• "Faute d'humour de la part de Dieu, ses créatures finirent par se lasser de croire en lui". Jacques Damboise in "Pensées prout".

    ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MIRACLE C'EST

    QUE TU SOIS TOUJOURS EN VIE)

    ***

    "Chéri, fais attention!

    - Ne t'inquiète pas, mon tromblon

    ne m'a jamais lâché"

    Flash Gordon

    https://not.pulpcovers.com/post/183722682091

    ***

    http://atelier.rfi.fr/profiles/blogs/l-actualit-africaine-de-cette-semaine-en-cinq-coups-de-crayon

    Travailleuses ou poulinières ?

       La semaine dernière, alors même que les statistiques fédérales indiquaient que le taux de natalité aux États-Unis avait chuté pour la quatrième année consécutive pour atteindre le niveau le plus bas enregistré depuis 32 ans, le gouverneur de l'Alabama a promulgué la loi anti-avortement la plus draconienne du pays. La simultanéité des deux informations est révélatrice.

       Aux Etats-Unis comme dans de nombreux pays occidentaux, la baisse continue du taux de natalité est le résultat d'une véritable "grève des naissances" de femmes se trouvant dans l’incapacité de payer une assurance maladie privée et des factures de soins exorbitantes, n’ayant pas non plus accès à un congé parental rémunéré, et pour qui le fait d’avoir des enfants est une calamité. Depuis 1971, le nombre de naissances aux États-Unis n’a pas atteint le seuil de renouvellement supposant un taux de natalité de 2.1 enfants par femme (un taux est une moyenne statistique et non une répartition : les virgules ne représentant pas des portions d’individus). Dans ce pays, le ratio est de 1.8, soit une baisse de 2% par rapport à 2017. Sans un apport constant d'immigrés, la démographie américaine serait en chute libre.

       Élever des enfants est un travail exigeant qui demande de la part des parents, et forcément des mères en particulier, d’énormes engagements physiques, émotionnels, financiers et de gestion du temps. La société dans son ensemble récolte les fruits de ce travail. C'est cette responsabilité sociale et morale d'indemniser et d'aider ceux qui élèvent des enfants qui a été prise en compte en France par la création de la « caisse d'allocations familiales » en même temps que la sécurité sociale par une Ordonnance du 4 octobre 1945.

       La baisse du taux de natalité est un indicateur de la perte d’espoir pour l’avenir de dizaines de millions de jeunes Américaines qui ont des difficultés financières sans perspectives de solutions pérennes. C’est cette insécurité qui engendre la spirale du dépeuplement.

       En Suède, les parents ont droit à 480 jours de congé payé à la naissance ou à l'adoption d'un enfant. La subvention versée par l’état correspond à 80% du salaire du parent pour les 390 premiers jours et à un montant réduit pour les 90 jours restants. Les employeurs paient un impôt sur les salaires pour financer ces congés parentaux. Les chômeurs reçoivent également une allocation parentale. Les parents peuvent partager le congé entre eux. Les hommes prennent près du quart des congés parentaux et le taux de natalité de ce pays est l’un des plus élevés d’Europe.

       Les employeurs américains, privés ou publics, n’ont pas l’intention de financer des programmes d’aides, ni de créer des institutions pour alléger les charges liées à l’éducation des enfants, même si par ailleurs l’armée a besoin de jeunes recrues pour faire régner la « Pax Americana » sur le globe, même si les employeurs ont besoin de travailleurs pour faire vivre leurs entreprises, et même si les distributeurs ont besoin de consommateurs pour acheter leurs produits. Pourtant, la société libérale compte bien répondre à ces besoins avec un minimum de dépenses des employeurs et de l’état.

       Comment ? C’est simple : si les femmes refusent de produire des enfants dans les proportions souhaitées par les « think-tanks » influents, l'avortement et la contraception doivent être interdits ou difficiles d’accès. Il faut supprimer la sécurité sociale et les retraites de sorte que la seule prise en charge d’un parent âgé soit celle assurée par les enfants.

       Cette tendance ne se limite pas à l’Alabama. On peut la constater dans tous les pays en voie d’« ubérisation », friands de déréglementations et de détricotages des protections sociales où les décideurs supposent sans doute que ce démantèlement obligera les femmes à augmenter le taux de natalité. Les croisades anti-avortement ici ou là ont pour objectif réel de priver les femmes du contrôle de leur corps afin d’enrayer le déclin des naissances et éviter le recours à l’immigration en restant dans une économie de marché boulimique, et pour endoctriner le public, les médias diffusent la propagande des mouvements du « droit à la vie ».

       Or, cette tentative totalitaire est vaine et illusoire, sauf à revenir aux pratiques du commerce triangulaire. Aujourd’hui, la plupart des salaires ne sont pas suffisants pour qu'un seul travailleur puisse subvenir aux besoins d'une famille. Cela signifie que le père etla mère doivent avoir des emplois rémunérés. Si un parent quitte son emploi pour élever un enfant, le revenu familial diminue, et les contributions « solidaires » deviennent impossibles à assurer, qu’il s’agisse des cotisations à la couverture santé, ou aux caisses de chômage et de retraites.

       Une société n’est pas un élevage et les femmes ne sont pas des poulinières. Les planteurs créoles des Antilles achetaient leurs esclaves et les revendaient après la récolte de la canne à sucre. Les plantations de coton de Louisiane préféraient renouveler leurs effectifs par la reproduction, un système jugé plus « rentable ». Le gouverneur d’Alabama semble nostalgique de cet « âge d’or » !

    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/travailleuses-ou-poulinieres-215262

    ***

    Luc Desle

    « "Rossignol chante, chante, pendant qu'il te reste des plumes!". Jacques Damboise in "Pensées à donf"."A chaque nouvelle lune, celle de la femme de mon voisin s'illuminait". Jacques Damboise in "Pensées apoplectiques". »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :