• %%%

     Pensées pour nous-mêmes:

    (PARFOIS, VIVRE EST

    LA PIRE DES SOLUTIONS)

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    (Mon ami la girafe, elle se prenait pas

    pour n'importe qui)

    https://art-grome.tumblr.com/post/180549604889

    %%%

    https://www.unorageenete.com/homme-est-malade/

    Vie de malade :

    "J'ai eu deux cancers, mon médecin

    m'a dit de mentir à la banque"

       Alors qu'il a de solides économies et une situation professionnelle stable, Jean (prénom modifié) ne peut pas emprunter. Gravement malade avant ses 30 ans, il est persona non grata à la banque. Il a dû apprendre à ruser.

       "C'est arrivé comme ça au milieu de la consultation, je ne m'y attendais pas du tout. Le chirurgien stomatologue qui m'a opéré de mon cancer de la langue a pris les devants : 'Si vous voulez emprunter pour acheter un appartement, mentez à la banque, ne dites jamais que vous avez été malade'. Il est allé plus loin : "Tant que vous payez votre crédit et que vous vous taisez, tout ira bien. Mais si jamais vous rechutez, la banque peut s'intéresser à votre passé médical et exiger de moi la remise de votre dossier. Dans ce cas-là, je m'arrangerai personnellement pour le perdre. Je n'en ai conservé aucune version numérique.'

       Je n'avais jusque-là jamais envisagé ce problème. Quand on est jeune, on n'a pas conscience de tout ça, on ne pense pas à prendre un crédit immobilier, surtout au milieu de traitements lourds. A mon retour à la maison, j'ai beaucoup cogité. A 26 ans, j'ai enchaîné deux cancers avec, à chaque fois, chirurgie, chimio et radiothérapie : un à la langue étendu aux ganglions, puis un autre au rein, deux ans plus tard. Les médecins pensent que c'est parce que je suis immunodéprimé.  

       "J'ai aujourd'hui 33 ans, un emploi stable de fonctionnaire et 140.000 euros de côté, car j'ai très bien gagné ma vie pendant les deux, trois ans où j'ai bossé dans le privé. Pourtant, à cause de mon passé médical, je n'ai aucune chance de devenir propriétaire, à moins de payer des primes d'assurance extrêmement élevées. Je ne rentre pas dans le cadre du décret sur le droit à l'oubli (1).

       A vrai dire, je n'ai même pas pris la peine de faire une simulation pour l'assurance. Je ne veux pas savoir. Quand je vois, sur les forums de malades, comment certaines femmes qui ont eu un cancer du sein, pourtant réputé pour être l'un des plus guérissables, galèrent pour emprunter, avec des primes d'assurance très élevées, je n'ose imaginer ce qu'on me dira à moi… C'est vraiment la double peine.

       Pourtant, je ne veux pas me victimiser, je comprends que les banques aient besoin d'être remboursées s'il m'arrive quelque chose. C'est juste la triste réalité. Alors, ce que m'a expliqué mon médecin est un peu un conseil de bon sens. Ce n'est pas un hasard si c'est ce stomatologue qui m'a parlé ainsi.

       De tous les  médecins que j'ai rencontrés à l'hôpital, c'est avec lui que j'ai eu la meilleure relation. C'est un père de famille, la petite cinquantaine, très apprécié de son équipe. Quelqu'un de simple, qui vit et travaille en banlieue parisienne. Je ne saurais dire s'il est de droite ou de gauche. Il m'a surtout semblé très humain.

       "Pendant mon traitement, j'ai vu un médecin dédié à ce qu'on appelle 'les soins de confort'. Dès la première  séance, il m'a averti : 'Vous n'allez peut-être pas vous en sortir'. Celui-là, je ne l'ai jamais revu ! Un autre spécialiste à qui j'ai dit que je voulais retourner au travail m'a presque engueulé : 'Vous n'y pensez pas, vous êtes hors circuit'. Pourtant, c'est un désir normal ! N'importe quel malade a envie de se projeter dans l'avenir.

       Mon stomatologue a été bien plus diplomate, il n'a pas essayé de me dissuader, il m'a juste prévenu : 'Cela prendra du temps, ce n'est pas simple, mais c'est légitime de vouloir retravailler'. A chaque fois, il faisait preuve de tact. Mes traitements sont maintenant finis. Je vais le revoir fin décembre pour lui dire au revoir, je veux marquer le coup. Ma famille sera là aussi. Aujourd'hui, je projette de quitter la région parisienne avec ma copine, on veut acheter un appartement à Bordeaux ou à Nantes. Comme mon médecin me l'a conseillé, je vais mentir à la banque."

    Propos recueillis par Bérénice Rocfort-Giovanni

       (1) Le droit à l'oubli  est le droit pour une personne souscrivant un contrat d'assurance emprunteur de ne pas déclarer une ancienne pathologie cancéreuse à l'issue d'un délai de dix ans après la fin du protocole thérapeutique, ce délai étant réduit à cinq ans lorsqu'il s'agit de cancers de mineurs. (décret de février 2017).

    https://www.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20181126.OBS6010/vie-de-malade-j-ai-eu-deux-cancers-mon-medecin-m-a-dit-de-mentir-a-la-banque.html

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (HABITE TA PAROLE,

    NE LA LAISSE PAS ÉTRANGLER

    TA PENSÉE)

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    "Il me résistait... Je l'ai assassiné"

     The Damned Lovely - art by Robert Maguire (1955)

    https://atomic-chronoscaph.tumblr.com/post/179671984103/the-damned-lovely-art-by-robert-maguire-1955

    ***

     https://maitrerenardinfo.wordpress.com/2013/09/28/les-blagounettes-de-marin-deau-douce-de-maitre-renard-4/

    La Belgique, à la merci de

    la montée des eaux, tarde à agir

     Clément Di Roma (Reporterre) 

      Sur les plages de Westende, les immeubles se dressent face aux vagues. Elles gagnent chaque jour du terrain, millimètre par millimètre. La montée des eaux est une conséquence directe du réchauffement climatique. « Même si demain, on arrête totalement les émissions de gaz à effet de serre, le niveau va continuer à monter »,déplore François Massonnet, chercheur au Earth and Life Institute de l’Université catholique de Louvain-la-Neuve.

      La Belgique s’attend au pire. Devant des scénarios catastrophiques d’ici 2100, le gouvernement tente de se préparer à la menace qui pèse sur les villes côtières, poumons économiques et touristiques de la Flandre occidentale. Si l’augmentation de la température globale venait à dépasser les 4 °C, le scénario le plus extrême envisagé dans le rapport ClimateCentral, le niveau marin pourrait progresser d’un mètre et menacer 1,8 million de résidents d’ici 2100.

       Il est midi sur les quais du port de pêche de Nieuwpoort, à 40 km de Dunkerque. Les militants de Climaxi, une ONG environnementale, s’y réunissent chaque semaine. Originaire de la côte, l’expert local et militant Johan Bultiauw est volontaire à l’Institut flamand pour la mer. « Je la vois monter depuis que je suis gamin. On sait que tout va couler, et plus vite que certains ne le pensent », déplore-t-il.

       Les plages, stations balnéaires et ports de la Flandre-Occidentale pourraient être engloutis par les flots dans les décennies à venir. De célèbres villes comme Ostende sont contraintes de se protéger massivement contre les inondations, au risque de disparaître.

       Des kilomètres d’habitations bétonnées, des ports de commerce et de plaisance et des réserves naturelles sont directement menacés. L’urbanisation rapide de la côte, dans la continuité du boom touristique des années 1970, ne s’est jamais arrêtée. Ostende, la plus grande ville côtière, à 30 minutes de Bruges, compte 1.200 logements au km², contre 201 en moyenne sur le littoral.

       Habitué à la vue des touristes à Nieuwpoort, le pêcheur Serge Allard se tient devant son bateau. À la montée des eaux, il répond qu’on ne peut plus rien faire. « C’est un phénomène qui semble naturel maintenant. Et pour nous, ça ne fait pas de différence pour l’instant. » Quelques pas plus loin, Patsy, une habitante d’Ostende, fait le même constat. « Nous sommes égoïstes. On connaît la situation, mais seuls nos enfants et petits-enfants verront les conséquences. »

       Mais, en cas de tempête importante, les Belges pourraient se retrouver sous l’eau plus vite que prévu. En 1953, le « raz-de-marée » en mer du Nord avait tué 1.800 personnes dans la région et inondé des milliers d’hectares. Mais une telle catastrophe aujourd’hui aurait des conséquences bien plus graves. « Le niveau de départ de l’eau est plus élevé, donc, elle irait plus loin dans les terres », selon Jean-Pascal van Ypersele, climatologue et ancien vice-président du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

       Le pays a soudainement réalisé le danger pour son économie balnéaire et touristique en 2011. Le lancement d’un plan d’aménagement pour sécuriser davantage les côtes visait à protéger les lieux les plus sensibles à l’érosion, aux tempêtes et à la montée des eaux. Cette installation de murs protecteurs, de brise-lames et de réaménagement des plages doit se terminer en 2020.

       « Est-ce qu’on fait des petits investissements bout à bout, ou bien on trouve des solutions durables pour réaménager toute la côte ? » François Massonnet remet en question les plans de protection. « Ce ne sont que des petites rustines sur un pneu crevé. Les politiciens ont une vision court-termiste », reprend-il. Sur les quais de Nieuwpoort, Filip, militant de Climaxi, affirme qu’une grande partie des investissements ne sont destinés qu’à des aménagements temporaires, qui retardent l’inévitable. « Dans 30 ou 50 ans, ce port sera peut-être sous l’eau sans solution conséquente », s’inquiète-t-il.

       Une étude réalisée en 2015 par le gouvernement flamand, « Paysage côtier métropolitain 2100 », préconise pourtant différents scénarios à long terme, dont le plan « Bipôle ». Le principe est radical : sacrifier la côte occidentale pour sauver le reste du littoral. Les villes et terres à l’ouest d’Ostende pourraient alors être englouties, dans le cas extrême.

       Une réflexion à long terme de la part des pouvoirs publics se fait attendre. En addition aux déplacements humains à organiser et à la perte des secteurs maritimes et touristiques encore en plein boom aujourd’hui, les écosystèmes souffriront de l’intrusion de l’eau salée. La réserve naturelle du Zwin, à la frontière néerlandaise, risque d’être en partie inondée, emportant avec elle de nombreux habitats d’oiseaux et de petits mammifères.

       Du côté des scientifiques, on assure que l’alerte est donnée depuis longtemps. « On sait que la mer va continuer à monter si on ne prend pas des mesures radicales », reprend le professeur van Ypersele. Son collègue François Massonnet se demande si les solutions ne viendront pas de la société civile et des activistes. « Nos politiques ne vont pas s’occuper d’un problème dont ils ne récolteront pas les fruits », précise le chercheur, sceptique quant à la capacité des différentes régions belges à trouver une solution commune. 

    https://reporterre.net/La-Belgique-a-la-merci-de-la-montee-des-eaux

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (VOIR LOIN

    AVEC SON CŒUR)

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    "Ce cadeau fait à ma Belle-Mère déclencha tout un drame...)

    https://art-grome.tumblr.com/post/180536248124

    ¤¤¤

    La danseuse papillon me faisait toujours beaucoup d'effets)

    Reblogged from art-grome.

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    (La Révolution, sur la pointe des pieds)

    https://art-grome.tumblr.com/post/180492059014

    ¤¤¤

    Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA VOIX DU MILIEU N'A

    RIEN À VOIR AVEC

    CELLE DU CENTRE)

    µµµ

    "T'as vu? Mâââkrrronnn guignol!

    - J'l'adore, lui!

    - Ouais, super!"

    (Le discours du Résident fut très apprécié

    par les classes laborieuses)

    Reblogged from kaetaeblog.

    µµµ

    http://point-de-vue-incorrect.org/2014-05-le-journalisme-quel-journalisme/

    Comment un journaliste de BFM-TV
    a failli mourir (de peur) à Toulouse

       Jean-Wilfrid Forquès, journaliste toulousain de BFM-TV a été pris verbalement à partie samedi par des gilets jaunes à Toulouse. Il avait pourtant bien camouflé le logo du micro de BFM-TV sous une bonnette noire, mais, dit-il, « à Toulouse, je suis identifié ».

       Premières constatations :

       ce journaliste est obligé de camoufler le logo du micro de BFM-TV (tiens, pourquoi ?) et le fait qu’il soit connu le met en danger (tiens, pourquoi ?).

       Il a porté plainte pour « tentative d’agression ». Il s’est confié à France Infaux : « Pendant de longues minutes, ils ont crié BFM collabo, BFM collabo (1). »  […] Au bout d’un moment, un mec a donné le top départ, en criant "dégagez, sinon on vous défonce". C’était des mecs avec des "gilets jaunes", mais ils avaient la bave aux lèvres. Ils avaient la haine, ils voulaient se faire un journaliste ».
       Vous avez bien lu : « Ils avaient la bave aux lèvres ». Des bêtes, quoi !

       Là, nous avons trois remarques :

       1) La scène a été filmée et personne n’a la bave aux lèvres.
       2) Un journaliste toulousain qui ravale ainsi les Toulousains au rang de bêtes enragées doit-il s’étonner d’avoir des problèmes avec les Toulousains ?
       3) Il semblerait qu’ils ne voulaient pas « se faire un journaliste » mais un certain journaleux bien identifié.

       Continuons 


       Forquès : « Là, j’ai vu arriver sur moi un tsunami de ’gilets jaunes’. Mon garde du corps – je travaille avec deux gardes du corps depuis une semaine – m’a dit ’cours cours, dépêche-toi ».

       Question :

       Pourquoi certains journalistes (pas tous) ont besoin de deux gardes du corps dans les endroits où ils sont connus pour couvrir une manifestation pacifique ?

       Conclusion :

       les types de BFM-TV peuvent mentir à l’antenne sur les manifestants, traiter 6,5 millions d’électeurs d’abrutis comme le fit impunément Eric Brunet, mais vous devez leur faire des bisous quand ils viennent parmi vous pour récidiver.  Sinon, la liberté de la presse est en danger.

       Ecoutez-moi, Jean-Wilfrid Forquès, j’ai des astuces pour qu’on ne vous course plus comme un vulgaire gilet jaune devant un CRS : changez de région, ou mettez un masque ou essayez (je sais, ça va être dur, il faut être habitué) le journalisme honnête. Mais si vous ne changez rien, arrêtez de chialer et prenez douze gardes du corps.

    Théophraste R. 
    (éditorialiste d’un journal respectable et respecté)

       Note (1). Ils ont crié aussi (c’est très mal !) : enfoirés et bâtards, je crois. Et ça n’a pas duré de longues minutes, mais moins de 15 secondes.

     

    https://www.legrandsoir.info/

    µµµ

    Benoît Barvin


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (DIRE TOUJOURS LE VRAI

    QUI EN EST RÉELLEMENT CAPABLE?)

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    "T'inquiète... Moi aussi j'ai oublié ma petite culotte,

    et j'en fais pas un plat..."

     http://nadchris34.tumblr.com/post/180455433924

    ***

     http://www.lescrutateur.com/2017/05/creation-du-gip-mission-de-la-memoire-de-l-esclavage-des-traites-et-de-leurs-abolitions-et-ceremonie-de-commemoration-de-l-abolition

    De l’usage de la mémoire
    comme identité nationale
     

       C’est en partant du constat que les initiatives en faveur de « la mémoire » se multiplient depuis quelques années (en France, par exemple, neuf journées nationales de mémoire ont été instituées entre 2000 et 2013, contre une seule pour la période 1954-1999, tandis que l’offre muséographique s’enrichit considérablement) que Sarah Gensburger et Sandrine Lefranc ont eu l’idée d’interroger les effets de ces initiatives. L’école se mobilise également, autour de programmes scolaires censés permettre aux élèves de tirer les leçons du passé, et aider par exemple à la lutte contre le racisme et les préjugés. Le caractère international de ce phénomène souligne l’institutionnalisation mondiale du phénomène mémoriel, perçu comme un instrument d’aide à la construction de la citoyenneté, et donc un ciment social indispensable, particulièrement dans les cas de pays ayant connu des conflits internes. Mais avec quel succès ?

       L’ouvrage, doté d’une bibliographie qui fait la part belle aux références sociologiques (au détriment des nombreuses références historiographiques), commence par revenir sur les effets attendus des leçons du passé, en passant en revue les diverses expériences menées, auprès d’un grand public non déterminé, de groupes « perçus comme haineux pour les convaincre de dépasser leurs préjugés », ou auprès de scolaires, principales cibles des devoirs de mémoire, en raison de leur âge et du contexte éducatif qui les entoure et charge ces devoirs de mémoire d’une dimension pédagogique. Il s’interroge ensuite sur les leçons de mémoire retenues par les individus, avant de se pencher sur la question des effets sociaux et politiques de la mémoire.

       « L’idée qu’il est possible, à travers la mémoire et les "leçons du passé", d’armer aujourd’hui le citoyen contre des violences à venir est un pansement bienvenu sur nos inquiétudes »  : autrement dit, les politiques de mémoire agiraient comme une méthode Coué consistant à conjurer l’apparition des sorcières de Macbeth – sorcières qui existeraient pourtant bel et bien… Le rappel public d’événements traumatisants passés agirait ainsi en vaccin prévenant leur répétition. Mais est-ce vraiment le cas ? Les auteures constatent que lorsque ce rappel devient lieu de débat politique, opposant les tenants de « mémoires » différentes autour d’un défaut d’identification, qui viendrait lui-même souligner un défaut d’appartenance à l’ensemble (forcément ?) cohérent de la Nation, il est permis de douter des effets bénéfiques des politiques de mémoire, ciment revendiqué de la société…

       L’ouvrage est passionnant lorsqu’il démontre les effets inattendus des politiques de mémoire, le moindre n’étant pas la reconstitution a posteriori de groupes polarisés précisément en réaction au discours proposé : le cas de jeunes sortant d’une exposition sur l’apartheid en ressentant que de toute façon, on ne peut rien faire, puisque le racisme a toujours existé, est particulièrement éclairant. Il est plus mitigé lorsqu’il aborde les acteurs, les lieux dans lesquels se déroulent les politiques de mémoire : si quasiment pas une page ne se tourne sans que ne soit évoquée la question des commissions de vérité ou des procès pour l’histoire, qui sont effectivement des manifestations passionnantes de catharsis sociale, on s’étonne de voir passer sous silence le rôle des institutions chargées de la conservation des archives, ainsi que les politiques d’ouverture des archives qui représentent autant de tentatives de réponse au besoin de réconciliation de la société avec son passé.

       Ainsi, la question de l’ouverture des archives de la Seconde Guerre mondiale, ou bien des archives française sur le Rwanda, qui agitent régulièrement l’actualité, représentent autant de moments de coïncidence entre la démarche historienne « brute » d’accès aux sources et la démarche mémorielle visant à la fois à répartir les responsabilités et à établir une vérité permettant à la société de dépasser ses traumatismes ; il aurait sans doute été intéressant de confronter la politique d’ouverture aux archives, ses effets réels ou fantasmés, avec la démarche mémorielle.

       Il faut bien noter également une limite de l’ouvrage. Les auteures font remonter l’institutionnalisation de la mémoire en 1999, date de création de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (au ministère de la Défense), dont elles ne semblent d’ailleurs pas saisir précisément les contours : cette direction n’est compétente que dans le champ d’action du ministère de la Défense, et n’a pas de dimension globale sur une quelconque « production mémorielle nationale ». Le vrai début de l’institutionnalisation de la mémoire serait plutôt à rattacher à la création en 1974 par Maurice Druon, alors ministre de la Culture, de la « délégation aux célébrations nationales ».

       Rattachée à la direction des Archives de France en 1979, elle était alors chargée par le ministre « de veiller à la commémoration des événements importants de l’histoire nationale ». La Délégation aux célébrations nationales est modifiée en 1998, et un Haut comité des célébrations nationales est érigé, placé sous la tutelle de la direction des Archives de France, puis du service interministériel des Archives de France, qui est le tuteur et le garant de la politique des célébrations nationales . Il s’agit de la structure qui a été largement attaquée au printemps 2018 pour avoir évoqué, pour l’année 2018, les écrits antisémites de Charles Maurras, ce qui a pu être perçu comme une adhésion aux propos de ce dernier. Cet épisode montre la différence entre commémoration et adhésion à un discours .

    Par cette interprétation, les auteures prennent le risque d’un contre-sens historique, en ne rattachant les efforts de mémoire qu’aux débats des années 2000, sans prendre en compte le mouvement de démocratisation de l’histoire de la décennie 1970 qui n’est certainement pas sans rapport avec la prise en charge institutionnelle des politiques de mémoire : la politique de mémoire de la France ne peut être limitée à l’introduction dans l’organigramme du ministère de la Défense du mot « mémoire » . À notre sens, taire, par exemple, l’immense débat de société autour du rôle de Vichy qui a eu lieu dans les années 1980-1990, et qui a vu s’affronter des historiens « dans le prétoire », gêne la compréhension du phénomène d’appropriation mémorielle de l’histoire qui ne saurait se limiter aux enjeux contemporains de commémoration de la lutte contre l’esclavage ou l’apartheid. Les historiens en sont conscients, eux qui aiment rappeler que « l’addition des devoirs de mémoire ne conduit pas à l’histoire, elle la désagrège. » .

    Malgré ces limites, l’ouvrage de Sarah Gensburger et Sandrine Lefranc a l’immense mérite de poser ce constat implacable, qui interpelle : « le développement des politiques de mémoire ne va pas de pair avec l’avènement d’une société apaisée et davantage tolérante ».

    https://www.nonfiction.fr/article-9649-de-lusage-de-la-memoire-comme-identite-nationale.htm

    ***

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (UN AMOUR DOMESTIQUÉ

    EST UN AMOUR MORT)

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    (Les liens de l'amour)

    http://nadchris34.tumblr.com/post/180377494924

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    "Chapeau?

    - Non, ombrelle, crétin!"

    http://nadchris34.tumblr.com/post/180114782559/jinxproof-elizaveta-porodina

    $$$

    "Qu'est-ce qui te fait rire comme ça?

    - Toi, mon cher mari cocu!"

    http://nadchris34.tumblr.com/post/180003312474

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    Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (VIVRE NE PAYE

    PAS DE MINE)

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    "Tu es sûre que c'est moi qui paye?

    Pourquoi tu me réponds pas?"

    konstantin razumov justineportraits

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    http://votreparenthese.com/comment-nourrir-sa-vie-plutot-que-de-la-consommer/

    La révolution Slow Food :

    « ils sont géants, mais nous sommes une multitude »  

       De Tokyo à Paris en passant par l’Inde ou les USA, l’impact désastreux de l’uniformisation de notre alimentation sous des logiques industrielles n’est plus à prouver. Autant pour notre santé que pour l’environnement, il apparaît désormais vital de changer notre façon de nous alimenter. Jordan et Marion d’Out Of The Box ont rencontré le secrétaire général du mouvement Slow Food, qui propose des solutions écologiques, économiques et durables pour changer notre système alimentaire. 

       Depuis une cinquantaine d’années, ce que l’on peut trouver dans l’assiette d’un Français ressemble de plus en plus à ce qu’on peut trouver dans celle d’un Canadien, d’un Japonais ou d’un Brésilien. Oui ! Même au Japon la passion pour le riz et le poisson perdent du terrain au profit des burgers. Partout, ce que nous mangeons perd ainsi en « culture » et en « local » pour gagner en uniformisation à des échelles transnationales, avec des codes hérités d’un certain softpower américain. Malheureusement, cette uniformisation se fait aussi au détriment de la qualité des produits ingérés et de l’environnement.

       Alors que plus de 800 millions d’humains ne mangent pas à leur faim, 2 milliards de consommateurs souffrent de problèmes de santé liés à une alimentation trop abondante ou de mauvaises qualités. Le chiffre donne le vertige. Cette nourriture malsaine est majoritairement d’origine industrielle, et fait partie des principales causes de la dégradation des écosystèmes. Mais on ne se contente évidemment pas de produire de plus en plus vite, il faut également manger de plus en plus rapidement. Cette logique peut se résumer au mot « fast-food » hérité de l’industrialisation des cuisines de certains restaurants après la seconde guerre : gagner du temps au prix de sa santé et de l’environnement. 

       Les couverts jetables, le suremballage et la médiocre qualité des ingrédients coûtent chers à l’environnement. Des externalités négatives dont tout le monde a désormais parfaitement conscience, sans pour autant insuffler un changement de cap majoritaire. Aujourd’hui, 1 enfant sur 3 aux États-Unis mange au moins une fois par jour au fast-food. Les coûts sur la santé de ces comportements sont tout juste colossaux. Les Français ne sont pas à l’abri pour autant : dans le pays de la gastronomie, 1 repas sur 6 est pris dans un fast-food. La restauration rapide a encore de beaux jours devant elle.

       Heureusement, depuis 30 ans, le mouvement « slow food » essaie d’inverser cette tendance. Un travail long et pénible mais qui mérite d’y tendre l’oreille. Né dans le petit village italien de Bra en 1989, il a grandi et compte aujourd’hui des millions d’adeptes dans plus de 160 pays. Slow Food est même devenu une association internationale à but non lucratif dont la devise est « good, clean and fair » (bon, propre et juste). On peut retrouver ces valeurs en Europe à travers plusieurs projets d’écogastronomie et d’alterconsommation : l’Arche du goût, Terra Madre, le Presidia, le salon international du goût, etc.

       Globalement, le besoin de retrouver du sens dans son alimentation fait peu à peu son grand retour. Pour le démontrer, Jordan et Marion d’Out Of The Box sont partis à la rencontre du mouvement Slow Food dans le cadre de leur websérie pour explorer l’alimentation de demain. Dans leur vlog publié sur Youtube, il se sont entretenus avec Paolo Di Croce, le secrétaire général de Slow Food. Celui-ci est catégorique : « notre système alimentaire est complètement brisé ». Leur principal défi ? « Complètement changer la façon de penser des gens, et c’est difficile ».

       Malgré tout, ils y croient. Pour le mouvement Slow Food, il faut donner l’opportunité aux gens de comprendre pourquoi il faut diversifier l’offre alimentaire, consommer locale, sans pesticides et en quantité raisonnable. Leurs actions consistent à parler aux gens, à les rassembler et à créer la conscience nécessaire pour faire les bons choix de consommation et les bons choix politiques. Car ce virage est si radical qu’il ne se fera pas sans décisions collectives courageuses.

       Une de leur devise nous rappelle que nous pouvons tous contribuer à changer l’offre alimentaire. Pour marquer son opposition aux géants de l’industrie agroalimentaire comme Monsanto, Lactalis où Nestlé, pour ne citer qu’eux, le mouvement Slow Food propose manger un maximum local, biologique et de saison. Par ailleurs, il est conseillé de choisir des enseignes de restauration « non-rapide » ayant du respect pour les produits utilisés. Nous pouvons également penser à la façon dont est produite notre nourriture, et notamment la viande, pour orienter nos choix. 

       Il est enfin possible de valoriser la grande diversité de chaque produit, notamment en favorisant les graines paysannes et les variétés vernaculaires, fruits d’un long mécanisme d’adaptation et de sélection à une réalité locale. À titre d’exemple, 90 % des pommes consommées dans le monde proviennent désormais de 5 variétés, alors qu’il en existe des milliers dans la nature. La standardisation précipite ainsi la chute de la biodiversité.

       En plus de choisir des aliments savoureux, sain, écologiquement durable et garantissant une certaine justice sociale, Paolo Di Croce rappelle qu’il est important de prendre du plaisir. Bien se nourrir n’est pas une punition. « Si nous avons de la chance, nous mangeons deux fois par jour. Pourquoi manger de la mauvaise nourriture ? » argumente-t-il. Il ajoute qu’il est possible d’avoir du plaisir en s’alimentant sans être riche. Adopter le Slow Food ce n’est pas donc une question d’argent, mais de culture et de décision. La nourriture, c’est aussi notre identité et notre histoire.

       Il termine sur un paradoxe ; de nos jours, nous dépensons parfois plus d’argent pour faire un régime que pour acheter de la nourriture. Alors qu’avec des choix quotidiens très simples, chacun d’entre nous peut contribuer à manger mieux, et peut-être moins. Comme en matière de vêtements ou d’objets du quotidien, la raison voudrait préférer la qualité à la quantité : mieux, mais moins !

       Certes, les alertes des scientifiques n’annoncent rien de bon pour l’avenir. Raison de plus pour changer tant qu’il est encore temps. Le mouvement Slow Food, autant que les adeptes de permaculture ou de l’agriculture paysanne ou forestière, porte l’idée qu’il est possible de changer notre façon d’aborder le système alimentaire. En améliorant la qualité de notre nourriture, nous impactons positivement les écosystèmes qui nous entourent ainsi que ceux qui travaillent à leur production. Même en ce qui concerne certains produits nécessairement importés, comme le café ou le cacao, là aussi des solutions éthiques existent.

       « Suivons l’exemple de Slow Food : choisissons une nourriture bonne, propre et juste pour tous ! Bonne parce que saine et délicieuse, propre parce qu’elle veille à l’environnement, juste parce que respectueuse de celui qui la produit, la transforme et la distribue. » D’ailleurs, le logo en escargot de la Slow Food, proche du mouvement Décroissance, nous rappelle une fable : à la fin, ce n’est pas le lièvre qui gagne la course !

    https://mrmondialisation.org/la-revolution-slow-food/

    %%%

    Luc Desle


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE TEMPS N'A JAMAIS ÉTÉ,

    HÉLAS, À LA SAGESSE)

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    http://defenseanimale.com/7-janvier-2015-disparition-

    de-fideles-defenseurs-de-la-cause-animale/

    ***

    http://enduro-aventures.over-blog.com/

    pages/Port_du_gilet_jaune-6110359.html

    Parlons (Inter) Net
    Vivent les gilets jaunes (même si cet accessoire
    vestimentaire est moche et leurs porteurs hors la loi) !

       La Révolution française (parfaitement illégale), qui émerveilla le monde et à laquelle la France doit encore son prestige au-delà de ses frontièresne fut autorisée par personne et elle fut marquée par des périodes de violence.

       Je cherche vainement ce qui fut grand dans le passé et, en même temps, légal. 
    La lutte contre l’esclavage ? Non. Les révoltes ouvrières pour des journées de 12 heures ? Celles des Canuts de Lyon ou des vignerons de l’Hérault ? Non. Les manifestations et arrêts de travail pour une ½ journée de repos hebdomadaire ? Non. Les grèves pour la reconnaissance des syndicats ? Non. Les luttes pour l’abolition du travail des enfants ? Non. Les luttes des « suffragettes » pour le droit de vote des femmes ? Non. La Résistance contre les nazis ? Non. Les luttes pour la légalisation de l’avortement ? Non.

       Et de quel côté était la vraie violence (1) ?

       En son Palais de l’Elysée, le monarque Macron 1er a demandé au prince Philippe de faire dire par des crieurs de rue que les manifestations des Gilets Jaunes sont illégales, que les chevau-légers du lieutenant de police Castaner sauront les mater, surtout s’ils approchent du Palais. Les accidents de calèches, les bagarres de rue, leur seront imputés, ainsi que les chutes de neige, la disparition du peigne de Muriel Pénicaud, l’écroulement du pont de Gênes, les ruptures de caténaires, les textos de Trump, le mauvais goût vestimentaire d’Angela Merkel, les abus sexuels dans les presbytères, la mort des abeilles, l’arrestation de Carlos Ghosn, les incendies en Californie et les retards de livraison par les grands couturiers à la Reine Bri-Bri de Trogneux des sept tenues hebdomadaires (qu’elle paie avec sa retraite de prof).

    Théophraste R. (Citoyen en marche, mais hors des clous, toujours).
    Note (1). Voir mon billet d’hier où Jaurès a tout bien expliqué en peu de mots.

    https://www.legrandsoir.info/

    ***

    Benoît Barvin


    2 commentaires
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    Pensées pour nous-mêmes:

    (IL N'Y A JAMAIS

    TROP DE SAGESSE)

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     http://projetfrance2012.canalblog.com/albums/humour_politique_3/photos/113386927-ps_media_presse_lavage_cerveau_humour.html

    Macron s'effondre,

    et emporte les médias avec lui

    BLOG : NI ÉGARDS NI PATIENCE. LE BLOG DE MAČKO DRÀGÀN

       Il règne une atmosphère de fin de règne en Macronie. Pourquoi cependant ne donne pas-t-elle pas lieu, dans les médias grand public, à un «Macron Bashing» semblable à celui subi par Hollande lors de son mandat ? Peut-être parce qu'il est la dernière chance, le dernier tour de piste, d'un système à bout de souffle, et qui refuse de mourir...

       C’est désormais officiel : Macron est dans les choux. Il serait laborieux de dresser l’inventaire exhaustif des symptôme de l’effondrement, car, de l’affaire Benalla jusqu’à la polémique sur Pétain en passant par la démission de Hulot et Collomb, la fronde contre la hausse du diesel et j’en passe, sur fond de résultats économiques décevants, voire catastrophiques, il est évident que plus rien ne va en Macronie. Notre monarque se retrouve à poil en tonneau à bretelle, seul au milieu des ruines.  

       Ceci est évident, mais pas pour tout le monde. Car il est un petit milieu qui continue à défendre le président envers et contre tout, quand même ses plus proches soutiens prennent leur distance et, en off, démontent l’ex roi-soleil, devenu crépusculaire : et ce milieu, c’est celui des médias (ou, pour le dire plus précisément, et pour ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, celui des éditorialistes).

       Il a suffit que la Méluche (quoiqu'on pense du personnage) se fasse tout rouge et hausse le ton le temps d’une vidéo devenue virale pour que le tempo d’une semaine de matraquage intensif soit lancé, sans que ne soient posés (y compris du côté de Mediapart, ce qui fut pour moi une déception) les questionnements cruciaux que pourtant cette affaire imposait. L’un des rares à avoir soulevé les lièvres les plus intéressants, à ce sujet, fut Daniel Schneidermann, dans ses chroniques matinales, que je me permets de citer avant de passer à autre chose : 

       « De toute l'histoire des perquisitions dans des scandales de recettes ou de dépenses de campagnes électorales, c'est la première fois, assurent les Insoumis (et il me semble bien qu'ils ont raison) qu'un domicile personnel est perquisitionné. Pourquoi ? Que cherchait le parquet, hiérarchiquement soumis au gouvernement, qui dirige l'enquête ? […] A l'article de Mediapart, il ne manque qu'une chose : la description du piège dans lequel ils se sont eux-mêmes retrouvés. Et, éventuellement, sa dénonciation » ; « La double casquette de Sophia Chikirou, responsable de la campagne et prestataire, rendait cette campagne, d'emblée, légitimement soupçonnable (même s'il semble, d'après notre enquête auprès de professionnels, que cette campagne n'a nullement été surfacturée). Mais le très professionnel procureur de Paris, avec son bandeau d'aveugle sur les yeux, est, dans le système français de nomination, tout aussi légitimement soupçonnable ».

       Mais inutile de revenir plus encore sur cette affaire. Que la presse et les télévisions grand public n’aiment pas tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la gauche n’est plus une surprise. Ce qui stupéfie l’observateur même le mieux disposé, c’est la passion sans bornes qui continue, en pleine tourmente, d’unir nos éditorialistes à un président qui s’abîme pourtant dans un gouffre d’impopularité, massivement (il suffit de vivre dans le monde réel pour s’en rendre compte) rejeté par la société civile, et dont l’absence totale de compétence en terme de gestion de l’État est désormais plus que criante.

       En son temps, Pépère (Hollande) était rapidement devenu la risée de la quasi-intégralité des médias nationaux, qui le descendaient à coup de "unes" ravageuses avec un degré de mauvaise foi qui frôlait parfois les plus hautes cimes du ridicule –ce qui, à la longue, avait fini par me le rendre (presque) sympathique, malgré le caractère profondément détestable de sa politique.

       Pas Macron. Les médias mainstream, semble-t-il, le défendront jusqu’à leur dernier souffle, avec les dents s’il le faut. L’affaire Benalla ? Une dérive individuelle. La démission de Hulot ? Le pétage de plomb d’un homme sensible. Les improbables péripéties qui ont entouré le départ de Collomb ? C’est le vieux malappris qui est coupable de haute trahison, pas le président. La bêtise crasse de bon nombre de députés LREM ? R.A.S.

       Le pathétique remaniement ministériel, sans cesse ajourné en raison de manque d’effectif pour intégrer un gouvernement dont plus personne ne veut ? Un nouveau souffle, s’exclament-t-ils tous ébahis. La polémique sur Pétain ? Une fatigue passagère –qui n’a jamais vanté Vichy un soir de coup de mou ? Les sorties ineptes du président sur les chômeurs, et les français en général ? Le recul sur les lois environnementales ? Les prévisions économiques à la baisse ? Les mesures antisociales ?  Les échecs diplomatiques ? Circulez, il n’y a rien à voir et tout va bien.

       Ceci est proprement hallucinant.

       Voir à ce point ce qu’il est impossible de désigner autrement que comme les représentants du système médiatique faire corps autour du leader qu’ils se sont choisi, au détriment de toute déontologie, sans même prendre la peine de mettre un vernis de neutralité sur le fanatisme idéologique néolibéral qui les anime a au moins un intérêt : mettre à nu les rouages éculés de la pensée dominante.

       Avec Hollande, les tenants de la pensée hégémonique pouvaient encore espérer plus à droite, plus libéral. Ils se sont comportés avec lui comme avec un domestique maladroit dont on attend la fin du contrat intérim pour le congédier. Avec Macron, la chose est différente : d’une certaine façon, alors que tout craque, que tout s’effondre, que le système est à nu, il est la dernière chance. Il va donc falloir le défendre jusqu’au bout, contre tout, même –et surtout- contre l’évidence. Parce qu’il n’est pas sûr qu’il sera possible, très bientôt, de remettre une pièce dans la machine. Frédéric Lordon l’avait bien vu, à l’époque, lors de la campagne du jeune prodige attalien :

       « Les riches veulent rester riches et les puissants puissants. C’est le seul projet de cette classe, et c’est la seule raison d’être de son Macron. En ce sens, il est le spasme d’un système qui repousse son trépas, sa dernière solution, l’unique moyen de déguiser une continuité devenue intolérable au reste de la société sous les apparences de la discontinuité la plus factice, enrobée de modernité compétitive à l’usage des éditorialistes demeurés. De là ce paradoxe, qui n’en est un que pour cette dernière catégorie : Macron, auto-proclamé « anti-système » est le point de ralliement où se précipitent, indifférenciés, tous les rebuts du système, tous les disqualifiés qui se voyaient sur le point d’être lessivés et n’en reviennent pas d’une telle faveur de la providence : la possibilité d’un tour supplémentaire de manège ».

       Et ce tour sera peut-être le dernier.

       Il y a de cela quelques jours, j’ai entendu Léa Salamé manquer de s’étouffer d’indignation chaque fois que son invité de ce jour-là, le jeune et par ailleurs plutôt sympathique Quatennens, utilisait l’expression « les médias ». « Encore les médias ! Encore à critiquer les médias ! », s’exclamait-elle, comme si cela n’existait pas, comme si « les médias » n’était que le délire d’une bande d’illuminés dans laquelle les gauchistes crapotent aux côtés des soraliens et des complotistes.   

       « Les médias » existent. Nous ne parlons évidemment pas de la horde de pigistes précaires qui constituent le gros des rédactions, et qui, invisibles, n’ont pas voix au chapitre. Nous ne parlons pas non plus des quelques enclaves (notamment chez les humoristes de France Inter, qui ont néanmoins suivi la meute lors des perquisitions, et dans la presse indépendante) où règne encore une totale liberté de ton. Mais les faiseurs d’opinion, ceux qui ont porté Macron au pouvoir après avoir lâché Juppé, sont une douloureuse réalité de notre société qui se voudrait pluraliste et démocratique. Il serait temps, en ces heures ce dévoilement et de dévoiement, de ne plus nier cet état de fait.

       Et il serait temps, surtout, de leur part, de songer à un mea culpa.

       Parce que le jour où le discrédit de médias trop visiblement aux ordres sera total et définitif, il ne faudra pas s’étonner si les citoyens s’en vont biberonner des sources plus fangeuses encore que celles de BFMTV.

       J’en appelle donc à nos éditorialistes : sortez du manège, lâchez Macron ! Sinon, tel le joueur de flûte de Hamelin, il vous entraînera avec lui, droit dans le mur. Et personne, je le crains, ne sera gagnant dans ce désastre.     

       Quelque chose se prépare. Avec ou sans vous.

       Salut & fraternité,

          P.S. : je ne résiste pas à la tentation, tardive, de mentionner cet article affligeant pondu par les "décodeurs" du Monde ; ou quand la propagande prend les traits du fact-checking : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/10/17/non-la-perquisition-subie-par-jean-luc-melenchon-et-la-france-insoumise-n-est-pas-politique_5370832_4355770.html

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    "Pourquoi avoir tué l'ange de la liberté,

    m'sieur Mâââkrrronnn?

    - Passque..."

    L'angelo, la morte e il diavolo (2018) - Roberto Ferri

    L'angelo, la morte e il diavolo (2018) - Roberto Ferri 

    http://aqua-regia009.tumblr.com/post/180311868591/langelo-la-morte-e-il-diavolo-2018-roberto

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    Luc Desle


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  • $$$

    Pensées pour nous-mêmes:

    (TRADUIS TOUJOURS TES MOTS

    EN PAROLES SINCÈRES)

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    "Ou là! Toi, ça a pas l'air d'aller fort...

    - A quoi tu vois ça?

    - Je vois pas, je devine"

    efigousi:

    Efi Gousi

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    "Heu... Tu m'excuses, hein, mais t'as un truc

    devant les yeux...

    - Un abruti?"

    blinded-with-desire:

    Sara Grace Wallerstedt for A Magazine Issue #18 by Leslie Zhang

    $$$

    "Non, ma Chérie, je n'ai pas dit que tu chantais comme

    une casserole... Mais je me demandais ce qu'elle faisait,

    cette casserole sur ta tête, c'est tout...

    - Crétin des îles!"

    https://blinded-with-desire.tumblr.com/post/180297479328

    $$$

    Jacques Damboise


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