Environ 2.000 ans après avoir été érigés, des anciens ports romains en béton sont toujours présents en Europe. Depuis lors, les constructions plus modernes se sont révélées beaucoup moins durables, s'effritant dans l'eau depuis quelques décennies. Des scientifiques de l'université de l'Utah ont enfin déterré le secret de cette différence de résistance et pensent que leur découverte pourrait contribuer à rendre les bâtiments modernes plus respectueux de l'environnement.

   Selon eux, le béton utilisé pour certains anciens murs était réalisé en mélangeant de la chaux vive (oxyde de calcium), de l'eau de mer, de la cendre volcanique et de la roche. Cette combinaison provoque une réaction particulière, nommée après la commune de Pozzuoli à Naples ("possolanic reaction"). Les chercheurs ont à présent découvert que les éléments qui composent les cendres réagissent avec l'eau de mer, ce qui renforce le matériau. En comparaison, les vagues ne servent qu'à éroder le béton moderne.

   Les scientifiques ont également découvert que le béton romain contenait de l'aluminium "tobermorite", un minéral rare qui ajoute encore de la solidité à la structure. Lorsque ce type de béton est exposé à l'eau de mer, l'élément se cristallise et se propage. L'exposition à long terme à l'eau de mer a permis à ces cristaux de croître, renforçant le béton et évitant l'apparition de fissures.