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    Pensées pour nous-mêmes:

    (PARFOIS,
    PENSE A TE DÉBRANCHER)

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (82)
    pcc Benoît Barvin


    Enfance

       Cette petite fille, c'était moi. Moi à son âge. Moi qui n'avais pas été aimée, que l'on avait frappée, qui avait bu à satiété le lait du malheur. Moi qui traînais encore, des années après, les séquelles de ce que ma Mère m'avait fait subir... Une mère qui, jusqu'à 7 mois de grossesse, ne s'était, soi-disant, "rendu compte de rien". Elle qui était allée voir le médecin pour un "kyste" et auquel le praticien avait lancé, en riant - paraît-il: "Votre kyste, il a des pattes, chère madame...".

       La petite fille venait de recevoir une gifle. Sa mère était à l'image de la mienne: une petite bourgeoise BCBG, habillée à la dernière mode, avec un visage exaspérant car fardé à outrance, des yeux charbonneux, une bouche qu'on imaginait dans des positions interdites... Cette "sucette humaine" portait un caraco sous lequel les seins dansaient librement à chaque mouvement - quand elle giflait, par exemple. Un jean moulant accentuait le côté "p... mais pas trop" de cette mère indigne, forcément indigne, puisque considérant sa gamine comme une propriété taillable et corvéable à merci.

       Ma décision était prise à la seconde même où j'aperçus la petite fille - une blondinette fragile aux yeux d'un bleu de lagon - qui se recroquevillait, attendant la calotte qui, à cet instant, immobilisée dans l'air, s'apprêtait à retomber sur sa joue à la vitesse de l'éclair . Une gifle manucurée, aux longs doigts aristocratiques, accompagnée par la voix furieuse de la Mère: "Petite idiote! Un bas de filé... A cause de toi, godiche, qui ne sais pas avancer droit".

       Je suivis le couple - Matonne/détenue - jusqu'au jardin d'enfants où, enfin délivrée, la petite blonde alla se réfugier sur une balançoire. Elle avait encore les yeux remplis de larmes. Je percevais la douleur de la main sur ma propre joue qui flambait. La Mère, pendant ce temps, se repoudrait le nez... La décision, "ma" décision donc, de soustraire l'enfant à cette "Femme" était désormais ma seule préoccupation.

       J'observais la mère un moment. Je la vis qui, l'air de rien, regardait autour d'elle, cherchant à attire l'intérêt des mâles qui gardaient leur progéniture, après un divorce douloureux. Elle accaparait leur attention, leur envie et je les imaginais bandant comme des fous, ces pauvres tarés, prêts à tous les compromis pour passer un moment entre les bras de cette mère indigne.

       J'eus envie de me lever, de leur crier qu'elle était "indigne, indigne"! Mais je me retins. La blondinette se balançait mollement, solitaire, observant les enfants qui, à quelques mètres d'elle, sans lui prêter attention, se poursuivaient, éclataient de rires hystériques ou bien fondaient soudain en larmes, tout en se précipitant vers leur génitrice qui, elle, les réconfortait...

       La saleté de mère indigne permettait à un beau garçon de s'asseoir sur son banc. Elle minaudait, déjà poule, déjà l'entrejambes humide... J'en profitai. J'avançai, l'air de rien, de la balançoire, la contournai et surgis, en souriant, près de la petite fille. Elle ne sursauta pas. Elle me regarda, curieuse, avec cet air sérieux qu'arborent les enfants face à un nouvel adulte. C'était comme si elle m'évaluait, se demandant si elle devait ou non me faire confiance.

       Mon sourire s'accompagna de paroles de réconfort et miraculeusement dans ma main parut une sucette à la vanille. La petite la prit, descendit de la balançoire, me suivit sans rechigner, pendant que sa p... de mère riait aux éclats, seins presque à l'air, cuisses offertes à ce printemps chaleureux et aux mains rudes du beau mec. 

       Tout en me demandant comment j'allais, ensuite, procéder pour garder la petite avec moi, pour la chérir, pour faire en sorte qu'aucune des Autorités du pays ne vienne l'arracher de mes bras aimants, j'allongeai le pas, la petite main fragile de l'enfant dans la mienne, plus large, protectrice... Nous atteignîmes mon véhicule, je l'installai derrière, la priant de se blottir pour que personne ne la voit - n'ayant même pas besoin d'inventer un quelconque prétexte, tellement elle me faisait confiance, elle qui ne pensait qu'à suçoter ce sucre délicieux que j'avais enduit d'un mélange de mon invention, aux vertus calmantes.

       Sortir de la ville fut un jeu "d'enfant". Nous cacher dans ma petite résidence secondaire, à une vingtaine de kilomètres au-milieu des bois, également. J'avais tout prévu: la télé fonctionnait; des tas de Blu-Ray de dessins animés étaient soigneusement rangés dans leur meuble; le frigo débordait de nourriture et de boissons. La petite fille ne serait pas malheureuse en ma compagnie. Moi qui ne pouvais pas avoir d'enfant et qui, grâce à elle, en adopterait un à ma convenance. 

       Vers le soir, alors qu'elle dormait toujours dans sa chambre où je l'avais installée, glissée sous les draps, admirée pendant une bonne heure, fascinée par ses cheveux d'ange, ses traits si purs, écoutant le souffle régulier de sa respiration - une musique céleste... C'est vers le soir, donc, que je me branchai sur le Web pour savoir si, par hasard, on parlait de cette disparition.

       Sur la page actualité de Google s'étalait, en premier titre, la phrase: "disparition inquiétante". On y lisait que la petite Marianne, échappant à la surveillance de sa mère (tu parles!), s'était évaporée d'un jardin public de la ville. On y voyait une photo de la disparue, on avait droit à une interview filmée de la mère qui parlait, en sanglotant, de sa jolie petite fille (simagrée!), mais entre les lignes on comprenait qu'il n'y avait aucun témoin, que pour un moment, la blondinette et moi, on serait tranquilles. Heureux et au calme...

       J'éteignis mon ordinateur portable, allai me débarbouiller. J'enlevai avec regret ma perruque, ôtai mon maquillage, passai sur mes joues, bleuies d'une barbe de presque 24 heures, une main lasse... J'étais éreintée mais ravie. Transportée, même, comme si tout le bonheur du monde m'était offert.

       J'allais bien m'occuper de ma jolie poupée. J'allais enfin rattraper une enfance détestable qui, selon les psychiatres, avait "perverti le sens de mes responsabilités" et "détruit l'identité sexuelle du sujet". Charlatans! J'allais leur montrer que ce charabia ne recouvrait aucune réalité...

       Je me blottis confortablement dans le fauteuil du salon et réfléchis à l’ordonnancement des jours à venir. Mais, d'abord, changer le prénom de ma petite chérie: 

       Astra me plaisait bien...

    ***

       Astrée : Astrée, parfois aussi nommée Astra ou Astraea, est une puissante déesse de la justice, dont le nom signifie “étoile”. Ses propriétés ésotériques touchent tout ce qui est en relation avec la pureté et la justice. Elle apporte l’équilibre.


    ***

    (La discussion avec cette fille était impossible)


    ***

    "Heu, Maître, vous avez l'air un peu...
    - Un peu quoi?
    - Ben... A plat...
    - A qui la faute, hein?
    - QUOI!!!"


    ***

    "Peuh... 
    Cette nouvelle drogue ne me fait aucun effet!
    GRRR..."


    ***

    (Cet écrivain savait comment punir tous ceux
    qui venaient goûter, en catimini, son Cognac)


    "Sal...! Je vais vous faire la peau!"

    http://martinklasch.blogspot.fr

    ***
    Blanche Baptiste

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TON TRAVAIL C'EST DE GRANDIR
    ET RIEN D'AUTRE)

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    (Super anti-suicide prêt à aider
    les cadres de Paule Emploi)



    uaredesign.com

    Suicide d'un cadre dirigeant 
    de Pôle emploi en Languedoc Roussillon
    Cécile HAUTEFEUILLE

       (...) «Omerta», «chape de plomb», «volonté évidente d'étouffer l'affaire». Dans les rangs de Pôle Emploi en Languedoc Roussillon, le décès brutal de ce cadre, qui travaillait à Montpellier, commence à peser lourd. Trop lourd.

       «Tout le monde a été prudent et respectueux», nous confie une source syndicale. «Personne n'a cherché à instrumentaliser ce geste désespéré. Mais ça a créé une onde de choc et nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir en parler. Si ce suicide est lié à des problématiques personnelles, ça ne nous regarde pas. Mais s'il y a, ne serait-ce qu'un pour cent deproblématique professionnelle, on se doit de la prendre en compte.»

       A l'heure actuelle, selon nos informations, aucune enquête n'a été diligentée en interne, par le CHSCT. Et certains le regrettent, et le réclament. C'est le cas de cet agent, qui a accepté de nous répondre :

       «Nous souhaitons une enquête pour savoir s'il y a un lien entre cette disparition et une souffrance au travail. Nous avons l'impression que c'est une information que la direction cherche à étouffer. Elle nous a mis en garde, elle ne veut pas que l'on remue des choses...» 

       Quelles choses ? Pourquoi ces prétendues mises en garde de la direction ? «Vous savez très bien que le climat est tout sauf serein à Pôle emploi», répond cet agent. «Suicides ou tentatives de suicide de demandeurs d'emploi, personnel sous tension, le contexte est très pesant. Et pardonnez moi, mais ce suicide fait tâche en interne, parce que c'est un cadre qui avait été écarté de hautes fonctions.» 

       L'homme avait effectivement changé de poste. Il avait été nommé directeur régional adjoint de Pôle Emploi en 2008, puis trois ans plus tard, quand la direction régionale a changé, il est devenu "directeur de production". «Il a clairement été déclassé» affirme une source syndicale, qui ajoute qu'il avait aussi très récemment quitté les locaux de la direction régionale de Montpellier : 

        «On l'a mis dans un autre bâtiment, dans un autre quartier de la ville, et il s'est retrouvé dans un bureau au sous sol ! Je ne suis pas en train de vous dire qu'il travaillait dans une cave, mais la symbolique est là : passer du 4ème étage de la direction régionale, à ce bureau éloigné...c'était peut être difficile à vivre...»

       Contactée par le minisphère, la direction régionale confirme le changement de fonction et le récent déménagement : «Ce poste de directeur de production, il l'avait accepté. Et il était excellent dans son travail. Quant au changement de bureau, c'était pour rejoindre le bâtiment où étaient ses équipes. Il encadrait 200 personnes, chargées de soulager le travail des agences Pôle emploi.» 

       Travaillait-il réellement dans un bureau en sous sol ? «Pas de commentaire sur les interprétations des uns et des autres.» Pas de commentaire non plus sur le geste mais une mise au point sur «l'omerta» dénoncée :  «C'est faux, il n'y a aucun blocage de l'information. Tous les représentants du CHSCT ont été informés le soir même du décès. Nous avons aussi mis en place des cellules d'écoute sur le site où travaillait ce cadre. Les gens ont été reçus. La situation est tellement tendue, nous faisons attention à tout évènement...»

       Pôle emploi semble craindre un "effet d'entraînement". Que ce terrible passage à l'acte n'en entraîne d'autres. «Tout le monde pense évidemment aux suicides chez France Télecom», conclut un syndicaliste de Pôle emploi. «Mais ça, la direction ne veut ni en parler, ni en entendre parler.» (...) 


    %%%

    "Tu as vu le déguisement des banquiers pour nous
    émouvoir sur leur sort?
    - Non, ça c'est une vraie pauvre...
    - Tu es sûre? J'aurais pourtant juré..."


    %%%

    "Israël/Palestine... C'est fait...
    Maintenant, quel autre rendez-vous important?
    Ah oui, le bal de charité où je vais
    pouvoir montrer mon superbe jeu de jambes...
    Yeah!"

    Obama, un p’tit tour et puis c’est tout
     Emmanuel Riondé

       (...) Durant l’été 2010, Regards avait eu l’occasion de rencontrer et d’interviewer l’historien palestino-américain Rashid Khalidi. Interrogé sur les lendemains décevants du discours du Caire (prononcé en juin 2009), voici ce qu’ils nous avait alors confié à propos de la politique américaine au Proche-Orient (un entretien à relire dans son intégralité ici) :

       « Obama a oublié que pour changer la politique dans ce pays, il ne suffit pas de le décider à la Maison Blanche, il faut aussi la vendre. D’abord à une opinion publique très favorable à Israël. En Europe, vous avez une connaissance du Moyen-Orient à cause du colonialisme, du tourisme, du business, de l’enjeu énergétique, etc. Aux Etats-Unis, la population a peu d’informations sur le Moyen-Orient. 

       Et à bien des égards, ce pays reste coupé du monde. On ne connaît pas les langues étrangères, on ne fait pas de tourisme partout, on n’a pas de passé colonial. Il n’y avait aucun expert du monde arabe avant la deuxième guerre mondiale aux Etats-Unis ! Juste quelques spécialistes des langues orientales. Alors de grands mensonges sur le sionisme et sur Israël y ont été diffusé sans que ce soit contré par les réalités proche-orientales. (...)

       Il faut aussi vendre cette politique au Congrès, et celui-ci reste largement sous influence du lobby israélien. Intelligemment, l’Aipac et les autres éléments du lobby y ont axé tous leurs efforts depuis les années 1950-1960. Cela a abouti à une grande maîtrise et c’est toujours le cas : de nombreux élus au Congrès et au Sénat savent que la politique d’Israël nuit aux Etats-Unis mais ils n’osent pas le dire (...) 

       Dès les années 1940, la plupart des stratèges américains savaient que l’appui à la création d’Israël, puis l’établissement de forts liens avec ce pays allaient nuire aux Etats-Unis dans le monde arabe. Tous les conseillers de Truman étaient contre sa politique. Mais il y avait aussi dans son entourage des amis du sionisme et lui-même pensait qu’il fallait créer un Etat juif. Aux consuls américains en poste dans le monde arabe, il a un jour expliqué : « Messieurs, je suis désolé mais je n’ai pas d’électeurs arabes dans ma population . » Cela reste en grande partie vrai aujourd’hui. (...)

       Je crois que Obama n’a pas suffisamment travaillé l’opinion publique et le Congrès sur la question du Moyen-Orient. Un universitaire du Maryland a récemment montré qu’au moment du discours du Caire, la perception des Etats-Unis dans le monde arabe s’était très nettement améliorée. Mais dans l’année qui a suivi, cela a chuté et l’appui à l’Iran y a progressé... Selon cet universitaire, ce renversement est essentiellement dû à la déception causée par la politique américaine en Palestine. »

       Une Palestine où personne - des dirigeants politiques aux habitants des territoires - ne semble nourrir d’illusion sur cette visite. Ce mercredi, en Cisjordanie, au moment où l’avion d’Obama se posait à Tel-Aviv, quelques militants érigeaient un nouveau village de toile à Eizariya sur une colline faisant face à un autre village démantelé il y a deux mois par les forces israéliennes. 

       Dans un communiqué, les activistes qui réaffirment le droit des Palestiniens à « retourner sur [leurs] terres et dans [leurs] villages [et à y proclamer] leur souveraineté (...) sans la permission de qui que ce soit » règlent en quelques mots la « question américaine » : « Une administration qui a utilisé son veto à 43 reprises pour supporter Israël contre les droits des Palestiniens, une administration qui gratifie Israël d’une aide militaire de plus de trois milliards de dollars chaque année, ne peut contribuer de façon positive à trouver une solution juste. »(...)

    Lire sur:

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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MÉCHANT EST COMME UN FRUIT MUR.
    IL TOMBE TOUJOURS TOUT SEUL)

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    "T'es pour ou contre la viande industrielle?
    - Gargl... C'est quoi... Gargl... la bonne réponse?"

    Les mangeurs de viande industrielle 
    plus exposés à une mort prématurée
    Audrey Chauvet

       (...) Manger des saucisses tue. Si l’on en croit une étude parue dans la revue BMC Medicine, les gros consommateurs de viandes et charcuteries industrielles auraient 44% de risques de plus que les autres de mourir prématurément. La consommation de saucisses, jambons, bacon, hamburgers et autres boulettes augmenterait le risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire de 72% et de développer un cancer de 11%.(...)

       L’étude, réalisée sur 448.568 personnes durant douze ans dans dix pays européens, révèle que 3% des décès prématurés dans le panel auraient pu être évités en réduisant la consommation de ces viandes transformées à moins de 20g par jour. A l’inverse, les risques de morts prématurées s’accentuent au-delà de 160g de bidoche par jour.

       Toutefois, les chercheurs n’ont pas d’explication claire au lien entre charcuterie et maladies: bien sûr, ces aliments gras et salés sont connus pour ne pas être les meilleurs amis de nos artères, mais les arômes, conservateurs et autres substances ajoutées aux produits industriels pourraient également favoriser l’apparition de cancers. D’autre part, la consommation de ces produits tout préparés est souvent révélatrice d’un mode de vie et d’un niveau de revenus qui peuvent jouer en défaveur de la santé. La consommation de tabac et d’alcool pourrait aussi perturber les résultats. (...)


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    (La main qui avait giflé le Président
    du Conseil Européen s'empressa
    d'aller laver ses doigts, empuantis)


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    "Changé de stratégi?
    Ahaha... Vous être un
    rigolo, vous..."

    Herman Van Rompuy


    CONSEIL EUROPÉEN :
    On ne change pas une formule qui échoue
    PresseuropIl Sole 24 Ore, 
    Ziarul Financiar, Les Echos

       Le Conseil européen du 14 mars, consacré à la croissance, a été un nouveau “sommet prévisible”, constate Il Sole-24 Ore. Malgré les mauvais indicateurs sur le chômage et la production, et les manifestants anti-austérité venus de toute l’Europe jusqu’à Bruxelles, remarque le quotidien,

       Ce fut business as usual dans le palais. Les conclusions sont pré-définies : un peu de flexibilité dans les règles anti-déficits, et en avant toute vers la réduction du chômage des jeunes, la mantra du moment. [...] Pas de coup d’éclat, ni de surprise. Comme si l’Europe n’agonisait pas dans la récession pour la deuxième année consécutive. [...] Il faudrait un peu d’imprévu teinté de génie, une volonté commune inhabituelle pour ramener l’Europe hors du tunnel de la crise avec moins de bavardage et quelques mesures concrètes.

       “L’Europe est condamnée à poursuivre sur le chemin de l’austérité, ouvert par Berlin pour sortir l’Union européenne de la crise”, renchérit Ziarul Financiar.C’était évident depuis que l’Allemagne a affiché un budget exemplaire, qui promet le plus bas déficit de ces 40 dernières années”, ajoute le quotidien roumain :

       le prix à payer est douloureux pour toute l’UE : chômage des jeunes un peu partout, récessions ahurissantes dans tous les pays durement frappés par la crise...Et, de plus, Berlin suit le même chemin, en demandant que l’expression “assainissement budgétaire”, autrement dit l'austérité orientée vers la croissance, soit mentionnée pas moins de 4 fois dans les conclusions du sommet !

       Depuis la signature du Pacte de croissance en juin dernier, “les choses n’ont guère avancé” déplorent également Les Echos. Le quotidien économique rappelle notamment que les “project bonds”, “ces financements obligataires créés pour soutenir de grands projets d’infrastructures – restent encore dans les limbes, alors qu’une première phase aurait dû débuter en octobre dernier”.

       Les Echos voient pourtant un espoir à l’issue de ce Conseil européen en demi-teinte, en particulier parce que “la France et l’Italie ont obtenu de leurs partenaires un peu de mansuétude” concernant les déficits publics :

       Certaines de leurs demandes [ont été] reprises dans les conclusions du sommet. Paris a ainsi vu d’un bon oeil la mention dans le texte final de “la nécessité d’un assainissement budgétaire différencié, axé vers la croissance” [ce qui] ouvre la voie à une certaine souplesse dans l’application du retour sous la barre des 3% de déficit [...] De son côté, l’Italie a poussé pour que le texte de conclusion reconnaisse le statut particulier des investissements publics d’avenir dans le calcul des déficits. (...)


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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ESSENTIEL EST VISIBLE
    PAR LE COEUR)

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    "Après les Trente Glorieuses, tu crois qu'on
    sera comment?
    - Vieux."


    Robert Castel: 
    «Tout ne s'est pas effondré, mais...»

       (...) En 2009, le grand sociologue, mort mardi 12 mars à 79 ans, répondait aux questions de «l'Obs». Il analysait le passage de la précarité transitoire d'antan au système actuel du «précariat», et réclamait l'institution d'une «Sécurité sociale minimale garantie». (...)

       (...) . Le Nouvel Observateur/France-Culture En France, la cohésion sociale est mise à mal par les difficultés du service public - hôpital, école, université -, par la crise permanente des banlieues et la montée actuelle du chômage. Que révèle la crise et qu'est-ce qu'elle accentue ?

       / Robert Castel 
       Je n'ai aucune nostalgie des Trente Glorieuses, comme on appelle souvent en France la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Avec les guerres coloniales, la persistance des injustices et des inégalités, la rigidité des fonctionnements institutionnels, cette période a été assez peu «glorieuse». Mais il s'était progressivement constitué une forme de compromis entre d'un côté les intérêts du marché assurant la compétitivité et la productivité des entreprises - ce fut quand même un moment de développement économique et social et de modernisation de la société française assez exceptionnel - et de l'autre un certain nombre de garanties de sécurité, de protections, qui concernaient à peu près l'ensemble de la population. 

       Par exemple la «misère travailleuse», qui avait été le lot séculaire de ce qu'on appelait autrefois le peuple, avait été pour l'essentiel jugulée. Dans les années 1970, presque tout le monde pensait que demain serait meilleur qu'aujourd'hui, c'est ce qu'on appelait le progrès social.

       Aujourd'hui nous sommes placés face à l'incertitude des lendemains, avec le sentiment que si le pis n'est pas certain, le mieux n'est certainement pas assuré. Certes, le terme de «crise» est vague et ambigu mais, vers le milieu des années 1970, il s'est à coup sûr produit une bifurcation essentielle dans la marche de la société. Nous sommes entrés dans un nouveau régime d'un capitalisme plus sauvage, de concurrence exacerbée. Tout ne s'est pas effondré, mais on observe la dégradation de positions qui paraissaient assurées. Par exemple, depuis dix ans en France on reparle de «travailleurs pauvres», alors qu'on croyait que c'était une figure révolue du passé.

       . En France, un peu plus de 13% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté (c'est-à-dire 880 euros mensuels pour une personne seule). Allons-nous vers une «institutionnalisation du précariat» et des travailleurs pauvres ?

       D'une certaine façon, nous y sommes. C'est-à-dire que la reconfiguration actuelle de l'organisation du travail fait qu'un nombre croissant de travailleurs ne tirent plus de leur emploi les conditions minimales de leur indépendance économique et sociale. On peut appeler cet état «précariat» pour le distinguer de la précarité d'hier, qui n'était souvent qu'un mauvais moment à passer, par exemple pour les jeunes en attente d'un emploi durable. On constate désormais que des gens s'installent en permanence dans ces situations d'activité en deçà de l'emploi classique. Il y a incontestablement un processus de vulnérabilisation qui traverse le monde du travail.

       . La crise actuelle a révélé un certain nombre de scandales du monde de la finance. Est-ce que ça n'entraîne pas une montée du sentiment d'injustice. Et n'est- il pas lié à un sentiment d'impunité des élites ?

       Il y a des inégalités qui ne sont pas perçues comme injustes. Le fait par exemple, pour un ouvrier qui a fait peu d'études, qu'un cadre ait un salaire supérieur au sien n'est pas en soi vécu comme une injustice. Par contre, des salaires ou des rétributions qui valent plusieurs centaines de fois le smic apparaissent à juste titre scandaleux. Mais au-delà de ce sentiment d'injustice se fait en ce moment une prise de conscience que quelque chose ne marche pas à un niveau plus fondamental. 

       On nous a répété depuis plus de vingt ans que les protections sociales étaient trop rigides, que le rôle de l'Etat était trop pesant, que le droit du travail faisait obstacle au libre déploiement des entreprises, et un certain nombre de réformes libérales ont été prises dans le sens de leur réduction. Le résultat, c'est un emballement du marché lorsqu'il est laissé à lui-même. On pourrait interpréter l'explosion du capitalisme financier comme l'expression ultime du fonctionnement d'un marché uniquement conduit par la recherche du profit pour le profit, la maximisation à outrance de son intérêt, quel qu'en soit le coût social.

       Pour l'instant les réactions restent sporadiques, comme ces séquestrations de dirigeants qui expriment l'exaspération de ceux qui se retrouvent brusquement dépossédés. Ce sont comme de petites explosions qui surviennent en ordre dispersé. Sont-elles susceptibles de déboucher sur un mouvement social d'ensemble qui passerait par une collectivisation de ces actions ? Il faudrait être prophète pour en décider aujourd'hui. (...)

    Lire sur:

    +++

    "Heu... Tu es sûr qu'il ne te manque pas 
    quelque chose, en haut?
    - J'en ai deux petites en bas...
    - Petit coquin!"

    Bathing Suits
    vogue/hoyningen-huene 1928        & &
    ² 
     è-('=
    +++

    (Ce terroriste désamianteur amateur
    était amateur de Zorro, le renard rusé)


    Pourquoi la SNCF envoie en douce 
    ses trains amiantés en Roumanie
    Anna Rousseau

       (...) Les trains ont du mal à se cacher pour mourir. A Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), à Culoz (Ain), à Baroncourt (Meuse), à Vesoul (Haute-Saône), des convois sont garés sur des voies secondaires et attendent en pourrissant d'être envoyés à la casse. Locomotives, voitures de voyageurs et wagons de fret s'accumulent. Près de 3.700 en tout, soit "150 kilomètres mis bout à bout", selon Arnaud Aymé, du cabinet Sia Conseil, effaré par la masse de travail qui attend... les désamianteurs.

       C'est là que le bât blesse. Démolir un train, c'est beaucoup de force physique et de bons chalumeaux. Mais avant de découper la tôle et de la vendre aux ferrailleurs, encore faut-il extraire l'amiante de tous ces trains construits entre les années 1950 et 1980. Cette matière toxique est présente dans les enduits extérieurs, dans les joints et dans les protections de chauffage. La retirer exige un travail lent, précautionneux, dans des hangars adaptés, par des ouvriers spécialisés équipés de scaphandres. 

       Or il n'y a que deux centres de désamiantage ferroviaire en France: Recylux dirige celui de Baroncourt, en "restructuration technique" depuis juillet 2012. Il reste celui de SME, situé à Culoz. Bon an, mal an, l'entreprise, située entre le Jura et les premiers contreforts des Alpes, parvient à désamianter environ 150 "caisses" par an, alors que la SNCF en a sorti 1.200 - huit fois plus - de sa flotte en 2012. (...) 

       "La SNCF nous dit qu'il y a là dix ans de boulot », explique Jocelyn Portalier, secrétaire du collectif matériel à la CGT-Cheminots. Mais ce boulot n'est pas pour les cheminots. Il est sous-traité. Un peu gênée aux entournures, la SNCF a du mal à dire pourquoi elle ne désamiante pas ses trains elle-même. "Dans nos ateliers, notre coeur de métier est la maintenance et la réparation des trains, explique Jacques Damas, directeur général délégué de la SNCF. Vis-à-vis de l'amiante, nous nous limitons le plus souvent à la dépose de pièces, ce qui représente des niveaux d'exposition faible pour lesquels nos personnels sont strictement équipés en conformité avec la réglementation." Un autre dirigeant du groupe public fait très clairement comprendre pourquoi les cheminots ne démolissent pas leurs trains: "Nous sommes le monde des trains vivants. Le désamiantage, ce sont leurs pompes funèbres."

       Or les syndicats, eux, réclament depuis des années de récupérer cette activité au nom de la préservation de l'emploi. Mais ils suivent aussi de très près le dossier pour de simples raisons de salubrité publique: le centre de désamiantage du Mans, confié à un sous-traitant, a été fermé en 2011 par ordre de l'inspection du Travail, suite aux plaintes des cheminots et des riverains. Les trains étaient désamiantés à l'air libre, laissant les particules se disperser allègrement dans la nature, et les ouvriers n'étaient pas protégés!

      En attendant, les files de trains "radiés", comme on les appelle en jargon SNCF, garés sur les voies de service, s'allongent inéluctablement. La SNCF a pris un retard considérable et n'arrive plus à faire face. Mais tout n'est pas sa faute. L'évolution des normes de sécurité, de plus en plus strictes, a considérablement ralenti le travail de démolition des trains. "Pour obtenir une certification, il faut entre neuf et quatorze mois", estime Michel Bonfils, l'un des dirigeants de SME, qui a investi près de 7 millions d'euros pour mettre toutes ses installations aux normes. (...) 

       Parallèlement, les régions, depuis la loi de décentralisation de 2002, sont devenues autorités organisatrices en matière de transport, et elles en ont profité pour entièrement remplacer le parc de leurs TER, envoyant les vieux à la casse. L'Ile-de-France s'est ainsi débarrassée fin janvier de ses "petits gris", entrés en service en... 1965. Les prochains seront les anciens RER A, environ 400 voitures de voyageurs datant de 1967. Mais si tant de retard a été pris, c'est aussi que la SNCF ne sait plus très bien ce qu'elle peut faire de ses trains. Avant les premières réglementations sur l'amiante, en 1996, la question ne se posait pas: chaque caisse, revendue à un ferrailleur, lui rapportait 3.000 euros.

       Aujourd'hui, avant de pouvoir revendre la tôle nettoyée entre 6.000 et 9.000 euros aux mêmes démolisseurs, la SNCF doit la faire désamianter, ce qui lui coûte entre 30.000 et 35.000 euros. Elle perd donc entre 21.000 et 29.000 euros par caisse! Pour sortir de ce cauchemar, la SNCF s'est décidée à investir. En septembre prochain, deux sites de désamiantage ouvriront: l'un à Chalindrey, sous la houlette de sa filiale Geodis, qui traitera 250 caisses en 2014, et l'autre au Mans, qui sera confié à un sous-traitant, avec comme objectif de se débarrasser de 300 caisses par an. Les lieux de garage devraient commencer à se vider à partir de 2015.(...)

    Lire la suite sur:

    +++
    Luc Desle (avec le concours graveleux de Jacques Damboise)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CE QUE TU NE FAIS PAS
    ON NE PEUT PAS TE LE REPROCHER)

    Pcc Jacques Damboise


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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (81)
    pcc Benoît Barvin

    Night (1880-1885), by Edward Robert Hughes

    Vilain

       C'est ce qu'était mon voisin. Il ne montrait son vilain museau qu'avec précaution. Ses yeux exploraient le paysage alentour, la rue tranquille, les maisons individuelles, les véhicules en stationnement puis, comme un fantôme, je le voyais partir à pieds en direction de la ville, d'un pas lourd, les épaules voûtées, comme portant le poids du monde. Jamais je n'avais entendu le son de sa voix. Je l'imaginais grave et grasse, pleine de ce ressentiment qu'ont les "ratés" de la vie lorsqu'ils s'approchent de la fin de leur contrat.

       J'avais loué la petite villa voisine depuis quelques mois. J'avais dégoté un CDI dans une entreprise, via un chef du personnel à qui j'avais cédé dans ce but. Depuis, je l'évitais. Lorsque je me voyais dans le miroir de la salle de bain, j'apercevais une encore jeune femme d'un peu plus de trente ans, une brune au visage avenant, mais ça et là cernes et ridules trahissaient une beauté qui se fanait. Je n'avais jamais été mariée, ma solitude n'était accompagnée que de compagnons éphémères et ma vie, si elle en valait d'autres, ne me satisfaisait pas.

       Le "Vilain" d'à-côté m'avait vite paru le pendant, en masculin, de ce que j'étais devenue. J'avais une envie folle de lui parler, pour me trouver face à lui afin d'étudier ce visage aux traits lourds, comme inachevés, au regard inquiet - deux billes rondes et noires qui à la fois m'intriguaient et faisaient naître un drôle de frisson le long de ma colonne vertébrale.

       C'est un mercredi que j'eus l'occasion d'entrer en contact avec lui. Je sortis de la maison, passai devant sa large porte d'entrée lorsque celle-ci s'ouvrit. Il apparut. Dieu! De près il était encore plus laid que je ne croyais! Il me fit penser à Anthony Quinn dans "Notre Dame de Paris". Sourcils fournis, nez large et tordu, peau grasse parsemée de taches de vieillesse, cheveux épars d'une sale couleur rousse... Le "Vilain" portait un vieux pantalon de velours côtelé, un infâme pull couleur lie-de-vin et il exhalait une odeur d'ammoniaque ou d'acide, je ne sais. De saisissement, mon coeur s'emballa et je m'évanouis dans ses bras...

       J'ouvris lentement les yeux. Je me trouvais allongée sur un imposant sofa, dans un salon admirablement agencé: lourdes chaises des siècles derniers; bibliothèque en merisier, envahie d'ouvrages en cuir repoussé, aux lettres rehaussées à l'or fin; nombreuses statuettes venues des quatre coins de la planète, et dont j'aimai aussitôt la grâce alliée à la fragilité... Les lumières tamisées donnaient à la pièce un côté cosy qui me charma instantanément. Quant aux douces effluves de Verveine qui flottaient autour de moi, elles achevèrent de me rassurer.

       Le "Vilain" était placé en retrait, juste derrière. Il me parla et sa voix, douce comme le miel, anesthésia la panique qui, pendant quelques secondes, avait enflé dans ma poitrine. "Je ne vous veux aucun mal, disait la voix. Je vous ai amené chez moi car vous avez eu un malaise. Prenez ce bol de Verveine... Je fais moi-même mes tisanes... Vous vous sentirez mieux après".

       Mon hôte avait raison. A peine avais-je ingéré une lampée du breuvage, que toute angoisse disparut. Mon coeur battit paisiblement dans ma poitrine, j'étais même légèrement euphorique, ce qui me permit de me redresser et de me pivoter dans sa direction. Dans cette atmosphère douillette, et grâce à l'éclairage judicieusement disposé, le visage "quasimodien" du voisin se diluait peu à peu, comme s'il était effacé par un quelconque créateur invisible qui, rien que pour moi, remodelait sa créature...

       Les traits s'affirmaient, le nez s'affinait, les lèvres s'ourlaient, les yeux pâlissaient et adoptaient un magnifique et profond bleu marine... "Je suis pompette", pensai-je, étonnée de cette métamorphose mais au fond charmée par elle, car j'avais toujours aimé les contes de fées. "Si ce type devient un Prince dont l'unique ambition sera de m'embrasser goulûment, je ne suis pas contre", ajoutai-je en émettant un petit gloussement peu approprié.

       Le sang, brusquement, se figea dans mes veines. Le bas du visage, qui s'était allongé, se couvrait maintenant d'une barbe de même couleur que les yeux. Les lèvres purpurines s'ouvraient sur des dents d'une blancheur étincelante; des dents acérées qu'une langue gourmande vint caresser avec volupté. Je compris aussitôt que la métamorphose se faisait à mon détriment, que "la Barbe Bleue" habitait mon quartier...

       "La Barbe Bleue" n'était autre qu'un terrible tueur en série qui s'emparait de jeunes et jolies femmes pour leur faire subir les derniers outrages avant de dissoudre en partie leur corps dans des solutions d'acide... Il ne laissait intact qu'un bout de la femme disparue... le bout qu'il avait "adoré", suivant les propos des journalistes.

       Comme la Barbe Bleue se penchait sur moi, transformée en statue de sel, je me demandai quelle partie de mon corps il allait le plus chérir.


    µµµ

    Vous aussi, tentez les nouveaux métiers
    issus de la crise.

    Ce jour:

    - Porteur de bougie allumée -

    Richard Kern

    µµµ


    - Essayeur de chaînes rouillées -

    Peter Laughner

    µµµ

    - Testeurs de draps pour colonie pénitentiaire -

    Mary Wigman’s Dance School-Albert Renger-Patzsch

    µµµ

    - Ruchier vivant -

    bee man


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    Jacques Damboise (Tête chercheuse chez Paule Emploi)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA TRAVERSÉE DES APPARENCES
    DURE TOUTE UNE VIE)

    µµµ

    "Snif... Tous ces kids... Snif...
    qui ne pourront pas utiliser
    nos nouvelles armes d'assaut...
    Quel gâchis"


    Obama lâché par les sénateurs 
    sur l'interdiction des armes d'assaut

       (...) Après la tuerie qui avait coûté la vie à 20 enfants et six adultes le 14 décembre 2012 dans l'école de Newtown (Connecticut), Barack Obama, avait fait de l’interdiction des armes d’assaut l’une de ses mesures phares.

       Le président américain va pourtant devoir renoncer à ce projet. Les élus démocrates au Sénat ont en effet décidé d’abandonner ce texte. Le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a confirmé, mardi 19 mars, qu’il ne disposait pas du soutien nécessaire à la défense du texte. "À l’heure actuelle, si l’on se réfère aux chiffres les plus optimistes, cette amendement dispose de moins de 40 votes", sur les 100 élus que compte le Sénat, a-t-il déclaré.

       Pour garantir l’adoption des mesures les moins controversées, comme le renforcement des contrôles concernant les antécédents des acheteurs et de nouveaux crédits pour renforcer la sécurité dans les écoles, les sénateurs démocrates ont choisi de scinder les propositions de Barack Obama. Le texte sur l’interdiction des armes d’assaut sera soumis au vote indépendamment sous la forme d’un amendement, qui devrait être rejeté.(...)

       À l’annonce de cet échec, la sénatrice démocrate de Californie, Dianne Feinstein, à l’origine du texte, n’a pas caché sa déception. "Vous savez sur ce sujet, les ennemis sont très puissants, je l’ai su toute ma vie", a-t-elle confié aux journalistes.

       Pour Alan Gottlieb, vice-président exécutif de la Fondation pour le Deuxième amendement (qui garantit le droit de porter des armes) , cette capitulation n’est pas non plus une surprise. Elle s’explique, selon lui, par un simple calcul électoral. "Beaucoup de démocrates ne veulent pas avoir à affronter les prochaines élections en ayant voté pour ça", a-t-il affirmé à l’AFP.

       Le texte controversé aurait interdit dans tout le pays la fabrication, l’important et la vente de 157 modèles de fusils semi-automatiques de type militaire, dits "d’assaut", dont celui utilisé par Adam Lanza, le tueur de la fusillade de Newtown. Seuls sept États et la capitale fédérale Washington interdisent pour l’instant ces armes.

       Malgré ce recul sur l’interdiction des fusils d’assaut, les associations qui militent depuis des années pour le renforcement de la législation affirment qu’elles vont continuer à ce battre. L'une des plus influentes  The Brady Campaign to Prevent Gun Violence, a déclaré dans un communiqué qu’il "gardait espoir dans la série de réformes lancée par le président". (Elle est bien la seule...) (...)


    µµµ

    "Bwana, Ben Sahib, vous z'allez pas m'enfermer
    à Abu Ghraib, hein? Siouplaît...
    - Abu quoi? Je ne sais pas de quoi
    tu parles, petit homme..."


    µµµ

    "Hi, les boys, y'a des z'autochtones qui nous zieutent...
    - Faites comme si de rien n'était...
    - Et s'ils nous font un salut?
    - Vous tirez dans le tas."


    Ces entreprises qui ont prospéré 
    sur le dos de la reconstruction en Irak

       (...) Dix ans après la guerre en Irak, la société américaine de construction, d'ingénierie et de milice privée KBR apparaît comme le grand gagnant des sommes considérables investies par les États-Unis pour reconstruire le pays. Cette ancienne filiale de Halliburton - le géant de l’exploitation pétrolière dirigé jusqu’en 2000 par Dick Cheney, l’un des principaux conseillers du président Georges W. Bush - a reçu depuis 2003 plus de 39 milliards de dollars des autorités américaines, d’après une enquête du quotidien britannique le “Financial Times” publiée lundi 18 mars.

       Contacté par le quotidien britannique, KBR, qui n’a pas nié le montant des sommes, a souligné que la société avait agi “avec honneur et sens du sacrifice dans un environnement hostile”. Le groupe a rappelé qu’il avait servi en Irak un milliard de repas et produit plus de 94 milliards de litres d’eau potable.

       Très loin derrière KBR, deux entités du Koweït - le groupe de logistique Agility Logistic et la compagnie nationale de pétrole Kuwait Petroleum Corporation - occupent la deuxième et troisième place du Top 10 des heureux bénéficiaires du programme de reconstruction.

       Au total, Washington a dépensé pas moins de 138 milliards de dollars en une décennie pour financer la reconstruction et la sécurité en Irak, affirme le "Financial Times", qui a pu éplucher l'ensemble des contrats publics négociés durant cette période. Une somme colossale, qui pourrait l'être davantage. Le quotidien reconnaît, en effet, qu’il était parfois difficile d’identifier certaines sociétés qui se sont donné du mal pour brouiller les pistes en utilisant des noms différents.(...) 

       Des chiffres qui reflètent à quel point l’Irak après l’invasion américaine de 2003 s’est transformé en gros gâteau que se sont partagées quelques sociétés privées. “Aux alentours de 2005 - 2006, il y avait plus d’employés de ces groupes privés que de soldats américains en Irak”, rappelle le "Financial Times".

       “Ces données sont choquantes et rappellent à quel point l’argent des contribuables américains a été mis à contribution dans des projets qui n’ont, au final, pas fait grand chose pour améliorer la situation sur place” (Ça n'est pas possible!!!), a souligné au "Financial Times" Claire McCaskill, une sénatrice américaine du parti démocrate qui milite pour encadrer plus strictement ce type de contrats.

       Car l’utilisation de ces fonds publics par des société privées n’en finit pas de nourrir la polémique aux États-Unis, à l’heure où le pays traque les économies. Fraudes, gaspillages et absence de suivi des contrats : telles sont les conclusions du rapport final de l’inspecteur américain pour la reconstruction en Irak, Stuart Bowen, qui a été soumis au Sénat américain le 6 mars 2013. (...)

       Le général Bowen rappelle, dans ce document, qu’en 2005 les États-Unis dépensaient en moyenne 25 millions de dollars par jour en Irak. Il n’existe pourtant aucune trace écrite de la finalité de ces sommes distribuées aux Irakiens et aux sociétés privées, indique le rapport. Certaines entreprises n’ont pas hésité à surévaluer grossièrement le prix de fournitures livrées à l’armée et aux autorités américaines. Une société basée à Dubaï a ainsi facturé des stocks d’interrupteurs et de matériel de plomberie de 3 000 à 12 000 % plus cher que les prix du marché, souligne Stuart Bowen.

       Le scandale des maltraitances américaines à la prison d’Abu Ghraib fin 2003 a également eu d’importantes conséquences financières, d’après le rapport. Face à l’hostilité de la population locale, les États-Unis ont dû allouer des milliards, prévus initialement à la reconstruction des infrastructures du pays, à la sécurité des militaires.

       Mais le pire, d’après le général Stuart Bowen, est que l’administration américaine ne semble pas avoir appris de l’expérience irakienne. Il n’existe toujours pas d’autorité unique aux États-Unis pour superviser les dépenses publiques liées aux efforts de reconstruction ou d’accompagnement des conflits armés. Une absence qui, d’après le rapport, laisse la porte ouverte à de futurs abus et gaspillages. (Laisser faire le capitalisme qui se règle de lui-même, qu'ils disaient... On voit comment) (...)


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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (VEILLE A CE QUE LE MÉCHANT
    NE T’ENTRAÎNE PAS SUR SON CHEMIN)

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    "Che n'ai bas chanché d'un iota...
    - Hélas..."


    AFFAIRE BETTENCOURT: 
    LA «MENACE À PEINE VOILÉE» 
    DE SARKOZY AU JUGE GENTIL
    Grégoire Fleurot

       (...) La mise en examen de Nicolas Sarkozy pour «abus de faiblesse» dans l’affaire Bettencourt n’a pas fini d’alimenter le débat autour de l’indépendance de la justice et les relations entre celle-ci et le milieu politique. Deux articles parus ce samedi 23 mars relatent le moment extrêmement tendu où le juge Jean-Michel Gentil a signifié à l’ancien président de la République qu’il allait faire passer son statut de témoin assisté à celui de mis en examen.

       La scène se déroule jeudi 21 mars au soir dans le sous-sol du tribunal de grande instance de Bordeaux, alors que Nicolas Sarkozy sort d’une journée de confrontation avec d’anciens employés de Liliane Bettencourt, dans «une tension incroyable» selon Le Monde, qui raconte:(...)

      (...) «Après s'être concerté avec ses deux collègues, le juge lui signifie donc qu'il est poursuivi pour "abus de faiblesse". Cette incrimination est vécue comme la pire des infamies par l'ancien président, avocat de surcroît.

       Alors, Nicolas Sarkozy, mâchoires serrées, dénonce d'abord une "injustice", puis a ces mots, beaucoup plus lourds de sens : "Ne vous inquiétez pas, je n'en resterai pas là" Emoi du magistrat, qui interprète cette phrase comme une menace à peine voilée.»

       Le Parisien insiste aussi sur l’«atmosphère irrespirable» qui règne à ce moment, mais rapporte une version légèrement différente de la scène:

       «Le magistrat vient de signifier à Nicolas Sarkozy sa mise en examen. Stupéfait, l’ancien président lui jette un regard noir, laisse planer quelques secondes d’un épais silence et assène: "C’est une injustice". "Vous n’avez pas à dire ça", lui répond sèchement le juge. "Et pourtant je le dis!"enchaîne Sarkozy. Quelques instants plus tard, le magistrat clôt les débats: "Voilà, c’est terminé." Sarkozy reprend la parole, glacial: "Je ne crois pas, non. Ce n’est pas terminé."»

       Le Monde rappelle que les derniers juges à avoir défié Sarkozy (Van Ruymbeke, Ramaël, Marin) en ont tous subi les conséquences, et rapporte que, face à cette réaction «agressive et menaçante», le juge Gentil a décidé de faire inscrire l’incident au procès verbal de l’audition avant de se raviser face à la colère de Thierry Herzog, l’avocat de l’ancien président. (...)

    Lire sur:


    @@@

    "Mettre de l'argent dans la Culture?
    AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH"

    retro-by-default
    Lisa Larsen - Syracuse University, 1949



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    "La Kultur? Zela fiendra blus dard... 
    Bour l'insdant, ogubons-nous de la gonguête"


    Voyage au coeur du miracle culturel
    Daniel Verdú
    EL PAÍS MADRID

       (...) Si l’effondrement financier de l’Islande en 2008 a souvent été interprété comme une prémonition de la crise européenne, peut-être est-il temps de s’inspirer des solutions que le pays a mis en oeuvre pour s'en sortir.

       A la différence du sud de l’Europe, où les restrictions budgétaires et les hausses d’impôts ont laissé la culture exsangue, ce pays de 320 000 habitants de la taille du Portugal a investi depuis 2008 dans le secteur de l’industrie culturelle. Les retombées économiques de cet investissement (1 milliard d’euros par an) sont deux fois plus importantes que celles de l’agriculture, et le secteur créatif talonne de près la première industrie du pays – et première source d’exportation – la pêche.

       Et tout cela grâce, en partie, à une petite bonne femme de 37 ans, la ministre de la Culture, Katrín Jakobsdóttir, qui pendant quatre ans au gouvernement a choisi de mettre les artistes en avant et d’en faire les acteurs de la reprise économique du pays.

       Aujourd’hui le taux de chômage est de 5,7% et le pays affiche une croissance de 3%. Certes le pays a dévalué sa monnaie et laissé couler les banques en refusant de payer sa dette extérieure. Mais une bonne partie de la reprise est tout de même à mettre au crédit de cette sorte de New Deal artistique. Pourtant, le 27 avril prochain, lors des premières élections organisées depuis que le pays a réussi à surmonter la crise, cette approche inédite pourrait prendre fin.

       Les Islandais ont apparemment la mémoire courte et le parti conservateur, qui était aux commandes quand le pays s’est effondré (la Bourse avait chuté de 90% et le PIB de 7 points) est aujourd’hui grand favori des sondages. La coalition formée par le Parti Vert et les sociaux-démocrates, à laquelle appartient le Premier Ministre Jóhanna Sigurðardóttir (la première femme à occuper ce poste) est en difficulté. La ministre de la Culture, sans doute l’élément la plus charismatique du gouvernement, ne l'ignore pas. Dans son bureau qui donne sur le port de Rejkavik, elle revient sur son mandat qu’elle associe symboliquement à la construction de la spectaculaire salle de concert Harpa. Le chantier avait été interrompu par la crise et en le relançant, elle a voulu en faire la métaphore de la volonté du gouvernement de créer des richesses en développant les arts.(...)

       "Nous considérons la culture comme la base du secteur créatif, qui constitue une part de plus en plus importante de notre économie. Quand j’ai été nommée ministre, la culture était pour moi une question de survie. Et c’est ce que j’essaie faire comprendre aux gens : la culture est un facteur économique très important. Et elle rapporte autant que l’industrie de l’aluminium", explique-t-elle.

       Le gouvernement a procédé à des ajustements budgétaires. Il a dégraissé les ministères et réduit les coûts fixes. Mais cela ne l’a pas empêché d’augmenter le financement de projets culturels indépendants. Cette collaboration très souple entre public et privé n’a cependant jamais donné lieu à un désengagement de l’Etat en matière de culture et d’éducation.

       La musique d’abord. 80% des jeunes (surtout dans les villages) jouent d’un instrument et apprennent le solfège. Et cela se traduit par des dizaines de groupes avec un rayonnement international. Si la plupart des touristes sont attirés par la beauté de l’île, 70% des jeunes selon un sondage récent font le voyage pour écouter de la musique. C’était déjà le cas en 2006 avec la création d’un organisme en charge de la promotion de la musique islandaise à l’étranger sous la houlette de Sigtryggur Baldursson, ancien batteur des Sugarcubes, le groupe des débuts de Björk qui a contribuer à forger la réputation musicale de l’île. D’après cet organisme, 43 groupes islandais ont joué l’année dernière à l’étranger.

       En parallèle, le secteur des logiciels et des jeux vidéos connaît une croissance exponentielle. "C’est un dérivé de la culture et il donne beaucoup de travail aux gens du secteur, notamment aux illustrateurs", explique la ministre. Quant au septième art, depuis qu’une nouvelle loi rembourse les coûts de production des films tournés en Islande, les cinéastes affluent : Ridley Scott a ainsi tourné son Prometheus et Darren Aronofsky, son Noé. (...) 
    Lire la suite sur:

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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA VIE EST FAITE DE PETITS BOUTS ÉPARS,
    SURTOUT APRES UN ATTENTAT)

    Pcc Jacques Damboise


    £££
    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (80)
    pcc Benoît Barvin


    Van (4)

       Je m'étais rendu dans une casse afin de dégoter de banals enjoliveurs. Je fouillais avec acharnement depuis une heure dans une amas hétéroclite d'objets métalliques et rouillés, au milieu de frôlements suspects (étaient-ce des rats qui me surveillaient?) quand, au détour d'un monticule d'habitacles défoncés, je tombai sur ce van. Il s'agissait d'un utilitaire de la marque Volkswagen, venu du fond des âges - les années 70 -, si j'en croyais les fleurs peintes sur la tôle, fleurs à demi effacées mais qui ne demandaient qu'à refleurir...

       J'achetai l'engin pour une bouchée de pain, bien qu'il soit encore en état de marche. Manifestement le propriétaire de la casse était heureux de s'en débarrasser. Avec un bidon d'essence dans le réservoir, je me traînai jusqu'à la station la plus proche où, lorsque l'on vit dans quoi je me pavanais, j'eus droit à toutes sortes de commentaires nostalgiques et amusés.

       Je dissimulai ma trouvaille dans mon garage, le soir, car le voisinage étant BCBG, leurs remarques n'auraient pas été aussi plaisantes. Maintenant, j'allais devoir m'occuper de remettre l'engin en état, à la fois du côté de la mécanique que de son "enveloppe charnelle". La formule m'était venue tout naturellement et elle m'étonna: jamais, jusqu'à présent, je n'avais éprouvé un quelconque intérêt pour aucun des véhicules que j'avais achetés. Il ne s'agissait pour moi que d'engins devant m'amener d'un point A à un point B. Le van était... différent.

       Ma profession d'huissier, il faut l'avouer, ne m'incitait pas à plonger dans l'imaginaire. Surtout depuis quelques années... Ma charge de travail avait doublé et je ne comptais plus les familles expulsées, les suicides en ma présence de malheureux débiteurs ne pouvant plus payer leurs traites. A force, bien que j'aie le cuir solide, cela me minait. Je vis, dans l'achat et, surtout, la remise en forme du van un moyen d'échapper à mes scrupules.

       Curieusement le moteur était sain. Je n'eus pas grand chose à faire, si ce n'est à vérifier le niveau d'huile, celui de l'eau, à graisser ici et là certaines pièces qui avaient bien vécu. J'avais lu un chiffre - 152 000 kilomètres -, en l'achetant, et je n'en crus pas mes yeux quand je vis que l'engin en avait parcouru dix fois moins. Ma foi, c'était une bonne nouvelle... Bonne nouvelle également le fait que la décoration n'avait pas passé, contrairement à ce que j'avais cru.

       Une fois bien nettoyé, le van reprit couleur et "forme", de sorte qu'au bout d'un mois - qui avait été particulièrement éprouvant en ce qui me concernait -, je résolus de partir en week-end sur la côte. Je pris les nationales, trop heureux de prendre enfin mon temps. Les couleurs vives, le bruit apaisant du moteur, les coups de klaxons amicaux des autres véhicules, tout était enchanteur. L'habitacle sentait le patchouli, Cat Stevens, via la musique du film "Harold et Maud" me berçait l'âme, bref, j'étais le plus heureux des hommes.

       Je revins comme nettoyé de toutes les sanies accumulées au boulot. C'est cette nuit de dimanche à lundi, avant de repartir accomplir mes mauvaises actions, que j'entendis des bruits bizarres qui semblaient provenir du garage. Je m'armai d'une masse achetée pour l'occasion et, sur la pointe des pieds, je m'approchai de la porte derrière laquelle, effectivement, je perçus des chuchotements, des rires et un zeste de musique planante. Je reconnus les notes de "Mrs Robinson"...

       J'ouvris brutalement la porte, inondai la pièce de lumière. Pendant quelques secondes je crus apercevoir, dans le van, des silhouettes qui se mouvaient. Elles étaient étrangement attifées à la mode des années Pop, si j'en croyais les motifs, les vifs coloris ainsi que les étoffes légères et dansantes... Il y avait là un groupe de garçons et filles qui fumaient, se bécotaient ou se trémoussaient, dans et à côté du van...

       L'illusion s'évanouit très vite. Je restai seul, en pyjama, avec ma masse dans la main, passablement ridicule, j'en eus vaguement conscience... J'eus beau inspecter l'intérieur de l'utilitaire- vide; le portail du garage - toujours fermé; rien ne vint expliquer la vision que j'avais eue. "Un reste de nostalgie, songeai-je, une boule dans la gorge. Un désir inconscient de changer de vie..."

       Ce désir me tarauda toute la semaine. Moi qui, jusqu'à présent, avait été inflexible face aux débiteurs des banques, je m'arrangeai avec eux. Je bâclai, en fait, mon travail, pour le plus grand bonheur des malheureux que je venais expulser, et la colère de mes commanditaires. Le vendredi je fus convoqué par ma direction qui me reprocha d'avoir laissé passer plusieurs créances. "Jusqu'à présent, me dit un gros bonhomme à la cravate auréolée d'un reste de sauce tomate mal détachée, vous nous donniez toute satisfaction... Mais là... Là...". Il appuya sur l'adverbe de lieu en levant un doigt boudiné dans ma direction.

       En sortant, je bus plusieurs verres dans un troquet, revins en zigzaguant vers ma maison. La première chose que j'aperçus, ce fut la lumière filtrant sous l'embrasure du portail du garage. C'est avec des ruses de sioux - en évitant de faire le moindre bruit, chose difficile dans mon état -, que je me rendis près de la porte intérieure ouvrant sur la pièce. Cette fois, c'est d'un geste brutal que je la poussai...

       Le garage était illuminé. Le van brillait de mille feux. Le groupe de jeunes que j'avais entrevus quelques jours plus tôt était là, joyeux. Les odeurs de patchouli, d'Ylang-Ylang, et d'autres, plus suspects, saturaient l'air de l'endroit. La chanson "Bombay calling" du groupe "It's A Beautiful Day" vint s'enrouler autour de moi, comme un chat ronronnant. Une fille se détacha du groupe et vint m'embrasser. Naturellement... Elle avait une odeur de pêche, un corps jeune et frais. 

       Je ne cherchai pas à comprendre le pourquoi du comment. Je la suivis quand elle m'entraîna vers ses compagnons des deux sexes, qui m'accueillirent avec joie, sur le fameux "Take Another Little Piece of My Heart" de Janis Joplin...


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    "J'aime pas les anges"


    Darick Robertson para Happy, lo último de Grant Morrison

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    (Cette momie avait un étrange sens de l'humour)


    Greg Horn para la serie The Monster Hunters Survival Guide

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    (A Batman, faut pas lui chercher des poux dans la cape!)


    Francesco Mattina " Batman"

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    "La nouvelle tête de Madame est avancée"



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    Blanche Baptiste

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (DANS L'OCEAN DES CERTITUDES
    TU N'ES QU'UNE GOUTTE D'EAU)

    °°°
    "Alors, content de votre bracelet électronique?
    - Tout à fait. Il est esthétique, très confortable
    et avec, j'ai beaucoup de succès auprès
    des femmes..."


    En Italie, une entreprise impose 
    le port d'un bracelet électronique 
    à ses employés

       (...) Une filiale italienne du groupe français de restauration collective Elior contraint ses employés à porter un bracelet électronique pour, explique-t-elle, les prémunir des braquages, ce que réfute la famille d'une salariée qui dénonce un "flicage".

       La chaîne de cafétérias MyChef a mis en place ce système dans ses établissements installés sur les aires des autoroutes, notamment sur celle de la Pioppa Ovest dans les environs de Bologne. C'est là que travaille "Amalia", 30 ans. Le prénom de cette employée a été changé à sa demande car elle craint d'être licenciée si elle venait à témoigner à découvert.

       Ce bip est porté à la ceinture et sonne après une minute et demie d'immobilité de l'employé, décrivent Elior et la famille de cette jeune fille, recrutée il y a trois ans. Seule l'équipe de nuit (22 heures-6 heures) est contrainte de porter ce GPS. Il est connecté à un poste de sécurité externe, qui est alors alerté si le salarié ne bouge pas pendant 90 secondes, explique la direction. (...)

       "C'est pour protéger les salariés qu'on l'a fait", assure une porte-parole du groupe français. Sur cette aire d'autoroute qui fait 2 500 mètres carrés, l'établissement a été l'objet de sept attaques à main armée, selon la direction.

       "Il n'y a pas de problème de sécurité. Il n'y a pas eu ni braquage ni vol récemment", réfute le beau-père d'Amalia, joint par téléphone. Pour ce chef d'entreprise, ce bracelet électronique "a été mis en place pour obliger le personnel à se mouvoir constamment. C'est du flicage", dénonce-t-il. "Les employés travaillent avec la peur de faire sonner le système et de déclencher l'arrivée de la sécurité", argue-t-il.

       Elior rétorque que le port du bracelet électronique pour ses employés de nuit italiens a été validé par les syndicats, inquiets pour la sécurité des salariés. Elior est un groupe comprenant une activité dans la restauration commerciale concédée (sur les aires d'autoroute, dans les gares, les aéroports, les musées) et une activité de restauration collective. La première pesait 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2012, tandis que le chiffre d'affaires de la seconde était de 3 milliards d'euros.(...)


    °°°
    (Costume passe-muraille d'une fonctionnaire 
    européenne en visite à Chypre)


    Kenton Nelson, The Big Red Purse


    °°°
    (Rusé chat italien se moquant d'un pauvre matou indien)


    Néocolonialisme à l'italienne ?
    Lucie Geffroy 

       (...) L'histoire remonte à l'année dernière. Le 15 février 2012, deux fusiliers italiens chargés de la sécurité d'un pétrolier transalpin sont arrêtés par les autorités indiennes. Massimiliano Latorre et Salvatore Girone sont accusés d'avoir assassiné deux pêcheurs indiens qu'ils auraient pris pour des pirates, au large de Kerala dans le sud de l'Inde. A l'époque, l'affaire provoque de vives tensions entre New Delhi et Rome. Et dans la presse italienne, les journaux (de droite comme de gauche) prennent presque tous la défense de ces pauvres marins italiens victimes de la justice indienne forcément partiale.

       En un an, les deux pays ne sont jamais parvenus à se mettre d'accord. La justice indienne veut juger les deux soldats, tandis que le gouvernement italien estime que le cas ne relève pas de la justice indienne, les faits s'étant produits dans les eaux internationales. En attente du procès, les deux marins sont restés en liberté surveillée pendant plusieurs mois, jusqu'aux récents événements qui ont ravivé les tensions et transformé l'incident diplomatique en une mini-guerre froide. (...)

       En février dernier, les deux soldats ont été autorisés à se rendre en Italie pour une durée d'un mois afin de pouvoir participer aux élections italiennes. L'ambassadeur d'Italie en Inde, Daniele Mancini s'était alors porté garant du retour en Inde des deux soldats. Coup de Trafalgar : la semaine dernière, l'Italie annonce que les deux hommes ne reviendront pas. Furieuses, les autorités indiennes décident de retenir l'ambassadeur d'Italie tant que les deux marins italiens ne se présentent pas à la justice indienne. La cour suprême indienne a réaffirmé qu'elle interdisait à Mancini de quitter le pays, "une négation de fait de son immunité diplomatique", selon la presse italienne.

       "L'ambassadeur d'Italie à New Dehli, le brave Daniel Mancini, est de fait otage, reclus en Italie, à la place des deux fusiliers. Si l'on résume : un fonctionnaire de l'Etat qui n'est pas coupable d'avoir tué par erreur deux pêcheurs indiens est retenu à la place des deux présumés coupables de l'incident", écrit La Repubblica. Mais selon le quotidien, l'Italie est la principale responsable de cette situation invraisemblable. "L'Italie, le gouvernement, les partis de droite et de gauche ont tous oublié que, dans cette affaire, il y avait eu deux morts. Nous avons transformé nos deux soldats en héros et les avons instrumentalisés à des fins propagandistes en les faisant passer pour des victimes. En Inde, les vraies victimes sont quant à elles devenues le symbole de l'orgueil national aujourd'hui de nouveau bafoué par cette méchante ruse pour ne pas faire revenir les deux soldats [en Inde]". 
    Lire la suite sur:



    °°°
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA LIBERTÉ NE S'USE QUE SI
    L'ON NE S'EN SERT PAS)


    ***
    « Nous n’avons qu’une liberté : 
    la liberté de nous battre 
    pour conquérir la liberté... »

    Henri Jeanson 
    Dialogue du film de Julien Duvivier 
    "La fête à Henriette "



    "Mon corps m'appartient 
    et il n'est l'honneur de personne"

    Yüsra N. M'hiri 

       (...) Depuis lundi 11 mars, des photos circulent sur les réseaux sociaux où Amina, lycéenne concourant pour le bac cette année, s'affiche seins nus, inscrivant sur son torse ce slogan qui a valeur de programme: "Mon corps m'appartient et il n'est l'honneur de personne".

       En quelques jours, la page Facebook [créée le 1er mars], "Femen-Tunisian Fanpage", a collecté plus de 4 000 commentaires. Certains la soutiennent et la défendent avec beaucoup de conviction et d'énergie. D'autres la couvrent d'insultes et la traitent de tous les noms, choqués par son acte, qu'ils qualifient de vulgaire et d'extrémiste. (...)

       Amina ne comprend pas l'indignation de certains : "Nous voyons souvent des hommes torse nu à la plage, cela ne choque personne, alors il en va de même pour nos actions. Ce n'est nullement de la provocation, mais une simple action pour prôner la liberté de la femme, explique-t-elle dans l'émission ''Labes'', samedi 16 mars, sur Ettounissia TV [chaîne privée].

       Et d'ajouter : "On n'enlève pas nos hauts pour des raisons sexuelles, nous les Femen, nous avons le courage de crier haut et fort nos revendications pour libérer la femme."

       Amina se demande pourquoi les Tunisiens s'indignent uniquement face à son corps nu. Elle souhaite que la femme soit vue pour ses idées et non pas seulement pour son corps (y'a du boulot, Amina...) . Elle explique que le corps de la femme n'appartient qu'à elle et à nul autre, ni son père, ni son frère, ni son mari. Il aurait été préférable de s'indigner par rapport à la situation de la femme tunisienne, harcelée, agressée et parfois même violée, pense-t-elle.

       Suite aux différentes attaques, accusations et menaces dont elle ne cesse de faire l'objet, la jeune femme a tenu à s'expliquer sur le fait qu'elle ne souhaite en aucun cas offenser les Tunisiens et Tunisiennes. Son acte vise seulement à défendre les droits de la femme.(...)

       Selon des juristes, la jeune femme risque 6 mois de prison pour atteinte à la pudeur. Sur les réseaux sociaux, elle a été de nombreuses fois menacée de mort, notamment par des internautes proches de la mouvance islamiste. Elle a reçu, jusque là, très peu de soutien de la part des féministes tunisiennes, qui ne comprennent pas forcément son acte, surtout en cette période de combat contre l'obscurantisme rampant.(...)
    Lire la suite sur:

    ***
    "J'aime bien quand vous portez une robe transparente...
    et quand le soleil vient subrepticement par derrière...
    - Ah bon? Et pourquoi?"

    Leslie Langille Benson, The Lovers, 1921

    ***
    « Si tous les cornus d’Europe 
    portaient lampions, ô miséricorde, 
    quelle illumination. »
    Albert Cohen 
    Extrait de "Belle du Seigneur"

    ***
    "Pas besoin d'armes, les gars. Suffit simplement
    que vous disiez que vous venez de la part de l'UE"


    Mac on cyprus bail out. This cartoon by Mac from the Daily Mail

    ***

    CHYPRE :
    Nous ne sommes pas les idiots de l’Europe
    Frixos Dalitis
    Traduction : Alexia Kefalas

       (...) Depuis samedi matin, je sens une énorme colère monter en moi. Ce n'est pas seulement à cause de la taxe sur les comptes en banque (je n'ai pas d'argent à perdre). Mais c'est surtout parce que j'ai l'impression d'avoir été pris pour un imbécile, encore une fois. Je suis, comme n'importe quel citoyen de ce pays, victime d'une arnaque.

       D'un côté, je dois payer les pots cassés par les dirigeants chypriotes et de l'autre, je dois subir le "jeu politique" de nos partenaires européens. Mais, comme le disait le poète Eschyle, "il n'y a pas plus terrible que la colère d'un peuple qui grogne". Sauf que dans notre cas, le peuple a dépassé le stade de la grogne. Même la patience du peuple le plus bienveillant a ses limites. Et quand on les dépasse, la colère déborde et peut tout balayer sur son passage.

       Dans ce cas précis, c'est ce qui va se passer. Tous ensemble, en tant que peuple digne et doué de conscience, nous devons sortir dans la rue et dire avec toute la force de notre âme que nous ne sommes pas des idiots. Nous devons crier de toutes nos forces : "Ca suffit !"(...) 

       Sur le fond, il n'y a pas besoin d'avoir un master en économie pour comprendre ce qui va se passer. La grande majorité des gens sont touchés personnellement. De la mamie qui a réussi tant bien que mal à économiser cinq ou dix mille euros, jusqu'au salarié qui mettait de côté chaque mois un peu d'argent pour que son enfant fasse des études plus tard.

       Et même pour celui qui a des millions en banque, le problème est que, comme il en a "beaucoup", et bien on va lui en prélever un peu. Nous savons très bien ce que cela signifie. Les grands épargnants vont mettre leur argent ailleurs, au grand dam de l'économie locale. Ce qui ne manquera pas de se traduire par de nouveaux licenciements, des faillites de PME… On connaît la suite.

       Mais ce qui ressort de cette affaire, est la faillite de la confiance du peuple envers l'Europe. Ce n'est pas de cette Europe dont nous rêvions, ce n'est pas de cette Europe que nous voulons. Car dans notre Europe, il n'y aurait pas de place pour ce genre de comportement. (...)


    ***
    Benoît Barvin

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