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Nous reprenons la publication de quelques textes de Juan-Pedro Santander qui nous parlent, intelligemment, de la tristesse du Monde.
SOIR DE NOEL<o:p></o:p>
Il n’en pouvait plus d’attendre. Cela faisait déjà six mois qu’il savait que le Père Noël n’existait pas. Les cadeaux, c’étaient les parents qui les achetaient. Alors, comme d’habitude à la même époque, il avait été sage. Très sage, même. C’était la soirée de Noël mais, dans sa famille, il fallait attendre le lendemain pour avoir droit d’ouvrir les paquets. Et si son jeune frère dormait, en ronflant, lui n’arrivait qu’à se retourner sur son lit. Plus qu’énervé.<o:p></o:p>
A trois heures du matin, sur la pointe des pieds, il ouvrit la porte de la chambre, se glissa dans le couloir, en direction du salon où les cadeaux… Il entendit du bruit. Des gémissements. Il s’avança dans leur direction. La porte donnant sur la chambre des parents étaient à demi ouverte. Il la poussa. Elle s’ouvrit sans bruit. Sur le lit, là-bas, il y avait deux gros corps suant. L’un émettait de sinistres gloussements ; l’autre, vautré dessus, s’agitait.<o:p></o:p>
Il revint dans sa chambre, se rencogna sous les draps et, les yeux fixant le vide, il souhaita que le jour ne se lève jamais.<o:p></o:p>
Juan-Pedro Santander (« Unas cosas tristes y otras »
© Ediciones extranjeras. Chile.<o:p></o:p>
Gill Knight (in « Some Sad Things and others »).
© Foreign permanent édition. USA. (Traduit par Blanche Baptiste.)<o:p></o:p>