• "A chaque petit bonheur, un gros malheur, quelque part dans le monde?". Jacques Damboise in "Pensées gloub".

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (COURIR, MARCHER,

    DORMIR PLUTÔT...)

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    (Ce parti de gouvernement était à la poursuite de lui-même)

    oldhollywood-mylove

    Gene Kelly as Don Lockwood 

    Donald O'Connor as Cosmo Brown 

    Debbie Reynolds as Kathy Selden 

    Singin’ in the Rain (1952)

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    https://www.superprof.fr/blog/professeurs-d-allemand-sur-bordeaux/

    Europe :

    vers l’unité continentale

       L’Europe, et l’Euro, sont rendus responsables de tous nos maux. Certes, les démonstrations des économistes sont convaincantes. Mais enfin, les USA, le Royaume-Uni ou le Japon ne sont pas dans l’Euro, mais vivent les mêmes vicissitudes que le reste du monde occidental. Cela doit nous conduire à relativiser. 

       L’Allemagne est devenue le bouc-émissaire de tous nos maux. On n’entend plus que conspuer « l’ordo-libéralisme » allemand, comme si il existait un « bon libéralisme » anglo-américain ? 

       Au niveau historique, il ne faut pas oublier que l’Allemagne n’est qu’un ennemi relatif de la France. L’ennemi héréditaire et structurant, c’est l’Angleterre (et l’Amérique). Au fil des siècles, la « perfide albion » n’a cessé de manigancer, pour faire s’entretuer les puissances continentales, pour ensuite tirer les marrons du feu à son propre profit. 

       A partir du 19ème siècle, l’Allemagne devient la puissance économique continentale rivale pour les banquiers anglo-américains (d’où la naissance de « l’Entente cordiale » entre la France et l’Angleterre en 1904). L’efficacité industrielle allemande est véritablement à même de renverser la domination anglo-américaine. Un peu à la manière de ce que fait la Chine aujourd’hui, qui inquiète tant l'establishment américain. 

       En 1918, la France a vaincu une première fois l’Allemagne, et en 1945, la Russie (soviétique) a vaincu une deuxième fois l’Allemagne. Mais qui en a tiré profit à chaque fois ? L’Empire anglo-américain ! 

       C’est d’autant plus paradoxal que la France et la Russie, puissance continentales et paysannes, nourrissent toutes les deux historiquement un désir d’unification continentale. Avec Charlemagne et Napoléon pour la France, avec l’idéologie « eurasiatique » pour la Russie. L’Europe « de l’Atlantique à l’Oural » disait même De Gaulle ! Et avant les Allemands avec le Mur de l’Atlantique, ce fut Napoléon qui mena le « blocus continental » contre les menées anglaises. 

       L’UE fut au début conçue comme un moyen de soumettre le continent, un « volet civil » de l’OTAN. Mais dans le même temps, les anglo-américains redoutaient que le bébé ne leur échappât. Il y a une véritable partie de poker-menteur sur l’UE, entre les continentaux et les anglo-américains. C’est une des raisons qui poussèrent le Royaume-Uni a entrer dans l’UE en 1973. Mais l’efficacité économique allemande (surtout après la réunification) finit par tailler des croupières à ses partenaires. Ce fut le Brexit en 2016. L’industrieuse Allemagne est redevenue un adversaire dangereux pour la banque spéculative anglo-américaine. 

       Aujourd’hui encore, il se lève un vent d’anti-germanisme sur le Continent. Ce sentiment nait effectivement de la domination quelque peu asphyxiante de l’Allemagne. Mais ce sentiment sert également -et on n’en parle pas- les intérêts des banquiers anglo-américains, qui cherchent un moyen de soumettre l’Allemagne. 

       Il se joue une page historique pour l’Allemagne. Elle doit enfin s’assumer comme « leader » de l’Europe continentale unifiée. Cela signifie déjà donner de l’air à ses partenaires, afin qu’ils ne soient pas obligés, une fois de plus, de se jeter dans les bras des banquiers anglo-américains. Cela signifie aussi être capable de donner une direction de puissance à cette Unité européenne continentale. La plupart des pays européens sont prêts à jouer cette carte « allemande ». Reste à savoir si l’Allemagne est prête à jouer sa propre carte. 

       Il s'agit presque d'une dimension psychologique profonde pour l'Allemagne : est-elle prête à se "réformer elle-même", afin de pouvoir assumer son destin historique ? Le modèle allemand repose justement sur une conception inégalitaire de l'homme et de la société, mais tempérée par le sens des responsabilités du chef envers ses vassaux (la "famille souche" analysée par E. Todd, ou les "échanges réciproques" analysés par l'anthropologie). L'Allemagne applique ce schéma en interne, mais elle devra l'appliquer en Europe, si elle veut garder sa place. 

       Les partenaires de l'Allemagne au sein de l'unité continentale peuvent trouver leur intérêt dans ce système. En effet, les systèmes inégalitaires ne sont pas forcément négatifs pour les vassaux, qui en échange de leur service au suzerain, perçoivent une protection, une aide, des technologies et des marchés (c'est peu ou prou la manière dont le monde réel fonctionne, au-delà des apparences politiquement correctes). 

       Ainsi, la France, de son côté, évidemment ne doit pas se brader. Elle représente le partenaire stratégique indispensable de l’Allemagne. Un peu comme la Russie est un partenaire stratégique de la Chine, malgré leurs frictions naturelles. La France possède une puissance militaire et un outil technologique de défense unique pour l'Europe. Elle possède un réseau diplomatique, une aire linguistique et un réseau dans la jeune afrique, de première utilité pour une Europe qui saurait enfin s'harmoniser. De même, chaque partenaire doit trouver sa place dans ce système, en pesant l'intrêt de rester et l'intérêt de sortir. 

       D’une manière générale, l’Europe doit cesser de fonctionner sur ce logiciel pseudo-démocratique, qui ne correspond à rien. Au contraire, cela renforce la bureaucratie ! La nature ayant horreur du vide, la vacance du pouvoir « démocratique » en Europe, favorise les secteurs bureaucratiques de l’Union. Soyons honnêtes, il est impossible (et illégitime) d’accorder autant de poids aux grosses nations qu’aux petites en Europe. Il faut évoluer vers une gouvernance de stratégie et de responsabilité : les puissants dirigent, avec cette idée que si ils écrasent trop les petits, ceux-ci finiront par les quitter. De leur côté, les petits doivent cesser de se comporter comme des enfants terribles, car ils n'ont pas vraiment intérêt à quitter l'Union. Pour trouver enfin de l'efficacité, il faut donc un gouvernement hiérarchique dans l'Union. Et mettre en place les institutions réelles qui vont avec. 

       Au-delà des rodomontades et des récriminations (légitimes) des uns et des autres, on voit bien que la plupart des pays renoncent à quitter l’Union, car elle leur apporte malgré tout un avenir. La Hongrie de Orban, pas plus que la Grèce de Tsipras, l'Italie de Slavini ou Chypre. De l'autre côté, les pays du nord et l'Allemagne préfèrent également rester avec ces pays soit-disant du "club med", car en fait, à eux-aussi l'Union apporte des perspectives. Au fond, tout le monde râle, mais tout le monde reste. Et c'est d'autant plus vrai qu'à l'échelle globale, historique et démographique, les nations d'Europe sont en perte de vitesse, et que cette union leur offre une planche de salut (si imparfaite soit-elle). 

       Une telle union continentale serait une révolution pluri-séculaire, et le cauchemard des banquiers cosmopolites anglo-américains. Au niveau stratégique, cette union continentale nous permettrait de nous coordonner enfin avec Moscou et Pékin, tout en gardant notre propre identité. Au niveau civilisationnel, ce serait un coup d'arrêt à la déculturation américaine qui est sur le point d'achever les peuples européens. 

       Si une telle évolution ne peut avoir lieu, alors, effectivement, l'Union explosera. C'est dans l'ordre des choses. Mais ne nous réjouissons pas inconsidérément d'une telle perspective. On sait ce que l'on perd, sans savoir ce que l'on gagne (qu'on songe au sort complexe des pays d'ex-URSS après l'éclatement de leur propre union). 

    https://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/europe-vers-l-unite-continentale-213870

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    Luc Desle

    « "Vivre donne une vague idée de l'infini". Jacques Damboise in "Pensées ultra profondes"."Ma Belle-Mère voulait que je porte un kilt pour que tout le monde sache ce que je valais en tant qu'homme". Jacques Damboise in "Pensées bof". »

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