Mission délicate pour le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon, qui s'est rendu les 31 mars et 1er avril au quatrième sommet sur la sécurité nucléaire à Washington,“sur lequel plane l’ombre des attentats terroristes de Bruxelles”.

   Comme l’explique De Standaard, le pays est “sous le feu des critiques des médias internationaux”, et notamment du New York Times, qui en parle comme d’un “souci majeur”. Et pour cause : les centrales nucléaires belges, dont la durée de vie vient d’être prolongée de dix ans, sont vieillissantes, victimes de pannes, de microfissures et de sabotages, au point d’inquiéter les pays voisins, ce que détaillait Le Soir le mois dernier. L’hiver 2014-2015, on avait même craint un possible “black-out”.  (...)

   (...) Mais surtout, il est apparu qu’elles étaient directement visées par les terroristes, et notamment par les frères El-Bakraoui, qui figurent parmi les kamikazes de Bruxelles. Même inquiétude, s’alarme Foreign Policy, pour des sites militaires de“cet Etat failli” comme la base aérienne de Kleine-Brogel, où sont gardées notamment des armes américaines, et dont la sécurité est jugée défaillante.

   Les raisons de s’inquiéter ne manquent pas, pointe De Standaard : La nouvelle, à la fin de la semaine dernière, qu’un garde d’une entreprise nucléaire avait été assassiné pour dérober son badge, s’est avérée fausse. Mais on sait qu’un homme qui a travaillé pendant des années à la centrale de Doel est parti en Syrie. Quant à la personne responsable du sabotage de la turbine de Doel en 2014, elle est toujours inconnue. Enfin, l’enquête sur Salah Abdeslam a révélé des enregistrements vidéo du domicile d’un haut responsable du secteur.” (...)

   (...) Bref, une sécurité nucléaire défaillante, et une menace terroriste d’autant plus concrète que la Belgique est le pays qui compte le plus de combattants en Syrie (proportionnellement à sa population) : voilà un cocktail détonant. “L’invraisemblable est devenu vraisemblable”, constate le quotidien De Morgen dans un un article illustré d’une photo de champignon nucléaire. “Le génie du nucléaire est sorti de sa lampe”, observe de son côté un expert nucléaire de Greenpeace Belgique dans une tribune publiée par Le Soir et De Standaard, où il appelle à “fermer les centrales nucléaires avant que les terroristes le fassent”.

 http://www.courrierinternational.com/article/sommet-de-washington-la-belgique-

cumule-menace-terroriste-et-securite-nucleaire-defaillante