la pratique en Ethiopie, démontrant ainsi que la capacité des femmes à réagir par l’approche communautaire est la plus effective, loin devant la promulgation de lois et l'annonce de grandes résolutions internationales.

    https://fr.globalvoices.org/2017/01/18/205526/

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SI TU LE DECIDES

    LA VIE N'EST PAS

    UNE MAÎTRESSE CRUELLE)

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    https://fr.pinterest.com/pin/536913586804495755/

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    docteurbonnebouffe.com

    25 produits chers du commerce à remplacer

    par des ingrédients simples et bons marché

       1- Le démaquillant (visage et yeux) : remplissez la moitié d’un flacon vide et propre d’huile d’amande douce et l’autre moitié d’eau florale de bleuet (à trouver en magasin bio). Une autre recette : utilisez pure sur votre coton de l’huile de coco.

       2- Les masques capillaires : appliquez sur vos longueurs de cheveux de l’huile d’olive. Attachez-les avec une pince à cheveux et laissez reposer une heure voire une nuit. Shampooinez normalement vos cheveux, ils seront doux et réparés.

       3- Le labell* et autres sticks à lèvres : remplacez-le par de l’huile de coco (à acheter extraite à froid dans une boutique biologique) ou du beurre de karité (à trouver en boutique bio également). La petite astuce : toujours avoir dans son sac un petit pot que vous remplissez d’un de ces deux ingrédients, il vous servira notamment de baume pour les lèvres à tout moment.

       4- Les gels douches : particulièrement dangereux pour la santé, vous avez tout intérêt à les remplacer par un savon de Marseille solide (attention : regardez dans cet article comment ne pas vous tromper et acheter un bon savon de Marseille non toxique pour votre santé!) ou un savon d’Alep. Un petit cube de savon solide remplacera au moins 3 bouteilles de gels douche !

       5- Le déodorant : mélangez dans un petit pot deux cuillères d’huile de coco et une de bicarbonate de soude alimentaire. Appliquez au doigt une très petite quantité de la pâte directement sous chaque aisselle. Ce petit pot vous servira de déodorant pour les 3 prochains mois ! Une autre recette de déo : « 2 recettes simplissimes de déodorants sans produits cancérigènes » (cliquez ici)

       6- La crème hydratante : remplacez-la par une ou des huile(s) sèche(s), comme l’huile de jojoba, l’huile d’argan ou l’huile d’avocat. Le prix d’une bouteille de ces huiles (en boutiques bio) peut paraître élevé, mais les quantités utilisées à chaque application sont tellement infimes que le coût est moindre.

       7- Le dentifrice : réalisez la recette très simple de dentifrice, visible en cliquant ici : Recette d’un dentifrice gratuit et sans produits dangereux à se mettre sous la dent. Les économies avec cette recette sont impressionnantes : votre budget dentifrice sera de 40 centimes tous les mois !

       8- Les crèmes spécifiques (contours des yeux, mains, pieds, coudes, etc) : pas besoin de tant de crèmes différentes et donc de dépenses ! Remplacez-les toutes par de l’huile de coco, votre porte-monnaie vous dira merci !

       9- L’huile de massage : quasiment toutes les huiles végétales font ce travail : huile d’olive, d’amande douce, de sésame, d’argan, de coco, … A vous de prendre celle que vous avez sous la main !

       10- Les masques et/ou détoxifiants pour le visage : mélangez quelques gouttes de jus de citron et de miel. Appliquez ce masque sur votre visage et laissez reposer 10 minutes avant de rincer. Pour en savoir plus sur ce masque et ses effets, lisez l’article « Honey I love you : masque naturel et rapide pour un visage nettoyé au miel et au citron » (cliquez ici)

       11- Les exfoliants (ou gommage) pour la peau : savonnez votre corps ou votre visage. Avant de rincer, prenez dans vos mains du marc de café ou du sucre très fin et faites de petits cercles sur la peau. Pour en savoir plus, lisez l’article : Une peau sucrément douce en 2 minutes chrono.

       12- Les tampons et serviettes hygiéniques : remplacez-les par la « coupe menstruelle » (aussi appelé « cup »). Elle coûte 20 à 30€ et vous sert pendant plusieurs années ! J’explique de quoi il s’agit, tous ses avantages et comment l’utiliser dans l’article « La coupe menstruelle, pour des règles économiquement et écologiquement moins douloureuses ! ».

       13- Les carrés de cotons : faites-vous très facilement des carrés démaquillants tout doux et lavables. Ils vous coûteront très peu chers, seront extrêmement rentables et écologiques à la fois ! Pour savoir comment les faire, cliquez ici !

       14- Une pommade pour atténuer la démangeaison de piqûres d’insectes : appliquez tout simplement du vinaigre sur la piqûre, et les démangeaisons disparaîtront !

       15- Le liquide vaisselle : pour laver votre vaisselle à la main, frottez votre éponge mouillée sur un bloc de savon de Marseille : c’est tout ! Pour plus d’astuces : « Faire son produit vaisselle et son éponge zéro-déchet et économiques facilement »

       16- Les parfums d’ambiance : ils peuvent être très toxique pour la santé. Raison de plus pour les remplacer par quelques gouttes d’une huile essentielle (comme celle de lavande, ou de citron par exemple) à déposer de temps en temps sur un galet ou un morceau de bois posé dans la pièce en question.

       17- La lessive : fabriquez-la très facilement vous-même, avec cette recette (cliquez ici!).  Elle sera bien plus économique que son équivalent aussi sain et écologique.

       18- L’adoucissant : souvent rempli de parfums et conservateurs artificiels, l’adoucissant se fait remplacer avec brio par quelques centilitres de vinaigre blanc dans le bac à adoucissant de la machine à laver ! En effet, le vinaigre d’alcool est anti-calcaire, et ne laisse aucune odeur sur le linge.

       19- Tous les produits de nettoyage de la maison (vitres, sols, plans de travail, salle de bain, etc) : diluez du vinaigre blanc avec la même quantité d’eau, dans une bouteille au bouchon spray. Vous pourrez nettoyer toute votre maison avec ce mélange ultra économique.

       20- Le produit nourrissant pour les cuirs : passez sur votre cuir un chiffon légèrement imbibé d’huile d’olive. Puis lustrez avec un chiffon sec pour faire pénétrer et retirer le surplus.

       21- Le produit désodorisant : dans un réfrigérateur ou une pièce de la maison, mettez en permanence une coupelle de bicarbonate ou de marc de café, qui absorbera les odeurs. Laissez poser une nuit du bicarbonate dans des chaussures. Saupoudrez du bicarbonate sur un canapé, laissez pauser une nuit puis aspirez.

       22- La lasure pour le bois : appliquez au pinceau sur votre bois … de la bière ! Choisissez votre bière (blonde, brune, etc) selon la couleur plus ou moins foncée que vous désirez. Le résultat est bluffant !

       23- L’engrais pour les plantes : ajoutez du marc de café à la terre de vos plantes.

       24- Les sachets de thé : le thé dans ce conditionnement individuel est souvent 2 fois plus cher que le thé en vrac (ou en pot) à utiliser avec une boule (ou une cuillère) à thé. L’article « Des sachets de thé au thé en vrac : comment nos boissons chaudes se mettent au « zéro déchet » » vous en dit plus.

       25- La levure chimique : ajoutez à vos gâteaux quatre pincées de bicarbonate de sodium alimentaire à la place d’un sachet de levure chimique !

    https://consommonssainement.com/2016/10/15/25-produits-a-remplacer/

    ¤¤¤

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CHAQUE JOUR, QUE TON ÂME

    TRAVERSE LES CONTRÉES

    DU MAL BRAVEMENT)

    ***

    (A la mort de leur père, les fils de Polyphème

    furent un moment désorientés)

    artisticstuffetcPaintings vlog billdomonkos:

    GIF: Bill Domonkos, 2015  (Photo: Education,… via Tumblr

    ***

    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/155995460476

    ***

    "Coucou! Beuh!

    Coucou! Beuh!"

    gameraboy:

    Who’s Who in Alchemy. Batman (1966), “The Entrancing Dr. Cassandra”

    ***

    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ESSENCE DU BONHEUR

    NE POLLUE PAS)

    °°°

    "Tu fais quoi, Amanda?

    - Je cherche mon innocence perdue.

    - Très drôle..."

    https://huhwaitwhowhat.tumblr.com/post/156177861123

    °°°

    lasserpe.blogs.sudouest.fr

    Europe et banquiers associés

    dans la plus grande arnaque

    de tous les temps

       Perte de souveraineté des Etats : grâce à la complicité de l’Union Européenne, 90% de la monnaie est émise par les banques, sous forme de dettes et emprunts -l’argent scripturaire-, dont les intérêts engraissent comme jamais la finance mondiale. Tout aussi préoccupant, en 2014, la Commission européenne a décidé de limiter la garantie des dépôts bancaires.

       Contraints d’emprunter sur le marché privé, les Etats, dépossédés de leur droit régalien de frapper monnaie, appelée la monnaie fiduciaire (pièces et billets), sont emprisonnés dans un système suicidaire, otages des agences de notation, officines au service exclusif des fonds d’investissement et autres fonds de pensions (principalement anglo-saxons), hautement spéculatifs. En favorisant le profit facile et la cupidité des banquiers, l’Europe a ouvert la boîte de Pandore.

       Résultat : la croissance de l’économie réelle européenne est en berne, depuis le traité de Lisbonne, en 2007 (merci Messieurs Sarkozy et Fillon qui ont bafoué le référendum du 29 mai 2005), faute, pour les investisseurs et entrepreneurs, de pouvoir de trouver les capitaux suffisants, nécessaires au financement de leur développement.

       Autre conséquence : les particuliers se retrouvent, comme les Etats, couverts de dettes, sans savoir que les banques qui leur ont prêté l’argent, n’ont en fait débloqué qu’un montant « virtuel », en quelque sorte une monnaie « fantôme », qui n’est un jeu d’écriture comptable. L’argent des épargnants n’abonde plus les crédits. Ce ne sont pas les dépôts qui font les crédits, mais l’argent scripturaire, créé d’un simple clic sur un clavier d’ordinateur. (...)

       (...) En abandonnant leur souveraineté monétaire, les Etats de la zone euro ont transféré leur pouvoir à la Banque Centrale européenne, laquelle est elle-même tenue de respecter l’article 104 du traité de Maastricht, confirmé par l’article 123 du traité de Lisbonne, qui lui interdisent de financer directement les Etats.

       Inconscients, ou complices des banquiers, les dirigeants européens n’ont cessé d’accorder des privilèges aux banques, depuis le traité de Maastricht. Résultat : le système financier, au bénéfice d’une poignée de profiteurs, étouffe les sociétés humaines, sans que l’individu lambda ne comprenne grand-chose aux problèmes financiers qui le minent, alors qu’il n’est que la victime d’un système mafieux.

       Sortir de ce système infernal, dans lequel 90% de la monnaie est en réalité « fausse », en tout cas, non garantie en valeur, impose que la création monétaire redevienne le monopole des Etats, par le biais de leur Banque Centrale. Avec comme mesure corollaire l’indispensable nationalisation des banques et des établissements financiers. En 2012, même le très libéral FMI préconisait le contrôle étatique de la création monétaire. (...)

       (...) Mis en place, en 1999, dans la zone euro, le pourcentage des réserves obligatoires que les banques sont tenues de déposer à la Banque Centrale, a été baissé de 2 à 1% en janvier 2012. Un cadeau colossal fait aux banques par l’U.E., soi-disant, pour leur permettre de dégager des marges. Résultat, la garantie des dépôts des particuliers s’est trouvée amputée.

       Au lieu d’exiger des banques de maintenir une garantie intégrale -équivalente à la valeur de l’argent présent en compte- la Commission Européenne a, au contraire, sous couvert de renforcer leur protection, décidé de la limiter, en faisant payer en partie les déposants, en cas de défaillance de leur banque, pour les comptes supérieurs à 100 000 € (1). Une arnaque scandaleuse. (...)

       (...) Conscient du danger que représentait la mainmise de la finance sur l’économie réelle, pendant dix ans de présence à l’Elysée, le Général de Gaulle, qui clamait « on ne gouverne pas à la corbeille », a favorisé la croissance par une politique industrielle active (les plans), avec de grands projets monétisés par l’Etat. Une période pendant laquelle la bourse et les spéculateurs ont été au régime sec, tandis que le taux de croissance moyen annuel dépassait les 5%. (...)

       (...) A la suite d’une votation, qui a recueilli plus de 100 000 signatures, les Suisses voteront pour retirer aux banques le pouvoir de créer la monnaie. Au-delà du symbole, une prise de conscience qui devrait éclairer quelques prétendants avisés au trône républicain français, en cette année d’élection présidentielle, à haut risque pour d’autres.

       En 1922, Henri Ford déclarait :

       « Il est une chance que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin. »

    (1) Directive « DGSD2 » adoptée le 16 avril 2014 (2014/49/UE) transposée dans le droit français depuis fin 2015

    A lire  : « La dette publique, une affaire rentable », A-J Holbecq et P Derudder, Editions Yves Michel, texte publié en août 2011

    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/europe-et-banquiers-associes-dans-188616

    °°°

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU ECLAIRES LE MONDE

    MÊME SI TU N'ES

    QU'UNE PETITE CHANDELLE)

    ***

    hermosanikitaAlice Polusluszna

    ***

    contrepoints.org

    La démonétisation de l'Inde

    commence à faire des ravages

       En complément de mon article dans le n°88 de Lundi Matin (Serge Quadruppani)… Un article de Mediapart (qui est aussi une réponse aux partisans de Modi qui m'écrivent sur mon blog et que je ne publierai pas, ils ont assez d'espace ailleurs pour leur propagande.

    La démonétisation de l'Inde commence à faire des ravages
    19 janvier 2017 Par Guillaume Delacroix
    Mediapart


       Après la disparition des deux principaux billets de banque en circulation dans le pays, début novembre, les destructions d'emploi se multiplient et les salaires dégringolent. Reportage dans la région de Bombay, où la situation ne semble pas partie pour s'améliorer, tandis que la banque centrale va avoir besoin de sept mois au minimum pour fabriquer l'équivalent de l'argent disparu.


    • Bombay (Inde), de notre correspondant.–

       C'est un carrefour bien connu des ouvriers à la petite semaine. Rajawadi Junction, dans le quartier de Ghatkopar, voit arriver chaque matin des centaines d'hommes prêts à tout pour travailler quelques jours sur un chantier de bâtiment. Desservi par la ligne ferroviaire qui irrigue la moitié est de Bombay et par l'unique ligne de métro de la mégapole, qui conduit aux banlieues lointaines du nord-ouest, l'endroit est un peu comme la bourse du travail du secteur du BTP. À l'aube, les patrons viennent y chercher une main-d'œuvre bon marché composée, pour l'essentiel, de paysans ayant quitté leur campagne pour venir plonger les mains dans le ciment et gagner entre 2 000 et 10 000 roupies par semaine (entre 27 et 138 euros), une somme qu'ils envoient directement à leur famille restée au village.

       Depuis que l'argent liquide s'est volatilisé partout en Inde, Rajawadi Junction ressemble au Mur des lamentations. Les ouvriers sont là, sur le trottoir, bougons ou en colère, désœuvrés. Il n'y a plus de boulot pour personne, parce que les entrepreneurs n'ont plus de billets de banque pour payer les salaires. Srivatsa, la quarantaine, continue cependant de se présenter tous les jours et il en veut à Narendra Modi. « En supprimant d'un coup les principales coupures en circulation, le premier ministre pensait mettre fin à l'argent sale et à la corruption mais il a surtout paralysé l'économie », dit-il. Début novembre, près de 90 % du liquide en circulation se sont évaporés. Quelque 94 milliards de billets de 500 et 1 000 roupies ont fini à la poubelle et en cette mi-janvier, les nouvelles coupures imprimées par la banque centrale commencent à peine à apparaître dans les porte-monnaie des plus modestes.

       La situation est-elle en train de s'améliorer ? En chômage forcé depuis plus de deux mois maintenant, Srivatsa s'est enfin vu proposer deux jours de travail, ce qui lui laisse espérer que le pire est peut-être passé. Plusieurs de ses copains d'infortune sont rentrés au village mais lui arrive à tenir bon. Et de fait, certains employeurs commencent à réapparaître à Rajawadi Junction. « Pour la première fois, je viens de voir le nouveau billet de 500 roupies, explique-t-il, ma banque m'a dit hier qu'elle avait enfin été livrée de quelques liasses. » Signe que le système monétaire se détend très légèrement, le plafond de retrait quotidien au distributeur automatique a été relevé de 2 000 à 4 500 roupies (de 27 à 62 euros) au tout début de l'année, puis à 10 000 roupies (138 euros), lundi 16 janvier.

       Mais le problème logistique demeure, car ces annonces émises par la Reserve Bank of India restent théoriques. Les distributeurs ont beau être autorisés à cracher davantage de billets, ils restent insuffisamment alimentés pour pouvoir satisfaire la demande. Les Indiens ont eu à peine plus de huit semaines, entre le 9 novembre et le 30 décembre, pour rendre leurs vieilles coupures, tandis que la banque centrale, elle, va avoir besoin de sept mois au minimum pour fabriquer l'équivalent de l'argent disparu. Entre-temps, le choc monétaire frappe l'emploi de plein fouet, et des centaines de millions d'intérimaires sont sur le carreau. Dans le bâtiment et les travaux publics, secteur parmi les plus pourvoyeurs en emplois dans le sous-continent, les revenus des ouvriers ont chuté de plus de 80 %, font savoir les fédérations professionnelles.

       On ne compte plus les exemples de situations dramatiques. À une centaine de kilomètres de Delhi, le village de Sherkot (Uttar Pradesh), connu dans toute l'Inde pour ses fabriques de pinceaux, a vu 60 % de ses ateliers fermer, faute d'argent pour payer les employés. Dans le canton, les distributeurs sont presque tous à sec. À Bhind (Madhya Pradesh), le marché aux semences est désert. Les intermédiaires avaient l'habitude d'acheter par camions entiers les graines destinées aux cultivateurs, pour des montants supérieurs à 1 million de roupies (13 800 euros) payés cash : avec la limitation imposée aux retraits bancaires, de telles transactions ne sont plus à leur portée.

       À Bombay, les innombrables petits commerces de rue, eux, sont en mode survie. Interrogés par la State Bank of India, le plus gros établissement financier contrôlé par l’État fédéral, près des trois quarts des vendeurs de saris bon marché, de lunettes de soleil contrefaites et de pani puri (petits pains creux farcis de pomme de terre et de pois chiche) déclarent que leur chiffre d'affaires a fondu de moitié depuis début novembre. Il faut préciser que pendant deux mois, les premières coupures fraîchement imprimées à être lentement distribuées à la population ont été celles de 2 000 roupies, sur lesquelles quasiment personne n'avait de quoi rendre la monnaie.

       À Pune, centre industriel proche de Bombay, sept chefs d'entreprise sur dix affirment être « durement touchés » par la disparition du liquide. L'Association nationale des industries manufacturières (AIMO), qui compte plus de 300 000 entreprises adhérentes, s'attend pour sa part à une baisse de 60 % du nombre de postes dans son secteur au premier trimestre 2017. Elle invoque plusieurs facteurs : l'incapacité des clients à payer en liquide comme ils en avaient jusqu'ici l'habitude, le plafonnement des retraits au distributeur, l'absentéisme du personnel occupé à faire la queue tous les jours à la banque, l'incapacité desdites banques à accorder des prêts compte tenu de la situation générale, la baisse de la roupie face au dollar, l'effondrement de l'immobilier…

       Professeur d'économie à l'université de Berkeley, en Californie, Pranab Bardhan observe que Narendra Modi avait à l'origine justifié cette opération par un triple objectif : en finir avec la corruption, la fausse monnaie et le financement du terrorisme. Puis le premier ministre a soudainement changé son fusil d'épaule, déclarant qu'en réalité son idée était de faire de l'Inde un pays sans argent liquide. « Personnellement, je pense qu'il n'a pas réfléchi aux conséquences de sa décision et que les conseillers qu'il a consultés étaient soit insensibles, soit simplement enclins à ne lui dire que ce qu'il voulait entendre », estime cet économiste d'origine indienne.

       Amartya Sen, prix Nobel d'économie 1998 récompensé pour ses travaux sur les mécanismes fondamentaux de la pauvreté, pense la même chose. « Ce qui est en train de nous arriver n'est pas surprenant vu l'importance du liquide dans le pays », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien The Hindu, le 17 janvier. On se demande, dit-il, « pourquoi les artisans de la démonétisation n'ont pas prévu ce qui allait se passer et comment ils peuvent rester aussi aveugles devant les preuves accablantes de la crise » qui secoue actuellement l'Inde. Selon lui, le gouvernement est pris au piège de « la confusion qui règne autour des objectifs poursuivis ». Les désagréments causés à l'économie informelle par le tarissement des petits salaires, des transactions entre petites entreprises ou de l'argent que les femmes au foyer parvenaient à mettre de côté sont « beaucoup plus graves » que le coup réellement porté à l'argent sale.

       Il est aujourd'hui « très clair » que l'idée du gouvernement Modi de résoudre les problèmes de l'Inde par la disparition des principaux billets de banque d'un coup de baguette magique était parfaitement « irréaliste », estime Amartya Sen. Dématérialiser l'économie par un usage accru des cartes bancaires et autres portefeuilles électroniques, comme cela semble être maintenant l'objectif, nécessite « bien plus de temps qu'une mesure draconienne manifestement inadaptée ». Résultat, les Indiens subissent « un chaos et une souffrance généralisés ».

       Les organisations financières internationales le confirment : l'Inde est en train de connaître un coup de frein sans précédent. Alors que Narendra Modi se targuait l'an dernier d'avoir permis à son pays d'afficher la plus forte croissance du produit intérieur brut dans le monde (7,6 %), plaçant pour la première fois l'Inde devant la Chine, le Fonds monétaire international a douché son enthousiasme en annonçant il y a quelques jours que l'économie indienne progresserait, au mieux, de 6,6 % cette année. La Chine va repasser devant, prédit-il. D'après les calculs de la Banque mondiale, la croissance tourne aujourd'hui autour de 7 % en rythme annuel. Très loin des 10 %, voire plus, promis à moyen terme par le ministre des finances, Arun Jaitley. Celui-ci est en train de mettre la dernière main au budget de la nation qu'il doit dévoiler le 1er février. Il se murmure qu'il n'aura d'autre choix que d'annoncer une forte hausse de la dépense publique. Pour tenter de panser les plaies de la démonétisation.

       En attendant, l'immobilier, qui constitue souvent un indicateur avancé de la santé du pays, va mal. Selon le cabinet de conseil Knight Frank, les ventes de logement sont actuellement en baisse de 23 % comparé à l'année dernière et, à l'automne, les transactions ont même diminué de près de 50 % dans les grandes métropoles comme Bangalore et Delhi. Seule la baisse des taux d'intérêt réclamée aux banques par le gouvernement Modi permet actuellement aux promoteurs et agents immobiliers de ne pas sombrer. L'année 2016 restera comme la pire depuis la crise financière mondiale de 2008. Dans l'automobile, c'est tout aussi désastreux : en décembre, les ventes de voitures ont baissé de 8 %, celles de deux-roues de 22 % et celles de rickshaws de 36 %. Les concessionnaires n'avaient pas vu cela depuis l'an 2000.

       Plus grave encore, plus d'une centaine de personnes sont déjà mortes à cause de la démonétisation. Le Mumbai Mirror a récemment publié le portrait de ces hommes et de ces femmes pour qui la volatilisation de leurs petites économies s'est révélée fatale. Kallol Roychowdhury, 56 ans, fonctionnaire, est décédé d'une crise cardiaque sur un trottoir de Bandel (Bengale-Occidental) où il faisait la queue devant un distributeur. La petite Komali Ganesh, 2 ans, est morte après une forte fièvre, l'hôpital de Gajuwaka (Andhra Pradesh) ayant refusé de la soigner car son père n'avait en poche que de vieux billets de 500 roupies pour payer le traitement. Shaik Basheer, 35 ans, chauffeur de taxi, s'est immolé par le feu à Nizamabad (Telangana) parce qu'il ne pouvait plus rembourser son prêt automobile, faute d'argent liquide.

       « La démonétisation frappe d'abord les pauvres », constate Pranab Bardhan, notre professeur de Berkeley. D'après lui, « Modi ne se rend probablement pas compte des dégâts qu'il provoque sur le salaire et sur l'emploi de dizaines de millions de paysans, de petits commerçants et de travailleurs saisonniers. Les revenus de ces gens-là diminuent alors qu'ils étaient déjà misérables ». L'économiste estime que les revenus des plus défavorisés ont chuté de 40 à 70 % et que lorsque le chef du gouvernement assure qu'il a fait disparaître l'essentiel des roupies pour protéger les plus pauvres de la corruption endémique qui gangrène l'Inde, cela sonne comme « une plaisanterie cruelle ».

    https://www.facebook.com/serge.quadruppani/posts/14041338396315

    ***

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (JE PENSE DONC J'ESSUIE

    LES VERRES AU FOND DU CAFÉ)

    Pcc Jacques Damboise

    £££

    (Sans ergotage langagier)

    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/155993522660

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    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/155993116870/failnation-fear-and-loathing

    £££

    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/155721874455

    £££

    Jacques Damboise


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