La première fois qu’Isaac ole Tialolo s’est posé la question de la propriété intellectuelle, c’est quand un touriste s’est mis à le prendre en photo. “Il n’avait pas demandé la permission, donc j’ai cassé son appareil photo” raconte-il au Financial Times.

   Ce Massaï emprunte désormais une approche plus légaliste pour protéger – et monétiser – son héritage culturel et celui de presque deux millions de Massais qui rassemble leurs troupeaux dans une bande de terre à cheval sur la frontière kényo-tanzanienne”. Ce peuple est connu dans le monde pour “leurs toges rouges, leurs colliers de perles fines et leur histoire de fiers guerriers”.

   À la tête d’une fondation locale, Isaac ole Tialolo sensibilise la communauté massaï à la valeur de son image, et embauche des avocats pour convaincre les multinationales de payer pour l’utiliser. Près de 1 000 compagnies auraient déjà tiré profit de la “marque massaï”. Parmi elles, Louis Vuitton, Calvin Klein, Ralph Lauren ou encore Jaguar.

   Un consultant spécialisé estime que les Massaïs pourraient réclamer plusieurs centaines de millions de dollars de royalties. “La meilleure méthode est de parler aux gens” explique M. Tialolo au quotidien financier de Londres, “mais si les entreprises refusent de négocier, nous n’aurons pas d’autres choix que d’aller devant les tribunaux”.


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