• "Madame D, Maîtresse des élégances, n'aimait la sauce tomate que renversée sur la robe d'une invitée très désagréable". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

    ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (NOURRIS-TOI DE SAGESSE)

    ***
    "Comment qu'tu trouves mes tresses?
    - Heu, très jolies, vraiment..."



    ***
    "Orgasmus?
    Quésaco?"




    VU DE TURQUIE

    Comment Erasmus 
    est devenu Orgasmus


       (...) "Le scandale Erasmus", c'est avec ce titre que Yusuf Kaplan – intellectuel proche de l'AKP et éditorialiste du très pro-gouvernemental quotidienYeni Safak – évoque le programme d'échange d'étudiants de l'Union européenne auquel la Turquie est partie prenante.

       "Ce projet d'échange appelé Erasmus, plutôt que de développer les facultés intellectuelles des jeunes générations transforme en réalité celles-ci en esclaves de l'hédonisme et du nihilisme en relativisant toutes les valeurs", écrit Yusuf Kaplan.

       "Ainsi un million d'enfants seraient nés de relations illégitimes entre étudiants Erasmus [un chiffre un peu exagéré, comme le note cette analyse de Libération]. Peu importe le nombre, même si ce n'est que cent mille, c'est déjà un scandale. Certains étudiants européens ont d'ailleurs donné à Erasmus le nom d''Orgasmus'. La situation est donc vraiment grave ! Erasmus est un projet suscitant la dégénérescence et visant à créer une masse d'idiots idolâtrant le sexe. C'est un programme visant à fabriquer une générations de païens globalisés sans racines. Il conviendrait donc de réfléchir à nouveau à ce projet."


    ***
    "Dis-moi, Chéri...
    Tu veux que je te montre mon Erasmus?"




    Intox. 
    La Commission a largement extrapolé 
    ses chiffres sur le programme 
    d’échange universitaire.


       (...) Un million de bébés nés grâce à Erasmus… Cette information-mignonne-tout-plein a été publiée en début de semaine par la Commission européenne. Relayée par tous les médias, elle a été adorée par les lecteurs, c’est l’un des articles les plus partagés cette semaine sur le site de Libé. Un coup de pub énorme pour le programme d’échange universitaire européen, créé en 1987, qui a bénéficié à 2,5 millions d’étudiants et souvent présenté comme l’une des plus grandes réussites de l’Union européenne. Enthousiaste, la Commission remet le paquet, en lançant lundi Erasmus +, s’adressant non plus aux seuls étudiants, mais aussi aux apprentis et aux enseignants. En France, plus de 500 000 personnes devraient bénéficier de bourses pour financer leur échange d’ici à 2020.

       (...) C’est dans ce contexte qu’a été publiée une étude d’impact vantant les effets bénéfiques du programme à tous les niveaux. Sur l’emploi d’abord : «Avec une expérience internationale, les diplômés risquent deux fois moins de devenir chômeurs de longue durée que ceux qui n’ont pas étudié ni suivi de formation à l’étranger.»

       Et sur la sphère personnelle. Erasmus «procure les liens sociaux», nous dit-on : 1 million de bébés, vous vous rendez compte ! On imagine ces couples heureux racontant à leur enfant leur belle rencontre dans une auberge espagnole à la Klapisch, avec, en fond, du Bob Marley à la guitare… Au risque de casser l’ambiance, le «million de bébés», c’est du pipeau. Démonstration.

       (...)  On s’est farci les 229 pages de l’enquête mise en ligne sur le site de la Commission. Il n’est jamais question de bébés. D’où sort donc ce chiffre ? D’un communiqué, où il est précisé que, «selon les estimations de la Commission, environ un million de bébés sont vraisemblablement nés de couples Erasmus depuis 1987». Interrogée, celle-ci confirme : «Ce chiffre n’est pas inclus dans l’enquête, c’est une extrapolation…» A partir d’une donnée piochée dans l’étude, 27% des «anciens» étudiants Erasmus ont rencontré leur conjoint actuel (qu’il soit de la même nationalité ou pas) pendant leur séjour à l’étranger. Si on applique ce pourcentage aux 2,5 millions de personnes ayant fait Erasmus, on arrive à 675 000 personnes. Vous multipliez le tout par 1,6 (le nombre moyen d’enfant par femme dans l’UE)… Tadam, le million de bébés Erasmus !

       Sauf que l’extrapolation présente des biais. L’échantillon n’est pas aussi important que présenté. Certes, l’enquête se base sur 78 891 questionnaires recueillis à travers 34 pays. Mais seuls 18 618 ont été remplis par des «anciens» étudiants, parmi lesquels 83% (15 450) sont partis à l’étranger (dans le cadre d’Erasmus ou pas, d’ailleurs). Donc, le calcul de la Commission repose sur 27% de 15 450, soit 4 170 personnes vivant avec un conjoint rencontré à l’étranger…

       (...) Autre hic, l’âge de l’échantillon. L’enquête ne donne pas d’indication, si ce n’est l’année de diplôme de ces anciens : après 2009, pour plus de 80% d’entre elles. Donc pour que l’extrapolation tienne la route, cela suppose que les couples formés par la magie d’Erasmus se reproduisent plutôt jeunes… Par ailleurs, ce que la romantique Commission oublie de souligner, c’est que le programme produit plus de célibataires que de couples… 64% de ceux passés par la case Erasmus vivaient seuls au moment de l’étude, contre 40% pour ceux jamais partis (3 163 interrogés).


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    Luc Desle
    « "Ce militaire en mal de conflits buvait canon sur canon". Benoît Barvin in "Pensées inconvénientes"."Vends casque de l'Homme à la moto, à peine écrasé". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes". »

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