La militante Shaima Al-Sabbagh est décédée à la suite d'un tir de chevrotine, alors qu’elle s’apprêtait à déposer des fleurs sur la place Tahrir le 24 janvier, veille du jour anniversaire de la révolution égyptienne. Elle serait encore en vie si elle n’avait pas été aussi maigre : c’est en tout cas ce qu’explique le porte-parole de la médecine légale du Caire, Hicham Abdelhamid.

   “Elle n'avait pas assez de gras pour éviter que la chevrotine pénètre” trop profondément dans son corps, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision égyptienne Sada Al-Balad. Fataliste, il a ajouté : “C’était son destin de mourir ce jour-là !”

   Hicham Abdelhamid s’était exprimé dans la presse quelques jours plus tôt. Dans un entretien au journal Al-Watan, il expliquait qu’il était avéré que le tir fatal provenait bien d’un policier, ce que le ministère de l’Intérieur avait jusqu’alors nié.

   Toutefois, considérant les explications selon lesquelles le tir n’aurait pas été mortel si la victime n’avait pas eu “que la peau sur les os”, les proches de Shaima Al-Sabbagh craignent que le tireur n’ait été identifié que pour mieux le disculper.