Il y avait tellement de gens dans la queue devant le tribunal d’Oslo, mardi 14 novembre, qu’il a fallu refuser plusieurs personnes, explique le quotidien norvégien Aftenposten. La raison de ce grand intérêt était le début d’un procès qui a attiré l’attention internationale avant même de commencer.

   Pour la première fois, le gouvernement du royaume est accusé par des ONG (organisations non gouvernementales) d’avoir violé l’Accord sur le climat de Paris parce qu’il a autorisé, en 2016, des exploitations pétrolières dans des zones jamais ouvertes à la prospection en mer de Barents, dans l’océan Arctique. (...)

   (...) La Norvège est le plus gros producteur de pétrole d’Europe de l’Ouest mais, depuis quinze ans, sa production a été divisée par deux. Les ONG – Greenpeace et Natur og Ungdom (Nature et jeunesse) – lancent un cri d’alarme car une de ces zones est assez proche de la banquise, et il y a donc de très grands risques en cas d’accident. (...)

   (...) Ils estiment même que le gouvernement a également violé l’article 112 de la Constitution norvégienne, qui garantit le droit de tous les Norvégiens à un “environnement salubre”Mais, aux yeux d’Aftenposten, les ONG se servent surtout de l’affaire pour attirer l’attention sur leur cause. “Greenpeace et Natur og Ungdom chauffent l’ambiance depuis des jours”, note le journal, qui raconte comment les ONG ont organisé des projections de films, des campagnes sur les réseaux sociaux et des soirées en boîte de nuit.

   “C’est une affaire judiciaire, oui, mais c’est aussi l’occasion d’attirer davantage d’attention sur la lutte pour l’environnement. La tenue du procès est en soi une fête pour le climat.”