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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE NUAGE DE LA SAGESSE
    EST LA PLUS DÉLICATE DES CARESSES)

    °°°
    "Moi... J'aime pas les amants..."

    Trois millions d’amants

       Pensez-y : vous avez couché avec Jean-Claude, qui a couché avec Bernadette, qui a couché avec Marcel… Une femme de 30 ans qui a eu sept hommes dans sa vie a plus de 3 millions de partenaires sexuels indirects à son actif, calcule le site Internet Sex Degrees of Separation. Entrez votre âge, le nombre de vos amants directs, leur sexe et leur âge lors de votre dernière partie de jambes en l’air : le calculateur affiche votre tableau de chasse par procuration. 

       Ce site s’inspire de la fameuse théorie des six degrés de séparation selon laquelle nous sommes tous reliés les uns aux autres par cinq personnes au plus. Au-delà de son aspect ludique, il se veut un instrument de prévention contre les maladies sexuellement transmissibles, note LaPresse.ca. Lutter contre l’herpès, le sida et autres joyeusetés, c’est aussi le propos de Bill Gates. L’ancien patron de Microsoft offre 100 000 dollars pour réinventer le préservatif, lit-on dansThe New York Daily News. Ce condom révolutionnaire devra “préserver ou accroître le plaisir”. 

       Pour profiter de cette offre juteuse, cliquez sur http://2doc.net/td4db.


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    (L'horrible voleuse de tricycle en pleine mauvaise action)


    (Source: pi4nobl4ck)

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    "Taisez-vous, taisez-vous, je ne veux rien savoir...
    - Mais?
    - Non! Rien savoir... Mais continuez,
    c'est bon..."


    Lire les infos nui(rai)t à notre santé

       (...) Devrait-on commencer cet article par un avertissement du style «S'informer tue» ou «la consommation excessive d'articles nuit à la santé»? C'est le point de vue développé depuis déjà un certain temps par Rolf Dobelli, romancier suisse et entrepreneur, auteur notamment de Arrêtez de vous tromper!.

       En 2010, il avait écrit un long article intitulé «Avoid News – Towards a Healthy News Diet» (Evitez les infos, pour un régime alimentaire d'infos sain). Ce travail avait été présenté en 2011 devant les prestigieuses conférences TED et c'est désormais The Guardian qui en publie un large extrait sous le titre «News is bad for you – and giving up reading it will make you happier» (les nouvelles sont mauvaises pour vous et arrêter de les lire vous rendra plus heureux).

       Pour Rolf Dobelli, les infos agissent comme le sucre: «Les infos sont faciles à digérer. Les médias nous nourrissent à petites bouchées de questions triviales, des friandises qui ne concernent pas nos vies et qui ne nécessitent pas de penser. C'est pour cela que nous n'éprouvons quasiment pas de saturation. Contrairement à la lecture de livres ou de longs articles (qui requièrent de penser), nous pouvons avaler des quantités illimitées de flashs infos, qui sont des petits bonbons colorés pour notre esprit. Aujourd'hui, nous avons atteint en matière d'informations le même point que celui auquel nous avons été confrontés il y a 20 ans en ce qui concerne la nourriture. Nous commençons à reconnaître combien les infos peuvent être toxiques.»

       La démonstration de Rolf Dobelli tient en quinze points (qui sont développés dans son article de 2010).

       1. Les nouvelles nous trompent systématiquement
       2. Les nouvelles ne sont pas pertinentes
       3. Les infos limitent la compréhension
       4. Les infos sont toxiques pour notre corps: 

       selon Rolf Dobelli, «les histoires paniquantes stimulent la libération en cascade deglucocorticoïde. Cela dérègle notre système immunitaire et inhibe la libération d'hormones de croissance. En d'autres termes, notre corpsse trouve dans un état de stress chronique. Des taux élevés deglucocorticoïdes provoquent une mauvaise digestion, le manque decroissance (des cellules, des cheveux, des os), de la nervosité et rend plus sensible aux infections. Les effets secondaires potentielsincluent entre autres la peur, la vision du tunnel, l'agressivité et la désensibilisation». Ouf. En revanche, il ne cite aucune étude scientifique pour appuyer son raisonnement...

       5. Les infos augmentent massivement les erreurs cognitives
       6. Les infos inhibent la pensée
       7. Les infos changent la structure de notre cerveau (les infos agissent comme une drogue, face à une histoire en cours, notre cerveau en veut toujours plus).
       8. Les infos coûtent cher
       9. Les infos scindent la relation entre la réputation et la réussite
       10. Les infos sont produites par des journalistes
       11. Les faits rapportés sont parfois faux, les prévisions le sont toujours
       12. Les infos sont manipulatrices
       13. Les infos nous rendent passifs
       14. Les infos nous donnent l'illusion d'être concernés
       15. Les infos tuent la créativité

       La solution? Arrêter de lire les infos (ben voyons... Et si on faisait plutôt un tri intelligent?)



    °°°
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE CALCULE PAS TES PENSÉES, 
    LAISSE-LES VIVRE LIBREMENT

    ***
    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (85)
    pcc Benoît Barvin


    Van (6)

       "Oncle décédé. Ouverture du testament dans deux jours". Telles étaient les deux phrases que mon frère m'avait envoyées, sur mon portable. L'oncle Ferdinand était un excentrique, un inventeur farfelu que je n'avais plus revu depuis une bonne dizaine d'années. Enfants, notre mère nous envoyait chez lui et je me rappelais que nous passions des vacances hors-normes dans sa demeure, bâtie près d'une rivière et à l'orée d'une belle forêt domaniale. Comme il travaillait tous les jours,  dans le cellier transformé en un immense laboratoire, inventant des tas d'objets inutiles, il nous fichait, à mon frère et à moi, une paix royale. 

       L'oncle avait déjà été enterré. Je ne vis, de lui, qu'une photo récente où il ressemblait à Emmett Brown, dit le "Doc", dans la trilogie de "Retour vers le futur". Une allure caractéristique, donc, avec un visage sillonné de rides, une crinière de cheveux blancs peignés à la hâte et un sourire timide mais engageant. J'écrasai une larme et c'est le coeur gros que j'écoutai les attendus du testament.

       L'oncle Ferdinand n'avait que deux légataires: moi et mon frère. Il offrait à ce dernier sa demeure et son domaine. J'avais droit à un van Volkswagen, celui dans lequel il nous emmenait faire des balades, pris sur le temps de ses "inventions". Dire que je fus ravi de ce don serait exagéré. Il y avait une telle disproportion dans la donation entre mon frère et moi que ce dernier en fut gêné, tout en acceptant les dispositions testamentaires.

       Je me rendis dans le hangar qui servait d'écrin au véhicule utilitaire et je restai un moment immobile, cachant mal ma déception. Le van avait vécu: la peinture s'écaillait, deux pneus étaient lisses, le pare-choc arrière comportait un enfoncement en plein milieu, il manquait également un rétroviseur... Tout en détaillant la carrosserie, je me demandais pourquoi donc l'oncle Ferdinand m'avait puni. Que lui avais-je fait?

       Renonçant à comprendre, j'entrai dans le véhicule, m'installai côté conducteur et une bouffée de nostalgie me submergea. C'était un peu comme si je "devenais" mon oncle, appuyant sur les pédales, tournant le volant, sentant le moteur ronronner alors que le van commençait à tressauter sur l'asphalte... C'était d'ailleurs exactement ce qui se passait. A peine venais-je de m'installer et de poser mes mains sur le volant rugueux, en bois fatigué, que tout le véhicule s'était mis en branle...

       Cependant, au lieu de rouler, ce que j'aperçus, par-delà le pare-brise, me serra le coeur et, durant quelques secondes, je cessai de respirer. Il n'y avait plus de hangar, ni de cour, mais une espèce de brouillard doré, un peu comme si quelqu'un s'était amusé à effacer le décor pour le remplacer par... Par quoi, au fait? Je dégageai aussitôt mes mains moites du volant, comme si ce dernier me brûlait... mais le moteur continua à ronfler.

       C'est alors que je remarquai l'étrangeté du tableau de bord, couvert de différents témoins que je ne reconnaissais pas. Chacun portait une couleur différente, révélant le spectre d'un arc-en-ciel. On aurait dit le tableau de contrôle d'un avion, par exemple... Je me mis à frissonner car, bien qu'on fût en Mai, l'habitacle avait perdu quelques degrés de température. Mon estomac se mit également à faire des siennes et, soudain, ne pouvant me retenir, je vomis à longs jets du côté passager.

       Aussitôt je me sentis mieux... Il faut dire que je m'étais tout bonnement évanoui. Je me "réveillai" au bout d'un long moment, l'estomac toujours barbouillé mais la porte, côté conducteur, s'ouvrit brusquement et on me fit sortir du Van. J'entendis une voix chaleureuse qui s'exclamait: "J'ai réussi! TudieuPalsembleuTonnerredeBrest, j'ai réussi!"

       Quelqu'un me prit dans ses bras, me secoua, riant et pleurant à la fois. Mon oncle. Mon oncle qui, bien vivant, me secouait comme un prunier. Mon oncle, le "doc", qui par je ne sais quel sortilège surgissait de l'espace/temps et se retrouvait face à moi, bien vivant.

       J'avisai, autour de moi, le hangar dans lequel il procédait  à ses expérimentations. Un hangar qui était tel que je l'avais conservé dans mon souvenir: poussiéreux, à l'odeur qui était un étrange cocktail de naphtaline et d'immondes cigares (les siens, évidemment). Rien n'avait changé: le van, évidemment, comme ragaillardi ainsi que la vieille calèche qui avait brûlé quelques années auparavant... dans le temps ordinaire. Le hangar, auréolé de la poussière d'or du soleil, me fit penser à une vieille chromo et des larmes vinrent piqueter mes yeux.

       L'oncle avait cessé de me malaxer les épaules. Il m'expliquait que son véhicule pour voyager dans l'espace/temps avait finalement marché. Que Wells avait raison. Et il se lança dans une explication scientifique à laquelle je ne compris rien, n'ayant jamais eu pour les Maths les yeux  - et l'intelligence - de Chimène. Ce que je compris, simplement, c'est que j'avais fait un bond dans le passé - un peu plus de quarante ans - et que le Ferdinand que j'avais sous les yeux étaient aussi jeune que je l'étais... enfin, dans ma propre temporalité. Peut-être même le battais-je en "vieillesse" de quatre ou cinq ans.

       "Et maintenant? demandai-je, une fois l'effervescence de l'oncle calmée. On fait quoi?". "Toi? Rien... Tu attends mon retour" dit Ferdinand en s'installant dans le van et en refermant la porte. Je retourne dans ton présent et tu m'attends dans mon passé. Je serai là dans... une bonne trentaine d'années, ahaha!". Je ne sais pourquoi, sa répartie me fit brusquement transpirer à grosses gouttes. Je me précipitai en direction du van, esquissai un geste dans sa direction... Le moteur éructa, puis démarra... Le véhicule prit une teinte mordorée et, sous mes yeux agrandis par l'effroi, je vis sa forme se dématérialiser, puis il disparut. Pour de bon...

       Cela s'est passé il y a une bonne année de cela. Je sais que l'oncle Ferdinand ne reviendra pas. Je l'ai deviné à son sourire un rien canaille lorsqu'il s'est mis à rire. Je me suis précipité vers la demeure, à la recherche de Mouna, la bonne, une fille abandonnée qu'il avait adoptée et qui lui servait de bonne.

       Mouna avec laquelle nous avions passé - à l'époque - de bons moments. Jusqu'à ce qu'il nous surprenne et qu'il la chasse. Mouna qui avait disparu du jour au lendemain de la demeure. Mouna dont je retrouvai le cadavre, jeté dans le vieux puits, celui qui servait autrefois dans la clairière, pas loin de là. Cadavre qui portait encore des traces de coups.

       L'oncle l'avait tuée dans un accès de jalousie et, avec un machiavélisme dont je ne l'aurais jamais cru capable, il avait établit sa vengeance. Une vengeance qui prenait un visage fantastique... et absurde. Je n'étais pas de ce monde - enfin, pour être exact, je n'en étais plus -, et il m'était impossible d'apparaître aux yeux des villageois comme si de rien n'était, les années passant ayant tellement patiné mon visage que je ne ressemblais plus, maintenant, à l'enfant que j'avais été. 

       J'étais coincé dans le temps - comme une erreur de la Nature -, avec pour seul compagnon un cadavre dont je devais répondre... alors que l'oncle Ferdinand, lui, avait certainement prévu un moyen de s'en sortir ailleurs... dans cette nouvelle vie qu'il avait forgée, pièce après pièce, en construisant ce Van de la vengeance...

       Bien que ma situation fût désespérée, je ne pus m'empêcher de saluer sa performance, digne d'un des assassins les plus tordus que l'histoire de l'Humanité ait jamais produit... 

    ***
    (La fille paquet-cadeau était bêtement
    tombée à l'eau. Elle ne pourrait plus
    servir à présent...)



    ***

    (Tuer ma maîtresse en l'enfumant risquait quand même
    de prendre un certain temps)


    ***

    (Wendy savait que le chat d'Alice, en un coup de papattes,
    enfournerait tous les gâteaux)


    ***

    (En vieillissant, et pour faire parler d'elle,
    Alice en faisait des tonnes)


    ***
    Nadine Estrella

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA LIBERTÉ TE GUIDE
    MAIS NE T'OBLIGE PAS)

    °°°

    (Panoplie pour ne plus être génétiquement antisémite)

    © Steven Hermans


    Dans la boîte à outils 
    du petit sophiste des médias…

       (...) « Pierre Moscovici ne pense plus dans la langue française mais dans la langue de la finance internationale »

       Si l’on trouve dans cette formule de Jean-Luc Melenchon, la moindre trace d’antisémitisme, alors on peut d'ores et déjà renoncer à toute critique, tout débat contradictoire, en intégrant directement l’appartenance communautariste dans toute citation. L’exact contraire de l’esprit républicain.

       En psychiatrie, on dit que la suspicion de pathologie crée la pathologie.

       Il faut être sacrément tordu ou avoir un sacré strabisme politique pour interpréter chaque déclaration à l’aune ethnique, en projetant sa propre obsession tribale ou religieuse, en usant d’une pseudo rhétorique à l’argumentaire appauvri sacrément pervers.

       User à tort et à travers de l’antisémitisme, un de ces mots terribles, cette arme de destruction massive, cette pétition de principe fallacieuse censée vous vitrifier, c’est faire la sale économie de la moindre démonstration dialectique.

       Hurler ainsi au loup antisémite en permanence depuis 30 ans, pourrait bien finir par le faire sortir du bois vraiment sans que personne ne l’identifie cette fois.

       Car le vrai danger de ce mauvais procès est que si tout le monde est antisémite, Siné, Ménargues, Boniface, Mermet, Godard, Bourdieu, Onfray, Bové, Besancenot… alors plus personne ne l’est.

       Or de l’antisémitisme, il en est. On en constate la mauvaise résurgence en Grèce, en Roumanie ou en Hongrie par exemple.

       Mais plutôt que le combattre là où il pointe vraiment sa triste figure, on joue à instrumentaliser et galvauder la notion par raccourci facile ou confort argumentaire, par volonté malsaine de détruire et salir en usant d’une pression psychologique visant à l’autocensure, jusqu’à justifier tout comportement douteux pour mieux s’exonérer de toute responsabilité.

       Ainsi brandir l’antisémitisme pour mieux couvrir les acrobaties érotico-suicidaires de Strauss Kahn, les petites combines africaines de Kouchner, l’abus de Polanski ou la politique libérale de Moscovici…c’est rendre un bien mauvais service à la cause juste et cruciale de la traque du poison racial, de la bête immonde. (...)
    Lire la suite et le blog  sur:




    °°°
    "Lalala... 
    J'ai mon brevet de non antisémitisme pour 6 mois"


    °°°
    « On parle souvent de sacrifier 
    la liberté de chacun 
    à la liberté collective. Stupidité ! 
    Il n'y a pas de liberté collective : 
    il n'y a que des libertés individuelles. »

     Jean-Charles Harvey 
    Extrait du Les paradis de sable




    La guerre aux pauvres 
    commence à l'école: 
    Sur la morale laïque
    Ruwen Ogien

    AGNÈS GAYRAUD

       (...) « Mêle-toi de ce qui te regarde » pourrait être la morale de la morale selon Ruwen Ogien. La morale d’une morale de notre temps : minimale, plus soucieuse de préserver les libertés individuelles que de les contrôler. À l’heure où les revendications identitaires font imploser la vieille métaphysique des mœurs chargée de préjugés séculaires sur la vie bonne, une philosophie morale contemporaine semble devoir gagner en souplesse. Si tout le monde ou presque l’accorde en théorie, Ogien en affronte les conséquences en refusant toute ingérence de la morale dans les choix personnels des individus, fût-elle dictée par les bonnes intentions de l’État.

       Limiter les ingérences de ce qu’après John Stuart Mill, il appelle la « police morale », c’est tout l’enjeu du travail du philosophe mené depuis près de vingt ans, selon une approche qui emprunte à la philosophie analytique comme à la critique postmoderne des genres. Assumant sa totale permissivité sur le plan des mœurs, Ogien fait de cette tolérance maximale à l’égard des choix de vie la base de son éthique minimale dont le référent n’est plus une idée du Bien, mais une idée de ce qui est juste

       Et ce qui est juste est ce qui laisse aux libertés individuelles la possibilité de coexister. Rejetant toute forme de discrimination sexiste, raciste, xénophobe, l’éthique minimale limite son intervention aux torts causés à autrui. Elle n’exige nul devoir envers soi-même ni envers des valeurs envisagées pour elles-mêmes. L’impartialité est son contenu : un principe d’égale considération des positions de chacun, quelles qu’elles soient. 

       C’est là, défend Ogien, l’unique principe dont nous disposons pour nous déterminer face à des phénomènes tels que la pornographie, les mères porteuses ou le suicide assisté. S’il faut en discuter certains aspects, ce ne peut être au nom de « l’amour » pour la pornographie, de « la maternité » pour les mères porteuses, ou de « la vie » pour le suicide : car toutes ces notions sont susceptibles d’évaluations morales différentes, chaque individu étant légitimement autorisé à défendre la sienne. Seuls sont recevables les arguments qui signalent une menace sur le plan de l’égalité des chances données aux individus, sans nécessité d’invoquer pour ce faire de grandes injonctions morales. (...)

    Lire la suite sur:


    °°°
    Qui est-ce ?
       (...) Ruwen Ogien est philosophe, directeur de recherche au CNRS (au laboratoire Cerces), docteur en anthropologie sociale et proche de la philosophie analytique. Depuis 1993, il a publié une vingtaine d’ouvrages où il développe tous les enjeux d’une éthique minimale articulant justice et libertés individuelles. Son précédent livre, L’Influence des croissants chauds sur la bonté humaine (Grasset) a reçu le prix Procope des Lumières en 2012. (...)
    °°°
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE SINGE PAS LE SINGE
    CAR LUI NE SE SINGE PAS)

    ***

    (La vérité toute nue avançait quand même masquée)


    ***
    (Nul petit épargnant, si infime soit-il,
    ne pouvait échapper à la langue gluante du Marché)

     mehmet

    ***

    (Dans cette République, les animaux participaient
    à la Résistance Passive)


    ***
    (La danseuse un peu cruche n'avait pas remarqué
    le vol de sa glace pendant la nuit)


    ***
    Jacques Damboise

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (DANSE DANS LES ETOILES
    EN GARDANT LES PIEDS SUR TERRE)

    ***

    "Qu'ils essaient de me donner...
    Qu'ils essaient... Mon Donateur,
    il n'est pas de ce monde..."

    blogs.lexpress.fr

    RUSSIE 
    Les danseuses du ballet seraient offertes 
    aux généreux donateurs...
    C.C.

       (...) Le Bolchoï au cœur de la tourmente. Après l’agression à l’acide de son directeur artistique commanditée en janvier par l’un des danseurs du fameux ballet russe, une ex-danseuse l’a comparé dimanche à un «bordel géant», a rapporté mercredi ABC News.

       Anastasia Volochkova a révélé que ses ex-congénères étaient livrées aux désirs sexuels des riches mécènes du ballet lors de grandes fêtes organisées par ces derniers. Selon elle, tout refus de la part des danseuses pouvait avoir des conséquences sur leur carrière.

       Mais Anastasia Volochkova, renvoyée du Bolchoï en 2003 car jugée trop grosse, est une personnalité controversée en Russie. Citée par ABC News, la direction du ballet a réagi mardi en refusant de commenter ces «propos sales et absurdes». (...)


    ***
    "Hop! 
    Si à l'Opéra de Paris on veut m'envoyer de l'acide...
    Hop! J'évite! Hop! Je saute!"



    Le Bolchoï  nie offrir ses ballerines 
    aux donateurs riches

       (...) Ancienne étoile de ballet, Anastasia Volotchkova a fait sensation, dans un talk show russe, ce dimanche (31 mars 2013), en qualifiant le théâtre du Bolchoï de "bordel géant."

       La jeune femme a affirmé que certaines ballerines avaient été contraintes par la direction du théâtre d'assister à des parties fines organisées par ses plus grands bailleurs de fonds, parties qui se seraient terminées  au lit avec de riches hommes d'affaires. Elle a affirmé que certaines ayant refusé, cela pourrait avoir de fâcheuses répercussions professionnelles au sein du théâtre.

       Anastasia Volotchkova a été renvoyée par le Bolchoï en 2003, parce que la compagnie la trouvait trop "grosse".

       Le directeur général du Bolchoï, Anatoly Iksanov, a rejeté ces allégations, affirmant, selon les médias russes, "Je ne commente ni la saleté ni les non-sens."

       Hier, le porte-parole du théâtre, Katerina Novikova, s'est refusé à tout commentaire concernant des revendications internes qui ont agité la troupe. Ces revendications font suite à  l'attaque à l'acide qui a été commis sur le directeur artistique du théâtre en Janvier.

       En effet, Sergei Filin a été aspergé avec de l'acide sulfurique alors qu'il se dirigeait vers son immeuble, le 17 janvier 2013. Plus tard, la police a arrêté Pavel Dmitrichenko, un danseur du Bolchoï, et deux autres individus, pour avoir prétendument ordonné et réalisé cette attaque.

       Certains, dans le théâtre, pointent le doigt vers d'autres danseurs de haut niveau qui seraient accusés d'avoir fomenté cet attaque. La semaine dernière, cependant, plusieurs centaines d'employés du Bolchoï ont signé une lettre soutenant Pavel Dmitrichenko, lettre qui expliquait que son aveu lui aurait été extorqué.

       Rappelons que Sergei Filin a subi de graves brûlures au visage et qu'il est actuellement en convalescence dans un hôpital allemand où les médecins se battent pour sauver sa vue.

    (Texte original traduit et reformaté par Nadine Estrella)


    ***

    (Cette électrice avait une manière bien à elle
    de traiter les politiciens menteurs)

    Audrey Hepburn

    ***

    "Vous donner à vous, les déposants? 
    Sans contrepartie?
    Mais n'est-ce pas déjà ce que nous faisons?"


    Donner, 
    c'est bon pour l'économie
    Catherine Bernard

       (...) Donner? Dans une société marchande, où l'économie repose sur l'échange, pourquoi serait-il judicieux de donner? Voire d'ériger le don en véritable outil économique comme le propose l'auteur? N'est-ce pas même limite dangereux puisque que l'on risque ainsi de financer des projets sans intérêt?

       Eh bien figurez-vous que le don peut, dans certaines circonstances, se révéler plus rentable que l'échange monétaire. Précisons à ce stade que Jean-Michel Cornu ne s'intéresse pas à n'importe quelle forme de don: le seul don qui vaille, pour lui, est le don «désintéressé», autrement dit celui qui n'attend pas de contrepartie de la part de la personne à qui l'on a donné. Exit donc le mécanisme du don-contre don cher à Marcel Mauss: celui-là n'est qu'une forme d'échange décalé dans le temps et où les valeurs monétaires ne s'équilibrent pas nécessairement.

       Non: Jean-Michel Cornu parle bien du don sans réciprocité motivé seulement par le désir de rendre heureux, ou de secourir des personnes. Et cette forme de don remplit parfois des fonctions précieuses que l'échange monétaire, lui, ne sait pas satisfaire.(...)

       (...) Par exemple: c'est mathématique, le don ne crée pas, par définition, de dette. Rien n'empêche donc de multiplier les dons, sans pour autant mettre en cause la solvabilité à terme des personnes ou des groupes qui en profitent. Une façon, en quelque sorte, de remettre les compteurs à zéro. 

       Autre différence: dans l'échange, le vendeur et l'acheteur éprouvent chacun un besoin que la transaction satisfait simultanément. Quitte à ce que le vendeur use et abuse du marketing pour «créer» un besoin naguère inexistant chez l'acheteur. Le don en revanche est motivé par une seule chose: le besoin de celui à qui l'on donne. Il régule donc mieux la production de richesses, et se révèle plus efficace que l'échange en termes de répartition de ces richesses: elles peuvent circuler y compris chez les moins solvables.

       Enfin, le don peut créer de la valeur de façon illimitée: un petit don pour moi peut avoir une importance considérable pour celui qui reçoit. C'est bien du reste sur ce thème que pas mal d'ONG fondent leurs campagnes de collecte. Et c'est ainsi, aussi, qu'ont été mis au point des concepts comme le «pay it forward». Là, le don initial est bien désintéressé –le premier donateur ne reçoit rien en échange–, mais le bénéficiaire doit ensuite réaliser trois dons nouveaux, à trois personnes distinctes. (...)
    Lire sur:

    Jean-Michel Cornu, 
    Editions Fyp

    ***
    Benoît Barvin

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  • £££
    Pensées pour nous-mêmes:

    (AVANCE A TON RYTHME,
    TU ES DANS LES BONNES GRÂCES DU TEMPS)

    £££
    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (84)
    pcc Benoît Barvin

    Faust Disappears with Mephistopheles, Faust,
    illustrated by Willy Pogany


    Mémoires

       J'étais devant ce couple, tremblant, sous un porche d'hôtel, je crois. L'homme portait des lunettes rondes, avait l'air harassé et elle, petite poupée extrême-orientale,  elle hésitait à me sourire et... Oh Mon Dieu! Voilà que je sortais une arme de ma poche, un revolver .38 Special, et que j'en vidais le barillet sur l'homme qui s'effondrait... La femme se mettait à hurler, je tremblais encore plus, je n'étais qu'un immense tremblement mais, en même temps, j'étais délivré de quelque chose. Mais de quoi et...

       Je me "réveillai" soudain de ce terrible cauchemar. Plus de meurtre, plus de John Lennon, de Mark David Chapman, plus de cet air vicié New-Yorkais et de ce terrible froid de décembre... Cette fois, j'étais vêtu d'une toge, je m'en rendis compte puisque je trébuchai plusieurs fois en marchant... Non, plutôt en trottinant vers un groupe, là-bas, dissimulé sous un immense escalier. Je vis briller l'acier de poignards, je crois... et les conjurés attendaient, fébriles, visage fermé, pupilles de chats qui guettent leur proie et...

       La "proie" descendait l'escalier après s'être séparé d'un de ses pairs. Un homme aux traits durcis par l'habitude de commander. Un homme haï par ces conjurés qui se précipitent pour l'assassiner, qui lui portent chacun un coup de leur arme... La toge blanche s'éclabousse de sang... Je suis le dernier à enfoncer la lame quelque part dans ce corps déjà en partie exsangue... Mais l'homme a les yeux soudain rivés vers moi et il me dit, d'une voix hachée... Il me dit... "Tu quoque...", le tout se perd dans d'horribles borborygmes...

       Me voilà de nouveau jaillissant de de ce rêve effroyable. Il fait nuit noire dans ma chambre. Mais quelle chambre, déjà? Et qui suis-je vraiment? Mes idées s'entrechoquent. Mon corps est douloureux, comme à l'habitude et... Mes paupières sont aussi pesantes que du plomb. Je rejoins un nouveau "rêve"... Je suis allongé sur le capot arrière d'une voiture américaine. Devant moi, ce qui reste d'un homme, la tête à moitié arrachée, dégoulinante de sang et d'humeurs visqueuses... A ma gauche, une femme, encore jolie malgré ses traits déformés par l'horreur, tente de ramener des morceaux gélatineux que j'identifie aussitôt comme étant de la cervelle... De la cervelle humaine... Pas besoin d'être grand clerc pour comprendre où je me trouve et avec qui.

       Je me secoue. Je hurle. Je déteste toute cette violence. Je suis sûr que je n'y ai jamais participé, qu'il ne s'agit que de résidus d'une mémoire nourrie au goulot pervers de la télévision, de revues cyniques, de livres écrits par des malades mentaux qui... Mais, déjà, me voilà reparti dans les limbes du temps. Je pourrais croire qu'il s'agit d'un mieux, si je ne m'enfonçais pas, à nouveau, dans toutes les époques, sur tous les continents...

       Meurtres, assassinats, guerres, violences en tous genres me saturent la mémoire, me la polluent, me terrassent enfin et voilà que je réclame grâce. "Oh Vous qui Etes à la source de toutes choses", me mets-je à ânonner, moi qui n'ai jamais cru en rien, "Faites cesser tout ça"... Mais ce "tout ça" persiste à me submerger. Cette fois, j'ai droit à des faits mineurs: un homme qui me met plus bas que terre, devant mes collègues; un flic qui me poursuit de sa vindicte car j'ai noté trop durement sa fille; un redressement fiscal injustifié suivi d'un long passage à Pôle Emploi...

       Je m'enfonce, je le sens bien. La chambre est toujours badigeonnée au noir de suie. Une odeur fade agresse mes narines - un corps refroidi? j'ai un terrible mal au coeur et mes jambes semblent enfler peu à peu... Parfois je plonge dans un nouveau cauchemar qui alterne scènes historiques et celles du quotidien... L'évidence alors me foudroie,  une vérité que je repoussais depuis la nuit des temps: j'ai cessé de vivre...

       "A-t-il souffert?" interroge la voix déformée de tristesse de ma compagne . "La dose de cachets qu'il a ingérée a dû produire un effet assez rapide", répond une voix d'homme, celle d'un médecin urgentiste, je suppose. Quelque part, des sanglots... Il me semble que les voix s'éloignent peu à peu. Je me retrouve, voguant sur l'océan du temps... Parfois des images m'assaillent... Moi qui étais un excellent professeur d'histoire, je devrais être heureux de vivre en direct les événements que je décrivais, avec force détail, à mes élèves pendus à mes lèvres... 

       Mais je ne suis pas heureux. Je n'ai pas mal non plus. Je suis simplement terrifié à l'idée que ma "vie", à présent, risque de ressembler à ces cauchemars perpétuels, absurdes, à ces tournoiements dans l'histoire des hommes... Une histoire faite de "bruits et de fureur". Surtout de fureur, de terreur, de massacres, de...

       Je sais à présent ce qu'il y a derrière chacune de nos vies. Et quand une voix - celle de mon épouse, brisée de chagrin, émet ce voeu: "j'espère au moins qu'il est plus heureux là où il est", je hurle un "NON" dérisoire... 

       Un Non auquel les âmes de toutes celles et tous ceux qui s'approchent répondent par des ricanements désespérés...


    £££

    (Dans cette assemblée de décideurs mondiaux, 
    le sérieux le disputait avec le... heu... Le..."


    £££
    (La crise du logement n'était pas un vain mot)

    Natalia Vodianova est Alice au Pays des Merveilles

    £££

    (Plus âgée, Alice était un rien... coquine)



    "Hou, hou, gentils traders... 
    J'ai quelque chose à vous montrer..."

    £££

    (Alice au pays des Vermeilles nous la jouait
    tueuse en série)


    Alice Madness Returns Artwork  Troisème Trailer pour Alice : Madness ...
    eklecty-city.fr

    "Y'a un banquier dans la salle?"

    £££
    Blanche Baptiste

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHEMIN DE LA VÉRITÉ
    N'EST PAS DE CE MONDE)

    @@@

    (Parmi cette assemblée se dissimule un homme.
    A toi de le découvrir)


    le Hamas interdit la mixité à l'école 
    dès l'âge de neuf ans 

    GAZA (Territoires palestiniens
       (...) Une loi interdisant aux garçons et aux filles de plus de 9 ans de fréquenter les mêmes écoles dans la bande de Gaza est entrée en vigueur, a annoncé lundi le ministre de l'Education (éducation!) du Hamas, qui contrôle cette région.
       Ce texte, promulgué le 10 février puis approuvé par le conseil législatif du Hamas, est appliqué depuis dimanche, a précisé le ministre Ossama Mazini lors d'une conférence de presse. Un des articles de cette loi "interdit de mélanger les élèves des deux sexes dans les établissement scolaires après l'âge de neuf ans" (pourquoi 9?).
       Le mouvement islamiste Hamas a imposé des lois religieuses conservatrices dont une impose aux jeunes filles d'âge scolaire de revêtir de longues robes traditionnelles ainsi que de porter des foulards sur la têteLa nouvelle loi interdit également de "recevoir des cadeaux ou des aides visant à une normalisation (des relations) avec l'occupation sioniste (Israël)".
       Le Hamas gouverne la bande de Gaza depuis juin 2007, à la suite d'une victoire en janvier 2006 aux dernières élections législatives palestiniennes face au Fatah, du président de l'Autorité palestinienne, qui contrôle une partie de la Cisjordanie occupée. (...)
    @@@

    (Oeil de Dieu cherchant à voir des femmes non voilées...
    Mais dans quel but?)

    Lord of Light


    @@@

    "Comment ça, mon masque 
    n'aurait pas une couleur islamique?"


    Peut-être la fin des décapitations 
    en Arabie saoudite par manque 
    de coupeurs de têtes

       (...) L’Arabie saoudite pourrait (admirons le conditionnel) en finir avec la décapitation par sabre... par manque de coupeurs de têtes, relaye Ahram Online, site web en langue anglaise du quotidien égyptien Al-Ahram, selon des informations publiées par le journal saoudien Al-Youm

       Un comité composé de représentants des ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé s’est réuni afin de considérer l'éventuel remplacement de la décapitation par sabre par un peloton d’exécution pour les exécutions publiques. La raison en est essentiellement pratique: un manque de bourreaux disponibles maîtrisant le sabre.

       Selon des sources citées par le quotidien Gulf News«Ils ne sont pas disponibles partout rapidement et dans certaines occasions, des exécutions ont été marquées par la confusion parce que le bourreau était en retard […], provoquant des troubles et le déclenchement de spéculations et rumeurs.»

       L'Arabie saoudite est le pays qui applique la charia de la manière la plus dure. Selon sa stricte interprétation de la loi islamique, le viol, le meurtre, l’apostasie, le vol à mains armées ou le trafic de drogues sont punis par la peine de mort.

       Le comité a affirmé que ce changement, s’il est officiellement entériné, ne violerait pas la charia, autorisant les chefs ou émirs des 13 régions administratives à utiliser la mort par fusillade si nécessaire.

       Amnesty International recense que depuis le début de l’année 2013, 17 personnes ont été exécutées. Le nombre d’exécutions s’élèverait à au moins 82 personnes en 2011 et 2012. Human Rights Watch en a dénombré 69 en 2012. L’Arabie saoudite est le seul pays au monde à pratiquer la décapitation.


    @@@
    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHANT DE L'AMOUR
    FAIT DU BIEN AUX ETOILES)

    °°°
    Lettres d'Inconnus (18)
    Pcc Benoît Barvin

    spikeseduction.com

    Cher Amour,

       Je te regarde... Je me gorge de toi. Mon oeil effleure tes formes, vallées et montagnes que j'ai pris l'habitude de côtoyer depuis... Mon regard est une main hésitante qui remodèle ce paysage, mille fois vu, mille fois aimé, mille fois oublié. Car le temps qui passe, dit-on, efface les souvenirs de la première rencontre qui chamboule la vie; de ces battements du coeur qui cessent, d'un coup, pour mieux nous faire renaître, quelques secondes plus tard, à jamais différents; de ces jambes guimauves qui ont du mal à nous porter, soudain; de ce sol qui tangue sur le plancher d'un navire incertain car, dans la seconde, les dogmes du quotidien ont été balayés...

       Adolescent, je suis redevenu... Me voilà à l'époque où nous nous sommes croisés et heurtés, dans cette foule estudiantine, à l'heure de midi, moment où les corps affamés se ruent dans les restaurants, où les bouches se découvrent et dévoilent des dents carnassières, poussées par des estomacs vampires, prêts à transformer leur propriétaire en bête capable de tout dévorer...

       Légèrement heurtés, nous nous sommes... Nos regards qui se croisent; qui instantanément s'apprivoisent ou, pour être plus exact, se reconnaissent. "Te souviens-tu que nous étions amants, dans une autre vie, ma Mie?"... J'ai ramassé tes cours que, dans ma sotte précipitation, j'avais fait tomber, je te les ai tendus, nos chairs se sont effleurées...

       Le soir, amants, déjà, nous nous retrouvions nus dans ce lit de cité universitaire, lit trop étroit d'ordinaire et qui, à présent, prenait des dimensions fantastiques, se métamorphosait en paquebot vers l'Ailleurs... Mais cet ailleurs était gorgé de chaleur, d'odeurs, de frissons voluptueux, de tendresse indicible et le temps, les heures, les minutes, tout était dérisoire... Seuls comptaient cette bouche charnue, ce sourire à moi seul destiné, cette salive qui, en se mélangeant à la mienne, créait une saveur aphrodisiaque.

       Les jours, les semaines, les mois, les années... Le Temps n'est rien d'autre qu'une Entité un rien stupide dont, d'ordinaire, nous ne nous préoccupons pas. Avec l'inconscience de l’Éternité  nous qui, dès le premier cri, sommes des morts en sursis. Nous vieillîmes, ma Mie, nous le sûmes peu à peu, dans les ridules que l'Existence, que l'Inconscience, que le "Quant à Soi" imprimait non seulement sur notre peau, moins élastique, plus "mâchée", mais également dans la chair de notre âme...

       "Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue"... Ces vers de Baudelaire me taraudaient, au fur et à mesure que notre vie devenait commune... Nos sourires se raréfiaient, nos élans du coeur et du corps également. Nous n'eûmes pas d'enfant, le travail était devenu notre seule préoccupation.

       Certes, nous avions l'un pour l'autre une tendresse conservée intacte, mais comme dans de la naphtaline. Nous aurions pu nous séparer, Mon Amour, pourtant l'étincelle de la première rencontre subsistait, chacun en était persuadé. Mais comment la faire rejaillir? Comment redonner de la vigueur au sentiment premier d'enceinte inexpugnable que nous éprouvions, lorsque nous nous accolions, tels des amants venus du fond des âges?

       C'est Toi qui a trouvé, c'est moi qui ai accepté, c'est toujours moi qui ai serré ton encore joli cou entre mes doigts un peu tremblants, ma Mie. Tes yeux buvaient les miens; j'aspirais ton âme au fur et à mesure que la vie s'enfuyait de tes membres, rosissait ta rétine alors que, de ta bouche qui expirait, s'échappaient des mots d'amour...

       Je te regarde... Ton corps est un doux paysage à la molle langueur. Bientôt, je vais te rejoindre, le poison fera son effet, nous nous retrouverons dans cet Ailleurs qui, au fond, était celui que nous vivions sans le savoir. Un Ailleurs que personne d'autre que Nous ne peut appréhender ni même comprendre... Seuls, les poètes, peut-être...

       "Où sont nos Amoureuses? Elles sont au tombeau: Elles sont plus heureuses, Dans un séjour plus beau!". Je ne sais s'il le sera, mais nous serons de nouveau réunis. A jamais. A toujours...


    °°°
    "Patricia Littlebody avec son invention destinée
    à capter les ondes divines du ciel céleste)
    Irish McCalla

    °°°

    (Dora Goodgirl se dorant au soleil artificiel,
    quelques minutes avant un terrible dérèglement
    du thermostat)



    °°°

    (Non, vraiment, la séance de photo 
    avec John Dontbeafraid était
    si longue que les fleurs avaient le temps
    de pousser sur le corps momifié des
    mannequins un peu cruches..."



    Twiggy by Bert Stern
    Source: retrogasm

    °°°
    (On le lui avait pourtant répété que le vent,
    sur ce balcon, soufflait à décorner les boeufs...)


    Sophia Loren at Cannes, 1959.
    Source: jeanjeanie61


    °°°
    Jacques Damboise

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA HAINE N'EST QUE BILLEVESÉE)

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    "La culture du Mexique n'a jamais
    été belliqueuse. Croyez-en mon expérience"

    Pancho Villa


    D'étranges homicides au Mexique

       (...) Qui se cache derrière cet étrange crime ? Assis sur des chaises en plastique, pieds et poings liés, le visage couvert d'un bandeau blanc, les corps de sept hommes ont été déposés, samedi dernier, par leurs assassins sur une pelouse, au bord d'une route de la ville de Uruapan, à l'ouest de Mexico. La commune est connue pour être une des nombreuses plaques tournantes de la drogue au Mexique.(...)

       (...) Des citoyens en colère sont-ils derrière le massacre ou s'agit-il d'un énième règlement de compte entre bandes opposées ? Mais sur chacun des corps, un message a été inscrit sur une pancarte en carton : "Attention, voici ce qui arrivera à chaque pickpocket, violeur ou kidnappeur", peut-on y lire.

       La police n'a pour le moment pas fait la lumière sur ce multiple homicide. Mais une chose est certaine, la technique rappelle celle utilisée depuis quelques années par les cartels : exposer les corps des membres de gang ennemi aux yeux de tous et semer ainsi la terreur.(...)

       C'est aujourd'hui une véritable escalade de la violence et de l'horreur qui sévit dans tous le pays. Les cartels rivalisent de cruauté pour régler leurs comptes et tenter d'intimider leurs concurrents. Le cartel de Zetas est, ainsi, réputé pour ses pratiques particulièrement atroces.

       En mai dernier, 49 corps, dont 43 hommes et 6 femmes, aux têtes et mains coupées, avaient été trouvés, dans la boue et la poussière, sur une autoroute entre Monterrey et la frontière avec le Texas. Quelques jours plus tôt, 23 corps avaient été retrouvés à Nuevo Laredo, toujours dans l'extrême nord, dont certains pendus à un pont, et d'autres décapités et jetés près de la mairie.

       Plus de 60.000 personnes auraient été tuées dans cette funeste spirale des cartels, sous le mandat du président Felipe Calderon, qui a laissé sa place, en décembre 2012 à Enrique Peña Nieto. Selon rapport publié par les autorités mexicaines en février dernier, plus de 26.000 personnes ont été portées disparues ces six dernières années.


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    (Indienne mexicaine exprimant son
    attachement au grand conquérant 
    Hernan Cortés)


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    "Un Génie? On parle de moi?
    - Pas vraiment... Rendormez-vous,
    cher Monsieur..."


    Et le génie jaillit du cerveau
    Adam Piore


       Derek Amato se tenait au bord de la piscine [aux Etats-Unis], dans sa partie peu profonde, lorsqu’il a crié à son ami de lui lancer le ballon. Puis il s’est élancé dans les airs, tête la première et bras tendus. Il a senti ses doigts effleurer la balle, juste avant que son crâne ne heurte le fond de la piscine et que l’impact ne résonne dans sa tête comme une explosion. Il a fallu attendre plusieurs semaines avant que toutes les séquelles du traumatisme deviennent apparentes – 35 % de perte auditive dans une oreille, maux de tête, pertes de mémoire –, mais l’effet le plus spectaculaire est apparu quatre jours seulement après l’accident. 

       Amato est encore un peu dans les brumes quand il se réveille après plusieurs jours d’un sommeil quasi ininterrompu. Il se rend chez son ami Rick Sturm [qui était présent au moment de l’accident]. Tandis qu’ils discutent, Amato remarque un clavier électrique bon marché dans un coin du studio de musique improvisé de Sturm. Sans réfléchir, il va s’asseoir devant le clavier. Il n’a jamais joué du piano de sa vie et n’a jamais eu la moindre inclination pour cet instrument, mais, à sa grande surprise, ses doigts, instinctivement, se mettent à courir sur les touches. Amato enchaîne de riches accords comme s’il savait jouer depuis des années. Lorsqu’il lève finalement le regard du clavier, il voit son ami les yeux noyés de larmes. A la suite de cet incident, Amato tente de trouver une explication sur Internet en tapant des mots clés comme “surdoué” et “traumatisme crânien” dans les moteurs de recherche. 

       Il tombe sur le nom de Darold Treffert, un spécialiste reconnu mondialement du “syndrome du savant”. Les personnes atteintes de ce syndrome, qui souffrent généralement d’une déficience intellectuelle, manifestent des aptitudes exceptionnelles. Amato lui envoie un courriel et reçoit rapidement une réponse. Treffert, ancien professeur à l’école de médecine de l’université du Wisconsin, diagnostique un “syndrome du savant acquis”. Dans la trentaine de cas connus, des personnes ordinaires ayant souffert d’un traumatisme crânien ont soudainement développé de nouvelles compétences presque surhumaines : talent artistique, maîtrise des mathématiques, mémoire photographique, etc

       L’un d’eux, Jason Padgett, est la seule personne au monde capable de dessiner à la main les fractales, des figures géométriques complexes, depuis qu’il a été brutalement agressé par des voleurs. Un accident cérébral a aussi transformé un chiropraticien en visual artist reconnu dont les œuvres se vendent plusieurs milliers de dollars. Si les causes neurologiques du syndrome du savant acquis sont encore mal comprises, les progrès réalisés en matière de techniques d’imagerie cérébrale permettent aux scientifiques d’étudier les mécanismes neurologiques uniques mis en œuvre chez ces personnes. 

       Bruce Miller est neurologue du comportement et directeur du centre de la mémoire et du vieillissement de l’Université de Cali­fornie à San Francisco (UCSF), où il traite des personnes âgées souffrant d’Alzheimer et de troubles psychotiques. A la fin des années 1990, le fils d’un patient lui fait remarquer la nouvelle obsession de son père pour la peinture. Plus les symptômes s’aggravent, plus ses toiles s’améliorent, souligne l’homme. Miller réalise alors que d’autres patients développent de nouveaux talents au fur et à mesure que leur état neurologique se dégrade. Pendant que la démence détruit les zones de leur cerveau associées au langage, au traitement cognitif supérieur et aux normes sociales, leurs compétences artistiques se développent de manière exceptionnelle. 

       Miller décide d’étudier le cerveau de personnes souffrant du syndrome du savant “classique”, dont les aptitudes apparaissent généralement à un très jeune âge. Il examine notamment le scanner cérébral d’un enfant autiste de 5 ans capable de reproduire de mémoire des dessins complexes sur une ardoise magique [écran jouet]. La ­tomographie d’émission monophotonique (TEMP) [technique d’imagerie médicale permettant de modéliser les organes en trois dimensions] révèle une absence anormale d’activité dans les lobes frontal et temporal de l’hémisphère gauche, les régions du cerveau aussi affectées par la démence. 

       Dans la plupart des cas, les scientifiques attribuent une activité accrue du cerveau à la neuroplasticité : le cerveau peut consacrer un volume plus important au développement de compétences au fur et à mesure que celles-ci s’améliorent avec la pratique. L’hypothèse de Miller est complètement différente. Selon lui, les aptitudes savantes apparaissent parce que les zones détruites par la maladie – qui sont associées à la logique, à la communication verbale et à la compréhension – cessent d’inhiber les capacités artistiques latentes présentes chez ces personnes. Lorsque l’hémisphère gauche est plongé dans le noir, les circuits qui maintiennent l’hémisphère droit sous contrôle disparaissent. Ces compétences exceptionnelles ne sont donc pas le résultat d’un pouvoir nouvellement acquis ; elles apparaissent parce que les zones du cerveau associées à la créativité peuvent désormais opérer librement. 

       La théorie de Miller est étayée par les ­travaux d’autres neurologues. Ceux-ci découvrent en effet de plus en plus de cas d’individus chez qui des dommages cérébraux ont spontanément – et contre toute attente – entraîné des changements positifs, notamment la disparition du bégaiement, l’amélioration de la mémoire chez les singes et les rats, et même le recouvrement de la vue chez certains animaux. (...)

    Lire sur:

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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHEMIN QUE TU EMPRUNTES
    NE T'APPARTIENT PAS)

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    "Maître Li a dit: L'argent est un fardeau,
    le manque d'argent une calamité"


    Divorce pour incompatibilité fiscale

       (...) S’il faut passer par un divorce pour payer moins de taxes, les couples de grandes villes comme Shanghai ou Nankin, dans le Jiangsu, n’hésitent pas. Dans ces deux villes, au début du mois, une nouvelle taxe sur les transactions de biens immobiliers a fait exploser le nombre de divorces, relate le Shanghai Daily. Tous les moyens sont bons pour ne pas payer cet impôt de 20 % sur la plus-value – qui ne s’applique pas sur la vente d’un bien acquis depuis plus de cinq ans s’il s’agit d’une résidence principale. 

       Pour les couples possédant plusieurs maisons ou appartements, la solution passe donc par un divorce et un partage des propriétés, avant la vente d’au moins l’une de celles-ci. A Nankin, par exemple, le taux de divorce a doublé en une seule journée, précise le Xiandai Kuaibao, le journal de la ville




    +++

    (Depuis toute petite elle aimait creuser des trous.
    Ce soir, cet entraînement allait lui servir...)

    twoseparatecoursesmeet:
    Luella Logan working in the Yard, 1920s


    +++

    "Si je préfère l'image d'une banane à la banane
    elle-même? Vous savez ce que j'en fais, moi,
    de votre question?"


    A L’ENVERS, 
    LE RÉFLEXE DE PAVLOV FONCTIONNE AUSSI

       (...) On s’en souvient, l’expérience dite de Pavlov – une série d’expérimentations menées sur des chiens par le médecin russe Ivan Pavlov dans les années 1890 et 1900 – est constituée de deux phases méthodologiques : dans un premier temps, l’expérimentateur expose un chien à un stimulus neutre, comme par exemple le son d’une cloche, puis à une récompense (l’arrivée d’une écuelle remplie de victuailles). Au terme de cette première phase dite de conditionnement, l’expérimentateur se contente ensuite d’exposer l’animal au seul stimulus neutre. Résultat ? A l’écoute de la cloche, l’animal se met à saliver, anticipant l’arrivée du repas. Que s’est-il passé ? L’animal a associé la récompense (le repas) au stimulus neutre (le son de la cloche). Si bien que l’exposition au seul stimulus neutre suffit à déclencher l’évocation de la récompense.

       Mais ce processus fonctionne-t-il de façon inversée ? En d’autres termes, le chien de Pavlov est-il capable de penser à la cloche s’il reçoit d’abord de la nourriture ? Si le mystère demeure entier concernant les chiens, la réponse en revanche clairement positive pour les singes rhésus. Un résultat obtenu par une équipe de chercheurs belges et américains, publié le 20 mars 2013 dans la revue Neuron sous le titre « Dopaminergic Reward Signals Selectively Decrease fMRI Activity in Primate Visual Cortex« .

       Pour parvenir à ce résultat, le Pr. de neurophysiologie Wim Vanduffel et ses collègues ont mis en place une expérience structurée en deux phases, tout comme les expérimentations de Ivan Pavlov. Au cours de la première phase, les scientifiques ont projeté à des singes rhésus des images sur un écran, une projection qui était à chaque fois suivie d’une récompense constituée d’un jus d’orange. Une fois cette phase de conditionnement achevée, les chercheurs ont continué à donner des jus d’orange aux singes rhésus, mais cette fois, sans que ces récompenses soient précédées de projection d’images. Pendant ce temps, l’activité cérébrale des primates était enregistrée via imagerie à résonnance magnétique fonctionnelle (fMRI).

       Résultat ? Malgré l’absence d’images sur l’écran, le cortex visuel des singes rhésus s’activait toutefois. Qui plus est, les zones du cortex visuel qui s’activaient étaient précisément celles qui avaient été recrutées lors des séances de visionnage de la phase de conditionnement. Nul doute possible : les singes rhésus avaient bel et bien associé la récompense aux images projetées. (...)

    Lire sur:


    +++
    Luc Desle

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