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    Pensées pour nous-mêmes:

    (INCLINE-TOI DEVANT TON COEUR
    ET PAS DEVANT LES PUISSANTS)

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(40)
    pcc Benoît Barvin


    Ballon


       Mignon tout plein, le ballon rouge à pois noir apparut soudain au-dessus du mur séparant mon jardin de celui de la maison voisine. Et, après une belle envolée, le ballon atterrit sur le sol où il rebondit plusieurs fois avant de rouler jusqu'à moi. Moi qui étais assis dans un fauteuil de jardin, un livre de Borges à la main. Je restai quelques secondes, interdit, à observer le ballon, tout à fait banal. Et je m'interrogeai. 

       Les voisins étaient partis quinze jours auparavant. Pendant la nuit, je suppose, puisque le matin leur voiture n'était plus là et les volets étaient fermés. Plus de bruit, soudain. Plus de jaillissement de la douche, incongru, que j'entendais au travers du mur commun. Plus de disputes aigres et d'éclatements de vaisselle brisée. Plus de pleurs d'enfants... Je ne m'étais pas interrogé plus avant, heureux de retrouver la solitude qui m'avait plu, lorsque j'avais loué cette petite maison avec jardin, dans les faubourgs de la Ville. 

       Puisque la maison voisine était vide, qui venait de lancer le ballon? Le fils ou la fille d'un nouvel occupant? En ce cas, la famille était vraiment silencieuse, puisque je ne les avais pas entendus déambuler dans les pièces. Je me levai, me saisi du ballon, d'une légèreté de bulle et, d'un geste viril, le renvoyai dans le jardin voisin. Il disparut de l'autre côté du mur.

       J'allais replacer mon grand corps dans le fauteuil quand le ballon réapparut. Toujours de la même couleur, toujours aussi gracieux, ballon qui accomplit une jolie arabesque pour, après avoir rebondi comme la première fois, s'arrêter près de moi, tel un chien fidèle. Cette fois je sursautai. Bien qu'il fasse chaud en ce mois de Septembre et que le soleil brillât de tous ses feux, un frisson glacé parcourut mon échine. Sans savoir pourquoi, je jetai un oeil inquiet en direction de la forme ronde, légère, bien innocente pourtant. Puis je regardai là-bas, en direction du mur, m'attendant à apercevoir une silhouette, celle d'un enfant ou d'un parent qui allait m'adresser la parole, s'excuser, me saluer, me...

       Personne ne se manifesta. Un silence de mort régnait, de l'autre côté de cette palissade de parpaings dont on apercevait chaque jointure. Je distinguai le toit de la maison voisine, le faîte d'un arbre - un épicéa m'avait-on dit, ainsi que le mur de séparation de l'autre voisin, là-bas, propriété qui était à vendre depuis un bon moment. La lointaine rumeur de la rue s'estompait peu à peu. L'air vibrait, à la fois chaud et frais, si j'en croyais les frissons qui se multipliaient sur ma peau.

       J'aurais pu m'adresser au facétieux qui venait de me renvoyer le ballon. J'aurais pu le héler, lui dire que ça suffisait, que les plaisanteries les plus courtes sont les moins pénibles, que j'allais lui botter les fesses, à ce petit c... Mais je ne dis rien. J'étais à la fois intrigué et... comment dire? Un peu effrayé. Ce silence... Cependant, après quelques minutes, je me repris, me saisis une seconde fois du jouet et m'apprêtai à le relancer par-dessus le mur.

       A cet instant, je crus percevoir un frottement, de l'autre côté. Et comme un petit rire enfantin. Je recouvrai instantanément mes esprits. La colère enflamma mon cerveau. Il y avait bien, derrière cet épais rempart rugueux, un gamin qui se fichait de moi. Il s'était certainement introduit dans la propriété pour chercher quelque chose à voler et, Gros-Jean comme devant, il s'amusait maintenant à mes dépends. Ah, c'était comme ça! Il allait voir, ce petit sal... de quel bois je me chauffais. 

       J'allai chercher l'échelle qui me servait à effectuer de menus bricolages. Je la posai délicatement - et silencieusement - contre le mur et, armé du ballon, je montai les échelons, en prenant mille précautions. Je percevais maintenant  plus aisément la respiration du gamin et son bizarre petit rire, qui me faisait penser à un grognement.

       Je débouchai en haut du mur, me penchai dans un mouvement rapide, censé surprendre l'intrus et lui provoquer la peur de sa vie. Une gueule béante jaillit, ouverte,  monstrueuse, remplie de dents acérées, et elle m'engloutit. 

       J'eus juste le temps de penser que je savais, maintenant, où se trouvaient mes ex voisins.

    ***

    "Certes, je lis la Bible, mais j'ai pris mes précautions
    pour ne pas être infecté... J'ai déjà fait ça avec
    la Torah et le Coran..."


    ***

    "Non je ne joue pas dans Peau d'Ane...
    Pourquoi cette question?"


    ***

    (Soeur Cornette avouant qu'elle travaille bien 
    au sein d'une congrégation religieuse...)

    BELOW HER, THE INSCRIPTION: 
    “ET NOUS AUSSI NOUS SERONS MÈRES, CAR…..!”
     “WE TOO SHALL BE MOTHERS, BECAUSE….!”
    JEAN-JACQUES LEQUEU, ET NOUS AUSSI NOUS SERONS MERES. 
    BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE DATE: C. 1794.

    ***

    "Moi, ma lessive elle lave plus blanc!
    - Mein Fuhrer ! Tu serais donc,
    toi aussi, une ennemie de l'intérieur..."

    NAZI LAUNDRY,1935

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    Jacques Damboise

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA HAINE EST BONNE MENSONGÈRE)
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    (Guitare républicaine - ou Umpéesque -
    veillant sur la vertu des jeunes filles en fleur)

    suyhnc:

    +++
    « En politique 
    on ne discute plus, on insulte. »
    Aurélien Scholl (1833/1902)
    +++

    "Madame, pourriez-vous quitter la salle,
    je vous prie. On n'accepte pas les laiderons.
    - Mais... Mais Chéri, cet homme m'insulte!
    - Non, Darling, il ne fait que dire la vérité...
    de manière un peu brutale, je te l'accorde"

    "The Thin Man"

    La sortie de Chatel sur Peillon : 
    "un raccourci immonde", 
    selon les jeunes socialistes

       (...) L'ancien ministre UMP de l'Éducation (?) Luc Chatel a choqué le PS lundi en accusant son successeur, Vincent Peillon, de paraphraser Philippe Pétain sur la morale laïque qu'il veut promouvoir à l'école. C'est un message sur le compte Twitter de M. Chatel qui a mis le feu aux poudres lundi matin. "Effarante interview de Peillon dans le JDD : redressement intellectuel et moral, mot pour mot l'appel du maréchal Pétain le 25 juin 1940", a écrit celui qui soutient Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP. (...)

       (...) "Ce sont les propos d'une déclaration, d'un appel, du 25 juin 1940 du maréchal Pétain. Alors, naturellement, j'y vois une maladresse fâcheuse", a ensuite expliqué l'ex-ministre UMP sur i>Télé. "Je ne sais pas quoi vous dire, je suis un peu désolé qu'il ait fait ça, pour lui... Toute ma tradition est le Conseil national de la Résistance", a rétorqué Vincent Peillon sur France Inter. "C'est approximatif, excessif, ça n'a pas d'importance", a jugé celui qui place son action dans les pas de Jules Ferry. (...)




    +++

    "Comment ça tu n'es pas fermier?
    - Hé ben non... Je suis trader 
    et je gagne des millions de dollars qui...
    - Je n'épouserai qu'un fermier, tiens-le toi pour dit!
    - Si c'est ce que tu veux, alors... Je vais revendre
    mes parts dans cette banque d'investissement et...
    - TOUTES tes parts, on est bien d'accord?"

    Parveen and Amitabh.

    +++
    « Globalisons les luttes 
    pour globaliser l’espoir ! »
     José Bové 
    Extrait d'une lettre 21 Juillet 2003


    "Quand je pense que ce que nous produisons 
    va nous servir doublement:
    d'abord à manger, puis le surplus, 
    on va le vendre au village...
    C'est un concept d'une telle modernité...
     J'en pleurerais, tiens"

    Marinaleda, 
    l’oasis rouge qui défie la crise
    PÚBLICO MADRID

       (...) Juan Manuel Sánchez Gordillo a fait la une des journaux après avoir mené une “expropriation forcée” de produits alimentaires pour les distribuer aux plus défavorisés, une action menée dans plusieurs supermarchés avec ses camarades du Syndicat andalou des travailleurs (SAT). C’est dire si cet homme est un dirigeant singulier au sein de la classe politique espagnole.

       Sánchez Gordillo est un dirigeant historique du Syndicat des ouvriers agricoles (SOC), colonne vertébrale de l’actuel SAT. En outre, depuis 1979, il est maire de Marinaleda, une petite localité [ de près de 3 000 habitants] de la région de Séville. Là, grâce à la participation et au soutien des habitants, il a lancé une expérience politique et économique originale qui a fait de ce village une sorte d’îlot socialiste dans la campagne andalouse.(...)

       (...) Avec la crise économique, Marinaleda a eu l’occasion de vérifier si son utopie sur 25 kilomètres carrés était une solution viable face au marché. Son taux de chômage actuel est de 0 %. Une bonne partie des habitants sont employés par la Coopérative Humar-Marinaleda, créée par les ouvriers agricoles eux-mêmes après des années de lutte. Longtemps, les paysans ont occupé les terres de l’exploitation agricole Humoso [ qui appartenait à un aristocrate] et à chaque fois, ils étaient délogés par la Guardia Civil [la gendarmerie espagnole]. “La terre est à ceux qui la travaillent”, clamaient-ils. En 1992, ils ont fini par obtenir gain de cause : ils sont désormais propriétaires de l’exploitation.

       Ils produisent des fèves, des artichauts, des poivrons et de l’huile d’olive vierge extra. Les travailleurs contrôlent eux-mêmes toutes les phases de la production : l’exploitation comprend une conserverie, un moulin à huile, des serres, des équipements d’élevage, un magasin. Quel que soit leur poste, les travailleurs reçoivent tous un salaire de 47 euros la journée et travaillent 6 jours par semaine, soit 1 128 euros par mois pour 35 heures par semaine [le salaire minimum est de 641 euros].

       En pleine saison, la coopérative emploie environ 400 personnes, une centaine au minimum en période creuse. Mais chaque poste de travail n’est pas attribué à tel ou tel habitant : ils effectuent une rotation afin d’assurer un revenu à tous. “Travailler moins pour que tous aient du travail”, tel est le principe. Par ailleurs, certaines personnes cultivent de petites parcelles dont elles sont propriétaires. Le reste de la vie économique tourne grâce aux boutiques, aux services de base et aux activités sportives. Pratiquement, tous les habitants du village perçoivent autant qu’un travailleur de la coopérative.(...)
    Lire sur:

    +++
    Benoît Barvin

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (DONNE TA VIE A LA VIE)

    +++

    "Y sont où, les Démocrates?
    Et l'Négro, hein, y s'cache où?"

    werewolf

    (L'humour républicain était plus que douteux.
    Mais était-ce bien de l'humour?)

    +++

    "Mais nous aussi, comme nos ouvrier, nous risquons notre vie
    sur les champs de course... Non mais, cette impudence!"


    Vintage Royal Ascot

    « Les industriels mettent délibérément 
    en danger les ouvriers »
    (Oh, la nouveauté...)

       (...)/ Terra eco : On vous a proposé la Légion d’honneur pour couronner votre carrière. Vous l’avez refusée. Pourquoi ?

       Annie Thébaud-Mony : Il y aurait selon moi une certaine indécence à être décorée alors que cela fait trente ans que je travaille sur la mort ouvrière, que je tire le signal d’alarme sur la situation dans laquelle travaillent les ouvriers, les risques qu’ils encourent pour leur santé, les risques industriels auxquels ils sont exposés, sans constater de réelle amélioration des conditions de travail. Les préconisations que j’ai pu faire n’ont pas été suivies d’effet par les pouvoirs publics.

       /En tant d’années, il n’y a donc pas eu d’avancées ?

       Il y a quinze ans, l’amiante a été interdit en France. On pensait que l’interdiction d’autres produits industriels cancérogènes suivrait, mais pas du tout. Pourtant, les industriels savent que certains des produits qu’ils obligent leurs employés à utiliser sont dangereux et que les conditions de travail sont pathogènes. C’est une mise en danger délibérée de la vie d’autrui. Et pourtant, les modifications du droit du travail protègent davantage les industriels et les employeurs que les salariés.

       /Avez-vous des exemples ?

       Le tableau 57 des maladies professionnelles du régime général de la Sécurité sociale liste la plupart des troubles musculosquelettiques (TMS). En 2009, une révision du tableau a raidi les critères de reconnaissance des TMS, et donc d’indemnisation des salariés. Vont-ils devoir travailler jusqu’à être handicapés ? Concernant l’exposition des salariés aux cancérogènes, aucune mesure contraignante n’a été prise malgré les alertes. 
       
       A Montluçon (Allier) par exemple, l’usine Adisseo qui produit de la vitamine A de synthèse pour l’alimentation animale, utilise depuis les années 1990 un cancérogène puissant, le chloracétal C5 (lire l’enquête de l’Institut national de veille sanitaire (INVS)). Moins de dix ans après l’introduction de cette molécule dans la chaîne de production, plusieurs salariés ont développé un cancer du rein. Or, il existe des produits de substitution permettant de créer de la vitamine A sans chloracétal C5 mais l’entreprise ne veut pas en entendre parler car changer sa ligne de production serait coûteux. Et donc les salariés sont toujours exposés. C’est un crime industriel. (...)
    Lire:


    +++

    "Laisse tomber, ma fille,
    c'est un ancien pauvre"


    +++

    "Tu vois, le monde se divise en deux catégories : 
    ceux qui ont encore toute leur tête 
    et ceux qui ne l'ont plus. 
    Toi, tu l'as perdue depuis longtemps."

    "Le bon, la brute et le truand"

    Convention républicaine : 
    le triste discours de Clint Eastwood 
    à une chaise vide
    Luke Johnson

       (...) Mitt Romney espérait probablement que son invité surprise, censé chauffer la salle avant le grand discours du candidat républicain, fasse un tabac à la convention. Mais Clint Eastwood a déçu. A la place, l'acteur de 82 ans a livré un discours décousu qui fut aussi désastreux que le braquage foireux arrêté par son personnage de flic fatigué dans Dirty Harry.

       Eastwood a parlé à une chaise vide représentant le président Barack Obama. "Alors M. le Président, comment gérez-vous les promesses que vous avez faites?", a-t-il demandé à la chaise. Il a ensuite titillé Obama sur la proposition par son administration de traduire en justice Khalid Sheik Mohammed à New York - un projet qui fut ensuite abandonné -, et pour la guerre en Afghanistan, dont Romney a pourtant approuvé le même calendrier de retrait des troupes.

       Il a même attaqué Obama pour son utilisation d'Air Force One. "Vous pourriez utiliser un avion quelconque et non pas cet espèce de gouffre à essence pour vous déplacer d'une université à l'autre pour parler d'emprunts étudiants et de trucs comme ça."(...) 

       (...) L'équipe de campagne de Romney semble elle aussi avoir trouvé le discours d'Eastwood confus et interminable. "Juger une icône américaine comme Clint Eastwood à la façon d'une typique intervention politique est impossible", s'est défendue l'équipe. Certains de ses membres ont pourtant fait la grimace en coulisses, selon Associated Press. (...) 

       Eastwood a aussi porté un coup bas au vice-président Joe Biden, l'appelant "l'esprit du parti démocrate" : "C'est juste un sourire avec un corps derrière" a-t-il dit.

       Alors qu'il a qualifié Romney d'homme d'affaire d'exception, Eastwood a ajouté plus tard que ce n'était jamais une bonne idée qu'un avocat devienne président, oubliant au passage que Romney détient un diplôme de droit de la Harvard Law school. "Si quelqu'un ne fait pas son boulot, il faut le supprimer", a-t-il déclaré en passant son doigt sous son cou. (...)

    Lire sur:

    +++
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (PEU IMPORTE QUE TU NE CONNAISSES
    PAS LA DANSE. DANSE)


    ***
    Lettres d'inconnus (11)
    pcc Benoît Barvin 

    vintagecomicsfr.tumblr.com 

    Monsieur,



       Si, au moins, vous aviez compris ce que je sous-entendais par ce signe que je vous fis, en cachette de votre épouse, ce dragon insensé... Si, comme à l'habitude, nous nous étions retrouvés dans votre chambre à "toucher", ainsi que vous la nommez, par dérision. Si, au lieu de vous tromper de lieu - parce que vous aviez abusé de cette délicieuse liqueur de prune -, vous aviez agi comme d'habitude...

       Mais il a fallu qu'intervienne cette erreur fatale de lieu d'agréments qui a transformé, à jamais, nos relations. Vous vous engageâtes vers la gauche et, dans l'obscurité profonde, uniquement éclairé d'une bougie, vous débouchâtes dans les communs...

       Pendant ce temps, votre épouse me narrait ses dernières aventures chiffonnières dans une quelconque boutique du Marais. Monsieur le Curé, comme à l'ordinaire, sirotait un alcool de poire, près du feu, ce qui accentuait son ton rubicond et donnait à son ventre des allures pachydermiques. Je ne pouvais décemment pas planter là ce beau monde et me glisser furtivement dans votre chambre - puisque je pensais que vous vous y trouviez, dans la tenue d'Adam. Je subis donc, sans broncher, non seulement les propos sots et féminins de votre épouse, tentant de ne pas m'attarder sur son nez trop large, ses lèvres grossières, cet immonde grain de beauté, sur la joue gauche, sa coiffure trop apprêtée, pour me concentrer sur les minutes à venir qui, je n'en doutais pas, seraient des plus caressantes...

       Pauvre de Moi! Pourquoi la Déité, dans sa Toute Puissance, a-t-elle jugé bon de me faire endurer ce tour machiavélique? Mon impatience était telle que je faillis renverser la tasse du thé infâme que cette bougresse me contraignait à avaler. Alors je trouvai le subterfuge, celui de poser une question d'éthique à Monsieur le Curé qui, surpris dans un début de ronflement, fut bien contraint de répondre. Il approcha son fauteuil, d'un pas incertain, votre épouse se tourna vers lui et je m'excusai, prétextant une fatigue soudaine pour m'éclipser, retenant un soupir de délivrance.

       Mais vous n'étiez pas dans votre chambre. Le lit n'était pas défait. Vous ne vous trouviez même pas dans votre cabinet, à m'attendre, dans votre fascinante nudité. J'entendis alors des bruits étranges, venant m'apparut-il de la cour. Ma jalousie latente se nourrit de mes névroses et je descendis quatre à quatre les escaliers, me doutant déjà que j'allais vous trouver à l'oeuvre...

       Les râles m'attiraient, ils me faisaient bondir, ils m'aidaient à ouvrir la porte de cet appentis et à lever bien haut ma torche... Torche qui me fit vous découvrir, le pantalon baissé, en "galante" compagnie, si j'ose dire. Il s'agissait d'un de vos animaux de compagnie, une truie qui plus est, que vous besogniez, si j'en croyais vos mouvements spasmodiques... Vous tournâtes un regard enfiévré, dans lequel l'alcool faisait des ravages, dans ma direction. Vous me reconnûtes et, aussitôt saisi d'un doute, vous vous retirâtes, vous bredouillâtes des mots sans suite: "faute à cette liqueur... trompé par votre geste... Pensais que vous vouliez que nous nous unissions ici...".

       Mais je ne vous crus pas. Vous n'étiez qu'un immonde pervers. Je vous laissai dans cette bauge, avec votre gourgandine particulière, et remontai vers le salon pour tout révéler à Monsieur le Curé et à votre cruche d'épouse. Ma vengeance, ainsi, serait terrible.

       Quand ils me virent surgir, la sotte femme sursauta.
       "Mais que vous arrive-t-il?
       - J'ai quelque chose à vous confier, Madame. Une horreur sans nom... Qui concerne votre mari.
       - Je vous en prie, parlez... Parlez, Monsieur le Marquis... Je suis tout ouïe, balbutia la femelle en pâlissant et en tremblant.
       C'était déjà le début de ma revanche...
      
    (En hommage, bien sûr, à Thomas Owen)


    ***

    "Moi, je fais comme les hommes. Je porte
    un stetson pour perdre mes cheveux,
    je fume pour attraper le cancer,
    et je bois - la bouteille est cachée hors de l'image -
    pour finir avec une cirrhose.
    Elle est pas belle la vie?"


    ***
    "Ma petite dame, je ne vais pouvoir vous en donner grand-chose...
    - Mais que fais-tu là, chérie?
    - Je... Je suis avec mon amant!
    - Hein???"

    WALTER MARTIN BAUMHOFER (American, 1904-1987). Pawn Shop

    ***

    "J'ai beaucoup aimé votre dextérité, Charles Edouard...
    - Et maintenant? Vous l'aimez encore?
    - Hihihi..."


    ***

    "Hey, mon Vieux, tu l'avais louée 
    pour simplement une heure!
    - Louée???
    - Ne vous inquiétez pas, Gladys,
    La montre de John a toujours avancé"


    ***
    Blanche Baptiste

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE TENDS JAMAIS TA MAIN AU BOURREAU)

    ***

    "Bon... Maintenant mettre le courant
    et voir si cette fille est vraiment une lumière..."

    En Floride, un détective 
    au cœur d’une telenovela politique

       (...) En Floride, terrain de la convention républicaine cette semaine, un privé est à l’origine d’un scandale de fraude électorale à rebondissement, touchant, justement, des républicains du Sunshine State. Joe Carrillo, un détective privé de Miami, raconte qu’il a été contacté en juillet par un client avec une requête de filature. Sa mission: suivre Deisy Cabrera, une femme de 56 ans soupçonnée d’être une boletera, une trafiquante de votes, pour le candidat républicain à la mairie de Miami-Dade, le comté qui englobe Miami, et d'autres candidats en lice pour un poste de haut-fonctionnaire. La dame sillonne les localités et propose aux personnes âgées hispanophones de les aider à voter par procuration.

       Le 24 juillet, le privé Carrillo a assez d’informations pour contacter la police. Le détective et la police prennent Cabrera en filature, séparément: ils la filment et la photographient au bureau de campagne du candidat républicain, puis faisant des arrêts dans plusieurs appartements avant de se rendre à un bureau de poste. Là, elle dépose au courrier 19 votes par procuration qu’elle aurait complété en faveur des Républicains du comté. Or la loi électorale interdit de signer plus de 2 votes! Peu de temps après la boletera est arrêtée et inculpée pour fraude électorale. Un autre boletero est arrêté dans la foulée. L’affaire fait scandale mais n’empêche pas le Républicain Carlos Gimenez d’être réelu maire le 14 août dernier.

       En résumé, comme le souligne un chroniqueur de Miami, il a fallu qu’un détective privé mâche le boulot de la police pour qu’elle procède enfin à des arrestations après des années de rumeurs sur des votes par procuration frauduleux. Mais qui l’a embauché? Un pompier de la ville d’Hialeah, vice-président du syndicat des pompiers. Eric Johnson affime avoir recruté le détective privé en payant de sa poche «en tant que citoyen exaspéré.» Il se dit ravi du résultat: «Joe [Carillo] est inestimable,” a déclaré le pompier au Miami Herald, “Il a fait en une journée ce que la police locale n’avait pas pu faire en 20 ans.» (...)

    Lire sur:


    ***

    (Le changement climatique induisait des transformations
    assez inquiétantes dans les espèces animales )

    cartier-pulp.illo-1940

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    "Comment ça un député ne peut porter une double casquette?
    Et pourquoi ça Monsieur-Je-Sais-Tout?"



    Comment le député Fillon 
    est devenu consultant VIP
    François Krug

       (...) L’ancien Premier ministre a profité de la fenêtre de tir étroite que lui laissait la législation, entre son départ de Matignon et son arrivée à l’Assemblée nationale. Sauf s’il travaillait déjà comme consultant, un député n’a pas le droit de se lancer dans cette activité après son élection. L’astuce ? Devenir officiellement consultant... juste avant d’être élu.

       François Fillon a baptisé sa petite entreprise 2F Conseil, tout simplement. Début juin, il déposait au tribunal de commerce de Paris les statuts de cette SARL au capital de 1 000 euros, dont il est l’unique actionnaire. Au préalable, il avait ouvert un compte bancaire dans son ancienne circonscription, au Crédit agricole de Sablé-sur-Sarthe.

       Sollicitée par Rue89 ce jeudi après-midi, l’équipe de François Fillon n’avait pas donné suite à nos questions lorsque cet article a été mis en ligne. (...)

       (...) L’ancien Premier ministre ne compte pas travailler uniquement pour le privé. Selon les statuts de 2F Conseil, que Rue89 s’est procurés, il se réserve le droit d’offrir ses services à une clientèle qu’il a bien connue comme chef du gouvernement : « Tout Etat et [...] tout organisme international, européen, national, étatique, régional, départemental, municipal ou local, français ou non [...]. »

       Rentabiliser son expérience et son carnet d’adresses, c’est une tentation bien compréhensible pour les anciens ministres, y compris le Premier d’entre eux. Mais passer du gouvernement à l’Assemblée nationale complique un peu les choses. (...)

       Le consulting, source potentielle de conflits d’intérêts, figure en bonne place dans la liste des activités incompatibles avec celles d’un député nouvellement élu. Voici ce que prévoit l’article 146-1 du code électoral« Il est interdit à tout député de commencer à exercer une fonction de conseil qui n’était pas la sienne avant le début de son mandat. Cette interdiction n’est pas applicable aux membres des professions libérales soumises à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé [les avocats principalement, ndlr]. »

       Le plus important, ici, ce n’est pas ce qui est interdit, mais ce qui ne l’est pas. La loi offre deux solutions aux députés voulant se lancer dans le consulting :
    . créer sa société avant le début de son mandat : c’est ce que François Fillon a fait, deux semaines seulement avant son élection ;
    . devenir avocat en cours de mandat : c’est ce que François Fillon aurait pu faire – en profitant du décret qu’il avait lui-même signé en avril, permettant aux anciens ministres de devenir avocat sans examen...

       L’ancien Premier ministre, qui aspire à devenir président de l’UMP, a donc parfaitement respecté la loi. A défaut d’avoir vraiment respecté l’esprit de la loi...

       Il pourra difficilement faire valoir qu’avec sa société, il préparait sa reconversion professionnelle en cas de défaite aux législatives. Son élection, dans une des circonscriptions les plus bourgeoises de Paris, ne faisait en effet aucun doute. (...)

    Lire sur:

    ***
    "Hey, les gars, vous pouvez me donner un coup de pattes?
    - Combien tu nous offres?
    - P'tain! Le Capitalisme est vraiment partout!"

    http://firsttimeuser.tumblr.com/

    ***
    Benoît Barvin

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA VIE EST UNE FÊTE.
    LES ETOILES TES INVITÉES)

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    "Moi, je ne crains personne... Armée de mon stetson,
    de mes belles cuisses et de mon colt fumant..."


    Etats-Unis: 
    les étudiants doivent-ils craindre Romney?
    Jean-François Gérard

       (...) Aux Etats-Unis, 41% des universités sont publiques, mais accueillent environ 75% des plus 20 millions d'étudiants. Le coût des études n'a cessé d'augmenter sous George W. Bush, comme sous Barack Obama, à un rythme d'environ 5% par an, dans les universités publiques comme privées. 

       D'après The Chronicle of Higher Education, le coût median des frais d'inscriptions d'une université publique est aujourd'hui de 6633 dollars (5300€). Sans compter l'achat des livres ou le logement. Cela reste un coût important, mais plus abordable, que les 22 805 dollars (18 000€) des universités privées. En 2009, 53% des étudiants envisageaient de contracter un prêt pour payer leurs études. Des prêts à faible taux, justement garantis par l'Etat, dont Mitt Romney aimerait transférer la responsabilité à des institutions privées. La crainte de voir ces taux doublés est pointée du doigt par les démocrates. Mitt Romney aimeraient favoriser la compétition entre établissements et encourage le développement d'université privées - parfois sur internet - afin que chaque étudiant puisse choisir "comme on fait ses courses". Une hypothèse qui intrigue tout de même au vu de l'écart de prix entre les institutions publiques et privées. 

       Mitt Romney peut inciter certes à la privatisation dans ses propositions et ses meetings, mais en cas d'élection son champ d'action sera tout de même limité. La majorité du financement des universités, tout comme de différentes bourses, provient des gouvernements locaux et non de l'Etat fédéral. Un financement sur lequel Washington n'a aucun pouvoir. Finalement la plus grande différence au niveau universitaire concerne donc la bourse "Pell". (...)

       (...) Fidèle au budget de son colisiter Paul Ryan, Mitt Romney propose de couper de 20% les fonds alloués à l'éducation en général. Dans un spot télévisé sur l'école primaire, Barack Obama insiste sur le fait que des coupes budgétaires entrainerait des classes de plus grande taille, qui ne sont pas bénéfiques pour l'enfant. 

       D'après le président, le plan priverait en tout 10 millions d'étudiants d'aide financière, non pas pour réduire les déficits ou créer des emplois, mais pour financer des baisses d'impôts. Les républicains ont rétorqué qu'Obama extrapolait la proposition de budget de Ryan. Actuellement 9,7 millions d'étudiants bénéficient de la bourse "Pell". Le plan Ryan prévoit en effet de réduire le nombre de bénéficiaires, mais pas sa dotation. Si les chiffres peuvent toujours être débattus, ce sont surtout deux visions de l'éducation qui s'opposent. (...)

    Lire l'article sur:

    °°°

    (La cachette à Belle-Mère obtint le succès escompté)

    Source: imgfave.com

    °°°

    (Ce patron marchait sur des oeufs en s'adressant
    à sa secrétaire... Que tramait-elle, derrière
    son éternel sourire?)

    Le patronat fait une rentrée offensive 
    sur la fiscalité et la compétitivité

    Philippe Mabille

       (...) Cette université d'été n'aura rien à voir avec l'ambiance de pugilat des premières années du Medef, lorsqu'Ernest-Antoine Seillière, son premier président élu, avait mené un rude combat contre Lionel Jospin (pourtant son ancien condisciple de l'Ena) et surtout contre les lois Aubry sur la réduction du temps de travail. Le patronat était alors en guerre ouverte contre le gouvernement, même si en réalité, la plupart des entreprises, surtout les plus grandes, négociaient en coulisses des accords de flexibilisation de l'emploi et des allégements de charges sociales en échange du passage aux 35 heures. Ce n'était pas il y a si longtemps et pourtant, le contraste avec cette période est saisissant. 

       A l'époque, les patrons avaient un ami au gouvernement, en la personne de Dominique Strauss-Kahn. Le brillant ministre de l'économie, des finances et de l'industrie concentrait à lui seul dans un grand Bercy toutes les responsabilités aujourd'hui confiés à quatre ministres du gouvernement Ayrault : Pierre Moscovici (Economie et Finances), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Jérôme Cahuzac (Budget), Nicole Bricq (Commerce extérieur). A l'époque aussi, malgré les apparents désaccords idéologiques entre le patronat et la gauche, les belles performances de l'économie française, compétitive face à l'Allemagne, en excédent commercial et dopée par une croissance mondiale euphorique, arrondissaient les angles. Le patronat avait même accepté sans trop de mauvaise grâce un doublement de la surtaxation de l'impôt sur les sociétés décidé par le gouvernement Juppé pour permettre la qualification de la France pour l'euro.

       En cette rentrée 2012, le paysage est radicalement différent. Entamant la dernière année de son deuxième (et selon les statuts actuels dernier) mandat, Laurence Parisot, la présidente du Medef, est dans une toute autre position que son prédécesseur de 1998 qui affichait ouvertement sa volonté de ferrailler avec Lionel Jospin, n'hésitant à pas à le faire huer lors d'assemblées générales à l'ambiance de meeting politique. 

       Pour la présidente du Medef, qui a accordé hier un long entretien au « Monde », il est beaucoup plus difficile de trouver aujourd'hui une prise face à l'insaisissable François Hollande qui pour l'instant gère prudemment l'économie et habilement la situation politique : pas de combat idéologique comme celui des 35 heures à se mettre sous la dent, mais en revanche un climat de crise économique et sociale dans lequel le patronat est contraint de négocier, pied à pied, des avancées sur son grand sujet, celui de la compétitivité. Et donc à ne pas rompre le dialogue social dont Laurence Parisot s'est fait la championne.

       C'est que la situation s'est complètement inversée par rapport à il y a quatorze ans : la France a perdu du terrain sur les marchés extérieurs, les entreprises notamment les plus grandes ont délocalisé à tout va pour tenter de conserver leurs marges dans la mondialisation. Et la croissance surtout, a disparu et ne semble pas prêt de revenir de sitôt, dans un environnement très inquiétant quant à l'avenir de la zone euro. La stagnation de l'activité depuis presque un an et l'effondrement des marges des entreprises françaises est la principale source d'inquiétude de la présidente du Medef qui attend de la venue d'une dizaine de ministres lors de l'université d'été un discours plus offensif et plus rassurant de la part du gouvernement. (...)

       (...) C'est que depuis la campagne électorale, le patronat a le sentiment d'être le mal aimé, le bouc émissaire de la crise, et craint de voir le fossé avec l'opinion se creuser alors que les plans de restructuration se multiplient depuis le printemps dans tous les secteurs : l'automobile, l'aérien, la sidérurgie, mais aussi la banque, les télécoms et désormais la grande distribution avec Carrefour

       Alors que la gauche de la gauche pousse François Hollande à choisir une voie beaucoup plus radicale en légiférant sur les licenciements et les cessions d'usines, le Medef est dans une position délicate et attend du gouvernement des signes d'apaisement face à ce que beaucoup de patrons qualifient de climat anti-business. L'alourdissement de l'ISF, sans plafonnement, la taxation des hauts revenus supérieurs à 1 million d'euros à 75%, qui vise directement les chefs d'entreprise alimentent un vent de révolte au sein d'une frange du patronat qui voudrait bien en découdre avec le gouvernement, menace de quitter la France avec leurs comité exécutifs voire de délocaliser les sièges sociaux. (...)

    Lire la suite sur:


    °°°
    "Oui... Mitt... Nous-croyons-à-ton-fabuleux-destin..."


    Audience applying makeup at lecture by beautician in Los Angeles, circa 1950

    (Cette séance d'hypnose collective fonctionnait 
    du tonnerre de D... Heu, pardon: elle marchait
    très bien, Grâce à Dieu)

    °°°
    Benoît Barvin

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE QUE TU AIMERAIS SUIVRE
    EST CELUI QUE TU SUIVRAS)

    +++

    "Tiens, sal... de Croissance,
    voici ce que je pense de Toi!
    Hulk contre Iron Man

    Dennis Meadows : 
    « Nous n’avons pas mis fin à la croissance, 
    la nature va s’en charger »


        (...) En 1972, dans un rapport commandé par le Club de Rome, des chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) publient un rapport intitulé « Les limites de la croissance ». Leur idée est simple : la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible. Aussi, si les hommes ne mettent pas fin à leur quête de croissance eux-mêmes, la nature le fera-t-elle pour eux, sans prendre de gants.
       En 2004, le texte est, pour la deuxième fois, remis à jour. Sa version française vient – enfin – d’être publiée aux éditions Rue de l’échiquier.(...)

       (...) / Terra eco : Vous avez écrit votre premier livre en 1972. Aujourd’hui la troisième édition – parue en 2004 – vient d’être traduite en français. Pourquoi, selon vous, votre livre est encore d’actualité ?

       Dennis Meadows : A l’époque, on disait qu’on avait encore devant nous quarante ans de croissance globale. C’est ce que montrait notre scénario. Nous disions aussi que si nous ne changions rien, le système allait s’effondrer. Pourtant, dans les années 1970, la plupart des gens estimait que la croissance ne s’arrêterait jamais.

       C’est aujourd’hui que nous entrons dans cette période d’arrêt de la croissance. Tous les signes le montrent. Le changement climatique, la dislocation de la zone euro, la pénurie d’essence, les problèmes alimentaires sont les symptômes d’un système qui s’arrête. C’est crucial de comprendre qu’il ne s’agit pas de problèmes mais bien de symptômes. Si vous avez un cancer, vous pouvez avoir mal à la tête ou de la fièvre mais vous ne vous imaginez pas que si vous prenez de l’aspirine pour éliminer la fièvre, le cancer disparaîtra. Les gens traitent ces questions comme s’il s’agissait de problèmes qu’il suffit de résoudre pour que tout aille bien. Mais en réalité, si vous résolvez le problème à un endroit, la pression va se déplacer ailleurs. Et le changement ne passera pas par la technologie mais par des modifications sociales et culturelles.

       / Comment amorcer ce changement ?

       Il faut changer notre manière de mesurer les valeurs. Il faut par exemple distinguer la croissance physique et de la croissance non physique, c’est-à-dire la croissance quantitative et la croissance qualitative. Quand vous avez un enfant, vous vous réjouissez, au départ, qu’il grandisse et se développe physiquement. Mais si à l’âge de 18 ou 20 ans il continuait à grandir, vous vous inquiéteriez et vous le cacheriez. Quand sa croissance physique est terminée, vous voulez en fait de la croissance qualitative. Vous voulez qu’il se développe intellectuellement, culturellement.

        Malheureusement, les hommes politiques n’agissent pas comme s’ils comprenaient la différence entre croissance quantitative et qualitative, celle qui passerait par l’amélioration du système éducatif, la création de meilleurs médias, de clubs pour que les gens se rencontrent… Ils poussent automatiquement le bouton de la croissance quantitative. C’est pourtant un mythe de croire que celle-ci va résoudre le problème de la zone euro, de la pauvreté, de l’environnement… La croissance physique ne fait aucune de ces choses-là.

       /Pourquoi les hommes politiques s’entêtent-ils dans cette voie ?

       Vous buvez du café ? Et pourtant vous savez que ce n’est pas bon pour vous. Mais vous persistez parce que vous avez une addiction au café. Les politiques sont accros à la croissance. L’addiction, c’est faire quelque chose de dommageable mais qui fait apparaître les choses sous un jour meilleur à courte échéance. La croissance, les pesticides, les énergies fossiles, l’énergie bon marché, nous sommes accros à tout cela. Pourtant, nous savons que c’est mauvais, et la plupart des hommes politiques aussi.

       Ils continuent néanmoins à dire que la croissance va résoudre la crise. Vous pensez qu’ils ne croient pas en ce qu’ils disent ? Prenons l’exemple des actions en Bourse. Auparavant, on achetait des parts dans une compagnie parce qu’on pensait que c’était une bonne entreprise, qu’elle allait grandir et faire du profit. Maintenant, on le fait parce qu’on pense que d’autres personnes vont le penser et qu’on pourra revendre plus tard ces actions et faire une plus-value. Je pense que les politiciens sont un peu comme ça. Ils ne pensent pas vraiment que cette chose appelée croissance va résoudre le problème mais ils croient que le reste des gens le pensent. 
       Les Japonais ont un dicton qui dit : « Si votre seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou. » Si vous allez voir un chirurgien avec un problème, il va vous répondre « chirurgie », un psychiatre « psychanalyse », un économiste « croissance ». Ce sont les seuls outils dont ils disposent. Les gens veulent être utiles, ils ont un outil, ils imaginent donc que leur outil est utile. (...)

    Lire la suite sur:


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    "La Croissance? Ils z'ont quoi contre la Croissance, hein?"


    sheyla-hershey-plus-gros-seins-du-monde-

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    "J'aime pas, ils s'attaquent à toi...
    - Ne t'inquiètent pas, ma Joly...
    Les chamots aboyent et les chiengs, y passent"




    Guillaume Musso : "Bons ou mauvais, 
    les choix ont toujours 
    des incidences sur la vie"
    (Mazette! Quelle leçon philosophique!)
    ZOÉ CADIOT

       /Votre dernier roman s’ouvre sur une citation d’Alfred Hitchcock. Est-il une de vos sources d’inspiration ?

       Oui. Et quitte à avoir des maîtres (Musso laisse à penser qu'il pourrait ne pas en avoir... heu, besoin?), autant bien les choisir et assumer. Comme lui, j’ai eu envie de jouer avec les codes du suspense. D’où l’idée de partir d’une situation ordinaire, avec un couple séparé, pour arriver à une histoire très hitchcockienne avec des ramifications inattendues.

       /Inattendues, mais aussi dépaysantes avec cette intrigue sur trois continents. Pourquoi ? (vraiment, quelle question! Chère Zoé vous prenez le lecteur pour... heu...?)

       L’inconnu est une des pièces essentielles du roman (un type inconnu? L'Inconnu avec la majuscule? Une intrigue inconnue car pas maîtrisée? Pas d'intrigue du tout... On s'interroge...). Il aiguise la curiosité du lecteur et permet à mes personnages de se révéler. (Maître Musso nous distille ses conseils d'écriture... Prenons des notes) Car quand on ne maîtrise pas les codes et qu’on doit réagir, il y a des choix à faire. Bons ou mauvais, qu’importe, ils auront une incidence. Comme dans la vie. Choisir les bas-fonds de New York, le cadre romantique de Paris ou la forêt amazonienne n’est pas anodin (Ah bon?). Surtout que la véritable jungle peut être, contre toute attente, la ville lumière (Non? NON???!!!). Surtout pour un Américain qui ne parle pas la langue (comme beaucoup) et ne connaît pas les coutumes (de qui?).

       /“Sept ans après” se lit comme un thriller, mais aussi comme une histoire d’amour. Seriez-vous finalement un grand romantique ? (Thriller romantique, nouveauté qu'elle est nouvelle, hein?)

       J’adore les comédies des années quarante avec Cary Grant, Katharine Hepburn, Spencer Tracy, James Stewart qui posent les bases de la comédie romantique (hé, ho, et Hitchcock... Il est où, Hitchcock, hein?) . J’en aime le rythme soutenu, les répliques pleines d’esprit et les personnages féminins, élément moteur de l’action (tiens, comme dans... heu... Je commence à fatiguer, là). Ce n’est pas un hasard si dans mon livre Nikki et Sebastian, couple séparé depuis 7 ans (d'où le titre, peut-être?), vont, en jouant au chat et à la souris, se retrouver, tout en cherchant leurs enfants. C’est un peu “je t’aime, moi non plus” (et du Gainsbourg, maintenant... Pour un type qui pourrait se passer de maître, y'a quand même des références qui sont balancées), mais on avance (quoi? L'hypothèse que c'est, comme d'hab', un "machin" écrit avec un ordi?). Finalement, l’intrigue devient presque un prétexte pour que ce couple puisse se réinventer et renaître. (Bon... Ou c'est un prétexte - après les références intellos, ça la fout mal, quand même -, ou ça n'en est pas. Mais les deux en même temps, ça n'est pas possible et... Comment? Ah oui, pardon, c'est Musso qui parle. Excusez-moi, j'avais oublié... Continue à chauffer, Marcel, on t'aime toujours autant!)

    Lire sur:


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    "Oh Mon Dieu, le Monstre Musso/Lévy/Werber
    a de nouveau sévi! Sauve qui peut!!!"



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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TON RIRE, ENFANT,
    NE L'OUBLIE JAMAIS)

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(39)
    pcc Benoît Barvin


    Taxi

       J'étais heureux. Marianne allait arriver dans un peu plus d'une heure. Son avion se posait à Roissy et je téléphonais à un taxi pour me faire conduire à l'aéroport, ma voiture étant en rade. 

       Marianne... aussi belle qu'intelligente. Je ne la méritais pas, ainsi que je me le disais, mais bon... Elle revenait d'un Symposium au cours duquel elle avait évoqué "Le Destin et ses corollaires". Un esprit brillant, Marianne, qui enseignait à l'Université et à qui on proposait de donner des cours à New-York, dans un établissement prestigieux. Une brune aux yeux verts, très allurée. Et c'était avec moi qu'elle passait ses nuits, quand elle était à Paris. Moi qui "écrivait" sans pouvoir me faire éditer. Moi qui était un "auteur maudit", ainsi que l'avait dit un critique - un ami personnel -, auteur maudit qui prenait des antidépresseurs et se désolait de voir le temps filer, sans que mon art soit reconnu. Ces derniers temps, discrètement, je m'étais même remis à boire...

       Heureusement, tout cela allait disparaître. Marianne arrivait. J'allais la prendre dans mes bras, nous allions nous enlacer/embrasse/serrer l'un contre l'autre et... Une voix désagréable dans le combiné me répondit que le taxi arriverait dans un quart d'heure. Je remerciai, enfilai ma veste, jetai un bref coup d'oeil à l'appartement - le sien, dans lequel elle m'avait accueilli six mois plus tôt - et sortis.

       J'étais dehors, dans la rue. Il était six heures du matin. En Octobre. Il faisait frisquet, la nuit hésitait à s'en aller, les véhicules étaient encore peu nombreux, un malaise insidieux commença de m'envahir. Marianne... Il faisait décidément frais, ce matin. Je fermai avec humeur ma veste. La joie de la revoir ressemblait à celle que l'enfant ressent quand sa mère revient, après un bref séjour qui lui a semblé pourtant désespérément long. Pendant son absence, j'avais bu, j'avais erré dans les rues torves, j'avais même failli coucher avec une fille, rencontrée dans un bar. "Tu es désaccordé", m'avait susurré Marianne, un soir, alors qu'elle me caressait doucement. Elle n'avait pas tort...

       Le taxi surgit comme un fantôme et je sursautai. La porte arrière s'ouvrit. Je ne voyais pas le chauffeur. Je m'engouffrai dans le véhicule, de plus en plus mal, crus que la portière se refermait toute seule. Dans le rétroviseur intérieur, des yeux rougeâtres me fixaient. J'indiquai la direction. Le chauffeur ne dit rien, se contenta d'embrayer et nous voilà partis tous deux, engagés malgré nous dans une mutuelle étreinte... Qu'est-ce que je me racontais? Une petite musique/lessive, mise en sourdine, m'avait accueilli. Le malaise s'amplifiait, ça me faisait comme une boule à l'estomac, boule qui remontait lentement, obstruait ma tuyauterie interne... 

       Penser à Marianne, à sa voix tendre, fragile, qui se cassait par instant comme si sa propriétaire allait se briser, elle aussi, ou bien disparaître et me laisser seul... Pourquoi ce taxi n'ouvrait-il pas la bouche? D'habitude tous les taxis parisiens sont excessivement bavards et cela me gênait, mais en la circonstance, ce silence persistant pesait dans l'habitacle. "Comme du plomb", pensai-je en souriant.

       Marianne... Nous traversions les quais de la Seine. Le soleil hésitait. Tout était hésitation aujourd'hui. Dans son dernier coup de fil, la veille, la voix de Marianne m'avait semblé lasse. Elle avait prétexté que c'était en raison de l'intensité du symposium. "Tu n'imagines pas combien s'est stressant... et épuisant... mais enthousiasmant, ça oui", avait-elle lancé d'une voix bizarre. D'étranges images avaient éclaboussé le début de ma nuit. J'en avais honte mais, à présent, elles revenaient me hanter, alors que le taxi roulait lentement dans le trafic.

       Marianne était belle. On devait la draguer. Avait-elle cédé? Je l'imaginais, nue, offrant en pâture son corps plein à... Je dus pousser un cri - ou un gémissement. La voix du taxi me parvint, à travers une brume poisseuse. "Ça va, Monsieur?". Timbre impersonnel. Ou du moins qui se voulait tel. Mais il y avait de l'ironie, quelque part; saupoudrée de méchanceté. Je croisai de nouveau le regard effrayant, dans le rétroviseur intérieur. J'entendis une phrase, genre " nous serons en retard" ou "ne vous inquiétez pas, on va bientôt arriver", je ne sais plus. Phrase lancée par qui? Je me mis à frissonner, puis à trembler. J'avais froid, mon coeur se serrait. J'étais soudain certain de n'être pas dans un banal taxi. Que ce véhicule allait m'entraîner, le Diable sait où...

       "Monsieur? Monsieur!". Je perçus à peine les appels de l'homme. J'avais ouvert brusquement la portière, je sautai en marche, j'évitai par miracle les véhicules blafards qui se ruaient sur moi, je me retrouvai de l'autre côté de l'avenue, sauf. 

       Je ne revis jamais Marianne.

    +++

    "Balai?
    Quel balai?"


    +++

    "Lunettes?
    Qué lunettes?"


    Gaultier fringe glasses, Dec ‘01

    +++


    (Photo volée de Mademoiselle D... 
    et de sa natte diabolique,
    un peu avant qu'elle ne violente
    un innocent paparazzi)
    Shot by Foto Ray-Gun Mambo in Hollywood, CA.

    +++

    (Écrivaine faisant semblant de jeter son manuscrit pour de vrai...)

    Isabelle Furhman photographed by Sal Owen

    (et étant bien embêtée, après, 
    car elle avait oublié de numéroter son tapuscrit)

    +++
    Jacques Damboise

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE EST COMME LA LUCIOLE
    QUI BRILLE PAR INTERMITTENCE)

    %%%

    (Le cheval-clown du cirque Pipo
    n'eut pas le succès escompté)

    Equine Variation Nº1, 2012. Oil on canvas, 60 x 60”.

    %%%

    "Par Confucius! Mais que va-t-on faire de tout ce surplus?
    - On dira qu'il s'agit de statues, sculptées en terre, et datant
    de l'Empereur Ying Zheng...
    - Super idée!"

    La Chine croule 
    sous les stocks d'invendus

       (...) Après avoir connu des décennies de croissance spectaculaire, la Chine est désormais confrontée à un problème: elle produit trop de biens et croule maintenant sous les invendus.

       De l’acier à l’électroménager en passant par les voitures et l’immobilier, l’excès de stock concerne toutes les industries et provoque un ralentissement de l’économie et de la production chinoise en plus d’une baisse des prix sur le marché chinois.
       Ces problèmes dans le principal moteur économique depuis le début de la crise en 2008 font imaginer le pire à certains économistes, qui craignent une baisse des importations chinoises mais aussi une chute des prix et de la production dans le monde entier selon le New York Times.

       Le Financial Time prend l’exemple de l’équipementier sportif Li Ning, dont l’action avait plus que triplé entre début 2009 et fin 2010. Depuis, son surplus de stock l’a fait chuter de 85% par rapport à son plus haut niveau.

       Anne Stevenson Yang, directrice de recherche d’une société d’analyse économique à Hong Kong, indique que «dans les entreprises industrielles que nous observons, les gens s’attendaient à une augmentation des ventes pendant l’été, ce qui ne s’est pas produit».Comme ce propriétaire d’une entreprise de gros qui vend des cadres à photos et des tasses et dont les ventes ont chuté de 50% en un an: son stock est au plus haut.

       Selon le New York Times, les secteurs immobiliers et automobiles souffrent aussi de ce phénomène de surproduction notamment car le gouvernement chinois a décidé lui-même de ralentir leur production. Le premier ministre Wen Jiabao a décidé d’interdire l’acquisition de plus d'une résidence en espérant diminuer la spéculation immobilière. Mais les constructions immobilières et l’emploi dans le bâtiment en ont aussi souffert.

    Lire sur:


    %%%

    (Une de ces nattes n'est pas semblable aux autres.
    Sauras-tu la trouver?)

    Claudia Rogge - Rapport (2004-2005)


    %%%

    "Les métiers verts, ça nous connaît...
    - Heu... Merci les gars, mais on n'a pas besoin de vous!
    - COMMENT ÇA?! RÉPÈTE UN PEU, POUR VOIR?"





    Métiers verts : Un grand 
    fourre tout, limite ... foutoir ?

       (...) Aujourd'hui, en ces temps de saccage industriel, c'est au tour des emplois verts ou verdissants qui seraient susceptibles de nous sortir du marasme. C'est pourquoi notre attention a été attirée par un petit article publié par le site Envirojob portant le titre suivant:  « Emploi : Grand ménage sur les métiers verts »

       Qui apprend t-on ?
       Qu'un rapport : « remis au gouvernement rappelle à l’ordre les métiers « verts » et « verdissants ». Il émane de la Commission nationale de la certification professionnelle et de la Délégation auprès du Premier ministre à l’information et à l’orientation (...) Son diagnostic ? Les nomenclatures classiques (code Rome…) sont inadaptées aux métiers de la croissance verte. La certification des compétences professionnelles s’avère tout aussi problématique. La fragmentation des données s’accompagne d’une surabondance d’informations. »

       Quelques extraits
       Si les rédacteurs du rapport reprennent les chiffres venus dont ne sais où : « (...) Le potentiel lié à la « croissance verte » est évalué selon les critères de définitions employés et « sous certaines conditions » à plusieurs centaines de milliers d’emplois et environ 600 000 « dans la prochaine décennie » Ils écornent la belle légende des emplois verts en écrivant : « (...) Moins créateur d’emplois et de nouveaux métiers que prévu, la protection de l’environnement en tant que telle affecte toute l’économie et nécessite une adaptation d’un grand nombre de métiers aux nouvelles exigences générées. La « croissance verte » va essentiellement contribuer à faire évoluer les emplois existants, voire traditionnels »

       Et surtout, on apprend que : « (...) le repérage dans le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) afin d’identifier les métiers de la croissance verte(...)» est quasi impossible, ajoutant : « (...) Autrement dit, comment signaler le degré de verdissement des compétences et savoir-faire attestés par chaque certification qu’il s’agisse du stock des certifications existantes créées par des certificateurs publics (les ministères notamment) ou privés (les branches professionnelles, les organismes de formation, les professions…) ou qu’il s’agisse des certifications à venir (le flux) »

       En gros, à part les métiers rebaptisé verts, mais qui existent déja comme le traitement des eaux, ordures ménagères, la voirie (cantonniers) ou les eaux et forêts (bucherons, garde champêtre) nul ne sait à quoi correspondront les fameux 600 000 emplois annoncés !
    Lire la suite sur:


    %%%
    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU ES TON PROPRE DÉMON)


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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(38)
    pcc Benoît Barvin

    Van Gogh

    Personne


       Personne, il n'y avait personne derrière la porte. Je n'avais pourtant pas rêvé. Quelqu'un avait sonné, j'étais juste derrière le battant, je l'avais tiré à moi et...

       Personne... La rue était déserte, sur ma gauche et sur ma droite. J'avais beau regarder de tous côtés... En face se dressaient les poutrelles du chantier qui... Du chantier? Jamais il n'y avait eu de chantier en construction face à la maison! J'y avais toujours vu un immeuble des années 60, de 4 étages, un immeuble dont, d'ailleurs, on avait ravalé la façade le mois dernier. Un immeuble, pas un chantier, donc, pas... A moins que, pendant la nuit? Non, l'idée était stupide. On ne pouvait détruire en quelques heures une construction pareille sans que, d'abord, cela fasse un bruit d'enfer - or j'avais toujours eu un sommeil aussi léger qu'une plume - et sans qu'on élimine la tonne de gravier et que... Absurde. 

       Je clignai des yeux pour m'assurer que je ne rêvais pas mais dus me rendre à l'évidence: le chantier était toujours devant moi, solide comme un "roc". Ma plaisanterie tomba à plat. Je me mis à trembler, fus submergé par un froid glacial et, soudain terrifié, je repoussai le battant de la porte, fermai à double tour, m'adossai au chambranle et tentai de recouvrer mes esprits.

       La veille, je ne me souvenais pas d'avoir fait la bringue, ni d'avoir fumé une taf. J'étais plutôt du genre sobre, banal, "profondément ennuyeux", m'avait balancé ma dernière copine dans l'écouteur du portable. A vrai dire, elle avait utilisé un autre adjectif, encore moins flatteur. C'est donc un type banal, à deux doigts de l'hystérie, quand même, qui se propulsa en direction de la cuisine, située sur sa gauche, afin de se réconforter - une fois n'est pas coutume - par l'absorption d'un alcool fort et...

       Attendez un peu: sur ma gauche. La cuisine? Non, pas la cuisine, mais le salon, avec mon divan mangé aux mites, mon fauteuil branlant, la télé énorme que je n'avais pas les moyens de changer et les rangées de livres, débordant de bibliothèques suédoises dégotées chez Emmaüs...

       Je fermai les yeux. Mes paupières pesaient des tonnes, soudain. Mon coeur faisait des bonds de cabri dans une cage thoracique au bord de l'explosion. Quand je regardai de nouveau, sur cette gauche où, d'ordinaire, se trouvait la cuisine, j'eus de nouveau la vision incongrue - inadmissible - du salon qui, certainement dans l'obscurité, tout seul, comme un grand, avait décidé de me faire une farce, aidé par la facétieuse cuisine...

       Un cri, venu du plus profond de mon être jaillit, puis il se transforma en une sorte de vagissement qui devint une vraie crise de larmes. Je glissai à terre, me recroquevillai, jetai un rapide coup d'oeil - en coin - en direction de ce qui aurait dû être la cuisine. A sa place j'avisai une vague forme qui avait l'allure d'un crayonné malhabile. Un crayonné qu'un gribouilleur invisible, mécontent de ses efforts, aurait commencé à gommer.

       A cet instant, on sonna à la porte. J'avais placé, tel un gamin, mes deux mains sur les yeux, et c'est au travers de doigts légèrement entrouverts que j'observai la "fausse cuisine", effacée peu à peu du paysage. Je savais maintenant que ce serait bientôt au tour du salon, de la maison, du quartier et, enfin, peut-être, de la Ville entière, voire...

       La sonnette retentit aigrement pour la troisième fois. Alors je hurlai, de toutes mes forces: 
       "CESSEZ DE M'IMPORTUNER... IL N'Y A PERS..."

    (petit hommage à Marcel Béalu)

    °°°
    "Dorothée, ça y est, le gamin a tout fini!"


    °°°



    °°°

    "Bon, souviens-toi de ne pas avoir l'air surpris
    quand tu verras de la nourriture sur la table,
    d'accord?"



    °°°


    "Tu peux me rappeler le juron que tu lances
    quand tu a raté une balle?"

    °°°

    Blanche Baptiste

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