• @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TON TEMPS N'EST PAS
    CELUI DU TEMPS)

    @@@

    "Il... Il est gay, vous êtes sûr?
    - Oui... Et un peu transexuel également...
    - Ooohhh... Quel dommage!"

    Captive Wild Woman (1943)

    (Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour emballer,
    même en ces années 50)

    @@@

    (Ancien cycliste professionnel
    essayant un déguisement approximatif
    pour stigmatiser l'acharnement 
    des médias contre lui)


    Le Sunday Times 
    réclame 1,2 million d'euros 
    à Lance Armstrong
    (pour le reverser à la lutte
    anti-dopage?)

       (...) Encore un coup dur pour Lance Armstrong. L'hebdomadaire britannique "The Sunday Times" lui réclame en effet 1,2 millions d'euros. En 2006, il avait dû verser 360.000 euros à l'ancien sportif pour diffamation après la parution d'article suggérant qu'il avait fait usage de produits dopants. "Il est évident que la procédure n'avait aucun fondement et était frauduleuse. Vos affirmations selon lesquelles vous n'aviez jamais pris de substances dopantes étaient délibérément fausses", affirme la direction du Sunday Times dans une lettre adressée aux avocats de Lance Armstrong. L'hebdomadaire dit réclamer la somme versée il y a six ans ainsi que des intérêts et des frais de justice. (...)



    @@@

    "Oh Mon Dieu! D'anciens électeurs de mon mari!
    Et ils n'ont pas l'air content..."

    Horror Ernie Chan

    @@@

    "Un conte...
    - ... pour enfants qu'il prétend...
    - ...le Peter... Et mon épée...
    - ...dans sa face...
    - ...c'est toujours pour enfant, peut-être?"


    «Bilbo le Hobbit» est beaucoup plus 
    qu'un conte pour enfants
    Pierre Ancery


       (...) Dans une interview accordée au site Collider, Peter Jackson, le réalisateur de la version ciné de Bilbo le Hobbit,évoquait les différences entre ce premier roman de Tolkien, publié en 1937, et la célèbre trilogie du Seigneur des anneaux, qui lui a succédé: «Bilbo le Hobbit est beaucoup plus enfantin que Le Seigneur des Anneaux.»

       C'est une distinction traditionnelle: Bilbo serait un avant-goût destiné aux plus jeunes, alors que sa suite, plus sombre, plus longue et plus réaliste, serait le vrai chef-d’œuvre de l'auteur et s'adresserait aux adultes. Le premier serait un conte alors que le second appartiendrait davantage au genre heroic-fantasy.

       Le sujet de ce premier livre est en effet assez enfantin: Bilbo, un habitant de la paisible Comté, est entraîné malgré lui dans la quête d'un trésor gardé par le dragon Smaug. Accompagné dans ses aventures par le magicien Gandalf et par treize nains, il va vivre quantité d'aventures avant d'arriver à destination. Le tout en à peine 300 pages, que New Line Cinema a adaptées en trois long-métrages.(...)

       (...) Pour autant, Bilbo est-il l'équivalent moderne du Petit Poucet ou duChat botté? Pas vraiment, car l'ambitieux projet littéraire de Tolkien, qui naît avec ce roman et se poursuivra toute sa vie, est tout autre que celui des frères Grimm ou de Perrault.

       Pour comprendre ce qui les différencie, il faut écouter que ce que nous dit Tolkien lui-même, car celui qui était aussi un éminent professeur de philologie à l'université d'Oxford s'y connaissait, et pas qu'un peu, en contes. En 1947, il a publié un ouvrage décisif sur le sujet, Du conte de fées.Un livre qui est en même temps une magistrale présentation des principes qui sous-tendent toute son œuvre. On y apprend en particulier que la question du «pour enfants/pas pour enfants» n'intéressait pas Tolkien, qui l'évacue d'un revers de la main:

       «Seuls certains enfants (et certains adultes) éprouvent pour les contes un goût particulier et lorsqu'ils le possèdent, il n'est pas exclusif, ni même forcément dominant […] et c'est certainement un goût qui, s'il est inné, ne diminue pas, mais augmente avec l'âge.»

       Tolkien avait une vision hyper restrictive du conte de fées: par exemple, d'après lui, Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll n'en est pas un en raison de son caractère onirique. Alice évolue dans un rêve, alors que dans un conte, tout doit se présenter comme vrai. (...)

       (...) L'écrivain ne nourrissait guère d'estime pour ces prédécesseurs parce que leurs contes, aussi divertissants soient-ils, ne remplissaient pas la haute fonction qui était jadis assignée aux mythes. Car ce qui le fascinait vraiment, c'était, par exemple, le poème épique du VIIe siècle Beowulf, le Kalevala, une collection de poèmes mythologiques finnois, ou encore la Völsunga saga et la Hervarar saga, deux sagas nordiques du XIème siècle qu'il devait être un des seuls Anglais à pouvoir lire dans le texte

       Et c'est bien tout ce qui fait l'originalité de Tolkien: son ambition n'est pas celle d'un conteur à l'anglaise dans la lignée d'un Lewis Carroll ou d'un J.M. Barrie, l'auteur de Peter Pan. Son but premier n'était pas d'édifier ou d'amuser les enfants, mais de créer une œuvre mythologique comparable à Beowulf ou aux légendes scandinaves. Il aura consacré toute son existence à ce projet gigantesque dont on ne retient souvent que les deux romans qui ont fait sa célébrité.

       Pendant des années, et au fil d'une multitude de textes souvent méconnus du grand public, Tolkien a imaginé ce qu'il appelait un «monde secondaire»: un univers complet, avec ses langues, ses héros, son histoire et ses légendes, parfaitement cohérent, et dans lequel Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux ne prennent place que pour lui donner chair.

       Tolkien ne considérait d'ailleurs pas que ces deux romans devaient être placés au-dessus du reste de son œuvre. Il attachait autant d'importance aux textes qui, après sa mort, seront publiés sous le titre de Contes et légendes inachevés, Le Silmarillion ou Histoire de la Terre du Milieu.

       Si Tolkien a choisi la forme du conte pour Bilbo, c'est parce qu'elle lui semblait adaptée au moment où il a imaginé cette histoire. Mais on ne peut pas vraiment comprendre ce roman si on le prend comme une simple histoire indépendante, avec un début et une fin. En réalité, Bilbo n'est que la porte d'entrée de l'univers inventé par Tolkien.(...)
    Article à lire en entier sur:




    @@@

    Luc Desle (avec le concours de Jacques Damboise, le méchant moqueur)

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE TEMPS N'A PAS DE PRISE
    SUR TA MORT)

    ***
    Lettres d'inconnus (15)
    pcc Benoît Barvin


    Madame,

       Vous voilà trépassée et, à présent, vous n'êtes plus qu'un lointain souvenir. Certes, pendant ces douze mois, vous en avez fait des misères, à notre malheureuse planète mais, heureusement, cela est bien fini. Cependant votre soeur jumelle dispose, au fond de sa besace, de nombreuses autres infortunes à nous faire subir et il n'est pas besoin d'être grand clerc pour savoir qu'elle ne s'en privera pas. 

       Mais, pour l'heure, nous voilà délivrés d'un nain hystérique et de sa tribu mangeuse d'espoirs, de plusieurs conflits qui ont endeuillé des peuples qui n'en peuvent mais, et la "crise", ainsi que la nomment les Nantis qui ne se sont jamais autant goinfrés, cette Crise, si elle n'a pas disparu, semble pour l'instant s'être un peu calmée. 

       C'est l'heure insolite, l'heure bleue où les espoirs se faufilent dans nos coeurs pas encore endeuillés, dans nos corps pas toujours martyrisés par votre compère le Temps qui, lui, sans ambages, poursuit son sinistre labeur. Mais, bon, considérons que ces instants sont magiques Madame, et attendons avec une certaine tendresse l'arrivée de votre presque sosie... Elle ne pourra pas être aussi impitoyable, cynique, infâme et ignominieuse que vous... Rassurez-nous? 

       Vous pouvez bien nous le dire, puisque l'enjeu qui consistait à être la dernière sorcière de notre Civilisation a échoué. Soyez bonne joueuse, Madame. Que nous réserve votre alter-ego? Des mois d'effronterie, d'immoralité, d'impudence, d'inconvenance et d'insolence? Nous avons déjà connu pire. Un peu de considération, parfois; quelques caresses, pas seulement verbales; de la nourriture spirituelle, peut-être...

       "Ah ! misère de moi ! est-ce que ça ne finira pas ! Mais la mort vaudrait mieux!" affirmait le grand Gustave Flaubert qui souffrait de devoir combattre les maux qui s'acharnaient sur lui. Nous n'en sommes heureusement pas là, Vieille Peau, et c'est tant mieux. Ainsi que le dit si bien Daniel Desbiens, "A se chercher de faux problèmes on trouve la vraie misère." Comme il a bien raison, ce philosophe de chambre à part. Cette Nouvelle Année, votre frangine, ne peut pas être pire que vous, si sotte et si incohérente que vous ayez été au cours de votre petit règne.

       Notre ami en syllogisme, Ambrose Bierce, tient à votre attention, cette définition du Bonheur (qui, pour vous, se résumait à assujettir un peu plus chacun des milliards d'humains de la planète). Il disait: "Bonheur: Agréable sensation qui naît de la contemplation de la misère d'autrui." Nous l'avons assez contemplé, cette pauvreté qui gangrène notre petite boule ronde. A présent, Chère Nouvelle Année, nous attendons de vous que vous nous rendiez l'Espoir, enfermé dans un coffre de banque pour en faire monter artificiellement le cours.

       Que cet Espoir ruisselle sur nous, assoiffés d'Amour, perclus de non-tendresse, affamés de regards enfin débordant de douceur... C'est tout ce que nous attendons de vous, un peu de gentillesse, une main qui se tend, un coeur qui soupire...

       Est-ce trop demander?
    ***

    "Je vais te sauver de toute cette pollution,
    autant morale que physique,
    pauvre petit bout"

    youssefalaouiflight
    (via abystle)

    (La sorcière avait oublié que la portée des drones
    avait plus que quintuplé...)

    ***

    "Tu es sûre de ne pas vouloir fêter la Nouvelle Année?
    - NAAANNN!!!
    - Toi et ton caractère de cochon..."

    Herbert James Draper. Lamia. 1909. Oil on canvas. 
    Lamia, queen of Libya, who was turned into a child-eating monster by the gods. 


    ***

    "Hey... Hips! Bogne n'Agnée!
    - Quoi?
    - Bogne n'A... Oh et puis crotte, tiens! Hips!
    - Toujours le mot agréable, Toi...
    L'année commence bien!"
    An Incantation (A Bacchante) by John Collier
    (Source: tatteredbanners, via abystle)

    ***

    "Tiens, s... d'année 2013... Voilà pour toi!
    - Hargh... Mais ch'suis... Gargl...
    Pas encore passée...
    - C'est au cas où tu m'em... 
    pour les 12 mois qui viennent"

    Sascha Schneider
    (via abystle)


    ***
    Blanche Baptiste

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MÉCHANT NE SE FAIT DE MAL
    QU'A LUI-MÊME)

    ***

    "Attention, les gars, les fantômes du Camp
    Phoenix sont parmi les plus dangereux!"



    Les "Carnets d'un grand reporter". 
    Lettre de Kaboul.
    (L)es fantômes du Camp Phoenix
    Jean-Paul Mari

       (...) De l’extérieur, on ne voit rien. Sinon la grande rue vers Kaboul, les palissades de béton, les barbelés. Il faut ralentir et rouler au pas pour s’engager vers le premier check-point tenu par l’armée afghane. Un méchant dos d’âne casse la vitesse. Contrôle des papiers, fouille, miroir sous la voiture à la recherche de bombes magnétiques qu’un taliban taquin vous aurait collées sous l’aile en profitant d’un embouteillage.

       Puis deuxième check-point, tenu par les "contractors", des mercenaires civils et lourdement armés. Même dispositif de sécurité. On roule une centaine de mètres, au pas, en slalom entre des cubes de béton de plus d’une tonne, sous l'oeil des caméras. Et troisième check-point, verrouillé par des soldats américains, cette fois, particulièrement pointilleux et sur la défensive, la main sur leur arme. Faut dire que le Camp de base américain "Phoenix", à une dizaine de kilomètres de la capitale, a déjà été attaqué plusieurs fois. D’abord une voiture piégée puis un commando de trois talibans déguisés en femmes, enroulés dans de belles burqas bleues.

       Le camp. Nous y sommes. Conçu pour faire vivre 3.500 soldats, hommes et femmes, parfois pendant un an. Lugubre. Les chambres sont des petits cubes, entassés façon Legoland, des conteneurs sans fenêtre où une lourde porte blindée se referme sur vous avec un bruit de tombeau. Toutes se ressemblent, en ligne, sur un étage, avec escaliers. Les allées sont agrémentées de rangées de climatiseurs extérieurs qui ronronnent, bouillants l’été, glacés l’hiver. Au bout, les douches et les toilettes collectives. Pour les femmes, il y a un code, à cause des viols si nombreux qu’ils font scandale dans l’armée américaine.

       A l’extérieur, des "rues", décorées de sigles ou de drapeaux américains à étoiles. Et, tous les 100 mètres, une guérite de bois, bourrée de packs d’eau minérale, et d’autres, aux allures de cellule, réservées aux fumeurs. L’armée américaine doit affronter deux ennemis diaboliques : le taliban et le tabac. Evidemment, l’alcool est interdit sur l’ensemble de la base. Donc, les soldats qui font la guerre, ne fument pas, ne boivent pas, ne sortent pas en ville, croisent des femmes rares, musclées et casquées. Ne restent que deux activités de loisir : le sport et la bouffe. Ils soulèvent de la fonte ou courent en rond autour de la base en s’oxygénant avec l’air pollué de la cuvette sale de Kaboul puis se dirigent vers l’objet ultime du désir : le réfectoire.

       Il est immense, on y trouve de tout, un énorme buffet, un Pizza Hut, un Burger King, un green Bean Coffee, un Ice Cream Shop, des sodas en quantité, coca bien sûr, qu’on avale par deux ou trois cannettes dès le petit déjeuner. On prend un grand plateau, on le remplit, on le vide, on se ressert, dans une atmosphère de sérieux exemplaire. Avec, comme activité culturelle essentielle, la télé, plusieurs écrans, Fox News pour les infos les plus réacs, qui annoncent une victoire par repas, et des chaines de sport, base-ball, football américain, boxe, en continu. (...)

    Suite, saisissante, sur:
    ***

    "Ben, maman, qu'est-ce que tu fais?
    - Rien, Chéri, je regardais si la lampe fonctionnait"


    (Quand donc Dana avouerait-elle à son fils
    qu'elle voulait vivre avec une femme?)


    ***
    "Moi, l'araignée citadine, 
    je peux faire aussi bien que...
    - Pfuiiittt...
    - Heu... Ce sera pour plus tard. 
    Éteignez votre appareil photo!"

    Spiderman 2. Tobey Maguire.

    L’araignée péruvienne 
    qui joue à Avatar
    Arnaud Devillard

       (...) Au début alors qu’il était en train d'arpenter une piste d’Amazonie au Pérou, le biologiste Phil Torres a cru avoir affaire à une araignée de 2,5 cm, pattes écartées au centre de sa toile. Et puis, en regardant mieux, il a vu qu’il ne s’agissait que de morceaux de feuilles, de débris et d’insectes morts. La véritable araignée était bien là, juste au-dessus, mais quatre fois plus petite (5mm).

       C’est ce que ce biologiste raconte sur le site Rainforest Expeditions : l’araignée Cyclosa fabrique de faux arachnides derrière lesquelles elle se cache. Elle lie les matériaux avec du stabilimentum, une variété du fil de soie plus dense, et donc plus visible, que ceux utilisés pour tisser la toile elle-même. Elle dispose le tout en un ensemble symétrique ressemblant à une araignée. La vraie Cyclosa fait même vibrer la toile de manière à créer l’illusion que la fausse bouge et est bel et bien vivante !

       Après discussion avec des experts, Phil Torres estime qu’il s’agit d’une espèce jusque-là inconnue de la Cyclosa. On savait que celle-ci savait créer des formes avec des débris, pour attirer des proies. Mais pas qu’elle pouvait fabriquer de fausses araignées. A priori, le but en est de se protéger.

       En poursuivant les recherches les jours suivants autour du Tambopata Research Center, où il travaille, le scientifique a repéré 25 fausses araignées de ce type. Il compte prolonger ses recherches afin d'étayer scientifiquement sa découverte et, à terme, donner un nom à cette nouvelle espèce. (...)


    ***
    Luc Desle

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  • £££
    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE REGARDE PAS TES PIEDS MARCHER.
    MARCHE)

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    (L'horrible kidnappeur de petites blondes 
    ne sachant pas patiner a encore frappé!) 

    Learning To Skate

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    "S... de Fin Du Monde! Je vais t'envoyer mes pruneaux
    dans la tronche!"


    (Philosophe américain en plein débat éthique)

    £££

    « Il n’est pas contraire à la raison 
    de préférer la destruction du monde 
    à une égratignure de mon doigt » 
    (David Hume)

    Philosophe, écrivain

       (...) Des Espagnols, des chevaux, des fusils, la variole et l’évangélisation : la fin du monde maya eut lieu au XVIe siècle, sans prévision d’astrologues. En 2009, Hollywood recycla une autre de leurs bévues : un changement d’ère prévu pour le vendredi 21 décembre 2012. Le film catastrophe fut porté par un marketing viral – l’un des premiers du genre –, histoire d’installer un lucratif climat de parano. La rumeur se répandit ; le box-office explosa.

       Trois ans après, tout le monde se fiche de la fin du monde – à l’exception d’illuminés, de rançonneurs d’illuminés et des médias. Non parce qu’elle serait irrationnelle ou scientifiquement non-prouvée (on ne sait jamais...), mais parce que nous nous passionnons plus pour nos petits bobos privés. (...)

       Or une telle préférence – qui semblerait scandaleuse si la fin du monde était avérée – va dans le droit fil de l’argumentation de David Hume (1711-1776). Pour ce philosophe écossais, père de l’empirisme, il n’y a guère de lutte intérieure entre la passion et la raison, comme on l’imagine naïvement : c’est toujours la passion qui dicte nos buts et nos volontés. Seul le souci d’éprouver un plaisir ou d’éviter une souffrance guide notre action au quotidien. La raison arrive toujours après coup. Elle peut certes diriger nos aversions ou notre désir, mais non leur donner leur impulsion initiale, si bien qu’« il n’est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde à une égratignure de mon doigt ». Seule la passion règne sur nos « préférences » ; la raison n’a donc rien à exiger.(...)
    Lire la suite sur:

    £££

    (L'horrible Secte des Religieux Athées
    se réunissait dans une église-mosquée
    non consacrée par un Rabbin)


    £££

    (Homme politique esquissant quelques pas de danse
    en apprenant que la dame pipi de l'Elysée
    veut bien débattre avec lui de la politique internationale)


    Comme Le Pen, Cahuzac et le PS 
    refusent le débat avec Mélenchon

       (...) D’après Jérôme Cahuzac, « Mélenchon est d’une certaine manière à gauche ce que Marine Le Pen est à droite ». On aurait aimé que le ministre du Budget ait le courage de réitérer ses propos face à l’intéressé. Malheureusement, il a préféré se défiler et a annulé sa participation au débat prévu ce lundi sur France 2 avec le co-président du Parti de gauche. Suite à cette défection, pas moins de quatre ministres ont été approchés pour venir soutenir la position du gouvernement, mais tous ont refusé. Il y a deux semaines pourtant, Manuel Valls, ministre de l’intérieur, acceptait de débattre face à Marine Le Pen dans Des paroles et des actes…

       Au fond, le désistement de Jérôme Cahuzac et des membres du gouvernement n’a rien de très surprenant. Souvenons-nous de l’attitude adoptée par le candidat Hollande durant la campagne présidentielle. Il a toujours refusé le débat public proposé par Jean-Luc Mélenchon, déclarant notamment « je ne veux pas être dans une situation ou nous aurions à montrer nos divergences ». Un discours qui avait profondément surpris, quelques semaines après des primaires socialistes qui, rappelons-le, étaient ouvertes à l’ensemble des formations de la gauche !

       De son coté, le candidat du Front de gauche expliquait à l’époque, « j’aimerais, que ceux qui veulent se mobiliser pour notre pays à gauche puissent être complètement saisis des données du problème, qu’ils sachent ce qui est en cause. Ce ne sont pas nos personnes, la couleur de nos cravates, ni la qualité de nos costumes, ni le poids que nous pesons. C’est le fond : quelles propositions fait-on pour tirer le pays de l’impasse dans laquelle il est ? ».

       Malheureusement, le Parti socialiste ne partage pas cette vision du débat démocratique et préfère fuir Jean-Luc Mélenchon plutôt que de lui faire face. Une attitude de défiance qui n’est cependant pas l’apanage du PS ou du gouvernement.

       « Ce débat n’a pas de sens », « je ne débattrai pas avec M. Mélenchon », ce n’est « pas un vrai candidat », « il n’existe pas ». Qui a oublié ces propos tenus par Marine Le Pen sur le plateau de Des paroles et des actes durant la campagne présidentielle, alors que le candidat du Front de gauche se tenait face à elle, prêt à lui apporter la contradiction. La présidente du Front nationale s’était offusquée qu’on lui impose « de force cet adversaire ». Mais depuis quand choisit-on ses adversaires en démocratie ? Que faut-il donc pour qu’au PS comme au FN on accepte de débattre publiquement avec le co-président du Parti de gauche ? Que celui-ci soit bâillonné, réduit au silence ? Hollande, Le Pen, Cahuzac, combien d’autres encore vont se défiler ? (...)
    Lire sur:

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    Luc Desle (avec le concours éclairant de Jacques Damboise)

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE RESPIRE

    LE MÊME AIR QUE TOI)

    °°°
    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(61)
    pcc Benoît Barvin

    http://www.zazzle.fr/visage_heureux_de_retro_clown_vintage_de_kitsch_
    carte_postale-239286534116789386

    Clown

       Il se réveilla avec l'envie d'éternuer. Il porta la main à son nez et rencontra une étrange protubérance qui l'inquiéta aussitôt. Dans la salle de bain, il rencontra son visage, dans le miroir un peu sale, affublé d'une boule rouge. Il resta quelques secondes interdit, d'abord surpris et presque amusé. Ce nez de clown - ce ne pouvait rien être d'autre - lui donnait un air légèrement ahuri qui tranchait agréablement avec sa bouche sinistre, ses yeux sévères, sa coiffure en brosse. D'un coup, devant l'eau un rien fatigué de son miroir, il ressemblait à quelqu'un de sympathique.

       Ceci dit, pour un directeur financier de Grande Entreprise, arborer ainsi un nez de clown, ça ne faisait pas... heu... très sérieux. Aussi tenta-t-il de l'ôter, d'abord d'un geste naturel, puis qui devint agacé quand il se rendit compte que la matière, pourtant spongieuse du nez, résistait à ses tentatives. Il examina "l'objet" dans la glace. Il s'agissait d'une banale protubérance qui, lorsqu'on la touchait, était molle, mais qui adhérait parfaitement à son propre appendice.

       Il passa une bonne heure à tenter, par tous les moyens, de se débarrasser de cet objet incongru qui, maintenant, l'inquiétait. Rien n'y fit: pas plus le savon, que la paire de ciseaux, ou un couteau terriblement aiguisé. Il ne fit que s'entailler la peau, déclenchant une mini fuite vermeille qui était en accord avec la couleur du nez de clown. Il dut décommander des rendez-vous, prétextant une nuit difficile et beaucoup de fièvre. Le téléphone à son praticien lui permit de prendre une semaine de vacances. 

       Il avait délégué ses différentes fonctions à son second, une jeune aux dents longues, mais il n'avait qu'une idée en tête: se débarrasser de ce "truc", ce "machin" qui, cependant, ne l'empêchait ni de respirer, ni d'avoir d'étranges idées rigolotes. C'était comme si le nez lui insufflait une nouvelle idée de l'existence quotidienne. Il en voyait, d'un coup, tout le ridicule et il se surprit plusieurs fois à rire aux éclats.

       Le lendemain matin, hélas, après qu'il eût pensé que la nuit allait arranger cette situation ridicule, il dut se rendre à l'évidence: le phénomène s'amplifiait. Cette fois, en s'éveillant, et alors qu'il passait la main dans sa chevelure, il la sentit sacrément touffue. Le miroir de la salle de bain lui révéla qu'en plus du nez de clown, il avait à présent hérité des cheveux du susdit, agrémentés de plusieurs colorations qui, bien entendu, résistèrent au nombreux shampoings qu'il se fit, au cours de la journée.

       Une nuit de plus... Il eut du mal à fermer l'oeil, sombra au petit matin dans un sommeil de brute. En soulevant avec difficulté les paupières, vers les midi , la première chose qu'il aperçut ce fut la paire de "groles" très longues, démesurées, même, qui enserraient ses pieds. Une nouvelle journée fut nécessaire pour qu'il s'habituât à la démarche si particulière qu'ont les clowns, à la fois dandinement, claudication et petits sauts de côté. 

       La situation ne pouvait qu'empirer, il le savait. L'aspect comique avait laissé place à une profonde dépression - ce que l'on comprend aisément - et il passa cette journée à boire. Il eut une nuit agitée au cours de laquelle il se vit sur une piste cendrée, en train de débiter des phrases inaudibles qui, toutes, comportaient l'expression "Les petits n'enfants", lui qui avait en horreur les gamins.

       Tour à tour, les jours suivants, il reçut des mains d'un Dieu facétieux - ou sadique - les attributs d'un vrai clown de cirque, gants blancs immaculés et fleurs truquées à la boutonnière compris. Evidemment, son visage disparaissait sous des fards voyants et même sa diction s'était modifiée. Sa dépression se voilait maintenant de pensées suicidaires.

       Lorsqu'on sonna à la porte, le dimanche, le clown qu'il était devenu se dandina jusqu'à l'étrange visiteur qui se tenait debout, une arme à la main - un vieux tromblon qu'il pressentit, cependant, redoutable. L'homme avait une apparence sinistre. Il arborait un chapeau haut de forme, une barbe imposante, portait un costume noir anthracite et c'est d'une voix sépulcrale qu'il dit: "Je suis chasseur de clown triste. Mon détecteur m'a signalé la présence d'un de ces immondes individus dans le quartier".

       Aussitôt le clown actionna sa fleur qui fit gicler de l'eau sur le costume du "croque-mort" et c'est d'une voix de fausset qu'il déclama un discours absurde, tout en se tortillant sur place, discours qu'il termina en exécutant, à peu près bien, une cabriole.

       "Excusez-moi, dit le chasseur de clown triste, on m'a sûrement mal renseigné". Et il s'en alla d'un pas lourd, laissant son interlocuteur au bord de l’évanouissement  Un interlocuteur qui, maintenant, savait comment il allait devoir gagner sa vie...

    °°°
    « La mer est aussi profonde dans le calme 
    que dans la tempête. »
    John Donne 
    Extrait du Sermons 

         Juarez Machado Picnic On The Sea Painting
    paintinghere.org 

    "Heu... Pas trop profonde, j'espère?"

    °°°
    « Le vrai bonheur est dans le calme 
    de l’esprit et du coeur. »
     Charles Nodier 



    "C'est pour moi que tu dis ça, Man?"

    °°°

    « Le voeu fait dans la tempête 
    est oublié dans le calme. »
    Thomas Fuller 
    Extrait du Gnomologia 

    Corrado Mastantuono

    "Papa, tu avais promis de ne pas le tuer!
    - Mais pas de ne pas lui tirer dessus..."

    °°°

    « C'est magnanimité que supporter avec calme 
    le manque de tact. »
     Démocrite 
    Extrait du Fragments
    DOROMANIA

    (L'Empire du Milieu distribuant ses cadeaux,
    moyennant le droit de détruire la Planète)

    °°°
    Benoît Barvin

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (Sois cool, Man, l'année qui vient
    ne le sera peut-être pas)
    Pcc Jacques Damboise

    °°°

    Lounge Music

       (...) La musique dite lounge (lounge-music) se réfère initialement à la musique jouée dans les salons des bars d'hôtels et de casinos, mais également dans les petits cabarets et les piano-bars. C'est la version « excentrique » de la easy listening.

       Née dans les années 1950-1960, elle succède à l'ère du swing des grands orchestres. Conservant le côté doux, sirupeux, "ambiance" de la easy listening, la lounge intègre un côté expérimentation, mêlant instruments exotiques, futuristes et nouvelles technologies (stéréo). Elle est un des symboles du style de vie kitch des années 1960. Elle connaît un regain de popularité depuis les années 1990.

       Le terme de lounge music se réfère également aujourd'hui aux musiques électroniques de type down tempo, au rythme calme (n'excédant pas 90 battements par minute).

       Aujourd'hui, la musique lounge est très diverse, elle va d'une ambiance blues à une ambiance beaucoup plus rythmée approchant la house en passant par du down tempo. Ce genre musical est en plein essor, de nombreuses radios internet se disent « de lounge ».(...)


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    French Lounge Music- Lemongrass - Bonjour



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    Jazzanova - Ice



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    Lounge couture



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    Jacques Damboise et Nadine Estrella

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    « Pendant que nous sommes parmi les hommes, 
    pratiquons l'humanité. »
     Sénèque

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    JOYEUSES FÊTES A TOUTES ET A TOUS

    ***

    "Bonnes Fêtes à Toi...
    Et Bonne Santé, surtout!
    - Ahem... Merci, Cheeta,
    à toi aussi..."




    ***


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (  LE CHEMIN DU SAGE EST LE TIEN
    MAIS TU NE LE SAIS PAS)

    +++

    "Avec ma chère amie Laurence
    on soutient à fond Gégé!"


    Deneuve et Parisot inventent 
    le « point 1789 » : Ah ça ira, ça ira...
    Pierre Haski

       (...) Le point Godwin désigne le moment où, selon une règle maintes fois vérifiée, une discussion sur Internet finit toujours par invoquer la Seconde Guerre mondiale. En France, on vient d’inventer un nouveau point Godwin : la référence à 1789, la Révolution française et ses coupeurs de têtes.(...)

       (...) Honneur à Catherine Deneuve, on pourrait l’appeler le « point Deneuve ». Dans Libération (article payant) ce vendredi, l’actrice répond vigoureusement à « Monsieur Torreton » et à son pamphlet anti-Depardieu dans le même journal. Au détour d’une phrase, elle s’exclame : « Qu’auriez-vous fait en 1789, mon corps en tremble encore ! » (elle est si vieille que ça?)

       Une phrase qui prend toute sa saveur quand on sait que Gérard Depardieu incarna Danton-le-guillotiné dans le film éponyme de Wajda...

       Il faut plus d’une citation pour faire un « point », et, sans doute inspirée et dopée par sa lecture matinale de Libé, Laurence Parisot, la patronne du Medef, a lancé à son tour sur France info :« On est en train de recréer un climat de guerre civile, qui s’apparente à 1789. »

       Ce « point 1789 » devrait rester, nous nous y emploierons, même s’il se trompe d’époque et d’interlocuteurs.

       Voilà donc nos malheureux socialistes qui ne sont plus (seulement) des marxistes le couteau entre les dents (si, si, certains le pensent réellement), mais carrément des sans-culottes, des guillotineurs, des Robespierre en herbe. J’en entends parmi les riverains de Rue89 qui soupirent : « si seulement »... (...)

    Lire la suite sur:

    +++

    "Utiliser un fusil d'assaut? Très peu pour moi...
    Ça n'est pas assez sportif"


    +++

    (1: Crosse pour bien caler le fusil tueur.
    2: déguisement utile du fusil en banal automatique.
    3: Chargeur qui se charge automatiquement.
    4: mire diaboliquement précise.
    5: ornement destiné à faire joli.
    6: fût de l'arme en polychromé synthétique
    à derrière pelé à la main)
    ÉTATS-UNIS 
    Il est si facile 
    de se procurer un fusil d'assaut
    Ford Fessenden, 
    Alicia Parlapiano & Alan McLean
    The New York Times 

       (...) La police affirme qu'Adam Lanza a utilisé un fusil d'assaut de type AR-15 (cf. illustration) pour abattre vingt enfants et six adultes à Newtown. Voici comment procéder pour se procurer une arme de ce genre :

       / Pour commencer, s'agit-il d'une arme de guerre ?

       Les armes de guerre sont interdites dans le Connecticut. Un fusil semi-automatique y est considéré comme une arme de guerre si le chargeur est amovible et si l'arme présente au moins deux autres caractéristiques de type militaire, comme une crosse pliable ou rétractable, une poignée pistolet, un support de baïonnette, un manchon cache-flammes ou un lance-grenades.

       / Etes-vous âgé de 18 ans ou plus ?

    OUI
       Vous pouvez acheter une arme chez un vendeur agréé. Une personne ou une entreprise "dont le négoce des armes à feu constitue une activité régulière" doit obtenir une licence.

    NON
       Il vous est interdit d'acheter ce fusil chez un armurier, mais aucune loi fédérale ou de l'Etat ne vous empêche de l'acheter à un particulier, autrement dit, à quelqu'un qui "procède à des ventes, échanges ou achats occasionnels d'armes à feu" en relation avec un hobby ou une collection personnelle.

       / Etes-vous disposé à vous soumettre à une enquête de moralité et à attendre deux semaines avoir de pouvoir vous procurer votre arme ?

    OUI
       Vous pouvez vous procurer l'arme auprès d'un vendeur agréé après une enquête de moralité et une période d'attente de deux semaines. Si vous avez déjà un permis de chasse ou de détention d'armes, vous n'aurez pas besoin de patienter deux semaines. Si, à l'issue de l'enquête, il s'avère entre autres que vous avez déjà un casier judiciaire ou que vous avez séjourné dans un établissement psychiatrique, la vente sera annulée.

    NON
       Vous pouvez acheter l'arme chez un particulier, qui n'est pas tenu de procéder à une enquête de moralité, sauf si la vente a lieu dans le cadre d'une bourse aux armes. Si le vendeur sait que vous n'êtes pas autorisé à posséder une arme (parce que vous avez commis un délit ou que vous avez séjourné dans un établissement psychiatrique, par exemple), il sera tenu pour responsable de toute blessure ou décès résultant de la vente.

       / Voulez-vous informer les autorités de votre achat?

    OUI
       Si vous achetez une arme chez un vendeur agréé, celui-ci transmettra une copie de la transaction aux services d'urgence et de la protection publique [de l'Etat du Connecticut] ainsi qu'aux autorités locales chargées de l'application de la loi.

    NON
       Vous pouvez vous procurer une arme auprès d'un particulier qui n'est pas tenu de garder trace de la transaction. Vous pouvez par exemple vous rendre à une bourse aux armes. (...)
    Suite sur:

    +++

    "Oh, Mon Chéri, tu me gâtes tellement...
    - A présent, Mon Amour, essaie de deviner
    dans quelles boîtes sont dissimulés
     les restes de ton amant..."

    Gift Wrap - detail from 1960 Reynolds Aluminum ad.

    +++
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'ATTENDS RIEN DU TEMPS.
    IL NE FAIT QUE PASSER)


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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(60)
    pcc Benoît Barvin


    Pour Gudule,
    Écrivaine au long cours
    et à la superbe chevelure brune



    Placard

       J'étais tranquillement installée sur le canapé quand la sonnette d'appel retentit. Ce n'est qu'au bout de la troisième sonnerie aigre que je déposai la tablette, sur laquelle je lisais une "solitude" d'écrivain, et que je me dirigeai vers la chambre 113. L'occupait une brave petite vieille - Madame F... - que je découvris, terrifiée, à demi-nue dans son lit. 

       "Le... Le Monstre" bredouilla-t-elle, en désignant le placard usuel destiné à ranger ses affaires personnelles. Je tentai de la calmer, mais elle claquait des gencives - elle dormait sans son dentier -, tout en indiquant la direction de la petite armoire en faux merisier, sur laquelle j'avais collé quelques photos de la propriétaire du temps de sa jeunesse.

       En soupirant je m'y rendis, alors que la vieille dame se recroquevillait en torturant ses draps. J'ouvris les battants et n'y découvris évidemment rien d'autre que ses vêtements et sous-vêtements, ainsi qu'un vieux sac miteux qu'elle avait tenu à conserver. "Le... Le Monstre", ne cessait-elle de marmonner et je dus convenir, avec un certain déplaisir, qu'elle avait peut-être eu un AVC. Dans ce cas, je devais en référer à ma supérieure hiérarchique qui en ce moment, je le savais, s'envoyait en l'air avec le jardinier. Pas question, donc, de la déranger dans ses occupations tantriques.

       Je tentai de nouveau d'apaiser Madame F. mais impossible, dans l'état de confusion où elle se trouvait. Elle me parla "d'esprit maléfique" qui venait lui "tirer les pieds" et qui plus est, avait fait des "gestes obscènes". Bref, elle débloquait complètement. Je lui proposai deux cachets de Lexomil qui firent rapidement effet. Je sortis en hâte de la chambre, ayant hâte de retrouver mon havre de paix et ma lecture. Il ne me restait que quatre heures à tirer car, tiens, on venait juste de dépasser minuit.

       Je venais de me rasseoir dans le canapé quand une nouvelle sonnerie perçante me fit sursauter. Cette fois il s'agissait d'une chambre au second étage de la maison de repos qui avait besoin de mon aide. Madame D., ancienne courtisane, me désigna comme Madame F. le placard. Son visage anciennement avenant était décomposé par la peur. Cette fois il ne s'agissait pas d'un "Monstre", mais d'une "Sorcière". Et celle-ci, d'après la vieille dame à qui je fis avaler deux cachets de somnifères, en voulait à sa vertu. J'ânonnai des paroles de réconfort, les paupières lourdes, la fatigue plombant mes membres.

       C'est en revenant dans mon réduit meublé du canapé et d'une table sur laquelle reposait une plaque électrique, que je m'avisai de la présence, là aussi, d'un placard. C'était un vieux machin métallique, très laid, dans lequel je ne mettais mes vêtements qu'avec répugnance. Je secouai les épaules, chassant les mauvaises pensées qui tentaient de m'obscurcir l'esprit mais, l'heure suivante, trois autres patientes m'appelèrent au secours. Elles avaient toutes en commun de désigner leur placard personnel comme fauteur de troubles. Dans l'un était sorti un dragon, l'autre avait contenu une fée maléfique et le dernier, lui, recelait le "Chien des Enfers", tout simplement.

       La Pleine Lune n'expliquait pas cette épidémie de terreurs enfantines, je le savais. Comme elle n'expliquait pas la soudaine transformation qui s'était opérée dans la chevelure de mes pensionnaires. Elles qui possédaient, chacune, d'adorables cheveux d'anges, sous le coup de la peur avaient vu cette blancheur se teinter soudainement d'un beau noir soutenu. Madame F., Madame D. et les trois autres vieilles dames arboraient à présent une magnifique toison brune...

       Cette inversion de la légende qui veut qu'une grande terreur blanchisse votre crinière me dépassait, je le confesse. Mais il devait y avoir une explication scientifique à ce phénomène et... 

       A cet instant de ma réflexion inquiète, j'entendis un drôle de petit bruit. Il provenait, bien évidemment, du placard détesté. Je jetai un oeil sur la porte à double battant qui, lentement, en grinçant, s'effaçait. Pour laisser la place à qui? Ou à quoi?

       Je jetai un oeil dans le miroir installé sur la table. On y voyait mon visage, un peu pâle, c'est vrai, mais on se fixait surtout sur la belle crinière d'un blanc de neige qui ceignait ma tête, comme une couronne. Quelque apparition que ce soit, elle allait avoir une sacrée surprise en émergeant du Monde de mes cauchemars...

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    "La Lala La La...
    - Ding... Ding...
    - La Lala Lâ Lâ...
    - Ding... Dong..."


    The Duet by Frank Dicksee

    (Méchant méchant Jacques Damboise!
    Tu seras puni pour ces puériles moqueries)

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    "Maman, Maman, un p'tit burger...
    Rien qu'un p'tit... Je f'rai que l'goûter du bout des lèvres..."

    Talbot Hughes (1869 - 1942)- The path of True Love never did run smooth, 1896

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    "Oh Non, Di-eu des z'Enfers! Que m'as-tu donc fait, didon...
    - Heu... Merci... On vous écrira..."

    Orpheus’ Sorrow - Pascal Adolphe Jean Dagnan-Bouveret
    (via abystle)

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    "Je vole, je vooole...
    - Maman, fais gaffe! Tu fais un mauvais speed"


    llustrations from ‘The sensitive plant’ by Percy Bysshe Shelley.
     Introduction by Edmund Gosse, illustrations by Charles Robinson. 
    Published 1911 by William Heinemann, London.


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    Blanche Baptiste (en mauvaise compagnie, celle de Jacques Damboise)

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU N'ES QU'UN FUGITIF
    POINTILLÉ SUR LA PAGE DU TEMPS)


    ***

    "Ben quoi? Tu aurais préféré que je te fiche

    une branlée plutôt que de me moquer de toi?"
    Les tueries, 
    «maladie sociale» aux Etats-Unis

       (...) Entre les évènements de Denver et du Wisconsin, la question des tueries est d'actualité aux Etats-Unis, où les scientifiques appellent à traiter ces drames comme une maladie sociale, en utilisant le fruit de leurs recherches pour tenter de les empêcher. L'agence Associated Press cite ainsi plusieurs idées et solutions inspirées d’études scientifiques.

       Premièrement, certaines solutions «techniques» pourraient rendre les armes à feu moins dangereuses. Les fabricants de fusils pourraient faire en sorte que ces derniers ne risquent plus de faire partir un coup par accident. De plus, il serait moins dangereux de faire en sorte que seul le propriétaire de l’arme puisse tirer avec.

       Il serait également nécessaire d’étudier les facteurs de risques liés au passé des propriétaires d'armes. Les magasins d’armes à feu doivent actuellement vérifier les antécédents des acheteurs afin de refuser les personnes condamnées pour crimes ou délits de violence domestique, mais cette règle ne s'étend pas aux autres antécédents violents. De plus, elle ne s’applique pas aux ventes de particulier à particulier, qui concernent pourtant 40% du marché outre-Atlantique.

       La notion de «maladie contagieuse» est également mentionnée par les chercheurs. Selon Daniel Webster, expert en politique de la santé cité par The Associated Press, la possession d’un fusil peut se propager«un peu comme circulent les maladies infectieuses», par «une sorte de phénomène de contagion» après une fusillade, comme on a pu le vérifier après la tuerie de Denver.

       Ces trois pistes de questionnement sur la «maladie sociale» des tueries font écho à diverses études sur les armes à feu, qui prouvent que ces dernières modifient le comportement humain à l’image d’un virus.

       Une étude publiée cette année par le professeur de psychologie James Brockmole dans le Journal of Experimental Psychology montre ainsi que les personnes brandissant une arme ont tendance à penser que la personne en face d’eux en porte une également.

       Et pour Don Ihde, philosophe spécialisé en technologies, le simple fait de tenir une arme rend impulsif. Cité par The Atlantic, il explique que tenir une arme rend audacieux: les hommes et les animaux deviennent des cibles. Comme nous l’expliquions, une personne physiquement faible, émotionnellement passive et psychologiquement introvertie sera encline à voir son comportement changer. (pas une constatation très originale, mais il est bon de rappeler les évidences...) (...)
    Lire sur:

    (Le communisme musical était un rien exagéré...)

    All Girl Band Serenading Cows, by Angus B. McVicar, August 1930.
    (出典: musicbabes (slowleanerから))


    ***
    "Auriez-vous cru, chère Marâtre, que nous
    puissions comme cela, un jour, nous retrouver
    autour d'une préparation culinaire?
    - Que nenni, ma jolie Belle-fille,
    que nenni..."



    La langue française,
     "butin de guerre", prospère en Algérie
    Isabelle Mandraud -
    Alger, envoyée spéciale

       (...) Le "butin de guerre" cher au grand écrivain algérien Kateb Yacine, qui décrivait ainsi la langue française au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, a été bien conservé. Journaux, affiches publicitaires, enseignes commerciales, jusqu'aux commentaires des matches de football sur les radios, ou dans les conversations, où il se mélange parfaitement à l'arabe parlé, le Français est partout présent dans les rues d'Alger.

       La capitale s'apprête à accueillir dans l'effervescence le président François Hollande, en visite d'Etat les 19 et 20 décembre, quelques jours avant la fin de l'année du cinquantenaire des accords d'Evian.

       Pas une langue officielle, mais pas tout à fait non plus une langue étrangère, le français a suivi, ici, tous les bouleversements de la société. Autrefois réservée à quelques privilégiés durant les cent trente années de colonisation, la langue de Molière s'est paradoxalement développée... après l'indépendance.

       Alors que l'Algérie n'est que membre observateur de l'Organisation internationale de la francophonie, une étude, en 2008, estimait à un tiers le nombre d'Algériens sachant lire, écrire et parler en langue française. Certes, cette dernière s'est trouvée aux prises avec un conflit idéologique et la généralisation de l'enseignement arabe décrétée dans les années 1970 et 1980. "C'était des batailles homériques dans les facs entre les francophones, dont je faisais partie, et les arabophones qui nous délivraient des certificats de trahison", se souvient Salim Rabia, journaliste.(...)

       Malmenée pendant la décennie de repli sur soi, lors de la guerre civile qui a opposé l'armée algérienne aux islamistes, le français a pourtant refait surface. Les tentatives d'infuser l'anglais n'ont pas détrôné sa prééminence. "Dans les entreprises privées, les entretiens d'embauche se déroulent en français, et la première question est : maîtrises-tu cette langue?", rapporte Maaga Saïda, 23 ans, rencontrée dans la jolie petite cour de l'Institut français d'Alger. Ses études en droit des affaires achevées, la jeune femme a rejoint les 11 065 étudiants ou salariés inscrits en 2012, moyennant la somme non négligeable de 12 000 dinars (110 euros) pour une cinquantaine d'heures de perfectionnement, dans l'un des cinq instituts français d'Algérie qui ont rouvert en 2008. A cette date, ils n'étaient alors que 4 571.

       "En quatre ans, le nombre des inscriptions a plus que doublé", constate Fabrice Ribert, directeur du département des langues. Dix ans après la reprise des cours au lycée international Alexandre-Dumas d'Alger, c'est au tour de l'école primaire française d'avoir, pour la première fois en 2012, accueilli ses premiers jeunes élèves dans le quartier Dely Brahim. "Un rapport apaisé à la langue française",titrait, vendredi 14 décembre, le quotidien francophone El Watan, soulignant la distance, de plus en plus grande dans la population, avec la perception de la"langue du colonisateur". (...)
    Lire sur:


    ***
    Luc Desle

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