• "Dans sa pensée terre à terre, il fit pousser de jolis fruits". Jacques Damboise in "Pensées coïncidentes".

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE N'EST JAMAIS

    DANS L’OBSCURITÉ)

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    (Je savais qu'envoyer ma Belle-Mère dans les étoiles,

    ça ne se faisait pas... Mais je n'en pouvais vraiment plus)

    http://apanelofanalysts.tumblr.com/image/122594089649

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    (Babar,

    qui attendait depuis des années qu'on remplace

    les touches d'ivoire de son piano,

    attendait beaucoup de cette thérapie génétique,

    via les os un peu usés de la Vieille Dame)

     

    takemeinsandwich.com

    Ils font pousser les os

    (presque) comme des plantes

    Benoît Le Corre 

       On nous promet d’y voir un aperçu du « monde de demain ». Et c’est vrai que la conférence « Hello Tomorrow », organisée à la Cité des sciences et de l’industrie (Paris), du 25 au 26 juin, n’est pas un raout pour start-up comme les autres. Pas de risque de tomber ici sur la prochaine application type « Partage tes toilettes », ou encore « Fais-toi livrer des fleurs chez le dentiste ». On est plutôt dans le registre « Comment programmer ses cellules vivantes ».

       Lors d’une conférence intitulée « Réparer le corps humain », ce vendredi, l’une des start-up venues présenter son projet – on dit « pitcher » –, EpiBone, a fait sensation. Son slogan, sa « baseline » : faire pousser des os à partir de vos cellules.(...)

       (...) Sur scène, l’Américaine Nina Tandon. Oui, oui, avec un A, ce n’est pas un pseudo. A 35 ans, elle en fait dix de moins. Une journaliste spécialisée dans la génomique m’assure que, « dans le milieu » – je comprends « dans le milieu de la génomique » – Nina Tandon a la popularité d’une « rock star ». Les investisseurs lui courent après, comme les journalistes après sa conférence.

       Nina Tandon, c’est la CEO (chief executive officer, PDG) d’EpiBone celle qui fait en sorte que tout fonctionne bien parmi les membres de son équipe, composée en majorité de scientifiques, médecins, biologistes : elle-même a fait son PhD, son sujet de thèse, sur le thème de la régénération des tissus organiques.

       Dans la salle réservée aux journalistes, elle passe un peu pour une dingue au premier abord : « Il y a un jeu auquel j’aime bien jouer : imaginer que tout ce qui nous entoure ne soit pas construit par les hommes mais que cela pousse, du sol, tout seul. Comme cette moquette grise ou ces planches de bois accrochées aux murs. »

       Un peu comme le travail de Mitchell Joachim, dit-elle, qui fait pousser des maisons-arbresLeur truc, à Nina Tandon et son équipe, consiste à créer des os à partir de cellules embryonnaires adultes. L’intérêt consiste à remplacer les os abîmés ou détruits par une copie, vivante. Autrement dit, finies les prothèses en céramique ou autres matières : « Notre solution évite tous les désagréments liés aux prothèses, comme les allergies ou les risques d’empoisonnement. Nous cultivons l’os à partir d’une cellule embryonnaire prélevée chez le patient. Il n’existe pas de risque de rejet. »(...)

       (...) Le processus de « culture de l’os » est plus complexe qu’annoncé dans le pitch de Nina Tandon. Imaginons qu’une personne ait un os complètement brisé. EpiBone réalise un scan 3D de l’os et reconstitue sur logiciel sa forme initiale, non endommagée.

       A l’aide d’une machine qui ressemble à une imprimante 3D, l’équipe sculpte un os d’animal pour lui redonner la forme exacte. Il jouera le rôle de nouvelle enveloppe pour l’os en construction. L’équipe prélève ensuite des cellules embryonnaires chez le patient (sortes de cellules dont l’information est vierge).

       Le reste ressemble à du Marmiton pour apprentis sorciers. Dans un « réacteur biologique », sorte de conteneur, ils introduisent l’os sculpté et les cellules. Pendant le processus de création, ils arrosent de fluides, de nutriments, d’oxygène, nécessaires à la recomposition de l’os. Comme pour lui donner vie. « Pour l’instant, on fait des tests cliniques sur des cochons. On leur a retiré puis réimplanté des os sous leur paupière. » Ça fait un mois, déjà, et les cochons se portent très bien, dit-elle. Ils sont surveillés de près.(...) 

       Dans la médecine régénératrice, les os, c’est pratique parce que ça pousse vite. Nina Tandon : « Pour qu’un os se répare, il lui faut seulement six semaines. » Et puis c’est plus facile à modeler que les tissus organiques. « Nous avons déjà reçu de nombreuses demandes de recréation d’os »

       Pour cette raison, et le fait que les os sont plus faciles à modeler que les tissus organiques, les investisseurs sont nombreux à vouloir prendre des parts dans la start-up. Récemment, elle a levé pas moins de 5,5 millions de dollars pour poursuivre le développement de la boîte. Et réaliser, en 2016 peut-être, les premiers tests sur les êtres humains.

       Dans la salle où la moquette ne pousse pas, Nina Tandon se met un peu, beaucoup, à rêver : « Les os, c’est vraiment magique comme matériau. C’est à la fois extrêmement dur et extrêmement élastique. » Si on peut faire pousser des os pour les humains, pourquoi ne pas les utiliser dans la vie quotidienne, pour d’autres applications, en dehors du corps ? Par exemple pour remplacer l’ivoire des pianos (anciens) par des os cultivés d’humains, suggère-t-elle ? En laissant ainsi tranquilles les éléphants.

    http://rue89.nouvelobs.com/2015/06/27/ils-font-pousser-les-os-presque-comme-plantes-259974

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    Luc Desle

    « "L'écrivaine Françoise Sangan n'aimait pas boire après avoir bu". Jacques Damboise in "Pensées contredites"."Il aimait la poésie des pets, le soir, au fond des pois, le Pétomane". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes". »

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