“Les scientifiques le savent bien : les carottes prélevées par forage à grande profondeur contiennent souvent des particules de matériaux divers, notamment des morceaux d’insectes. Ils ne leur accordent généralement que peu d’attention, préférant travailler sur les pollens et les spores, dont les variations leur permettent de mieux comprendre les écosystèmes du passé”, raconte le Scientific American.

   Mais l’abondance de ces particules dans des échantillons de sédiments prélevés à 300 mètres sous terre dans le nord de l’Allemagne a conduit Timo van Eldijk, biologiste de l’évolution à l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas, à les regarder d’un peu plus près. Selon le chercheur et ses collègues, les morceaux d’insectes trouvés seraient les plus vieilles traces fossiles de lépidoptères, un ordre d’insectes comprenant les papillons et les papillons de nuit.

   Les chercheurs datent à 201 millions d’années – à l’époque où les dinosaures foulaient le sol de la Terre – la période à laquelle ces papillons vivaient. Et c’est bien plus tôt que ce qu’on pensait jusqu’à présent. Ils détaillent leurs résultats dans Science Advances paru le 10 janvier.

   En analysent 70 spécimens découverts dans leurs échantillons, ils ont notamment découvert que certains des papillons de nuit identifiés présentaient des signes de présence de trompe plusieurs dizaines de millions d’années avant que les plantes à fleurs n’évoluent, “réfutant l’association ancestrale du groupe [d’insectes] avec les plantes à fleurs”, écrivent les chercheurs. Ces observations bouleversent ainsi la théorie selon laquelle la partie buccale des papillons a évolué pour atteindre le nectar à l’intérieur des fleurs.

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