Prepare a boarding party.
https://atomic-chronoscaph.tumblr.com/post/157705507903/lizziesolsen-prepare-a-boarding-party
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Pensées pour nous-mêmes:
(LE BONHEUR IMPARFAIT
EST AUSSI LE BONHEUR)
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"Mais chère Mademoiselle, entrez...
Je ne vais pas vous manger"
Standing in the shadows, Bart Nijstad
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(Sa nouvelle tête du jour ne plaisait pas à Anastasia)
Total control, Andrew Fairclough
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"A nous deux, Rabbit-ville!"
Hip hop, Josh Ryan
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Blanche Baptiste
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Pensées pour nous-mêmes:
(LA BEAUTÉ NE FAIT
PAS D'OMBRE À LA LAIDEUR)
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"Mon Dieu! Dark Vador et son... heu...
son machin... son truc qui... heu..."
Prepare a boarding party.
https://atomic-chronoscaph.tumblr.com/post/157705507903/lizziesolsen-prepare-a-boarding-party
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http://www.leblogfinance.com/2011/10/goldman-sachs-
hausse-de-20-des-cours-des-matieres-premieres-en-2012.html
Chasseurs de matières premières.
Chaque citoyen européen consomme par an en moyenne 26 kilos d’appareils[1] en tous genres : ordinateurs, téléphones, télévisions, électro-ménager... L’avons-nous décidé ? Le souhaitons-nous ?
Quoi qu’il en soit, cet acte apparemment innocent a en réalité un impact énorme. Sur la Nature, on s’en doute, mais aussi sur des êtres humains. Des femmes et des hommes du Sud sont condamnés à mourir de faim, leurs enfants seront privés d’éducation, ils souffriront de la malaria, de la tuberculose et autres maladies endémiques.
Mais quel lien y a-t-il donc entre ces achats au Nord et cette misère au Sud ? C’est ici que le livre de Raf Custers apporte un éclairage indispensable. Cuivre, aluminium, fer, plomb, cobalt, zinc, manganèse, bauxite, chrome, uranium, or et diamants proviennent surtout d’Afrique, et leur extraction crée à la fois une richesse fabuleuse et une misère impitoyable. Raf Custers se rend sur place sur place et nous fait comprendre comment.
Chasseurs de matières premières, nous le voyons comme une pièce qui doit absolument figurer dans votre dossier personnel « Puis-je faire quelque chose contre la faim, contre la pauvreté, pour la solidarité ? » Une pièce qui donne tout son sens aux recherches et à la colère de Jean Ziegler concernant la faim dans le monde, ses causes et la responsabilité des multinationales. Jean m’en a parlé : « Les chiffres sont catastrophiques. Toutes les cinq secondes, un enfant meurt de faim. 47.000 personnes meurent de faim tous les jours. Alors que l’agriculture mondiale dans l’état actuel de son développement pourrait nourrir sans problème douze milliards d’êtres humains ! Un enfant qui meurt de faim, au moment où nous parlons, est un enfant assassiné. Sur le plan de la lutte contre la faim, l’échec est total. »[2] Mais ce livre donne aussi tout son sens à mes recherches personnelles : pourquoi l’Amérique latine est-elle pauvre et quel espoir de libération apporte l’expérience d’Hugo Chavez, Evo Morales et d’autres…[3]
Nous sommes traumatisés, on peut le dire, par cette pauvreté qui persiste et même s’aggrave, en dépit des promesses les plus solennelles. Nous sommes angoissés par ce chiffre impitoyable : un milliard d’êtres humains souffrent aujourd’hui de la faim. Plus que jamais dans l’histoire de l’humanité ! Et donc nous sommes tous deux extrêmement soucieux de voir s’engager plus de forces encore dans cette bataille contre des règles économiques meurtrières, contre une concurrence aveugle qui pousse inexorablement à détruire la Nature et les hommes.
Plus de forces, cela veut dire plus de témoignages, plus de reportages, plus d’analyses concrètes sur cette affaire qu’on veut absolument nous cacher : comment la politique du Nord, la politique du 1% (menée en notre nom en plus !), comment cette politique assassine-t-elle ? N’est-ce pas un slogan facile ?
Le livre de Raf Custers prouve que non. Ce journaliste et chercheur - d’un genre particulier – parcourt le monde et il nous prête ses yeux pour voir tout ce qu’on cherche à nous cacher… Nous rencontrons ces mineurs maliens obligés par Bouygues et Cie de chercher l’or avec de l’arsenic et du cyanure qui les tuent en quatre ou cinq ans, et leur pays qui reste pauvre parce que les bénéfices de cette industrie s’en vont au Nord sans aucun partage. Nous entendons ces pêcheurs marocains que les bateaux industriels du Nord ont ruinés en pillant le poisson de l’Atlantique et qui ensuite ne trouvent aucun travail dans la région parce toute la richesse des mines de phosphate est confisquée par une élite marocaine corrompue qui la refile aux transnationales.
Nous éprouvons l’amertume de ces paysans congolais qui vivent au pied d’un des plus grands barrages électriques du monde mais n’ont pas d’électricité parce que les tyrans et leurs protecteurs occidentaux ont décidé que cette énergie ne servirait qu’à faire du fric. Nous sentons l’angoisse de ces mineurs d’un peu partout qui ont ou n’ont pas de travail selon les décisions fluctuantes du « marché », c’est-à-dire - pour ne pas être hypocrites - des spéculateurs boursiers richissimes qui s’enrichissent sur leur sueur, mais dont la cupidité provoque des crises à répétitions. Tous ces gens, Raf Custers va à leur rencontre, les écoute et nous transmet leur vie : souffrances, colères, espoirs, résistances…
Mais le livre va plus loin. Raf Custers interroge aussi… certains responsables de ce pillage et de cet appauvrissement. Pas au plus haut niveau, on s’en doute, mais des acteurs locaux : ingénieurs, directeurs d’exploitation, experts des firmes minières transnationales confient leurs petits secrets au reporter qui a su les approcher. Et nous en apprenons de belles sur les méthodes locales de ces firmes. Nous comprenons mieux leur logique dangereuse. Des connaissances dont nous avons besoin, en tant que citoyens : il faut savoir comment fonctionne notre adversaire.
Mais Raf Custers n’est pas seulement témoin et reporter, il est aussi chercheur au Groupe de recherches sur l’économie alternative (Gresea), basé à Bruxelles. Et donc, il complète le dossier en analysant pour nous les mécanismes économiques, les règles de la concurrence, les stratégies spéculatives. En outre, quand il parcourt le monde, c’est aussi pour enquêter auprès de certains acteurs et experts locaux qui en savent long sur ces stratégies des multinationales. Bref, nous en apprenons beaucoup sur des groupes très connus : Bolloré, ArcelorMittal, George Soros, Mitsubishi. Et sur d’autres groupe moins connus qui préfèrent rester discrets, mais tout aussi importants : AngloGold, BHP Billiton, Banro, Umicore…
Reste la question : comment ces transnationales ont-elles tant de pouvoir ? S’amènent-elles avec tellement de canons ? Parfois oui, mais en général, c’est plus subtil : corruption, chantage et lobbying. Et là aussi Raf Custers nous permet de comprendre comment ceux qui sont les instruments des transnationales manœuvrent sur le terrain. C’est la Banque mondiale qui se présente toujours en humanitaire arrogant et dominateur alors que ses choix ont plongé dans la misère chacun des pays qu’elle a « aidés ».
C’est le commissaire européen au Commerce, le Belge Karel De Gucht, qui s’amène à Kinshasa en rangeant au dernier moment son casque colonial au vestiaire. Ce sont ces ONG oeuvrant soi-disant à la « transparence », mais financées par un des spéculateurs les plus secrets et les plus criminels de la planète. C’est… oh surprise, le séduisant George Clooney transformé en vulgaire représentant de commerce des compagnies minières US qui cherchent à faire main basse sur les matières précieuses de la région.
La leçon de Chasseurs matières premières est limpide et tellement utile : tant que les pays du Sud seront faibles et dépendants, tant qu’ils ne pourront décider par eux-mêmes, alors toutes les richesses de l’Afrique ne cesseront de s’enfuir par les « veines ouvertes » de l’Afrique. Mais c’est aussi une leçon d’espoir.
Sa visite en Bolivie montre sur le terrain comment Evo Morales inverse la logique : au lieu d’exporter le lithium brut dont la transformation (et le gros des profits) se fera au Nord, les Boliviens ont mis en route tout un programme pour le transformer sur place, le vendre plus cher, voire même fabriquer eux-mêmes des autos électriques. S’industrialiser ? Grande fureur de Renault qui voulait garder le contrôle total comme « au bon vieux temps ».
Ce que l’Amérique latine a entrepris, l’Afrique commence à se dire qu’elle peut le faire aussi. Récupérer la souveraineté sur les matières premières, employer ces richesses pour apporter – enfin - l’éducation et les soins de santé aux êtres humains qui produisent ces richesses. Et pour développer une économie locale qui permettra de nourrir ceux qui ont faim.
Seulement, sur cette route, les pays africains auront à faire à forte partie ! Raf Custers nous révèle les chantages, sabotages, guerres civiles et autres crimes, le mot n’est pas trop fort, auxquels recourent les transnationales. Tout faire pour empêcher un pays comme le Congo de se mettre debout et de décider de ses proches richesses. « Le souverainisme, voilà le danger », affirme crûment le néocolonial Karel De Gucht en visite à Kinshasa.
La pauvreté n’est pas un accident, c’est un système. Très bien organisé et ceux qui en profitent n’ont aucune intention de le changer. Autant le savoir. Seule la lutte et la solidarité vaincront la pauvreté.
Et là aussi, Custers est très utile. Son épilogue recherche où les pays africains pourront trouver la force nécessaire à ce combat. En s’unissant et en coopérant entre eux, bien sûr. En se tournant vers les nouvelles puissances économiques émergentes : Brésil, Inde, Russie, Afrique du Sud et surtout la Chine, bien sûr.
Mais tout est fait pour empêcher l’Afrique de nouer un partenariat avec la Chine. Alors, la question – clé sera donc : où trouver la force pour imposer une autre politique ? Visitant l’Afrique du Sud, ses mineurs, ses syndicalistes, Custers nous répond : la force véritable ne se trouve pas au sommet, dans les Etats. Elle se trouve seulement en bas : en mobilisant les masses et en développant la démocratie. Voilà pourquoi ce livre ne nous apporte pas seulement la colère, il nous apporte aussi l’espoir.
Et le rappel de notre responsabilité… Alors, on continue comme ça ? Au Nord, on jette et au Sud, on crève ? On laisse faire les transnationales ? En attendant l’explosion générale ? Ou bien, on s’assied, on écoute les témoignages et les analyses, et on décide ensemble, Nord et Sud, comment changer ces mécanismes meurtriers, comment supprimer la faim et la pauvreté, comment bâtir un autre monde…
Chasseurs de matières premières de Raf Custers disponible sur le site http://www.michelcollon.info/spip.php?page=produit&ref=Custers&...
[1] Le Soir (Belgique), 10 août 2013.
[2] Jean Ziegler, Des enfants meurent à cause des gangsters de la Bourse, interview, michelcollon.info. Jean Ziegler, L’Empire de la Honte, Fayard, 2005. Jean Ziegler, Destruction massive, Seuil 2011.
[3] Michel Collon, Les 7 Péchés d’Hugo Chavez, Investig’Action, Bruxelles 2009. (espoir depuis en voie d'extinction, NDA)
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Luc Desle
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Pensées pour nous-mêmes:
(LA HAINE NE DORT JAMAIS)
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(Chauffeuse Uber filant droit contre un mur de Haine)
(Source: hollyhocksandtulips, via beatnikdaddio)
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https://fr.pinterest.com/pin/382102349622253307/
Face au Front National:
réponse aux pompiers
pyromanes qui ont voté Macron
Vous avez voté pour Macron et vous venez nous faire la leçon : il faut faire barrage au Front National. « Faire barrage » : les mots vous évoquent des corps tendus contre l’assaut. Vous vous imaginez en héros de la lutte pour la République. A moi, ils n’évoquent qu’un bête mur de béton qui retient l’eau qui monte. Elle n’en finit pas de monter depuis cinq ans. C’est un fait objectif : jusqu’en 2012, le vote Front National était encore flottant, versatile, contestataire. C’est le quinquennat Hollande, qui est aussi le quinquennat Macron, qui l’a vu s’enraciner. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi. L’extrême-droite monte partout dans le monde ; or il n’y a qu’une cause qui s’exerce à l’échelle de la planète et c’est la dictature de la finance dont vous venez de porter au pouvoir le zélé serviteur.
Peut-être n’êtes-vous pas convaincus ? La corrélation entre néolibéralisme et fascisme vous échappe ? C’est parce que vous vivez dans un monde imaginaire, au sens propre : un monde d’images. Vous n’êtes pas marxistes et vous ne pensez pas que les conditions matérielles d’existence déterminent la conscience. Tout est discours pour vous, comme pour le gouvernement le plus impopulaire de l’histoire de la cinquième république qui, pendant cinq ans, à chaque résistance à ses « réformes », n’a rien su comprendre sinon qu’il avait manqué de « pédagogie ».
Manuel Valls s’écriait « J’aime l’entreprise » et vous avez élu l’homme qui promet de la faire aimer aux Français. Il vous a dit que les jeunes seraient heureux de travailler pour Uber pourvu qu’ils puissent rêver d’être milliardaires et vous l’avez cru. Il vous a dit que les chômeurs seraient contraints d’accepter des emplois moins bien payés et loin de chez eux, et vous vous êtes dit : voilà qui est sérieux. Vous vous êtes si bien retrouvés dans cette caricature de cadre supérieur que vous avez pensé qu’il saurait « rassembler les Français » - les rassembler dans l’amour d’un homme qui vous ressemble. Vous n’avez même pas conscience que ce faisant, vous avez fait monter le Front National.
Combattre le Front National, c’est aussi pour vous une affaire de mots. Quand Malek Boutih crie que le fascisme est à nos portes, vous vous dites : « Il a combattu le Front National ». Vous ne savez pas que le Front National puise à deux sources : la haine de l’étranger bien sûr, ce vieux fond de xénophobie raciste qui depuis toujours est la lie de la France, mais aussi la haine qu’inspire votre modèle de société haï de tous excepté vous, ce que vous sauriez si vous rencontriez qui que ce soit d’autre que vous. Vous n’avez pas voulu mettre en question votre attachement béat à une Europe qui n’existe que dans vos rêves. Vous avez dit « la dette » et « la dépense publique » et vous avez conclu : c’est impossible.
L’eau finira par déborder. Ce jour-là, que ferez-vous ? Vous n’en avez aucune idée. Vous devriez nous demander conseil. Car nous que vous accusez de ne pas faire barrage au Front National, nous faisons tout autre chose : nous le combattons – nous l’avons même en partie vaincu. Pourquoi croyez-vous que Marine Le Pen n’est pas arrivée en tête du premier tour ? Parce qu’un grand nombre d’ouvriers et d’employés qui s’étaient résolus à voter pour elle ou s’abstenir ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Parce que les jeunes, prétendument acquis au Front National, ont massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon. Et pourquoi l’ont-ils fait ? Pourquoi nous ont-ils rejoint nous, et non pas vous qui avez pourtant seriné de si belles fables sur le rassemblement des Français ? Parce que nous leur avons fait espérer ce que vous n’osez plus imaginer : nous allions changer le monde.
Vous n’en avez évidemment pas conscience mais si nous avons lutté contre vous, c’est encore pour combattre le Front National. Pour faire naître l’espoir, il fallait en finir avec votre suffisance, votre incapacité à rien penser au-delà de vous-mêmes, et votre certitude que vous pouvez tirer sur la corde indéfiniment sans qu’elle se rompe jamais. Nous avons tâché d’échapper à la violence que vous répandez partout.
La violence ? Vous êtes outrés – car chacun sait, n’est-ce pas, que la violence est de notre côté : dans notre hostilité aux riches et dans les mauvaises manières de Jean-Luc Mélenchon. Vous ne comprenez pas que la violence, c’est quand un être humain pensant, sensible, est nié dans son humanité par un vulgaire Macron qui croit qu’il est acceptable de parler aux gens pour ne rien dire. Il est mille fois plus insultant de s’entendre dire « penser printemps » que de s’entendre appeler « les gens ». Il est mille fois plus violent de dire « je suis pour la France qui ose » que de répondre « si vous élisez cet homme, vous allez cracher du sang ». Il n’y a pas de violence plus grande que de prendre les gens pour des imbéciles.
Vous, si fiers d’aller dans quinze jours faire barrage au Front National, ne vous rendez pas compte que vous êtes son fidèle allié. Vous n’avez aucun reproche à nous faire, aucune consigne à nous donner. Nous ne sommes pas votre voiture-balai, nous n’avons pas à ramasser les débris de la société à mesure que vous la détruisez.
Que ferons-nous dans quinze jours ? Pour moi, ma décision est prise. Ceux à qui il m’importe qu’ils la connaissent, la connaissent. Quant à vous, je n’ai rien à vous dire et je remercie Jean-Luc Mélenchon de n’avoir pas sauté dans le cerceau comme une bête de foire. Nous trancherons à notre heure et si vous vivez quelques jours d’inquiétude, tant mieux : voyez en face le désastre dont vous êtes responsables. Se pourrait-il qu’une prise de conscience se fasse ? Je n’y crois pas. Je vous connais trop bien pour ça. Eh bien tant pis : nous aurons au moins jeté une ombre sur votre irresponsabilité confite en ses certitudes et votre mouvement qui marche si bêtement à contre-temps de l'Histoire.
Pendant les cinq prochaines années, l’histrion que vous avez porté au pouvoir continuera l’œuvre de dissolution sociale de ses prédécesseurs. Mais qu’on se rassure : le Front National n’aura pas le dernier mot. Non grâce à vous mais grâce à nous qui en cinq ans avons réduit des deux tiers la distance qui nous séparait de lui. Détenteurs de l’avenir en commun, nous assumerons nos responsabilités face au Front National et malgré vous.
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Luc Desle
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Pensées pour nous-mêmes:
(LA CONSCIENCE
EST TON PHARE)
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"Sale Macrone! Tu vas voter pour moi, désormais!
- Oui, Maîtresse"
gentlemanlosergentlemanjunkie:
Margaret Brundage art for Weird Tales, September 1939.
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Maire depuis 1989 de Kingersheim (Haut-Rhin), petite ville (13 000 habitants) de l’agglomération de Mulhouse, l’élu local Jo Spiegel est devenu une référence en Alsace et, plus largement en France, en matière de démocratie participative. Anciennement conseiller régional, conseiller général et président de la Communauté d’agglomération de Mulhouse, il s’est concentré ces dernières années sur son mandat municipal et a récemment démissionné du Parti socialiste (qu’il considère comme une "officine de conquête du pouvoir") pour se consacrer uniquement à son "laboratoire" démocratique local, de plus en plus connu et qui a fait l’objet de nombreux articles et reportages. Tournant le dos aux décorations (il refuse la Légion d’honneur en 2014) et ne réclamant aucun poste national, le maire se présente aujourd’hui avant tout comme un simple acteur engagé de la démocratie locale.
Mais au-delà d’une communication plutôt maîtrisée sur le sujet – Jo Spiegel a écrit plusieurs livres : Faire (re)naître la démocratie , Citoyens, impliquons-nous ! (Re)prenons le pouvoir jusqu'à ce dernier Et si on prenait - enfin ! - les électeurs au sérieux –, que révèle cette expérience locale singulière ? En quoi cette pratique bien particulière de la démocratie participative à Kingersheim peut-elle inspirer le niveau national, alors que Jo Spiegel participe au collectif #Les Jours Heureux ("100 auteurs, 120 actions pour résister et créer"), qui vient de publier le manifeste Et nous vivrons des jours heureux ?
A vrai dire, il n’y a rien de proprement révolutionnaire dans la démarche modeste et pragmatique de l’édile alsacien. Mais le récit fait de son expérience de la démocratie participative municipale dans Et si on prenait - enfin ! - les électeurs au sérieux((sous la forme d’un entretien avec Martin Brésis)) redonne de l’espoir et apparaît comme une bouffée d’oxygène dans un climat de campagne électorale viciée par les affaires et les polémiques.
Comme Jo Spiegel l’exprime avec conviction dans les courts chapitres consacrés à la démocratie dans le manifeste Et nous vivrons des jours heureux, "aujourd’hui la légitimité d’une décision ne vient plus de qui la prend mais de comment on la prend" , alors que "l’incapacité de nos sociétés à répondre efficacement à l’intérêt général, aux défis économiques, sociaux et environnementaux du XXIe siècle s’explique en grande partie par les dysfonctionnements de notre système politique, de ses valeurs constitutives et de l’ingénierie démocratique" .
Ancien champion et recordman d’Alsace du 800 mètres et professeur d’éducation physique, Jo Spiegel sait que ce travail de refondation démocratique constitue une course de fond et que c’est par de petits efforts locaux que nous aboutirons à une amélioration de l’ingénierie démocratique nationale. C’est en tous les cas le sens de sa démarche – "le local" inspirant "le global" – et c’est cette conviction qui est au cœur du "Pacte civique" qu’il a cofondé en 2011 avec Patrick Viveret et Jean-Baptiste de Foucauld, celui-ci se fondant sur une logique de "pouvoir agir" (empowerment) des citoyens et de transformation du rôle des élus.
Ainsi, dans l’esprit de la "Charte de Kingersheim pour un renouveau démocratique" , les changements ne sont profonds et durables que si les transformations démocratiques opérées au quotidien sont autant personnelles et citoyennes que collectives et publiques. Plus qu’une élection tous les cinq ou six ans, la démocratie constitue pour Jo Spiegel une conquête de tous les jours, c’est-à-dire une construction exigeante cherchant à associer les citoyens aux processus de décision plutôt que de bloquer le système démocratique dans un entre-soi d’élus où priment la posture et les clivages partisans. Refusant une "démocratie providentielle" (typique de l’élection présidentielle sous la Ve République et, à son échelle, de l’élection municipale en France), cette charte souhaite s’inscrire dans "une éthique de la discussion et du dialogue pour favoriser l’écoute, le parler-vrai et susciter l’élévation scrupuleuse du débat" .
Beaucoup de mots et de slogans de prime abord dans cette charte… Une démarche que l’on peut légitimement qualifier de doucement rêveuse et de gentiment bienveillante, œuvrant à un sempiternel "vivre-ensemble" démocratique ; bref, un catalogue de vœux pieux que l’on peut cyniquement considérer comme une déclaration sympathique mais naïve. Et pourtant, en y regardant de plus près, et en lisant les pages du court essai Et si on prenait - enfin ! - les électeurs au sérieux, on ne peut qu’être convaincu par les arguments simples et efficaces de Jo Spiegel.
Il explique ainsi en particulier que c’est en ayant d’abord pratiqué classiquement son mandat de maire "omniscient et omnipotent", comme l’illustre le modèle mayoral (proche du système présidentiel) français, qu’il a mesuré à quel point la simple décision individuelle était faillible et qu’il a pris conscience d’une nécessaire implication du plus grand nombre aux décisions publiques, même si celles-ci font a priori partie du "domaine réservé" du maire. Refusant également le spectacle des "vœux du maire", ou les pittoresques cérémonies d’inauguration par le seul maire, Jo Spiegel a décidé de remplacer ces moments d’exercice strictement "vertical" du pouvoir par des temps d’appropriation collective par et pour les citoyens, dans une démarche résolument "horizontale", pour "donner sens et vie aux valeurs dont nous nous gargarisons sans cesse" , l’égalité au premier chef.
A Kingersheim, la pratique du tirage au sort (qui existait dans les démocraties antiques) est ainsi largement développée, afin d’impliquer les citoyens et de de créer un véritable désir démocratique. De même, les enquêtes menées en porte-à-porte (pratique d’habitude réservées aux seules campagnes électorales) sur les politiques locales à mener en matière de culture, d’éducation et de sécurité, ou encore la création d’agoras au sein de la "Maison de la citoyenneté" (où a d’ailleurs été délocalisé le Conseil municipal), témoignent d’une volonté d’associer largement les habitants de la commune aux décisions politiques.
Et, conscient des limites classiques de la démocratie participative – triomphe des intérêts privés du type Not In My BackYard (NIMBY) sur l’intérêt général, fréquentation des conseils de quartiers par les mêmes personnes (âgées et informées), caractère trop limité des décisions soumises à la délibération…–, Jo Spiegel et son équipe municipale ont également décidé de financer pour les habitants de la ville (mais aussi pour ses élus et collaborateurs) des formations à l’animation de débats et à l’ingénierie démocratique, pour les « aider à favoriser la parole des participants à un débat, à reformuler les réflexions émises, et à susciter le "consentement progressif", dans une perspective de compromis dynamique" . Cette expérience atypique semble rencontrer l’adhésion des citoyens, si l’on en croit le résultat de Jo Spiegel et de sa liste lors des dernières élections municipales de 2014 (réélection au premier tour avec près de 60% des voix), alors que le maire avait annoncé qu’il ne se représenterait pas en 2020.
Prolongeant cette pratique locale de la démocratie participative, Jo Spiegel propose aussi des idées au collectif #Les Jours Heureux, qui sont reprises dans leur manifeste. Avec d’autres acteurs engagés de la démocratie locale, il vise ainsi à "oxygéner" la vie publique en déclinant à un plus large niveau sa démarche "expérimentale", en proposant notamment :
- La création d’un conseil communal de la démocratie
- La réforme de la loi sur le référendum local et sur le droit de pétition
- La réforme des conseils de quartier
- La création de centres de formation et de ressources démocratiques à l’échelle départementale
- L’élaboration d’une nouvelle Constitution par une convention de citoyens
- La validation de ce projet de Constitution par référendum national
Ces dernières propositions démontrent toute l’ambition d’une démarche a priori locale et pragmatique mais dont le projet est in fine de régénérer et de refonder le système démocratique français. Partant du principe qu’au niveau local comme national, "le fossé s’est creusé entre représentants et représentés" et que "la crise démocratique (abstention, manipulation des peurs, promesses non tenues et non tenables, etc.) est née précisément des limites de la démocratie électorale" , le projet d’expérimentation et de codécision citoyenne porté par le "Pacte civique" et la "Charte de Kingersheim" vise ni plus ni moins qu’à encourager la pratique d’une nouvelle "grammaire démocratique" qui puisse à la fois s'appliquer au niveau local et au niveau national.
Inspirée par des lectures philosophiques (Hannah Arendt, Paul Ricoeur) et spirituelles, la pratique de démocratie participative en actes, chère à Jo Spiegel, apparaîtra sans doute utopique pour certains et tout simplement porteuse de sens et d’espoir pour d’autres. Il n’en reste pas moins qu’elle a le mérite de montrer que dans nos "démocraties à éclipses", trop souvent résumées par les médias aux élections et aux campagnes électorales incessantes – en un mot à "l’électoralisme" –, les expressions de "vivre ensemble" et de "construction en commun" ne doivent pas rester galvaudées
***
Luc Desle
%%%
Pensées pour nous-mêmes:
(EN AVRIL NE FAIS PAS
COMME EN MAI)
PSS Jacques Damboise
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"April!
Il y a encore quelqu'un qui s'est amusé à nous
voler nos fleurs! Tu n'as rien vu?
- Heu... Non..."
(Source: dragon-spice, via chatoyantstone)
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"Bondjour, Médème...
- Bondjour"
http://kitschatron.tumblr.com/post/159930351360
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"Madame, Madame...
- Oui...
- Pourquoi vous z'êtes vieille et moche?
- P'tit c..."
http://kitschatron.tumblr.com/image/159755516905
%%%
Nadine Estrella
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Pensées pour nous-mêmes:
(CHAQUE JOUR EST UNE VIE)
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"Quoi?
Combien de voix a-t-il(elle) obtenu?
COMBIEN?"
Laurel and Hardy.
(Source: daslebenliebtdich)
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https://lacasedelonclewill.com/2016/11/01/de-gaulle-a-la-plage-de-jean-yves-ferri/
Vu de l'étranger.
De Gaulle, cette étrange ombre
qui plane sur la France
Corentin Pennarguear
“Les Français n’ont-ils pas d’hommes politiques plus importants à célébrer que Charles de Gaulle ? Il faut croire que non”, s’étonne leFinancial Times. Le quotidien londonien constate que, près d’un demi-siècle après son départ de la scène politique hexagonale, “il semble que tout le monde veuille revendiquer une part de son héritage”. Car, dans cette campagne des plus incertaines, “les candidats, qu’ils soient de droite ou de gauche, font appel à la figure paternelle et rassurante du général pour attirer les électeurs indécis”, analyse le Financial Times.
Même Marine Le Pen, la dirigeante d’un parti formé principalement en réponse à l’indépendance de l’Algérie négociée par de Gaulle, “prétend désormais être sa véritable héritière”, remarque le journal britannique après les propos de la candidate remettant en cause la responsabilité de l’État français dans la rafle du Vél d’Hiv, “ignorant toutes les recherches académiques menées depuis”. Même chose pour Emmanuel Macron, diffusant une vidéo dans laquelle le général déclare que la France n’est “ni de droite, ni de gauche”, comme un certain candidat. Ou encore “François Fillon évoquant la morale irréprochable de de Gaulle pour remporter la primaire des Républicains”, avant d’être lui-même mis en examen. (...)
Les Républicains est justement le parti issu de la lignée de l’Union pour la nouvelle République, parti créé par de Gaulle, note Foreign Policy. “Et ce parti, tout comme la Ve République elle-même, semble être en train de s’effondrer”, souligne la revue américaine, qui l’explique principalement par les affaires judiciaires ayant essaimé la campagne du candidat François Fillon, mais aussi par son programme : L’indifférence de Fillon envers certains principes politiques l’éloigne du gaullisme, de même que sa moralité à géométrie variable, et cette indifférence éloigne les Républicains encore davantage de leur père fondateur. Si Fillon s’engage à rendre sa grandeur à la France, c’est sur le dos des fonctionnaires et des salariés du secteur privé.
Il a également promis de réduire les impôts pour les riches et de libérer les entreprises des réglementations de l’État, tout en sabrant l’État providence, autant de mesures qui vont à l’encontre du “gaullisme social” prôné par Séguin. De Gaulle avait beau être un catholique pratiquant, il n’a jamais présenté le catholicisme comme un trait distinctif de ses concitoyens ou fait de sa foi un thème de campagne ; bien qu’étant patriote, de Gaulle insistait sur le fait que si le patriotisme est l’amour de son propre pays, le nationalisme, tel que Fillon l’a encouragé, est la haine des autres.”
Les divisions nées de cette campagne chez les Républicains laisseront des traces, quel que soit le résultat de l’élection, raconte Foreign Policy : “Le destin du parti et sa relation avec le fondateur de la France moderne resteront des sujets sans réponse.” Finalement, résume le magazine américain, il manque aux Républicains et à la campagne présidentielle un homme politique “qui projette un dévouement clair et puissant dans l’intérêt général de la République”. Quelqu’un comme Charles de Gaulle, en somme.
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Benoît Barvin
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Pensées pour nous-mêmes:
(TOUTE VIE EST UN DANGER,
LE DANGER DE VIVRE)
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Malika Favre for The New Yorker
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http://www.dessinateurdepresse.com/illustrations-illustrateur/
Le « projet »
de la « famille »
Bernard GENSANE
Avant, mais c’était avant, on aurait dit : le « programme » du « parti ». Que penser de cette dérive ? Je vais suivre ici Le Robert.
Le mot programme date du XVIIe siècle. Il vient du grec programma qui signifie « ce qui est écrit à l’avance ». Au XVIIe siècle, il va prendre le sens de « sujet d’un concours » ou « description d’un cours ». Le mot programme implique donc une description précise de ce qui va advenir, se dérouler. On affiche un programme, on le distribue. Dans le programme d’un spectacle peut figurer une analyse de la pièce. Lorsque l’on organise une fête, on parle de « programme des réjouissances » avec, là encore, une description précise de ce qui va advenir.
Si, dans un programme de concert, on annonce la sonate avant la passacaille, le concertiste ne prendra pas la liberté d’inverser l’ordre établi. Lorsque le ministère de l’Éducation nationale publie le programme de l’agrégation, il ne peut pas s’y reprendre à deux fois. Renan observait en son temps qu’on ne plaisantait pas avec les programmes : « Si un professeur a pour devoir évident de ne pas sortir de son programme, il ne peut, dans l’intérieur de son programme, accepter de restrictions sans manquer à la première de ses obligation, qui est l’absolue sincérité. »
Une autre acception du terme programme est « une suite d’actions que l’on se propose d’accomplir pour arriver à un résultat. » L’expression « C’est tout un programme » suffit à faire prévoir ce que sera la suite. Même, ironiquement, pour De Gaulle : « Vaste programme » (« Mort aux cons ! »). Pour un parti politique, pour un gouvernement ou pour une entreprise, un programme expose les intentions, les projets d’un individu ou d’un groupe. On parlera de « programme de réformes », des « résolutions d’un programmes à long terme ». Sans confondre les programmes et les actes.
Enfin, on parlera de « programme informatique » et, plus intéressant peut-être, de « programme génétique » : chaque individu possède un programme génétique strictement personnel.
Le mot « programme » était donc trop lourd de sens, trop commettant ou compromettant pour que les politiques, d’abord ceux de droite puis ceux de la fausse gauche, ne s’en débarrassent pas. Ils préfèrent le mot « projet », un déverbal de « projeter », qui vient du latin projectare, jeter en avant. Un projet est l’image d’une situation que l’on pense atteindre, une « idée qu’on met en avant ; un plan proposé pour réaliser cette idée ». Le mot a pour synonyme « dessein », « intention », « plan », « esquisse ». « Le projet de l’ouvrage que j’entreprenais », dit Descartes dans Le Discours de la méthode. « Il y a loin de la coupe aux lèvres » car « le chemin est long du projet à la chose ». Un projet peut être raisonnable, mais aussi fantasque ou chimérique. On parlera avec la laitière de Jean de la Fontaine dont l’esprit « bat la campagne » de « châteaux en Espagne ». On évoquera avec Pascal le « sot projet » qu’avait Montaigne « de se peindre ».
On pourra même poursuivre deux projets (ou lièvres) à la fois. « Il faut être capable d’inspiration et d’action », écrivait Chateaubriand : « l’une enfante le projet, l’autre l’accomplit ». Le projet est donc une quête, une tentative de réalisation : « Nous tentons de nous fuir dans le projet, c’est-à-dire dans ces mille petites activités qui n’ont qu’un sens restreint et qui masquent la contradiction de l’existence par les fins qu’elles projettent devant soi » (Jean-Paul Sartre).
Le sens du mot « parti », dans l’acception de « parti politique » est ancien. Avec Froissart (XIVe siècle), il s’agissait d’une détermination choisie pour résoudre une situation : « entrer en un parti », « prendre un parti ». Boileau conseillait de « prendre le bon parti », faire un choix radical, en l’occurrence et sur le mode de l’ironie, de laisser « là tous les livres ». Dès le XVe siècle, un parti est un groupe à part, un groupe de personnes unies contre d’autres de par leurs opinions communes : « Estre du parti des gens de bien » (Jean Nicot).
Parallèlement aux individus ayant les mêmes convictions ou intérêts, on trouve au XVIIe siècle la notion de « groupe de soldats détachés pour accomplir une mission ». « Faire parti » c’était faire un coup de main. Recouvrant ces deux notions, nous eûmes « le parti des Armagnacs », « le parti de la fronde », des partis qui vivront de leur mystique et mourront de leur politique (Péguy).
« Parti (politique) » vient du latin pars, partes. Un parti est une organisation dont les membres partages des convictions identiques, les font connaître et mènent une action pour les faire triompher. Dès lors, on n’a que l’embarras du choix : parti militaire, monarchiste, républicain, démocrate, ouvrier, fasciste, conservateur, radical, socialiste, communiste. On trouvera chez Balzac le parti-niais et le parti-prêtre : « Nous sommes Ronquerolles, Montriveau, les Grandlieu (...), tous alliés contre le parti-prêtre, comme dit ingénieusement le parti-niais représenté par le Constitutionnel (Le Contrat de mariage) ; « Le parti libéral se réjouissait de voir échouer dans une scène publique (...) le parti-Prêtre, expression inventée par Montlosier, royaliste passé aux constitutionnels et entraîné par eux au-delà de ses intentions (Le Curé de village).
Les synonymes péjoratifs de « parti politique » ne manquent pas : « brigue, cabale, coterie, faction, clan, chapelle, secte, camarilla. Un « homme de parti » n’agit que dans le seul intérêt de son parti. André Malraux notait que les intellectuels avaient le goût des dissidents, mais qu’en politique les dissidents étaient des « exclus ». Un parti se caractérise par le sérieux, l’« idée unitaire », comme disait Maurras, pour qui les programmes étaient « les mots de la tribu ». Tout parti implique une forme de « discipline » (Maurice Duverger).
Le Robert classe les partis selon qu’ils sont attachés à une personne (parti monarchiste, parti gaulliste), selon qu’ils défendent une idéologie (parti des Girondins), ou selon qu’ils s’affirment par leur politique (parti socialiste, parti communiste). Avec des nuances ou des entre-deux : parti boulangiste, parti carliste. Bref, tout parti qui se respecte a une étiquette, une couleur, une ligne, des slogans, un siège, des publications, des dirigeants, un appareil. Il n’est pas bon d’en être exclu, ni même de le quitter car on lui fait défaut (defectio = désertion).
Une « famille », c’est bien autre chose. Ce mot vient du latin famulus, le serviteur. « Dans la ville, chaque citoyen vivait renfermé au milieu de sa famille ; femme, enfants esclaves, par le même mot il désignait tous les êtres auxquels il commandait en maître absolu » (Prosper Mérimée, La Conjuration de Catalina). Au XVIe siècle, dans la même optique, « instruire la famille » c’était instruire les chambrières et autres serviteurs. Pour distinguer le personnel des membres de la famille proprement dits, on parlait de « grossière famille ».
Á la Renaissance, une famille était un « ensemble des personnes vivant sous le même toit, et unies par les liens du sang » (Bernard Palissy), sous l’autorité implicite ou explicite d’un pater familias. Ces personnes présentaient généralement des caractères communs. Le concept de famille mettait l’accent sur l’apparentement, les liens (mariage, sang, adoption) : « Et puis, voyez-vous, la haine, c’est dans notre sang, dans notre famille, dans nos traditions » (Victor Hugo, Angelo, tyran de Padoue). Fustel de Coulanges évoquait la « religion du foyer », impliquant davantage que « le sentiment ou la force physique », régnant dans des familles qui pouvaient « se ramifier sans se diviser ».
Les expressions recourant au mot « famille » sont généralement positives : « un air de famille », « un fils de famille », « ces messieurs de la famille », « de bonne famille », un déjeuner en famille », un « album de famille », une pièce de théâtre « des familles » (sans prétention, visible par tous). Mais : « laver son linge sale en famille », la « famille tuyau de poêle », « les deux cents familles ». En Suisse, une « grande famille » est une « famille nombreuse ». En Belgique, une femme enceinte « attend famille ».
La famille rassemble, malgré tout, ce qu’Émile Zola postule en rédigeant l’introduction aux vingt volumes de ses Rougon-Macquart : « Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’êtres, se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d’œil, profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres. »
Par extension, une famille est un « ensemble d’individus apparentés par des similitudes dans les croyances, l’idéologie, le tempérament, la technique artistique » : « Le personnel de la Crêperie devenait une grande famille, dont le lien se nouait de plus en plus étroit » (Émile Zola, Travail). Critiquant le chef du Front populaire, De Gaulle juge : « Léon Blum fut très vite ressaisi par les penchants habituels de la famille socialiste » (Mémoires de guerre). Qui dit famille dit généralement atavisme (du latin atavus, quadrisaïeul), cette tendance en botanique qu’ont les hybrides à retourner à leur type primitif (Littré). De fait, en botanique comme en zoologie, une famille est un « groupe naturel inférieur à l’ordre et supérieur au genre » : « Les espèces, bien que variant beaucoup comme coloration, ont cependant un air de famille indéniable (Henri Coupin, Animaux de nos pays).
Bref, le « projet de notre famille » n’a pas grand-chose à voir avec le « programme de notre parti ». Finis les argumentaires structurés élaborés au cours de nuits fiévreuses par des groupes mus avant tout par des visions, des idéaux, ce qui n’empêche pas le facteur humain des enjeux personnels, des petites combines, des amitiés à géométrie variable. Parler de « famille », c’est croire que l’essence précède l’existence dans un monde apeuré où, par l’autorité du verbe, les contradictions internes, les hiérarchies, les différences et la violence de l’extérieur disparaissent par magie.
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Luc Desle
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L’île où les enfants
ont école dans les bois
Cela se passe à Bunyola, un village de montagne d’environ 2.000 habitants situé sur l’île de Majorque, dans l’archipel des Baléares. Chaque matin, quinze parents amènent leurs enfants dans un parc avec toboggan et balançoires situé à la sortie du village. Ce matin-là, il fait gris, et ils aident leur progéniture à enfiler bottes, pantalons de pluie et K-way. Au fond du parc, une petite porte métallique mène vers la montagne. À 9 heures et quart, la troupe d’enfants de 2 à 6 ans l’ouvre et court sur le sentier forestier, suivis de Patty et Linda, les deux accompagnatrices.
Un peu plus loin apparaissent des cabanons en bois. Patty en sort une bâche qu’elle déplie au sol. « Ce lieu est le point de référence de notre espace de jeux. En début de matinée nous y faisons un goûter, et nous en profitons pour tous nous saluer. » [1] Loïc, trois ans, accourt : « Je t’aide ! » Ils sortent quelques couvertures, qu’ils posent sur la bâche. En cas de pluie, il y a une deuxième bâche, qu’ils tendront entre les arbres. « Mais, quand il pleut, les enfants ne vont pas dessous, ils préfèrent jouer dans les flaques ! » me dit Pierrick Le Guillou, le père de Loïc.
Une fois le goûter terminé, chacun laisse son sac contenant son repas au chaud dans un Tupperware thermique, et part jouer librement dans la forêt. « C’est bientôt le printemps, les fleurs commencent à éclore ! » se réjouit Candela, 5 ans.
Les « écoles » des bois, ou plutôt « jardins d’enfants dans la nature » (en danois : « skovbørnehaver » — jardins d’enfants en forêt, ou « friluftbørnehvaver » — jardins d’enfants en plein air), se développent depuis les années 1950 dans les pays scandinaves et germaniques. « La nature est un espace d’explorations et d’expériences sans limite. Un espace de jeu et d’apprentissage pour les enfants, mais surtout un outil pédagogique pour le développement de leur lien à la vie. Les trois buts principaux sont le plaisir de l’enfant, son développement intégral, et lui permettre de fonder une relation émotionnelle à la nature », explique Sarah Wauquier, auteure du livre Les Enfants des bois. Équipés si nécessaires de vêtements imperméables et chauds, les enfants jouent dehors de 5 à 9 heures par jour et par tous les temps. À Majorque, le projet s’appelle en catalan « Ses Milanes, créixer a la nature » (« les milans royaux, grandir dans la nature »), inspiré par ces oiseaux de proie qui migrent chaque année au-dessus des montagnes de Bunyola.
Mais le projet répond autant à un besoin pédagogique que pratique. Yasmine Eid-Sabbagh est arrivée sur l’île en 2010 pour suivre Adria, son compagnon barcelonais, médecin à l’hôpital de Palma. En 2013, quand elle a inscrit leur petite Ámar à la crèche municipale, elle a découvert avec stupeur une pièce d’une trentaine de mètres carrés, située à l’entresol, dont les fenêtres ouvertes à hauteur de trottoir laissaient souvent entrer les gaz d’échappement, et dont le sol en lino était lavé presque tous les jours à l’eau de Javel. Le tout ouvert sur une petite cour bétonnée recouverte… d’une pelouse artificielle. (...)
(...) Les premiers jours, Ámar a fait le tour de la pièce en hurlant. « “Elle va s’habituer”, me disait-on. Mais il faut quand même discerner ce à quoi on doit s’habituer, et ce à quoi il faut refuser de s’habituer ! » dit Yasmine en riant. Elle s’est alors rappelée qu’à Wiesbaden, la ville où elle a grandi, est né le premier Waldkindergarten (jardin d’enfants dans la forêt) d’Allemagne [2]. Elle s’est inspirée de ce modèle pour fonder Ses Milanes. L’aspect matériel est facilement résolu : « La nature est un bien public, c’est gratuit, il n’y a pas de loyer à payer ! » (...)
La difficulté a plutôt été de trouver des familles motivées par le projet. « Quand je parlais aux gens de cette idée, ils me regardaient comme une extraterrestre. Il fait presque toujours beau et chaud à Majorque, il n’y a qu’une quinzaine de jours de pluie par an, et pourtant, laisser les enfants dehors par mauvais temps fait encore aujourd’hui débat », explique Yasmine. Elle a fini par convaincre deux familles et fondé avec elles une association à but non lucratif, puis fait la connaissance de Patricia Torena (Patty), qui deviendra l’accompagnatrice des enfants. Patty, formée à la psychologie et à la pédagogie, travaillait depuis dix ans sur l’île comme femme de ménage et secrétaire, ses diplômes uruguayens n’étant pas reconnus en Espagne ! L’école des bois majorquine a ainsi ouvert ses « portes » en décembre 2014. Linda a bientôt été embauchée comme deuxième accompagnatrice.
Dans les montagnes de Bunyola, les enfants jouent librement avec très peu de matériel importé ; Patty et Linda n’apportent que quelques loupes, ainsi que des livres sur les oiseaux et les plantes pour reconnaître les spécimens découverts. Ámar, 4 ans, raconte en montrant une roche : « Un jour, j’en ai trouvé une qui avait la forme d’un bateau. Là-bas, c’est un train ! Vous voulez voir comment on monte dans cet avion ? » Elle grimpe alors sur un rocher — « c’est l’aéroport », explique-t-elle — puis escalade l’arbre qui le surplombe, et se met à rêver de voyages.
« Au retour, ils sont noirs, couverts de terre et de branches, avec un sourire d’oreille à oreille, et… ils font de grandes siestes, ça c’est un gros avantage ! » se réjouissent Pierrick et Poli. Mais il y a beaucoup d’autres bienfaits : « Dès la première semaine, on a noté que Loïc dormait mieux, faisait moins de crises et avait appris à demander de l’aide ou à exprimer un besoin. De plus, depuis son inscription il y a un an, il n’est pas tombé malade une seule fois. » Nathalie Labeau évoque elle aussi les progrès de son fils Kézua, qu’elle avait inscrit en stage d’été à Ses Milanes et qui n’a plus voulu en repartir : « Avant, il avait du mal à entrer en contact avec les autres, il était anxieux, timide. Depuis, il s’est épanoui ! »
Je demande à Franziska, qui habite Palma et fait deux heures de route chaque jour pour emmener Julian à Ses Milanes, si elle ne craint pas le retour de son enfant à l’école classique (l’école est obligatoire à partir de 6 ans en Espagne). Selon elle, « des études montrent au contraire que les enfants des bois sont mieux préparés à l’école primaire, car ils ont confiance en eux. C’est quelque chose que j’ai remarqué dès le début chez Julian. Il a très vite progressé en motricité, par exemple. Au sol, il y a des branches et des pierres, c’est pas du lino ! Et puis, ils apprennent même à compter et à lire ». Comment ? Ámar, 4 ans, a demandé un jour à Patty comment s’écrivait son nom. Patty l’a aidée à former des lettres avec des morceaux de bois. Puis d’autres enfants ont voulu apprendre à leur tour. Maintenant, on trouve des petits « Ámar » et des petits « Xaloc » inscrits sur le sol de la forêt. (...)
« Passer tout ce temps dans la nature leur apprend aussi à la traiter comme un égal », explique Yasmine. « Hier, Ámar parlait aux haricots que nous préparions pour le repas. Je me suis approché : elle leur demandait pardon et les remerciait, car on allait les manger ! » rit Adria. « Il y a quelques jours, quand je suis venue chercher Loïc, Linda m’a dit qu’il avait contemplé la pluie pendant une heure. Ça m’a beaucoup touchée », raconte, quant à elle, Poli. (...)
Les parents s’investissent par ailleurs dans l’entretien d’un jardin communautaire (avec un poulailler) — où les enfants vont passer certains moments de la semaine — ainsi que dans la préservation de la forêt : ils reconstruisent — avec une grande herbe appelée « carritx » — les toits des abris de pierre utilisés autrefois par les bergers (maintenant par les promeneurs), et fabriquent des nichoirs à mésanges, prédatrices de la chenille processionnaire.
Ses Milanes ne bénéficie pour le moment d’aucune subvention, mais les familles en cherchent pour pérenniser le projet, voire le rendre public, et pour embaucher une troisième accompagnatrice, car cela demande beaucoup d’énergie à Patty et Linda de gérer 15 enfants en toute liberté. Il coûte à chaque famille 225 euros par mois (le même prix que la crèche municipale) avec des tarifs préférentiels pour les plus démunies. Après trois ans d’existence, plusieurs familles de Palma sont venues s’installer au village de Bunyola pour y inscrire leurs enfants. Et d’autres écoles de la nature ont vu le jour [3] comme à Tenerife, aux Canaries, une école… sur la plage [4] !
[1] Les propos de Patty sont issus d’une vidéo sous-titrée en français.
[2] Ce projet, crée par Ursula Sube, existe toujours.
[3] L’Edna, l’Association nationale de l’éducation dans la nature, depuis sa création en 2014, tente de répertorier les différents projets d’école dans la nature existants en Espagne, et d’établir des critères de qualité pour les futurs projets.
[4] L’école de la plage sur les îles Canaries a ouvert en septembre 2016.
https://reporterre.net/L-ile-ou-les-enfants-ont-ecole-dans-les-bois
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Luc Desle
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Pensées pour nous-mêmes:
(OÙ IL Y A DU DÉSESPOIR
IL Y A DE LA VIE)
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https://fr.pinterest.com/explore/humour-infirmi%C3%A8re/
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La politique de Trump,
c’est « colossale finesse »
On doit mesurer l’importance du danger qui plane sur nos têtes en regard de l’intelligence de ceux qui occupent des fonctions stratégiques. Selon Sean Spicer, porte-parole de la Maison-Blanche, “Assad est pire qu’Hitler car Hitler n’a pas utilisé d’arme chimique”. L’administration Trump, c’est comme un mélange de Fabius et de Faurisson. Le souffle de l’esprit fait des courants d’air à “White House” !
Depuis que son équipe a été amputée de ses conseillers les plus atypiques (Michael Flynn et Steve Bannon), le président républicain investi le 20 janvier est en roue libre. Le “style Trump” dans les relations internationales, c’était surtout une rhétorique. Personnage truculent, il cultivait l’ambiguïté, disant tout et son contraire au risque d’en décevoir beaucoup et de surprendre tout le monde. Maintenant, c’est fini. En passant à l’action sur tous les fronts, en quelques jours, le nouveau président américain a jeté le masque.
Le premier front, c’est la Syrie, où un Etat souverain résiste depuis 2011 à l’offensive des milices obscurantistes armées par la CIA. En faisant bombarder la base aérienne syrienne d’Al-Chaayrat, le 6 avril, la Maison-Blanche a franchi une ligne rouge. C’est la première fois que les USA procèdent à une intervention militaire directe, ouvertement revendiquée, contre l’Etat syrien. Outre qu’elle prête main forte aux terroristes de Daech, cette violation flagrante du droit international défie le puissant allié de Damas, la Russie. Elle crée le risque d’une confrontation armée dont le premier ministre russe Medvedev a dit qu’on l’avait “frôlée d’un cheveu”.
Le deuxième front, c’est la Corée du Nord. Adepte d’une stratégie tous azimuts, Donald Trump a envoyé une escadre navale en direction de la péninsule coréenne et menacé la Corée du Nord de représailles si ce pays persistait à développer ses technologies militaires. Il y a longtemps que l’establishment militaire américain rêve d’une frappe préventive sur les sites nucléaires nord-coréens, notamment pour empêcher ce pays d’acquérir des capacités balistiques. Si d’aventure une telle attaque avait lieu, Pyongyang a fait savoir que la réplique nord-coréenne serait dévastatrice.
Le troisième front, c’est l’Afghanistan. Une semaine après le bombardement de la base syrienne d’Al-Chaayrat, les USA ont largué “la mère de toutes les bombes”, le 13 avril, sur des positions attribuées à Daech. Peu implantée dans ce pays, l’organisation terroriste sert de prétexte, en réalité, à une démonstration de force. Poussé par l’Etat profond, le président-milliardaire veut montrer que sa main ne tremble pas. Le choix de la bombe GBU43/B n’est pas fortuit. C’est l’arme conventionnelle la plus puissante dont dispose Washington. Son usage expérimental signifie que les USA sont prêts à frapper fort, sans risquer pour autant l’escalade nucléaire. Il ne reste plus qu’à choisir les futures cibles.
Fabriqué en 2003, cet effrayant engin de 9 tonnes n’avait jamais été utilisé. Donald Trump l’a fait. Joyau d’une industrie de l’armement qui fait la pluie et le beau temps à Washington, il sort enfin du hangar et pulvérise la montagne afghane sous les vivats des actionnaires du lobby militaro-industriel. Officiellement, c’est pour détruire des souterrains utilisés par les djihadistes dans la région de Nangarhar. En réalité, c’est pour adresser un message d’une subtilité typiquement nord-américaine à l’Iran voisin, à l’incorrigible Corée du Nord, à la Syrie récalcitrante, et indirectement, bien sûr, à la Russie qui ose tenir la dragée haute à Washington. La devise de la politique de Trump, c’est “colossale finesse”.
Selon Edward Snowden, cette opération visait aussi à éliminer les traces d’installations clandestines créées par la CIA, dans les années 80, au profit des moudjahidines luttant contre le Satan soviétique. C’est fort possible, et ce n’est pas contradictoire avec les objectifs précédents. Au total, cette gesticulation militaire américaine commence à devenir sérieusement inquiétante. En Syrie, la DCA a probablement abattu 36 des 59 missiles de croisière lancés par les deux navires américains, mais ni Damas ni Moscou ne l’ont claironné. La presse russe a d’ailleurs longuement expliqué les raisons pour lesquelles Moscou, désireux d’éviter toute surenchère, n’a pas répliqué à cette agression contre son allié syrien.
Mais le commandement militaire syro-russo-iranien a aussi publié un communiqué qui ne laisse aucun doute sur l’intention qu’a cette alliance militaire de riposter, d’une manière ou d’une autre, si Washington récidive. A force de provoquer ses adversaires, on finit par en faire des ennemis, et la Maison-Blanche a visiblement décidé de les multiplier par son attitude agressive. On doit aussi mesurer l’importance du danger qui plane sur nos têtes en regard de l’intelligence de ceux qui occupent des fonctions stratégiques. Selon Sean Spicer, porte-parole de la Maison-Blanche, “Assad est pire qu’Hitler car Hitler n’a pas utilisé d’arme chimique”. L’administration Trump, c’est comme un mélange de Fabius et de Faurisson. Le souffle de l’esprit fait des courants d’air à “White House” !
Hélas, la bêtise est communicative et elle saute aisément l’Atlantique. Pendant que les “Docteur Folamour” de Washington menacent la paix du monde, certains candidats à l’élection présidentielle, eux, se croient obligés de stigmatiser Bachar Al-Assad. Tétanisés par les accusations grotesques dont l’administration américaine couvre le président syrien, ils font comme si c’était lui, l’accusé, qui menaçait l’humanité avec ses foucades guerrières, et non son accusateur, ce président US qui jubile de pouvoir utiliser les merveilleux joujoux que lui offre une industrie de la mort plus prospère que jamais.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-politique-de-trump-c-est-191875
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Benoît Barvin