• "Le Pétomane ne voyait jamais plus loin que le bout de son pet". Jacques Damboise in "Pensées circonstanciées".

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE RESPIRE LE

    MÊME AIR QUE TOI)

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    Lettre de Marivaux sur la paresse:

    "Ah! sainte paresse! salutaire indolence!

    Devenez fan

    Éditrice chez DesLettres

        En ces temps difficiles de crise, de redoublement d'efforts et d'appels salvateurs à la valeur travail, Marivaux, né le 4 février 1688, apporte une contribution singulière. D'ascendance noble, riche de naissance et refusant d'employer ses entregent pour démultiplier sa fortune, le fameux auteur dramatique, auteur entre autres de Le jeu de l'amour et du hasard ou La double inconstance fut, un jour, ruiné. Loin de s'en offusquer, il écrivit cette lettre à un ami prononçant l'éloge de la paresse! Tout un esprit déconcertant à redécouvrir!

       Ecrite en l'An 1740.

       Oui mon cher ami, je suis paresseux, et je jouis de ce bien là, en dépit de la fortune qui n'a pu me l'enlever et qui m'a réduit à très peu de chose sur tout le reste : et ce qui est fort plaisant, ce qui prouve combien elle est innocente de tous les blâmes dont on la charge, c'est que je n'aurais rien perdu des autres biens si des gens qu'on appelait sages, à force de me gronder, ne m'avaient pas fait cesser un instant d'être paresseux.

       Je n'avais qu'à rester comme j'étais, m'en tenir à ce que j'avais et ce que j'avais m'appartiendrait encore : mais ils voulaient, disaient-ils, doubler, tripler, quadrupler mon patrimoine à cause de la commodité du temps, et moitié honte de paraître un sot en ne faisant rien, moitié bêtise d'adolescence et adhérence de petit garçon au conseil de ces gens sensés, dont l'autorité était regardée comme respectable, je les laissai disposer, vendre pour acheter, et ils me menaient comme ils voulaient.

       Un abbé Maingui surtout, devant Dieu soit son âme, fit taire mon peu d'avidité naturelle, et cet honnête homme, vraiment homme d'honneur, à force de bonté, de soins et d'intérêt pour ce blanc-bec, qu'il appelait le petit garçon de la société, dénatura tant de bribes de mon aveu qu'il ne leur est pas resté miette de nature.

       Ah ! sainte paresse ! salutaire indolence ! si vous étiez restées mes gouvernantes, je n'aurais pas vraisemblablement écrit tant de néants plus ou moins spirituels, mais j'aurais eu plus de jours heureux que je n'ai eu d'instants supportables. Mon ami, le repos ne vous rend pas plus riche que vous ne l'êtes ; mais il ne vous rend pas plus pauvre : avec lui vous conservez ce que vous n'augmentez pas, encore ne sais-je pas si l'augmentation ne vient pas quelquefois récompenser la vertueuse insensibilité pour la fortune.

       M. le marquis de... est arrivé avec Madame. Il est venu ici, je n'y étais pas. Madame a envoyé une carte chez moi pour m'inviter à dîner. J'ai été diner chez eux, je n'ai pu vous mettre sur le tapis ; j'ai promis d'y retourner mardi, vous ferez un article de mon colloque. Le mari part jeudi pour Compiègne ; le prince de... doit le prendre pour voyager avec lui. Je ne lui envie pas sa course. Qu'il me céderait pour rien s'il pouvait, à ce que je pense ; mais il a l'honneur d'appartenir à un prince, il faut qu'il marche ; et moi j'ai la douceur de n'appartenir qu'à moi, et je ne marcherai point.

       Rendez mille grâces pour moi à Madame la comtesse de... de l'obligeante mention qu'elle fait quelquefois de moi. Vous êtes bien mieux chez elle qu'on ne sera à l'armée, et le culte que vous rendez à son bon cœur et à sa belle âme, aux grâces de son caractère et à sa raison, est bien plus noble, bien plus libre, plus consolant que ne l'est le service du plus grand des princes. Dites-lui que je me mets à genoux devant son idée, comme devant un image, l'hommage de mon âme n'a jamais appartenu qu'à ce qui lui ressemble, ni mon estime qu'à ceux qui pensent et sentent comme vous. Bonjour, mon ami, je vous embrasse mille fois ; Mlle de... vous embrasse une.

    Source: Marivaux, Journaux et Oeuvres diverses, Editions Garnier Frères

    http://www.huffingtonpost.fr/morgane-ortin/lettre-de-marivaux-sur-la-paresse_b_9803890.html?utm_hp_ref=france

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    Benoît Barvin

    « "Il ne refusait jamais de donner un coup de main, le poing fermé, à tout politicien qui le sollicitait". Jacques Damboise in "Pensées insubmersibles"."Il avait une tête de bricolo du samedi soir, le Monstre de Frankenstein". Jacques Damboise in "Pensées circonstanciées". »

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