(...) Le Parlement européen a finalement mis en ligne un rapport qu'il tentait d'étouffer depuis trois ans. On comprend qu'il n'ait pas été pressé de le rendre public : on y découvre que des députés européens ont tranquillement détourné les fonds publics destinés à payer leurs assistants. (...)
Pour justifier son peu d'empressement, le bureau de l'assemblée souligne dans un communiqué que ce n'est qu'une vieille histoire, l'audit ayant révélé ces fraudes portait sur 2004 et 2005. Le rapport a été remis en 2008. Et en 2009, l'adoption de nouvelles règles internes a mis fin à ces détournements. (...)
(...) Sept cas avérés de conflits d'intérêts entre un député et le prestataire de services qu'il avait choisi, rendant impossible de certifier que l'argent avait été destiné « exclusivement dans le but d'une assistance parlementaire » ;
- dans un de ces cas, la société était dirigée… par le député lui-même ;
- dans six cas, les fonds ont été transférés directement à un parti politique national, et dans -une quarantaine d'autres cas, à des organismes proches du parti ;
- deux députés ont reversé leur allocation à des prestataires de services alors que, selon les registres du Parlement, ils n'employaient aucun assistant ;
- un député a fait appel à une société créée pour l'occasion et n'ayant aucune activité visible, avec un contrat antidaté de cinq mois ;
- pour recruter un assistant, certains élus faisaient bizarrement appel à des sociétés très éloignées de l'univers parlementaire : l'un d'entre eux avait choisi une entreprise spécialisée dans le bois, et un autre, une société de « services aux enfants et à la famille »… dirigée par un membre de son parti ;
- certains députés accéléraient leurs versements en novembre et en décembre, pour utiliser la totalité des fonds auxquels ils avaient droit pour l'année qui s'achevait ;
- dans 79% des dossiers étudiés, la TVA sur les services avait tout simplement été oubliée : pas très sérieux pour des députés européens…(...)
Pour en savoir plus:
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(Comme dans la légende, plus on coupait
dans les mille têtes de l'hydre,
plus elles repoussaient.
Et elles n'étaient pas contentes...)
Il n’y a pas que des jeunes indignés qui manifestent dans les rues d’Athènes : il y a aussi ceux qui, comme Dimitra, ont trimé toute leur existence et voient aujourd’hui leur niveau de vie et leur environnement se dégrader, comme le raconte la correspondante de Foreign Policy.
Joanna Kakissis
(...) Pendant des années, la classe politique ne s’est pas souciée des gens comme Dimitra. Elle aurait dû. Cette majorité silencieuse — ces Grecs qui respectaient les règles, qui payaient leurs impôts et ne vivaient pas au-dessus de leurs moyens — éponge aujourd’hui les dettes accumulées par un système politique corrompu, inefficace et clientéliste qui ne leur a presque rien donné. Ce n’est pas des aganaktismenoi, ceux qui chantent des slogans et campent depuis des semaines sur la place Syntagma dans le cadre de sit-in anti-austérité inspirés des indignados espagnols, que le gouvernement devrait avoir peur. C’est de Dimitra, et de tous les autres Grecs comme elle qui ont discrètement accordé aux politiques le bénéfice du doute et, au bout de cette vaine année d’austérité, ont fini par perdre patience.
Sur le plan national, le marasme a plusieurs facettes, s’expliquant entre autres par une économie stagnante, presque de style soviétique, qui favorise le népotisme au détriment de la méritocratie, une culture de la corruption qui a dilapidé l’argent public, et une augmentation récente de l’immigration qui a été mal gérée aussi bien par les autorités grecques que par l’UE, abandonnant dans les rues d’Athènes des milliers de migrants sans emploi, sans papier et de plus en plus désespérés. Au fil de l’année écoulée, on a constaté une hausse inquiétante des violences, ce qui a donné une nouvelle impulsion à des gangs néonazis considérés maintenant par quelques-uns des plus anciens résidents du centre-ville comme des forces de sécurité plus efficaces que la police.
"Les gens ne se sentent plus en sécurité, plus du tout, et ils sont tendus, en colère, méfiants", explique le père Maximus, le chanoine de Saint-Pantélimon, cathédrale d’Athènes dans un quartier homonyme du centre, qui a été le théâtre de quelques-unes des pires violences de l’an dernier. "Je ne sais pas quoi dire aux vieilles dames qui viennent me voir en pleurant, couvertes de bleus après avoir été agressées par un immigré afghan ou africain sur le chemin de l’église. Je ne sais pas quoi dire aux adolescentes africaines qui se prostituent quand elles viennent me demander de l’aide, un moyen d’échapper au piège qu’est leur existence, ou aux immigrés sans-abri qui squattent à l’extérieur de l’église. Il n’y a pas d’ordre, et dans cette atmosphère, quiconque est une victime peut aussi bien devenir un agresseur." (...)
Lire l'article - impressionnant et qui annonce ce qui va arriver à toute l'Europe (?) - sur:
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(Guerriers celtes prenant les armes pour défendre les tourbières
contre le diktat de Bruxelles et des Écologistes mondains)
Ça chauffe dans les tourbières
Une directive environnementale de l’Union européenne suscite l’ire des agriculteurs irlandais, qui entendent défendre, contre les écologistes et contre le gouvernement, leur droit traditionnel à exploiter la tourbe.
(...) "C’est quand même une sacré blague de voir que le pays est en pleine récession, quasiment en faillite, mais que les autorités peuvent se payer le luxe de faire décoller un avion pour espionner les ramasseurs de tourbe", déclare-t-il tout en cassant à la main un morceau de ce combustible naturel de couleur sombre. "Pendant la saison de la récolte, on voit des hélicoptères en même temps que les avions, et il y a des officiels qui patrouillent les tourbières en camionnette pour nous empêcher de faire ce que nos ancêtres ont fait pendant des siècles. Et tout ça parce qu’ils ont peur que l’UE colle une amende à l’Irlande si on continue à récolter la tourbe."
L’UE a décrété que cette matière élastique et humide arrachée à la terre d’Irlande appartenait à une Zone spéciale de conservation (ZSC). Par conséquent, afin de préserver les tourbières, il est dorénavant interdit d’en prélever la moindre parcelle. Le gouvernement irlandais redoute que l’UE n’impose de lourdes amendes à la république pour non-respect de directives environnementales mises en place il y a quatorze ans. (...)