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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA VIE EST SOLITAIRE

    ET UNIQUE)

    ***

    (L'arrière petite-fille de Diogène était blonde, hélas)

    gmgallery:

    I Never Played Old Maid Like That Before by Zoe Mozert (Brown & Bigelow, 1940s)

    www.stores.eBay.com/GrapefruitMoonGallery

    ***

    brisonslemythe.canalblog.com

    Reportage.

    A Bagdad, “la douleur est aussi

    intense que n’importe où ailleurs”

    Ben Wedeman

       Le 3 juillet, la capitale irakienne était frappée par un des attentats les plus meurtriers de son histoire. Les habitants pleurent leurs morts, et dénoncent la passivité des autorités face à la menace terroriste.

       Seuls ou par groupes, ils se sont rendus sur les lieux où le tronçon de route particulièrement fréquenté de Karrada, un quartier de Bagdad, n’était plus que débris fumants. A la vue des squelettes carbonisés gisant le long de la rue, ils furent pris de stupeur.

       Sami Hadi était à la recherche de deux de ses cousins et de leurs trois enfants, qui étaient arrivés samedi pour acheter des vêtements pour l’Aïd El-Fitr, la fête marquant la fin du Ramadan. Il a ratissé chaque centimètre carré de terrain dans l’espoir de retrouver leur trace. “Il n’y a que des morceaux de chair carbonisés”, m’indique-t-il d’une voix terne et épuisée. “Il est impossible de reconnaître quiconque.”

       C’est un cliché de penser que Bagdad est habituée à la violence et aux bains de sang. Elle ne l’est pas. La mort reste la mort et, lorsqu’elle vous rend visite et emporte avec elle la vie de ceux qui vous sont chers, la douleur est aussi intense ici que n’importe où dans le monde.  

       Sami a finalement retrouvé un portable qui lui semblait familier. En vérifiant sa carteSIM, il s’est aperçu qu’il appartenait à l’un de ses cousins. Il a quitté les lieux sans un mot.

       Um Fadhil avait passé la journée entière à rechercher Issam, son fils de 29 ans. En vain. “Je suis parti voir dans les hôpitaux : rien”, dit-il. “Je me suis rendu dans toutes les morgues : rien. Je n’ai vu que des corps calcinés.”

       La police affirme que parmi les corps retrouvés 81 avaient été brûlés au point d’en être méconnaissables. Des tests ADN seront nécessaires pour pouvoir les identifier. Les magasins touchés par l’explosion sont remplis de parties de corps humains qui sont petit à petit rassemblées dans des draps et des sacs en plastique par des bénévoles.

       Lundi soir (4 juillet), le bilan s’élevait à 215 morts, faisant de cet attentat l’attaque la plus meurtrière dans la région depuis 2003. L’explosion d’un camion piégé a tué énormément de personnes, mais le mur de feu qu’elle a engendré n’a fait qu’aggraver le bilan.

       Certaines personnes se sont retrouvées coincées dans des boutiques remplies de vêtements hautement inflammables, de parfums et de matières plastiques. L’un des bénévoles a indiqué que dans certaines de ces boutiques le sol était épais en raison des “corps fondus”.

       Un homme a retrouvé le chapelet (tesbih) et un morceau de chemise appartenant à son frère porté disparu. En sanglots, il s’est éloigné des décombres en courant avant que deux policiers ne l’arrêtent. Tentant de le réconforter, ils l’ont assis sur une chaise en plastique et l’ont incité à boire un peu d’eau en lui en essuyant le visage pour le calmer. Il s’est balancé sur la chaise en pleurant. Un compagnon lui a passé un téléphone. “Appelle ta mère”, dit-il. “Il faut qu’elle sache.” L’homme s’est arrêté de pleurer, a repris son souffle et s’est mis à composer le numéro en frissonnant. “Il est mort” sont les seuls mots qu’il a pu prononcer avant d’éclater à nouveau en sanglots.  (...)

       (...) Celui qui se surnomme “l’Etat islamique” a revendiqué cet attentat et assuré que la violence continuerait. Ce n’était pas censé se passer ainsi. Le succès de la bataille de Falloudjah, qui faisait suite aux défaites de l’Etat islamique dans d’autres villes clés, semblait indiquer que l’organisation était en train de s’effondrer sous l’assaut soutenu des forces progouvernementales.

       Si le gouvernement avait gagné du crédit après sa campagne contre l’organisation Etat islamique, il en a perdu une grande partie dans l’attentat de samedi. Le Premier ministre, Haïder Al-Abadi, s’est rendu sur les lieux de l’explosion dimanche matin, mais a été contraint de fuir après que sa délégation ait été la cible de jets de pierres, de bouteilles, de chaussures et d’insultes.

       “Où est le ministre de l’Intérieur ?” demande une femme âgée. “Où est le ministre de la Défense ? Sont-ils en train de dormir ?” Depuis, les hauts dirigeants ont évité d’aller sur les lieux de l’attaque, se contentant d’adresser leurs condoléances à travers les médias.

       Une fois de plus, les habitants de Bagdad souffrent seuls, et pleurent seuls.

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ARBRE CACHE PARFOIS

    LA BEAUTÉ)

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     "Un chapeau? Où ça?"

     http://zeezrom.tumblr.com/post/147059981325/jean-paul-gaultier-aw2016-17

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     "Heu... M'embrasser les pieds, OK.

    Mais ils ne sont pas situés là..."

     Umberto Brunelleschi (Italian, 1879-1949, b. Montemurlo, Italy) -
    For Les Aventures Du Roi Pausole by Pierre Louÿs.
    Paris: L'Estampe Moderne, 1930. Gouaches and Pochoirs (Stencils)  
    http://zeezrom.tumblr.com/post/147058646715/redlipstickresurrected-umberto-brunelleschi

    ¤¤¤

    "Bon... Hips... Quand faut y'aller... Faut y'aller..." 

    elpasha711:

    Henry de Groux (1866-1930), Jeanne d'Arc en Armure.

    [ Henry de Groux (1866-1930), Joan of Arc in armor.]

    (via bakelite-clatter)

    ¤¤¤

    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (VOYAGE AVEC PLAISIR

    DANS TON PROPRE INCONSCIENT)

    µµµ

    "Tu es d'accord, hein? Chérie? Heu...

    Tu es d'accord, hein? Dis-moi..."

    Gilda (1946) (via trashcompactorzine)

    µµµ

    Le communautarisme,

    un cancer et une honte

    pour la gauche de la gauche

       ReSPUBLICA a abondamment détaillé les raisons de la décomposition de la gauche de la gauche. Fossé grandissant avec la classe populaire ouvrière et employée (53 % de la population française) sans qui aucune transformation sociale et politique favorable à l’émancipation humaine est possible. Refus de tenir compte des lois tendancielles du capitalisme permettant les impasses volontaristes, solipsistes, idéalistes, simplistes autour d’une seule idée ouvrant tout droit au paradis.

       Refus d’une pensée globale autour d’un modèle politique global alternatif. Refus du triptyque indispensable : résistance syndicale, action partisane, éducation populaire. Insuffisance dans la lutte pour une nouvelle hégémonie culturelle. Faiblesse d’analyse concernant l’école, la protection sociale et les services publics. Difficulté de penser globalement toutes les ruptures nécessaires : démocratique, laïque et féministe, sociale, écologique.

       Haine contre la République sociale, ses principes, ses exigences. Refus de lier un anti-racisme radical et universaliste au principe de laïcité. Puis, le honteux engouement autour de ce cancer que constitue la promotion du communautarisme anglo-saxon comme idéal politique !

       Nous avons, à de nombreuses reprises, fustigé le communautarisme catholique, notamment de la Manif pour tous, largement soutenu par la droite néolibérale et l’extrême droite en rang serré. Mais aussi le financement public chaque année plus important des écoles privées confessionnelles (à plus de 95 % catholiques) soutenu par tous les néolibéraux de droite et de gauche et par l’extrême droite mais aussi par une partie de la gauche de la gauche ! Et encore le financement public des lieux de cultes et notamment des cathédrales (Evry, Créteil, etc.) soutenu par les néolibéraux de droite et de gauche, de l’extrême droite et même comme pour la cathédrale de Créteil par le PCF !

       On a vu à de nombreuses reprises les rassemblements communautaristes favorisés par la direction du PCF, par Ensemble, par de nombreux sociologues de la « gauche américaine », par la direction d’Attac et ses appendices altermondialistes, par de nombreuses associations soi-disant anti-racistes, etc. Souvent, ces « toutous » ne faisaient que suivre les sociologues des « Indigènes de la république ». Et les tacticiens et tacticiennes de ce courant emmenant par touches successives une partie importante de la gauche de la gauche vers un communautarisme chaque jour plus assumé. Voir notre « florilège islamo-gauchiste ». Voir la Jeunesse communiste de Bobigny-Drancy qui organise la rupture du jeûne en fin de ramadan.

       Sans compter les pratiques clientélistes communautaristes dans de nombreuses communes (dirigées par l’extrême droite, par les néolibéraux de droite ou de gauche et même dans certaines mairies par les communistes !) où l’on voit la répartition « un cheval, une alouette » des subventions entre les associations communautaristes et les associations laïques !

       Pour couronner le tout, un article et un livre ont retenu notre attention.

       D’abord un texte de Norman Ajari où les « Indigènes de la république » théorisent de façon claire et limpide leur essentialisme contre l’universalisme d’une République sociale et de l’émancipation humaine1 dont rien que le titre montre son opposition irréductible à une émancipation humaine globale. Dans ce livre, une charge contre le féminisme, idéologie qu’elle estime liée aux blancs, donc à rejeter pour ceux qui, comme elle, souhaitent une politique « décoloniale ». Elle reprend la vieille idée sexiste du PCF du temps de Thorez-Vermeersch2 en remplaçant « ouvrier » par « blanc ». Le féminisme devient alors pour Houria Bouteldja une parole sexiste mais aussi raciste et réactionnaire !

       Elle exhorte les femmes « racisées » (comprendre principalement musulmanes » ) à ne pas suivre les idées féministes des « blanches » afin de ne pas diviser les « racisées » (lire la Oumma musulmane) car le sexisme des hommes « racisées » (lire musulmans) est uniquement dû au racisme des Blancs à leur égard ! Donc les femmes musulmanes doivent accepter le machisme de leurs hommes au nom de la lutte contre les blancs. Pour Bouteldja, la lutte contre les insultes, les coups, le viol est un luxe de « blanches ».

       Florilège:

    « J’en viens à préférer les bons gros machos qui s’assument. Je vous le dis mes sœurs, il faut trancher dans le vif. Quand les hommes de chez nous se réforment sur injonction des Blancs, ce n’est pas bon pour nous. Parce qu’en fait, ils ne se réforment pas. Ils font semblant. »

    « Nous reprocher de ne pas être féministes, c’est comme reprocher à un pauvre de ne pas manger de caviar. »

    « La critique radicale du patriarcat indigène est un luxe. Si un féminisme assumé devait voir le jour, il […] passera obligatoirement par une allégeance communautaire. Du moins aussi longtemps que le racisme existera. »

    « Mon corps ne m’appartient pas. Aucun magistère moral ne me fera endosser un mot d’ordre conçu par et pour des féministes banches.

    « Pour moi, le féminisme fait effectivement partie des phénomènes européens exportés. »

       Reconnaissons aux « Indigènes de la république », une cohérence intellectuelle même si cette cohérence est sexiste, raciste, réactionnaire et renvoie les femmes et les hommes à l’essentialisme de leur communauté à l’encontre de l’émancipation humaine pour tous et toutes. Mais quelle honte pour la partie de la gauche de la gauche qui suit servilement les « Indigènes de la république » sans assumer le substrat intellectuel et pratique de ces connivences…

       Il est vraiment temps de passer enfin d’une gauche de la gauche à  une gauche de gauche !

    1. « Faire vivre son essence », par Norman Ajari, 22 juin 2016, http://indigenes-republique.fr/faire-vivre-son-essence/)). Et puis le dernier livre d’Houria Bouteldja ((Les Blancs, les Juifs et nous, de Houria Bouteldja []
    2. Pour Thorez-Vermeersch, la lutte contre la domination masculine chez les ouvriers était une diversion pour diviser la classe ouvrière et la seule cause de cette domination masculine ouvrière était l’exploitation capitaliste dirigée par la bourgeoisie. Ainsi la travailleuse devait accepter le machisme masculin au nom de la lutte centrale contre la bourgeoisie. []

    http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/le-communautarisme-un-cancer-et-une-honte-pour-la-gauche-de-la-gauche/7398243

    µµµ

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA PIERRE DANSE

    AVEC LE SERPENT)

    ***

    (Immigrant calaisien énervé par le Brexit)

    (Source: rhetthammersmithhorror)

    ***

    fr.pinterest.com

    Chine.

    Pourquoi la population

    pourrait s’effondrer

     Zhang Zhulin 

       “La population chinoise pourrait tomber à 600 millions d’individus, ou même moins, en 2100.” Cette prédiction de Huang Wenzheng, chercheur en démographie et statistique, confiée au journal économique Diyi Caijing, a bouleversé l’opinion.

       “La grande vitesse du développement économique chinois pendant plusieurs décennies est due à la masse importante de la population, notamment du baby-boom des années 1960 aux années 1990”, analyse Huang, qui met en garde :   Le vieillissement rapide et la forte baisse de la population causée par la faible fécondité à long terme vont réduire considérablement l’avantage de la Chine.”

       En octobre 2015, Pékin a définitivement mis fin au système de l’enfant unique, imposé depuis 1973 et assoupli depuis 2013. “Mais cette nouvelle politique n’a pas eu d’effet, la réaction des jeunes couples reste froide”, constate Zheng Zhenzhen, professeur au sein de l’Académie chinoise des sciences sociales (Cass). Zheng estime de son côté que la population chinoise va descendre à 1 milliard à la fin du siècle, rapporte le journal économique Caixin.

       Pour certains, la diminution de la population est une bonne nouvelle. Cheng Enfu, également chercheur à la Cass, estime que “la Chine doit maîtriser sa population autour de 500 millions, pour atténuer efficacement l’énorme pression sur le marché du travail et les contradictions économiques”, selon Diyi Caijing.

    http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/chine-pourquoi-la-population-pourrait-seffondrer

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CONNAIS-TU LE CHANT

    DE LA ROSE?)

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    "Chérie, tu as trouvé tes somnifères?"

    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/146846124485

    ***

    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/146450423330

    ***

    https://johnnythehorsepart2.tumblr.com/post/146441060865/

    gameraboy-a-criatura-do-lago-negro-by-kemp

    ***

    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA BRANCHE NE FAIT

    PAS LA FORÊT)

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    "Chéri, je ne sais pas ce que j'ai...

    Je me sens légère, mais légère...

    - Peut-être est-ce en raison de

    l'absence de ton soutien-gorge, non?"

    http://silverfoxclub.tumblr.com/post/145286561995

    +++

    hublog.canalblog.com

    Le Sénat :
     une nouvelle chambre de censure ?
     Jean Piérinot 

       Démarche inédite dans l’histoire de la République française, ce jeudi 23 juin à 14 h 30, le président du Sénat, Gérard Larcher, a soumis aux votes des sénateurs une délibération visant à attaquer en diffamation l’auteur et l’éditeur du livre « Le Sénat, un paradis fiscal pour des parlementaires fantômes » (éditions du Rocher).

       Dans cet ouvrage, le journaliste Yvan Stefanovitch, au terme d’une longue enquête, dénonce la vraie-fausse transparence de cette institution, les privilèges fiscaux légaux mais extravagants des sénateurs et leur terrible absentéisme.

       Les conditions du vote pour la poursuite en diffamation illustrent ce manque d’assiduité toléré des sénateurs.

       Sur 348 d’entre eux, quelque cinquante sénateurs étaient présents lors de ce vote à main levée acquis à une majorité écrasante. Chacun d’entre eux n’a eu que 10 minutes pour se prononcer à la lecture d’un texte resté confidentiel (approuvé par la conférence des présidents et le bureau du Sénat) et aucune prise de parole ou débat n’ont été autorisés au moment du vote.

       La lecture du livre montre qu’Yvan Stefanovitch n’est pas partisan de la suppression du Sénat comme la majorité des Français et nombre de hauts responsables politiques dans l’Hexagone. Même en étant ouvertement favorable au bicamérisme, l’auteur de l’ouvrage n’aurait donc pas le droit de critiquer le fonctionnement du Sénat.

       Ce procès, s’il y a procès, permettra aux Français de découvrir qu’un sénateur peut se rendre 4 à 5 jours par mois au Sénat, en commission et dans l’Hémicycle, sans risquer la moindre sanction financière ou réprobation. Ce rythme de sénateur est rétribué mensuellement par une indemnité totale de 11.350 euros, dont un peu plus de 4.000 euros seulement sont soumis à l’impôt sur le revenu.

       Selon les paroles lapidaires du président du Sénat, Yvan Stéfanovitch a ainsi « dépassé les limites de l’acceptable ». En fait, Gérard Larcher ne veut-il pas s’attaquer à la liberté d’expression?

    Yvan Stéfanovitch, "Le Sénat, un paradis fiscal pour des parlementaires fantômes ", éditions du Rocher, 248 pages, 18.90€.

    http://metamag.fr/2016/06/24/le-senat-une-nouvelle-chambre-de-censure/

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (COMME L'ARBRE A BESOIN DE FEUILLES,

    LE CERVEAU A BESOIN DE PENSÉES)

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    "Nom de D...! Je t'ai dit 100 fois de ne pas

    nourrir les animaux que tu ne connais pas!"

    (Source: tomorrowandbeyond, via the-insidious-dr-grey-matter)

    ***

    eveilphilosophie.canalblog.com

    Un escalier particulier

    pour noter les copies du bac

       Quand on récupère un paquet de copies, par exemple au bac, il n’est pas rare que surgisse une blague éculée:

       « Faut que je trouve un escalier d’une vingtaine de marches, pour jeter les copies d’en haut, et ainsi attribuer de manière décroissante les notes sans corriger le paquet ».  Cette année, c’est une jeune collègue en SES [sciences économiques et sociales] qui s’est dévouée. Les jeunes correcteurs vont déchanter, et aller de surprise en surprise. En réalité, l’escalier idoine est très spécial.

        Pas besoin de 20 marches. Il en faut bien moins. Pas besoin de marches 0, 1, 2 etc…. Il faut vraiment que l’élève en SES le fasse exprès, pour qu’il ait moins de 6 en dissertation, et moins de 8 dans l’épreuve dite composée. L’harmonisation s’est beaucoup améliorée. Les grilles établies font qu’entre deux centres de correction, les écarts sont bien plus faibles que par le passé. On demande aussi aux correcteurs de communiquer leurs notes avant de les rentrer définitivement. L’harmonisation s’apparente parfois à la  pression qui précède la soumission, surtout si on reçoit un coup de fil pour interroger un correcteur sur ses notes.  

       Ensuite, les marches ne sont pas de taille égale. En dessous de 10, les marches et les marges de manoeuvre des correcteurs sont étroites. Il faut peu de notes inférieures à 10. En revanche au-delà de 10, et si possible vers 13 ou 14, les marches sont bien larges pour éviter l’encombrement. Il arrive parfois qu’on change le barème en cours de notation, comme le rappelle cet article.

       Dernière surprise pour le jeune correcteur, l’escalier est un escalier mécanique, un escalator qui tire toutes les notes vers le haut. C’est ainsi qu’on a fait passer la moyenne des paquets corrigés de 10 à 12 ou plus ces dernières années, sans que les candidats aient eu besoin d’être plus performants.

       Une lecture désabusée conduira à penser que le bac ne vaut plus rien [ce n’est pas la mienne], puisqu’on tire artificiellement vers le haut tout le monde. Une lecture plus indulgente fera valoir que les élèves ont sur le dos des programmes si lourds, et des contraintes si pesantes (y compris en termes d’inégalités familiales sociales et culturelles) qu’il faut les aider à se hisser jusqu’au palier études supérieures, où un autre escalator moins rapide en conduira une bonne  partie au palier bac + 2 et bac  +3, beaucoup d’autres devant poursuivre jusqu’à bac  +5.

       Et ensuite? Le problème de reproduction des inégalités sociales et de l’accès aux postes bien rémunérés sera moins compliqué?  C’est ce dont on veut convaincre les correcteurs du bac, quand l’inspection leur demande d’être plus généreux, mais assez peu de correcteurs sont convaincus. On est encore loin de la marche triomphale vers une société plus juste.

    http://enseigner.blog.lemonde.fr/2016/07/01/un-escalier-particulier-pour-noter-les-copies-du-bac-2/

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    ( ARME-TOI

    DE TON SOURIRE)

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    astuciosites.fr

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    (Le 14 juillet, fais ce qu'il te plaît)

    http://kitschatron.tumblr.com/post/146661133157

    ***

    "Ecoute, Gontran, si tu pouvais arrêter

    de ronfler pendant la nuit...

    - Et toi de péter..."

    http://kitschatron.tumblr.com/post/146003242018

    ***

    "Toi aussi t'es une cruche?

    - Non, moi je suis une Blonde.

    - Oh, pardon..."

    (Source: biscuitsarenice)

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    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LOUE LA VIE

    COMME ELLE LE MÉRITE)

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    "Tu vas voir, mon Chez-Moi est facile à nettoyer...

    - Mais vous me prenez pour qui, je ne suis pas une bonne!"

    http://not.pulpcovers.com/post/146517882523

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    "Chérie, ça crame en cuisine!

    - J'peux rien faire, ch'suis occupée"

    memoireonline.com

    A l’ère numérique,

    le capitalisme compatissant

     Evgeny Morozov

       Depuis plus d’un an, on salue la technologie numérique comme la panacée contre la crise des réfugiés. Les médias regorgent de reportages sur les applications, les hackathons et les annonces pour des formations au codage, sans compter les déclarations des géants de la technologie engagés pour la cause humanitaire.

       Airbnb, Uber et même cette Université de la singularité aux allures de secte se sont empressés de prendre le train en marche. On croule sous les solutions innovantes, comme Karim, le robot conversationnel qui, grâce à un programme d’intelligence artificielle, dispense ses conseils aux réfugiés ; ou encore le service d’identification basé sur les blockchains(« chaînes de bloc » (1)), qui aide les sans-papiers à prouver leur identité. Le message est sans équivoque : certes, la technologie est entre les mains des entreprises privées, mais ces mains sont si douces et généreuses, si humaines et attentionnées qu’elles continueront de donner éternellement.

       Faut-il y voir encore une preuve de l’avènement d’une ère nouvelle, celle du capitalisme responsable ? Les dirigeants d’entreprise en sont convaincus. En 2004, Marc Benioff, le PDG de Salesforce.com, a sorti sa plume pour écrire un livre modestement intitulé Compassionate Capitalism : How Corporations Can Make Doing Good an Integral Part of Doing Well(« Le capitalisme compatissant : comment les grandes entreprises peuvent faire le bien en se portant bien »). Huit ans plus tard, John Mackey, le PDG de Whole Woods, apporte lui aussi sa contribution sous le titre plus modeste encore de Conscious Capitalism : Liberating the Heroic Spirit of Business (« La conscience du capitalisme : la libération de l’héroïsme des affaires ». Si l’on comprend bien, l’héroïsme intrinsèque des grandes entreprises se voit partout entravé par les chaînes de l’État.

       Ce nouveau capitalisme offre un contraste saisissant avec le capitalisme avide et impitoyable d’autrefois. D’ailleurs, ce vieux capitalisme irresponsable, adepte du pillage et de l’exploitation, n’a-t-il pas engendré la crise des réfugiés ? Souvenez-vous des compagnies pétrolières qui s’arrachaient les ressources du Proche-Orient ou des groupes financiers comme Goldman Sachs qui escroquaient les autorités locales.

       Au contraire, le nouveau capitalisme compatissant cherche non pas à exploiter les ressources naturelles ou à développer l’ingénierie financière, mais plutôt à mettre à profit la créativité et l’ingéniosité technologique. Il aspire à être différent de son prédécesseur et même à panser les plaies causées par ce dernier. Alors que l’ancienne version exigeait conformisme et standardisation, le capitalisme 2.0 promet épanouissement personnel et diversité.

       C’est du moins ce qu’il prétend. L’euphorie technologique produite par la crise des réfugiés nous amène à mettre à jour la liste des efforts de cooptation requis par ce nouvel avatar du capitalisme : au greenwashing(« éco-blanchiment » qui procure une façade verte aux activités industrielles) et à l’open-washing (l’ouverture et la transparence comme méthode marketing), il convient désormais d’ajouter l’empathy-washing(blanchiment par la compassion). Ce terme décrit bien les efforts croissants des entreprises pour se saisir des crises humanitaires afin de faire l’article de leur engagement humanitariste.

       Les initiatives d’empathy-washing donnent l’impression trompeuse que la crise est maîtrisée, comme si l’inventivité, à laquelle les individus laissent enfin libre cours grâce aux technologies privatisées, pouvait compenser la détérioration de la situation sur le terrain. Bien que certaines d’entre elles atténuent réellement les effets de la crise — car sur ses causes, les solutions technologiques restent impuissantes —, elles contribuent aussi à consolider le pouvoir des plate-formes technologiques, au point d’en faire des intermédiaires incontournables pour assurer la bonne gestion du paysage politique post-crise.

       Mais l’empathy-washing ne fonctionne pas toujours, comme le montre la disparition récente de l’application I Sea, qui encourageait les utilisateurs à localiser et signaler les bateaux de réfugiés en détresse au moyen d’images satellitaires en temps réel de la Méditerranée. Créée par l’agence singapourienne du groupe de publicité Grey, cette application acclamée par les médias a même reçu un Lion de bronze lors du festival international de la créativité à Cannes.

       Or il s’est avéré qu’elle ne fournissait pas d’image satellitaire en temps réel. Les utilisateurs ne voyaient qu’une image statique de l’océan, où ils auraient été bien en peine de trouver de véritables embarcations. I Sea, qui exigeait si peu de ses utilisateurs, leur promettait tant ! Enfin, plus besoin d’une expédition onéreuse jusqu’à un camp de réfugiés pour atteindre la rédemption spirituelle.

       La persistance de cet esprit humanitaire si lisse, si fictif, révèle notre aspiration profonde à vivre dans un monde presque magique, où il suffirait d’interventions de la technologie, désormais indissociable du capital privé, pour résoudre tous nos problèmes.

       Et encore, l’application I Sea reste relativement bénigne comparée à « Freedom-As-A-Service » (2), un croisement entre une expérience de pensée qui aurait mal tourné et une tentative de développement commercial très sérieuse. Ce projet a été présenté par Cisco, l’entreprise d’informatique américaine spécialisée dans les serveurs, lors d’un sommet des Nations unies sur l’identité qui s’est tenu à New-York en mai dernier.

       Cisco décrit le concept avec un tel mélange de jargon d’entreprise et de mots hippies qu’on a du mal à y voir clair. Apparemment, Cisco veut remplacer les documents d’identités délivrés par les États, qui font souvent défaut aux réfugiés pour des raisons évidentes, par de nouvelles identités numériques qui dépendraient d’intermédiaires comme Cisco. Le rôle concret de ces entreprises resterait invisible, puisque de nouvelles infrastructures numériques comme le blockchain permettent de dissimuler leur participation sous le vernis de décisions algorithmiques, décentralisées et impersonnelles.

       « Construire l’économie “Freedom-As-A-Service”, explique Cisco, c’est donner aux gens, aux réfugiés et aux immigrants des moyens d’agir. » Mais agir pour quoi faire exactement ? Pour « troquer, louer, vendre, échanger », poursuit la présentation. En d’autres termes, pour intégrer les réfugiés à une économie d’entreprises, où la seule chance de salut consiste à trouver de nouvelles manières de commercialiser son existence.

       Difficile de savoir si Cisco agit par intérêt pour le sort des réfugiés ou par intérêt pour le blockchain. L’entreprise informatique promeut les infrastructures de ce genre depuis un moment et en décembre 2015, elle a décidé de conjuguer ses efforts avec IBM, la Bourse de Londres (London Stock Exchange), la banque Wells Fargo, etc. pour encourager, normaliser et standardiser le blockchain à grande échelle. Cisco a flairé à juste titre une bonne affaire dans la décentralisation promise par cette technologie qui, loin de nous débarrasser des grands groupes comme Cisco, ne ferait qu’accroître notre dépendance envers eux.

       Il n’y a pas si longtemps, on aurait perçu comme un oxymore la juxtaposition du mot « liberté », un principe garanti par la loi, avec « comme service », une expression qui renvoie à un contexte commercial. Cependant, à l’heure où les entreprises sont censées assumer les fonctions, non seulement de l’État-providence, mais encore de l’aide humanitaire, l’expression « freedom as a service » n’a plus rien de paradoxal.

       Pour être tout à fait libre dans un avenir proche qui, curieusement, ressemble de plus en plus à notre passé féodal (lire « Féodalisme 2.0 »), nous devrons d’abord prêter allégeance à un géant de la technologie. Le jour où notre entreprise suzeraine se tournera vers un autre modèle commercial, ou décidera simplement que notre liberté n’est plus justifiée par les calculs de rentabilité, il nous faudra alors trouver un autre garant privé de notre liberté.

       En fuyant les effets du capitalisme néolibéral, nous devenons tous des réfugiés permanents, attirant parfois la pitié des géants de la technologie qui nous offrent des services gratuits, tantôt des papiers, mais surtout la chance de pouvoir nous enrichir dans une économie de marché. Seulement bientôt, nous n’aurons plus nulle part où aller.

    $$$

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA PENSÉE A BESOIN

    DE L'AIR DU LARGE)

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    (Et soudain le touriste imprudent ne sentit plus ses jambes)

    https://mudwerks.tumblr.com/post/146835162044/my-leg

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    lesvertsbagnolet.over-blog.com

    A la sauvette, les députés nous engagent

    pour plusieurs millénaires

     Barnabé Binctin (Reporterre) 

       Après de multiples échecs législatifs, le projet d’enfouissement des déchets atomiques est propulsé en vitesse au Parlement. But du gouvernement et des députés : lancer sans discussion ce projet, qui concerne des déchets radioactifs pour des milliers d’années.

       Le projet Cigéo, l’acronyme de centre industriel de stockage géologique de déchets radioactifs, prévu à Bure (Meuse), est en train de s’imposer en douce au Parlement : après l’échec de son introduction dans la loi de transition énergétique, il y a exactement deux ans, puis son annulation par le Conseil constitutionnel qui le considérait comme un cavalier législatif au sein de la loi Macronà l’été 2015, le projet d’enfouissement prévu pour 2025 bénéficie cette fois d’une proposition de loi à part entière, déposée par les sénateurs meusiens Gérard Longuet (Les Républicains) et Christian Namy (UDI) et adoptée à la quasi-unanimité par le Sénat, le 17 mai dernier.

       Après plus d’une dizaine de tentative d’intrusion dans divers projets législatifs sur ces deux dernières années [1], c’est donc la première fois que l’installation, censée garantir le confinement de résidus actifs pendant plusieurs millénaires, est l’objet direct d’un texte de loi, qui vise à définir« les modalités de création d’une installation de stockage réversible en couche géologique profonde des déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue ». (...)

       (...) Le gouvernement a choisi de placer ce texte à l’ordre du jour de la session extraordinaire du Parlement qu’il a convoqué pour le mois de juillet. « Le gouvernement souhaite que cela passe rapidement, et on peut imaginer qu’Emmanuel Macron n’y est pas étranger », dit-on dans l’entourage du député PS Jean-Paul Chanteguet, également président de la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale. Cette commission a voté le texte à la quasi-unanimité mercredi matin 29 juin, seule la députée Laurence Abeille ayant voté contre. L’ensemble des députés sera amené à se prononcer sur le sujet en séance publique, à partir du lundi 11 juillet.

       Le résultat ne fait guère de mystère : sur le sujet, seuls les députés écologistes s’opposent au projet, bien qu’ils aient perdu leur groupe à l’Assemblée nationale en même temps que leur meilleur connaisseur du dossier avec Denis Baupin. Le vote est d’autant plus acquis que le texte reste largement identique aux précédentes moutures, avec une définition de la réversibilité pratiquement inchangée depuis deux ans. Cela fait de toute façon longtemps que le calendrier originellement prévu par la loi de 2006, qui instaure cette notion de réversibilité, n’est plus respecté : « Le débat parlementaire qui était annoncé pour 2015 n’a jamais eu lieu », souligne Corinne François, du collectif Burestop. (...)

       (...) Seule nouveauté, l’introduction d’une « phase pilote » dans ce calendrier. Un leurre selon les opposants, qui y voient un lancement déguisé du véritable chantier Cigéo : « Avec un investissement estimé à 5,7 milliards d’euros et au vu des infrastructures prévues par cette phase, on doute qu’il s’agisse simplement de tester. Ce serait bien le début des travaux », estime Corinne François. De son côté, le réseau Sortir du nucléaire dénonce un nouveau « passage en force » alors que plusieurs associations s’interrogent sur un possible conflit d’intérêt quant à la nomination au poste de rapporteur de cette loi de Christophe Bouillon, par ailleurs président du Conseil d’administration de l’Andra, qui pilote le projet.

       Alors que plusieurs opposants ont investi la forêt de Mandres-en-Barrois où de premiers travaux ont été entrepris il y a quelques jours, le récent épisode de la consultation à Notre-Dame-des-Landes a semble-t-il inspiré les défenseurs de Cigéo : ainsi, le député Christophe Premat proposait lundi sur Twitter un amendement visant à l’organisation d’un référendum local sur Cigéo.

     
    Voir l'image sur Twitter
    https://reporterre.net/A-la-sauvette-les-deputes-nous-engagent-pour-plusieurs-millenaires

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    Luc Desle


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