L’Office de responsabilité budgétaire britannique a jeté une ombre sur le discours d’automne du ministre des Finances qui présentait, lors du traditionnel discours d’automne, le budget du royaume, le 23 novembre ;  cet institut officiel, chargé de publier des prévisions de croissance, de recettes fiscales et d’endettement du gouvernement, a revu à la baisse ses prévisions de croissance et à la hausse la nécessité pour l’État d’emprunter 143 milliards d’euros d’ici à 2021 .(...)

   (...) “Une ombre a été jetée sur le Brexit alors que le pays doit faire face à un gouffre de 143 milliards d’euros dans son budget, à un ralentissement de la croissance et des échanges, à une baisse des salaires et à la persistance de l’austérité jusqu’en 2021, prévient The Independent. “Ce sombre tableau a été peint par l’Institut officiel de prévisions, dont les travaux dévoilent le défi intimidant qui attend la Grande-Bretagne alors qu’elle se détache de l’Europe.”

   “Le mois dernier, Philip Hammond déclarait au congrès du Parti conservateur que les Britanniques n’avaient pas voté pour le Brexit pour devenir plus pauvres, rappelle The Times. “Il se trouve que c’est exactement ce qui est en train de se passer”, comment l’éditorialiste économique du quotidien londonien qui avait appelé au maintien dans l’Union européenne.(...)

    (...) Le Daily Telegraph, plutôt sceptique sur le maintien dans l’UE, rapporte la vive réaction des députés eurosceptiques lors de la présentation du Chancelier de l’Échiquier : “Les ministres eurosceptiques ont attaqué les prévisions de l’Office budgétaire, et notamment la prévision selon laquelle la croissance passera de 1,4% aux 2,2% prévus initialement pour l’année prochaine, soit une perte de près de 70 milliards d’euros.”

   Le quotidien cite un député qui accuse l’Office budgétaire de faire valoir ses opinions personnels sur le Brexit plutôt que délivrer des prévisions justes et indépendantes.  (...)

   (...) L’ancien ministre des Finances, Alistair Darling, explique dans The Guardian, que cet exercice du discours d’automne “est certes un exercice économique mais qu’il est surtout intensément politique” . Nous n’avons eu ni économie, ni politique, regrette-t-il.  Les propositions du chancelier ont été totalement occultées par le Brexit et l’état catastrophique des finances publiques du pays à la suite de ce vote. Certes, c’était le moment pour le gouvernement de faire face à l’incertitude causée par notre vote et de nous donner une orientation claire. Pourtant, le chancelier a à peine mentionné Brexit alors qu’il était évidemment ce à quoi tout le monde pensait.

http://www.courrierinternational.com/article/royaume-uni-finances-le-trou-noir-du-brexit