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    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'AIE CRAINTE, L'ENVIEUX

    N'EST PAS TON FRÈRE)

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    (Narcissette était la fille du grand Narcisse)

    (Source: ilpianobis, via comoquisieradecirte)

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    Voyage.

    Les secrets “bien gardés”

    des compagnies aériennes

       Si vous prenez régulièrement l’avion, ces informations glanées auprès de voyageurs confirmés et de membres d’équipage ne manqueront pas de vous faire réfléchir avant votre prochain voyage.

        Pourquoi faut-il éviter de boire du café dans un avion ? D’où vient cette irrépressible envie de boire du jus de tomate ? Les tablettes inclinables des sièges sont-elles de véritables nids à microbes ?

       Voici quelques sujets dont le site de questions/réponses Quorum déborde et dans lesquels le quotidien britannique Daily Mail s’est plongé.

       Petit florilège des réponses données par des voyageurs expérimentés et des membres d’équipage. Attachez votre ceinture, c’est parti.

       / La vérité sur le choix du plat

       Vous pensez choisir en toute objectivité votre repas ? Grave erreur, vous n’êtes qu’une marionnette manipulée par la fluctuation des stocks de votre avion.

       Prenons l’exemple d’une compagnie aérienne qui a très peu de plats de poisson et une quantité invraisemblable de plats au poulet à écouler. Bonsoir, nous avons deux repas au choix pour le vol de ce soir. Notre premier choix est une poitrine de poulet grillée à la perfection accompagnée de légumes soigneusement cuits à la vapeur et une sauce très délicatement assaisonnée dont le fumet me rappelle celle que faisait ma grand-mère quand j’étais petit. L’autre choix est du poisson.

       Vous trouvez la ficelle un peu grosse ? Force est de constater que cela fonctionne puisque près de deux voyageurs sur trois choisissent le poulet dans ce genre de situation. 

       / La vérité sur les repas lors des vols de nuit 

       Autre astuce développée par le personnel de bord sur les vols de nuit : attendre suffisamment longtemps avant de servir les repas afin qu’un maximum de passagers s’endorment. Résultat ? Une charge de travail fortement allégée.

       / La vérité sur le jus de tomate

       Vous ne buvez jamais de jus de tomate sauf lorsque vous prenez l’avion ? Une habitude qui n’a rien de surprenant à en croire une étude clinique menée par la Lufthansa. Celle-ci révèle que la pression d’air fluctuante des cabines rend les passagers avides d’aliments acides et salés. Deux conditions satisfaites par le jus de tomate.

       / La vérité sur l’eau du robinet

       Le café serait fait avec la même eau que celle des robinets des toilettes. Et alors me direz-vous ? Et alors, il se trouve qu’elle est loin d’être claire comme de l’eau de source. Le Wall Street Journal a ainsi comparé l’eau de 14 vols différents et les résultats font froid dans le dos. La concentration en bactéries serait des “dizaines, voire des centaines de fois supérieure aux limites fixées par le gouvernement américain”.

       La raison ? Les escales parfois très courtes ne laisseraient pas suffisamment de temps au personnel pour nettoyer correctement les avions. Dans certains cas, “les emplacements pour purger les déchets des toilettes et recharger l’eau potable sont très proches et entretenus par la même personne”. De quoi réfléchir à deux fois avant d’opter pour un café lors de votre prochain vol. 

       / La vérité sur les tablettes inclinables

       Dans la même veine, méfiez-vous des tablettes inclinables des sièges, qui seraient elles aussi des nids à microbes. Outre les mains et objets nombreux et variés qu’elles accueillent, les parents utiliseraient régulièrement les tablettes pour changer les couches de leurs enfants.

       / La vérité sur les sièges 

       Pour finir, voici un conseil pour bien choisir votre siège :  Les sièges du milieu sont les derniers à être réservés, si vous voyagez à deux, réservez les sièges côté fenêtre et côté couloir, vous aurez de bonnes chances de voir le siège du milieu rester vide si le vol n’est pas complet.”

       Vous voilà parfaitement informé pour votre prochain voyage.

    http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/

    voyage-les-secrets-bien-gardes-des-compagnies-aeriennes

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (UN CERVEAU VIDE

    EST BIEN VITE CASÉ)

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    "Personne ne pouvait le faire taire, que ces Bon Dieu d'empaffées de circonstances". Jacques Damboise in "Pensées subsidiaires".

     http://thisisnthappiness.com/post/153155191749/antocracy-penultimate-straw

    000

    "Ma Chère...

    Votre main gauche doit aussi taper sur votre tambour"

    Al Brule (1917 - 2001)

    http://startwithsunset.tumblr.com/image/153258894368

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    (Nadia avait une drôle de façon de bouder)

    "Personne ne pouvait le faire taire, que ces Bon Dieu d'empaffées de circonstances". Jacques Damboise in "Pensées subsidiaires".

     Hot yoga

    000

    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (PARLER PEU N'EST PAS

    FORCÉMENT PENSER PEU)

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    http://glamoramamama75.tumblr.com/post/153027528261/

    the-eternal-moonshine-yurk-perfect-i-was

    ¤¤¤

    sites.google.com

    La biométrie des honnêtes gens,

    reloaded

       Suite à mon premier article sur « la biométrie des honnêtes gens », j’ai été questionné à plusieurs reprises sur la réalité des garanties que le gouvernement avançait pour justifier que les craintes des détracteurs du fichier TES étaient infondées. Le but de cet article, un peu plus technique que le précédent (mais, je l’espère, toujours abordable à un public non spécialiste), est de répondre à ces interrogations. (...)

       (...) L’architecture d’un système conditionne les usages que l’on peut en faire. Ainsi, la finalité d’authentification nécessite de pouvoir extraire les données biométriques à partir d’une identité administrative (nom, prénoms, adresse, etc.). Lorsqu’une personne vient faire renouveler l’un de ses titres d’identité, elle fournit son identité administrative, à partir de laquelle on extrait les données biométriques associées, que l’on peut comparer aux empreintes de la personne. Il faut donc disposer d’une liaison fonctionnelle allant des données administratives aux données biométriques.

       La finalité d’identification, pour sa part, nécessite une liaison inverse : lorsque l’on souhaite identifier une personne à partir d’une trace telle qu’une empreinte digitale, il faut en premier lieu comparer la trace en question avec toutes les empreintes du fichier puis, si une correspondance est trouvée, disposer d’une liaison entre l’empreinte correspondante et l’identité administrative associée. Ainsi, les deux fonctionnalités d’authentification et d’identification nécessitent des liaisons en sens opposé l’une de l’autre. (...)

       (...) Au sein d’un environnement centralisé, il existe plusieurs façons de mettre en œuvre ces liaisons sur le plan technique, qui se traduisent par des structures de données différentes.

       La première consiste à créer une table dont chaque ligne stocke l’identité administrative d’une personne et les données biométriques qui lui sont associées. Une telle structure de données permet nativement l’authentification autant que l’identification : le numéro de ligne dans la table constitue un identifiant technique unique permettant de retrouver tant l’identité administrative que chacune des empreintes biométriques et de les associer de façon univoque. Les liaisons entre tous ces éléments sont ici intrinsèquement bidirectionnelles.

       Pour ne permettre que la seule authentification tout en empêchant l’identification, il est nécessaire de mettre en place une architecture telle qu’il n’existe de liaison que dans un seul sens, à savoir de l’identité administrative vers les empreintes, mais pas l’inverse. Ceci implique, d’une part, de scinder la table précédente, afin de conserver de façon séparée l’identité administrative et les empreintes et, d’autre part, de disposer d’une méthode non réversible de passer de l’une à l’autre.

       Parmi les traitements non réversibles figurent les fonctions de hachage. Une fonction de hachage est une fonction mathématique qui calcule une valeur résultat (parfois appelée « condensat ») à partir d’une valeur donnée, et possédant plusieurs propriétés. Une première est que la même valeur d’entrée donne toujours le même condensat ; une deuxième est qu’il est en théorie impossible de retrouver la donnée d’entrée à partir de la valeur du condensat : il n’y a pas de « retour en arrière » possible.

       On peut donc imaginer, grâce aux fonctions de hachage, mettre en œuvre une architecture « unidirectionnelle ». Pour cela, il faut en premier lieu stocker les identités administratives, ainsi que chacune des données biométriques, dans des tables séparées. On utilise alors une fonction de hachage, prenant comme valeur d’entrée l’identité administrative des personnes, pour calculer un condensat, qui servira d’identifiant technique des données biométriques dans les autres bases.

       Le système ainsi conçu semble apporter toutes les garanties attendues : on peut retrouver les données biométriques d’une personne à partir de son identité administrative en ayant recours à la fonction de hachage mais, si l’on souhaite savoir à qui correspond une empreinte stockée dans la table des empreintes, il n’est pas possible de remonter à l’identité administrative à partir du seul condensat utilisé comme identifiant technique associé à cette empreinte. C’est sur cet argument que s’appuie le gouvernement pour assurer que le système TES ne peut permettre l’identification d’une personne à partir de ses empreintes. (...)

       (...) Cette argumentation n’a malheureusement que l’apparence de la vérité. En effet, s’il est mathématiquement impossible de « remonter » d’un condensat à une valeur d’origine inconnue, dans l’architecture évoquée, les valeurs d’entrées sont toutes connues : ce sont les identités administratives stockées dans le système !

       (...) Il est donc extrêmement facile de recréer le lien prétendument manquant. Il suffit pour cela d’utiliser la fonction de hachage afin de calculer le condensat associé à chacune des identités administratives, et de conserver cette correspondance dans une nouvelle table (appelée « rainbow table » dans le jargon des informaticiens). Cette opération n’est ni complexe, ni coûteuse à réaliser. Il est alors possible d’associer une trace à une empreinte grâce à la table des empreintes biométriques, puis de remonter du condensat de cette empreinte à l’identité administrative grâce à la « rainbow table » de correspondance. (...)

       (...) La facilité avec laquelle la « rainbow table » peut être créée est propice à toutes les dérives. Le gouvernement prétend qu’une telle finalité ne pourrait de toute façon être ajoutée au traitement TES qu’après un processus d’examen administratif (par la CNIL puis par le Conseil d’État), et que le Conseil Constitutionnel ne manquerait pas de censurer une telle disposition, comme il l’avait déjà fait par le passé [3]. Plusieurs faits s’opposent à ces arguments.

       En premier lieu, par le passé, la finalité de fichiers biométriques a déjà pu être détournée sans que les organes de contrôle en aient été saisis. Cela a été le cas pour le Fichier national automatisé des empreintes génétiques(FNAEG) [4], censé n’enregistrer les empreintes génétiques qu’à fin d’identification des seules personnes présentes dans ce fichier. Pourtant, depuis 2000 et l’affaire « Élodie Kulik », ce fichier a été utilisé, sur réquisitions judiciaires, pour effectuer des recherches « en parentèle », c’est-à-dire trouver des personnes liées génétiquement aux personnes présentes dans le FNAEG. Cette extension abusive de la finalité du FNAEG ne fut légalisée qu’en juin 2016, sans réel débat.

       Or, le fichier TES est lui aussi susceptible de réquisitions judiciaires. Quel service de renseignement, ayant accès à ce fichier, pourrait résister à la tentation d’en faire une copie « technique », puis de calculer la « rainbow table » pour son propre usage ?

       En second lieu, l’Histoire à montré qu’il suffisait d’à peine une dizaine d’année à un régime autoritaire pour faire sauter les verrous juridiques protégeant une société démocratique [5]. Ces verrous ne sont que des règles écrites par des gens civilisés pour des gens civilisés, qui n’empêcheront jamais un régime autoritaire d’alimenter un fichier d’identification de la population à partir des données contenues dans TES. (...)

       (...) L’architecture décrite ci-dessus est faillible car à chaque empreinte est associé un identifiant univoque : le condensat issu du hachage des données de l’identité administrative. Il existe donc un « lien fort » entre la valeur du condensat et l’identité qui en est à l’origine.

    yvoz.net

       Une solution pour affaiblir ce lien consiste à créer des « collisions » au sein de la fonction de hachage, en faisant en sorte qu’à un certain nombre d’identités administratives différentes corresponde la même valeur de condensat[6]. Cela revient à considérer qu’à une valeur de condensat donnée sont associés un ensemble d’identités et un ensemble d’empreintes.

       Puisqu’un ensemble d’empreintes est associé à un même condensat, l’authentification doit être menée d’une façon légèrement différente. L’empreinte de la personne à authentifier doit être comparée à chacune des empreintes de l’ensemble associé à la valeur du condensat issu de son identité administrative, et il suffit que l’une de ces empreintes corresponde pour que l’authentification soit réputée positive. À l’inverse, cela rend l’identification plus difficile, puisque l’empreinte correspondant à une trace ne sera plus associée à une unique personne mais à l’ensemble des personnes possédant la même valeur de condensat que l’empreinte.

       Le taux de collision est donc un paramètre essentiel du dispositif. S’il est faible, une même trace ne correspond qu’à très peu de personnes, et l’identification restera facile ; s’il est élevé, la fiabilité de l’authentification diminue, puisque de nombreuses personnes peuvent donner un résultat positif à l’authentification.

       La technique des « liens faibles » n’est donc pas une solution aussi efficace qu’elle paraît. La principale raison en est qu’il est possible de corréler de nombreux fichiers afin d’éliminer très rapidement les membres d’un ensemble donné, jusqu’à trouver la bonne personne.

       Supposons par exemple qu’un régime autoritaire hérite d’une base TES mettant en œuvre les « liens faibles ». À une empreinte relevée dans un lieu fréquenté par des opposants correspond donc un certain nombre de personnes. Il suffit alors d’obtenir les fichiers de géolocalisation des opérateurs téléphoniques de cet ensemble pour éliminer toutes celles ou tous ceux qui n’étaient pas dans les environs ; de même avec les fichiers de péage automobile, de réservation ferroviaire, de vidéo-surveillance (puisque les photos sont également stockées dans la base centrale), etc. L’opposant(e) aura été arrêté(e) parce que, en début de chaîne, la possession par l’administration d’une base centrale des empreintes biométriques aura permis de cibler un nombre trop restreint de personnes.

       Quoi qu’il en soit, dans le cas du fichier TES, le gouvernement a refusé la mise en œuvre d’un système de « liens faibles », ce qui ne peut que contribuer à faire accroire que la finalité d’identification serait envisagée à terme. (...)

       (...) Dans tous les cas évoqués ci-dessus, et sans même considérer la question d’un piratage comme d’autres pays en ont déjà connu, l’existence d’une base centralisée de données biométriques est un risque majeur qu’aucune société démocratique ne devrait prendre.

    [Pour une vision à plus long terme, lire « La biométrie des honnêtes gens : penser le temps long »]

    Références

    [1] http://www.pellegrini.cc/2016/11/la-biometrie-des-honnetes-gens/

    [2] https://m.facebook.com/notes/jean-jacques-urvoas/non-le-fichier-tes-nest-pas-un-fichier-des-gens-honn%C3%AAtes-bis-/1813063592310497/

    [3] http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2012/2012-652-dc/decision-n-2012-652-dc-du-22-mars-2012.105165.html

    [4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier_national_automatisé_des_empreintes_génétiques

    [5] http://pitou.blog.lemonde.fr/2005/06/05/2005_06_histoire_dun_al/

    [6] http://ec.europa.eu/justice/news/consulting_public/0003/contributions/organisations/sagem_securite_fr.pdf(page 14)

    http://www.pellegrini.cc/2016/11/la-biometrie-des-honnetes-gens-reloaded/

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    Luc Desle


    4 commentaires
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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAITRE PLEURE-T-IL

    DES LARMES DE SAGESSE?)

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     "Coucou!

    - AAAAHHHH!!!!"

    (Le Monstre de Frankenstein  était un petit coquin)

     http://glamoramamama75.tumblr.com/post/153028087406

    ***

     a2b-immersions.blogspot.com

    Enfin la recette pour écrire

    un éditorial paresseux

    “à la française”

    Pascal Riché

    Journaliste à L'Obs, cofondateur de Rue89,

     

       Rédiger un éditorial engagé, dans un journal, c’est assez simple. Il suffit d’appliquer une recette éprouvée, rendue ici publique pour la première fois de l’histoire de la presse.

       Sur le fond, il s’agit de s’emporter — mais pour défendre le plus souvent une thèse parfaitement consensuelle. S’insurger pour la défense de la liberté, contre les louvoiements d’un gouvernement, contre l’inaction de l’Europe face à un bain de sang, contre le FN… Ce qui compte c’est de marquer l’indignation, en puisant dans le champ lexical de celle-ci.

       Mots utiles :

    -lâchetés (variante : « petites lâchetés »)
    -lamentable
    -indigne
    -pleutrerie
    -Munichois
    -honte
    -complicité
    -camouflet
    -intolérable
    -bêtise (variante : bêtise crasse, bêtise insigne)
    -injustice
    -irresponsable

    Exemple :

       «Il est des situations d’injustice face auxquelles le silence est synonyme de lâcheté, l’inaction synonyme d’intolérables complicités.»

       Il est toujours bon, pour faire briller l’indignation, de dénoncer l’archaïsme. Pointez les “dogmes”, méprisez la “doxa” ou le “prêt-à-penser”, moquez les comportements “moutonniers” et prenez de haut les analyses “d’un autre temps”.

       Ceux que vous dénoncez appartiennent forcément à la sphère de la foi, pas celle de la raison. Ce sont “les croisés de”, les « fanatiques du, les “exaltés des”

       Vous, vous êtes du côté de la sagesse et de la modernité. Vous vanterez donc les actions “pragmatiques” et les mesures “constructives” ainsi que le travail de “long terme”.

       Ce qui est important c’est de laisser de l’espoir au lecteur en fin d’édito :

       “Une autre voie reste cependant possible.”

       Pour l’éditorialiste, le monde est assez simple : chaque problème vient de “’impuissance” des politiques (voire de leur “impéritie”) mais peut se résoudre pour autant qu’il y ait “une volonté politique”.

       Voilà pour le fond. Sur la forme, l’édito doit avoir du souffle. Ne lésinez pas sur les mots béquilles pour le relancer (“Las”, “Car enfin”, “Allons donc”, etc.) Et voici quelques autres trucs utiles pour réussir un éditorial paresseux à la française.

       1. Faites de rapides références à l’histoire (mais celle de Michelet)

       Il est toujours bon de faire des allusions aux grands épisodes historiques de notre pays. C’est totalement inutile sur le fond, mais cela créé un lien de connivence avec le lecteur. Une façon de lui dire : tu vois, je te considère comme une personne cultivée, qui connait bien l’histoire de son pays.

       Mais attention, il ne faut pas le perdre non plus : restez dans l’histoire à la papa, celle de Michelet, Lavisse et autres manuels de la IIIe République. Privilégiez ces épisodes :

    -Jeanne d’Arc (La Pucelle, l’image de la nation…)
    -Henri IV (Paris vaut bien une messe, la poule au pot…)
    -Louis XIV (Le roi Soleil)
    -La Révolution (Valmy !) et Napoléon
    -De Gaulle (un grand homme)

       Des citations directes ou discrètes sont bienvenues : “Untel a une -certaine idée de la France”, par exemple. Ou alors “Untel cherche encore son Grouchy”. Ou encore : “Pour le candidat, Paris vaut bien une messe”. Autre exemple : tel pays sera “l’homme malade de l’Europe”…

       2. Glissez une ou deux citations (pas plus)

       Au moins une citation par édito. Des auteurs ultraconnus, si possible : La Fontaine, Molière, Voltaire, Hugo… Mais attention : il ne faut jamais citer directement les auteurs, c’est lourd.

       Si vous écrivez un éditorial évoquant une mission spatiale sur la lune, n’écrivez pas

       “La lune, ‘cette faucille d’or dans le champ des étoiles’, comme la désignait Victor Hugo dans Booz endormi, a toujours fait rêver”

       Mais écrivez plus légèrement :

       “La faucille d’or dans le champ des étoiles a toujours fait rêver.”

       3. Abusez des mots savants (latins, c’est encore mieux)

       Au jeu de l’édito, si vous remplacez un mot normal par un mot savant, vous gagnez trois points. Les mots savants se reconnaissent facilement : ce sont ceux qu’on n’entend jamais dans la vie réelle.

       Voici quelques exemples faciles à placer.

    -Impéritie 
    -Aphasie 
    -Pusillanimité 
    -paradigme
    -Procrastiner 
    -Aboulie 
    -Idoine 
    -Sérendipité
    -oukaze
    -billevesées
    -scélérat (utilisé comme adjectif)
    -ersatz

       Le must, pardon, le nec plus ultra, ce sont les mots latins ou grecs ou d’une autre langue. Vous écrirez ainsi :

    -“in petto” plutôt que “en son for intérieur” ;
    -“mezza voce” plutôt que “en sourdine” ;
    -“locus” plutôt que “lieu” ;
    -“doxa” plutôt que “opinion générale”.

       Enfin le plus précieux d’entre tous :

       “horrosco referens” plutôt que “j’en frémis en le racontant” : (c’est l’exclamation d’Enée racontant la mort de Lacoon dans l’Enéide de Virgile.)
       S’ils sont écrits en italique, c’est encore plus chic.

       3. Privilégiez les tournures désuètes (ou plutôt : choyez les désuètes tournures)

       Il faut toujours privilégier les tournures désuètes, celles dont on n'use que très peu dans les vraies conversations de la vraie vie.

    -Il n’est que temps de…
    -On ne saurait être plus clair
    -Loin de nous l’idée de…
    -Nul ne saurait ignorer que…
    -Dont acte.
    -Allons donc !
    -Renvoyer à ses chères études
    -C’est là que le bât blesse
    -Las

    -La belle affaire

       Il est bon aussi de faire précéder le nom par l’adjectif qui le qualifie, cela rend les formules plus précieuses encore.

       “Après cette déplorable pantalonnade, le très impétueux chef de l’UMP a été renvoyé à ses chères études”.

       Dans le même esprit, il vaut mieux écrire “Mais de dignité, point” plutôt que “Mais pas de dignité”.

       4. Un doigt de jargon sociologique (un doigt seulement)

       Dans un édito, il ne faut pas trop jargonner. Sauf si le jargon est dans l’air du temps. Plus les formules choisies sont tartes, mieux c’est. Mes préférées :

    -Réenchanter
    -Le “vivre ensemble”
    -Faire société
    -le “prendre soin”

       Exemple : “Il n’est que temps de réenchanter le vivre ensemble, car pour faire société, il est primordial de revivifier le prendre soin.”

       5. Des clins d’oeil codés (indispensables)

       Il s’agit de montrer que vous maîtrisez les philosophes et sociologues qui ont marqué votre génération. Vous faites partie d’un clan, celui qui a biberonné (bon mot, ça “biberonné”) Arendt, Bourdieu, Foucault, Debord, Chomsky. Même si vous les avez reniés, depuis, ce n’est pas grave.

       Ainsi, si vous glissez “habitus”, votre édito gagne deux points. Idem pour “société du spectacle”, “violence symbolique”, “banalité du mal”, “indignations sélectives”,

       7. De l’ironie çà et là (choisissez la plus facile)

       Même si l’ironie n’a pas toujours grand sens, ce n’est pas très grave : cela colorera votre édito d’une teinte bienvenue. C’est une façon de marquer votre distance au sujet.

       Il y a des moyens assez simples pour y parvenir. Par exemple, glissez des “dits” un peu partout.

       “Des filières dites professionnalisantes” (pique ironique : l’auteur suggère qu’en fait elle ne le sont pas) ; “des commissions dites paritaires” etc.

       De même préférez toujours “guéguerre” à “épreuve de force”, “pantalonnade” à “échec”, etc. Dans l’esprit d’un éditorialiste paresseux, rabaisser son sujet, c’est s’élever.

       A vous de jouer !

    https://medium.com/@pascalriche/enfin-la-recette-pour-%C3%A9crire-un-%C3%A9ditorial-paresseux-%C3%A0-la-fran%C3%A7aise-f146f2638e2e#.z7pajkns6

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SAGESSE AVEC MODÉRATION

    TU NE PRATIQUERAS PAS)

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    (Source: disneyskellington, via 818zombie)

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    20minutes.fr

    Quelques pensées

    sur la politique étrangère américaine 

    William BLUM

       Il a fallu à Louis XVI une révolution. Il a fallu à Napoléon deux défaites militaires historiques. Il a fallu à l’empire espagnol du Nouveau Monde des révolutions multiples. Il a fallu aux tsars russes une révolution communiste. Il a fallu aux empires austro-hongrois et ottoman une première guerre mondiale. Il a fallu à l’Allemagne nazie la deuxième guerre mondiale. Il a fallu au Japon impérial deux bombes atomiques. Il a fallu à l’empire portugais d’Afrique un coup d’État militaire sur son sol. À l’empire soviétique, il a fallu Mikhaïl Gorbatchev… Que faudra-t-il à l’empire américain ? 

       « Je ne crois pas que quelqu’un déclenchera consciemment la troisième guerre mondiale. La situation actuelle fait davantage penser à la veille de la première guerre mondiale, c’est-à-dire au moment où les grandes puissances étaient armées et prêtes à en découdre aussitôt que quelque chose mettrait le feu aux poudres. Dès l’instant où Gorbatchev a eu naïvement mis fin à la guerre froide, les États-Unis démesurément armés se sont appliqués à encercler la Russie avec toutes sortes de systèmes d’armements, d’exercices militaires agressifs et d’expansions de l’OTAN. En même temps, ces dernières années, la démonisation de Vladimir Poutine a atteint le niveau d’une propagande de guerre.

       Les Russes ont toutes les raisons de croire que les États-Unis se préparent à leur faire la guerre et ils prennent évidemment les mesures défensives qui s’imposent. Ce mélange de préparatifs militaires excessifs et de propagande dénonçant un « ennemi haïssable » rend de plus en plus possible un déclenchement de l’explosion par quelque incident fortuit. » Diana Johnstone, auteur de Reine du chaos. Les mésaventures de Hillary Clinton.

       En septembre 2013, le président Obama s’est présenté devant l’Assemblée Générale des Nations Unies pour déclarer : « Je crois que l’Amérique est exceptionnelle ». L’année suivante, le président a désigné la Russie comme un des trois principaux dangers qui menaçaient le monde, « avec l’État Islamique et le virus ebola ». Le 9 mars 2015, le président Barack Obama a déclaré le Vénézuela « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité et la politique extérieures des États-Unis ».

       Vladimir Poutine, parlant aux Nations Unies en 2015, a interpellé les États-Unis sur leur politique étrangère : « Vous rendez-vous compte de ce que vous avez fait ? »

       Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les États-Unis ont :

       1. Tenté de renverser plus de 50 gouvernements étrangers, dont la plupart avaient été démocratiquement élus.

       2. Bombardé les populations de plus de 30 pays.

       3. Tenté d’assassiner plus de 50 dirigeants étrangers.

       4. Tenté de supprimer un mouvement populaire ou nationaliste dans 20 pays.

       5. Interféré abusivement dans les élections démocratiques d’au moins 30 pays (*).

       6. Sans compter que… bien que cela ne soit pas facile à quantifier… ils se sont impliqués dans la pratique de la torture bien plus que n’importe quel autre pays dans le monde… et cela, depuis plus d’un siècle… ne se contentant pas de juste pratiquer la torture, mais s’appliquant à l’enseigner, à fournir des manuels pratiques et les équipements ad hoc.

       Le 28 octobre 2016, la Russie a été écartée du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, en même temps que l’Arabie Saoudite y obtenait un second mandat, sans que cela suscite d’opposition. Est-ce que quelqu’un aurait l’adresse e-mail de George Orwell ? Un million de réfugiés, fuyant les guerres de Washington, sont en train de déferler sur l’Europe. Ils s’enfuient d’Afghanistan, et d’Irak, de Libye et de Somalie, de Syrie et du Pakistan.

       L’Allemagne accueille beaucoup de réfugiés syriens à cause de sa culpabilité dans la deuxième guerre mondiale. Que feront les États-Unis à l’avenir, à cause de leur culpabilité ? Les Américains ne sont pas élevés de manière à ressentir ce genre de culpabilité. « Le Plan, c’est que les États-Unis gouvernent le monde. Le thème déclaré est l’unilatéralisme, mais c’est en définitive une histoire de domination. Il exige que les États-Unis maintiennent leur écrasante supériorité et empêchent l’émergence de nouveaux pouvoirs susceptibles de les concurrencer sur le théâtre du monde. Il implique leur domination sur tous, amis comme ennemis. Il ne dit pas que les États-Unis doivent être plus puissants ou aussi puissants que possible, mais qu’ils doivent être absolument puissants. » Vice-Président Dick Cheney – Conférence à West Point, Juin 2002.

       Plus on est de fous plus on rit/et si c’est le même tant pis. « Nous sommes en réalité, empiriquement et historiquement parlant, la plus grande force pour le bien que le monde ait jamais connu… la liberté et la sécurité de millions de gens de par le monde dépendent de la puissance militaire, économique, politique et diplomatique de l’Amérique. » Dick Cheney et Liz Cheney, Pourquoi le monde a besoin d’une Amérique puissante, 2015.

     Le porte-parole du Département d’État Mark Toner : « Assad doit disparaître, même si la Syrie disparaît avec lui. » Beaucoup des mesures prises par l’administration Obama en termes de sa politique envers Cuba sont en parfaite harmonie avec celles de Bill Clinton, telles qu’exprimées par les recommandations contenues dans le rapport d’un groupe de travail de 1999 du Conseil des Relations Extérieures. Le rapport affirmait que : « Aucun changement dans la politique US ne devrait avoir pour effet de concourir à consolider ou à paraître légitimer un statu quo politique dans l’île. »

       Une opération américaine réussie de changement de régime en Syrie irait forcément à l’encontre des intérêts manifestes de l’état russe, car elle impliquerait l’utilisation de la Syrie dans le projet de construction d’un nouveau pipeline destiné à acheminer le gaz du Qatar vers les marchés européens, au détriment de Gazprom, le plus grand conglomérat de la Russie et son exportateur majeur.

       Le refus d’Assad de prendre une telle entreprise en considération n’a pas été pour peu de chose dans le fait que le Qatar déverse des milliards de dollars en armes et en financement des forces mercenaires anti-Assad, dans la « guerre civile » syrienne. « La guerre avec la Russie sera nucléaire. Le pouvoir en place à Washington s’y est préparé. Il a violé le traité ABM (Anti-Balistic Missile) sur la limitation des armes nucléaires, créé ce qu’il croit être un bouclier anti-missiles et changé sa doctrine de guerre pour permettre une “première frappe U.S” Tout cela est à l’évidence dirigé contre la Russie et le gouvernement russe le sait. Combien de temps la Russie va-t-elle attendre passivement la première frappe de Washington ? » Paul Craig Roberts, en 2014.

       L’Iran a signé les accords nucléaires avec les États-Unis au début de cette année, acceptant ainsi de mettre fin à ce qu’il n’a jamais fait. Toute ambition nucléaire de l’Iran, réelle ou imaginaire, serait évidemment le résultat de l’hostilité des USA envers l’Iran et non l’inverse.

       Si le gouvernement de l’Union Européenne était un gouvernement indépendant et rationnel il interdirait absolument à tous ses pays membres de stocker sur leur sol des armes nucléaires américaines ou d’y héberger des sites anti-missiles ou quelques autres bases militaires que ce soit à proximité des frontières de la Russie.

       Full Spectrum Dominance (« Suprématie tous azimuts » ou « Domination dans tous les domaines » ou « Démocratie totalitaire dans le Nouvel Ordre Mondial ») est un terme que le Pentagone adore utiliser pour signifier son contrôle total de la planète, sur terre, sur mer, dans les airs, dans l’espace et dans le cyberespace. Pouvez-vous imaginer n’importe quel autre pays parlant ainsi ?

       Henry Kissinger, aux pourparlers de paix de Paris, en septembre 1970 : « Je refuse de croire qu’une petite puissance de 4e ordre comme le Vietnam du Nord n’ait pas un point de rupture. »

       En 2010, Wikileaks a rendu public un télégramme envoyé à toutes les ambassades US par celle qui était alors la secrétaire d’État Hillary Clinton. Elle écrivait ceci : « L’Arabie Saoudite reste un soutien financier déterminant d’Al Qaïda, des Talibans, d’Al Nosra et d’autres groupes terroristes dans le monde entier. »

       Une telle constatation ne pouvait avoir pour résultat que le recours immédiat, par les USA, à leur arme chérie : les sanctions de toutes sortes. Eh bien, il n’en fut rien.

       Le général US Barry McCaffrey, en avril 2015 : « Parce qu’à ce jour, la réaction de l’OTAN aux multiples agressions de Poutine a été d’envoyer une poignée de militaires dans les états baltes pour montrer sa “détermination”, Poutine s’est persuadé que l’Alliance était incapable de se battre ou peu encline à le faire. Nous devons donc changer son optique au plus vite et contester sa doctrine affirmée qu’il a le droit d’intervenir dans d’autres pays pour protéger les russophones. Pour l’amour de Dieu !... la dernière fois que nous avons entendu une chose pareille, c’était juste avant que Hitler envahisse les Sudètes. »

       Non, mon cher général, nous avons entendu cela, et de façon répétée, en 1983, quand les États-Unis ont envahi la minuscule Grenade, pour protéger et « sauver » quelques centaines d’Américains, qui couraient supposément les plus grands dangers du fait de l’élection dans ce pays d’un gouvernement de gauche. Ce fut une fraude absolue, rien d’autre qu’une excuse pour envahir un pays qui n’était pas persuadé que les États-Unis sont un don de Dieu à l’humanité.

       Depuis 1980, les États-Unis sont intervenus dans les affaires de quatorze états musulmans, pour certains en les envahissant et en les bombardant. Ce sont (par ordre chronologique) : l’Iran, la Libye, le Liban, le Koweit, l’Irak, la Somalie, la Bosnie, l’Arabie Saoudite, l’Afghanistan, le Soudan, le Kosovo, le Yémen, le Pakistan, et maintenant la Syrie.

    histoireetsociete.wordpress.com

       Comment a commencé notre interminable horreur moyen-orientale ? « Le régime irakien possède des armes biologiques et chimiques ; il est en train de reconstruire les installations qui lui permettront d'en construire d'avantage et selon le gouvernement britannique, il est en mesure de lancer une attaque biologique ou chimique en moins de 45 minutes après lancement de l’ordre. Le régime a, depuis longtemps, des liens permanents avec des groupes terroristes, et il y a des terroristes d’Al Qaïda en Irak. Ce régime veut se doter d’une bombe atomique et, avec du matériel fissile, il pourrait s’en construire une en moins d’un an. » Discours radiodiffusé de George W. Bush du 28 septembre 2002

       Pourtant… six semaines tout juste avant le 11 septembre, Condoleeza Rice avait dit à CNN : « Rappelons-nous que son pays (à Saddam) est en réalité divisé. Il n’en contrôle pas la partie nord. Nous sommes capables de l’empêcher d’avoir des armes. Ses forces militaires n’ont pas été reconstruites. » [Depuis la guerre du Golfe de 1990-1991, NdT]

       Un fait certain est que la population cubaine participe beaucoup plus au gouvernement de son pays que la population américaine ne participe au gouvernement du sien. Une des causes importantes (de cet état de choses) est l’absence, à Cuba, des nombreuses entreprises privées qui, aux États-Unis, exercent une énorme influence sur tous les aspects de la vie.

       « Les USA sont frénétiquement occupés à encercler la Chine avec des armes, avec une multitude de bases militaires qui vont du Japon à la Corée du Sud et aux Philippines, en passant par plusieurs petites îles proches, dans le Pacifique, et leur base élargie d’Australie. La flotte US, ses porte-avions et ses sous-marins nucléaires patrouillent à la limite des eaux chinoises. Avions de guerre, avions de surveillance, drones et satellites espions emplissent les cieux au point de créer une obscurité symbolique en plein midi. » Jack A. Smith, Hegemony games (« Jeux hégémoniques ») USA c/PRC, Counterpunch

       La Crimée n’avait jamais de son plein gré quitté la Russie. Le dirigeant soviétique Nikita Krouchtchev, natif de la région [de la frontière ukrainienne, NdT], avait fait cadeau de la Crimée à l’Ukraine en 1954. Les Criméens ont toujours été fortement opposés à ce changement et ont voté massivement leur retour à la Russie après le coup d’État fomenté par les USA en Ukraine en 2014. Le président russe Vladimir Poutine qualifie l’armée ukrainienne de « légion étrangère de l’OTAN », légion étrangère qui ne se préoccupe aucunement des intérêts nationaux de l’Ukraine. Les États-Unis, cependant, s’obstinent à appeler « invasion » l’action de la Russie en Crimée.

       Poutine, sur la Crimée-Ukraine : « Nos partenaires occidentaux ont créé le “précédent Kosovo” de leurs propres mains. Dans une situation absolument identique à celle de la Crimée, ils ont estimé légitime la sécession du Kosovo d’avec la Serbie, en affirmant qu’aucune permission d’un état central n’est nécessaire en cas de déclaration d’indépendance unilatérale… Et la Cour de Justice Internationale des Nations Unies s’est déclarée d’accord avec ces arguments. C’est ce qu’ils ont dit. C’est ce qu’ils ont trompetté partout dans le monde et forcé le reste du monde à accepter… Et maintenant, ils se plaignent de la Crimée. Mais pourquoi ? »

       Paul Craig Roberts : « L’absurdité de tout ça ! Même un crétin sait que, si la Russie voulait mettre des tanks et des troupes en Ukraine, elle en mettrait assez pour aller au bout de son travail. La guerre serait finie en quelques jours, si pas en quelques heures. Comme Poutine lui-même l’a dit il y a quelques mois : si l’armée russe entre en Ukraine, il ne sera pas question de Donetsk ou de Mariupol, mais de la chute de Kiev et de Lvov. »

       Dans un important examen de la politique US à l’égard de la Chine publié en mars 2015, le Conseil en Relations Étrangères, qui fait autorité, a déclaré sans prendre de gants : « Il n’y a aucune perspective réelle de construction d’une confiance fondamentale en vue d’une “coexistence pacifique”, d’une “compréhension mutuelle”, d’un “partenariat stratégique ” ou d’un “nouveau type de relations entre grandes puissances” entre les USA et la Chine. »

       « Les États-Unis, déclare ce rapport, doivent donc développer “la volonté politique” et “les capacités militaires” pour “en user envers la Chine de façon à protéger les intérêts US”. »

       Noam Chomsky : « John F. Kennedy a changé la mission de l’armée en Amérique Latine de “défense hémisphérique” – relique obsolète de la IIe guerre mondiale – en “sécurité intérieure”, ce qui signifie la guerre contre les populations civiles. »

       Les joueurs de base-ball cubains à qui on paie des millions de dollars pour jouer dans une équipe américaine ne sont pas des « transfuges », mot qui a une connotation politique claire.

       Boris Eltsine était jugé acceptable par les Américains et les Européens, parce qu’ils voyaient en lui quelqu’un de faible et d’aisément malléable, qui laissait le champ libre au Capital occidental sur le territoire nouvellement ouvert de la Russie, à la suite de l’effondrement de l’Union Soviétique. L’ère Eltsine fut aussi un temps de corruption rampante des oligarques russes étroitement associés au Capital occidental. Cette culture corrosive fut stoppée net avec l’élection, par deux fois, de Vladimir Poutine à la présidence, de 2000 à 2008 et, de nouveau, en 2012.

       De nombreux dirigeants d’ISIS étaient d’anciens officiers de l’armée irakienne, qui avaient été prisonniers des troupes américaines. Mais ce n’est pas contre ISIS qu’on se bat, c’est contre Assad, et c’est contre Poutine ; ensuite, au niveau supérieur, ce n’est pas contre Poutine, c’est contre le pays qui se trouve dans le chemin de la domination mondiale des USA : la Russie. Et c’est pour toujours.

       Se connecter à l’Internet basé aux USA signifierait, pour Cuba, canaliser toutes ses communications directement vers la NSA. George W. Bush mène à présent une vie relativement tranquille au Texas, où il se consacre surtout à la peinture. « J’essaie de laisser quelque chose derrière moi » a-t-il dit, il y a un an ou deux. Ouais, sûr, George. On pourra appuyer tes tableaux contre la montagne de tes cadavres irakiens.

       Seymour Hirsch : « L’Amérique se porterait beaucoup mieux si, il y a dix ans, nous avions laissé les Russes poursuivre leur guerre en Afghanistan… La faute en revient à l’administration Carter, qui a essayé d’arrêter les Russes dans leur invasion de l’Afghanistan. Nous nous porterions beaucoup mieux si nous avions laissé les Russes battre les Talibans. » Interview à Deutsche Welle, 2 avril 2014.

    citoyenfn.wordpress.com

       Nous nous porterions encore mieux si nous n’avions pas renversé le gouvernement progressiste et laïc d’Afghanistan, fomentant l’ascension des Talibans pour commencer, dans le but de faire intervenir les Russes à leur frontière, où nous faisions de notre mieux pour soulever la population soviétique musulmane.

       Dans une interview de 1998, l’ancienne Secrétaire d’État Madeleine Albright a résumé exactement ce que les USA pensent de l’ONU : « L’ONU joue un rôle très important. Mais si nous ne l’aimons pas, nous avons toujours la possibilité de suivre nos propres intérêts nationaux, ce que, je vous assure, nous ferons, si ce qui se passe ne nous plaît pas. »

       Elle est à présent conseillère de Hillary Clinton en matière de politique étrangère. « Un dirigeant qui fait partir son pays en guerre est aussi néfaste dans la famille humaine qu’un parent qui abuse de ses enfants dans la famille individuelle. »

              Suzy Kane

    « Il a fallu un certain temps avant que je me rende compte que les États-Unis voient peu d’utilité à la diplomatie. Le pouvoir leur suffit. Seuls, les faibles comptent sur la diplomatie… L’empire romain n’avait pas besoin de diplomatie. Les États-Unis non plus. »…

    Boutros Boutros-Ghali, Secrétaire Général des Nations Unies de janvier 1992 à décembre 1996.

    « Les interventions ne se font pas contre les dictateurs mais contre ceux qui essaient de distribuer : pas contre Jiménez au Venezuela mais contre Chavez ; pas contre Somoza au Nicaragua mais contre les Sandinistes ; pas contre Batista à Cuba mais contre Castro ; pas contre Pinochet au Chili mais contre Allende ; pas contre les dictateurs du Guatemala mais contre Arbenz ; pas contre le shah en Iran mais contre Mossadegh, etc. »

    Johan Galtung, norvégien, principal fondateur de la discipline des études sur la paix et les conflits.

    « On n’a jamais mentionné le fait que les chrétiens étaient en parfaite sécurité en Irak sous le président Saddam Hussein – privilégiés, même – jusqu’à ce que le président George W. Bush envahisse l’Irak et le détruise de fond en comble. On peut s’attendre au même sort pour les chrétiens de Syrie, si le soulèvement fomenté par les États-Unis réussit à mettre en pièces la protection que leur assure le régime Assad. Nous verrons alors des larmes de crocodiles sur les chrétiens de Syrie. »

    Eric Margolis, 2014.

    « Le pouvoir juif, c’est la capacité de réduire au silence tout débat sur le pouvoir juif. »

    Gilad Atzmon.

    « Il faut qu’il y ait un grand procès pour juger tous ceux qui ont une responsabilité significative dans ce qui s’est passé au cours du siècle écoulé, le plus meurtrier et le plus écologiquement destructif de toute l’histoire de l’humanité. On pourrait l’appeler “Tribunal des crimes de guerre, des crimes climatiques et des crimes fiscaux” et on devrait y faire comparaître les politiques, les administrateurs généraux et les propriétaires des grands médias, avec des oreillettes comme Eichman, et les forcer à entendre prouver qu’ils ont tué des millions de gens, presque réussi à tuer la planète et rendu la plupart d’entre nous aussi misérables qu’ils ont pu.

       Nous n’aurions évidemment pas le temps de les juger un par un. Il faudrait mettre dans le même sac, en un seul procès, les banquiers de Wall Street, mettre les Conseillers aux Relations Extérieures dans un autre sac pour un autre procès, et ce qui resterait de diplômés commerciaux de Harvard et de diplômés juridiques de Yale dans un troisième. Il ne s’agirait pas de rétribution mais seulement d’édification. Il n’y aurait donc pas de condamnation à la peine capitale. Il faudrait juste les bannir à vie dans quelque usine Nike d’outremer, et les y contraindre au silence perpétuel. »

    Sam Smith

    « J’en suis arrivée à penser à notre exportation de la “démocratie” comme à l’équivalent contemporain de ce que les missionnaires ont toujours fait pour conquérir et s’approprier le « monde non civilisé » au bénéfice des puissants. J’ai dit que l’Église avait inventé le concept de conversion par n’importe quels moyens, y compris la torture et le meurtre bien sûr, comme une grande faveur faite aux victimes, puisque c’était pour “sauver” leur âme immortelle. On appelle cela aujourd’hui “démocratisation”.

    Rita Corriel

    « Il est plus ou moins impossible de commémorer ceux qui sont morts à la guerre sans les glorifier, et il est impossible de les glorifier sans glorifier leurs guerres. »

    Paul Craig Roberts

    Source : https://williamblum.org/aer/read/146

       William Blum est né en 1933, de parents qui ont fui le nazisme jusqu’en Amérique. Depuis qu’en 1967 il a quitté le Département d’État pour cause de guerre du Vietnam, il n’a pas cessé un seul jour de résister. Seul ou avec d’autres. Il est un des fondateurs et des rédacteurs du Washington Free Press, premier journal alternatif de la capitale US. Journaliste en reportage à Santiago du Chili, il a assisté à l’assassinat d’Allende. Et, à 83 ans, il est toujours sur la brèche.

    http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be/archive/20...

    (*) Voir le chapitre 18 de William Blum, Rogue State - A guide to the world’s only superpower (en français : « L’État voyou »)

    %%%

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA PENSÉE EST COMME

    DE LA FUMÉE CONDENSÉE)

    °°°

    "Heu... Monsieur... C'est lui qu'a commencé... Le coup

    est parti tout seul... Vous me croyez?

    - Groumph..."

    https://pulpcovers.com/tag/thomasbeecham/

    °°°

    "Démolis-la, Joe! Elle est aussi collante que ma Belle-Mère!"

    https://pulpcovers.com/tag/thomasbeecham/

    °°°

    "Qu'est-ce qu'il y a? Je pue sous les bras, c'est ça?"

    https://pulpcovers.com/tag/jamesavati/

    °°°


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ADVERSITÉ N'A QU'UN TEMPS,

    LA SAGESSE EST ÉTERNELLE)

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     "Mais enfin, Chérie, qu'est-ce que j'ai dit ENCORE?"

     http://glamoramamama75.tumblr.com/post/

    152952020401/leaving-the-country-to-become-a-mermaid

    +++

    aufeminin.com

    Menus enfants :

    stop au massacre !

       Nuggets, steak haché ou jambon frites, voilà en quelques mots le résumé des menus enfants dans la plupart des brasseries et restaurants français aujourd’hui. Outre l’équilibre alimentaire qui n’est pas au rendez-vous pour les enfants, la monotonie et la simplicité s’installent à la carte.

       Au moment de s’installer à table, les menus sont distribués aux adultes. Au coin d’une page est inscrit le menu enfant, quelques lignes, trois choix tout au plus. Plus besoin de le regarder, les parents connaissent à l’avance les mets proposés par le restaurant. Nuggets, jambon, saucisse de Strasbourg, steak haché ou poisson pané se révèlent être les plats proposés majoritairement sur les cartes des restaurants. Le plus souvent accompagnés de frites ou de purée. A fond les féculents ! Le tout proposé avec un soda ou une boisson à l'eau sucrée. Pas de légumes au menu, peu d’originalité. Même si ces menus sont fréquents dans les enseignes de restauration rapide, il est plus étonnant de retrouver ces menus dans des restaurants traditionnels.

       Force est de constater que les plats sont préparés avec de la nourriture industrielle et surgelée la plupart du temps. Steak haché et poissons panés surgelés, saucisses sous vide, et glace en pot vanille fraise ou vanille chocolat. Le Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers et traiteurs avançait récemment le chiffre de 31 % des établissements, qui utilisent des produits surgelés. Le chiffre grimpe pour les franchises de restauration.

       Les restaurants affichent pourtant pour les adultes des menus plus équilibrés. L’industrie agroalimentaire ne se plaindra pas, la consommation de ces produits (poissons panés, sauccisse sous vide) perdure bien au-delà des restaurants et augmente les revenus des grands marques agroalimentaires.

     

       A qui la faute ?

       Certes, le dîner avec des enfants augmente la note à la fin du repas mais ce n'est pas la seule explication. Le prix est un des éléments déterminants dans le choix d’un restaurant. C’est pour cela que des enseignes se sont lancées dans des menus enfants avec des prix attractifs voire la gratuité pour attirer les parents et augmenter la fréquentation. Les franchises de restauration La Pataterie et la Boucherie proposent des menus enfants gratuits et privilégient ainsi le prix. Mais la qualité est-elle au rendez-vous ?

       Les espaces détentes pour les enfants peuvent également faire pencher dans la balance le choix d'un restaurant privilégiant ainsi la tranquillité du repas sur l'équilibre alimentaire. Car si le prix a de l'importance, l'ambiance et l'habitude sont des critères primordiaux dans le choix d'un restaurant selon une étude une étude de l'institut The NPD Group publiée en juillet 2013.

       Les restaurateurs semblent privilégier la simplicité, et croient faire plaisir aux parents et aux enfants. A quand une prise de conscience et un réel changement ?

       La solution ?

       - Proposer les mêmes plats que les adultes mais en quantité réduite.

       - Proposer des menus simples mais avec des variétés de légumes différents et diététiques loin des féculents proposés habituellement.

       - Créer un label pour reconnaître les restaurants proposant des menus enfant équilibrés à l'instar du label sur le "fait maison" lancé par la minsitre Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme en 2014.

       Doit-on passer encore une fois par des nouvelles normes ou une loi pour faire changer les mentalités ?

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/menus-enfants-stop-au-massacre-186400

    +++

    Benoît Barvin


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (SI TU VOYAGES DANS TA COQUILLE

    TU NE VOYAGES PAS)

    ***

    "Le cadre! Bon Dieu, fais gaffe au cadre!"

    popularvintage

    Cher by Richard Avedon for Vogue, 1969.

    ***

    "Et il vous a dit que j'étais mal outillé, c'est ça?

    - Effectivement...

    - Vous avez son adresse?

    - Mais il n'a rien à réparer, chez lui.

    - On ne sait jamais"

    Vintage Magazine - Paris Flirt (1926)

    http://driveintheaterofthemind.tumblr.com/post/

    152736034505/vintage-magazine-paris-flirt-1926

    ***

    "C'est quoi ton message, chérie?"

    deliciouslydemure:

    Pam Grier in Friday Foster (dir. Arthur Marks, 1975, USA)

    ***

    Nadine Estrella


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  • $$$

    Pensées pour nous-mêmes:

    (TOI SEUL SAIS

    CE QUE TU DOIS FAIRE)

    $$$

     (L'impérialisme américain

    survivra-t-il à Trump?) 

    gif-tvGta 5 Thug Lifes

    (via quotefrommanstabbed)

    $$$

    (La femme chinoise ne porte pas

    de soutien-gorge. La preuve)

     kunstraumrichardsorge.org

    Stéréotypes.

    Comment les Chinois

    voient-ils les étrangers ?

       Adrien Niclot, un Français de 27 ans responsable marketing d’une société de communication à Pékin, voulait mener un petit test sur l’image des Français auprès des Chinois. Il a ouvert la boîte de Pandore des stéréotypes internationaux. (...)

       (...) Le jeune homme a posté sur le réseau social WeChat Moments des images illustrant la vie à la française (un verre de vin, l’homme coureur de jupons, des manifestants et des grévistes dans la rue) assorties de la question “Chers amis chinois, que pensez-vous des Français ?”   En une heure, j’avais reçu plus de 50 commentaires, la plupart pour dire que les Français sont volages, aiment jouer les play-boys, ont plusieurs petites amies en même temps et ont un rythme de vie décontracté.”

       Si Adrien Niclot a imaginé cette petite expérience, c’est à cause d’un épisode qu’il venait de vivre. Un soir, avec des amis et d’autres Chinois qu’il ne connaissait pas, il s’est rendu compte que beaucoup de ces derniers n’essayaient même pas de lui parler. Interrogé sur la question, un de ses amis lui a expliqué que de nombreux Chinois trouvaient les Français arrogants, et que comme lui, Adrien, n’était pas très extraverti, il leur semblait difficile à aborder. L’explication l’a intrigué :  Ces stéréotypes s’expliquent par nos différences culturelles. C’est par politesse que les Français gardent généralement une certaine distance. En France, on ne pose pas de questions trop personnelles à quelqu’un dont on n’est pas très proche. Mais une fois que l’amitié est là, nous sommes très chaleureux.” (...)

       (...) En Chine même, il existe des stéréotypes régionaux. Originaire de Zhengzhou, dans la province du Henan, Jing Changshui a déposé plainte le 30 août dernier contre un internaute du nom de Hu Wei qui postait en permanence sur son compte de microblogging des commentaires insultants pour les habitants du Henan. Le tribunal populaire du district de Jinshui a annoncé le 6 septembre qu’il ouvrait une instruction.

       La nouvelle fait beaucoup parler sur Internet. Le Chongqing Evening News a publié sur son compte Weibo un article sur cette affaire qui a cumulé près de 28 000 commentaires. De nombreux internautes soulignent que les provinces chinoises entretiennent entre elles des stéréotypes et les expatriés en Chine eux-mêmes en sont victimes.

       À en croire certains spécialistes, les clichés internationaux sont, eux, voués à se raréfier en raison de deux facteurs : l’intensification des communications et la multiplication des échanges entre la Chine et d’autres pays. (...)

       (...) Le Français Georges Hymans, 36 ans, vit en Chine depuis plus de dix ans. Lui qui ne se considère pas comme un romantique a eu à pâtir de cette image que les Chinois associent souvent aux Français. Il se souvient de son premier rendez-vous, il y a dix ans à Changsha, dans le Hunan, avec celle qui devait devenir sa femme. Il avait rassemblé tout son courage pour l’inviter à prendre un verre le soir de la Saint-Valentin, mais ce n’est qu’en arrivant au rendez-vous qu’il s’est rendu compte qu’il n’avait pas de cadeau pour elle.  Il y avait beaucoup de monde dans la rue ce jour-là et le fleuriste n’avait plus que quelques roses. J’ai pris la plus belle et je me suis dépêché de la rejoindre, mais elle avait reçu de vrais bouquets d’autres prétendants – j’avais l’air malin avec ma petite rose solitaire.

       Marié depuis dix ans, Georges Hymans se rend compte que ce qui cause le plus de tensions dans sa vie personnelle, ce sont précisément les différences culturelles entre la France et la Chine, et les stéréotypes sur les relations amoureuses.  Dans la culture française, on apprécie les petites attentions, on se fait un petit cadeau comme un livre, ou on se met sur son 31 et on invite sa dulcinée dans un bon restaurant de temps en temps. En Chine, la valeur des cadeaux se mesure à leur taille et à leur prix. Chaque mentalité a ses avantages et ses inconvénients, mais le fait est que cela crée parfois de l’embarras et de l’incompréhension au sein des couples mixtes.

       S’il en parle, c’est qu’il l’a vécu avec sa petite amie. Quand il lui faisait de modestes cadeaux, il ne comprenait pas pourquoi elle s’énervait et s’imaginait qu’il ne l’aimait pas.  (...)

       (...) Les conséquences des stéréotypes vont parfois très loin, comme le raconte Austin Guidry, un Américain de 27 ans installé à Chengdu, dans le Sichuan. Il y a quatre ans, les clichés lui ont coûté sa petite amie :  Ses parents étaient convaincus que les Américains ne prennent pas le couple au sérieux et que je serais volage. Ils ont demandé à leur fille de mettre un terme à notre relation parce qu’ils craignaient que je lui brise le cœur.

       Et rebelote un an plus tard, quand il a rencontré celle qui est aujourd’hui sa femme. Son père lui a assuré que nous ne serions pas heureux ensemble, à cause de nos différences culturelles”, se souvient-il. Mais, fort de son expérience, Austin s’est accroché. Il a eu une discussion sérieuse avec sa compagne, à qui il a expliqué que tous les Américains ne prenaient pas le mariage par-dessus la jambe et que beaucoup étaient même très conservateurs sur la question. Il lui a promis qu’il ferait tout son possible pour montrer à ses parents qu’il était sincère – et de fait, il a gagné leur confiance et leur a prouvé son attachement pour leur fille.  

       Tous les Russes boivent beaucoup de vodka : voici un autre cliché qui a la vie dure, auprès des Chinois notamment. Or Anastasia, une Russe de 27 ans installée en Chine, en est très loin, et elle est toujours très gênée des mines étonnées qu’on lui fait quand elle dit ne pas boire d’alcool. “De nombreux Chinois croient que les Russes sont accros à la vodka, ce qui est faux. Je ne bois pas du tout, et beaucoup de mes amis non plus.”  (...)

       (...) Dans les affaires, à l’inverse, certains clichés se révèlent plutôt utiles. Pour de nombreux Chinois, la France ne produit que de bons vins, et cela profite au commerce de Georges Hymans. “Certains de mes clients me disent qu’ils achètent du vin français sans même l’avoir goûté puisqu’on leur a dit que les vins français sont excellents.”

       Même expérience du côté d’Austin Guidry, l’Américain. Sa nationalité peut suffire à décrocher certains jobs en Chine, par exemple celui de professeur d’anglais – sauf qu’il ne suffit pas de parler couramment l’anglais pour bien l’enseigner. Et si ce genre de stéréotype a aidé bien des Américains à se lancer en Chine, Austin Guidry se rappelle aussi avoir entendu des étudiants se plaindre d’un professeur d’anglais qui n’avait aucune connaissance de la grammaire. (...)

       (...) À en croire Li Na, professeure associée de langue et de culture chinoises à l’université de pédagogie de Pékin, les livres, le cinéma et les séries donnent des étrangers une image déformée :  Ces œuvres entretiennent l’idée que tous les Britanniques sont des gentlemen, que les Américains sont amoureux de leur liberté et que les Allemands et les Japonais sont invariablement précis et stoïques. Ces images sont utilisées à répétition et donnent au public l’impression qu’elles résument toute une culture. Or, pour essayer de comprendre une mentalité méconnue, on se raccroche au peu que l’on sait.”

       Le nombre d’étudiants chinois à l’étranger et d’expatriés travaillant en Chine devrait améliorer les échanges et la compréhension interculturelle, estime l’enseignante, et permettre de faire comprendre qu’un stéréotype n’est pas généralisable à tout un groupe de population. Ainsi, le nombre de stéréotypes devrait reculer.

       Les expats installés en Chine devraient chercher à exploiter les clichés positifs sur leur culture, conseille Li Na. À l’inverse, face aux clichés négatifs, mieux communiquer avec la population locale afin d’éviter les malentendus et se montrer plus tolérant et mieux informé sur la mentalité et la société chinoises contribuerait à limiter les dégâts.

    http://www.courrierinternational.com/article/stereotypes-comment-les-chinois-voient-ils-les-etrangers

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    Benoît Barvin


    2 commentaires
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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SOIS TON PROPRE LIBÉRATEUR)

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    "J'aime beaucoup comme tes doigts caressent

    les touches de ce piano si délicat...

    - Tu veux me dire quoi exactement?" 

     http://atomic-chronoscaph.tumblr.com/image/152754220468

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     bouddhanar.blogspot.com

    « La droitisation du monde

    touche l’ensemble de nos existences »

    François CUSSET
     
    Entretien réalisé par Lucie Fougeron pour L’Humanité Dimanche

       « Droitisation » : le mot a envahi les analyses de la vie politique, souvent dans un cadre franco-français. Dans son dernier ouvrage, La droitisation du monde, c’est à l’ensemble de la planète que François Cusset étend l’analyse de cette lame de fond. Écrivain, chercheur en histoire intellectuelle et politique contemporaine, professeur d’études américaines à l’université de Nanterre, il détache son point de vue des seuls cadres nationaux, échiquiers politiques et calendriers électoraux, et met au jour un processus aussi profond que contemporain ­ à peine un demi-siècle, toujours en cours, dans une perspective d’histoire et de pensée critiques. Pour le comprendre dans toute son ampleur et, partant, déceler les issues émancipatrices possibles dans un paysage confus et bouleversé. Entretien.

       / HD. Pour rendre lisible notre monde complexe, vous proposez l’hypothèse de sa droitisation. Sur quoi la fondez-vous ?

       - François Cusset. Le dernier demi-siècle est marqué par un cycle contre-révolutionnaire qui constitue un retournement. Le cycle émancipateur, progressiste du milieu du XXe siècle – décolonisation des deux tiers de la planète, émergence d’une culture jeune, protestations étudiantes et ouvrières, État providence... – a suscité en réaction, dialectiquement, à partir du milieu des années 1970, un retour de bâton de la classe dirigeante, dont les lignes sont variées mais se mêlent. Le capitalisme familial, national et protectionniste, est devenu spéculatif, actionnarial et mondialisé ; l’économie de production est devenue financière et spéculative ; la consommation définit désormais entièrement notre existence individuelle et collective...

       La fin du bloc de l’Est a ouvert au capitalisme un territoire nouveau, tout en mettant en deuil les tenants des politiques émancipatrices ou progressistes. Le « sud » de la planète a émergé à la fois économiquement et culturellement – pas encore politiquement. Est également survenu le désastre écologique, accélération hyperbolique des ravages produits par le capitalisme. Enfin, la révolution technologique constitue à la fois une immense métamorphose économique et une révolution existentielle rendant nos vies ubiquitaires, virtuelles, à la fois hypersocialisées et totalement individualisées.

       S’ajoutent les questions identitaires nouvelles : si la théorie du « choc des civilisations » relève de la propagande néoconservatrice, des tensions religieuses et ethniques existent. Toutes ces lignes vont dans le même sens : un énorme cran supplémentaire dans l’histoire moderne vers la droite, pas seulement sur l’échiquier politique, mais aussi en termes de valeurs, de modes de vie, de visions du monde et même de pratiques collectives – désormais incarnées par l’équipe de foot, la Manif pour tous, la communauté religieuse ou le réseau social... –, dont sont absentes les formes sociales progressistes du XXe siècle.

       / HD. Vous analysez ce processus de « droitisation du monde » tout en estimant qu’on peut aujourd’hui se passer des catégories droite-gauche. N’est-ce pas paradoxal ?

       - François Cusset. À gauche, s’est creusé un abîme entre la gauche de gouvernement, gestionnaire et « efficace », plus austéritaire et sécuritaire que ses homologues de droite depuis la triade Clinton-Blair-Schröder, et une gauche de combat en miettes, prise en étau entre une tentation électorale illusoire, une nostalgie du grand soir et une mobilisation qui ne se reconnaît pas en elle : Nuit debout, Occupy Wall Street, les Indignés...

       Au sein de la droite classique, deux lignes historiquement en contradiction ont formé une alliance stratégique : la droite des marchés, du libre-échange radicalisé, de la haine de l’État et de la suppression de toutes les barrières à la mondialisation économique, et la droite des valeurs patrimoniales, chrétiennes et identitaires. Sous le prétexte de la « guerre des civilisations », après le 11 septembre 2001, mais cela repose fondamentalement sur la défense des intérêts des classes dirigeantes.

       / HD. Que devient le rôle de l’État dans ce grand virage ?

       - François Cusset. La doctrine néolibérale élaborée après guerre lui vouait une haine viscérale. Ensuite, ses tenants et les acteurs économiques sont devenus les meilleurs amis d’un État qui a sauvé le système lors de la crise des subprimes, d’un État austéritaire à l’échelle européenne et d’un État sécuritaire qui, sous prétexte d’état d’urgence, endigue les mouvements sociaux...

       Ce sont les fonctions mêmes de l’État qui ont changé. Historiquement vouées à protéger, compenser, instruire, égaliser partiellement, elles sont désormais de trois ordres en Occident : présenter aux marchés une administration rentable en supprimant ses fonctions sociales dépensières ; une fonction diplomatico-politique de service aux entreprises ; une fonction militaro-policière, qui va de l’interventionnisme aux quatre coins du monde sous prétexte de lutte antiterroriste à une hypersurveillance généralisée poliçant nos existences.

       / HD. En quoi le développement de la « biopolitique » est-il une expression de cette droitisation ?

       - François Cusset. Ce terme, dû à Michel Foucault, désigne le rapport entre les formes de pouvoir politique et les formes de vie à la fois organique, existentielle, morale, normative. La biopolitique a émergé avec la mise en œuvre par les États de politiques natalistes, par exemple, s’insinuant dans des aspects de nos existences qui n’étaient pas de leur ressort. Un siècle plus tard, l’extension du capitalisme se fait dans deux directions simultanées.

       À la fois vers le plus volatil – la spéculation qui déstabilise l’économie, précarise le travail et sacrifie la production – et vers le plus concret, organique, intime – ces dimensions de nos existences qui ne relèvent pas du domaine de la marchandise, de la vie de « l’âme » à la sexualité en passant par la rentabilisation du temps disponible avec l’ubérisation. En nous incitant à optimiser nos existences, la biopolitique individualise radicalement nos façons de faire et impose des normes, légifère.

       C’est, en outre, un secteur économique en plein boom. Invention des États, la biopolitique est désormais l’apanage d’immenses multinationales privées – le rachat de Monsanto par Bayer en est un exemple spectaculaire. En fait, trois domaines fondamentaux sont passés de la gauche à la droite. La nation, invention des peuples de gauche et des révolutions du XIXe siècle. Le vitalisme, situé à gauche, et les biopolitiques étatiques progressistes au XIXe siècle (elles étaient en même temps coloniales...), désormais de droite, où la vie doit être rentabilisée. Enfin, la culture : au cycle de l’après-guerre, avant-gardiste, indissociable du changement social et de la déstabilisation des pouvoirs en place, a succédé l’extension de la culture à tous les aspects de l’existence, une industrie devenue le moteur de l’économie mondiale, sphère de loisirs pour oublier les rapports de forces.

       La lame de fond de la massification de l’accès à l’éducation et à la culture, mais aussi aux droits sociaux, change la donne : créateur et consommateur sont deux fonctions indifférenciées, ce qui va aussi bien dans le sens d’une reprise en main du pouvoir culturel par les gens que dans le sens du nivellement par le bas, du démantèlement des points de repère, sans rien avoir à mettre à leur place...

       / HD. Que deviennent alors les questions et les perspectives sociales et collectives ?

       - François Cusset. Les formes de mobilisation collective antérieures ont perdu la plus grande part de leur crédibilité ou de leur efficacité. Et en même temps, il y a du nouveau : les ZAD, les mouvements de quartier, la jeunesse mobilisée pour occuper les places... Ces phénomènes, mondiaux, convergents dans le temps depuis les printemps arabes, sont le signe d’une réinvention des formes de mobilisation, encore minoritaires et réticentes à l’organisation et donc insuffisamment stratégiques. Le mouvement social unitaire, avec ses formes d’organisation traditionnelles, n’a pas d’autre choix, face au moloch de droite, que d’avancer main dans la main avec ces nouveaux combats.

    François Cusset
    écrivain, historien des idées, professeur à l’université Paris-Ouest Nanterre-la Défense

    François Cusset. La droitisation du monde, conversations avec Régis Meyran. Paris : Textuel 2016, 192 pages, 15 euros.

       Un ouvrage de mise au point, selon son auteur ­ dont les travaux portent depuis longtemps sur le tournant néolibéral des dernières décennies, mais aussi sur ses opposants, des mouvements sociaux aux contre-cultures , qui s’attache ici à dénouer les fils du grand virage droitier à l’échelle mondiale ­ initié dès l’aube des années 1970, entremêlés et composés des diverses facettes de notre présent. Détaillant ce long « retour de bâton », réactionnaire et individualiste, cynique et guerrier, bienveillant et divertissant, il interroge ses reconfigurations et ce que peuvent encore les forces de résistance et d’émancipation.

       François Cusset a publié, notamment, French Theory et La décennie : le grand cauchemar des années 1980 (la Découverte, 2003 et 2006), et dirigé Une histoire (critique) des années 1990 (Centre Pompidou-Metz, 2014). Il est aussi l’auteur d’un roman, À l’abri du déclin du monde et d’un journal intime fictif, Les jours et les jours (P.O.L, 2012 et 2015).

    http://www.legrandsoir.info/la-droitisation-du-monde-touche-l-ensemble-de-nos-existences.html

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    Luc Desle


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