Il y a deux semaines, l’Aquarius – un navire humanitaire qui avait secouru 630 migrants – avait erré en Méditerranée après s’être vu successivement refusé le droit d’accoster par l’Italie et Malte. Passé non loin des côtes françaises, il avait finalement été accueilli par le port de Valence en Espagne. C’est aujourd’hui le Lifeline, un autre navire humanitaire, qui subit le même sort.

   “Les 239 occupants du navire ont été secourus par une organisation humanitaire après avoir été repérés dérivant sur deux bateaux pneumatiques surchargés”raconte Malta Today. Le nouveau gouvernement populiste italien a une fois encore bloqué l’accès à ses ports, arguant que le Lifeline se trouvait dans les eaux maltaises.

   “Le différend dure depuis vendredi [22 juin]explique l’hebdomadaire progressiste. L’Italie insiste pour que le Lifeline débarque ses passagers à Malte (…). Malte refuse, accusant l’Italie d’enfreindre le droit international.” Pour le premier ministre maltais, Joseph Muscat, “même si le navire se trouve dans la zone de sauvetage maltaise, l’île n’a pas d’obligation envers lui”, relate Malta Today.

   Les deux pays se livrent “une guerre de mots”, déplore le magazine. Et chacun campe sur ses positions. “C’est là qu’arrive un autre problème : le navire dit battre pavillon néerlandais et la Hollande refuse d’assumer ses responsabilités.” “Des discussions entre l’Espagne, l’Italie, La France et Malte sont en cours pour essayer de trouver une solution au problème du Lifeline bloqué en haute mer”, souligne le magazine. Et seize pays européens se réunissent également pour un mini-sommet consacrée à la question migratoire, ce dimanche 24 juin.

   La rencontre “pourrait être le théâtre de terribles différends entre les pays de l’Union,redoute The Malta Independent. “Les États d’Europe centrale comme l’Autriche [bientôt à la tête de l’Europe] sont catégoriques, ils n’accueilleront pas plus de migrants. Les relations entre l’Italie et la France n’ont jamais été aussi mauvaises.” Dans cette atmosphère tendue, “il est peu probable qu’un mini-sommet […] mène à des résultats tangibles”, estime Malta Today. Pendant ce temps, “une crise humanitaire gigantesque se profile”, assène The Malta Independ