Charles Baudelaire a dédié trois poèmes des Fleurs du Mal à Victor Hugo, mais il était loin d’en être un admirateur inconditionnel. Une lettre inédite, révélée mercredi par le quotidien britannique The Guardian, et que Christie’s s’apprête à mettre en vente à New York, en apporte une nouvelle preuve. En janvier 1860, le poète écrit à un correspondant inconnu : «V. Hugo continue à m’envoyer des lettres stupides.» Et plus loin : «Tout cela m’inspire tant d’ennui que je suis disposé à écrire un essai pour prouver que, par une loi fatale, le génie est toujours bête.»

   La missive n’apprendra rien de nouveau aux spécialistes des deux auteurs. En novembre 1865, Baudelaire écrivait ainsi à sa mère, Caroline Aupick :«Victor Hugo, qui a résidé pendant quelque temps à Bruxelles et qui veut que j’aille passer quelque temps dans son île, m’a bien ennuyé, bien fatigué. Je n’accepterais ni sa gloire, ni sa fortune, s’il me fallait en même temps posséder ses énormes ridicules. Mme Hugo est à moitié idiote, et ses deux fils sont de grands sots.»